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  • Caracas voit double

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    Georges Feltin-Tracol Europe Maxima

    Le 23 janvier 2019, le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó, issu des rangs de l’opposition majoritaire, s’auto-proclame président et exige le départ immédiat du président de la République en titre, Nicolas Maduro, successeur de feu Hugo Chavez. Immédiatement, Donald Trump, élu avec près de trois millions de voix de moins que Hillary Clinton, reconnaît le nouveau dirigeant par intérim, bientôt suivi par ses caniches habituels (Colombie, Brésil, Chili, Canada, etc.). En Italie, la situation vénézuélienne a déclenché une nouvelle divergence entre la Lega, au tropisme de plus en plus trumpiste, qui soutient Guaidó, et le Mouvement 5 Étoiles qui n’entend pas approuver le putsch. Quant aux nantis en fin de mandat d’un Parlement dit européen souvent élu avec une abstention frôlant les 90 % en Europe centrale, ils s’alignent sur Washington.

    Le président Maduro bénéficie, lui, de la bienveillance de la Russie, de la Chine et de la Turquie. Ces puissances continentales s’opposent aux manœuvres déstabilisatrices de l’hégémonie thalassocratique. Bras armé des multinationales de l’énergie, les États-Unis lorgnent avec gourmandise sur les immenses réserves pétrolières. Ilsmènent une implacable guerre secrète, économique, culturelle et médiatique, depuis ce 11 avril 2002, jour où le président du patronat, Pedro Carmona, prit le pouvoir pendant 48 h. avant que le peuple vénézuélien ne rétablissât Hugo Chavez dans ses fonctions. Un sabotage économique minutieux provoque une réelle pénurie des biens de première nécessité ainsi qu’une hyper-inflation monstrueuse.

    Le coup d’éclat de Guaido ne doit pas masquer l’échec du post-chavisme à la sauce Maduro. Le régime bolivarien paie ainsi une kleptocratie florissante, une absence criante de diversification économique, un mono-investissement aujourd’hui tragique dans PDVSA, la compagnie pétrolière nationale, et l’influence excessive de Cuba. La responsabilité posthume du président Chavez est grande dans ce fiasco. Sur l’insistance pressante de son entourage (l’un de ses frères militait chez les communistes), il préféra se tourner vers Fidel Castro plutôt qu’écouter son éphémère conseiller politique, l’Argentin Norberto Ceresole (1943 – 2003). Le nouveau président vénézuélien désavoua rapidement ce nationaliste-révolutionnaire péroniste et anti-atlantiste radical et le fit expulser dès 1999. Les idées tercéristes de Ceresole indisposaient les nombreux progressistes gravitant autour d’Hugo Chavez. Si celui-ci appliqua en diplomatie une conception assez proche des idées de Ceresole (hostilité aux États-Unis et au libéralisme prédateur, pan-américanisme institutionnel, rapprochement avec la Russie, l’Iran, le Bélarus et la Chine, soutien au Hezbollah et à la cause palestinienne), il gâcha tous ces atouts en politique intérieure comme l’avait prévenu dès 2007 Raul Baduel, son vieux frère d’arme entré ensuite dans un « chavisme d’opposition » et longtemps incarcéré.

    La situation complexe au Venezuela ne correspond donc pas à la version diffusée par l’Occident. Il est par conséquent risible que Manu, le disc-jockey de l’Élysée, qualifie sur Twitter d’« élection illégitime » la reconduction du mandat présidentiel de Nicolas Maduro alors que sa propre élection du printemps 2017 reste entachée de faits troublants (procès verbaux réécrits, enquêtes judiciaires contre des candidats, formidable déferlement médiatique en faveur d’un candidat bien particulier…). Si le président Nicolas Maduro est illégitime, Manu l’est tout autant sinon plus… Dans ces circonstances exceptionnelles et fort de ce précédent, le seul et véritable président légitime de la République se nomme Éric Drouet et son incontestable Premier ministre Jérôme Rodrigues.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°112, mise en ligne sur TVLibertés, le 11 février 2019.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Un « rapport Benalla » qui accable l’Elysée au-delà de l’imaginable, par Franck Deletraz

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    « Dysfonctionnements majeurs » au sommet de l’Etat, « imprudence de la présidence», « mensonges sous serment »… Après plus de six mois de travaux ponctués par de multiples rebondissements, pas moins de 34 auditions fleuves, et aussi quelques tentatives d’intimidation à peine voilées en provenance de l’Elysée, la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a enfin rendu mercredi son rapport. Un rapport accablant bien sûr pour l’ancien « gorille » de Macron, incarcéré depuis mardi soir, mais plus encore pour la présidence et son entourage le plus proche, dont les innombrables « défaillances » font froid dans le dos.

