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culture et histoire - Page 1745

  • L’enseignement de la littérature impossible par Claude BOURRINET

     

    Lire Bayle et Voltaire n’a jamais empêché d’étêter les hommes. On sait combien de torrents de larmes le sinistre Robespierre humidifiait les pages de Jean-Jacques. Étudier La Chute en revanche ne dissuade pas forcément de militer pour la bonne cause. Les voies (les voix ?) de la littérature sont impénétrables, et si l’on désirait s’interroger sur la licéité de son enseignement, à défaut de sa validité, on serait bien en peine de répondre à une question aussi perverse, l’imagination des écrivains étant aussi fertile en suggestions tordues qu’en bons sentiments. Cherchez dans n’importe quel ouvrage, vous y trouverez sans doute autant à mépriser (éventuellement à haïr) qu’à aimer ou à respecter, et même peut-être davantage. Qui se soucierait de la qualité des existences de Monsieur de Rénal ou du pharmacien Homais, lesquels portent cependant en eux la forme de l’humaine condition ? La charité, si elle n’est grâce, a ses limites. De même Emma ne corrigera-t-elle sans doute jamais les jeunes lectrices des illusions tragi-comiques de l’amour romanesque, tandis que l’Iliade et Le Cid engendreront-ils toujours des aspirants à l’héroïsme guerrier, et le roman très schopenhauerien Une Vie plongera-t-il parfois les lecteurs dans des doutes pénibles, sans parler de Bouvard et Pécuchet

    Les bonnes intentions en matière éducative peuvent (mais ce n’est pas une fatalité) culbuter le bien-intentionné dans le ridicule. Apprendre à bien penser constitue le principe de la morale, affirme Pascal. Le moraliste janséniste, tout chrétien fût-il, n’avait garde de nous éviter la défiance non seulement par rapport aux grandeurs d’établissement, mais aussi aux naïves certitudes du cœur et de l’imagination, afin de nous précipiter, nous, confiants dans la force de notre raison, au travers du plus salvateur des soupçons. Ce qui, en un sens, légitime l’enseignement et l’usage de la rhétorique, laquelle apprend, pour qui sait entendre, à ne pas être dupe… ou à être un coquin.

    Si la littérature recherche, parallèlement à la philosophie et, d’une autre manière, avec la religion et l’art, la vérité de l’homme, ce n’est certes pas sur le plan où nos vertueux concepteurs de programmes veulent nous tenir. La ruine, la vérole et l’exil de Madame de Merteuil n’y pourront rien : toute œuvre de l’esprit vaut plus par les questions qu’elle pose que par les éventuelles, et souvent vaines, réponses qu’elle porte avec elle. Et l’on sait que bien souvent la mort est cette réponse.

    La véritable réflexion relative à l’enseignement de la littérature (du moins si l’on vise plus haut que l’obtention du baccalauréat, devenue une plaisanterie flaubertienne, et si l’on garde à l’esprit l’ambition d’aider humblement à former des hommes) consiste à s’interroger sur la légitimité, dans un cadre qui, en grande partie, la nie, d’une création de l’imagination humaine vouée dès sa naissance tout à la fois à l’exil et à la souffrance (une souffrance transférée, mais sans remède, les happy end étant d’une rareté probante). Quand bien même on lui assignerait une finalité heuristique (apprendre à penser, à sentir, à juger) et une fonction citoyenne (en confondant parfois le discours sur la liberté avec l’exercice de la liberté, laquelle n’est pas toujours conforme – sinon conformiste), il faut bien convenir qu’elle a du mal, pour tenir son rôle, à se mouler dans un costume aussi mal taillé pour elle qu’est l’École. Au fond, quel écrivain a écrit pour celle-ci ?

    Il est pitoyable au demeurant qu’on se rabatte sur ce corpus apparemment au-dessus de tout soupçon (à condition d’évacuer des fragments douteux, qui conduiraient immanquablement, aujourd’hui, à la correctionnelle) qu’est la littérature des Lumières, laquelle était aussi intolérante (de cette intolérance qui ne se sait pas, la pire de toutes) que celle qu’elle voulait détruire.

    Certaines déclarations présentent en effet le cours de littérature comme une séance de catéchisme (républicain).

    Je pense que c’est trahir, et la littérature, et, d’une certaine façon, l’École.

