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Alain Soral - Marseille partie 1 - 2011
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SYRIE : Un autre crime de guerre occidental en préparation
« Il ne s’agit pas de renverser le dictateur syrien ».
Polémia a relevé sur le site mondialisation.ca un article de Paul Craig, bien connu de ses lecteurs depuis la guerre en Irak. Il y donne une analyse et son point de vue sur les événements syriens et leurs conséquences chez les grandes puissances, en sa qualité d’ancien homme politique, d’universitaire et de politologue (*). Cet article a été publié le 28 août, veille du vote à la Chambre des communes où la majorité de ses membres se sont prononcés contre une intervention militaire de la Grande Bretagne en Syrie.
Pouvons-nous dire que ce vote du 29 août aura sauvé Bachar Al-Assad ? C’est évidemment encore prématuré, mais on aura remarqué que, depuis, le Président français est moins vindicatif, proclamant haut et fort dans un entretien donné à une équipe de journalistes du Monde qu’ « Il ne s’agit pas de renverser le dictateur syrien ». Il oubliait sans doute que quelques heures avant la proclamation du résultat de ce vote, auquel il ne s’attendait pas, il recevait le chef de la coalition d’opposition syrienne avec lequel il se faisait photographier sur le perron de l’Elysée, tout en déclarant que les armées françaises étaient prêtes à être engagées en Syrie.
Nos lecteurs trouveront ci-après l’article de Paul Craig, intéressant notamment par les rappels aux précédents irakiens et libyens. PolemiaSYRIE : Un autre crime de guerre occidental en préparation
Les criminels de guerre de Washington et d’autres capitales occidentales sont déterminés à maintenir leur mensonge selon lequel le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. Ayant échoué dans les efforts visant à intimider les inspecteurs d’armes chimiques de l’ONU en Syrie, Washington a exigé que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon retire ces inspecteurs avant qu’ils puissent évaluer la preuve et faire leur rapport. Le Secrétaire général de l’ONU s’est élevé contre les criminels de guerre de Washington et a rejeté leur demande. Cependant, comme avec l’Irak, la décision de Washington de commettre une agression contre la Syrie ne se fonde pas sur des faits.
http://rt.com/op-edge/syria-un-war-investigation-006/
Les gouvernements américain et britannique n’ont révélé aucune des «preuves concluantes» qu’ils prétendent avoir démontrant que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques. En écoutant leurs voix, en observant leur langage corporel, et en les regardant dans les yeux, il est tout à fait évident que John Kerry et ses marionnettes britanniques et allemandes mentent de manière éhontée. C’est une situation bien plus honteuse que les énormes mensonges que l’ancien Secrétaire d’État Colin Powell a commis à l’ONU sur les armes irakiennes de destruction massive. Colin Powell affirme qu’il a été trompé par la Maison Blanche et ne savait pas qu’il mentait. Kerry et les marionnettes britanniques, françaises et allemandes savent très bien qu’ils mentent.
Le visage que l’Occident présente au monde est celui d’un menteur impudent.
Washington et ses gouvernements fantoches britanniques et français sont prêts à encore une fois révéler leur criminalité. L’image de l’Occident en tant que criminel de guerre n’est pas une image de propagande créée par les ennemis de l’Occident, mais le portrait que l’Occident a peint de lui-même.
Le journal britannique The Independant a rapporté qu’au cours du dernier week-end, Obama, Cameron et Hollande ont convenu de lancer des attaques de missiles de croisière contre le gouvernement syrien dans les deux semaines à venir, malgré l’absence de toute autorisation de l’ONU et malgré l’absence de tout élément de preuve en faveur des allégations de Washington selon lesquelles le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre « ses rebelles » largement soutenus par les forces extérieures américaines, cherchant à renverser le gouvernement syrien.
En effet, une des raisons de la course à la guerre est d’empêcher l’inspection de l’ONU dont Washington sait qu’elle pourrait réfuter ses allégations et éventuellement l’impliquer dans l’attaque sous faux drapeau effectuée par les «rebelles», qui ont réuni un grand nombre d’enfants dans un endroit pour y être assassinés chimiquement pour ensuite en coller la responsabilité au gouvernement syrien.
Une autre raison de la course à la guerre, c’est que Cameron, le Premier ministre britannique, veut précipiter la guerre avant que le Parlement britannique ne puisse le bloquer et l’empêcher de fournir une couverture pour les crimes de guerre d’Obama, de la même manière que Tony Blair avait assuré la couverture de George W. Bush, ce dont il a été dûment récompensé. Qu’est-ce qu’il en a à faire, Cameron, de la vie des syriens quand il peut quitter ses fonctions avec une fortune de 50 millions $ qui l’attendent à bras ouverts ?
