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culture et histoire - Page 1158

  • Le totalitarisme inversé

    Source : Sheldon Wolin, The Nation

    Ex: http://www.les-crises.fr

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

    1216485882.jpgLa guerre d’Irak a tellement accaparé l’attention du public que le changement de régime en train de s’accomplir chez nous est resté dans l’ombre. On a peut-être envahi l’Irak pour y apporter la démocratie et renverser un régime totalitaire, mais, ce faisant, notre propre système est peut-être en train de se rapprocher de ce dernier et de contribuer à affaiblir le premier. Le changement s’est fait connaître par la soudaine popularité de deux expressions politiques autrefois très rarement appliquées au système politique américain. « Empire » et « superpuissance » suggèrent tous les deux qu’un nouveau système de pouvoir, intense et s’étendant au loin, a pris naissance et que les anciens termes ont été supplantés. « Empire » et « superpuissance » symbolisent précisément la projection de la puissance américaine à l’étranger, mais, pour cette raison, ces deux termes en obscurcissent les conséquences domestiques.

    Imaginez comme cela paraîtrait étrange de devoir parler de “la Constitution de l’Empire américain” ou de “démocratie de superpuissance”. Des termes qui sonnent faux parce que “Constitution” signifie limitations imposées au pouvoir, tandis que “démocratie” s’applique à la participation active des citoyens à leur gouvernement et à l’attention que le gouvernement porte à ses citoyens. Les mots “empire” et “superpuissance” quant à eux sont synonymes de dépassement des limites et de réduction de la citoyenneté à une importance minuscule.

    Le pouvoir croissant de l’état et celui, déclinant, des institutions censées le contrôler était en gestation depuis quelque temps. Le système des partis en donne un exemple notoire. Les Républicains se sont imposés comme le phénomène unique dans l’Histoire des États-Unis d’un parti ardemment dogmatique, fanatique, impitoyable, antidémocratique et se targuant d’incarner la quasi-majorité. A mesure que les Républicains se sont faits de plus en plus intolérants idéologiquement parlant, les Démocrates ont abandonné le terrain de la gauche et leur base électorale réformiste pour se jeter dans le centrisme et faire discrètement connaître la fin de l’idéologie par une note en bas de page. En cessant de constituer un véritable parti d’opposition, les Démocrates ont aplani le terrain pour l’accès au pouvoir d’un parti plus qu’impatient de l’utiliser pour promouvoir l’empire à l’étranger et le pouvoir du milieu des affaires chez nous. Gardons à l’esprit qu’un parti impitoyable, guidé par une idéologie et possédant une base électorale massive fut un élément-clé dans tout ce que le vingtième siècle a pu connaître de partis aspirant au pouvoir absolu.

    Les institutions représentatives ne représentent plus les électeurs. Au contraire, elles ont été court-circuitées, progressivement perverties par un système institutionnalisé de corruption qui les rend réceptives aux exigences de groupes d’intérêt puissants composés de sociétés multinationales et des Américains les plus riches. Les institutions judiciaires, quant à elles, lorsqu’elles ne fonctionnent pas encore totalement comme le bras armé des puissances privées, sont en permanence à genoux devant les exigences de la sécurité nationale. Les élections sont devenues des non-évènements largement subventionnés, attirant au mieux une petite moitié du corps électoral, dont l’information sur les affaires nationales et mondiales est soigneusement filtrée par les médias appartenant aux firmes privées. Les citoyens sont plongés dans un état de nervosité permanente par le discours médiatique sur la criminalité galopante et les réseaux terroristes, par les menaces à peine voilées du ministre de la justice, et par leur propre peur du chômage. Le point essentiel n’est pas seulement l’expansion du pouvoir du gouvernement, mais également l’inévitable discrédit jeté sur les limitations constitutionnelles et les processus institutionnels, discrédit qui décourage le corps des citoyens et les laisse dans un état d’apathie politique.

