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Sahel, bien identifier l’ennemi, par Bernard Lugan
Qui sont les GAT (groupes armés terroristes) sahéliens que combattent nos forces ?
– Des jihadistes animés par des motifs religieux ?
– Des trafiquants utilisant le jihadisme pour brouiller les pistes ?
– Des militants porteurs de revendications ethniques, sociales ou politiques revêtues du voile religieux ?
– Des combattants « multi-cartes » pouvant être les trois à la fois selon les circonstances et les opportunités ?Pour nos Armées, la réponse à ces interrogations est évidemment essentielle. Etant bien entendu que les tendances lourdes, à savoir la démographie, l’opposition ethno-raciale nord-sud et la question de l’ethno-mathématique électorale ne pourront pas être réglées par leur intervention.
Placées à la confluence de l’islamisme, de la contrebande, des rivalités ethniques et des luttes pour le contrôle de territoires ou des ressources, nos forces percutent régulièrement les constantes et les dynamiques locales. Leur action s’inscrit donc dans une nébuleuse à l’intérieur de laquelle tout classement géométrique « à l’européenne » est une illusion, et plus encore, un danger.
Comment en serait-il autrement tant la réalité du terrain est faite d’alliances pragmatiques et ponctuelles, de loyautés mouvantes et d’allégeances conjoncturelles dont les véritables objectifs ne sont en réalité, et contrairement à ce qui est constamment affirmé, qu’accessoirement religieux ?
Face à ce brouillard, mettre par principe une étiquette « jihadiste » ou « GAT », sur tous ceux qui n’entrent pas dans les classifications définies à Paris est une facilité. Elle aboutit à désigner un « ennemi de confort », ce qui revient à éluder les questions complexes que nos états-majors n’ont que quelques mois pour appréhender avant leur projection.
Un exemple : considérer comme jihadiste l’actuelle alliance de circonstance nouée entre orpailleurs, trafiquants et irrédentistes toubou dans la région de Miski-Kouri Bougoudi dans le nord du Tchad pourrait avoir trois conséquences désastreuses :
1) Favoriser la coagulation de groupes aux intérêts contradictoires alors que la priorité est à leur division.
2) Permettre aux jihadistes d’entrer dans le jeu en proposant leur soutien au « comité d’autodéfense » actuellement ciblé par l’armée tchadienne, alors que tout devrait être fait pour assurer le confinement du conflit.
3) Provoquer la déstabilisation de l’irrédentiste Tibesti, région au contact du puzzle tribalo-politique de Libye et des zones Toubou du nord-est du Niger, alors que l’urgence est d’éviter l’embrasement régional.
L’approfondissement de la connaissance des dynamiques locales est donc une priorité pour nos Armées. Tant à Coëtquidan qu’à l’Ecole de Guerre et au niveau le plus élevé du commandement.
Bernard Lugan
Texte repris du site Blog de Bernard Lugan
https://fr.novopress.info/213652/sahel-bien-identifier-lennemi-par-bernard-lugan/
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Dans la tête des gilets jaunes, médias et hiérarchie des informations
En-dehors des récits des manifestations, de la répression massive (1800 arrestations, 9 mains arrachées, 4 énucléations, liste sous réserve d’inventaire), de certaines violences et des violences certaines , des réactions assez homogènes des médias dominants, peu a été écrit de manière ordonnée et scientifique sur les rapports des gilets jaunes à l’autorité, en particulier à l’autorité médiatique. Le livre Dans la tête des gilets jaunes de François-Bernard Huyghe (et alia) vient combler utilement un vide. Parcourons cet ouvrage juste paru chez VA éditeurs (Valeur Ajoutée, Média Group).
Rapport méfiance/humiliation
Quand Bernard Henri Lévy dans Le Point du 13 décembre 2018 parle de la « joie obscène » qu’éprouveraient Poutine ou Erdogan devant les manifestations des GJ, il invoque le nihilisme soit « une manière philosophique de dire que les manants sont méchants» ajoutent les auteurs. Méchants et méprisables. Car le mot qui revient en boucle c’est « mépris », On peut lire sur une pancarte « Baissez les prix et le mépris».
Un article de Serge Raffy dans L’Obs du 1er décembre 2018 remarque que seulement 6600 personnes occupent les rond-points soit moins de 0,01% de la population, manière aimable de signifier : « circulez y’a rien à voir. ». Sur un plan plus global, l’opposition chère au Président Macron entre progressistes et populistes est soutenue par l’Union Européenne et « bien sûr par la majorité des rédactions ».
