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culture et histoire - Page 1751

  • Julius Evola : "Le rire des dieux"

    Que toute la civilisation moderne ait un caractère essentiellement anti- aristocratique sur le plan politique et social est évident. Mais on peut en dire autant pour d’autres domaines : le domaine spirituel, la culture et la vision de la vie, bien que l’orientation anti-aristocratique soit ici plus difficile à saisir, les points de référence indispensables ayant été presque totalement oubliés. Nous voudrions maintenant mettre en relief un aspect particulier de la situation, en rapport avec l’avènement de l’« humanisme ». Nous emploierons ce terme au sens large, non au sens de l’humanisme historique apparu pendant la Renaissance, bien que cet humanisme ait représenté un tournant fondamental sur le plan dont nous parlons. Par « humanisme », nous entendons par conséquent une vision globale tout entière centrée sur l’homme, sur la condition humaine, ce qui est humain devenant alors l’objet d’un culte, pour ne pas dire d’un véritable fétichisme. Mais nous n’envisagerons pas les formes les plus basses de ce culte, comme par exemple l’« humanisme marxiste » et l’« humanisme du travail » ; nous tournerons au contraire notre attention vers les formes qui se rattachent à la « vision tragique de la vie » et sur leur propension à reconnaître une grande valeur humaine à des personnages révoltés et subversifs de l’histoire et du mythe, et à se ranger aussi à leurs côtés. C’est là, en effet, le versant idéal et romantique des idéologies révolutionnaires, plébéiennes et subversives de notre époque. Selon une certaine mentalité, être homme, et seulement homme, serait une gloire. Tout ce que la condition humaine contient de misérable, de sombre, de douloureux, de déchirant est appelé « tragique » et, en tant que tel et conformément aux prémisses, se trouve donc exalté. Le prototype de l’esprit humain avec toute sa « noblesse », on le découvre chez le rebelle qui s’est révolté contre les forces supérieures, chez le titan : Prométhée. On parle aussi d’« œuvres profondément humaines », de « conscience humaine » , de « sentiment humain vrai et profond ». On admire la « grandeur tragique » d’une existence, ou le visage illuminé par une « tragédie intérieure » ; on célèbre enfin l’« esprit prométhéen », le « noble esprit de révolte », le « titanisme de la volonté », et ainsi de suite. Cela peut même aller jusqu’à l’hymne à Satan de Carducci (1) et à certaines variantes du culte de Faust. C’est là un jargon courant chez les intellectuels et les lettrés partisans d’une philosophie historiciste et progressiste plus ou moins héritière des Lumières. De ce jargon, il semble que personne n’ait perçu le ridicule ni la rhétorique, et l’on est même tombé encore un peu plus bas avec l’« humanisme intégral », collectiviste, matérialiste et marxiste, lequel s’empressa de liquider ces superstructures pour prôner une mystique de la bête de somme et de production.

    On est ici en présence d’indices précis sur le caractère spirituellement anti-aristocratique d’une vision typiquement moderne de la vie. Pour prendre vraiment conscience de cette chute de niveau on peut se référer à l’Antiquité, à des aspects, des mythes et des symboles spécifiques de ce monde, pourvu qu’on sache les interpréter justement, et non sous la forme faussée ou insignifiante qui nous en est donnée par les recherches les plus courantes. Dans cette optique, il ne sera pas inutile de commenter ce que K. Kerényi a écrit, dans son ouvrage Les orientations fondamentales de la religion antique, sur la signification de Prométhée et sur l’esprit des Titans. A titre préliminaire, deux choses sont bien mises en relief. La première, c’est que l’ancien monde classique ignora, sous ses formes les plus élevées, originelles, la « foi » au sens courant du terme, sa religiosité reposant essentiellement sur la certitude de la réalité et de la présence effective des forces divines. « La foi présuppose le doute et l’ignorance, que l’on surmonte précisément par la croyance ». La « foi » ne joua pas un rôle important dans la vision de la vie de l’homme antique parce que la certitude de l’existence des forces divines faisait partie de son expérience et de sa vie aussi naturellement et directement que, sur leur plan, les données du monde sensible. C’est pour cette raison – remarquons-le au passage – qu’on encourage des confusions très regrettables lorsque le terme « religion », pris dans son sens devenu courant surtout dans la sphère chrétienne, dont le centre est la foi, est appliqué aveuglément à la spiritualité antique et, d’une manière plus générale, à la spiritualité des origines. On peut à ce sujet se référer à ce que nous avons déjà dit sur le « mythe » traditionnel et à ce que nous dirons plus loin sur la définition de l’initiation. La seconde chose concerne l’idée d’une unité originelle des dieux et des hommes. « Les dieux et les hommes ont la même origine », enseigne Hésiode, et Pindare le répète. Deux races, mais un même « sang ». En présence des forces divines, l’initié orphique dit : « Céleste est ma race, et vous aussi le savez ». On pourrait énumérer de nombreux témoignages analogues. Même dans les Évangiles, qui baignent pourtant dans une atmosphère radicalement différente de celle de la Grèce, on trouve la parole « Vous êtes des dieux ». Les dieux regardent les hommes, sont présents dans leurs fêtes et leurs banquets rituels – Rome connut la cérémonie caractéristique du lectisterne (2) -, les dieux apparaissent, siègent auprès des hommes et ainsi de suite : mais dans le monde antique ces images ne furent pas simple fantaisie. Elles attestent à leur façon, de manière figurative, la certitude que les hommes vivent avec les dieux. Elles sont les traces d’une condition existentielle bien précise. II ne s’agit donc pas ici de « mysticisme ». Kerényi écrit : « A partir d’Homère et d’Hésiode, cette forme absolue d’un « vivre avec les dieux » non mystique peut être définie ainsi : être assis ensemble, se sentir et savoir qu’on se regarde dans l’état originel de l’existence ». Kerényi parle d’un état originel de l’existence en raison de l’antiquité très reculée des témoignages à travers lesquels s’exprima ce sentiment vécu. Au cours des temps, ce sentiment s’affaiblit, il dut être réactivé par des actes cultuels particuliers, pour ne plus subsister que de façon sporadique à la fin. Homère dit déjà que la vivante présence des dieux, comme dans l’état originel, n’est expérimentée que par certains peuples, « dont l’existence oscille entre la divinité et l’humanité, et qui sont même plus proches des dieux que des hommes ». On ne doit pas songer obligatoirement à des races d’une antiquité mystique. Nous trouvons encore dans la Rome antique des témoignages précis et significatifs. On peut rappeler la figure du flamen dialis, qui fut considéré comme une « statue vivante » de la divinité olympienne, et la description, par Livius, de certains personnages de l’époque de l’invasion des Gaules, « plus semblables à des dieux qu’à des hommes » : praeter ornatium habitumque humanum augustorem, maiestate etiam… simillimos diis. César lui-même, qui se présente aux yeux de la plupart des gens sous les traits profanes du « dictateur » et du conquérant quasiment napoléonien, est aussi celui que décrit Suétone : celui qui, dans sa jeunesse, affirma que sa lignée possédait « la majesté des rois et le sacré des dieux, dans la puissance desquels se tiennent aussi ceux qui sont des dominateurs d’hommes ». Jusque dans le chaos du Bas-Empire subsistèrent des idées et des coutumes qui, tels des éclairs troubles, renvoient à ce sentiment naturel de la présence des dieux. « Des peuples, dont l’existence oscille entre la divinité et l’humanité » – là est l’important.

