[Ci-contre : Le photographe R J Salmon prenant une vue aérienne de la Fleet Street à Londres, déc. 1929. La silhouette de la cathédrale St Paul émerge des brumes en arrière-plan. Photo prise du haut du bâtiment du Daily Telegraph. « Bien que parus déjà trop tard, nous serons enviés par nos successeurs immédiats et, plus encore, par nos successeurs lointains. À leurs yeux, nous aurons l’allure de privilégiés, à juste titre, car on a intérêt à être aussi loin que possible de l’avenir », Cioran]
Paris, le 25 mai 1999
(art de 2015) Voici un siècle, l’empire Victorien, le plus vaste empire de l’Histoire, dominait déjà le monde. Par leurs alliances avec les familles de l’élite wasp (White, Anglo-saxon, Protestant), les élites dirigeantes britanniques de cet empire favorisèrent l’émergence des États-Unis sur la scène mondiale, entrés délibérément en guerre en 1898 contre l’Espagne après l’explosion (très suspecte) du cuirassé américain Maine dans le port de La Havane. Alors déjà, les dirigeants des États-Unis camouflaient leur cynique soif d’hégémonie et leurs brutales ambitions impériales derrière un discours qui instrumentalisait en les magnifiant, la Démocratie, la Liberté et le Droit, comme les principes humanitaires, ainsi que le rappelle Henry Kissinger dans son dernier ouvrage intitulé Diplomatie.