Le gouvernement syrien, sachant qu’il n’est pas responsable de l’incident des armes chimiques, a accepté que l’ONU envoie des inspecteurs d’armes chimiques pour déterminer la substance et le vecteur utilisés. Cependant, Washington a déclaré qu’il était «trop tard» pour les inspecteurs de l’ONU et accepte la déclaration intéressée des “rebelles” affiliés à Al-Qaïda accusant le gouvernement syrien d’avoir attaqué des civils avec des produits chimiques.
http://news.antiwar.com/2013/08/25/obama-administration-accepts-rebels-account-on-syria-prepares-for-war/ .
http://news.antiwar.com/2013/08/25/syria-accepts-un-inspectors-us-spurns-call-as-too-late/Dans une tentative pour empêcher les inspecteurs de produits chimiques des Nations Unies qui sont arrivés sur place de faire leur travail, ces derniers ont essuyé des tirs de snipers sur le territoire détenu par les ”rebelles” et ont été forcés de quitter le site ; mais un rapport ultérieur de RT affirme qu’ils sont retournés sur le site pour effectuer leur inspection.
http://rt.com/news/un-chemical-oservers-shot-000/
Le gouvernement britannique corrompu a déclaré que la Syrie peut être attaquée sans autorisation de l’ONU, tout comme la Serbie et la Libye ont été attaqués militairement sans autorisation de l’ONU. En d’autres termes, les démocraties occidentales ont déjà établi des précédents pour violer le droit international. « Le droit international ? Nous n’avons pas besoin de droit international puant » L’Occident ne connaît qu’une seule règle : la Force prime le Droit. Tant que l’Occident a la Force, l’Occident a le Droit.
Dans une réponse à l’information que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à attaquer la Syrie, le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a déclaré qu’une telle action unilatérale est une «violation grave du droit international», et que la violation n’était pas seulement d’ordre juridique, mais aussi une violation de l’éthique et de morale. Lavrov a évoqué les mensonges et la tromperie utilisés par l’Occident pour justifier ses violations graves du droit international dans les attaques militaires contre la Serbie, l’Irak et la Libye et la façon dont le gouvernement américain a utilisé d’actions préventives pour saper tout espoir pour un règlement pacifique en Irak, en Libye et en Syrie.
Une fois de plus, Washington a anticipé pour saper tout espoir de règlement pacifique. En annonçant la prochaine attaque, les États-Unis ont détruit toute incitation pour les «rebelles» à participer aux pourparlers de paix avec le gouvernement syrien. Au moment où ces pourparlers allaient avoir lieu, les «rebelles» n’ont désormais plus aucune incitation à y participer, puisque les militaires de l’Occident viennent à leur secours.
Dans sa conférence de presse, M. Lavrov a parlé de la façon dont les partis au pouvoir aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France attisent les émotions chez les gens mal informés qui, une fois chauffés, trouveraient satisfaction dans la guerre. Ceci, bien sûr, est le moyen par lequel les États-Unis ont manipulé le public pour attaquer l’Afghanistan et l’Irak. Mais le public américain est fatigué de la guerre, dont le but n’est jamais établi clairement, et sa suspicion augmente de jour en jour au sujet des justifications du gouvernement pour encore plus de guerres.
Un sondage Reuters / Ipsos révèle que « les Américains s’opposent fermement à l’intervention américaine dans la guerre civile en Syrie et croient que Washington devrait rester en dehors du conflit, même si les rapports selon lesquels le gouvernement de la Syrie a utilisé des produits chimiques mortels pour attaquer les civils sont confirmés ».
http://news.yahoo.com/syria-war-escalates-americans-cool-u-intervention-reuters-003146054.html
Pourtant Obama se moque que seulement 9 pour cent de la population soutienne son bellicisme. Comme l’a récemment déclaré l’ancien président Jimmy Carter : « L’Amérique n’a pas de démocratie qui fonctionne ».
http://rt.com/usa/carter-comment-nsa-snowden-261/
Il y a un État policier dans lequel le pouvoir exécutif s’est placé lui-même au-dessus de toutes les lois et au-dessus de la Constitution.
Cet état policier va maintenant commettre encore un autre crime de guerre d’agression non provoquée de style nazi. A Nuremberg, les nazis ont été condamnés à mort précisément pour les actions identiques à celles commises par Obama, Cameron et Hollande. L’Occident mise sur la force, non sur le droit, pour se garder hors du box des criminels.
Les gouvernements américain, britannique français n’ont pas expliqué pourquoi il vaut mieux que les gens, dans les guerres initiées par l’Occident, soient tués par des explosifs en uranium appauvri plutôt qu’avec des agents chimiques ou de toute autre arme. Il était évident dès le début que Obama était en train de préparer l’attaque contre le gouvernement syrien. Obama a diabolisé les armes chimiques mais pas les “anti-bunkers” nucléaire que les États-Unis pourraient utiliser contre l’Iran. Ensuite, Obama a tracé une ligne rouge, en disant que l’utilisation d’armes chimiques par les Syriens était un si grand crime que l’Occident serait obligé d’attaquer la Syrie. Les marionnettes britanniques de Washington, William Hague et Cameron, ont juste répété cette affirmation absurde.
http://rt.com/news/uk-response-without-un-backing-979/
La dernière étape dans la machination était d’orchestrer un incident chimique et d’en accuser le gouvernement syrien.
Quel est le véritable agenda de l’Occident ? Telle est la question non posée et sans réponse. De toute évidence, les gouvernements américains, britanniques et français, qui ont affiché en permanence leur soutien à des régimes dictatoriaux qui répondent à leurs attentes, ne sont pas le moins du monde perturbés par les dictatures. Ils désignent Assad comme dictateur pour le diaboliser aux yeux des masses occidentales mal informés. Mais Washington, le Royaume-Uni, et la France soutiennent un certain nombre de régimes dictatoriaux, comme ceux de Bahreïn, de l’Arabie Saoudite, et maintenant la dictature militaire en Égypte qui tue impitoyablement des Égyptiens sans qu’aucun gouvernement occidental ne parle d’envahir l’Égypte parce qu’il «tue son propre peuple ».