    Pour revenir à cet homme futur dont nous sommes les pédagogues, bien malin peut préciser quel il sera. Et d’ailleurs en savons-nous plus sur ce qu’il est maintenant, sur ce que sont ces adolescents dont on nous confie ce qui existe de plus précieux chez un être, la sensibilité et l’intelligence ? Qui mesurera l’écho, même lointain, provoqué au fond de sa mémoire affective, au tréfonds de son cœur, de tel texte, de tel vers, de telle situation dramatique mettant en prise un destin ? Le moins que l’on puisse affirmer est que nous n’en savons rien, et que, par analogie, nous ne pouvons sonder que notre propre expérience. Peut-être une page de Rabelais se pare-t-elle, confusément, d’un rais de lumière ? Peut-être un rythme mélodieux hante-t-il une oreille, même un peu sourde, et qu’au hasard de la vie on le rencontre dans un sonnet oublié de Du Bellay ? Peut-être la fidélité humblement orgueilleuse de la Princesse de Clèves resurgira-t-elle devant un choix crucial au détour de notre vie ? La nature humaine est opaque, complexe, parcourue de sources inavouées, secrètes, parfois merveilleuses. Elles sont bien surprenantes alors, ces injonctions programmatiques, savantes ou non, qui tombent comme du Sinaï, pareilles à un pédagologue. Il serait tellement simple, d’obéir à des commandements !

    Les œuvres sont des rencontres. Comme les êtres humains, la multitude de celles qui présentent un grand intérêt est innombrable, surtout dans notre littérature, dont nous pouvons, sans être chauvins, être fiers (je dis cela, qui est presque provocateur, car il est de bon ton de dénigrer la France, et qu’il faudrait parfois lui rendre justice). La liberté du choix doit être absolument sauvegardée, et laissée à la conscience, au goût et aux exigences du professeur. On n’enseigne bien que ce que l’on aime profondément. Et les questions posées à l’élève, on se les a déjà posées, et on se les pose encore et toujours. Plus qu’un problème méthodique, l’enseignement relève de l’éthique.

    Je n’ai pas dit de la morale, ou bien s’agit-il de cette morale supérieure, qui ennoblit, qu’évoquait Baudelaire méditant sur Edgar Poe.

    Les objectifs formels du programme, objets d’études, registres, genres etc. ne sont au fond que détails pour qui désire aller à l’essentiel. Il n’est certes pas gênant d’identifier le tragique, ou ce qu’entraîne la structure épistolaire d’un roman. L’essentiel est bien sûr la substantifique moelle, la vision qu’implique l’œuvre, le vertige du risque qu’inclut toute aventure humaine. C’est par là qu’on peut toucher les jeunes gens, même matraqués par l’abjecte société de consommation actuelle. Et surtout parce que cela.

     

    Claude Bourrinet http://www.europemaxima.com/?p=763

  • C’est à lire : « Jules l’imposteur » de François Brigneau

    jules-l-imposteur-francois-brigneau.jpgCi-dessous la recension,  avec de beaux passages, de Jules l’imposteur de François Brigneau, par le bulletin de l’Action familiale et scolaire[1]. Ouvrage que l’on peut se procurer ici. 180 p. 18 euros.

    « L’un des premiers gestes de François Hollande devenu chef de l’Etat fut de rendre hommage à Jules Ferry.
    Les éditions DMM, à très juste titre, ont profité de l’occasion pour rééditer le livre sur Jules Ferry de François Brigneau, intitulé Jules l’Imposteur [2].
    François Brigneau était particulièrement qualifié pour écrire ce livre, car sa famille a été cassée par le laïcisme introduit massivement dans les écoles par Jules Ferry et ses collègues. Il explique la chose dans les dernières pages du livre :

    J’ai compris assez tôt qu’il y avait deux hommes dans mon père. Ou, pour mieux dire, qu’il était la juxtaposition de deux hommes : un Breton traditionnel et d’héritage, un internationaliste libertaire fabriqué à l’École normale d’instituteurs. La manière dont il faisait son métier révélait cette dualité. (…)
    Déraciné à et par l’École Normale, arraché à la tradition et d’abord à la tradition catholique, coulé dans le moule laïque, mon père comme des milliers d’autres instituteurs aussi honnêtes, dévoués, droits et généreux et purs que lui, avaient mis au service des idées de désordre inculquées par les maîtres occultes de l’École Normale les remarquables techniques de l’ordre enseignant enseignées par les maîtres connus de l’École Normale. (…)

    J’ai essayé aussi de ne jamais oublier la tendresse, l’affection, le respect que j’eus pour mes parents et tout ce que je leur dois. Maintenant que ma mère s’en est allée, elle aussi sans prêtre dans une tombe sans croix, je voudrais ajouter que ce qui m’obsède, c’est moins l’échec de l’école que la cassure provoquée par le laïcisme dans une famille française. Je n’ai pas été baptisé et ne le suis pas. Je me suis marié civilement. Deux de mes enfants sur quatre ne sont pas baptisés. Même si, un jour, conduit par la réflexion de Charles Maurras et la foi de mes amis je retrouve l’Église traditionnelle de ma patrie et de mes ancêtres, jamais je ne ressentirai cette émotion, cette ferveur que donne seule l’enfance catholique. Jamais je ne serai le catholique que j’aurais aimé être, de nature et de sentiment, sans grands tourments d’esprit, dans la banalité des certitudes. C’est la grande victoire de Jules Ferry, l’imposteur.

