Censure. Le jour d'après. Ou plutôt LES jours d'après, tellement l'onde de choc risque d'être puissante. Trois enseignements immédiats peuvent en être tirés.
D'abord, c'est Marine Le Pen qui a créé l'événement, c'est elle qui a - pour parler comme Emmanuel Macron - dégoupillé la grenade en refusant de cautionner, sous couvert d'une quête incessante de respectabilité, un budget qui accroît les prélèvements sans tailler dans les dépenses ni s'attaquer à l'immigration. Le vieil observateur de la vie politique française qu'est Gérard Carreyrou ne s'y est pas trompé. Selon lui, « elle a gagné sur tous les tableaux » : non seulement elle a gagné la censure, mais elle s'est trumpisée, dans une véritable stratégie de rupture. Et le trumpisme de rupture est une valeur en hausse.