Il est clair aussi, que la prochaine attaque occidentale sur la Syrie n’a rien à voir avec la volonté d’apporter «la liberté et la démocratie» en Syrie, pas plus que la liberté et la démocratie n’étaient les raisons des attaques contre l’Irak et la Libye, dont aucun n’a gagné la “liberté et la démocratie.”
L’attaque occidentale sur la Syrie n’est pas liée aux droits de l’homme, la justice ou l’une des causes ronflants dont l’Occident couvre sa criminalité.
Les médias occidentaux, et encore moins les presstitués américains, ne demandent jamais à Obama, Cameron, ou Hollande quel est le vrai agenda. Il est difficile de croire qu’il y ait un seul journaliste qui soit suffisamment stupide ou naïf pour croire que l’agenda est d’apporter «la liberté et la démocratie” à la Syrie ou de punir Assad pour avoir utilisé des armes chimiques contre des voyous meurtriers qui tentent de renverser le gouvernement syrien.
Bien sûr, la question n’aurait pas de réponse si elle était posée. Mais le fait de poser la question contribuerait à rendre le public conscient que les choses sont tout autres. A l’origine, le prétexte de Washington pour les guerres était d’assurer la sécurité des Américains contre les terroristes. Maintenant, Washington s’efforce de livrer la Syrie à des terroristes djihadistes en les aidant à renverser le gouvernement laïc et non-terroriste d’Assad. Quel est l’agenda derrière le soutien de Washington au terrorisme ?
Peut-être que le but des guerres est de radicaliser les musulmans et, ainsi, déstabiliser la Russie et même la Chine. La Russie a une importante population musulmane et est bordé par les pays musulmans. Même la Chine a une certaine population musulmane. Comme la radicalisation se propage en conflits dans les deux seuls pays capables d’être un obstacle à l’hégémonie mondiale américaine, la propagande des médias occidentaux et le grand nombre d’ONG financées par les États-Unis, se présentant comme des organisations de «droits de l’Homme», peuvent être utilisés par Washington pour diaboliser les gouvernements russe et chinois pour les mesures sévères que ceux-ci prennent contre les «rebelles».
Un autre avantage de la radicalisation des musulmans est qu’elle laisse les anciens pays musulmans dans la tourmente ou des guerres civiles pour une longue durée, comme c’est actuellement le cas en Irak et en Libye, éliminant ainsi toute capacité à faire obstruction à Israël par un état organisé.
Le Secrétaire d’État John Kerry est en train de travailler au téléphone utilisant les pots de vin et les menaces pour faire accepter, sinon appuyer, le crime-de-guerre-en-préparation de Washington contre la Syrie.
Washington est en train de conduire le monde plus près que jamais de la guerre nucléaire, même plus que dans les périodes les plus dangereuses de la guerre froide. Quand Washington en terminera avec la Syrie, la prochaine cible sera l’Iran. La Russie et la Chine ne seront plus en mesure de se leurrer eux-mêmes sur l’existence d’un quelconque système de droit international ou de contrainte qui puisse agir sur la criminalité de l’Occident. L’agression occidentale contraint déjà les deux pays à développer leurs forces nucléaires stratégiques et à circonscrire les ONG financées par l’Occident qui se présentent comme des «organisations des droits de l’homme», mais en réalité constituent une cinquième colonne que Washington peut utiliser pour détruire la légitimité de leurs gouvernements.
La Russie et la Chine ont été extrêmement imprudentes dans leurs relations avec les États-Unis. Essentiellement, l’opposition politique russe est financée par Washington. Même le gouvernement chinois est miné. Quand une société américaine ouvre une entreprise en Chine, il crée un conseil d’administration chinois dans lequel sont placés des proches des autorités politiques locales. Ces conseils créent un circuit pour les paiements qui influencent les décisions et la loyauté des membres du parti local et régional. Les États-Unis ont pénétré les universités chinoises et les milieux intellectuels. L’Université Rockefeller est active en Chine dans le cadre philanthropique des Rockefeller. Les voix dissidentes sont créées et sont déployées contre le gouvernement chinois. Les demandes de «libéralisation» peuvent ressusciter des différences régionales et ethniques et saper la cohésion du gouvernement national.
Quand la Russie et la Chine se rendront compte qu’ils sont la proie de cinquièmes colonnes américaines, qu’elles sont isolées diplomatiquement et militairement inférieures en armes, les armes nucléaires deviendront le seul garant de leur souveraineté. Cela donne à penser que la guerre nucléaire est susceptible de mettre fin à l’humanité bien avant que les hommes ne succombent au réchauffement climatique ou à la hausse des dettes nationales.
Paul Craig Roberts
Mondialisation.ca
28/08/2013Traduction : Avic : http://www.paulcraigroberts.org/
(*) Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/
http://www.polemia.com/syrie-un-autre-crime-de-guerre-occidental-en-preparation/ -
Damas...où débutera la troisième guerre mondiale ? (video 2012)
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Arrivée des veilleurs à Paris
S'il y a une manifestation en ce moment à Paris, c'est celle organisée par le Préfet de police... En effet, l'avenue de la Grande Armée est totalement fermée à la circulation, par des cars de CRS. Beaucoup de policiers sont massés entre l'avenue de la Grande Armée et l'Etoile, mais les trottoirs sont libres d'accès.