    Il ne fait aucun doute que d’aucuns rejetteront ces commentaires, les qualifiant d’alarmistes, mais je voudrais pousser plus loin et nommer le système politique qui émerge sous nos yeux de “totalitarisme inversé”. Par “inversé”, j’entends que si le système actuel et ses exécutants partagent avec le nazisme la même aspiration au pouvoir illimité et à l’expansionnisme agressif, leurs méthodes et leurs actes sont en miroir les uns des autres. Ainsi, dans la République de Weimar, avant que les nazis ne parviennent au pouvoir, les rues étaient sous la domination de bandes de voyous aux orientations politiques totalitaires, et ce qui pouvait subsister de démocratie était cantonné au gouvernement. Aux États-Unis, c’est dans les rues que la démocratie est la plus vivace – tandis que le véritable danger réside dans un gouvernement de moins en moins bridé.

    Autre exemple de l’inversion : sous le régime nazi, il ne faisait aucun doute que le monde des affaires était sous la coupe du régime. Aux États-Unis, au contraire, il est devenu évident au fil des dernières décennies que le pouvoir des grandes firmes est devenu si dominant dans la classe politique, et plus particulièrement au sein du parti Républicain, et si dominant dans l’influence qu’il exerce sur le politique, que l’on peut évoquer une inversion des rôles, un contraire exact de ce qu’ils étaient chez les nazis. Dans le même temps, c’est le pouvoir des entreprises, en tant que représentatif du capitalisme et de son pouvoir sans cesse en expansion grâce à l’intégration de la science et de la technologie dans sa structure même, qui produit cette poussée totalitaire qui, sous les nazis, était alimentée par des notions idéologiques telles que le Lebensraum.

    On rétorquera qu’il n’y a pas d’équivalent chez nous de ce que le régime nazi a pu instaurer en termes de torture, de camps de concentration et autres outils de terreur. Il nous faudrait toutefois nous rappeler que, pour l’essentiel, la terreur nazie ne s’appliquait pas à la population de façon générale ; il s’agissait plutôt d’instaurer un climat de terreur sourde – des rumeurs de torture – propre à faciliter la gestion et la manipulation des masses. Pour le dire carrément, il s’agissait pour les nazis d’avoir une société mobilisée, enthousiaste dans son soutien à un état sans fin de guerre, d’expansion et de sacrifices pour la nation.

    Tandis que le totalitarisme nazi travaillait à doter les masses d’un sens du pouvoir et d’une force collectifs, Kraft durch Freude (“la Force par la Joie”), le totalitarisme inversé met en avant un sentiment de faiblesse, d’une inutilité collective. Alors que les nazis désiraient une société mobilisée en permanence, qui ne se contenterait pas de s’abstenir de toute plainte, mais voterait “oui” avec enthousiasme lors des plébiscites récurrents, le totalitarisme inversé veut une société politiquement démobilisée, qui ne voterait quasiment plus du tout. Rappelez-vous les mots du président juste après les horribles évènements du 11 septembre : “unissez-vous, consommez, et prenez l’avion”, dit-il aux citoyens angoissés. Ayant assimilé le terrorisme à une “guerre”, il s’est dispensé de faire ce que des chefs d’États démocratiques ont coutume de faire en temps de guerre : mobiliser la population, la prévenir des sacrifices qui l’attendent, et appeler tous les citoyens à se joindre à “l’effort de guerre”.

