
Être soi-même, sans fard. Renouer avec son moi profond. Revenir aux choses essentielles. Des formules qui ont depuis longtemps valeur de lieu commun. Elles suscitent l’adhésion a priori, font consensus, et si elles n’attirent plus nécessairement l’attention, elles fournissent à tout le moins un matériau immédiatement employable dans n’importe quel slogan. Sans même être pensées, elles s’imposent à l’horizon de toute vie épanouie. Elles forment la musique de fond de l’époque. C’est du moins la thèse défendue par le philosophe et essayiste Gilles Lipovetsky. Dans son étude Le Sacre de l’authenticité, parue chez Gallimard en 2021, il a entrepris une vaste réflexion sur l’idée d’authenticité, son évolution historique et la place qu’elle occupe dans les représentations contemporaines.