Plusieurs centaines de veilleurs se sont rassemblées sur l'esplanade de la Défense et ont entrepris leur entrée dans Paris sous l'oeil vigilant des nombreuses forces de l'ordre, dont la présence est certainement plus utile ici qu'en banlieue...
La police qui essaie d'expliquer pourquoi la liberté de circulation est restreinte à Paris :
Les premiers veilleurs sont arrivés au pont de Neuilly vers 18h00. Suivis de peu par une trentaine de cars de CRS. Une fois déployés, ceux ci ont bloqué l'accès à l'avenue Charles de Gaulle au niveau du métro. N'arrêtant pas le flux des marcheurs, ils se sont avancés à la rue suivante. Vite contournés, ils se sont avancés à la rue suivante... À nouveau contournés, ils sont partis bloquer la marche plus loin.L'avenue de la Grande Armée est maintenant bloquée :
On me signale la présence du panier à salade, vide pour le moment, face au Grand Palais. Une voiture de police se trouve au rond-point des Champs-Elysées.Les premiers veilleurs sont à 200m de la place de la Concorde.
On compte 28 fourgons policiers place de la Concorde. Un délire de Manuel Gaz et de son préfet de Paris, alors que les veilleurs ne brûlent pas les voitures et n'agressent personne...
Le métro est fermé :
Des veilleurs sont déjà sur la place de la Concorde.24 policiers en renfort pour combattre la violence à Marseille et quelques centaines de plus à Paris pour tenter de faire plier les veilleurs pacifiques : c'est la politique à la Manuel Gaz.
Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, est présent avec les veilleurs. Des veilleurs arrivent désormais par dizaines, de tous les côtés, sur la place de la Concorde.
Une pièce de moteur de plusieurs kilos a été lancée du 13e étage d'un immeuble sur des policiers. Ah oui mais c'est à Gennevilliers... Les veilleurs à Paris, c'est plus dangereux. 23 nouveaux fourgons descendent les Champs-Elysées vers la Concorde. Ce qui nous fait un total de ... 51 fourgons !
Ce n'est pas encore ce soir que l'obélisque sera volé :
Et pendant ce temps à Bastille, une manifestation d'islamistes pro-Morsi se déroule. Vociférations en arabe, avec des barbus partout, et pas un seul panier à salade. -
La Garantie Jeunes, c’est d’abord pour les « djeunes » ! Par Yves Theurin
Casier judiciaire recommandé.
Le gouvernement Ayrault lance en cette rentrée la « Garantie Jeunes » : 483 euros versés aux moins de vingt-cinq ans sans travail. En d’autres termes, le RSA étendu à toute une classe d’âge. Pour l’instant, à titre « expérimental ». A défaut d’être triés sur le volet, les cobayes seront, pour beaucoup, choisis sur casier. Une prime à la « probation » chère à Taubira ? Même pas. Ordre de Bruxelles.
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On avait fini par l’oublier, coucou le revoilou ! A la manoeuvre de cette nouvelle charge sociale (pour les contribuables qui bossent) se trouve le tout nouveau « Monsieur Pauvreté » du gouvernement, François Chérèque, qui a présidé pendant dix ans aux destinées de la CFDT et s’est métamorphosé en haut fonctionnaire par la grâce du conseil des ministres.
Depuis trente ans, les gouvernements, dont les décisions détruisent les emplois, dépensent une partie de leurs emprunts pour financer une politique de communication. Objectif : faire croire qu’ils luttent contre le chômage. En d’autres termes, balader des générations de jeunes chômeurs de sigles en sigles. Stages d’initiation à la Vie professionnelle (SIVP), Préparation active à la qualification et l’emploi (Paque), Trajets d’accès à l’Emploi (Trace), Contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis), Contrat d’autonomie, Revenu contractualisé d’autonomie (RCA)… La liste est longue de ces « dispositifs » qui, tous, ont échoué.
On ne change pas une formule qui perd
Jugement sévère de méchant libéral ? Non, aveu du premier ministre dans son courrier du 6 février 2013 à la Directrice générale de l’emploi et de la formation professionnelle. Aucun de ces dispositifs n’a « jamais résolu la double problématique : sortir de la pauvreté et bénéficier d’un accompagnement intensif jusqu’à l’emploi durable ».
Moyennant quoi, depuis un an, le gouvernement socialiste persévère dans la même voie : Emplois d’avenir, Contrats de génération, développement des contrats aidés… Autant de projets financés par l’argent public. Tous promis à la même absence de résultats durables.
C’est dans ce contexte qu’est apparu l’ancien secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. A peine démissionnaire de son syndicat, il a été nommé par François Hollande, le 7 janvier 2013, Inspecteur général des Affaires sociales. Avant lui, Fadela Amara avait bénéficié de ce coup de baguette magique républicaine qui permet de toucher 7 250 euros net par mois. Une belle augmentation par rapport aux 4 500 euros versés par la CDFT.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, François Chérèque est devenu, cinq jours plus tard, président du « think tank » socialiste Terra Nova. Les financiers de Terra Nova ? Areva, le groupe Casino, EADS, Sanofi, EDF, Suez, Microsoft, Vivendi… De vrais socialistes !
Depuis sa nomination, François Chérèque n’a eu de cesse de consciencieusement œuvrer à concrétiser un projet qui ne doit rien à l’Etat français et à peu près tout à Bruxelles : l’extension du RSA aux moins de vingt-cinq ans sous le nom sympatoche de « Garantie Jeunes ».