    De nouveaux éléments « encore plus graves »

    Ouvrant dans la matinée la séance devant la commission des lois du Sénat, le président de la commission Philippe Bas, entouré des deux rapporteurs Jean-Pierre Sueur (PS) et Muriel Jourda (LR), a d’emblée annoncé la couleur. En effet, a-t-il averti, « les nouveaux éléments que nous avons découverts sont encore plus graves que ceux que nous avons signalés au début de nos travaux » ! Une annonce qui valait d’abord pour le principal mis en cause, Alexandre Benalla, dont la commission a vivement dénoncé les nombreuses « réponses mensongères faites sous serment ». Des parjures à la pelle qui ont poussé logiquement Philippe Bas à demander à Gérard Larcher de saisir le parquet pour « faux témoignage » de l’ancien chargé de mission sur le « périmètre de ses fonctions à l’Elysée », « son rôle dans le dispositif de sécurité du chef de l’Etat », et sur l’utilisation de ses passeports diplomatiques.

    Une accumulation de « dysfonctionnements majeurs »

    Mais plus grave encore, aux yeux de la commission, la participation de Benalla, alors qu’il était en fonction à l’Elysée, à ce fameux contrat de protection conclu entre la société privée Mars et des représentants de l’oligarque russe Makhmudov. Une affaire dans laquelle, a affirmé Bas, « la sécurité du président […] a été affectée », et qui met directement en cause trois des plus hauts collaborateurs du chef de l’Etat (le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, le directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergne) qui se voient reprocher « un certain nombre d’omissions, d’incohérences et de contradictions ». Trois proches de l’exécutif donc, pour lesquels les commissaires ont aussi demandé au bureau du Sénat de saisir la justice pour d’éventuels « faux témoignages ».

    Reste le point commun le plus inquiétant de toutes ces affaires : cette accumulation incroyable de « dysfonctionnements majeurs » au sommet de l’Etat, allant de la « liberté et des pouvoirs excessifs laissés à un collaborateur inexpérimenté » à « l’imprudence de l’Elysée », en passant par « l’incompréhensible indulgence » des supérieurs de Benalla, la « remontée d’informations défaillante » au sein de l’institution policière et de l’exécutif ou encore le « manque de diligence regrettable des autorités compétentes » pour s’assurer du retrait effectif des prérogatives de Benalla après son licenciement.

    Franck Deletraz

    Article paru dans Présent daté du 21 février 2019

    https://fr.novopress.info/

  • LIGUE DU LOL, PARENT 1, PARENT 2 : LA CHASSE À L'HOMME BLANC "CISGENRE"

  • La Manif Pour Tous va porter plainte pour diffamation publique devant la Cour de Justice de la République

    La Manif Pour Tous va porter plainte pour diffamation publique devant la Cour de Justice de la République

    Suite aux propos de la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa dans un entretien à Valeurs actuelles sur “l’existence d’une convergence idéologique” entre la Manif Pour Tous et “les terroristes islamistes”, et en l’absence d’excuses, La Manif Pour Tous réagit :

    Ces propos scandaleux sont une insulte gravissime aux millions de Français mobilisés depuis 2012 pour témoigner pacifiquement de leur attachement à la famille, premier lieu de solidarité et refuge pour les plus vulnérables. Ces propos sont également une insulte aux victimes du terrorisme islamiste dont ils relativisent la souffrance. Comment oser assimiler les assassins de Charlie Hebdo du Bataclan, de Nice, de Saint-Etienne-du-Rouvray, de Strasbourg… à des manifestants pacifistes.

    Dès avoir pris connaissance de ces propos, La Manif Pour Tous a demandé des excuses à Marlène Schiappa. Pensant qu’il s’agissait d’un dérapage, La Manif Pour Tous s’attendait à un geste d’apaisement rapide de la part de la Secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Loin de s’excuser, Marlène Schiappa a fait le choix d’assumer et de réitérer ses propos devant des caméras.

