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  • A Budapest, les représentants du V4 prônent une voie alternative pour l’Europe

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    HONGRIE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Réunis le 3 mars dernier, les représentants des parlements de Pologne, de Hongrie, de Tchéquie et de Slovaquie, ont réaffirmé un certain nombre de positions communes : développement de la coopération entre les parlements, respect des particularités nationales, défense des valeurs chrétiennes et de la natalité face à l’immigration.

    Souhaitant garder les meilleures relations possibles avec le Royaume Uni, dans le contexte du Brexit, ils militent en faveur d’un élargissement vers l’Est de l’Union Européenne.

    Se sentant boudés par le tandem franco-allemand, les pays du V4 font valoir leur poids économique croissant dans l’Union européenne : ainsi le commerce extérieur entre l’Allemagne et les pays de Visegrad est-il 45 % fois plus élevé qu’entre l’Allemagne et la France.

    Des réalités que les poids lourds de Bruxelles et les grands médias ont du mal à prendre en compte.

    https://fr.novopress.info/

  • Les médias à la source de la diabolisation

    Le FN est donc parti pour changer de nom et, pour les médias de propagande, c'est le grand jeu de rapprochement avec des mouvements d'il y a 70 ans.

    L'Obs :

    CaptureFrance Culture :

    0

     Évidemment, les médias n'avaient pas fait cet exercice très partisan lorsque Emmanuel Macron avait créé La France en Marche :

    F

    M

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • JEUDI 15 MARS, HUGUES BOUCHU, DÉLÉGUÉ DES AMIS FRANCILIENS DE SYNTHÈSE NATIONALE, SUR RADIO LIBERTÉS

    RL 62 2018 03 15 HUGUES BOUCHU.jpg

    ECOUTEZ RADIO LIBERTÉS CLIQUEZ ICI

    LES PRÉCÉDENTES ÉMISSIONS CLIQUEZ LÀ

  • THIERRY MARIANI POSE ENFIN LA QUESTION DE L’ALLIANCE AVEC LE FRONT NATIONAL

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    Les élections italiennes ont constitué une démonstration grandeur nature : ni la droite traditionnelle ni la droite patriote ne peuvent accéder seules au pouvoir. Comparaison n’est pas raison, mais force est de constater que la situation politique transalpine ressemble, par bien des aspects, à la nôtre : une droite usée par les affaires et le pouvoir (Berlusconi) qui finit juste derrière une droite plus jeune et plus intransigeante sur les sujets non négociables (immigration, identité, insécurité, etc.). Et qui ont gagné en s’alliant. Ce fut aussi l’ordre d’arrivée en France, il y a un an : Marine Le Pen : 21 % ; Fillon : 20 %. Et le second tour, malgré la prestation déplorable de Marine Le Pen, rassembla tout de même près de 11 millions d’électeurs, 34 % des voix. Mais en France, il n’y avait pas d’alliance…

    Pour les deux droites françaises, désormais, la question de l’alliance est incontournable. Marine Le Pen, durant son année post-électorale où elle tente de refaire surface, l’a mise sur la table le 19 novembre dernier en demandant à Laurent Wauquiez de lui « proposer une alliance politique ». Et, aujourd’hui, c’est l’ancien ministre et ancien député LR Thierry Mariani qui aborde enfin le sujet dans Le Journal du dimanche. En plein congrès du Front national, il fait le constat que la droite a toujours eu besoin d’alliance pour gagner. Pendant quarante ans, ce fut avec la droite centriste. Or, celle-ci a disparu ou s’est fondue peu ou prou dans le macronisme, « à quelques exceptions près ».

    Thierry Mariani n’y va pas par quatre chemins et sa logique est imparable :

    « Peut-on arriver au pouvoir tout seuls ? Peut-on constituer une majorité sans alliés ? La réponse est non. Sans alliés, nous allons rester dans l’opposition pour longtemps. Il est temps de renverser la table. Le Front national a évolué. Regardons si un accord ou un rapprochement sont possibles. Si on veut des alliés, ils seront forcément de ce côté-là si on veut appliquer un programme de droite. »

    Enfin ! Car cette logique, cette réalité, les électeurs de base, le peuple de droite l’attendent depuis longtemps.