C’est en effet suite au Conseil européen de juin 2012 et à ses préconisations écrites que le Conseil interministériel de lutte contre les exclusions a avalisé cette garantie. En d’autres termes, si la France socialiste crée ce dispositif, financé en partie par emprunt auprès des banques internationales, c’est sur instruction supranationale. Le pauvre doit rapporter aux riches.
La Garantie Jeunes n’est rien d’autre, en fait, que le RSA étendu aux moins de vingt-cinq ans. En contrepartie de quoi, le bénéficiaire s’engage à venir aux convocations d’un travailleur social (qui lui doit son emploi) et d’accepter la formation ou le stage proposé. Bref, rien de nouveau sous le soleil des Missions locales.
Au gouvernement, on cause engliche
Ce qui est plus singulier, en revanche, c’est le public visé. Il s’agit des « NEETs ». Kesako ? Un terme anglo-saxon, très en vogue en ce moment dans l’administration française, et qui signifie : « Not in Education, Employement or Training ».
En Français courant, il désigne ceux qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni au travail. Et qui perçoivent, eux ou leur famille, moins de 483 euros par mois.
Cet acronyme est couramment utilisé dans les textes de l’Union européenne et a été pieusement repris par le rapport gouvernemental, co-signé d’un certain Marc Gurgand, Paris School of Economics ! Welcome in Paris, France !
Et ce rapport tient à souligner nommément quel public, parmi ces « NEETs », devra bénéficier de la manne étatique. On vous le donne en mille : les jeunes en « sortie de mesure judiciaire ». Une sorte de Garantie « Djeune » en quelque sorte…
Le dispositif sera testé dès cette rentrée dans dix départements qui se sont portés volontaires. Il s’agit généralement de départements comme la Dordogne ou le Vaucluse, dont les exécutifs socialistes, bien incapables de créer le moindre développement économique réel, se précipitent à chaque nouvelle occasion sur les subventions.
En 2014, dix autres départements rejoindront les heureux gagnants. Côté « jeunes », ils devraient être 100 000, fin 2014, à percevoir cette garantie. 100 000 sur un public total de 850 000. Même pas 12 %… C’est dire l’intérêt d’une mesure qui va quand même coûter aux Français une somme que le gouvernement affirme ne pas pouvoir estimer pour l’heure. C’est bien la peine d’avoir fait l’ENA ! On va les aider : 100 000 jeunes à 483 euros par mois, cela fait un coût maximal annuel de 580 millions d’euros.
Certes, tous les jeunes ne percevront pas le maximum de la garantie, mais l’addition devrait quand même dépasser les 300 millions par an. Seulement 2 % du déficit de la Sécurité sociale. Pourquoi se priver…
Yves Theurin
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 28 août 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
http://fr.novopress.info/141085/la-garantie-jeunes-cest-dabord-pour-les-djeunes-par-yves-theurin/
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Veilleurs : "nous ne manifestons pas, nous marchons et veillons"
Communiqué des veilleurs :
"D'abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez." Gandhi
Aujourd'hui comme depuis 20 jours, nous ne manifestons pas. Nous marchons, veillons et interpellons les indifférents. On n'autorise pas, on n'interdit pas la liberté. On la respecte ou on la viole. La Marche aura lieu et les veilleurs veilleront.
A tout à l'heure à 17h30 à la Défense pour marcher les derniers kilomètres de la Marche jusqu'à la Concorde où aura lieu la 22ème veillée consécutive de la Marche à partir de 21h30 pour toute la nuit.
Venez comme vous êtes, sans vêtement ou signe distinctif (par exemple LMPT), en simple veilleur. Les dernières informations pratiques sont disponibles sur lejdv.fr.
Nous tenons à préciser que cette arrivée de la Marche annoncée depuis près de 2 mois ne trouble pas l'ordre public puisque nous sommes sur la chaussée et les places publiques, ce qui ne met en danger ni les institutions ni les personnes. A tout à l'heure chers amis veilleurs !"
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Comment interpréter la posture russe sur le conflit syrien ?
Comment comprendre la posture de Moscou sur la question syrienne notamment au travers des intérêts en jeu ?
D’abord il existe un élément diplomatique élémentaire qui réside dans la fidélité à ses alliés. Lorsque l’on possède un partenaire sur la scène internationale, il n’est pas question de le laisser tomber et la Syrie a été un partenaire de longue date de l’Union Soviétique puis de la Russie. Moscou apporte donc son soutien à un vieil allié, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il défende mordicus le régime de Bachar Al-Assad. A ce titre, il est nécessaire de faire la différence entre la Syrie et Bachar Al-Assad, cette nuance est primordiale dans l’analyse.
Ensuite, et contrairement à ce qui a été avancé à de multiples reprises, la base navale de Tartous ne constitue absolument pas un intérêt stratégique pour la marine russe puisque il s’agit d’une base navale modeste, ne pouvant accueillir de grands bateaux, et qui a toujours servi à ne faire que de l’entretien léger pour les navires ou du ravitaillement. Ce n’est donc pas un élément décisionnel.