    Depuis 24 heures, l’émotion légitime et le tollé suscité par ces propos sont unanimes. Tous bords confondus, proches ou non de La Manif Pour Tous, de très nombreux responsables politiques, observateurs de la vie publique, éditorialistes et intellectuels ont dénoncé l’amalgame réalisé par  Marlène Schiappa, qualifié de « dérapage intolérable », de « faute » ou encore d’ « ignoble » par Alain Finkielkraut.

    La Manif Pour Tous ne peut se résoudre à laisser sans suite ces propos qui ont heurté des millions de Français. C‘est pourquoi, elle a décidé de porter plainte demain, vendredi 22 février, pour diffamation publique devant la Cour de Justice de la République, juridiction compétente puisque les propos ont été tenus par Marlène Schiappa dans l’exercice de ses responsabilités de Secrétaire d’Etat.

    Les caricatures et les violences verbales n’ont pas leur place dans le débat public. Trop, c‘est trop ! La Manif Pour Tous, et les millions de Français choqués par cette banalisation du terrorisme islamiste et de ses trop nombreuses victimes, attendent toujours les excuses de Marlène Schiappa.

    Parallèlement, vous pouvez signer notre lettre ouverte à Edouard Philippe.

    Il y a également un appel à la démission de Marlène Schiappa, là.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-manif-pour-tous-va-porter-plainte-pour-diffamation-publique-devant-la-cour-de-justice-de-la-republique/

  • Macron aux ordres du Crif ?

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    Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale

    Macron, fidèle à la tradition présidentielle, vient de se prosterner devant les exigences du CRIF (un "conseil" qui ne représente qu'une part infime de la communauté juive de France, rappelons-le au passage) en annonçant qu'il allait sévir contre les méchants nazis qui tagueraient les cimetières (gestes effectivement d'une débilité profonde mais qui, curieusement, arrivent toujours à point nommé...) et contre le Bastion social qui, lui, et c'est le moins que l'on puisse dire, n'a pas vraiment vocation à se livrer à ce genre d'âneries.

    A chaque fois que les choses vont mal pour le pouvoir en place, comme c'est le cas en ce moment avec les Gilets jaunes (lire notre n° spécial, cliquez ici), la seule solution qu'il trouve, c'est la dissolution des mouvements présentés comme étant "d'extrême droite". On se souvient qu'en 2013, alors qu'il était confronté à l'immense mobilisation populaire contre la loi Taubira de triste mémoire, le gouvernement socialiste de l'époque avait arbitrairement, suite à une provocation gauchiste, dissout le mouvement Troisième voie, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires et l'Œuvre française*. Fait "amusant" : le ministre socialiste de l'Intérieur d'alors était un certain Manuel Valls qui, aujourd'hui reconverti en unioniste catalan, cherche maintenant à participer aux manifs nationalistes à Madrid... Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien.

    Revenons à Macron et à ses velléités de dissoudre le Bastion social. Cette dissolution prouverait non seulement la volonté liberticide du Pouvoir mais, aussi, sa soumission devant un lobby quel qu'il soit. Ce qui est plus grave encore. Plus grave en tout cas que les gesticulations autour de "l'affaire Benalla"... Dans un Etat bien fait, le pouvoir ne doit dépendre que de la volonté du Peuple français... Visiblement, avec Macron, on en est loin...

    En fait, le Système est vraiment au bord de l'épuisement total. Quelques coups encore et il sera à bas. Et ce ne sont pas ses chiens de garde (flics serviles, journalistes aux ordres, antifas stipendiés, mélenchono-marxistes indécrottables...) qui le sauveront. Voilà pourquoi, face à ce Système moribond, les nationalistes et les identitaires doivent s'imposer comme étant l'alternative salvatrice. Et, dès à présent, il faut faire bloc face à la répression. Nous devons manifester notre solidarité avec le Bastion social. Aujourd'hui, c'est lui qui est visé, demain ce sera qui ? Avec ou sans dissolutions, plus que jamais, le combat doit s'intensifier.

    * C'est une constance : déjà, en octobre 1980, au moment de "l'affaire Copernic", les nationaux avaient été livrés en pâture comme étant les coupables évidents de la série d'attentats qui s'était alors déroulée. Finalement le seul auteur d'un attentat qui a été arrêté fut un un fripier de la rue d'Aboukir (dans le quartier du Sentier à Paris) qui avait mis le feu à sa boutique pour escroquer son assureur... Dans ce genre de situation, la seule question qu'il conviendrait de se poser pour les enquêteurs est : "Mais à qui donc profite le crime ?"