    Après ce stade les vocations devaient se séparer. Et ce qui devait arriver arriva : celui qui oscillait entre la divinité et l’humanité finit par se décider pour la seconde et par s’en vanter. L’homme ne s’aperçut pas de cette chute implicite, ni du rire des dieux. C’est de cela que parle Kerényi dans ses considérations sur la façon dont l’Antiquité, originellement, comprit l’esprit des Titans. Hésiode définit très clairement cet esprit à travers les épithètes qu’il attribue à Prométhée : toutes sont des désignations de l’esprit actif, inventif, astucieux, qui veut tromper le ??? [terme manquant, NDLR] de Zeus, c’est-à-dire l’esprit olympien. Mais celui-ci ne peut être trompé ni ébranlé. II est ferme et tranquille comme un miroir, il dévoile tout sans chercher, c’est au contraire le Tout qui se dévoile en lui. L’es- prit titanique, en revanche, est inquiet, inventif, toujours en quête de quelque chose, avec son astuce et son flair. L’objet de l’esprit olympien, c’est le réel, ce qui est tel qu’il ne peut pas être autrement, l’être. L’objet de l’esprit titanique, par contre, c’est l’invention, même s’il s’agit uniquement d’un mensonge bien construit. Les expressions employées par Kerényi méritent d’être rapportées ici. A l’esprit olympien correspond l’???, c’est-à-dire le non-être-caché (terme qui, en grec, désigne la vérité (3), alors que l’esprit titanique aime ce qui est « tordu », car « tordu » (???) est, de par sa nature, le mensonge, de même qu’est « tordue » aussi une invention intelligente, comme par exemple le lasso, le nœud coulant (???).

    La contrepartie naturelle de l’esprit olympien, du ???, c’est la transparence de l’être ; quand le ??? disparaît, l’être demeure, mais dans sa réalité aveuglante. La contrepartie naturelle de l’esprit titanique, c’est en revanche la misère spirituelle : stupidité, imprudence, maladresse. Chaque invention de Prométhée n’apporte au monde qu’une misère de plus infligée à l’humanité ; le sacrifice réussi (sacrifice par lequel Prométhée a cherché à tromper l’esprit olympien), Zeus reprend aux mortels le feu. Et quand après le vol du feu Prométhée est enlevé à l’humanité pour endurer sa peine (4) , il ne reste qu’Épiméthée pour représenter la race des hommes : à la place de l’astucieux ne reste donc – comme son ombre – que le stupide. L’affinité qui unit en profondeur ces deux personnages du mythe grec s’exprime par le fait qu’ils sont frères. On pourrait presque dire qu’« un être unique et originel, astucieux et stupide à la fois, semble ici dédoublé sous la forme de deux frères inégaux ». Prométhée est l’astucieux, le prévoyant, Épiméthée celui qui réfléchit trop tard. Imprudent, celui-ci acceptera le don des dieux, la femme, dernière et inépuisable source de misère pour l’humanité.

    Et Zeus – si l’on en croit Hésiode qui raconte le dernier et décisif épisode de la lutte entre les deux esprits – Zeus, sachant que les hommes se réjouiront de ce don et aimeront leur propre malheur, Zeus rit (5). Voilà ce que rapporte Kerényi. Ce rire est la vraie défaite du titan et du prévaricateur. Kerényi fait bien ressortir cette idée fondamentale du monde antique : le rire des Olympiens est meurtrier. Mais personne à proprement parler ne meurt, rien n’est changé dans l’être humain plein de contradictions, et dont les représentants sont, à un même titre, Prométhée et Épiméthée. Qu’est- ce qui est donc détruit par ce rire ? C’est l’importance même de la misère des Titans, leur soi-disant tragédie. Devant Zeus, le spectateur qui rit, l’éternelle race des hommes joue son éternelle comédie humaine. Même quand un élément héroïque intervient, rien ne change dans cette situation, dans ce rapport de valeurs. Kerényi le montre très bien.