    Et il invite Laurent Wauquiez à aller au bout de sa stratégie chamboule-tout :

    « Pourquoi ne pourrait-on pas avoir au moins des discussions ? Le FN change de nom, ce qui est un signe. C’est le moment de réfléchir à autre chose. […] Il faut un accord entre tous ceux qui veulent qu’il y ait une politique différente en France, qui retrouve les valeurs de la nation. Le FN et Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan sont évidemment de ceux-là. »

    Thierry Mariani n’a certainement pas parlé sans l’aval de M. Wauquiez. Après ses sorties à l’EM de Lyon, c’est une nouvelle salve de la part du chef LR destinée à montrer qu’à droite, les lignes bougent.

    Les électeurs et les militants sont impatients de les voir bouger vraiment. Finis les ni-ni, les lignes rouges, les fronts républicains, les cordons sanitaires, les digues. À la base, tout cela est tombé depuis longtemps. Le peuple a une bonne longueur d’avance sur les élites et les chefs de la droite. Celui qui rattrapera ce retard et se mettra enfin en cohérence avec les attentes du peuple deviendra son prochain leader.

    http://www.bvoltaire.fr/thierry-mariani-pose-enfin-question-de-lalliance-front-national/

  • Une conférence exceptionnelle de Patrick Buisson à l'Action Française Paris

    Conférence de Patrick Buisson, vendredi dernier en soirée au Cercle de Flore. 

    Au Cercle de Flore, c'est à dire à l'Action Française, dans ces locaux du 10 rue Croix-des-Petits-Champs où l'AF a vécu vaille que vaille les soixante ou soixante-dix dernières années de son histoire. Donc la moitié. Pas toujours au niveau d'intelligence politique suffisant pour peser sur les esprits et sur les événements.  Toujours avec courage et fidélité. Et souvent de ces retours d'intérêt et de passion française que l'Action Française parvient régulièrement à éveiller parmi les jeunes de diverses époques. On sait que tel est le cas ces temps-ci, ce qui, par contrecoup, réveille les moins-jeunes. 

    Buisson sait de quoi il retourne : son père était Camelot du Roi. Il connaît la maison. Ecole de pensée et mouvement. Et il n'est pas homme à négliger les héritages. Familiaux, intellectuels et politiques. Si NKM a jamais dit une vérité, ce fut lorsqu'elle alerta bruyamment sur le fait que Buisson ne voulait pas faire gagner Sarkozy mais les idées de Charles Maurras. Si nous étions tentés d'y acquiescer, Buisson rectifierait à bon droit : Non ! Les idées de salut national. 

    Dans cette petite salle, l'une de celles où l'AF vit sa vie ordinaire, après une présentation à laquelle il trouvera des allures de casier judiciaire, Patrick Buisson, d'emblée, parle de grande politique, comme l'eussent fait Maurras, Bainville ou Boutang, mais avec toutes les ressources ajoutées de l'historiographie contemporaine, singulièrement enrichie au cours du demi-siècle écoulé. 

    D'emblée, il renvoie la République d'aujourd'hui à son origine - le populicide vendéen, la Terreur, la dictature totalitaire d'une oligarchie, le mépris du peuple - et cette origine - nécessaire, non pas contingente, fondement, non pas accident - à la République dans son incarnation présente. Car l'une et l'autre se répondent, se correspondent. Cette dialectique sans cesse activée, sans cesse appliquée à tous les aspects possibles de la question sociale et politique française, cette dialectique maintenue au long d'une conférence plutôt longue mais qui ne lasse jamais, apparaît à l'auditeur subjugué, d'une redoutable efficacité. D'un bout à l'autre de l'histoire, de l'origine à son aboutissement provisoire actuel, la République est un bloc. Sa nature est dans son origine comme dans ses avatars. Son origine détermine sa logique et la rend intelligible. 