Concernant cette fois les contrats d’armement, ceux-ci n’ont pas d’influence sur la posture russe. La Syrie n’est pas le plus gros client de la Russie en la matière. De surcroît, il s’agit d’un Etat à peine solvable et qui va l’être encore moins dans les années à venir. Ainsi, lorsque certains avancent que la disparition de l’Etat syrien engendrerait la perte de milliards de dollars pour l’industrie de défense russe, c’est totalement faux. Bien au contraire même, puisque la disparition de l’Etat syrien pourrait être interprétée, en Iran, en Irak ou en Libye, de telle sorte que justement il soit nécessaire de se protéger contre une intervention occidentale, et ce, au travers de l’acquisition de la dernière génération de matériel russe.
Quoiqu’il en soit, les véritables intérêts sont de deux ordres.
D’une part, un intérêt de sécurité. Ce dernier est simple : la distance entre la Syrie et le Caucase russe est environ égale à celle entre Paris et Nice, c’est-à-dire un saut de puce. Si demain la Syrie bascule vers un Etat dominé par des fondamentalistes musulmans avec des milliers de combattants d’Al-Qaïda sur place, il sera alors possible d’assister à une migration de ces miliciens vers le Caucase afin d’y relancer les combats avec ce qu’il reste des mouvements terroristes tchétchènes et ce, à quelques mois des JO de Sotchi. Il est donc hors de question de laisser un foyer d’agitation wahhabite se développer en Syrie à un millier de kilomètres de Sotchi à vol d’oiseau.
D’autre part, un intérêt stratégique. Les Américains développent une politique au Moyen-Orient qui s’appuie sur un axe sunnite autour de régimes fondamentalistes musulmans qui sont le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Cet axe sunnite cherche à imposer sa volonté dans la région, notamment en Syrie. Les Russes, quant à eux, tentent de défendre leurs intérêts au Moyen-Orient en s‘appuyant sur un axe chiite (au sens large) qui regroupe l’Iran, l’Irak et les Alaouites de Syrie. Ayant de tout temps été martyrisés par les Sunnites, les Chiites n’ont aucun intérêt à voir cet axe sunnite imposer sa domination au Moyen-Orient avec l’aide américaine. Ils recherchent donc l’appui de la Russie qui recherche le leur. Si Bachar al-Assad tombe, il y aura alors perte d’un premier allié dans la région et l’étape suivante pourrait être la chute de l’Iran. Et si on imagine que s’installe en Iran un nouveau gouvernement, éventuellement pro-occidental, perspective peu probable mais qu’il ne faut pas exclure à long terme, alors cela signifierait que tout le pétrole et le gaz d’Asie centrale, au lieu de transiter par le territoire russe ou de ravitailler la Chine, pourrait transiter via le territoire iranien en direction du littoral de l’Océan indien et de Bandar Abbas, ce qui priverait la Russie d’une bonne partie de sa manne pétrolière et gazière, tout en permettant, accessoirement, de détourner une partie des ressources qui sont destinées à la Chine.
Nous sommes donc, dans cette affaire, sur un échiquier extrêmement compliqué. Il y a des priorités à court terme, de nature sécuritaire et des enjeux stratégiques et économiques à long terme.
La Russie a mis en garde les Occidentaux contre toute intervention militaire sous peine de s’exposer à des conséquences extrêmement graves. Est-il possible d’envisager une réponse armée de la part des Russes ? Quelles mesures de rétorsion pourraient adopter Moscou ?
Sur le registre militaire, les Russes n’ont pas pris le risque, à l’époque de l’URSS, de rentrer en affrontement direct avec les Américains lors de la crise de Cuba. La confrontation directe entre les deux grandes puissances a toujours été évitée. Or la Russie n’a plus les mêmes moyens militaires qu’au temps de l’URSS, elle ne va donc certainement pas s’embarquer dans une aventure militaire vis-à-vis des USA ou des Occidentaux. En revanche, à partir du moment où les Occidentaux vont agir au mépris du droit international, Moscou n’est plus tenu non plus à aucun engagement vis-à-vis de ce dernier.
Concernant les mesures de rétorsion, il est donc envisageable, une fois que les frappes, théoriquement limitées, seront terminées, que les Russes concluent avec la Syrie une nouvelle série de contrats d’armement et que ceux-ci portent sur du matériel beaucoup plus performant. Il est possible d’imaginer que les S300 qui devaient être livrés le soient, voire, pourquoi pas, que les Russes livrent, à crédit, leur dernière génération de missiles, les S400. Ils pourraient accroître encore leur aide militaire au régime syrien.
Une riposte qui pourrait être cinglante pourrait aussi consister à mettre l’Iran à l’abri de toute frappe aérienne. Téhéran aussi voulait acheter des S-300 et se trouve en litige avec Moscou qui, pour complaire aux Occidentaux, a annulé la vente. Dans la mesure où les concessions russes à Washington et à ses alliés, de toute évidence, n’empêchent pas la Maison Blanche de mener dans la région une politique de force au mépris du droit, pourquoi la Russie hésiterait-elle encore à armer Téhéran ?
Ce qui n’est pas à exclure c’est que cette intervention occidentale en Syrie soit la meilleure chose qui puisse arriver pour l’industrie de défense russe : celle-ci dispose de ce qui se fait de mieux en matière de défense anti-aérienne. Les frappes occidentales pourraient être un puissant ressort pour susciter de nouvelles ventes en Syrie et en Iran, voire en Libye et en Irak.
Quelles seraient les conséquences d’une intervention en Syrie sur les négociations sur le désarmement avec les Etats-Unis ?