Mépris mais aussi méfiance en particulier vis à vis des médias qui sont deux fois perdants « Côté foules, on préfère les vérités alternatives révélées par ses semblables », on renverse les règles et « l’intrusion du gueux est le cauchemar du commentateur tout à l’idée de sa mission pédagogique ». Mission pédagogique est le mot, car le rôle du journaliste moyen (oui, il y a des exceptions) n’est plus d’informer mais d’éduquer. Et côté élites « on s’indigne que l’on tende un micro à n’importe qui ».
Complotisme mon beau souci
Quand Jean-Michel Aphatie « démasque » trois coupables dans le mouvement des JG, un complotiste, un putschiste, un extrémiste ou quand le ministre Mounir Mahjoubi dénonce sur France Inter le 24 décembre 2018 des « forces étrangères » qui influencent les GJ, ils ressuscitent à leur corps défendant une nouvelle théorie du complot.
Les auteurs se livrent à une analyse quantitative et qualitative de certains médias anglo-saxons (The Times) qui ont tenté de qualifier une influence étrangère sur les GJ et y ont ajouté leurs propres calculs à partir de onze médias français et plus d’un million et demi d’occurrences sur les réseaux sociaux qui leur sont liés. Résultat : zéro. « La tentation d’expliquer les gilets jaunes au travers du seul prisme de la guerre informationnelle et de la manipulation des réseaux sociaux par des acteurs étrangers paraît peu opérante ».
Retour du tragique
La conclusion ? Le conflit, cher à Héraclite (tout advient selon dispute et nécessité) revient. « La phase soft s’achève, la brillante alliance du libéralisme politico-économique et de la morale individualiste de compassion plus l’ouverture ont échoué. Le tragique déborde de la scène ». Les médias le comprendront ils ?
François-Bernard Huyghe, Xavier Desmaison, Damien Liccia, Dans la tête des gilets jaunes, 2019, VA éd, 128 pages, 14 €. Signalons à l’éditeur que certains graphiques sont si petits qu’ils en deviennent illisibles.
Article repris du site de l’OJIM
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Vers une augmentation des taxes sur les carburants ?
Alors que les bourgeois de France, apeurés par le mouvement spontané et populaire des gilets jaunes, ont tout fait pour rétablir « l’ordre économique » et continuer à faire des affaires, Macron et son gouvernement pourraient tout simplement reprendre leur politique fiscale délirante.
Trouvé sur le Huffington Post : La hausse des prix des carburants avait été le détonateur de la crise des gilets jaunes. Si la fluctuation des cours du brut était responsable d’une bonne part, l’augmentation de la fiscalité écologique n’avait rien arrangé. L’une des premières décisions d’Emmanuel Macron et Édouard Philippe, début décembre, avait d’ailleurs été de suspendre la nouvelle hausse prévue au 1er janvier 2019.
Depuis que le grand débat a été lancé, les macronistes se gardent bien de dire si oui ou non ils appliqueront la hausse de cette taxe qui est planifiée pour 2020 et qui doit encore continuer en 2021 et 2022. Fin janvier encore, Édouard Philippe se montrait plus qu’évasif. « Aujourd’hui je ne vois pas d’hypothèse dans laquelle on peut facilement repartir avec une augmentation de cette taxe, ça c’est clair. Mais il faut se poser la question du système fiscal qu’on veut », avait déclaré le premier ministre sur France Inter.
Mais voilà deux personnalités qui, ces dernières heures, ont décidé d’ouvrir la porte. « C’est un outil en faveur de la transition écologique, qui a un vrai impact parce qu’il envoie un signal prix qui permet aux gens de changer leur comportement », a déclaré dimanche 10 février la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire Brune Poirson sur France 3. Et d’ajouter aussitôt pour ne pas apparaître définitif. « Il faut en débattre ».
Ce lundi 11 février, Stanislas Guérini, patron de LREM, a semblé prendre moins de gants, expliquant sur France 2, qu’il est favorable à un retour de la taxe carbone « à condition (…) que ça ne se fasse pas au détriment des classes populaires ». « On n’a pas le droit d’arrêter la transition écologique », a ajouté le député de Paris.
http://www.contre-info.com/vers-un-retour-de-la-taxe-ecologique-sur-les-carburants -
Le plus mauvais d'entre eux tous
On résiste difficilement à certaines tentations. Après 15 jours d'immobilisation bien involontaire de cette chronique, le transfert inattendu du maire de Bordeaux vers le Conseil constitutionnel vient s'offrir sur un plateau d'argent comme occasion de reprendre le fil.