    Voici un extrait du portrait de Jules Ferry que donne F. Brigneau :

    Jules Ferry (1832-1893). Né à Saint-Dié. Avocat, fils d’avocat. Franc-maçon, initié rue Cadet. Proud’hon disait : « Ferry : c’est un domestique de grande maison. » Et Drumont : « Il était l’exécuteur prédestiné des œuvres infâmes de l’Intérieur… Il est féroce contre tout ce qui est faible, et volontiers implacable contre tout ce qui est noble et généreux… C’est l’homme de la boue et du sang. » Ferry avait un objectif: organiser un univers sans roi et sans Dieu ». Il savait comment y parvenir par la République, à condition qu’elle durât. Pour la préserver d’un coup de force militaire, du retour des rois, et même d’un mouvement d’humeur du suffrage universel, Ferry fut très tôt convaincu qu’il fallait chasser les prêtres de l’école. « La République est perdue si l’État ne se débarrasse pas de l’Église, s’il ne désenténèbre pas les esprits du dogme » disait-il. Les prêtres continuant à former l’enfant, pesant par lui sur les familles qu’ils tenaient déjà par la femme, l’Ancienne France pouvait à tous moments ressurgir. (…) Ministre de l’instruction, ministre des cultes, premier ministre, en six ans (1879-1885), il réussit à chasser Dieu, le roi et le soldat de l’école et à l’y remplacer par une machine maçonnique à fabriquer des futurs électeurs républicains. Avant Waldeck-Rousseau et Emile Combes, Jules Ferry fut le grand stratège et l’exécutant implacable de cette guerre que la République mena (qu’elle mène encore) contre l’autel et le sabre. Et qu’elle gagna. Charles Maurras disait : Jules Ferry a été le malfaiteur intellectuel qui, sous des prétextes moralistes, a démoralisé et dénationalisé ce pays. L’histoire intellectuelle de l’Action française pourrait se définir : une réaction contre le ferrysme ! [3] »

    http://www.contre-info.com/cest-a-lire-%C2%AB-jules-limposteur-%C2%BB-de-francois-brigneau#more-22113

  • Programmes d’Histoire : « Au roman national a succédé le fantasme trans-national »

    Quelques extraits d’un article sur les nouveaux programmes d’histoire de Jean-Paul Brighelli, enseignant et essayiste.

    L’insistance sur les colonies (en quatrième, en troisième, et à nouveau en première) tient davantage de l’intoxication face aux «nouveaux publics», comme on dit quand on s’interdit de dire «enfants issus de l’immigration», que de l’intérêt bien compris du récit historique.

    La polémique enfle à nouveau. Les programmes d’histoire sont allégés en troisième et en terminale, et aussitôt les discours s’enflamment, les invectives volent. Et d’un aménagement somme toute mineur, divers polémistes tirent des conclusions radicales sur le projet global de décérébration de nos jeunes têtes blondes (ou brunes…). Les uns se font les propagandistes du tout-chronologique, les apologistes du «roman national», les autres s’arc-boutent sur une conception plus critique de l’enseignement de l’histoire. […]

    Le fait même que la polémique soit si vive signifie d’abord que l’histoire est en France un sujet sensible et qu’elle est en danger. Tout comme le manifeste laïque de Vincent Peillon : son existence même témoigne d’une menace. […]

    L’histoire telle qu’elle s’enseignait sous Lavisse, en pleine IIIe République triomphante, n’est plus celle de notre Ve République pourrissante.

     

    Un exemple – mais bien sûr, je ne le prends pas au hasard : l’enseignement de la colonisation (et de la décolonisation). Certitudes du colonisateur qui apporte la civilisation aux barbares en 1880-1930 ; émergence de la parole des colonisés après les années 1960 (2) et culpabilisation rampante des anciens colonisés. […] Bien sûr, il était intéressant d’expliquer les mécanismes de l’esclavage au XVIIIe siècle (actuel programme de quatrième). Mais pourquoi passer sous silence l’immense responsabilité des Arabes dans l’esclavagisme, qu’il s’agisse de fournir des Noirs aux navires européens ou de mettre en esclavage pour eux-mêmes des millions d’êtres humains, y compris, pour le seul XVIIIe siècle, des centaines de milliers d’Européens ? […]

    « L’histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré », disait avec pertinence Paul Valéry. Chacun, en fonction de ses intérêts idéologiques, s’annexe son enseignement, en se prétendant objectif. Au roman national a succédé le fantasme trans-national. Il est temps de bien former les enseignants et de leur faire confiance pour narrer une histoire qui nous a construits. […]

    Le Point

    http://histoire.fdesouche.com/3321-programmes-dhistoire-au-roman-national-a-succede-le-fantasme-trans-national#more-3321

  • Et si on brisait l’immobilisme ?

