L’anachronisme et l’amalgame condamnent à ne rien comprendre au passé. Jean-Pierre Poli, dans un livre sans complaisance paru en 2007, explique le positionnement des autonomistes corses, certains d’entre eux en tout cas, dans la période 1926-1946. Le titre de son ouvrage fouillé est éclairant : Autonomistes corses et irrédentisme fasciste.
De l’autonomisme au fascisme ?
Le mouvement autonomiste dont il est question est celui d’un « corsisme » qui s’est développé autour d’un mouvement culturel, A Muvra, et de son leader, Petru Rocca. « Paradoxalement, A Muvra, “bulletin régionaliste de l’île de Corse”, naquit en mai 1920 à Paris, où son fondateur Petru Rocca était arrivé vers 1910 et où, ancien soldat exemplaire, il s’était réinstallé après la fin de la Grande Guerre. »