    Dans l’antique conception du monde, le fond originel et titanique de l’homme, d’une part, le rire des dieux, de l’autre, sont intimement liés. L’existence humaine, en tant qu’elle reste totalement prisonnière de ce fond originel, est misère et, du point de vue olympien, ridicule, sans importance. Lorsque les actions humaines se hissent au niveau de l’épopée, cette signification n’en est que confirmée. Selon la vision antique, la gravité des discordes et des tensions, des luttes et des massacres de la malheureuse race des hommes autrefois frères des dieux, peut même avoir des résonances cosmiques. Précisément pour mettre en relief la grandeur de cette tragédie, Homère admet que la nature, par des prodiges, brise ses propres lois et y participe. Tout semble concourir à accroître la tragique importance du héros. Et pourtant, selon le point de vue de la spiritualité antique auquel nous nous référons, selon ce qu’on pourrait appeler le point de vue de « l’état originel de l’existence », vécu avant la consolidation du mirage humain et prométhéen – pourtant, tout cela fait mouvoir et trompe aussi peu le ???, l’esprit olympien, que ne l’avait fait l’astuce des Titans. Kerényi dit que la seule illusion admissible par la conception antique dans les rapports entre l’homme et le divin était la tragique importance de l’existence héroïque comme spectacle de choix pour les dieux (ce que Sénèque affirmera aussi plus d’une fois). Mais le côté le plus tragique de cette importance même, c’est que, tant que l’œil spirituel du héros tragique ne s’est pas complètement ouvert, tout doit s’annuler, s’anéantir devant un rire divin. Car ce rire n’est pas, comme on pourrait le penser selon une perspective humaine, le rire d’une « béatitude absolue » et creuse, mais la marque d’une plénitude existentielle ; c’est le rire de formes éternelles.

    Telle fut, aurait dit Nietzsche, qui était pourtant lui-même, à plus d’un titre, une victime du mirage titanique, telle fut la profondeur de l’âme antique et classique. Tout cela dans le domaine mythologique. Mais la mythologie n’est pas imagination délirante. Dans ce contexte, et si l’on met à part ce que nous avons dit dans un précédent chapitre sur ses autres dimensions possibles, métaphysiques, intemporelles, le mythe est « le miroir des expériences d’une race à la lumière de sa religiosité » (Bachofen). II nous fait connaître les forces profondes qui agirent sur la formation des civilisations. Les idées évoquées ici suggèrent deux directions, et donc une autre possibilité que celle dont le mythe de Prométhée et des Titans, tel qu’il a été repris par l’humanisme, est l’expression. Le cadre mythologique – Zeus, les dieux, les parentés divines, etc. – ne doit pas voiler l’essentiel en donnant éventuellement une impression d’étrangeté fantastique et d’anachronisme. En principe, l’esprit a toujours la possibilité de s’orienter selon l’une ou l’autre des deux conceptions opposées et d’en tirer une mesure et même un «fond musical » pour toute l’existence. L’orientation « olympienne » est possible, tout autant que l’orientation prométhéenne, et peut se traduire, abstraction faite des symboles et des mythèmes antiques, dans une manière d’être, dans une attitude précise devant les vicissitudes intérieures et extérieures, devant l’univers des hommes et le monde spirituel, devant l’histoire et la pensée. Cette orientation joue un rôle essentiel dans tout ce qui est vraiment aristocratique, tandis que l’orientation prométhéenne possède un caractère fondamentalement plébéien et ne peut connaître, au mieux, que le plaisir de l’usurpation. Dans le monde antique, non seulement gréco-romain, mais plus généralement indo-européen, toutes les divinités principales de la souveraineté, de l’imperium, de l’ordre, de la loi et du droit, présentent des traits foncièrement olympiens. En revanche, l’affirmation historique de l’orientation prométhéenne a entretenu des rapports étroits avec tout ce qui a agi dans le sens d’une attaque contre toute forme d’autorité légitime, avec la tendance à y substituer abusivement des principes et des valeurs liés aux couches les plus basses de l’organisme social, dont la correspondance chez l’individu – nous l’avons déjà mis en évidence à plusieurs reprises dans les chapitres précédents – est précisément sa partie « physique », purement humaine.