    Retrouvez cet article sur http://lorrainenationaliste.wordpress.com/2013/09/21/21092013-communique-et-si-on-brisait-limmobilisme/

    Libres propos de Pierre Petrus recueillis par la section Œuvre française Maurice Barrès.

    Ce n’est plus un fossé, mais un gigantesque gouffre idéologique qui sépare notre aspiration racialiste positive de la politique génocidaire et délirante, appliquée par un gouvernement jouant avec la survie de notre peuple avec un détachement inquiétant. Cette séparation idéologique brutale entraine des réactions qui le sont tout autant de la part d’un pouvoir qui veut notre mort, comme nous voulons résolument la sienne.

    Parallèlement, depuis quelques semaines, nos mouvements de cœur (l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes) ont subi une intensification des menaces qui pesaient sur eux selon le schéma classique : diabolisation, répression puis dissolution. Il n’est pas question ici de polémiquer sur les procédures en appel qui sont établies par les responsables de ces groupes – auquel j’apporte tout mon soutien – afin d’enrayer la machine à dissoudre les peuples qu’est la République française. Nul ne sait combien de temps encore vont durer ces contentieux et ma boule de cristal ne me permet pas d’évaluer avec plus de précision ces recours dont j’espère tout de même une heureuse issue.

    À moins que vous puissiez apporter une aide spécifique pour faciliter l’aboutissement favorable de ces recours, il est totalement inutile de spéculer éternellement sur l’évolution de cette affaire qui ne concerne que les personnes compétentes chargées de traiter ce problème. De la même manière, il est totalement improductif d’attendre sagement, dans un immobilisme complet, le dénouement à suivre sans entreprendre quoi que ce soit. Plusieurs semaines, voire plusieurs mois, peuvent encore s’écouler avant que la lourdeur singulière de la machine judiciaire n’arrive à son terme. D’où ma question : et si on brisait l’immobilisme ?

    Allons-nous mettre à profit ce temps qui nous est imparti pour offrir généreusement ces jours précieux à l’ennemi ? Ou allons-nous nous servir de cet échéancier pour préparer le terrain du mouvement à venir ? Qu’il s’agisse de notre mouvement originel ou d’un autre en devenir, l’ennemi ne va pas patienter tranquillement et arrêter ses méfaits le temps que la justice juive statue sur notre sort.

    Ceci est une réponse à un réflexe défensif que j’entends trop souvent dans la bouche d’une très infime minorité de mes camarades les plus jeunes. Avez-vous besoin d’une structure pour continuer le combat que nous menons ? Fort heureusement, non. Cette structure est un atout précieux que nous devons choyer, mais elle n’est en rien un composant indispensable dont l’absence nous priverait de toute décision. Si dans l’histoire on devait s’en tenir aux desiderata des tribunaux rabbiniques chargés de notre exécution avant d’accomplir chaque geste, nous serions déjà morts.

    La meilleure défense, c’est l’attaque

    Si certains se demandent quoi faire et vers qui se tourner pour continuer notre lutte, il leur suffit d’ouvrir leur fenêtre pour s’apercevoir que plusieurs millions de nos frères ne sont pas encore ouverts à notre idéal bienveillant. Comme dans l’armée, quand le chef s’absente temporairement, c’est vous le chef. Et la guerre ne s’arrêtera pas le temps que les gradés retrouvent leurs postes.

    « Que faire ? Vers qui faut-il se tourner ? » répètent les plus fébriles. Il faut se tourner vers ses voisins, ses amis, ses proches, ses camarades et même des inconnus pour solidifier l’avènement futur de notre ordre nouveau. Vous voulez être plus actif ? Alors, DEVENEZ plus actif. La solution que vous cherchez tant n’est pas aussi éloignée que vous le pensez. Elle est en vous et il vous suffit d’embrasser l’activisme limpide pour hâter le renouveau révolutionnaire.