Reconnaissons en effet que la carrière du personnage relève de la caricature. Chirac, cette bonne vieille boussole fraternelle, indiquant le pôle Sud, ne s'y trompait pas, qui le qualifiait de meilleur d'entre nous.
Aucun joueur au monde n'a marqué, sans doute, autant de buts contre son camp. Et, depuis plus d'un quart de siècle au moins, il n'a jamais déçu. Toujours en pointe de l'erreur, néanmoins péremptoire, indéfectible chevalier du reniement des promesses et du mépris de l'électeur, on ne le retrouve jamais sur sa position de départ, à moins qu'il ait eu le temps de la trahir deux fois.
Son premier exploit d'une longue série remonte à 1989, soit exactement 30 ans, quand il conduit, avec Giscard la liste RPR-UDF aux élections européennes. Celle-ci arrive en tête avec 28 % des suffrages exprimés et obtient 26 des 81 sièges à pourvoir. Mais Juppé lui-même ne reste eurodéputé que quelques semaines, Son rôle se limitait déjà à celui de tête d'affiche électorale mensongère sans l'objectif de siéger.
À partir de cet exemple fondateur, retenons qu'il ne reviendra jamais sur cette pratique du commandement, si contraire aux traditions éthiques de la Marine, et qui consiste pour ce capitaine à quitter en premier le navire qui lui avait été confié.
Essayons dès lors de dépasser les méandres de cette triste carrière erratique, dont les zigzags n'intéressent même plus les caricaturistes. Relèvera-t-on seulement sa dernière défection palinodie : son devoir de réserve l'écartera de la campagne en vue des européennes du 26 mai. Or, depuis plusieurs mois, sous la houlette discrète du président chez qui s'était nouée l'opération, il pilotait discrètement une manœuvre centriste flanqué de Raffarin et de Bayrou.
La vraie question resterait celle des décisions grandes et petites, toutes funestes sauf erreur, prises sous sa responsabilité.[1]
Ministre des Affaires étrangères à plusieurs reprises il s'illustre dans le sinistre labyrinthe des guerres de Yougoslavie, dans lesquelles, répercutant une Lumière venue d'on ne sait où, il désigne clairement les Serbes comme méchants du film. En 1993, il viole l'avis du Parlement européen, en imposant l'entrée de la Turquie dans l'union douanière, décision proportionnellement aussi destructrice que l'adhésion de la Chine à l'OMC sans clause monétaire. En 2011, il réapparaît au quai d'Orsay, le temps de négocier à l'ONU les conditions de la si brillante opération de Libye. Entre-temps on avait retrouvé sa patte inimitable, associée à celle de son vieux compère Toubon[2] dans la rédaction du traité de Nice de 2001, assortit de la Déclaration des Droits, sans doute le texte le plus calamiteux pour la France et pour l'identité européenne dans toute la chaîne dévoyant les principes et les objectifs remontant au traité de Rome.
On n'en finirait plus de retracer ce qu'on pourrait tenir pour ses reniements, mais qui révèle plutôt des marques clairement socialistes en politique intérieure. Son titre de gloire restera évidemment, le fameux plan Juppé de 1995, étatisant la sécurité sociale et rendu possible par la réforme constitutionnelle de 1996. Il continue de faire ses ravages plus de 20 ans plus tard, par exemple par l'effet durable du numerus clausus en médecine. Mais il ne saurait faire oublier, ni la fausse réforme ferroviaire de 1997, ni le sabotage de la loi sur les fonds de pensions qu'il s'employa à ne pas appliquer, etc.
Au regard de cette œuvre déjà lourde de conséquences, sa nomination par Ferrand au conseil constitutionnel, ne doit pas être saluée comme la fin salutaire d'un si lamentable parcours mais au contraire comme son passage à un stade supérieur de nuisance.
Cette nouvelle recrue contribuera au renforcement du gouvernement des Juges non-élus, censeurs des décisions populaires et parlementaires. La pratique n'a cessé de s'en développer depuis les Badinter, Jean-Louis Debré, Fabius, au mépris de l'esprit constitutionnel de 1958 et au nom de la théorie du bloc de constitutionnalité inventée au hasard d'une décision de 1971.