    D’une manière générale, avec l’avènement de l’humanisme et du prométhéisme il a fallu choisir entre la liberté du souverain et celle du rebelle, et l’on a choisi la seconde. Telle est la vérité, même quand on a le culot de célébrer l’affirmation de la personnalité humaine et sa « dignité », la liberté de pensée, l’« infinité » de l’esprit. Du reste, ce choix électif et révélateur est bien visible même sous les formes les plus triviales de l’idéologie révolutionnaire. Admettons un instant que les hiérarchies traditionnelles aient vraiment eu le caractère supposé par cette idéologie ; admettons qu’elles n’aient pas reposé sur une autorité naturelle ni sur la libre reconnaissance de celle-ci mais exclusivement sur la force ; admettons enfin que, dans le « sombre Moyen Age » par exemple, l’homme et la pensée humaine aient souffert dans les chaînes de l’oppression politique et spirituelle. Mais dans la personne de qui souffrirent-ils ? Certainement pas dans la peau des despotes présumés, de ceux qui administraient le dogme et, en général, de ceux qui, selon la parole d’Aristote, dictaient la loi mais n’étaient pas eux-mêmes soumis à la loi. Ceux-là étaient des êtres libres. Ainsi, même sur ce plan on voit quel est le sens caché des « nobles idéaux » libertaires et des affinités électives qui s’y rapportent : c’est l’identification instinctive non avec ce qui est en haut mais avec ce qui est en bas, c’est l’aspiration non à la liberté du Maître mais à celle de l’esclave affranchi (en admettant qu’on puisse parler d’« esclaves » au sens péjoratif et faussé d’aujourd’hui pour l’époque en question). Quand bien même il faudrait accepter une telle image matérialiste, unilatérale et pour une large part imaginaire des sociétés hiérarchiques, le fond plébéien du prométhéisme social, la « qualité » de ses affinités électives, la « race de l’esprit » qui s’y trahit, sont immédiatement reconnaissables.

    En dernière analyse, les choses ne changent guère, si l’on passe au domaine culturel, où l’humanisme et le prométhéisme ont célébré l’émancipation de la pensée, glorifié l’esprit qui « a brisé toute chaîne pour devenir conscient de son incoercible liberté » à travers le rationalisme, l’humanisme et le progressisme, avec éventuellement à l’horizon la « vision tragique de la vie » et le mythe du Prométhée artisan, avec le mirage des « conquêtes de la pensée », notamment de la pensée qui invente, construit, découvre, de la pensée appliquée propre à l’antique Titan, ingénieux et inquiet. C’est là tout un mouvement qui, partant du bas, a mené au déclin ou à la destruction de ce qui en Occident, dans son histoire et sa civilisation, pouvait encore appartenir au pôle opposé, apollinien et aristocratique, de l’esprit, c’est- à-dire à la souveraineté des hommes qui regardent ce qui est humain avec distance, des hommes qui ont pour idéal la « civilisation de l’être » (cf. chapitre I), des hommes qui, dans leur vie et leur action, témoignent du supra- monde et de sa calme puissance qui ignore le tragique. L’involution s’accélérant, l’« humanisme » devait parcourir la voie qui conduit, pour reprendre les symboles rappelés plus haut, de Prométhée à Épiméthée.

    Le monde moderne d’aujourd’hui ne connaît pas le Prométhée délivré au sens positif, le Prométhée libéré grâce à Héraklès (celui-ci, pour les Anciens, désigna l’homme véritable, le héros qui a fait l’autre choix, qui a décidé d’être un allié des forces olympiennes) (6). Il ne connaît que le Prométhée auquel on a enlevé ses chaînes et qui a été laissé libre de suivre sa voie pour se glorifier de sa misère et de la tragédie d’une existence purement humaine – ou, mieux, de l’existence considérée d’un regard purement humain -, pour en arriver enfin au point où, dégoûté de cette sorte d’auto-sadisme qu’est sa « grandeur tragique », il se précipite dans l’existence stupide de l’humanité « épiméthéenne ». Une existence qui se déroule au milieu du splendide et titanesque spectacle de toutes les conquêtes humaines de ces derniers temps, mais qui ne se consacre plus qu’au travail des bêtes de somme et à l’économie devenue obsessionnelle. La formule employée par une idéologie bien connue, c’est précisément l’« humanisme intégral » compris comme « humanisme du travail » et « sens de l’histoire ».

    Aucun doute n’est possible : le cycle se ferme.

    _____Notes_____
    (1) Giosue Carducci : écrivain italien du XIXe siècle, franc-maçon et anticlérical (N.D.T.).
    (2) A propos de ce terme le Littré dit : « Terme d’antiquité romaine. Festin sacré qu’on offrait aux principaux dieux, dont les statues étaient placées sur des lits magnifiques autour d’une table. On ordonnait les lectisternes dans les calamités publiques » (N.D.T.).
    (3) On peut aussi interpréter ce terme comme « sans-oubli », c’est-à-dire destruction de l’oubli = « souvenir » ou « réveil » au sens de connaissance de la vérité. Plus loin (au chapitre XI), nous verrons que cela est aussi un trait qui caractérise, en face de l’univers de la foi, un type opposé de spiritualité.
    (4) Nous avons mentionné ailleurs une interprétation « ésotérique » du mythe le rocher auquel Prométhée est enchaîné est le corps, la corporéité, et son châtiment n’est pas une peine imposée par un pouvoir étranger plus fort. L’animal qui ronge Prométhée enchaîné au rocher n’est qu’un symbole de la force transcendante qu’il a voulu s’approprier mais qui ne peut agir en lui que comme quelque chose qui le déchire et le consume.
    (5) Mais il faut se souvenir à ce sujet de l’ambivalence du désir éveillé par la femme et de l’expérience sexuelle. Voir à ce sujet notre ouvrage Métaphysique du sexe, Paris, 1976. Une possibilité opposée, positive, offerte par l’expérience sexuelle est indiquée par l’interprétation platonicienne de l’eros fondé sur le mythe de l’androgyne.
    (6) Au sujet du type de héros semblable à Héraklès, triomphateur du titan et que le « rire des dieux » n’atteint pas, cf. Révolte contre le monde moderne, cit., II, § 7 et Le mystère du Graal, cit.

