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  • Inquiétant voisinage ... Un opposant algérien prédit « une implosion chaotique » de l’Algérie

    Saïd Saâdi

    1964773036.jpgIl y a longtemps que nous nous inquiétons de la situation en Algérie en raison des conséquences graves qu'une « implosion chaotique » de ce pays pourrait avoir pour nous, en France et hors de France. On peut les imaginer assez aisément sous l'un et l'autre de ces deux aspects. L'Algérie est à nos portes, de l'autre côté de la Méditerranée. Osons dire que de toutes sortes de manières elle est aussi chez nous. Enfin, elle est un élément important de la situation de toute l'ère sahélienne où nos Armées sont engagées. Le Maroc aussi s'inquiète, en voisin, de l'instabilité algérienne. Voici ce qu'en dit notre confrère marocain en ligne, le360 sous la signature de M'Hamed Hamrouch |15.04] à la suite d'importantes déclarations récentes de l'opposant algérien Saïd Saâdi.   LFAR

    Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie (opposition), qu’il a quitté définitivement en février dernier, n’exclut pas un cinquième mandat pour le président Bouteflika, estimant que les ingrédients d’ «une implosion chaotique » de l’Algérie sont réunis. 

    Invité par la Fédération des Amazighs d’Amérique du Nord (FAAN), hier samedi, à l’occasion du Festival amazigh de Montréal, Saïd Saâdi, fondateur du Rassemblement pour la culture et la démocratie, qu’il a quitté définitivement le 9 février dernier, a largué une bombe : « la nation algérienne peut aller vers une implosion chaotique ». 

    Pour l’ancien patron du RCD, tous les ingrédients de cette « implosion chaotique » sont là et le risque, qu’à Dieu ne plaise, ne viendrait pas de la Kabylie, contrairement à ce que l’on pourrait penser.

    « Il y a des forces centrifuges qui sont en mouvement. On parle souvent de la Kabylie mais ce n’est pas vrai, ce n’est pas par là que risque de venir le grand danger. Il faut voir ce qui se passe au Sud. J’étais à Tamanrasset et à Djanet au mois de décembre, il y a le M’zab qui est en train de bouillir, le Sud-Ouest. C’est une erreur de croire que nous sommes dans un pays normal et qu’il s’agit de gérer une élection à venir», dira-t-il, cité par un confrère algérien.

    Et ce n’est surtout pas le spectre d’un 5e mandat pour Bouteflika qui va éviter le chaos à l’Algérie. « Il ne faut pas se leurrer, sauf miracle, pourvu qu’il advienne. C’est parti pour un cinquième mandat », a-t-il averti.  

    A ceux qui mettent encore en doute la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, il a répondu sur le mode de l’ironie : « Ce n’est pas nouveau tout ça. C’était vrai aussi en 2014, je ne vois pas pourquoi on ne continuerait pas à élire une chaise roulante cette fois aussi » ! 

    Soit. Mais la crise en Algérie serait beaucoup plus profonde et complexe pour la circonscrire à une question de parti ou de personnes. « Je crois que vous prenez l’affaire par le mauvais bout. Si on commence à s’enfermer dans des agendas électoraux dans une crise comme celle-là, on est cuits. Nous n’avons pas une crise de programme ou une crise qui affecte un parti. Nous avons une crise qui est fondamentale sur la construction de la Nation. Et si on ne remet pas tout à plat, je ne le souhaite pas mais je le redoute, on peut aller vers une implosion chaotique de la nation », a-t-il encore averti. 

    Un avertissement qui n'est pas nouveau, bien d'autres, provenant d'Algérie ou de renseignements occidentaux, ont été lancés. Sauf que ce n'est pas de cet oeil inquiet que des apparatchiks algériens en rupture de ban le voient. Et évidemment c'est le peuple algérien frère qui va payer les frais de la politique suicidaire de ces dirigeants qui n'ont d'yeux que sur leurs intérêts et ceux de leurs familles.  

    M'Hamed Hamrouch

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  • La reconquête n’est qu’une question de volonté…

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    Roland Hélie

    Editorial du n°48 de Synthèse nationale cliquez ici

    Un an à peine après l’accession d’Emmanuel Macron à la Magistrature suprême, on commence à observer les premiers craquements. Si dans un premier temps, en particulier dans le domaine social, l’opposition au gouvernement semblait plutôt molle (sans doute en raison des échecs successifs des mobilisations mélenchonistes de l’automne), les choses commence à se corser.

    Les retraités, qui avaient dit-on votés massivement pour le candidat du Système, se rendent compte que leurs revenus fondent au fur et à mesure que le gouvernement prend des décisions les concernant.…

    Les syndicats du secteur des transports (SNCF, Air France…) multiplient les préavis de grèves susceptibles de paralyser le pays…

    Les fonctionnaires qui, pour barrer la route à « la peste brune » (on croit rêver), avaient cru voir en l’ultra-libéral Macron le défenseur de leurs privilèges…

    Les épargnants et les spéculateurs qui tardent à voir leurs investissements prospérés…

    Les paysans, constamment obligés de se plier devant les décisions de l’Union européenne, se voient de plus en plus fréquemment contraints de changer de travail et d’abandonner leurs exploitations devenues pas suffisamment rentables. Le nombre de suicides chez les agriculteurs se multiplient sans que cela ne semble émouvoir la classe dirigeante toujours plus prompte à s’apitoyer à l’écoute des mensonges du premier Théo venu…

    Les Français en général qui ont de plus en plus de mal à supporter le « Grand remplacement » voulu, au nom du brassage généralisé des populations et des cultures si cher aux mondialistes, et qui ne se sentent plus vraiment chez eux en France…

    Les populations rurales qui voient surgir un peu partout des éoliennes aussi onéreuses que dangereuses et inutiles qui leur rendent la vie impossible. Cela au seul motif d’enrichir quelques consortiums internationaux qui ne voient que leur profit à court terme…

    Nos armées qui ressemblent de plus à un melting pot aux préoccupations pour le moins éloignées de celles qui devraient être les leurs…

    Bref, la liste est loin d’être complète, mais elle démontre que ce gouvernement qui était sensé incarner le changement se retrouve devant les mêmes problèmes que ses prédécesseurs et cela pour une raison bien simple que nous avons indiquée à maintes reprises, à savoir sa soumission inconditionnelle au Système mondialiste, à l’ultra libéralisme et au pouvoir de la finance apatride qui détruit nos identités et nos libertés.