    Au contraire, le totalitarisme inversé a ses propres moyens d’instaurer un climat de peur générale ; non seulement par des “alertes” soudaines, et des annonces récurrentes à propos de cellules terroristes découvertes, de l’arrestation de personnages de l’ombre, ou bien par le traitement extrêmement musclé, et largement diffusé, des étrangers, ou de l’île du Diable que constitue la base de Guantanamo Bay, ou bien encore de la fascination vis-à-vis des méthodes d’interrogatoire qui emploient la torture ou s’en approchent, mais également et surtout par une atmosphère de peur, encouragée par une économie corporative faite de nivelage, de retrait ou de réduction sans pitié des prestations sociales ou médicales ; un système corporatif qui, sans relâche, menace de privatiser la Sécurité Sociale et les modestes aides médicales existantes, plus particulièrement pour les pauvres. Avec de tels moyens pour instaurer l’incertitude et la dépendance, il en devient presque superflu pour le totalitarisme inversé d’user d’un système judiciaire hyper-punitif, s’appuyant sur la peine de mort et constamment en défaveur des plus pauvres.

    Ainsi les éléments se mettent en place : un corps législatif affaibli, un système judiciaire à la fois docile et répressif, un système de partis dans lequel l’un d’eux, qu’il soit majoritaire ou dans l’opposition, se met en quatre pour reconduire le système existant de façon à favoriser perpétuellement la classe dirigeante des riches, des hommes de réseaux et des corporations, et à laisser les plus pauvres des citoyens dans un sentiment d’impuissance et de désespérance politique, et, dans le même temps, de laisser les classes moyennes osciller entre la peur du chômage et le miroitement de revenus fantastiques une fois que l’économie se sera rétablie. Ce schéma directeur est appuyé par des médias toujours plus flagorneurs et toujours plus concentrés ; par l’imbrication des universités avec leurs partenaires privés ; par une machine de propagande institutionnalisée dans des think tanks subventionnés en abondance et par des fondations conservatrices ; par la collaboration toujours plus étroite entre la police locale et les agences de renseignement destinées à identifier les terroristes, les étrangers suspects et les dissidents internes.

    Ce qui est en jeu, alors, n’est rien de moins que la transformation d’une société raisonnablement libre en une variante des régimes extrémistes du siècle dernier. Dans de telles circonstances, les élections nationales de 2004 constituent une crise au sens premier du terme, un tournant. La question est : dans quel sens ?

    Source : Sheldon Wolin, The Nation, le 26/02/2012

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/05/20/le-totalitarisme-inverse.html

  • Camp Maxime Real del Sarte 2016 : « 10 axes de salut national »

    Le Camp Maxime Real del Sarte (CMRDS) et l’université d’été d’Action française se tiendront au château d’Ailly, à Parigny (42120) :

    • à proximité de Roanne (gare SNCF à 5 kilomètres),

    • Paris à 400 kilomètres,

    • Lyon à 80 kilomètres,

    • Marseille à 400 kilomètres.

    Du 21 au 28 août :

    Au programme : « 10 axes de salut national »

    CMRDS. Camp de formation pour étudiants, lycéens et jeunes travailleurs (quinze-trente ans). Tarif : 130 euros la semaine (100 euros pour les adhérents du CRAF).

    Le 27 août :

    Université d’Eté d’AF.

    « Et si la crise était liée à la nature régime ? »

    Tous les détail sur le site du camp CMRDS

    Bulletin d’inscription

    cmrds_2016.jpg

  • N’en déplaisent aux pieds palmés, le soleil se lève à l’est

    La 69e édition du Festival de Cannes, présidé par le cinéaste australien George Miller, « transforme l’or en plomb » relevait  Eric Neuhoff dans Le Figaro,  commentant un palmarès bien dans l’air (glauque) du temps. Pour épater le bourgeois progressiste, « le tapis rouge en a vu de toutes les couleurs. Il a même accueilli une anorexique qui vomissait l’œil de sa rivale. Dans la sélection, les scènes de sexe semblaient une figure imposée. La masturbation ne gâchait pas le décor. La nécrophilie eut ses adeptes. On constata au passage que la sodomie était déconseillée aux personnes d’un certain âge. C’est dire si les équipes de nettoyage ont intérêt à se munir de leur détergent le plus puissant… »  Le cinéaste d’extrême gauche Ken Koach a reçu sa seconde Palme d’or  pour  Moi, Daniel Blake,  narrant les difficultés d’un  chômeur souhaitant obtenir l’aide sociale. Comme à son habitude, à défaut d’attirer les catégories populaires dans les salles,  M. Loach a pourfendu lors de la remise de sa palme, le néo-libéralisme. Sans surprise non plus,  il a demandé à chacun de se mobiliser  contre  ce qu’il appelle  l’extrême droite…  pour laquelle ses salauds de pauvres ont le front de voter.