Mais ceci, aurait dit Kipling, peut être considéré comme une autre histoire.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] À sa manière le communiqué de la présidence de l'Assemblée le proposant comme conseiller constitutionnel succédant à Lionel Jospin ne dit pas autre chose : "Alain Juppé est un homme d’État, fort d’une expérience de la décision publique, qui saura avec une véritable exigence républicaine garantir le respect des principes et des règles fondamentales de la Constitution de la république."
[2] Aujourd'hui dévoué aux fonctions [presque bénévoles] de Médiateur de la république. -
Gilets Jaunes mutilés : Michel Thooris (France Police – Policiers en colère) dénonce une répression inédite
Avec des centaines de blessés et des dizaines de Gilets Jaunes mutilés à vie, les répressions policières et judiciaires commandées par l’exécutif sont inédites. Depuis le 17 novembre et 13 samedis de mobilisation des Gilets Jaunes, on dénombre 8400 interpellations et 1800 condamnations.
Arrestations préventives, usage des LBD 40 et des GLI F4, blessures de guerre et mutilations de certains manifestants, Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France Police – Policiers en colère, revient sur la réponse répressive du gouvernement sans détour.
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Il suffira d’un éclair pour déclencher la tempête économique
Le CAC 40 est remonté, le 15 février, à 5.153,19. La semaine dernière, à Dubaï, Christine Lagarde, lors d’une réunion au sommet de la gouvernance économique mondiale, a pu déclarer : « Quand il y a trop de nuages, il suffit d’un éclair pour déclencher la tempête. » Et cet éclair, ce ne sera pas le Brexit, ni le ralentissement de la croissance mondiale, ni les éventuelles taxations douanières de 200 milliards d’importations chinoises par Trump, ni encore la surtaxation de 200 milliards de dollars de voitures allemandes, coréennes ou japonaises afin de réduire les déficits commerciaux…
Alors que s’amoncellent les nuages noirs à l’horizon, chaque éclaircie fait grimper les cours de Bourse, les banquiers s’intéressant exclusivement aux bonnes nouvelles. L’éclair ne peut venir, suite au surendettement généralisé, que de la faillite d’une banque, de la banqueroute d’un État, d’un krach boursier en raison d’une perte subite de confiance, d’une augmentation des taux d’intérêt, d’une diminution des liquidités suite à un assouplissement quantitatif monétaire à l’envers par les banques centrales.
Pourquoi les bourses montent-elles depuis fin janvier ? Parce que le président de la Fed américaine a dit qu’il allait se calmer sur les taux et qu’il serait très flexible sur la politique d’assouplissement quantitatif monétaire à l’envers, quitte à l’inverser, d’où les taux bas assurés avec la fin du risque de krach obligataire aux États-Unis et des bénéfices plus élevés. Selon un rapport mensuel de Bank of America Merrill Lynch du 12 février, les indices vont encore monter car les gérants de fonds possèdent les plus grosses quantités de liquidités à placer depuis dix ans. Le Système poursuit donc sa folle marche en avant vers la catastrophe auto-entretenue par la Fed, avec des difficultés, chaque jour de plus en plus grandes, pour revenir en arrière en réduisant la quantité de monnaie émise et en augmentant les taux d’intérêt.
Trump peut faire varier les cours de Bourse, mais la raison de l’effondrement à venir sera le surendettement. Au cours des deux dernières semaines, la dette américaine, suite à la réforme fiscale et à la hausse des dépenses militaires, a augmenté de 90 milliards de dollars, pour atteindre un record historique de 22.000 milliards de dollars, tandis que le déficit américain, pour 2018, en augmentation de 17 %, s’élève à 779 milliards de dollars et qu’il devrait dépasser les 1.000 milliards d’ici 2020. Macron, en France, parle beaucoup mais agit peu et affaiblit l’Europe face à l’inexorable hausse de la dette, incapable de réduire le déficit public.
Quant à la dette mondiale, elle dépasse l’imagination, avec des chiffres différents, selon la BRI, le FMI ou l’IIF. Le FMI vient de découvrir l’éléphant au milieu du couloir avec une dette mondiale estimée à 184.000 milliards de dollars en 2017, soit 225 % du PIB mondial au lieu de 100 % en 1950, avec une très forte augmentation des pays émergents. Selon l’Institut de la finance internationale (IIF), la dette mondiale serait, en fait, de 244.000 milliards de dollars en 2018, soit 318 % du PIB mondial, dont 175.800 milliards de dollars pour les pays développés et 68.400 milliards de dollars pour les pays émergents.