    La politique antinationale menée par Macron et sa clique est, malgré certains habillages, la même que celle de Hollande, Sarkozyn Chirac, Mitterrand et autres…

    Quant à l’opposition officielle, celle des partis aux ordres, elle semble bien malle en point. Sa faiblesse est sans doute la seule chance qui reste à Macron de faire illusion.

    A gauche, qu’il s’agisse de l’inénarrables Mélenchon, ce triste sire dont la seule préoccupation semble être de servir les intérêts du patronat en réclamant encore plus d’immigrés sur notre sol, ou qu’il s’agisse du PS accroché à ses quelques fiefs électoraux qui lui restent et qui lui donnent encore un semblant d’existence, aucune de ces forces est en mesure de susciter un espoir réel.

    A « droite », c’est encore pire. Les Républicains s’entredéchirent et chacun y va de son couplet. Dès qu’un Laurent Wauquiez fait une déclaration jugée trop droitière par les chiens de garde du Système que sont les médias, il y a toujours une Valérie Pécresse pour ouvrir son clapet afin de rectifier le tir… Il n’y a vraiment rien à attendre de ces gens là.

    Quant au camp national, tant qu’il sera incarné par le leurre qui, depuis 2011, de renoncement en exclusion, de dédiabolisation en soumission, ne pense qu’à le ripoliner pour en faire l’une des composantes « fréquentable » de la Droite institutionnelle, celui-ci est condamné à se contenter de jouer les figurants.

    Et pourtant, nous le savons bien (et toutes les études le confirment), jamais nos idées n’ont été aussi partagées par nos compatriotes. Jamais les Français n’ont été aussi nombreux à se rendre compte de la véracité de nos propos. Le succès retentissant des ventes des Mémoires de Jean-Marie Le Pen, ces dernières semaines, en est la preuve la plus flagrante.

    Il est vraiment temps de remettre de l’ordre dans notre famille politique. Après l’échec politique (le flop du changement de nom) et médiatique (les écarts de langages incontrôlés de certains de ses responsables en fin de soirée) du congrès du Front national de Lille, qui devait selon les dires de sa direction être l’amorce de la relance, force est de constater que celui-ci a été un véritable fiasco. Il faut ouvrir les yeux, le FN mariniste, même s’il prend le nom de « Rassemblement national » (on notera au passage l’imagination débordante dont il a fallu faire preuve pour en arriver là), n’est plus crédible. L’heure est venue d’envisager les choses autrement.

    Pour notre part, à Synthèse nationale, nous avons toujours préconisé le rassemblement des forces nationales et identitaires afin que celles-ci puisent, au plus vite, incarner l’espérance française. La « droitisation », voir la radicalisation, d’une partie grandissante de notre peuple prouve que l’espace politique d’une Droite nationale, sociale et populaire digne de ce nom existe. Si le néo FN-RN n’est pas capable de l’incarner, il faudra bien que d’autres le fassent. Il en va de l’avenir de notre nation, de celui de notre civilisation, de la reconquête de notre liberté. Tout est une question de volonté…

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    Le commander en ligne cliquez là

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  • Caroline Galactéros : « Pourquoi la France ne (devait) pas s'associer aux frappes en Syrie »

    Croit-on le peuple syrien dans son ensemble à l'unisson des opinions occidentales ? 

    Une analyse de Caroline Galactéros

    444940988.jpgAlors que la France vient de frapper la Syrie, en représailles aux attaques chimiques supposées, Caroline Galactéros plaide pour un sursaut d'indépendance nationale. Selon elle, la France ne doit pas s'aventurer dans une nouvelle coalition. Cette tribune brillante écrite avant que les frappes aient eu lieu [Figarovox, 11.04] apporte un éclairage dont le champ est vaste, très complet, comme toujours réaliste et solidement documenté. Le tout conduit avec un remarquable courage intellectuel. Sur un sujet où les intérêts de la France et de la paix sont évidemment engagés.  LFAR  

    La messe semble dite et une atmosphère de veillée d'armes plane sur Paris, tandis que le jeune prince d'Arabie Saoudite quitte la capitale et que notre président est en étroit dialogue avec son homologue américain. La France pourrait, en coordination avec Washington, frapper de manière imminente les forces du régime syrien en représailles d'une nouvelle attaque chimique imputée de manière «très probable» mais en amont de toute enquête, aux forces de l'abominable tyran Assad soutenu par les non moins affreux régimes russe et iranien.

    Il faudrait agir vite, se montrer ferme, intraitable, juste ! Il s'agirait là d'un « devoir moral » ! On a bien entendu et lu. Le discours moralisateur sur la sauvegarde des civils innocents, pourtant inaudible après sept ans de guerre et de déstabilisation de la Syrie, est toujours le même. C'est là le comble du cynisme en relations internationales, que nous pratiquons pourtant sans états d'âme depuis des décennies. Pendant ce temps, la guerre silencieuse du Yémen continue. Ces civils-là n'existent pas, ne comptent pas.

    Mais certaines images de guerre et de civils otages d'une sauvagerie généralisée irritent plus que d'autres nos consciences lasses d'Européens déshabitués de la violence et gonflés d'une prétention à connaître, dire et faire le Bien. Soit.

    Mais agir contre qui ? Qui faut-il punir ? Le régime de « l'animal Assad », comme l'a appelé Trump ? L'Iran ? La Russie ? Vraiment ? Et si ce trio noir que l'on désigne exclusivement depuis des mois à la vindicte populaire internationale n'était qu'un leurre, proposé à notre indignation sélective pour ne pas réfléchir à nos propres incohérences ?