    Le Grand prix a été décerné délicat canadien Xavier Dolan,  baptisé « jeune prodige » comme il se doit, pour  Juste la fin du monde.  « Son huis clos familial survolté » explique  l’AFP, « est tiré d’une pièce de l’auteur français Jean-Luc Lagarce, mort du sida en 1995. Il est aussi doté d’un casting haut de gamme (sic), avec Gaspard Ulliel, Vincent Cassel et Marion Cotillard« .  « A 55 ans, la réalisatrice britannique Andrea Arnold a remporté le Prix de Jury pour  American Honey,  « une plongée dans l’Amérique profonde en compagnie d’une bande de jeunes déclassés qui parcourt le Midwest en bus pour vendre des abonnements à des magazines. Une étude sociologique qui se double d’une histoire d’amour. » Là aussi ça fait rêver…  Autre chouchou des Inrocks, Libé et Télérama,  Olivier Assayas a décroché le Prix de la mise en scène pour Personal Shopper,  et « la Franco-Marocaine Houda Benyamina a reçu la Caméra d’Or du premier film pour Divines,  « un film venu de banlieue parisienne et porté par des actrices. »   Mme Benyamina a ponctué « son discours de remerciements de putain, merde, et de youyous. Pour que les choses changent, il faut beaucoup de femmes décisionnaires, et dans les comités de sélection, a-t-elle plaidé, avant de lancer au délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, Edouard Waintrop, « t’as du clito ! » Et dire que Cannes ce fut aussi à une époque  une certaine idée du glamour, du raffinement, de cette élégance française que le monde entier nous enviait…

    C’est tout dire, même  France Culture s’est émue de ce palmarès, à commencer par la palme décernée à Ken Loach : « Cannes est un festival de cinéma, pas un meeting politique, et la forme que prend ce pamphlet doloriste est d’une faiblesse dans la narration, d’un didactisme dans le propos, d’une univocité dans la construction des personnages, d’une platitude dans la réalisation tels que la seule explication à cette si imméritée distinction suprême ne peut résider que dans un jury désuni qui, comme cela arrive (trop) souvent, se retrouve sur le plus petit dénominateur commun : l’humanisme confortable où tout le monde peut se retrouver (…). »  Mérité le Prix du jury accordé à Andrea Arnold ? Pas plus : un  « très fatigant et répétitif road trip d’adolescents aussi déclassés que survitaminés, filmé comme elle le peut par une caméra indécise et rythmé comme chez Dolan de moments musicaux censés emporter le spectateur. (…). » Rideau!

    Ces derniers jours,  la palme de l’inquiétude a été  décernée haut la main à l’oligarchie européiste constate Bruno Gollnisch. Il n’est point question ici du « danger Turc » mis en exergue à la une de l’Express. Une Turquie dont les menées et l’appétit  menaceraient l’UE  indique ce magazine, et dont  le  président, le  panislamiste  Recep Tayyip Erdogan, vient de consolider son pouvoir en chargeant hier un membre de sa garde rapprochée,   Binali Yildirim, de former un nouveau gouvernement.  Non, l’objet de toutes les craintes de la Caste au pouvoir,  c’est le  second tour de l’élection présidentielle en Autriche, les préoccupations du peuple autrichien qui votait hier n’étant pas réductibles  à celles de  Conchita Wurtz, , le chanteur à barbe vainqueur de l’Eurovision 2014,  sous les félicitations alors des instances bruxelloises.

