D’Eric Cusas dans Politique Magazine :
On ne sait pas exactement combien il y a de musulmans en France. L’estimation basse est de cinq millions mais certains, comme l’ancien ministre à la Promotion de l’égalité des chances Azouz Begag ou la démographe Michèle Tribalat suggèrent qu’ils sont en réalité entre quinze et vingt millions. Si l’on considère que vingt-cinq pour cents de cette population (probablement sous-estimée) est radicalisé (c’est le chiffre généralement avancé au niveau mondial), cela fait tout de même entre 1.250.000 et 5.000.000 de personnes prêtes à prendre les armes en cas de confrontation soit, grosso modo (et a minima), quatre fois et demi l’effectif de l’armée d’active. Même si l’on divise ces chiffres par deux, ils restent terrifiants ! Nous parlons, ne l’oublions pas, de personnes souvent jeunes et n’ayant pas peur de mourir, pour qui la mort est même une consécration, au contraire de l’autochtone moyen. Voilà ce qui explique, du moins en partie, qu’un fonctionnaire qu’on sait acquis à l’islam salafiste reste en poste bien qu’on le sache potentiellement dangereux. Surtout ne pas froisser, ne pas donner l’impression que l’on condamne, ni même que l’on se protège, ce qui traduirait une forme de suspicion. On est ainsi passé imperceptiblement, d’un calcul électoraliste au petit pied, de la recherche d’un nouveau damné de la terre, à une sorte de pied de paix armée. J’en suis convaincu, les intégristes, qui s’inscrivent dans une logique de conquête, n’attendent que l’étincelle qui déclenchera l’affrontement. Ils savent que nos populations vieillissantes, gavées de graisse, lobotomisées par la téléréalité et, surtout, sevrées d’idéal comme des chapons de leur virilité ne sont pas prêtes au combat. Un idéal, eux, les salafistes, ils en ont un, si détestable que nous le jugions, et c’est cela, conjugué à notre pusillanimité, à notre renoncement moral, qui fait leur force. M. Collomb ne s’y est pas trompé qui, à la veille de son départ avertissait son successeur : deux parties de la population se font face et si l’on n’y remédie pas, elles finiront par s’affronter. Alors, quand l’islam frappe, au cœur même de nos villes, que faire sinon s’empresser de nier qu’il soit la cause du drame et trouver en toute hâte une explication au geste du meurtrier, si invraisemblable soit-elle ? Que faire lorsque le grotesque de cette explication de circonstance apparaît au grand jour, sinon condamner l’acte d’un déséquilibré ? L’islam rend-t-il fou ? Les musulmans radicaux ont-ils, a minima, un projet de partition du territoire en attendant une submersion démographique, même relative ? « La question ne sera pas posée ! » comme répondait inlassablement le président du Conseil de guerre à l’avocat de l’infortuné capitaine Dreyfus. Il n’y a qu’une diagonale des fous.
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