    L'auditoire n'ignore rien de Patrick Buisson. L'on sait bien que cet homme qui analyse la République avec une telle sévérité, une telle radicalité, a été au cœur du pouvoir. Qu'il avait convaincu celui qui le convoitait puis l'avait emporté et le détenait, d'une stratégie de rupture et de salut. Laquelle n'a pu aboutir à cause de la faiblesse de caractère et de conviction du président de la République et sans-doute aussi à cause des pesanteurs du Système. De sa volonté de persévérer dans son être.  

    Après la conférence, repas à quelques-uns avec Buisson, où la conversation se prolonge. L'un des convives (le président de l'historique Union Royaliste Provençale) pose cette question : « si vous deviez conseiller les royalistes, que leur diriez-vous ? »

    Réponse de Buisson : « Macron a liquidé les partis ; il entend restituer au pouvoir sa verticalité ; il construit une monarchie républicaine. Fort bien. Nous voulons mener les choses à leur terme ; nous réclamons une monarchie véritable ». 

    Une stratégie Buissson pour les royalistes ?  Un vrai programme !

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/03/11/une-conference-exceptionnelle-de-patrick-buisson-a-l-action-6033432.html

  • Libérer la France de la Cour européenne des droits de l’homme

    Par Ligne droite, rassemblement de Français engagés pour une droite nouvelle ♦ La Cour européenne des droits de l’homme occupe aujourd’hui une position stratégique dans le dispositif qui assure en France comme en Europe la prééminence du pouvoir judiciaire sur le pouvoir politique. Et, comme toutes les composantes de ce gouvernement des juges, elle milite pour l’idéologie des droits de l’homme et défend tous les préceptes de la pensée unique. Aussi Ligne droite, considérant cette instance comme un danger pour la démocratie et l’indépendance nationale, propose-t-elle que la droite nouvelle au pouvoir invoque l’article 58 de la Convention pour faire sortir la France de cette funeste institution.

    Une instance qui s’est progressivement érigée en tribunal idéologique

    La Cour européenne des droits de l’homme, juridiction internationale chargée de faire respecter les droits définis dans la Convention européenne des droits de l’homme, a été créée le 21 janvier 1959 dans le cadre du Conseil de l’Europe, une instance de 47 pays sans rapport avec l’Union européenne. Conçue après la Seconde Guerre mondiale pour empêcher toute dérive totalitaire sur le continent, elle a depuis considérablement augmenté ses prérogatives au point de fonctionner aujourd’hui comme un tribunal idéologique suprême.
    Grâce à la réforme de 1998 qui a généralisé la possibilité pour les personnes privées de la saisir directement, cette juridiction a vu en effet son champ d’intervention s’étendre très largement. Fonctionnant un peu comme un super Conseil constitutionnel devant lequel les justiciables des différents pays peuvent se pourvoir, la Cour européenne des droits de l’homme peut dès lors condamner les États dont dépendent les plaignants si elle estime que leurs droits fondamentaux n’ont pas été respectés par la législation qui leur a été appliquée. Et la Cour de multiplier les condamnations de tel ou tel pays pour tel ou tel aspect de sa réglementation.

    La pièce maîtresse du gouvernement des juges

    Mais le pouvoir de la Cour européenne des droits de l’homme ne se limite pas aux seules décisions qu’elle rend, car elle exerce par ailleurs une influence aussi étendue que malsaine sur le système judiciaire de certains pays membres comme celui de la France. La Cour de cassation, le Conseil d’État, voire des juridictions de rang inférieur, n’hésitent pas en effet, pour contourner la loi française qu’ils sont pourtant tenus de respecter, à fonder leurs décisions directement sur le texte de la Convention ou sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Celle-ci s’affirme donc comme la pièce maîtresse du dispositif par lequel les juges cherchent un peu partout en Europe à subvertir la fonction politique et à imposer leurs décisions au pouvoir législatif comme au pouvoir exécutif.

