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II. De Gaulle vs Pétain – La défaite et le refus de l’armistice
Le procès du maréchal Pétain se déroule du 23 juillet au 15 août 1945. Le procureur Mornet est le seul magistrat qui n’a pas prêté serment de fidélité au Maréchal, non pas par insoumission, mais parce qu’il était à la retraite depuis plusieurs mois. Les jurés sont en revanche choisis parmi des parlementaires qui n’ont pas votés les pleins pouvoirs et des représentants des différents mouvements de la Résistance. Déclaré coupable d’intelligence avec l’ennemi et de haute trahison, la cour condamne Pétain à mort à l’indignité nationale et à la confiscation des biens. Mais revenons à 1938, début de la brouille et de la rupture entre Pétain et de Gaulle.
"Charlie Hebdo rappelle qu’une liberté, en l’occurrence celle de moquer les religions, n’existe pas si on ne l’applique pas, que ce soit par "respect" des croyances des autres ou par peur. Pour avoir affirmé cela, en notre nom à tous, les dessinateurs de Charlie Hebdo sont morts. Ils sont morts parce qu’ils étaient seuls", explique Natacha Polony.
Tout ça pour ça… La une de Charlie Hebdo en cette semaine d’ouverture du procès des attentats est un chef-d’œuvre d’humour noir, en même temps que d’intelligence. Nous écrivions la semaine dernière que plus aucun dessinateur ne s’aviserait de représenter Mahomet, ce qui signifie qu’un dogme religieux s’applique désormais, de fait, aux non-croyants. Charlie Hebdo rappelle que cette régression est inacceptable, et qu’une liberté, en l’occurrence celle de moquer les religions, n’existe pas si on ne l’applique pas, que ce soit par « respect » des croyances des autres ou par peur.
« J’ai tué un homme pour en sauver mille. » Ainsi parlait Charlotte Corday, la jeune femme qui a assassiné le terrible Marat. Le 13 juillet 1793, alors que depuis sa baignoire « l’ami du peuple » appelle à toujours plus d’exécutions, cette normande éprise de littérature et d’Antiquité parvient à se faire introduire auprès de lui et le poignarde à la poitrine. C’est la mort d’un monstre comme la Révolution en a tant produit. Mais qu’est-ce qui a poussé cette jeune femme innocente de 24 ans à commettre un tel crime, et à affronter son supplice avec calme et dignité ? Retour sur cet improbable rayon de soleil dans les ténèbres révolutionnaires.
À la barre mercredi, le journaliste Fabrice Nicolino, blessé le 7 janvier, a dénoncé ceux qui ont « préparé le terrain » aux attentats contre « Charlie Hebdo ».
(…) Et puis, Fabrice Nicolino explose mais de la même voix lente et précise – et en essayant, dit-il, de « rester poli ». Il s’adresse aux journalistes, donc, qui suivent aujourd’hui le procès, mais ne se sont pas intéressés à ce que Charlie vivait ces dernières années, à la façon dont la liberté de la presse était entravée dans le Paris de 2020. Il s’adresse « aux grands esprits qui défendent la liberté à Pétaouchnok ou en Biélorussie », mais ne regardent pas ce qu’ils ont sous les yeux. Ils s’adressent aux intellectuels qui baissent les bras. Aux « gens épouvantables qui nous attaquent et qui ruinent notre réputation, à ceux qui ne comprennent pas que la liberté, ça ne se discute pas, ça se défend. Je les vomis, tous. »
Aujourd’hui, l’Europe est face à un second Munich. Dans le rôle d’Hitler, Recep Tayyip Erdogan. Rêvant publiquement de restaurer l’Empire ottoman, il a radicalisé sa population et fait disparaître les laïcs. Placé devant une situation économique compliquée, il se lance dans une fuite en avant guerrière. Comme toujours, c’est la Grèce qui est en première ligne. Les bâtiments turcs et leurs avions de combat violent régulièrement l’espace maritime et aérien grec. Recep Tayyip Erdogan a assumé ses propos : il dit vouloir tirer dans la tête d’un aviateur grec pour provoquer un incident et déclencher une guerre. D’un même mouvement, ses soldats attaquent avec des armes non létales les gardes hellènes qui protègent la frontière des migrants hostiles amenés en car par le gouvernement turc.