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Pas de quoi fouetter un colonel…

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    Pas de quoi fouetter un chat. Pas de quoi, non plus, sanctionner un officier supérieur. Il est incroyable que l’article du colonel Legrier, dans la très austère Revue de la défense nationale, ait pu provoquer une tel remue-ménage au cabinet du ministre des Armées et à l’état-major des armées, au point que le porte-parole de ce dernier parle de sanctions. Il s’agit d’un article court, technique, faisant le bilan de la récente bataille de Hajine en Syrie.

    Ce que dit cet article : il a fallu plusieurs mois et des destructions considérables pour venir à bout des 2.000 derniers djihadistes de Daech retranchés dans l’extrême est de la Syrie. Pourquoi ? Parce que la coalition (essentiellement les États-Unis et un peu la France), n’ayant pas voulu envoyer des soldats au front, a fait faire le travail à une milice locale peu motivée, le Front démocratique syrien, composée essentiellement de Kurdes éloignés de leurs bases, et a dû, pour vaincre, bombarder massivement tout ce qui se trouvait au sol, au risque de s’aliéner les habitants. Conclusion : pour éviter une telle dépense d’énergie et tant de dégâts, mieux aurait valu envoyer des troupes au sol. « La bataille d’Hajine a été gagnée […], dit le colonel, à un coût exorbitant et au prix de nombreuses destructions. »

    Cet article ne dit rien qui soit faux ni ignoré des spécialistes. Tirer la leçon d’une bataille après que les armes se sont tues est un exercice normal de débriefing, comme on dit à l’OTAN. La guerre de Syrie étant pratiquement terminée, l’enjeu stratégique n’était pas tel qu’on ne puisse rendre ces données publiques. Que le colonel donne, en conclusion, un coup de patte à la stratégie des Américains, habituelle depuis la Deuxième Guerre mondiale, d’épargner leurs hommes en opérant des bombardements aériens massifs est, si on ose dire, de bonne guerre.

    Quand il a déclaré assez piteusement « avoir manqué de discernement » et retiré le texte du site de la revue, le rédacteur en chef, le général Pellistrandi aurait pu se souvenir de la maxime de Talleyrand : « Méfiez-vous du premier mouvement, c’est le bon. »

    Cet article n’est pas bien méchant : il ne met nullement en cause la légitimité de l’intervention de l’OTAN dans cette bataille, où elle intervient pourtant en pleine violation de la légalité internationale, puisque l’autorité légale aux yeux du droit international, celle du gouvernement syrien, ne l’avait pas appelée. C’était à l’armée syrienne de faire ce travail de nettoyage, dès lors que personne n’envisage plus que Bachar el-Assad puisse être renversé.

    L’auteur aurait pu rappeler, aussi, que l’armée américaine qui a combattu Daech à Hajine et l’avait fait à Raqqa – autre bataille très meurtrière – était, il y quelques mois, intervenue à Deir ez-Zor pour porter secours au même Daech aux prises avec l’armée syrienne. Mais, se cantonnant à la technique, il ne l’a pas fait.

    La thèse du colonel Legrier sur la nécessité d’un engagement au sol était celle des durs du Pentagone, relayée dans une lettre de cent diplomates américains au président Obama. Elle aurait sûrement prévalu si Hillary Clinton avait été élue présidente, au risque de déclencher une guerre mondiale.

    Trump, au contraire, a annoncé, conformément à son programme, le retrait des troupes américaines de Syrie mais il ne voulait pas le faire sans liquider Daech, qui était désormais pour lui la cible prioritaire, alors que pour les démocrates, c’était l’armée syrienne. D’où cette ultime bataille.

    Pourquoi donc ce pataquès ? Un froncement de sourcil des Américains ? Même pas : le gouvernement français a désormais la trouille au ventre de ce qu’on peut penser à Washington. Cet incident est également significatif de l’affolement qui règne désormais dans les sphères dirigeantes françaises.

    Roland Hureaux

    http://www.bvoltaire.fr/pas-de-quoi-fouetter-un-colonel/

  • Anticipation ? L’avenir de l’intelligence contre les Nations

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    Société. Les technologues numériques favorisent la constitution d’une petite élite intellectuelle, volontairement coupée du reste de la société – le quotient intellectuel des nations ayant, lui, tendance à diminuer. La mondialisation va-t-elle faire émerger deux humanités divergentes ? 