    Personne ne se demande pourquoi cette nouvelle attaque chimique arrive maintenant, au moment même où la Ghouta orientale repasse sous contrôle gouvernemental syrien et parachève sa reconquête territoriale, face à des groupuscules rebelles rivaux globalement en déroute et plus que jamais prêts à se vendre au plus offrant pour survivre et espérer compter ? Personne ne s'autorise à douter un instant, quand le ministre russe des affaires étrangères rapporte que les observateurs du Croissant rouge syrien envoyés sur place n'ont rien vu ressemblant à une attaque ? Serguei Lavrov ment-il carrément au Conseil de Sécurité des Nations unies ou bien faut-il penser que Moscou ne contrôle pas tout ce qui se fait au plan militaire sur le théâtre ? Ou que des éléments de l'armée syrienne elle-même agiraient en électrons libres ou auraient été « retournés » ? À qui profite le crime ? C'est cette vieille question, mais toujours pertinente, qui paraît désormais indécente.

    Quel serait pourtant l'intérêt de la Russie de laisser perpétrer une telle attaque, alors que, ne nous en déplaise, bien davantage que notre « Coalition internationale », elle cherche la paix, l'organise pragmatiquement, et est la seule depuis sept ans à engranger quelques résultats qui évidemment contreviennent à nos intérêts et à ceux de nos alliés régionaux ?

    On semble aussi avoir totalement oublié une donnée fondamentale du conflit : les malheureux civils de la Ghouta, comme ceux des ultimes portions du territoire syrien encore aux mains des « rebelles » djihadistes ou de Daech, sont des boucliers humains, peut-être même, en l'espèce, sacrifiés par ces mêmes apprentis démocrates suppôts d'al-Qaïda et consorts pour entraîner l'Occident dans une guerre ouverte avec Moscou et Téhéran.  

    Car si l'on quitte le microscope pour la longue-vue, il est permis de décrire à partir de cette dernière séquence syrienne un contexte stratégique global infiniment préoccupant pour l'Europe, et singulièrement pour la France, qui risque de prendre les avant-postes d'une guerre qui n'est pas la sienne, dont elle fera les frais et qui neutralisera durablement l'ambition présidentielle affirmée de prendre le leadership politique et moral de l'Union européenne. Nos amis allemands ou italiens sont d'ailleurs moins cynico-idéalistes, mais plus prosaïques que nous. Ils avancent prudemment, vont et viennent entre Beyrouth et Damas pour pousser leurs pions en cette phase douloureuse et recueilleront les fruits de notre marginalisation radicale quand la reconstruction syrienne arrivera.

    La ficelle est si grosse et la pelote si bien déroulée depuis des mois qu'on ne la voit plus en effet. On punit la Russie. On la punit d'être la Russie, déjà, et d'avoir réussi son retour sur la scène mondiale. On la punit de vouloir la paix en Syrie et de chercher à la mettre en musique politiquement à Astana ou à Sotchi. On la punit d'avoir sauvé Damas et son régime diabolisé du dépècement qu'on leur promettait et qui s'est fracassé sur la résilience populaire et gouvernementale syrienne et a déjoué partiellement au moins la confessionnalisation des affrontements politiques et sociaux que l'Occident encourage, sans en comprendre le danger insigne pour ses propres sociétés, et notamment en Europe.

    La guerre en Syrie a été gagnée militairement par l'armée gouvernementale. Militairement, mais pas politiquement. Cette victoire sur le terrain au prix d'une guerre brutale (comme toutes les guerres, même celles menées depuis les airs et qui n'ont de chirurgicales que le nom), nous est proprement insupportable car cela nous force à faire la paix, ce que nul ne veut mis à part… Moscou. Ah, Moscou ! L'impudent Vladimir Poutine trop bien réélu qui nous nargue avec sa coupe du monde, où des millions de gens vont découvrir un visage de la Russie qui ne les terrifiera pas.

    Et puis derrière Moscou, on vise évidemment Téhéran, dont Israël, en pleine idylle officielle avec le centre mondial du salafisme - l'Arabie saoudite - qui a toutefois opportunément décidé de faire peau neuve, ne peut tolérer l'émergence régionale, tant le niveau sociétal, culturel, technologique et commercial de ce pays lui fait de l'ombre bien au-delà de la seule crainte d'un (dés)équilibre stratégique modifié par sa nucléarisation ultime.

    Bref, nous sommes en train de tomber dans un vaste piège qui se joue sur plusieurs fronts, et de nous ruer, en croyant ainsi exister, sur le premier os qu'on nous jette. De ce point de vue, l'affaire Skripal pourrait bien n'avoir été que le hors-d'œuvre de la séquence actuelle. Elle a posé le premier étage d'une repolarisation politique et sécuritaire de l'Europe autour de Londres, et surtout sous la bannière de l'OTAN. Car c'est là l'ultime manœuvre : remettre au garde-à-vous les Européens qui, depuis l'arrivée de Donald Trump et le Brexit, s'étaient pris à rêver d'une autonomie européenne en matière de politique et de défense… Péril suprême pour le leadership américain sur le Vieux Continent, heureusement contrebalancé par les rodomontades de quelques nouveaux Européens qui refusent leur arasement identitaire et mettent à mal tout projet d'affranchissement sécuritaire collectif. Le Secrétaire américain à la défense, le général Mattis, a d'ailleurs été très clair : les Européens doivent en effet consacrer 2 % de leur PIB à la défense, mais pour acheter des armes américaines et demeurer dans l'orbite otanienne évidemment, l'Alliance constituant le cadre naturel et nécessaire de la défense de l'Europe. Fermez le ban !

    Nous sommes donc en train d'être clairement repris en main par l'OTAN, mais on ne s'en rend pas compte car on nous vend la nécessité d'une solidarité sans failles, donc manichéenne, face à une « offensive russe » pour diviser l'Europe (comme si nous n'étions pas assez grands pour nous diviser nous-mêmes) et dominer le Levant. C'était probablement l'objet de l'affaire Skripal comme de la présente montée au front sur la Syrie. La volte-face aujourd'hui même d'Angela Merkel sur le projet Northstream-2 ne fait qu'amplifier cette polarisation. Moscou est poussé à se crisper donc à s'isoler par tous les moyens. Par les sanctions, par les vrais faux empoisonnements d'espions en plein Londres et jusqu'à cette décision allemande qui ne peut que durcir la position russe en Syrie et assurer la montée des tensions, le Kremlin n'ayant plus d'autre alternative que de jouer le tracé Qatari qui passe par la Syrie… Redoutable manœuvre anglo-américaine donc, à laquelle Paris et Berlin semblent ne voir que du feu.