En Italie, les populistes Salvini et Di Maio prennent leurs désirs (« l’or appartient aux Italiens ») pour des réalités en lorgnant les 2.452 tonnes d’or de la banque centrale, pour le vendre, afin de ne pas augmenter, l’année prochaine, le taux de TVA, déjà à 22 %. Cela n’a aucune chance d’arriver pour deux raisons : les taux d’emprunt de l’Italie augmenteraient d’une façon exponentielle avec banqueroute immédiate, et la disparition de ces réserves, contrepartie de l’Eurosystème, entraînerait l’exclusion automatique de l’Italie de la zone euro.
Le monde se dirige donc vers l’augmentation continue et irrésistible de l’or, déjà à 1.321 dollars l’once au lieu de 280, en janvier 1999. Les particuliers comme les banques centrales sont de plus en plus à l’achat. La seule chose impossible à prévoir, c’est la date d’apparition de l’hyperinflation vénézuélienne (148.107 % !), le jour de l’explosion du Système où le prix de l’or, comme en Allemagne en 1923, montera à la verticale ! Le Japon, pionnier en matière de laxisme monétaire, résiste en effet miraculeusement, depuis vingt-cinq ans, avec des taux bas, mais c’est bien Lagarde qui a raison : il suffira, en fait, d’un seul éclair, peut-être demain matin ? Ce que Macron, perdu dans ses rêves fédéralistes européens, ne semble pas du tout réaliser.
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ALGERIE : PAPY « BOUTEF » FAIT DE LA RESISTANCE
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Le prochain candidat du FLN à l’élection présidentielle algérienne pour un cinquième mandat, sera Mr Bouteflika, un « jeune homme » de 81 ans. Quelle nouveauté ! Aux Etats-Unis, le siège de la présidence est la Maison Blanche, en France c’est le Palais de l’Elysée, en Italie c’est le Quirinal et au Venezuela c’est le palais Miraflorès ; en Algérie c’est ….un fauteuil roulant ! Quelle image ce pays donne de lui, à travers un homme cloué sur son siège par un AVC, un pays pour lequel nos larmes ne sècheront jamais après la trahison de 1958/1962. Un pays où environ 40% de sa jeunesse est sans travail, les fameux « dos aux murs », car les jeunes chômeurs s’appuient aux murs des immeubles toute la journée…
Un pays que nous avons laissé en parfait ordre de marche, avec des routes, des voies ferrées, des barrages, des hôpitaux, des universités, un pays où nous avons découvert le pétrole et le gaz, richesses quasi-exclusives de l’Algérie du mortifère FLN. Ce parti, au lieu de diversifier ses activités, comme les Emirats-arabes unis par exemple, qui savent eux, que les énergies fossiles auront, à terme, une fin de vie, s’est assis sur sa rente pétrolière. Car il faut le dire et le redire, l’Algérie qui était exportatrice de vin et de céréales à l’époque française, importe sa nourriture, subventionnée par l’Etat pour éviter des émeutes de la faim. Au lieu de s’ouvrir au tourisme, comme le Maroc voisin, et d’offrir aux mondes ses beautés naturelles et archéologiques, il s’est refermé sur lui-même.
Importeront-ils bientôt du sable pour le Sahara ?
Vous verrez, un jour les Algériens importeront du sable pour le Sahara ! L’Algérie, c’est le Venezuela de l’Afrique du Nord, avec une population pauvre qui réclame à la France des visas, et qui est sous la coupe de son armée, comme chez Maduro. Vous me direz, mieux vaut l’armée algérienne, cette fameuse ANP qui tire les ficelles, que les islamistes.