    Une atteinte à la démocratie et à l’indépendance nationale

    Cette juridiction représente dès lors un grave danger pour les principes institutionnels français, lequel avait d’ailleurs été pressenti par les premiers présidents de la Ve République puisque ce n’est qu’en 1974 que la France a ratifié sa création. Aujourd’hui, cette institution met clairement en cause la souveraineté populaire comme la souveraineté nationale. Il est en effet contraire aux règles les plus fondamentales de la démocratie que des juges nommés censurent les lois votées par des députés élus. De même qu’il est contraire aux principes de l’indépendance nationale que des États, au demeurant non membres de l’Union européenne tels l’Azerbaïdjan ou l’Albanie, soient en situation d’interférer dans le droit français.

    Une instance au service de l’idéologie politiquement correcte

    La Cour européenne des droits de l’homme est d’autant plus illégitime que ses décisions sont loin d’être neutres puisqu’elles relèvent d’une idéologie qui ne connaît que les individus et qui ignore les communautés qu’ils forment. Dès lors elle ne se préoccupe que de conforter et d’amplifier les droits des personnes quand elle n’en invente pas de nouveaux, sans se soucier de savoir si ces droits individuels ne sont pas en contradiction avec les droits collectifs des peuples ou des nations. Ainsi, par exemple, la Convention européenne des droits de l’homme proscrit-elle toute notion de préférence nationale alors même qu’il ne peut y avoir de nation sans un minimum de discrimination entre ceux qui en font partie et ceux qui n’en sont pas membres. De même, la Cour établit l’obligation du droit d’asile et du regroupement familial en des termes très laxistes, faisant fi là encore du droit des peuples et des nations à conserver leur identité. Ainsi, toutes les décisions de la Cour vont-elles dans le sens de la pensée unique : défiance vis-à-vis des États, priorité aux délinquants sur les victimes, avantages donnés aux étrangers sur les nationaux, refus des frontières et libertarisme moral.

    Appliquer l’article 58 et quitter la Cour européenne des droits de l’homme

    À travers l’étendue de ses pouvoirs et la nature de l’idéologie qu’elle défend, la Cour européenne des droits de l’homme s’affirme donc comme la clef de voûte de l’édifice juridictionnel qui cherche à instaurer un véritable gouvernement des juges au service de la pensée unique.
    C’est pourquoi Ligne droite considère cette juridiction comme illégitime et attentatoire à la souveraineté populaire comme à la souveraineté nationale. Aussi la droite nouvelle au pouvoir devra-t-elle faire jouer l’article 58 de la Convention européenne des droits de l’homme qui permet à un État de se retirer. Une démarche très facile à réaliser puisqu’il suffit de dénoncer la convention « moyennant un préavis de six mois donné par une notification adressée au secrétariat général du Conseil de l’Europe ».

    Une décision légitime et attendue

    Certains ne manqueront pas de critiquer la mesure en arguant d’un recul de l’état de droit. À cela il conviendra de répondre que la France, qui se qualifie d’ailleurs volontiers de patrie de la déclaration des droits de l’homme, n’a pas de leçon à recevoir dans ce domaine. Elle pourra faire valoir en l’occurrence que les donneurs de leçons manquent de légitimité quand on sait que la Cour rend ses décisions au nom des pays membres parmi lesquels figurent des États aussi peu respectueux des droits de l’homme que la Turquie.
    Gageons d’ailleurs que si, avec la droite nouvelle au pouvoir, le gouvernement français venait à prendre cette initiative courageuse, il serait suivi par beaucoup d’autres et que l’existence même de cette instance pourrait être mise en cause.

    Source : Ligne droite

    https://www.polemia.com/liberer-la-france-de-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme/

  • L’Union Européenne s’attaque aux « fake news »

    Le comité d’experts sur les fake news mis en place en novembre dernier par la Commission Européenne vient de rendre public son rapport. Issu de quatre réunions et d’intenses échanges, il survient alors que les études scientifiques sur la diffusion préférentielle des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux comme Twitter ont fait la Une de la revue Science vendredi dernier (lire une analyse de ces études ici). Ou qu’Emmanuel Macron annonce une intervention législative favorisant l’action judiciaire contre la diffusion de fausses informations.