    Dans un livre controversé publié en 1994, The Curve Bell, le politologue Charles Murray et le psychologue Richard J. Herrnstein soutiennent une thèse qui va rester dans les annales : le quotient intellectuel, c’est-à-dire l’intelligence, va devenir de plus en plus déterminant pour se situer sur l’échelle sociale.

    Le grand bouleversement en cours s’est accéléré ces dernières décennies pour prendre la forme d’un marché mondial des plus intelligents et des plus compétents entre la Californie des GAFA, l’Inde ou encore la Chine des BATX. Cette nouvelle compétition, qui est aussi une compétition entre puissances politiques, est en train de détruire la cohésion des anciennes nations au profit d’une « élite cognitive » mondialisée dont les faveurs garantissent croissance et prospérité.

    La transformation du capitalisme

    La montée en puissance de cette « élite cognitive » va de pair avec la transformation du capitalisme et les accélérations technologiques qu’elle a provoquées. Pour Edmund Phelps, le passage au XIXe siècle d’un capitalisme essentiellement marchand à un capitalisme moderne a eu pour effet de faire de l’innovation la locomotive du système économique.

    Ce faisant, il a porté une nouvelle classe d’entrepreneurs, de chercheurs et d’expérimentateurs qui a changé la mentalité des élites traditionnelles. Phelps écrit dans son livre La prospérité de masse (2017) : « L’économie moderne transforme toute sortes de gens en concepteurs d’idées, de financiers en savants, de producteurs en distributeurs, des utilisateurs finaux en distributeurs ». Ce sont les idées nouvelles qui mènent le monde et font vivre l’économie de marché, ce cerveau collectif dont les connexions neuronales sont les intellectuels et les chercheurs.

    La hiérarchie des salaires, des postes et des statuts n’est pour l’instant qu’assez marginalement bousculée par la nouvelle place accordée à l’intelligence. L’évolution, jusqu’à présent, était progressive, et même relativement lente, car d’autres facteurs liés aux hiérarchies sociales traditionnelles jouaient au même titre que la cognition dans la course aux postes et aux statuts.

    L’accélération technologique de ces dernières décennies change la donne à toute vitesse. Les industries du futur, qu’elles touchent à la robotisation, au Big Data, à l’économie numérique et toutes ses déclinaisons possibles autour de l’intelligence artificielle, ne demandent qu’une petite poignée de spécialistes hyper-intelligents qui, malheureusement, pourraient monopoliser les postes les plus rémunérateurs et ne laisser que des miettes au reste de la population¹.

    C’est l’intelligence des nations qui compte

    L’économie favorise la constitution des plus intelligents en une élite coupée du reste de la société, ce qui a des conséquences sociales et politiques énormes. Elles se font ressentir en particulier aux États-Unis, où la partition cognitive du territoire décrite par l’essai de Charles Murray dans Coming Apart. The state of white America 1960-2010 (2012) est déjà bien avancée. Cette partition provoque à la fois la dégradation de l’environnement des moins aptes (pauvreté, criminalité, désocialisation) et l’indifférence au reste du monde des mieux disposés, enfermés dans leurs nouveaux ghettos de riches progressistes, entre New York et la Silicon Valley. C’est qu’en général, plus on est intelligent, plus on a de facilités à construire des relations sociales durables et bénéfiques.

    L’économiste Garett Jones observe qu’existe un effet « de Vinci » attaché au quotient intellectuel² : en général, l’intelligence ne vient pas seule et agrège à elle d’autres qualités (émotionnelles, sociales) indispensables à la vie en société, ce qu’attestent différentes études scientifiques. Pour lui, ce n’est d’ailleurs pas tant l’intelligence individuelle qui compte que celle de la nation toute entière pour améliorer la coopération entre individus et le degré de prospérité générale.

    Plus les gens sont intelligents, plus ils ont tendance à être patients, à comprendre les règles du jeu social et économique, et à les utiliser au plus grand bénéfice de tous. Inversement, moins les gens sont intelligents, moins ils sont patients, respectueux des règles et plus défiants. Les dix pays les plus riches et les plus productifs sont aussi les pays où le QI moyen est le plus élevé.

    Immigration choisie

    Comment faire pour améliorer le QI d’une nation ? La qualité de l’éducation, de l’environnement, et la nourriture sont souvent évoquées dans les causes de déclin ou au contraire de croissance du QI au sein d’un pays. Une autre variable, moins populaire auprès des médias, pourrait provenir de la sélection de l’immigration.