    N’attendez pas toujours des autres qu’ils vous disent quoi faire et faites ce qui vous semble juste

    Brisez la spirale de l’attentisme, balayez la peur de l’échec, osez l’initiative et le dévouement, augmentez votre force mentale et votre niveau de conscience, multipliez les contacts virtuels et réels avec vos camarades, allez à la rencontre des militants et des sympathisants, stimulez votre entourage sur les questions essentielles, approfondissez votre érudition, nourrissez-vous de l’expérience de vos amis et de vos ennemis, augmentez votre capacité mobilisatrice, déployez vos outils de communication, dynamisez vos projets, etc. Il n’y a aucune raison d’attendre quoi que ce soit. Les tâches ne manquent pas et notre liste d’options est si fournie qu’en comparaison elle en ferait pâlir de jalousie la très clairsemée liste de Schindler.

    Et si par bonheur les structures que nous chérissons obtiennent les réhabilitations qu’elles méritent, nous serions bien heureux de pouvoir leur offrir les fruits de notre travail afin qu’ils nous épaulent dans notre noble quête. Notre but est proche, et plus nous avançons, plus nos ennemis tentent de nous convaincre du contraire. Quelques âmes de bonne volonté supplémentaires offrant leur implication et leur sueur finiront par terrasser les petits clowns décadents qui croupissent apeurés du haut de leur fragile tour d’ivoire. Ils ont raison de nourrir cette peur, car rien ne peut arrêter une poignée d’hommes déterminés et forgés par la vérité. Rien ne pourra arrêter la masse de soldats politiques éclairés et combattifs que nous développons. Technocrates débiles et imprudents, tremblez, car nous arrivons…

    En avant la victoire !

    Pierre Petrus http://pierrepetrus.wordpress.com/2013/09/21/et-si-on-brisait-limmobilisme/

  • Les Veilleurs

    "A côté des grands courants de ce monde, il existe encore des hommes ancrés dans les "terres immobiles". Ce sont généralement des inconnus qui se tiennent à l'écart de tous les carrefours de la notoriété et de la culture moderne. Ils gardent les lignes de crêtes et n'appartiennent pas à ce monde. Bien que dispersés sur la terre, s'ignorant souvent les uns les autres, ils sont invisiblement unis et forment une "chaîne" incassable dans l'esprit traditionnel. Ce noyau n'agit pas ; sa fonction correspond au symbolisme du "feu éternel". Grâce à ses hommes, la Tradition perdure malgré tout, la flamme brûle secrètement, quelque chose rattache encore le monde au supramonde. Ce sont "les Veilleurs"."

    Julius Evola http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EFZluApkypShtUqRjZ.shtml

  • Guerre de Sécession, le tabou racial tombe

    Alors que débutent aux États-Unis quatre années de commémorations des combats et événements liés à la guerre de Sécession, un débat surprenant prend de l’ampleur : celui du rôle joué par les Noirs dans les troupes confédérées.

    Tout a commencé à l’automne 2010. Le musée de la Confédération de Richmond, qui vendait dans sa boutique de souvenirs des soldats de plomb sudistes de race noire a du les retirer de la vente. Son directeur, John Coski en a expliqué clairement la raison : la présence de ces figurines dans son musée avait été la cause de très nombreuses pressions et menaces exercées tant à son encontre qu’à celle de son personnel. Quelques semaines plus tard, c’est un nouveau manuel scolaire proposé dans quelques écoles de Virginie qui soulevait la ire des tenants du politiquement correct et une vive campagne d’intimidation visait son éditeur pour qu’il mette un terme à la diffusion de l’ouvrage. Quel était donc le crime de Joy Masoff, son auteur ? Elle avait osé écrire que plusieurs milliers de soldats noirs avaient endossé l’uniforme gris.

    Et ce n’est pas tout ! Ces dernières semaines, la mairie de la petite commune de Monroe, en Caroline du Nord, a interdit à une association de défense du patrimoine historique sudiste d’ériger un monument commémoratif. Était-ce au motif que celui-ci risquait de troubler la paix raciale de la ville ? Pas le moins du monde… En effet, la stèle ne que devait témoigner du décès, dans les rangs des confédérés, de dix soldats noirs natifs de Monroe !

    De nombreux exemples tout aussi surprenants pourraient être encore cités. Ils témoignent que la guerre de Sécession n’est plus analysée en termes historiques mais en termes idéologiques voire quasi-religieux. La « vérité révélée », qu’il n’est pas possible de discuter, est simple : les armées de l’Union composées de philanthropes démocrates ont menée contre les Sudistes, une juste guerre qui avait pour unique but de libérer des esclaves martyrisés par des maîtres racistes et bigots.

