Depuis la fin du XXe siècle, l'idée que la période actuelle marquée par la globalisation économique s'accompagne d'une parallèle et progressive retribalisation du monde est devenue un cliché obligé pour toute réflexion politique. Y compris, c'est un comble, du côté des ex-colonisés. Exemple avec l'Indien Amartya Sen, prix Nobel d'économie, mais pas favori pour une chaire de socio.
L’écroulement inattendu et soudain de l'universalisme marxiste-léniniste, qui a dominé de sa force mythique et de sa puissance impériale l'ensemble du siècle passé, a laissé au bout du compte comme un vaisseau étrange échoué sur la plage de l'Histoire, un monde radicalement nouveau et très ancien en même temps, au sein duquel l'idéologie à la fois messianique et rationnelle issue de l'Occident des Lumières, lui-même redéfini à partir du moderne imperium américain, s'est retrouvée sans vis-à-vis mondial, ou plus exactement sans rival mimétique, pour emprunter le concept de René Girard