    Julius Evola  http://la-dissidence.org

    Chapitre X de "L’Arc et la Massue" (PDF)

  • « Le bocage à la nage » de Olivier Maulin

    Olivier Maulin, les naturiens contre l’idéologie du progrès
    Avec « Le Bocage à la nage » Olivier Maulin signe un nouveau roman picaresque dans la veine du Finlandais Arto Paasilinna et dans le prolongement des polars déjantés du Berrichon ADG. Voici la critique de Claude Lenormand pour Polemia

    Le romancier Olivier Maulin était déjà connu par ses précédents ouvrages réjouissants, entre autres En attendant le roi du monde (L’Esprit des Péninsules, 2006, Pocket réédité 2008), Les Lumières du ciel (Balland 2011, Pocket réédité 2013). Son dernier livre, Le Bocage à la nage (Balland, 2013), développe et amplifie le ton de ses précédentes publications, mêlant joyeusement naturiens, végétaliens, crudi-végétariens rejoignant des courants plus contemporains (citons pour l’amusement les « respiriens » qui refusent de se nourrir d’aliments solides et se soutiennent par la respiration)… et aussi une bande de joyeux ivrognes.

    « Le bocage à la nage » de Olivier Maulin

    « Le bocage à la nage » de Olivier Maulin

    Le malheureux Philippe Berthelot, archétype du VRP frustré vendant d’inutiles escaliers électriques en Mayenne à des prolétaires ruraux, a la chance d’être licencié par un patron (caricatural à souhait) et de retrouver ses racines villageoises en compagnie de Cro-Magnon, ami d’enfance vivant au plus près de la nature dans sa caravane. Dans leur environnement immédiat le Seigneur du Haut-Plessis, ennemi du monde moderne, accueille dans son château en ruines tout un monde d’anarchistes, de naturistes, de clochards – le merveilleux Pote-Jésus et son âne Ali Baba – et tous ceux qui veulent bien boire avec lui, dont la pétulante Miss Côtes du Rhône qui deviendra la maîtresse réticente du VRP.

    Le point culminant du livre est la terrible « buée », soulographie générale et gratuite où vient qui veut sous le regard rêveur du Seigneur du Haut-Plessis. Des agents de la DCRI y perdront leurs armes, leurs papiers, leurs véhicules, leurs vêtements et aussi une bonne partie de leur dignité et de leurs illusions.

    Au-delà d’une intrigue mi-policière mi-espionnage bien ficelée et rondement menée, Olivier Maulin revient à la tradition des communautés anarchistes du début du XXe siècle influencées par Louis Rimbault qui prônaient une rupture franche avec le « progrès scientifique » et l’idéologie des Lumières. L’existence de ces petites communautés préfigure nos écologistes contemporains qui, s’ils ne donnent pas toujours les bonnes réponses, posent de vraies questions.

    Par delà un humour rabelaisien affleurant à toutes les pages, Olivier Maulin nous livre aussi un conte moral. A quoi sert le Progrès ? L’économisme à tout crin, la croissance matérielle indéfinie rendent-ils les hommes plus joyeux et plus dignes ? Dans un entretien à On ne parle pas la bouche pleine sur France Culture, Olivier Maulin citait Jünger et son recours aux forêts. Sans être jamais moralisateur, l’auteur nous fait réfléchir joyeusement avec une bande de gais compagnons auxquels on peut donner le mot de la fin :

    « Si on buvait un coup ? La proposition rencontra l’unanimité générale. »

    Pour vivre heureux, allez nager dans le bocage d’Olivier Maulin !

    Claude Lenormand
    13/09/2013 http://www.polemia.com/le-bocage-a-la-nage-de-olivier-maulin/

     Olivier Maulin, Le Bocage à la nage, Balland, 2013, 273 pages

    Voir aussi :

     J’ai déjà donné  par ADG
    Kangouroad movie par ADG

    Petits suicides entre amis… par Arto Paasilinna

  • Fête du Cercle National des Combattants

    COMMUNIQUÉ du CNC

     

     

     

    Dimanche 6 Octobre 2013

     

    Fête du Cercle National des Combattants

     

    sur le thème

     

    « Hommage à l’Armée française d’hier et d’Aujourd’hui »

     

    Au Château de LA CHAPELLE D’ANGILLON

     

    Route Jacques Cœur – 18380 LA CHAPELLE D’ANGILLON

     

     
    Voir le site du château : http://www.chateau-angillon.com/

     

    Et sa situation géographique : https://maps.google.fr/maps?hl=fr&ll=47.36192,2.435253&spn=0.001395,0.006486&t=m&z=18&layer=c&cbll=47.36192,2.435253&panoid=kwMHHlPcu0A6UQksnyoPeA&cbp=12,146.81,,0,1.34

     

     

     

    Entrée 5€ - Parking gratuit

     

     

    Transport : Un autocar est prévu. Départ 06h45, Porte Maillot (PARIS) devant l’entrée principale du Palais des Congrès – 30€ par personne aller-retour – Inscription au 01.40.59.07.66

     

     

    Nombreux stands variés - Programme de cette journée auprès du CNC – Tel : 01.40.59.07.66 (Repas sur inscription) – Buvette – stand casse-croûte.

     

    E-mail : cerclenationalcombattants@orange.fr

     

    Lien : http://www.cncombattants.org/22_agenda.php

     

     

    - À cette occasion, le film de Robert SAUCOURT, président de l’Association pour la Mémoire de l’Empire Français : « Tu te souviens ? C’était Alger… », sera projeté.