    Les résultats définitifs seront connus cet après-midi, dans attente du dépouillement  des votes par correspondance. Le verdict dans  les urnes  donne le candidat de nos amis du FPÖ, Norbert Hofer, en tête  avec 51,9% des suffrages contre 48,1% pour son adversaire écologiste  Alexander van der Bellen. Soit sur les 73 % des 6 382 486 électeurs autrichiens qui ont voté dimanche (la participation est  en hausse de cinq points par rapport au premier tour), 144.006 voix d’avance pour M. Hofer.  885.437 électeurs (14% des électeurs inscrits)  ont utilisé le vote par correspondance hier, soit 14 % du total des électeurs.

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker,  a sonné le tocsin, s’inquiétant de ce nouveau signe d’émancipation des Européens,  de « voir la droite pure et dure et l’extrême droite » l’emporter.  Une frousse partagée en France par les états-majors de tous les partis du Système  et, indique Louis Hausalter, sur le site de  Marianne « par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault (qui) s’est dit « assez inquiet au Conseil des ministres de mercredi », tout comme « François Hollande (qui)  attend le verdict des urnes avec une certaine inquiétude. Il faut avoir l’œil sur le résultat autrichien. Si Hofer est élu, ça va être un choc, car ça va dédiaboliser l’extrême droite en Europe, redoute un conseiller du chef de l’Etat. Des Français pourraient se dire : après tout, si les Autrichiens l’ont fait, pourquoi pas nous ? « 

    http://gollnisch.com/2016/05/23/nen-deplaisent-aux-pieds-palmes-soleil-se-leve-a-lest/

  • Comprendre l’esprit de la Révolution | Par Pierre Hillard.

    La réédition du livre d’Emmanuel Malynski (1875-1938), La guerre occulte, aux Éditions Omnia Veritas, est véritablement une œuvre de salubrité publique.

    36b77c_ec5ba9bc7b7c481e871a2c8f2f71c3fe.jpgParu à l’origine en 1936, son auteur est un aristocrate polonais qui a travaillé en liaison avec Léon de Poncins. Sillonnant la planète, maîtrisant plusieurs langues, pilote d’avion de la première heure, le comte Malynski était doté d’une immense culture politique, historique, économique et religieuse. Un classicisme de la pensée allait de pair avec une finesse d’analyse lui permettant de saisir les causes profondes à l’origine des maux caractérisant les sociétés occidentales aux XIXème et XXème siècles. Son livre traite de différents sujets comme « Metternich, champion de la contre-Révolution », « Nationalisme et universalisme », « La Commune et la haine éternelle », « La guerre mondiale », « La révolution de mars 1917 », « Lénine » etc. Il ressort de ces différents chapitres que le fond de tous ces événements reposent sur une lutte titanesque opposant l’esprit du christianisme à celui de la contre-église d’esprit hébraïque sous l’égide de satan. Une véritable métaphysique de l’histoire est subtilement décortiquée et expliquée par Emmanuel Malynski. L’auteur de ces lignes peut dire qu’il a été subjugué par la finesse de l’analyse et la logique des explications. Cet aristocrate polonais nous fait comprendre véritablement ce qu’est l’esprit de la Révolution avec ses conséquences spirituelles et temporelles opposé à celui de la Révélation. La lecture de ce livre est absolument nécessaire pour tout catholique d’esprit (encore) traditionnel car il est l’antidote permettant de saisir la continuité de ce combat bimillénaire surtout à notre époque.

