Gaby ! Oh Gaby !, Alain Bashung, Barclay 1980i
C'est ainsi qu'on trouve chez La Rochefoucauld, La Bruyère, Kant, toute une théorie de la contrefaçon morale : les actes « conformes au devoir » imitent ce qu'on peut imiter, attrapent ce qu'on peut attraper, une ponctuation par ici, un pas de danse par là, des intonations, des mines contrites et des simagrées ; l'imposteur à cet égard n'est rien d'autre qu'un singe.
Vladimir Jankélévitchii , Je-ne-sais-quoi,1957, p. 28
Dans le chapitre huit de son immense roman laissé inachevé, intitulé L'Homme sans qualitéiii, l'écrivain autrichien Robert Musil nous présente l’Autriche-Hongrie sous le nom de « Cacanie » : un État qui « ne subsistait plus que par la force de l’habitude. » « La Constitution était libérale, mais le régime clérical. Le régime était clérical, mais les habitants libres penseurs. Tous les bourgeois étaient égaux devant la loi, mais, justement, tous n’étaient pas bourgeois » Le surnom de Kakanien que lui donne Musil en allemand vient des initiales de l'expression kaiserlich und königlich, c'est-à-dire « impérial et royal » (k. und k.). Tant en allemand qu'en français, le mot évoque les excréments, et aussi, par le grec « kakos », le mauvais ou le disgracieux.
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