    Ce texte de 46 pages (lire en fin de note l’interview de Divina Frau-Meigs, membre du groupe d’experts) met d’emblée le sujet au niveau d’un «risque pour nos processus démocratiques, la sécurité nationale, le tissu social, et peut miner la confiance dans une société de l’information et le marché unique numérique». Un risque dont l’origine est précisée rigoureusement : la propagation volontaire d’information fausses, imprécises ou trompeuses conçues et diffusées pour nuire au public ou pour en obtenir un profit économique, financier, politique (en particulier lors des élections) ou idéologique. Le rapport ne s’intéresse donc que très peu à la propagation d’une fausse information par des personnes ne les ayant pas identifiées comme telles, et donc victimes de la désinformation.

    Crise de confiance

    En revanche, il insiste pour placer le problème dans une vision large de la manière dont l’information est produite, distribuée dans la sphère publique. Une vision qui inclut le journalisme, les média numériques et la montée des plate-formes (Facebook, Google, Twitter…) mais aussi le contexte de crise de confiance des citoyens envers les institutions publiques nationales et européennes. Cette vision s’interroge sur le rôle des médias numériques mais tout le monde en prend pour son grade.

    Tweet-Trump-climat.jpgLes responsables politiques pour disséminer de fausses informations (ci-contre un exemple célèbre) ou vouloir contrôler la presse à leur profit. Les journaux qui n’ont pas tous «le même standard de professionnalisme ou d’indépendance éditoriale». Voire les acteurs de la société civile, comme les ONG qui peuvent certes jouer un rôle de fact-checking ici, mais aussi désinformer à leur tour là. Quant aux « platforms US-based » – le texte désigne ainsi Facebook, Twitter, Google… – leur « pouvoir croissant » dans la circulation de l’information en font les vecteurs principaux des fake news et doit aller avec un responsabilité croissante, estiment les experts européens.

    « fake news » ou « false news »

    La «désinformation» doit être affrontée tout «en respectant la liberté d’expression, de recevoir et de donner de l’information», posent en préalable les 39 experts nommés par la Commissaire Européenne en charge de « la société et l’économie numérique » Mariya Gabriel. Ils ne sont donc pas très chauds pour une intervention législative lourde… Alors que de son côté Tim Berners-Lee, l’un des créateurs des protocoles logiciels du web au Cern, appelle à une régulation des plate-formes. Une pierre dans le jardin d’Emmanuel Macron. Leur rapport s’inscrit dans une démarche résumée ci-dessous :

    Le texte se heurte d’emblée à un problème de vocabulaire puisque toute cette action de la Commission Européenne a été présentée sous l’appellation « fake news », et est d’ailleurs titré « Rapport du groupe d’expert de haut niveau européen sur les fake news » dans sa version draft. Or, les experts recommandent justement de ne pas utiliser ce terme, en particulier en raison de son utilisation par des politiciens pour désigner une couverture médiatique à leur désavantage. Il est à craindre que cette volonté de pureté de vocabulaire soit d’une totale inefficacité dans la sphère médiatique, même non anglophone, tant la formule « fake news » se coule dans le moule journalistique : court, évocateur, attractif et tranchant.

    couv-Science-fakes-news.jpgLes articles de Science se heurtaient à ce même problème, mais si les éditeurs de la revue scientifique l’ont contourné dans leur titre de Une (utilisant la formule «false news») il est à parier qu’ils ne seront guère suivis par la presse généraliste (démonstration avec le titre de cette note….).

    Transparence des algorithmes

    Très dense, ce rapport émet de nombreuses analyses et recommandations qu’il est difficile de résumer. Je vais donc en choisir quelques unes, un choix sans rapport avec l’équilibre du texte, qui montrent à quel point l’action proposée est vaste et va se heurter à des résistances.