    Les États pauvres, bureaucratisés et autoritaires, qui sont aussi des terres d’émigration, soumettent en règle générale des populations aux capacités cognitives plus limitées. Or l’Europe est l’objet d’une pression migratoire en provenance d’Afrique, qui, si on en croit le dernier livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe (2018), ne va cesser de s’intensifier dans les années à venir.

    Ceci pourrait participer à creuser l’hétérogénéité cognitive en Europe, tant le QI moyen des populations d’Afrique subsaharienne paraît en dessous des moyennes européennes. La réalité du fossé est assez difficile à entendre pour des raisons évidentes, mais les études semblent concorder³. L’immigration en cours, pour des raisons cognitives, pourrait renforcer l’érosion de la coopération sociale dans son ensemble et enterrer définitivement les gouvernements libres, au profit d’États encore plus autoritaires et redistributifs, si la question migratoire demeure non résolue.

    Spéciation de l’humanité

    La pression grandissante pour la partition cognitive du social et du politique se fait aujourd’hui par le bas, par l’immigration. Pour Yuval Noah Harari, grâce aux progrès biotechnologiques, c’est le sommet qui pourrait faire totalement sécession en transformant l’inégalité économique en inégalité biologique. Les plus riches seraient à la fois les plus intelligents et pourraient, grâce à la technologie, augmenter leur intelligence bien au-delà de celui du citoyen ordinaire.

    Le génie biologique associé à l’essor de l’Intelligence artificielle détruirait en conséquence l’unité de l’humanité elle-même : « (…) loin de favoriser l’unité générale, la mondialisation risque de se traduire par une ‘spéciation’ : la divergence de l’humanité en castes biologiques, voire en espèces différentes4. » Plus de raison commune entre Homo sapiens obsolète et Homo deus transhumaniste, donc plus d’avenir et de politique en commun.

    La fin du modèle politique occidental ?

    Le retrait des nations des « plus intelligents », tout comme le tassement général du QI en Occident pourraient inaugurer une nouvelle ère politique où la démocratie libérale serait obsolète. Comment en effet maintenir sous une même loi des individus aux natures si divergentes ? Pour John Rawls, l’unité de la démocratie est conditionnée au caractère raisonnable du pluralisme politique, moral et social qu’elle réglemente. Et si demain il n’y a même plus de raison commune à toute l’humanité ? Les défis à venir sont immenses.  

    1. Tyler Cowen, Average is over, Powering America beyond The Age of Great Stagnation, Dutton, First Edition, 2013.

    2. Garett Jones, Hive Mind. How your Nation’s IQ Matters much more than your own, Stanford Univ. Press, 2016.

    3. Sur l’état du débat : Wicherts, Dolan, van der Maas, ‘A systematic Literature review of the Average IQ of Sub-Saharan Africans’ in Intelligence, numéro 35, 2010. Rappelons tout de même qu’il ne s’agit que de moyennes statistiques, et qu’il serait absurde, logiquement et moralement, d’en déduire une infériorité cognitive commune à l’ensemble de la population subsaharienne.

    4. Yuval Noah Harari, 21 leçons pour le XXIe siècle, Paris, Albin Michel, 2018, p. 94.

    Pierre Carvin

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/02/21/anticipation-l-avenir-de-l-intelligence-contre-les-nations-6130379.html

  • Antisémitisme : des gens ont nommé l’islamisme, ils ont été insultés et trainés dans la boue

    Antisémitisme : des gens ont nommé l’islamisme, ils ont été insultés et trainés dans la boue
     
    Vidéo intégrée
    Tancrède ن@Tancrede_Crptrs

    "C'est faux de dire que l'antisémitisme issu de l'islamisme n'a pas été nommé.
    Des gens l'ont nommé, ils ont été insultés et trainés dans la boue." - Charlotte d'Ornellas
    Et certains s'indignent de l'antisémitisme alors qu'ils continuent la complaisance envers l'islamisme ... 

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  • Russie : Vladimir Poutine seul contre tous – Journal du jeudi 21 février 2019

     

    Russie : Vladimir Poutine seul contre tous

    Un an après sa réélection haut la main, le président russe, Vladimir Poutine affronte une nouvelle vague de critiques. Face aux provocations, le pensionnaire du Kremlin prépare la riposte.