    Il faut donc s'y résoudre : l'Amérique d'Obama a vécu. Celle de Trump et de ceux - néoconservateurs de toutes obédiences - qui l'environnent très fermement désormais, a radicalement changé de posture. Certes le président américain annonce son souhait de quitter la Syrie, mais il avoue pouvoir changer d'avis si l'Arabie saoudite payait le coût de cette présence ! On ne peut être plus clair et c'était aussi tout le sens de son premier voyage à Riyad au printemps dernier: réassurer l'allié du Quincy (dont le Pacte éponyme était rendu caduc par la nouvelle indépendance énergétique américaine) contre 400 milliards de dollars de contrats pour l'économie américaine. Et puis, tandis qu'il déclare au grand dam de ses généraux et pour tromper son monde qu'il veut partir, il se consolide une vaste zone d'influence américaine à l'est de l'Euphrate avec les FDS arabo-kurdes.

    Washington, dans le vaste mouvement de repolarisation du monde, entend en tout état de cause demeurer le môle principal d'arrimage d'un Occident qui doute face à une Chine qui structure à son rythme et via un affrontement de basse intensité mais tous azimuts, un véritable « contre-monde ». L'Amérique, fébrile, joue son va-tout pour renverser la vapeur d'un ordre international qu'elle ne contrôle plus mais qu'elle veut encore dominer coûte que coûte. Elle veut l'affrontement pour réinstaller sa préséance face à Moscou, Téhéran et Pékin, cible ultime de l'intimidation. C'est là pourtant un combat profondément à contresens de l'évolution du monde. Affligés du syndrome postmoderne de la vue basse et celui de l'hybris technologique, nous oublions que la vie est longue.

    Au-delà, cette affaire, comme d'innombrables autres, met en évidence une évolution dangereuse : la substitution à la réalité non d'une image déformée, mais carrément d'une autre réalité et le retour de la tentation de la guerre préventive préemptive, qui évite d'enquêter. La question est vraiment très grave pour l'essence même de la politique internationale. Préfère-t-on l'image au réel, les fake news à l'analyse, le sensationnalisme à la rigueur ?

    Alors que voulons-nous ? Ce sera bientôt clair : si nous voulons sauver la Syrie, il nous faut surtout ne pas nous joindre à une coalition qui agira hors de tout mandat de l'ONU et qui portera le poids d'une guerre dont le peuple syrien est la dernière roue du carrosse et sera la victime immédiate. La grande question est donc : mais que vient faire Paris dans cette galère ? On se trompe comme souvent d'ennemi, d'allié, de posture, de tout en somme. Et si l'on essayait l'audace, le courage et la singularité ? Notre siège au Conseil de Sécurité, que guigne l'Allemagne de plus en plus ouvertement, en serait relégitimé. Nous posons-nous seulement la question de notre intérêt national (qui ne se réduit pas à des contrats d'armement) et des raisons pour lesquelles on nous sert ainsi l'injonction d'un alignement sur le thème du Bien contre le Mal et de la guerre préventive ?

    La France est désormais, en Syrie comme ailleurs, au pied du mur. Elle a l'occasion inespérée de faire valoir une approche prudente et rigoureuse, une voix pour la paix, une singularité. Nous avons déjà une influence au plus bas dans la région. Si nous voulons compter de nouveau, nous devons regarder la réalité dans les yeux et admettre que « nous avons eu tout faux » depuis 2011. Il n'est jamais trop tard et notre président peut encore choisir de compter véritablement au regard de l'Histoire et dans le cœur des peuples

    Une guerre contre l'Iran et la Russie n'est pas la nôtre. Elle ne correspond nullement aux intérêts stratégiques français, ni à ceux de l'Europe. Nous avons déjà si naïvement collé aux Britanniques qui veulent quitter l'Union, sans preuve et par principe, dans l'affaire Skripal. Pourquoi cette fuite en avant ?

    Dans ce nouveau grand jeu, la France a encore l'opportunité inespérée de compter plus que son poids démographique ou même économique ne le lui permet, en affirmant une singularité et une cohérence. Plus que jamais le réalisme, aux antipodes du cynisme, doit être le bouclier et la lance de notre nouvelle posture internationale. Il nous rapproche non d'une justice abstraite mais de l'équité et de la clairvoyance. La France n'a pas le droit et aucun intérêt à être malhonnête dans son interprétation des faits. Elle a tout à gagner à la lucidité et elle doit d'urgence montrer au monde comme aux peuples et pouvoirs du Moyen-Orient qu'on ne l'égare ni ne la soumet si facilement.  

    Docteur en science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros est présidente du think tank Geopragma. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a notamment publié Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • A Angers, les antifas s'en prennent à des habitations et un cimetière

    6a00d83451619c69e201b8d2ec1ce8970c-250wi.jpgCommuniqué de l'Alvarium, local associatif situé à Angers qui rassemble une communauté d'angevins qui vient en aide aux personnes les plus démunies :

    "Dans la nuit du 16 au 17 avril, un certain nombre de dégradations et de menaces ont été commises par l'extrême-gauche en Anjou. Elles visaient principalement les maisons ou appartements des membres de l'Alvarium et de leurs familles, mais également Gaétan Dirand, militant de droite nationale, ancien candidat aux municipales à Angers et animateur du Cercle Anjou Conférence. Plus honteux encore, c'est également sur le cimetière de famille d'un des membres de notre communauté que les lâches militants antifascistes ont cru bon d'écrire leurs menaces.

