Aveu de l’ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement, qui prépare l’opinion à l’ouverture du feu par les forces de l’ordre. Les oligarques auraient-ils peur ?
[…] Il n’y a pas eu de morts à Paris pendant la crise. On a frôlé l’ouverture du feu mais, grâce au courage des fonctionnaires de police, cela ne s’est pas produit. Le jour où on devra ouvrir le feu, on entrera dans une autre dimension. Cela risque d’arriver un jour. La caractéristique des Gilets jaunes, c’est qu’ils attaquaient là où les forces de l’ordre étaient moins nombreuses. Imaginez le sang-froid qu’il a fallu aux deux policiers qui étaient réfugiés dans une laverie où un groupe armé de piques essayait de pénétrer en cassant les vitrines! Avec les Gilets jaunes, une partie de la classe moyenne est entrée dans la violence politique et la révolte. Cette violence se retrouve aujourd’hui avec le radicalisme écologique qu’on a vu s’exprimer à Sainte-Soline, et des mouvements comme Extinction rebellion justifient cette voie au nom de la désobéissance. Face à la violence, notamment en zone urbaine, les autorités ne peuvent répondre qu’avec un impératif: tenir le terrain en imposant le respect des lois républicaines. Sinon, vous ne tenez plus les gens.
Les forces de l’ordre sont équipées d’un armement qui n’est pas adapté à leurs missions, selon vous. Pourquoi?
Sans entrer dans les détails techniques, il a radicalement changé en 2015. Après les attentats, on a donné des armes de guerre aux policiers et gendarmes, comme celles avec lesquelles patrouille l’armée. Si vous ouvrez le feu avec ce type d’armement, ce n’est pas neutre. Est-il adapté à la situation? Je note qu’à l’époque, il n’y a pas eu de débat au Parlement. […]
https://www.lesalonbeige.fr/crise-des-gilets-jaunes-on-a-frole-louverture-du-feu/