    ► Le rapport souligne la nécessité d’un accès des chercheurs et des autorités d’enquête ou d’audits aux origines et chemins de dissémination des informations sur les réseaux numériques. Autrement dit, un peu comme le secret commercial est inacceptable lorsque la santé publique est en jeu, les experts estiment que la « santé politique » de nos sociétés s’oppose à toute tentative de secret des Facebook, Twitter ou Google sur le fonctionnement de leurs réseaux. Cette transparence, y compris pour les médias qui doivent être informés lorsque les algorithmes de classement sont changés, sera nécessairement un objet d’affrontement violent mais elle est jugée indispensable par les experts.

    ► Les experts soulignent la puissance des technologies dans la propagation de l’information (vraie ou fausse) mais également qu’aucune technologie ne peut résoudre seule un problème social et politique et que des personnes sont responsables de la manière dont ces technologies sont développées. Bref, ils récusent l’excuse « c’est pas Zuckerberg, c’est le robot ».

    ► Il faut créer une culture de l’information et des médias numériques – autrement dit une lecture critique de leurs contenus, le texte anglais utilise le mot literacy qui peut se traduire par alphabétisation, mais je préfère « culture » car il faut aller bien au delà d’un apprentissage primaire – et la diffuser, à l’école et dans la société, tant près des jeunes que des adultes. Elle doit devenir une «compétence essentielle» pour une citoyenneté active et la participation à la sphère publique numérique. Le texte insiste sur le caractère «préventif» de cette action vis à vis des fausses informations. Le « vaccin » est donc jugé plus efficace que le « médicament » avalé après exposition au risque de la fausse information. Cette culture doit être introduite «à une échelle massive» dans les programmes scolaires et la formation des enseignants, précise le texte.

    ► Les pouvoirs publics doivent favoriser l’environnement d’une presse pluraliste, tant privée que publique (le nombre de journalistes titulaires de la carte de presse a chuté de 37 390 en 2009 à 35 047 en 2017.  Et ils sont de plus en plus souvent précaires, partent de moins en moins souvent en reportages.) Le communiqué de la Commission européenne accompagnant la publication du rapport précise que «Selon la dernière enquête Eurobaromètre (environ 26 000 personnes interrogées), le public a le sentiment que beaucoup de fausses informations circulent dans l’UE, 83 % des participants indiquant que ce phénomène représente un danger pour la démocratie. Cette enquête met également en exergue l’importance de la qualité des médias: les participants voient dans les médias traditionnels la source d’information la plus fiable (radio 70 %, télévision 66 %, presse écrite 63 %). Les sources d’information en ligne et les sites d’hébergement de vidéos seraient les moins dignes de confiance, 26 % et 27 % des participants, respectivement, leur accordant du crédit.»

    ►Les pouvoirs publics doivent soutenir la création de centres de recherches publiques sur la véracité des informations sur les affaires d’intérêt général (politique, santé, science, éducation, finance…), l’identification et la cartographie des sources de désinformation et les mécanisme de leur amplification numérique.

    ► Il faut « démonétiser » la diffusion de fausses informations (interdire la publicité sur des pages internet dont le contenu est faux). Voir l’analyse des décodeurs du Monde sur ces sites commerciaux dont le modèle économique accentue leur propension à diffuser des informations fausses mais qui attirent du clic par leur contenu « insolite ». C’est l’application au monde numérique du vieil adage journalistique «un chien mort un homme, rien, un homme mort un chien, un papier». Ces usines à fausses informations doivent être frappées au portefeuille si l’on veut stopper la machine infernale. Même motif même punition pour Facebook, la plus puissante source de fake news.

    ►Informer clairement l’internaute de ce qu’une information, surtout présentée en priorité a été payée, par qui et dans quels objectifs (publicité commerciale, propagande politique…) et donc qu’elle ne provient pas d’une source journalistique. Egalement informer de l’intervention d’un robot ou d’un paiement dans l’amplification de la diffusion d’une information.

    Sylvestre Huet

    Source Blog Le Monde

    https://www.patriote.info/actualite/societe/lunion-europeenne-sattaque-aux-fake-news/