     

    E-mail : amefinfo@bbox.fr

     

     

    - Dans le cadre de cette manifestation, une conférence sera donnée à 15h précise par José CASTANO sur le thème :

     

     

    « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

     

     

    - De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat

     

    - L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Estranger de Parachutistes en Algérie.

     

     

    « De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans  les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants. Ces hommes, « soldats pour mourir »,constituaient le plus beau régiment du monde ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : « Vive la Légion ! »

     

    … Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « ses » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »

    « La mémoire n'est pas seulement un devoir, c'est aussi une quête » (Commandant Hélie de Saint-Marc - 1er REP - " Les champs de braises ")

  • Gustave Le Bon, Psychologie des foules

     

    gustave.jpgBien que tout le laisse à penser ; que nous soyons dans une époque charnière ou pas, ou que le système en place tombe en désuétude ou non, une avant-garde se doit, dans le monde moderne, de connaître la psychologie des foules.

    On pourrait penser que ce sont les hommes qui font les révolutions, mais en vérité, ce sont les révolutions qui font les hommes ; de même que les grands bouleversements historiques ne se font pas dans un coup d’éclat mais bien plutôt par un long travail de transmission d’idées, de concepts et de ressentis, tel un torrent silencieux érodant la roche de son lit. Quelqu’un a d’ailleurs dit à ce sujet, que pour qu’une transformation s’opère à la plus grande profondeur possible, il faut administrer le remède aux doses les plus faibles, mais inlassablement et sur de longues périodes. C’est dans ce courant là que réside la véritable force et non dans la révolution en elle-même ! Et Le Bon situe tout de suite où se trouve cette force : chez la foule qui a supplanté l’organisation sociale traditionnelle. Quoi que l’on en pense, la foule est dorénavant aux commandes ; et là où elle n’y est pas, elle exerce tyranniquement son pouvoir par l’intermédiaire de l’opinion publique – si ce n’est par les dogmes, Le Bon parle du droit divin de la foule. C’est dire à quel point se révèle être important l’étude de la psychologie des foules. Car il ne faut pas s’y tromper, « les foules n’ont de puissance que pour détruire », leur rôle n’est que de démolir ce qui est vermoulue. Et elles agissent pour ainsi dire aveuglément dans cette voie qui lui est inintelligible tandis que de grands hommes – tel que Napoléon – avaient comme un sens inné à la psychologie des masses afin de les orienter par leur pouvoir de suggestion.

    Dans un premier temps, Le Bon décrit le caractère général des foules, la façon dont elles se composent et se déterminent à travers une sorte d’ « âme collective ». Ici la personnalité n’a plus le caractère prépondérant face à l’unité de cette « âme collective », car l’élément inconscient prend le dessus sur la raison. Ce qui n’empêche pas à la foule d’adopter différents caractères comme celui du sentiment de puissance ou de contagion mentale. Ensuite, Le Bon s’intéresse aux sentiments et à la moralité des foules. Je ne rentrerai pas plus avant dans le détail, en revanche, Le Bon traite ici de l’impulsivité, la mobilité et l’irritabilité des foules, de leur suggestibilité et de leur crédulité, de l’exagération et du simplisme de leurs sentiments ainsi que de leur intolérance, leur autoritarisme et leur conservatisme en terminant par leur moralité. En lisant ceci, on comprend que rien n’est plus malléable qu’une foule. En fait, elle ne donne naissance à rien, mais reprend ou pas à son compte l’idée d’un individu ; la foule admet tout en bloc ou rejette tout en bloc, tandis que seul le pouvoir de suggestion permet la propagation d’une idée.

    Et il s’avère que pour chaque idée, la foule en fait une image, et que plus l’image sera simple plus elle aura de poids donc de pouvoir de contagion, notamment en devenant un sentiment. « Les sentiments seuls agissent sur les mobiles profonds de nos actes et de nos discours. » Par la suite, les sentiments ne bougent que très peu, car le raisonnement des foules est limité à la généralisation immédiate du cas particulier ; Le Bon donne comme exemple l’ouvrier exploité par un patron qui en conclut que tous les patrons sont des exploiteurs, ceci est un cas typique de raisonnement de foule. On ne peut s’étonner alors que là où le raisonnement n’intervient que très peu, l’imagination devienne profondément impressionnable. L’apparence joue un rôle beaucoup plus important que la réalité, l’image suggestive faisant office de mobile d’action. « Tous les grands faits historiques, la création du bouddhisme, du christianisme, de l’islamisme, la Réforme, la Révolution et de nos jours l’invasion menaçante du socialisme sont les conséquences directes ou lointaines d’impressions fortes produites sur l’imagination des foules. » Tel un sentiment religieux, la foules « met toutes les ressources de son esprit, toutes les soumissions de sa volonté, toutes les ardeurs du fanatisme au service d’une cause ou d’un être devenu le but et le guide des sentiments et des actions. » Le monde moderne tourne autour de l’adoration aveugle de principes politiques tout comme l’Empire romain se maintint non par la force mais par l’admiration religieuse qu’il inspirait. La foule est excessive par nature, soit elle croit et sanctifie, soit elle ne croit pas et tombe dans l’aversion.