    Or, une des conséquence du mouvement du Black Power des années 1970 a été la création dans les Universités américaines de nombreuses chaires d’études afro-américaine, dont certains titulaires se sont livrés récemment à des études poussées sur le comportement des Noirs du Sud, qu’ils soient esclaves ou libres.

    Ce qu’ils nous disent est passionnant et met à mal bien des schémas.

    Ainsi, John David Smith, enseignant à l’Université de Nord-Caroline et de Charlotte remarque : « Les causes de la guerre civile ne furent pas, comme on le croit maintenant, l’esclavage et le suprématisme blanc, mais le non-respect par l’État fédéral du droit des États fédérés. » Earl Ijames, conservateur du musée de Raleigh, où il est en charge des collections d’histoire locale et afro-américaines, quant à lui, bien qu’il soit Noir, relève qu’il est stupide d’affirmer qu’aucun afro-américain ne s’est opposé aux armées de l’Union et il affirme que « du fait d’un rapport particulier entre le sol et ses habitants, le patriotisme sudiste s’était développé y compris chez les esclaves des plantations ». Un autre historien Noir, Roland Young, déclare ne pas être surpris par tout cela. Il explique que « la plupart des Noirs du Sud, sinon tous, ont soutenu leur nation. En faisant cela, ils ont montré qu’il était possible de séparer le refus de l’esclave et l’amour de sa patrie. »

    Ed Smith, un universitaire qui a beaucoup travaillé sur le sujet, estime pour sa part qu’il est impossible de juger avec des yeux contemporains de la réalité de la société sudiste de la première moitié du XIXème siècle et de la complexité des liens qui y unissaient les Blancs et les Noirs et qui les rendaient solidaires face aux envahisseurs du Nord.

    Cela étant, la négation de la participation de troupes noires aux armées du Sud n’est pas récente. L’historien Ed Bearrs, la date des années 1910. Quant à Erwin Jordan, un autre universitaire spécialisé sur ce sujet, il affirme que la réécriture de l’histoire a commencée dès la défaite des Confédérés et il relate « Durant mes recherches, j’ai découvert de nombreux listings de prisonniers Noirs rédigés par des officiers nordistes. On se rend compte que ces afro-américain ont déclaré qu’ils étaient des soldats de la Confédération et que dans un second temps, ces mentions ont été biffées et qu’un scripte les a remplacées par serviteur, domestique, etc. »

    En réalité, il y eu environ 65.000 noirs qui servirent dans les rangs des Confédérés et 13.000 d’entre eux participèrent à un ou plusieurs combats. Les unités bi-raciales étaient fréquentes et ce n’est qu’à la fin de la guerre que furent organisés des régiments monochromes. L’historien Ervin Jordan remarque d’ailleurs que si le Sud avait gagné la guerre, il aurait alors disposé de la plus importante armée de couleur du monde et que cela aurait sans aucun doute totalement changé l’avenir des États-Unis en n’y permettant pas l’apparition de la ségrégation et du racisme contemporain.

    Ce racisme fut d’ailleurs totalement absent des rangs des anciens combattants sudistes, comme en témoignent deux exemples. En 1913, lors de la célébration du 50ème anniversaire de la bataille de Gettysburg, un rassemblement d’anciens combattants de l’Union et de la Confédération fut organisé. Les initiateurs - nordistes – de la cérémonie avaient prévu des tentes pour les soldats noirs de l’Union mais avaient omis d’en dresser pour ceux du Sud. Or de nombreux confédérés de race noire se présentèrent sur les lieux et partagèrent les tentes de leurs frères de combats blancs, alors que les nordistes, de leur côté, pratiquaient dans leur campement la ségrégation raciale… De même, en 1914, quand un monument en l’honneur des soldats sudistes tombés au combat fut élevé dans le cimetière militaire national d’Arlington, son sculpteur prit soin d’y représenter plusieurs soldats noirs confédérés mêlés à leur camarades blancs.

    C’était, il y a presque cent ans, à une époque où la police de la pensée n’existait pas ou presque. Maintenant on nous impose ce que nous devons penser, même si cela est contraire à la simple vérité historique.

    Les soldats noirs du Sud mieux traités que ceux du Nord !

    Les soldats noirs de la Confédération recevait exactement la même solde que les soldats blancs, soit 11 dollars mensuels.

    Dans les troupes de l’Union, un soldat afro-américain gagnait 10 dollars par mois, une retenue de 3 dollars était effectuée pour payer son uniforme et son équipement ce qui fait qu’au final il ne touchait de 7 dollars. Les soldats nordistes de souche européenne recevaient quant à eux 13 dollars chaque mois et aucune retenue n’était effectuée sur leur solde.