Il n’est pas impossible que les Russes décident de se retirer de toutes les négociations sur la limitation des armes nucléaires (négociations avec les Etats-Unis sur le nombre de vecteurs et de têtes nucléaires) et déclarent que le traité New Start est nul et non avenu, comme il est possible qu’ils cessent toute discussion sur le programme de bouclier antimissile américain en Europe. Ils pourraient aussi accélérer l’élaboration d’une nouvelle génération de missiles balistiques intercontinentaux en cours de développement. Les efforts de Barack Obama en faveur d’un monde dénucléarisé seraient donc annihilés. De surcroît il convient de rappeler que le Conseil européen se réunira en décembre 2013 sur le thème de la sécurité en Europe. Si les Russes, à ce moment-là, ont rompu toutes les discussions, ce sommet sera vidé de son sens… La Russie dispose donc d’un nombre non négligeable de moyens de rétorsion diplomatico-militaires.
Philippe MIGAULT (directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la Russie)
Source de l’entretien : IRIS
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Les news du front: La Syrie est en train de gagner la guerre (vidéo de PressTV)
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Manifestation contre la guerre en Syrie le 3 septembre au Trocadéro
"Parce que la guerre est un fléau dont on ne peut maîtriser les conséquences et la durée, une opération militaire de grande envergure aujourd’hui en Syrie n’est pas une solution acceptable.
Des dizaines de milliers de civils seront aussitôt pris pour cible, déplacés, massacrés au prétexte d’exporter la démocratie.
Depuis plusieurs mois, un conflit dramatique ne cesse de faire couler le sang en Syrie. Cette situation ne peut, et ne doit, nous laisser indifférent.
Toutefois, l’éventualité d’une intervention armée de la France, simplement alignée sur les positions anglo-saxones, comporte plusieurs obstacles importants :
- Nul ne peut prévoir les conséquences d’une telle intervention, tant sur la population syrienne que sur la région. La tension est extrêmement vive et des pays tels qu’Israël, le Liban et l’Irak peuvent très rapidement, et d’une manière qui échapperait à tous, basculer dans de nouvelles violences. Le sang coulera donc et bien au-delà même des cibles visées par les pays occidentaux.
- Si tant est que cette intervention réussisse à renverser le régime, , il n’en demeure pas moins qu’aucune solution de remplacement n’est aujourd’hui pertinente. Le plan actuel consiste simplement à remettre le pouvoir à une coalition hétéroclite de groupes islamistes radicaux qui se battent déjà entre eux : quel en sera l’avantage décisif pour la population syrienne ?
- La France est souveraine et ne doit pas s’aligner systématiquement sur les USA ou le Qatar. Elle n’a pas vocation à participer à un embrasement des Proche et Moyen Orient. Nous y avons une histoire, des devoirs ainsi que des pays alliés et amis. Nous ne pouvons accepter de participer à ce massacre annoncé, tant d’un point de vue diplomatique que dans un souci d’humanité avec ces populations amies.
- Enfin, il parait acquis que le régime syrien doit être remplacé par un véritable gouvernement démocratique et non pas par une dictature des frères musulmans qui eux ne protégeront pas l’équilibre entre les différentes communautés présentes en Syrie. Un changement de pouvoir risquerait de mettre directement en péril ces personnes. Là encore, la tradition française et notre devoir d’humanité nous oblige à une reconnaissance de l’ensemble des équilibres en présence au Moyen Orient.
Pour toutes ces raisons, nous signataires de cet appel invitons à un grand rassemblement ce mardi 3 septembre à 19h place du Trocadéro."
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Israël cherche à mettre en opposition Arabes chrétiens et musulmans, par Jonathan Cook
IRIB-Israël prend le risque de garantir que sa thèse du choc des civilisations devienne une prophétie qui s’accomplit d’elle-même.
La Terre sainte peut être le berceau du judaïsme, du christianisme et de l’islam – les trois religions abrahamiques qui ont beaucoup en commun – mais Israël a fait le choix de s’inspirer d’une convention qui imagine la région en termes de choc des civilisations.
Theodor Herzl, père de l’idéologie nationale d’Israël, le sionisme, affirmait qu’un État juif devait agir comme « un rempart de l’Europe contre l’Asie, un avant-poste de la civilisation comme une opposition à la barbarie ». Dans cette optique, Israël se trouve sur la ligne de faille entre l’Occident judéo-chrétien et les hordes barbares de l’Orient islamique.
L’idée d’une confrontation a joué bien évidemment dans les guerres répétées d’Israël contre ses voisins arabes, son comportement menaçant envers l’Iran, et son occupation interminable du territoire palestinien – fortement subventionnée directement et indirectement par les États-Unis et l’Europe.
Mais Israël a voulu aussi exploiter ce modèle à l’intérieur même de son propre territoire, parmi ses citoyens. C’est en ces termes que des décennies de discrimination institutionnelle et méthodique, et de répressions intérieures de ses un million et demi de Palestiniens, qui ont la citoyenneté, ont été justifiées à la majorité juive.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’annonce faite ce mois-ci par le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanhayu, de ce qui est appelé traîtreusement un « forum » entre le gouvernement et les Palestiniens chrétiens d’Israël.
Son objectif, troublant, est de mettre fin à l’exemption de servir dans l’armée dont bénéficient les chrétiens en Israël.
Sur un plan pratique, Mr Netanyahu espère que les chrétiens pourront aider à renforcer l’occupation illégale israélienne de leurs familles en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza. Mais cette initiative n’a pas de rapport en vérité avec le gonflement des rangs de l’armée.