    Pierre Hillard
    3 avril 2016

    Billet intialement publié sur Médias-Presse-Infos.

    http://www.scriptoblog.com/

  • Livres & Actualité • Éric Zemmour: Les droits de l'homme ou la vie

    Comment notre religion des droits de l'homme favorise la conquête silencieuse de l'islam. Démonstration implacable d'un grand juriste. Et une remarquable recension d'Eric Zemmour [Le Figaro - 18.05]. Est-il vraiment utile de souligner sa proximité avec ce que l'école d'Action française a professé de tous temps, comme, d'ailleurs, les divers penseurs de la contre-révolution ?   LFAR

    330563190.jpgC'est le débat politique qui vient. Débat philosophique, idéologique, juridique. Débat existentiel. Débat qui revient. Dès 1980, Marcel Gauchet avait, le premier, annoncé que la conversion des démocraties occidentales à la politique des droits de l'homme les « conduirait à l'impuissance politique ». En 1989, Régis Debray avait brocardé « la doctrine des droits de l'homme, la dernière de nos religions civiles ». Mais la question a pris une tout autre ampleur. Il ne s'agit plus seulement de disserter doctement sur les limites désormais reconnues par tous d'une politique étrangère qui ne se soumettrait plus aux canons de la realpolitik. Il ne s'agit même plus de pointer les risques de désagrégation d'une citoyenneté républicaine minée par un individualisme démocratique revendicatif.

    Les Cassandre ont eu raison. Au-delà même de leurs craintes. Les droits de l'homme sont bien devenus notre seule religion civile, la seule identité à laquelle nos élites nous autorisent d'identifier la Nation. La religion des droits de l'homme est allée au bout de sa logique nihiliste. Mais l'enjeu est désormais encore plus vital. Dans ses décombres, et sous sa protection, on assiste impuissant à l'émergence, sur des parcelles de plus en plus nombreuses du territoire français, d'un nouvel ordre politico-juridique et d'un nouveau peuple dans le peuple, façonnés et unifiés par l'islam. Cette rencontre des droits de l'homme et de l'islam évoque celle du nitrate et de la glycérine. Elle est en train de faire exploser notre pays. Il fallait pour décrire cette collusion tragique à la fois un juriste et un théologien. Jean-Louis Harouel est notre homme. Agrégé de droit, professeur à Assas, et spécialiste de l'histoire des religions en général et du christianisme en particulier. Derrière un style parfois pesant d'universitaire, son scalpel est acéré. D'un côté, il nous démontre, après bien d'autres, que « c'est une erreur de considérer l'islam seulement comme une religion », car « l'islam est à la fois religion et régime politique ». L'islam est une loi implacable qui ne tolère aucune contestation : « La déclaration sur les droits de l'homme en Islam adoptée au Caire en 1990 interdit d'exprimer toute opinion en contradiction avec les principes de la charia ». De l'autre côté, il nous retrace la généalogie religieuse, idéologique et juridique de notre folle conversion aux droits de l'homme : « Les droits de l'homme sont la religion séculière qui a pris le relais de la religion séculière communiste… la promesse de perfection sociale ne réclame plus la suppression de toute propriété mais la négation de toute différence entre les humains. » Harouel est particulièrement passionnant lorsqu'il nous conte les origines chrétiennes de ces droits de l'homme. Reprenant la célèbre formule de l'écrivain anglais Chesterton, sur les « idées chrétiennes devenues folles », il la nuance et la corrige, en y voyant plutôt l'influence d'hérésies du christianisme, la gnose et le millénarisme : « le gnostique est un homme-Dieu au-dessus des lois et de la morale ordinaire du Décalogue… Le millénarisme annonce la promesse terrestre du royaume de Dieu alors que Jésus l'avait déplacé vers les cieux… La gnose et le millénarisme ont en commun le refus de considérer que le mal peut résider en l'homme. »