    De plus, des spécialistes noirs étaient rémunérés à grand frais par l’armée du Sud et ils gagnaient parfois un salaire supérieur à la solde d’un officier sudiste.  

    Christian Bouchet http://www.voxnr.com/

  • Péguy parmi nous par Pierre LE VIGAN

    Il y a cent ans, Péguy publiait Le mystère de la Charité de Jeanne d’Arc, pièce de théâtre qui est toute entière le mystère de la prière de Péguy. Il publiait aussi, cette même année 1911, Le Porche du mystère de la deuxième Vertu (« Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. » Cette « petite fille espérance. Immortelle » que chantera cet autre poète qu’était Brasillach). L’occasion de revenir sur Péguy, l’homme de toutes les passions.

    En 1914 mourrait Charles Péguy, au début d’une guerre qui marqua la fin d’une certaine Europe et d’une certaine France. Péguy représentait précisément le meilleur de l’homme de l’ancienne France, atteint au plus haut point par les ravages du monde moderne. On dit parfois qu’il y eut deux Péguy, le premier socialiste et dreyfusard, et le second, nationaliste, critique du progrès, catholique proclamé (par ailleurs nullement pratiquant) et atypique. Ces deux Péguy ont leur grandeur, et les deux ont été bien vivants c’est-à-dire qu’ils ont écrits comme tout le monde aussi quelques bêtises. Mais c’est le même homme qui a été tour à tour socialiste idéaliste et critique passionné – et bien injuste – de Jean Jaurès. Et c’est le même homme qui fut poète, et qui fut hanté par l’idée de hausser l’homme. C’est pourquoi dans Notre jeunesse (1910), Péguy écrivait : « On peut publier mes œuvres complètes, il n’y a pas un mot que j’y changerais. » Et de dire dans ce texte, en substance : je ne renierais jamais mon engagement (dreyfusard) dans l’affaire Dreyfus et je ne renierais jamais la République.

    Péguy est né à Orléans en 1873. Il sera influencé par Louis Boitier et le radicalisme orléanais. Fils d’un menuisier et d’une rempailleuse de chaises, Péguy peut faire des études grâce à une bourse de la République. Condisciple du grand historien jacobin Albert Mathiez, Péguy échoue à l’agrégation de philosophie. Dans les années 1890, il se range du côté des socialistes par aspiration à la fraternité et un ordre vrai. De même, il défend Dreyfus injustement accusé de trahison. C’est un anticlérical et un homme de gauche. « Les guerres coloniales sont les plus lâches des guerres », écrit-il en 1902. Sa première Jeanne d’Arc qui, parue en 1897, n’aura aucun succès est dédiée à ceux qui rêvent de la République socialiste universelle. Il abandonne la voie du professorat en 1897.

    À partir de 1900, il évolue de manière de plus en plus autonome et inclassable. Il se convertit à un certain réalisme politique. « La paix par le sabre, c’est la seule qui tienne, c’est la seule qui soit digne », écrit-il alors à propos de la colonisation française. Ce qui n’est pas incompatible avec le premier propos mais marque une nette inflexion. C’est l’époque de Notre Patrie (1905) et du raidissement patriotique après l’incident de Tanger. « L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude », écrit-il alors dans les Cahiers de la Quinzaine. Mais ce ne peut être qu’un ordre vrai, c’est-à-dire un ordre juste.

    L’antisocialisme de Péguy vers 1910 est surtout une protestation contre l’embourgeoisement du socialisme. Mais il faut le dire : il y aussi un profond recul de l’intérêt pour la question sociale. S’il ne fut jamais maurrassien (Daniel Halévy expliquera que ce qui a manqué au débat français c’est un face-à-face Maurras – Péguy), Péguy était par contre proche de Barrès.

    Anticlérical mais chrétien – il trouve la foi en 1908 -, extrêmement patriote (jusqu’à un antigermanisme détestable mais naïf), Péguy était aussi philosémite (à une époque où le sionisme n’existait pas), ainsi grand admirateur de Bernard Lazare. Les amis juifs ne manquèrent pas à Péguy, tels le fidèle Eddy Marix. Sans parler de « Blanche », son dernier amour. Loin d’être attiré par les extrêmes, Péguy est à partir de 1900, en politique, très modéré. Il voue ainsi un grand respect à Waldeck-Rousseau, homme de gauche modéré, voire « opportuniste » au sens du moment, qui mit un terme  aux affres de l’affaire Dreyfus.