    Alors que notre local a été dégradé plusieurs fois ces dernières semaines par le très anonyme Réseau Angevin Antifasciste et quela mairie refuse de nettoyer leurs tags dans le quartier, c'est un nouveau palier de lâcheté et d'ignominie qui a été franchi. Monsieur Béchu qui loge contre un loyer à bas coût les antifascistes de l'Etincelle dans une maison appartenant à la municipalité n'a pas daigné réagir. Lui qui assurait au communiste Alain Pagano qu'il allait tout faire pour faire fermer un local associatif dont le seul crime est de penser différemment et d'aider nos compatriotes les plus démunis ne semble pas gêné le moins du monde d'accorder ses faveurs à l'extrême gauche la plus sectaire (zadistes, libertaires, anarchistes ou communistes). Après son revirement de la droite LR à la gauche de gouvernement, va-t-il nous annoncer prochainement son ralliement à Alternative Libertaire ?

    Menacés chez eux ou voyant leurs familles menacées jusque dans les cimetières, les membres de l'Alvarium n'auront d'autre choix que de se défendre eux-mêmes en cas de problèmes.

    Ni les fichages totalitaires, ni les tracasseries administratives, ni les lâches menaces des antifascistes ne nous empêcheront de faire ce pour quoi nous avons créé l'Alvarium : aider notre prochain avant notre lointain face à l'inaction des autorités, et former une communauté enracinée en Anjou.

    Nous n'avons pas peur, nous sommes déterminés, nous ferons face."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • LE REMPLACEMENT NATIONAL

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    Arnaud Malnuit

    Décidément, certains semblent vouloir rester fidèles à la formule « On ne change pas une équipe qui perd »... On aurait pu penser que la refondation du FN futur Rassemblement national s'accompagnât d'un retour aux fondamentaux du combat national.

    Eh bien, il n'en est rien... Vous avez certainement vu passer un visuel du FNJ s'insurgeant à raison contre la fermeture de classes dans les zones rurales au profit des banlieues de l'immigration. Or, pour incarner une Française vivant dans ces zones rurales, le FN n'a trouvé rien de mieux que de présenter une... Africaine... A croire qu'effectivement pour la direction du parti de Marine Le Pen pense que la grand remplacement n'est qu'un fantasme... Ou a fait d'un célèbre dessin de Konk « Tout le monde est français »  un slogan politique... La preuve surtout que la ligne prétendument Philippot n'est ni plus ni moins que la ligne MLP... Et que cette ligne néfaste perdure malgré le départ de l'ancien protégé de MLP.

    Alors le FN peut bien prétendre vouloir lutter contre l’immigration, la submersion migratoire, les faits parlent d'eux-mêmes, le FN intègre parfaitement l'idée qu'être français ne signifie pas comme le disait De Gaulle, via Peyrefitte : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Sidérant, pour des thuriféraires du « grand homme ».

    Tout ceci montre surtout que le FN navigue à vue, sans colonne vertébrale. Pour en sortir, le seul avenir d'une vraie droite nationale, populaire et sociale, intransigeante sur le fond, mais faisant preuve parfois de souplesse c'est le Parti de la France.

    Source Parti de la France cliquez ici

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  • La revanche des Russes blancs