    On remarquera avec notre auteur que la gnose et le millénarisme étaient déjà aux sources du communisme et de ses pratiques totalitaires ; et que les militants de gauche, guéris du communisme, sont devenus les militants les plus fanatisés des droits de l'homme. Pendant un siècle et demi, les droits de l'homme n'étaient pas du droit, mais un ensemble de principes guidant l'action politique. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, et le traumatisme nazi, que la Convention européenne des droits de l'homme en 1950 instaura le « culte des droits de l'homme » et transforma les grands principes en droit positif et les juges en une « nouvelle prêtrise judiciaire ». Le professeur de droit Georges Lavau dira, sévère, que « les hauts magistrats se sont arrogé, en créant des règles nouvelles au nom des principes généraux du droit, une fonction de type prophétique ». Les droits de l'homme n'étaient plus les droits de l'homme : ils passaient de la défense des libertés pour protéger les individus d'un État trop puissant au principe de « non-discrimination » qui empêche l'État de protéger et défendre son peuple menacé d'éviction et de destruction sur son propre territoire.

    La boucle était bouclée. Celle qui tourne des droits de l'homme à l'islam. D'une religion à l'autre. D'un ordre totalitaire qui empiète sur la sphère privée (le principe de non-discrimination) à un ordre totalitaire qui nie la distinction entre sphère privée et sphère publique (l'islam). Les peuples européens sont coincés entre le marteau et l'enclume, menacés de mort: « Le millénarisme immigrationniste est de nature totalitaire… Il a remplacé le combat communiste pour la destruction des bourgeoisies par le combat pour la destruction des nations européennes. » L'analyse est implacable, le constat accablant, l'impasse totale. L'issue radicale. « Il est indispensable de discriminer… Soumettre l'islam à un statut dérogatoire pour le contraindre à se limiter à la sphère privée… S'inspirer du modèle discriminatoire suisse… La France ne peut espérer survivre qu'en rompant avec son culte de la non-discrimination. »

    Les droits de l'homme ou la vie. On connaît d'avance la réponse de nos élites politiques, intellectuelles, médiatiques, culturelles, artistiques, économiques : les droits de l'homme. Au nom des grands principes et des grands sentiments. Et aussi des petits calculs et petits intérêts. D'un amour de l'Autre jusqu'au mépris et la haine de soi. C'est la reprise de la célèbre formule de Robespierre: « que l'Empire périsse pourvu que les principes demeurent ». Sauf que l'Empire, c'est la France et les Français. Les deux camps vont dans l'avenir se conforter, s'insulter, s'affronter. Les droits-de-l'hommistes contre les populistes. Chacun flirtant avec sa propre caricature et ses certitudes. Chacun prétendra agir pour éviter « la guerre civile » qui vient. En vain. 

    Les droits de l'homme contre le peuple. Jean-Louis Harouel, Desclee de Brouwer, 140 p., 14 €

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Journées Chouannes 2016

    Chers habitués, chers nouveaux venus sur ce site et, de manière générale, chers nouveaux tout court.

    Chaque année se tiennent les « Journées Chouannes », aux premiers samedi et dimanche du mois de septembre. Journées conviviales qui rassemble ceux et celles qui tiennent à notre beau pays, elles sont aussi l’occasion de trouver d’excellents et rares livres qui vont vous aiguiller dans la pensée politique naturelle, le bon sens et faciliteront le recoupement d’information.

    Que veut dire ce mot « Chouannes » ? Il fait référence aux Chouans, combattants lors de la grande guerre de 1789, lorsque la France a connu le traumatisme du déracinement de la Révolution, l’abandon des principes fondateurs français, l’abandon des réalités spirituelles et naturelles qui la gouvernaient jusqu’alors. Par extension, le terme « chouan » désigne aujourd’hui qui veut et agit dans le combat contrerévolutionnaire.

    En plus de conférences, de tables rondes, de nombreux stands vous attendent ainsi que certains auteurs, prêts à dédicacer leurs ouvrages.

    Le samedi soir, ce sera un débat qui sera proposé cette année.

    Voici une partie des thèmes qui seront abordés pendant ces 48h intenses en curiosités intellectuelles. En bas de page, retrouvez le programme… Plus d’éléments par ici !!!

    http://www.lectures-francaises.info/2016/05/07/journees-chouannes-2016/