    Après avoir ouvert une librairie, vite en faillite, Péguy crée les Cahiers de la Quinzaine, qui n’auront jamais assez d’abonnés pour être rentables (on parle de 1400 abonnés, mais des historiens tels Henri Guillemin indiquent qu’il n’en a jamais eu 1200). Abandonnant le socialisme devenu parlementaire, il s’attache à prôner une République idéale, indépendante des partis et de l’argent, patriote, sociale, apportant à tous l’éducation, la dignité dans le travail et la fraternité. C’est dire que Péguy n’a jamais complètement renié ses idéaux de jeunesse. « Une révolution n’est rien, si elle n’engage pas une nouvelle vie, si elle n’est entière, totale, globale, absolue… » Péguy devient l’homme de toutes les traditions, « des fleurs de lis mais aussi du bonnet phrygien (avec cocarde) ». « Un Michelet dégagé des vapeurs idéologiques », remarque Maurice Reclus. Une fidélité à la République comme continuité de toute notre histoire. C’est ce qu’il résuma par la fameuse formule : « La République c’est notre royaume de France ».

    Ami de Jacques Maritain, de Lucien Herr, de Pierre Marcel-Lévy, de Georges Sorel (qui ne crut jamais à sa conversion catholique), de Léon Blum, avec qui il se fâcha, de Marcel Baudouin dont il épousa la sœur et à qui il vouait une affection fraternelle jusqu’à utiliser le pseudonyme de Pierre Baudouin, sous le nom duquel il publia sa première Jeanne d’Arc, Péguy était en relation avec les plus brillants mais aussi souvent les plus profonds des intellectuels de l’époque. De même qu’il échouera à l’agrégation de philosophie, il ne termina jamais sa thèse sur « l’histoire dans la philosophie au XIXe siècle », ni sa thèse complémentaire qui portait sur le beau sujet « Ce que j’ai acquis d’expérience dans les arts et métiers de la typographie ». Ce qu’il cherchait n’était pas de paraître, c’était de tracer un sillon bien précis : l’éloge des vertus d’une ancienne France, celle des travailleurs, des artisans, des terriens. « C’est toujours le même système en France, on fait beaucoup pour les indigents, tout pour les riches, rien pour les pauvres », écrivait-il dans une lettre du 11 mars 1914.

    Souvent au bord de la dépression, Péguy ne se ménageait guère. « Le suicide est pour moi une tentation dont je me défends avec un succès sans cesse décroissant », écrivait-il à un de ses amis. Il ne cherchait pas le confort pour lui-même : ni le confort moral ni le confort intellectuel. « Il y avait en ce révolutionnaire du révolté, écrivait son ami Maurice Reclus, et, ces jours-là, je ne pouvais m’empêcher de voir en Péguy une manière de Vallès – en beaucoup plus noble, évidemment, en beaucoup moins déclamateur et revendicateur, un Vallès sans bassesse, sans haine et sans envie, mais un Vallès tout de même. » Péguy prétendait être un auteur gai, et s’il n’était pas comique ni léger, il était quelque peu facétieux. Oui, cet homme avait la pudeur de la gaieté. Il ne cherchait jamais à être étincelant, mais il étincelait.

    Ce que récuse Péguy, et là, il n’est pas modéré, c’est le modernisme. Le danger qu’il annonce, c’est « la peur de ne pas paraître assez avancé ». C’est pourquoi sa critique de l’obsession moderniste est souvent associée au regret des temps passés, alors qu’elle témoigne pour un autre avenir possible. « Mais comment ne pas regretter la sagesse d’avant, comment ne pas donner un dernier souvenir à cette innocence que nous ne reverrons plus. […] On ne parle aujourd’hui que de l’égalité. Et nous vivons dans la plus monstrueuse inégalité économique que l’on n’ait jamais vue dans l’histoire du monde. On vivait alors. On avait des enfants. Ils n’avaient aucunement cette impression que nous avons d’être au bagne. Ils n’avaient pas comme nous cette impression d’un étranglement économique, d’un collier de fer qui tient à la gorge et qui se serre tous les jours d’un cran. » (L’Argent). Deux semaines avant d’être tué, le 5 septembre 1914, Péguy était au front à la tête d’une compagnie. Il écrivait : « nous sommes sans nouvelles du monde depuis quatre jours. Nous vivons dans une sorte de grande paix. »

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

    • Arnaud Teyssier, Charles Péguy, une humanité française, Perrin, 2008.

    • Romain Rolland, Péguy, Albin Michel, deux volumes, 1945.

    • Maurice Reclus, Le Péguy que j’ai connu, Hachette, 1951.

    • Bernard Guyon, Péguy, Hatier, 1960.

    • Charles Péguy, L’Argent (1913), réédité par les éditions des Équateurs.

    • Paru dans Flash, n° 67 du 2 juin 2011.