Les chrétiens et les musulmans sont exclus du service militaire en Israël. Individuellement, ils peuvent demander une dérogation à cette exclusion et tous les ans, ils sont quelques-uns à le faire : environ deux dizaines chez les Palestiniens chrétiens, et quelques musulmans, pour la plupart de la communauté bédouine.
Quand des chrétiens servent dans l’armée, ils rejoignent la minuscule communauté druze qui est incorporée depuis les années cinquante. Ne resteront exclus après que les musulmans, la plus grande partie des citoyens palestiniens.
Le rôle des Druzes est illustratif. De servir dans l’armée depuis décennies a montré peu d’avantages, même si Israël les traite comme un groupe national séparé des autres citoyens palestiniens. Ils ont même leur propre système scolaire pour leur inculquer la conviction que Druzes et juifs sont des alliés historiques.
Par leur souci de prouver leur loyauté envers l’État, les Druzes sont très craints dans les territoires occupés, où ils sont jugés encore plus violents que les autres soldats juifs.
Si Mr Netanyahu réussit, il aura réalisé une tâche importante, en renversant l’engagement des chrétiens et musulmans en Israël pour une unité à long terme. Les deux communautés ont instauré des institutions politiques et des partis laïcs qui transcendent les divisions sectaires.
Ces dernières années, leur identité en tant que Palestiniens s’est trouvée renforcée, notamment parce qu’Israël a défini le cœur de l’identité israélienne en termes d’appartenance au peuple juif.
Mr Netanyahu préfèrerait revenir aux années cinquante, quand la population native était connue simplement sous le nom de « minorités », et pouvait être cataloguée comme des groupes sectaires. Le but était d’exploiter ces différences pour que toutes les parties restent faibles, isolées et, idéalement, à se confronter entre elles.
Aujourd’hui, Mr Netanyahu voit l’occasion de se servir du service militaire comme d’un moyen pour mettre en œuvre la politique du diviser pour mieux régner.
L’idée couvait depuis des décennies, mais elle était irréalisable parce qu’Israël ne parvenait pas à trouver, comme il l’avait fait avec les Druzes, un leader religieux chrétien voulant bien coopérer. Aujourd’hui il l’a, en la personne d’un haut dignitaire religieux de Nazareth, Jibril Nadaf.
Mr Nadaf a donné l’an dernier sa bénédiction pour une conférence organisée par le ministère de la Défense visant à promouvoir le service militaire dans les mouvements scouts chrétiens. Les dirigeants de la communauté qui l’ont dénoncée ont été interrogés par les services de sécurité sur la suspicion d’incitation.
Israël claironne partout qu’il a réussi à tripler le nombre d’adolescents chrétiens incorporés au cours de l’année passée. Pourtant, ils sont toujours très peu nombreux.
Israël a cherché à profiter de ce moment pour attirer l’attention des chrétiens sur les soi-disant dangers posés par le Printemps arabe. Les dirigeants israéliens prétendent que la montée en puissance des mouvements islamiques est un avertissement qui montre la nécessité pour les chrétiens de la région à s’allier avec l’État juif.
Mr Nadaf s’exprime aujourd’hui dans des termes similaires. Il a récemment déclaré : « Notre objectif est de protéger la Terre sainte et l’État d’Israël ». Seuls les chrétiens qui aident Israël, a-t-il ajouté, « suivent la voie du christianisme ».
Les empreintes digitales d’Israël ne sont pas difficiles à repérer sur ces évolutions. Le mois dernier, un nouveau parti politique s’est formé à Nazareth avec une étiquette commune aux chrétiens et aux juifs, et soutenant la conscription pour les chrétiens. Son fondateur est le frère du conseiller du ministère de la Défense pour les questions chrétiennes, Ehab Shilyan.
Cette ingérence dangereuse dans les relations délicates entre chrétiens et musulmans en Israël pourrait facilement conduire à la violence et au bain de sang. Mais cela ne préoccupe probablement pas Israël alors que les avantages sont multiples.
Les chrétiens palestiniens ont été des éléments clés dans le combat pour l’égalité des droits en Israël, un combat qui a profondément embarrassé Israël car il menaçait de mettre en évidence l’inégalité structurelle que requiert un État juif.
Israël préfèrerait affaiblir ce type de politiques laïques palestiniennes intérieures, laissant le champ libre aux extrémistes islamiques.
Les chrétiens en Israël ont également été d’ardents défenseurs des campagnes internationales contre Israël, utilisant leurs liens pour soutenir le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions dans la création à l’étranger de groupes dans des Églises – ce qu’Israël appelle la « délégitimation ».
Repositionner les chrétiens palestiniens du côté d’Israël damerait le pion à cette campagne.
Mais peut-être plus important encore, Israël préfèrerait que les chrétiens rejettent la variante palestinienne de la théologie de libération, et adoptent le sionisme chrétiens qui dominent aux États-Unis, premier promoteur d’Israël.
Les sionistes chrétiens croient que les juifs et les chrétiens se dirigent vers une confrontation apocalyptique avec l’Islam.
Tout cela est conçu pour parquer la population musulmane d’Israël dans un coin, inventant un récit beaucoup plus aseptisé pour un Israël où juifs et chrétiens sont des frères dans la garde des remparts. Mais plus probablement, Israël prend le risque de garantir que sa thèse du choc des civilisations devienne une prophétie qui s’accomplit d’elle-même.Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby, religion 0 commentaire