Lundi 7 septembre, invité de l’émission « C à vous » en compagnie de l’humoriste Florence Foresti, Vincent Cassel a dénoncé la pensée unique, précisant qu’il fallait sans cesse « faire attention à ce que l’on dit ».
« Tout est sorti de son contexte, tout est réutilisé, mis en avant, buzzé. On est dans un drôle de monde ». « J’espère que ça va se calmer parce que là, ça va être difficile d’être drôle et intéressant. »
Il est revenu sur l’émission Quotidien (sans la citer), qui s’en est prise à une comédie qui parle de grossesse non désirée (évoquée ici).
« J’ai vu l’autre jour une émission où on a fait un procès d’intention quant au sujet du film : ‘Ça, dans la vie, on payerait tant, on ferait tant d’années de prison, etc.’ C’était sur le sujet du film. Où est-ce qu’on est là ? ». « Même la fiction est pénalisée. Ce sont des procès d’intention perpétuels, sur le sujet. Il faudrait que tout soit à niveau pour ne déranger personne. Mais ce n’est pas possible en fait. Dès qu’on commence à parler, et qu’on dit quelque chose, on dérange forcement quelqu’un… ». « Et puis ce tribunal populaire, cette lapidation… ».
Prudent, il s’est autocensuré en ne citant pas le sujet du délit (d’entrave) : l’avortement.
Vous ne comprenez plus rien à la politique ? Voici pour vous permettre de trouver des réponses, un formidable Dictionnaire des populismes; il offre une mise au point sur les grands populistes du monde entier, sur les populismes à travers le monde et sur les grands thèmes de la culture populiste.
Olivier Dard, Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois avaient déjà publié au Cerf en 2017 un passionnant Dictionnaire du conservatisme. Cette fois, le même petit groupe de complices se lance dans l'étude du populisme, en mettant ce mot au pluriel, tant le populisme dépend de la culture de chaque peuple. Le populisme polonais est-il comparable avec le populisme égyptien ? Lech Walesa (ou plutôt ses « successeurs » les frères Kaczinski) avec Gamal Abdel Nasser ? Quel point commun entre le Tea party états-unien et le Perussuomalaiset, ou Parti des Vrais Finlandais ?
Eric Dupond-Moretti est une aubaine pour Marine Le Pen. Le garde des Sceaux symbolise, à lui seul, l’anachronique complexe de supériorité morale qui se retrouve chez beaucoup de dirigeants hors-sol. Or ce travers égotique rend les “élites” imbuvables pour ceux qui doivent supporter leurs prêches. Tout ce qui est devenu odieux aux yeux des sermonnés – l’auto-contentement du donneur de leçons, son aveuglement sur les réalités, sa diabolisation de l’adversaire – est représenté jusqu’à la caricature par le ministre de la Justice et ses indignations de salonnard. Il semble vivre sur une autre planète. Dimanche, piqué au vif par les critiques que venait de lui adresser la présidente du RN à Fréjus, (“Dupond-Moretti, c’est Taubira en pire“), l’ancien ténor du barreau a répliqué par tweet : “Mme Le Pen ment énormément et je le prouverais aux Français. Des mots de plus en plus forts et des idées de plus en plus populistes. Près de 40 ans après son abolition, elle reparle de la peine de mort. Marine Le Pen, c’est son père en pire. Rien de neuf sous le soleil de Fréjus ». Dupond-Moretti, alors brillant avocat, avait souhaité en 2015 l’interdiction du FN. A l’entendre aujourd’hui, l’orgueil blessé, on songe à Bertold Brecht : “Ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ?“.