    Entre autres, elle le fait à travers des facteurs lointains et ancrés permettant l’avènement de facteurs immédiats, tels que les discours des orateurs. Parmi ces facteurs lointains, on retrouve la race, les traditions, le temps, les institutions et l’éducation. Ce n’est que de ces facteurs préparatoires que l’âme des peuples se dote d’une réceptivité spéciale permettant l’éclosion d’une idée. De là, certains mots comme démocratie, liberté, égalité s’érigent en dogme à travers une image qui se modifie très lentement dans le temps. Ou encore l’expérience et la raison peuvent établir une vérité à partir du moment où celle-ci prend en considération les sentiments dont la foule est animée et où celle-là est fortement répétée. Quoi qu’il en soit, le facteur immédiat n’est pas l’apanage des foules mais bien plutôt des meneurs des foules qui savent user de différents moyens de persuasion.

    Une fois une vérité admise, la foule se laisse orienter par un ou des meneurs, c’est-à-dire par des hommes d’action prêt à tous les sacrifices. Leur volonté est telle qu’elle subordonne la société. Si de nos jours on ne les voit guère, c’est que les meneurs sont subtils, et ne transmettent leurs déterminations qu’à travers un prisme délayé dans l’illusion de la liberté démocratique. Cependant, que le meneur soit une personnalité comme dans les deux siècles qui nous ont précédés ou bien qu’il s’agisse d’un espèce de triumvirat démocratique, les moyens d’action restent les mêmes : à savoir qu’il s’agit d’utiliser l’affirmation pure et simple – ce dont la publicité use copieusement – et de la répéter constamment afin de l’incruster dans les régions profondes de l’inconscient. Ainsi naissent les prémices de la contagion, de surcroit quand les idées sont affirmées par le prestige, ou considérées comme prestigieuses. En revanche, Le Bon ajoute des limites de variabilité des croyances et des opinions. Pour lui, il existe une vraie charpente des civilisations qui empêche le va-et-vient constant des idées dont seule la révolution permet de détruire ce que la coutume maintient malgré la fin de la croyance. « Le jour précis où une grande croyance se trouve marquée pour mourir est celui où sa valeur commence à être discutée. » Au-delà de ces croyances fixes, Le Bon décrit très bien les opinions mobiles des foules en reprenant le caractère plus superficiel que réel de celles-ci. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les foules changent éternellement d’opinions, et ce en politique comme dans la morale, la littérature, l’art, les modes etc. le tout étant par conséquent d’ordre éphémère. Ce qui est plus que jamais d’actualité…

    Pour terminer, Le Bon analyse les différents types de foules ; il fait notamment une classification de celles-ci avec d’un coté les foules hétérogènes rassemblant des individus quelconques et les foules homogènes comprenant les sectes, les castes et les classes. Aussi, c’est comme type que Le Bon analyse quelques variétés des foules hétérogènes, avec entre autres les foules dites criminelles. L’histoire sait à quel point les foules peuvent devenir sporadiquement criminelles, car il y a bien des moments où l’acte même du crime reçoit l’approbation unanime des concitoyens. Ici encore, le raisonnement fait défaut au profit de l’emportement général. Combien la grande terreur a-t-elle guillotiné d’innocents suite à un simple geste, à une simple parole balancée sous le coup de l’émotion ? Beaucoup certainement, mais telle est la nature de ces foules.

    Un autre type de foule encore est celui des foules électorales systématiquement charmées par le prestige. Elles aiment également à ce qu’on flatte leurs convoitises et leurs vanités. « Le candidat doit les accabler d’extravagantes flagorneries, ne pas hésiter à leur faire les plus fantastiques promesses. » Et celui-ci doit bien évidement user d’affirmation et de répétition non seulement pour mettre en avant son programme, mais aussi pour démonter celui de ses adversaires. Une fois de plus, le raisonnement n’a pas sa place. Les hommes en foule tendent vers l’égalisation mentale, et cette égalisation ne demande rien d’autre que des affirmations bruyantes car les opinions des foules ne sont jamais raisonnées mais plutôt imposées – avec plus ou moins de subtilité selon l’époque. On est donc en droit de se demander si le suffrage universel se rapproche d’une quelconque perfection  de conception ? d’autant plus que l’histoire prouve que toujours les civilisations furent l’œuvre d’une petite minorité d’esprits supérieurs. Mais laissons les forces invisibles de l’âme des peuples répondre à cette question et s’occuper de notre destinée.

    Nicolas http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/09/03/chronique-de-livre-gustave-le-bon-psychologie-des-foules-513.html

  • Education : échec prévisible de la propagande pour effacer la différence des sexes

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – La Théorie du genre en œuvre dans la pédagogie à l’école : la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud‑Belkacem, a lancé un programme “ABCD de l’égalité” qui, d’après le communiqué de sante.gouv.fr , s’adresse à tous les élèves de la grande section au CM2 et à leurs enseignants. Ce programme vise “à déconstruire des stéréotypes de genre”. Une documentation a été mise à disposition. Il est expérimenté dans cinq académies pour cette rentrée 2013 et fera l’objet d’une évaluation pour être généralisé dans toutes les écoles à la rentrée 2014.

    Ce que préconise la documentation à destination des enseignants

    Les enseignants doivent remplir des questionnaires pour débusquer leur stéréotype de genre dans leur pédagogie. Si certaines questions sont légitimes : mes sanctions, mes critères d’évaluation sont‑ils les mêmes entre filles et garçons ? D’autres sont véritablement idéologiques : fais‑je référence à mon appartenance sexuée, à celle des élèves . Est‑ce que je pense à insister sur la neutralité des disciplines ? Est‑ce que les activités visent à briser les stéréotypes ? On invite même à observer la répartition des enfants dans les jeux dans la cour de récréation.

