En 1993, le Synode de l’Église orthodoxe russe avait invité les fidèles à demander pardon à Dieu pour avoir commis le péché de régicide, soulignant que c’était un devoir de tous les citoyens russes, indépendamment de leurs opinions politiques, de leur jugement historique, de leur appartenance ethnique ou religieuse, de leur position envers la monarchie ou de la personnalité du dernier empereur de Russie.
En 1998, une déclaration solennelle, signée par le patriarche Alexis II, six métropolites, deux archevêques et quatre évêques, demandait de se repentir de nouveau pour le régicide. Si le Synode et le patriarche Alexis hésitaient à canoniser les Romanov, dans les années 90, le peuple priait et adorait de plus en plus Nicolas II et sa famille. Pour garder la politique loin de la religion, on décida de les canoniser dans la catégorie de “ceux qui souffrent de la passion” (strastoterperzy). La conduite chrétienne exemplaire de la famille Romanov, leur courage à faire face à une mort violente et la dévotion du peuple russe à leur égard, influencèrent sûrement la décision du Synode.