    Leurs parents en rêvaient. Eux l'ont fait. Cent après la révolution de 1917, ces descendants d'aristocrates sont venus s'installer et investir en Russie. Un pays à présent compatible avec leurs valeurs. 
    Daniil Tolstoï se souvient de son premier voyage en Russie, en 1989. Il avait 16 ans et accompagnait son père: «Une expérience mystique», sourit-il. Dans cette allée de bouleaux majestueux menant au domaine familial devenu musée, il accueille ses visiteurs. Nous sommes à 200 kilomètres de Moscou, à Iasnaïa Poliana, la maison légendaire où son arrière-grand-père, Léon Tolstoï, a rédigé ses chefs-d’œuvre «Guerre et Paix» et «Anna Karenine». C'est à quelques kilomètres, dans cette campagne russe hérissée de datchas et de forêts, que Daniil Tolstoï est en train d'élaborer un vaste projet d'agriculture biologique. «Nous sommes dans une région de terres noires, une des meilleures du pays. Un climat idéal: il y a assez de pluie et l'été est chaud. Il faut juste être rapide car le printemps est très court.»
    Les Tolstoï, les Romanov, les Apraxine... Ils portent des noms bien connus, sont descendants de l'aristocratie russe ou officiers de l'armée blanche. Tous ont été chassés par la révolution de 1917. En France, où bon nombre d'entre eux ont émigré, nous les appelons les Russes blancs et connaissons leur histoire, leur arrivée brutale. Eduqués mais désargentés - ils ont pour la plupart tout perdu avec le changement de régime -, ces réfugiés deviennent chauffeurs de taxi ou ouvriers d'usine. Au fil des générations, beaucoup se sont intégrés, ne parlent plus russe, ne sont jamais allés sur la terre de leurs ancêtres. Pourtant, cent ans après la révolution, une minorité devenue prorusse revendique ses origines depuis que la Russie n'est plus soviétique. 
    Comme pour Daniil Tolstoï, né en Suède, si le retour est empreint d'émotion - il raconte que c'est lors d'une réunion familiale sur le domaine et devant des champs délaissés à perte de vue que lui est venue l'idée d'une exploitation agricole -, il tient surtout à des raisons économiques. L'agriculture est en effet un secteur prioritaire pour le gouvernement Poutine. «Les standards sont bas mais le potentiel est énorme. La Russie sait rattraper son retard très vite quand elle le désire», note le descendant Tolstoï. Pour profiter de ce développement, il vient d'acquérir 500 vaches, des holsteins réputées pour leur lait, et 7000 hectares de terrain, sur lesquels il entend cultiver céréales et fourrages et produire de A à Z pain, fromage, charcuterie... Un épais dossier sous le bras, il espère des subventions du gouvernement, une perspective facilitée par son nom bien connu et ses relations.
    Se lancer dans une aventure et faire fortune dans la nouvelle Russie, comme Rostislav Ordovsky-Tanaevsky. Parmi les descendants de Russes blancs revenus au pays, c'est sans doute la plus belle réussite économique. Et, bien que le businessman vive entre Londres et Moscou, il revendique son héritage russe avec vigueur et fierté. En témoigne l'arbre généalogique aux branches chargées d'ancêtres et les photos de ses aïeux, aux murs de son spacieux bureau, où il nous reçoit, intarissable. Son arrière-grand père était gouverneur de la région de Tobolsk, là où l'entourage du dernier tsar est exilé en 1917, avant d'être assassiné à Iekaterinbourg. Après la révolution, les siens quittent la Russie, d'abord pour la Yougoslavie, puis le Venezuela, après la Seconde Guerre mondiale, «afin d'être le plus loin possible de Staline». 
    En 1984, Rostislav Ordovsky-Tanaevsky travaille pour Kodak. Il est invité à un festival de cinéma à Moscou. Là, il constate la difficulté de se nourrir à l'extérieur. «Devant certains restaurants, il y avait cette pancarte absurde 'Fermé à l'heure du déjeuner.' Il fallait insister pour être servi, c'était incroyable!» Quelques années plus tard, il s'installe dans la capitale russe, ouvre son premier établissement et développe des chaînes de restauration rapide: de la cuisine d'inspiration espagnole, suisse ou italienne qui rencontre un vif succès à l'heure de l'ouverture du bloc communiste. «A l'époque, c'était l'anarchie. Tout ce qui n'était pas interdit était possible. Les lois relatives au business des étrangers se résumaient à trois pages à peine.» Au souvenir de ces années-là, il sourit. 
    Sourire, il a de quoi : aujourd'hui, Rostislav Ordovsky- Tanaevsky est propriétaire d'environ 200 restaurants. Il est aussi actif dans la communauté des Russes blancs et organise tous les ans une réception, observant les fluctuations des différentes vagues d'émigration. «Nous, les Russes blancs, avons été élevés avec une image de la Russie souvent idéalisée. A la maison, le premier toast était porté à la Russie et il y avait toujours cette conviction, complètement naïve, qu'on reviendrait, un jour, libérer le pays.» 
    Christopher Mouravieff-Apostol réfute toute idée de nostalgie - trop sombre à son goût -, il évoque plutôt un lien émotionnel avec le pays d'origine. Depuis une quinzaine d'années, cet homme d'affaires et mécène suisse s'est lancé dans une longue aventure: il a restauré le palais du XVIIIe siècle de ses ancêtres et en a fait un lieu d'exposition artistique. Rapidement, il a été soutenu par les médias russes, qui ont adoré son histoire, et aussi, de loin, par l'ancien maire de Moscou, Iouri Loujkov, limogé en 2010 pour corruption. Dans le palais moscovite où il est de passage, Christopher Mouravieff-Apostol arrive, souriant, démarche imposante, s'excuse du retard, ôte son col en fourrure, répond à sa femme brésilienne au téléphone avant de s'exprimer en français ou en anglais avec une maîtrise des langues typique du milieu. Né au Brésil, il est issu d'une famille réputée pour s'être soulevée contre l'empereur, en faveur d'une monarchie constitutionnelle, avec le mouvement des décembristes, en 1825.
    Après la prise de pouvoir par les bolcheviques, sa famille s'exile, d'abord en France puis à Genève. En 1991, elle est invitée par un groupe d'échanges culturels à visiter la Russie, sur les traces de ses ancêtres. «Ils voulaient mettre en place un processus de réconciliation, rappeler les Russes blancs au pays. Bien sûr, mon père avait peur de revenir, mais en même temps il était enthousiaste.» Christopher tombe sous le charme. «J'ai grandi au Brésil, où l'on trouve peu d'indices du passé, et j'ai été fasciné ici par l'attachement à la mémoire.» Il travaille alors dans la finance des pays émergents et oriente sa carrière vers la Russie pour pouvoir y retourner plus souvent. 