Rappelons-nous la guerre menée par les forces de l’ordre aux terroristes du GIA dans les années 1990, après l’annulation de la victoire électorale du FIS : des dizaines et des dizaines de milliers de victimes. D’ailleurs, en coulisses, on parle pour une future succession du Président Bouteflika si Allah le rappelait à lui, du général Ahmed Saïd Galah, chef d’état-major, qui ne passa pas pour un tendre. S’entend-il bien avec le frère du Président, Saïd Bouteflika, un autre tireur de ficelles ? Quelle image ce pays donne-t-il de lui-même dans le monde ? « De temps en temps on le maquille, on le présente bien, on fait trois images qui passent à la télé et c’est tout », s’énerve un algérien dont nous conserverons l’anonymat, parlant de son Président. Le cacochyme octogénaire qui est, en apparence, en apparence seulement, au sommet de l’Etat. Flash back : n’a-t’il pas été soigné en France, ce qui ne l’avait pas empêché de cracher sur notre pays ? D’ailleurs, comme ses nombreux compatriotes également locataires de nos hôpitaux, avait-il réglé à l’époque ses frais d’hospitalisation au Val de Grâce ? Oui, non ? Est-ce un généreux cadeau de cette « bonnasse » République ?
Au pays des heureux « centenaires »
Il faut aussi se poser une autre question sur le même sujet, car l’Algérie est un beau pays où l’air est pur, et où les centenaires ne meurent jamais. Demandons à notre CNAV, qui vire là-bas les retraites des anciens travailleurs immigrés retournés finir leurs vieux jours au pays, si elle a des statistiques exactes. (Des vieux jours qui, apparemment, ne cessent jamais !) Il y aurait là des économies à réaliser si la France macronienne se décidait à faire le ménage. Nos agents consulaires ne pourraient-ils pas mener de discrètes enquêtes, pour savoir si les heureux bénéficiaires sont toujours, réellement, de ce monde ? L’Algérie qui comptait au moment de la colonisation française, en 1830, un millions d’habitants, en recense aujourd’hui quarante-deux, une inquiétante multiplication qui devrait nous amener au chiffre de cinquante millions dans dix ans.
Inquiétante, oui, car un nombre important d’immigrés binationaux vivent déjà chez nous, grâce au regroupement familial et à un spectaculaire différentiel démographique. Ces citoyens « français », - en tout cas leurs papiers le sont ! -, voteront ou non, en faveur de « Boutef », amical diminutif du Président. Les mêmes qui, « en même temps » comme dirait l’autre, penchent en faveur de ceux qui distribuent aides diverses et subventions en France, essentiellement la gauche mais pas seulement. Pas folles les guêpes ! C’est un autre sujet, mais il y aurait là aussi, matière à faire le ménage. Car on ne peut pas être à la fois de Sparte et d’Athènes, de Florence ou de Rome !
Coopérer, malgré tout ce qui nous sépare
Dans l’hypothèse où les islamistes l’emporteraient en Algérie, c’est à une déferlante migratoire insensée vers notre pays à laquelle nous devrions assister. Notre intérêt, même si le cœur n’y est pas, mais pas du tout, c’est de participer dans la mesure de nos moyens, à la stabilité de cet important voisin du sud. Continuer une coopération intéressée. Démocratie ou pas, si nous voulons éviter, à terme, que des millions d’Algériens viennent gonfler les effectifs musulmans en France, par le biais de la demande d’asile ou du regroupement familial, c’est de soutenir, sans trop y regarder, le gouvernement d’Alger tant qu’il n’est pas aux mains des islamistes. Certes, il y aurait beaucoup à dire sur l’absence de démocratie, la corruption ou la négation de la minorité berbère. Mais la politique du pire, serait la pire des politiques. Les relations internationales ne sont pas faites pour les « bisounours » : elles reposent sur des faits objectifs, des réalités incontournables, des intérêts bien compris. Même au prix d’une entorse avec la morale. Ça porte un nom : c’est la réalpolitik. C’est à cette vision des choses que, je l’espère, se résoudra le Quai d’Orsay. Même si ça nous arrache le cœur.
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Peine de mort pour les djihadistes de retour de Syrie !
Intervention musclée du député Marie-Christine Arnautu le 12 février 2019 au Parlement européen de Strasbourg au sujet du retour en France des djihadistes partis combattre aux côtes de Daesh en Syrie :
“Les puissances atlantistes et les pétromonarchies qui ont soutenu et armé les islamistes ne sont plus les maîtres du jeu en Syrie. Je m’en réjouis.
L’heure est à la reconstruction et au retour des réfugiés chez eux. Mais une épée de Damoclès pèse au-dessus de nos compatriotes en raison de l’incurie de nos gouvernements, de nos lois laxistes et certains de nos juges idéologues. 450 détenus radicalisés, dont 50 djihadistes, seront sortis de prison d’ici la fin de l’année selon Nicolle Belloubet, ministre française de la Justice. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, vient d’annoncer le retour en France de 130 autres combattants terroristes. En Belgique, 182 islamistes ont été relâchés dans la nature depuis le début du conflit syrien. Il faut d’urgence revoir nos législations et être d’une rigueur implacable.