    Venezuela, un conflit qui peut durer

    Nicolas Maduro tient bon face à l’ingérence humanitaire américaine. Alors que Donald Trump a menacé les militaires vénézuéliens fidèles au président élu, ceux-ci ont maintenu leur position… cette nouvelle opération de déstabilisation de Washington en Amérique du sud pourrait finalement s’avérer plus périlleuse que prévue.

    Compteur Linky : quand Enedis monnaie vos données

    Mardi, 120 personnes se sont rendues au tribunal de Paris pour dénoncer l’usage des compteurs intelligents Linky par Enedis. En plus des doutes sur l’impact sanitaire de ces installations, la filiale indépendante d’EDF envisagerait de faire du commerce avec les données récoltées par les compteurs.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/russie-vladimir-poutine-seul-contre-tous-journal-du-jeudi-21-fevrier-2019

  • Bobards d’or 2018 : et si le père du fact-checking, c’était Jean-Yves Le Gallou ?

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    Elisabeth Guillaume Boulevard Voltaire cliquez ici

    Le papa de Décodex, Checknews, AFP Factuel, finalement, c’est lui. Même si ses enfants, bien ingrats, peinent sans doute à reconnaître cette paternité spirituelle. Il est le premier chasseur de « fake news », et ce, depuis dix ans. À l’époque, on parlait le franchouillard et non le globish. On appelait ça, bêtement, des bobards.

    Surtout, si ces fact-checkers institutionnels, grands donneurs de leçons devant l’éternel, comme tous les gens gonflés d’importance, sont drôles comme un sermon de pasteur calviniste, papa Jean-Yves Le Gallou a choisi l’arme de la dérision parce que l’esprit français, c’est cela : grave sur le fond, léger dans la forme. Et cet esprit séduit au-delà des frontières et même de l’Atlantique, puisque les Américains ont repris la formule. Le 17 janvier 2018, c’est Donald Trump lui-même – parce que là-bas, on voit toujours grand – qui a annoncé le nom des lauréats des Fake News Awards.

    Pour cette 10e cérémonie française des Bobards d’or qui avait lieu mardi, à Paris, au théâtre du Gymnase, il n’y avait pas Emmanuel Macron – quelle déception – mais abondance de candidats, du fait d’un contexte bien particulier, tant international que national : les populistes et les gilets jaunes rendent productifs et fébriles les addictifs.

    Comme pour l’Eurovision ou Miss France, le public, en plus du jury – composé, cette année, de figures de la presse alternative comme Martial Bild ou de gilets jaunes – peut aussi voter, agitant son carton orange pour le bobard qui l’a fait le plus marrer. Ou pleurer. De l’ogre Trump mangeur (ou presque) de petits enfants au vrai-faux tueur de tigre (in fine ressuscité) Vladimir Poutine, de l’expert daltonien de plateau télé au bricoleur du dimanche de statistiques, il n’y avait qu’à faire son marché. Le choix était même cornélien.

    On pourrait reprocher aux Bobards d’or de ne s’attaquer qu’à la presse dite « mainstream » – il arrive, bien sûr, à d’autres médias moins politiquement corrects de faire des erreurs d’appréciation ou de s’emballer pour une version des faits biaisée. Mais il y a, à cela, une raison : cette presse « mainstream » est considérée urbi et orbi comme LA vérité. Elle mérite bien, une fois par an, une petite leçon d’humilité.

    Cette année, le winner is… la boulette de Boulouque, comme l’a appelée le Monsieur Loyal de la soirée, ou le bobard picard, dans la catégorie « gilets jaunes ». La confusion – sur le ton très docte du sachant, c’est ce qui en donne toute la saveur – faite par Sylvain Boulouque, entre le drapeau fleurdelisé de Picardie et une banderole d’ultra-droite. Il paraît que « l’historien, spécialiste des mouvements sociaux », qui a décidément besoin de changer de lunettes, a récidivé il y a quelques jours, pensant, à tort, reconnaître un agresseur d’Alain Finkielkraut, et forçant donc TF1 à rectifier le lendemain. Pas certain, néanmoins, que Mister Bobard accepte de ceindre le diadème et recevoir son trophée des mains de Jean-Yves Le Gallou en lui faisant un bisou. Une seule modeste leçon journalistique de tout cela, quand on ne sait pas, mieux vaut se taire, car le silence est comme le bobard : d’or.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/02/21/bobards-d-or-2018-et-si-le-pere-du-fact-checking-c-etait-jea-6130430.html