    A cette époque, l'ancien palais moscovite, transformé en musée des décembristes sous l'URSS, tombe en ruine. «Il y avait toujours un directeur, un adjoint, une dame à la garde-robe. C'était pour faire bonne figure car en vérité personne n'était payé. Des banques et des casinos lorgnaient sur le bâtiment. J'ai effectué les travaux d'urgence, et heureusement mon projet a été soutenu, d'abord parce que je voulais créer un lieu ouvert au public et ensuite parce que les Mouravieff-Apostol jouissent ici d'une image romantique, cultivée sous l'URSS: nous sommes des décembristes, des révolutionnaires, avant d'être des aristocrates. » Reste néanmoins un point à régler dans son affaire: il n'a obtenu qu'un bail de quarante-neuf ans, le palais restant la propriété de la ville de Moscou, qu'il aimerait bien prolonger, ad vitam aeternam. Il rit, plutôt amusé: «Tout ça n'est pas du tout rationnel. Souvent ces histoires de Russes blancs sont un peu austères, sombres ou nostalgiques, mais ici c'était surtout l'occasion de renouer avec mes racines à travers une belle aventure, quelque chose de romantique.»
    Plus jeune, la quarantaine, David Henderson-Stewart s'est investi lui aussi à corps perdu dans un business romantique. Cet Anglais, Russe blanc d'origine, a relancé la fameuse marque de montres soviétiques Raketa, «fusée» en français. En 2010, il rachète l'ancienne manufacture impériale, fondée par Pierre le Grand en 1721 à Peterhof, le Versailles russe, situé à une vingtaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg. Nationalisée sous l'URSS, elle était devenue usine d'Etat et fabriquait des montres, en l'honneur de Youri Gagarine notamment. Après les années 1990, elle tombe en ruine, et la racheter est un pari hasardeux. Pourtant David et son associé, un Français d'origine russe, Jacques von Polier, le défendent avec conviction : «En 2010, tout le monde nous a dit que c'était de la folie. Le made in Russia ne faisait pas rêver. Les gens voulaient porter une montre suisse. Les Russes d'ici n'auraient jamais fait cela. De notre côté, c'était différent, souligne David. Le projet nous touchait. Nous sommes russes dans le sens où nous sommes patriotes mais nous possédons cette sensibilité française du luxe et de la marque.» Jacques von Polier, ici avec un artisan, a relancé les ateliers Raketa. Leur dernier modèle de montre célèbre le centenaire de l’avant-garde russe.
    Depuis, la petite Rolex russe, comme on la surnomme parfois, a effectué des tours de cadran et attiré du beau monde : le célèbre mannequin Natalia Vodianova prête son nom à un modèle, ainsi qu'un couple de danseurs vedettes du Bolchoï, le réalisateur serbe Emir Kusturica ou le prince Rostislav Romanov, de la lignée du dernier tsar. A tout juste 30 ans, le jeune homme, artiste peintre, vit entre la Grande-Bretagne et la Russie et participe au comité d'administration de l'entreprise. 
    Alors bien sûr, devant le mélange des genres, une question s'impose: comment des descendants d'aristocrates peuvent-ils soutenir une marque soviétique ? Dans le bureau de design, un grand appartement en plein coeur du centre-ville cossu de Moscou, la réponse est réfléchie: «Nous reprenons l'esthétique épurée de l'avant-garde russe. Ce courant artistique a conquis le monde, bien plus que les idées bolcheviques, défend avec bagou Jacques von Polier, qui adore parler de son travail, sourire charmeur et tee-shirt Raketa à l'appui. En revanche, nous refusons de véhiculer la nostalgie de l'URSS. Nous avons banni les symboles politiques de nos montres : Lénine, la faucille et le marteau.» 
    Car l'histoire demeure sensible. Dans l'opinion publique, les Russes blancs sont souvent perçus comme des étrangers, ayant fui le pays aux pires heures. «Pendant soixante-dix ans de communisme, la guerre civile est restée un sujet tabou. L'armée blanche a été décrite comme une traîtresse. Et les livres d'histoire ont peu changé leur récit», déplore David Henderson-Stewart. Avec sa femme Xénia Yagello, fille d'un prêtre de la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky, rue Daru à Paris, ils ont milité pour l'ouverture d'une exposition sur l'armée blanche. Elle est accueillie au sein du monastère moscovite de Novospasski, connu pour abriter la crypte des Romanov. 
    Ce soir-là, un petit groupe de Russes blancs s'est réuni chez Xénia et David. Ils préparent une cérémonie religieuse et se sont retrouvés pour travailler le chant. A la maison, on dîne de bortsch et de hareng en fourrure, deux plats typiquement russes. Les enfants, chignons parfaits sur cheveux blonds, jouent de la balalaïka et de la domra, deux instruments de musique traditionnels. On chante aussi d'anciens hymnes militaires. «La musique est un pilier de l'émigration, elle permet de conserver la langue», appuie Xénia, qui confie «adorer la Russie» et avoir fait le choix de s'y installer pour donner une éducation locale à ses enfants. «Ici, ils reçoivent un apprentissage artistique, ouvert, beaucoup plus créatif et sérieux. Mais attention, se reprend-elle soudain, ce n'est pas non plus une idylle, c'est compliqué parfois.» 
    Une chose est sûre : ces Russes blancs, faute d'avoir retrouvé le paradis perdu de leurs ancêtres, se reconnaissent bien dans les valeurs de la Russie d'aujourd'hui : la religion et le patriotisme. «Poutine est un vrai orthodoxe. Il va à l'église, et les Russes blancs apprécient cela. Il a également redressé son pays, lui a redonné sa place au niveau international, même si ses dérives autoritaires peuvent déplaire», estime Rostislav Ordovsky-Tanaevsky au nom de la communauté. 
    Chez Raketa, on est également de cet avis. « Depuis Poutine, la population est fière à nouveau, et nos montres vont dans ce sens-là. Le contexte politique actuel, avec la montée du patriotisme, joue en notre faveur, c'est sûr.» En témoigne un de leurs modèles récents : la montre Crimée 2014, qui célèbre «l'unification de la Crimée avec la Russie». Malgré les discours, peu sont allés jusqu'à prendre la nationalité russe, comme Vladimir Poutine le leur a proposé officiellement. La plupart font des allers-retours avec leur pays de naissance. «Je reste français, la France nous a tout donné lorsque nous sommes arrivés», confie l'un d'eux. D'autres évoquent les avantages sociaux à ne pas devenir russes ou les difficultés administratives à en faire la demande. «C'est une telle paperasse. En fait, il n'y a rien de facilité !» dénonce un autre. Surtout, la méfiance demeure. «Je m'interroge: puis-je vraiment faire confiance au gouvernement russe?» questionne Rostislav Ordovsky-Tanaevsky, dans un sourire un peu désolé. 
    Reste à savoir comment se dérouleront les commémorations de 1917. Une question épineuse pour beaucoup, même si Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il voulait la réconciliation. De son côté, Raketa a déjà prévu son modèle: une montre noire dont le cadran est traversé d'une goutte de sang. Elle a été dessinée par le prince Rostislav Romanov. 