Déchoyons de leur nationalité les islamistes qui ont une double nationalité et expulsons-les. Quant aux convertis de chez nous qui n’ont qu’une seule nationalité, rétablissons pour eux la peine de mort ou le bagne. Ce sont des traîtres, qu’ils soient jugés et condamnés comme tels !
Marie-Christine Arnautu le 12 février 2019“
Francesca de Villasmundo
https://www.medias-presse.info/peine-de-mort-pour-les-djihadistes-de-retour-de-syrie/104943/
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Christophe Castaner peut dire ouf : la France n’a pas été condamnée par le Parlement européen !
Condamnée ou pas ? Qui ça, par qui et pour quoi ? La France par le Parlement européen pour les violences policières durant les manifestations des gilets jaunes.
Ainsi, jeudi, Le Monde n’hésitait pas à titrer « Le Parlement européen condamne le “recours disproportionné à la force” contre les manifestants ». Après presque trois mois de manifestations des gilets jaunes, en lisant cela, on imagine bien que le quotidien vespéral n’évoquait pas la répression policière au Chili sous Pinochet. Mais lire un journal, c’est comme lire son contrat d’assurance : il ne faut pas se contenter de ce qui est écrit en gras. Le Monde précisait ainsi qu’« en plein mouvement des gilets jaunes, certains députés européens souhaitaient une condamnation de l’usage des lanceurs de balle de défense, ce que la majorité a finalement refusé ». Nuance. Entre nous, la France de Macron condamnée par le Parlement européen, cela aurait fait désordre. Le Parlement européen, avec sa majorité actuelle en tout cas, c’est fait pour « condamner » la Hongrie, la Pologne, l’Italie, pas la France. Que la Commission gronde de temps en temps la France pour des questions budgétaires, mettons – plaie d’argent n’est pas mortelle, dit-on, quand on vit grand train et si possible au-dessus de ses moyens –, mais la France, pays des droits de l’homme et de toutes sortes de choses, ne peut, par construction, être condamnée comme une vulgaire république bananière. Pas possible.
Notez que l’initiative venait de députés de gauche (alliance progressiste des socialistes et démocrates, les Verts et la Gauche unitaire européenne). Un premier texte avait donc été proposé, texte qui condamnait explicitement l’emploi du LBD et des gaz lacrymogènes.
Finalement, sous la pression des députés de droite majoritaires, le texte adopté ne fait pas mention des « armes à létalité réduite » et ne cible plus la France ni, du reste, l’Espagne. Ouf !
Ce qui a permis, vendredi matin, au ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, de faire la maligne sur RTL en soulignant, à juste titre, que la presse française s’était précipitée jeudi sur « une proposition de résolution qui venait de M. Yannick Jadot et d’une partie de la gauche française qui voulait faire condamner la France… », que « cette proposition a été très largement rejetée » et que « ce qui a finalement été adopté, c’est un texte qui parle de l’ensemble de l’Union européenne sans parler d’un pays particulier qui demande que les forces de l’ordre répriment avec modération les manifestations pacifiques »… Et Mme Loiseau de tweeter : « Attention au fake news », tweet, évidemment, repris triomphalement par Christophe Castaner.
Donc, le Parlement européen a adopté une résolution qui n’a rien à voir avec la situation de la France. Tout à fait. Une motion de principe, en quelque sorte, histoire de se faire plaisir, quoi ! En gros, c’est pas bien d’être méchant avec les gentils. Et comment ne pas être confondu par un texte d’une telle portée ! Et c’est sans doute pour cela que, dans cette résolution, on trouve aussi ce passage qui rend hommage à la police « qui a compté elle aussi de nombreuses victimes dans ses rangs, travaille dans des conditions difficiles, compte tenu de l’hostilité dont font preuve certains manifestants, mais également de la charge de travail excessive ». Un texte qui parle de l’ensemble de l’Union européenne sans parler d’un pays particulier. Non, non…
« En Pologne, c’est-à-dire, nulle part », lit-on dans Ubu roi. Désormais, on dira : en Europe, c’est-à-dire nulle part. Et surtout pas en France.
Donc, pour revenir à la question de départ : pas condamnée.