  • Irak: plus de 300 condamnés à mort pour appartenance à l’EI

    Plus de 300 personnes, dont une centaine d’étrangères, ont été condamnées à mort en Irak, et autant d’autres à la prison à perpétuité, pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Deux tribunaux jugent les affaires de terrorisme en Irak, l’un à Tel Keif, près de Mossoul (nord), l’ancienne “capitale” irakienne du “califat” autoproclamé de l’EI, et l’autre à Bagdad, où la Cour pénale centrale s’occupe notamment des étrangers et des femmes.

    Depuis janvier à Bagdad, 97 ressortissantes étrangères ont été condamnées à mort, 185 à la prison à vie, 15 à trois ans de prison et une à un an de prison, selon une source judiciaire.

    La plupart des condamnées sont Turques, ou originaires des anciennes républiques de l’Union soviétique. Une Allemande a également été condamnée à la peine capitale, tandis qu’une Française a été condamnée mardi à la perpétuité.

    A Tel Keif, “815 personnes ont été jugées: 212 peines de mort et 150 peines de prison à perpétuité ont été prononcées”, indique dans un communiqué le porte-parole du Conseil suprême de la magistrature, le juge Abdel Sattar Bayraqdar.

    Selon lui, la grande majorité de ces personnes appartiennent à EI. “Il a été prouvé qu’ils avaient mené des actions criminelles au cours d’audiences publiques menées conformément à la loi et durant lesquelles les droits des condamnés ont été garantis”, poursuit-il.

    En outre, “341 personnes ont été condamnées à des peines de prison et 112 ont été libérées après que leur culpabilité n’a pas été prouvée”.

    Lundi, le ministère de la Justice a annoncé que onze condamnés pour “terrorisme” avaient été pendus en Irak, le quatrième pays qui exécute le plus au monde, selon l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW).

    Source Lalibre

    https://www.patriote.info/actualite/international/irak-plus-de-300-condamnes-a-mort-pour-appartenance-a-lei/

  • Juncker : ce que la gestion européenne nous cache

    Ces dernières semaines, Jean-Claude Juncker multiplie les propositions sur l’avenir de l’Union européenne. Mais il cherche avant tout selon ses propres termes « dans sa bulle »

    Avec le sens aigu que donne l'expérience, le président de la Commission européenne note qu'il serait temps, alors qu'ici et là la construction européenne n'en finit plus de se déliter, de resserrer, si faire se peut encore, les liens entre institutions et citoyens. Sans pour autant donner le sentiment de sortir, pour y parvenir, de ce qu'il appelle lui-même sa « bulle ».

    D'emblée, une interrogation perce, pour peu que l'on s'intéresse un tant soit peu à la question européenne. Cette volonté de resserrer les liens entre institutions et citoyens n'a-t-elle pas été exprimée un nombre incalculable de fois ? Et le fait d'avoir à en exprimer aussi souvent la nécessité ne prouve-t-il pas, sans qu'il soit besoin d'aller plus loin, l'échec de la construction européenne puisque, par-delà les critiques que l'on peut lui adresser, elle n'a pas même été capable d'intéresser, un tant soit peu les Européens ?

    On pourrait dès lors se demander pourquoi Jean-Claude Juncker éprouve le besoin d'y revenir. Après tout, les centaines de millions d'Européens ont prouvé qu'ils suivaient le système émanant de Bruxelles même lorsqu'ils ne cessent de s'en plaindre.

    Pourtant, pour le président de la Commission européenne, la question est délicate. Il ne reste, en effet, qu'à peu près quinze mois de mandat pour cette Commission qu'il avait qualifiée lui-même de celle de la « dernière chance ». Dès lors, si, en dressant son bilan, celui-ci devait s'avérer par trop négatif, c'est celui de l'Union européenne elle-même qu'il condamnerait…

    Le 14 février, devant la presse, Jean-Claude Juncker a donc plaidé pour « plus de démocratie européenne », et défendu notamment le fameux système des « Spitzenkandidaten » (la « tête de liste » dans le système allemand), grâce auquel le candidat dont la liste aura recueilli le plus de voix lors des élections du Parlement européen devient le président de la Commission. Il estime en effet que l'expérience, nouvelle, a « bien marché ». Il faut dire que c'est celle par laquelle il est arrivé lui-même à la tête de la Commission.

    Le danger national

    Mais surtout, Bruxelles y voit un avantage essentiel en ce que ce système permet, comme l'explique sans vergogne Jean-Claude Juncker, de détacher le scrutin des enjeux purement nationaux.

    Nous y voilà tout ce qui est national doit nous devenir étranger. Mais présenter ce point comme un des éléments essentiels pour redonner le goût de l'Union européenne à des citoyens de moins en moins fervents, c'est - au choix -rechercher la quadrature du cercle ou la pierre philosophale.

    Sans compter que, si le Parlement européen n'y voit guère d'objections, une part non négligeable des dirigeants européens y est farouchement opposée.

    La chose est si délicate que c'est à peine si la presse européenne a évoqué le sommet européen qui s'est tenu fin février pour discuter, notamment, des suggestions junckeriennes...

    Il faut dire que ce vieux briscard semble avoir un goût non négligeable pour la provocation puisqu'il envisage ni plus ni moins, à plus longue échéance, de voir fusionner le poste de président du Conseil européen avec celui de président de la Commission européenne pour empêcher les « risques de conflit » entre les deux responsables. Quelques souvenirs désagréables ne sont sans doute pas étrangers à cette idée. Mais elle fait évidemment peu d'enthousiastes - notamment parmi ceux qui espèrent accéder, un jour, à l'un de ces postes, et dont cette idée, si elle était appliquée, diminuerait encore le nombre.

    Jean-Claude Juncker évoque également, et dans la même logique, le principe, cher à Emmanuel Macron, des listes transnationales pour les prochaines élections européennes. Une idée qui l'intéresse, sans qu'il arrive à trop y croire. Il est vrai que le Parlement européen, principal intéressé, a renvoyé, pour sa part, aux calendes grecques. Ou, du moins, à la législature suivante.

    Le président de la Commission est manifestement pressé de laisser sa marque sur quelques grandes idées, plutôt que de s'attarder sur les « petits trucs qui emmerdent » les gens. Peut-être songeait-il là aux polémiques qui ne cessent de traverser sa gouvernance...

    D'un autre côté, sapant finalement son désir de voir se resserrer les liens avec les mêmes gens, il affirme savoir que « les Européens ne s'intéressent pas trop aux questions institutionnelles - en fait ils ne veulent pas être dérangés par elles -, mais dans la bulle bruxelloise ces choses-là jouent un rôle majeur. »

    Le joli mot que voilà ! Involontaire ? Peut-être. Mais qui explique si bien ce désintérêt des gens pour la chose européenne.

    Quelques jours plus-tard, à Sarajevo, où Jean-Claude Juncker jouait, contre la mentalité Brexit, la carte de l'élargissement de l'Union européenne, il a, sans scrupule aucun, lancé « (...) nous sommes en train d'écrire l'Histoire. »

    Histoire d'une bulle finalement ?

    Hugues Dalric monde&vie  8 mars 2018