    Quelles ont été les conclusions de telles expériences à l’étranger ?

    En Norvège, une émission de 2010 s’interrogeait sur les effets d’une pédagogie très proche mise en place depuis des années. Or les carrières poursuivies par les hommes et les femmes restent étonnamment et sensiblement les mêmes malgré les programmes scolaires : beaucoup plus de vocations scientifiques et techniques chez les garçons, et beaucoup plus de vocations à fort lien social chez les filles. C’est ce que l’on appelle le paradoxe norvégien de l’égalité des genres. A tel point que l’Institut gouvernemental norvégien pour les études de Genre a cessé de recevoir toute subvention.

    http://fr.novopress.info

  • L'enseignement du gender à l'école imposé par l'UE ?

    Communiqué de La Manif pour Tous :

    "Demain, 18 septembre, la commission « Droits de la femme et égalité des genres » du Parlement Européen soumettra au vote le rapport sur la Santé et les Droits Sexuels et Reproductifs. La Manif Pour Tous est particulièrement inquiète des dispositions envisagées en matière d’éducation sexuelle, de lutte contre les stéréotypes et d’éducation à l’égalité des genres. Elle dénonce fermement la volonté affirmée dans l’amendement 151 de promouvoir l’égalité de genre dans les programmes et manuels scolaires.

    Une nouvelle menace pour l’enfant et les libertés fondamentales

    La Manif Pour Tous dénonce l’amendement 151 de la députée européenne Barbara Matera (PPE) qui propose de rendre obligatoire des cours d’éducation sexuelle pour tous les élèves des écoles primaires et secondaires des Etats membres. De tels cours n’ont certainement pas leur place en primaire, et d’autant moins qu’ils aborderaient notamment la question de « l’égalité des genres ». La Manif Pour Tous dénonce ce projet de promotion de l’identité de genre, notion qui fait débat chez les spécialistes et qui n’est pas un sujet pertinent à l’âge de l’école ! Imposée aux écoles, cet enseignement serait ainsi décidé sans concertation avec les parents, sans respect de leur rôle de premiers et principaux éducateurs de leurs enfants.

    L’amendement 151 est une grave atteinte à l'article 26 (§3) de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui stipule que le droit d'éducation est reconnu prioritairement aux parents. Il met en danger la liberté et le droit des parents à s'opposer à l'interférence d'acteurs étatiques ou non étatiques dans cette éducation. La défense d'un droit d'accès de l’enfant à une information scientifique et dégagée de tout jugement en matière de sexualité ne doit pas se faire sans l’implication des parents et l’assurance que les contenus contribuent à l’équilibre de l’enfant. Par ailleurs les concepts de genre n’entrent pas dans le champ « d’une information scientifique » et n’ont donc pas de place dans ce cadre.

    La Manif Pour Tous en alerte

    Le 18 septembre prochain, La Manif Pour Tous suivra avec attention les débats de la commission « Droits de la femme et égalité des genres » du Parlement Européen. Elle se prépare à se mobiliser et à mener toutes les actions nécessaires si cet amendement devait être adopté. La Manif Pour Tous demande aux députés européens de cette  commission permanente de prendre concrètement position à l’occasion de ce vote pour défendre les intérêts de l’enfant, le rôle de ses  parents et la neutralité des instances nationales d’éducation gravement mis en danger par ce rapport. Elle leur rappelle que :

    1. La Manif Pour Tous s’oppose fermement à la diffusion à l’école du concept de genre, notion floue et non scientifique conduisant notamment à la remise en cause des identités sexuelles homme/femme.

    2. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. La liberté d’éducation des parents est un droit fondamental et inaliénable qu’aucune institution ne peut retirer et que toutes les conventions internationales garantissent.

    3. La Manif Pour Tous défend les droits de l’enfant. Elle est prête à agir aussi bien au niveau français qu’au niveau européen"

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  • Les collaborateurs Maurice Thorez et Jacques Duclos perdent une rue chacun

    Lors du conseil municipal du lundi 16 septembre à Orange, la mairie a voté le changement de nom de 2 rues : la rue Maurice Thorez devient la rue Honoré d’ESTIENNE d’ORVES et la rue Jacques Duclos devient la rue Pierre BROSSOLETTE. Extrait de la délibération :

    "2013 est l’année de commémoration nationale de la Résistance et du C.N.R. (Conseil National de la Résistance), qui célèbre son 70ème anniversaire.

    A cette occasion, Mme HALOUI, Conseillère Municipale, a sollicité la Ville lors du Conseil Municipal du 27 Mai 2013, en question orale, afin qu’une voie soit dénommée Rue du Conseil National de la Résistance.

    La Ville est favorable à cette requête, mais souhaite rendre cet hommage à la résistance française, non en honorant un sigle, mais en choisissant deux personnalités emblématiques de ce que fût, dès le début cette résistance. Le choix s’est porté sur messieurs Honoré d’Estienne d’Orves et Pierre Brossolette.

    Néanmoins, afin de pouvoir procéder à ces dénominations, il convient de débaptiser deux rues portant des noms de personnalités contemporaines de la seconde guerre mondiale, dont l’attitude entre 1939 et 1941 n’a pas été conforme à l’esprit et aux actes de la résistance. Ces deux rues sont situées dans le quartier La Tourre.

    La première porte le nom de Maurice Thorez.

    Maurice Thorez a moins de 40 ans au moment de la déclaration de guerre. Il est mobilisé et rejoint son régiment le 3 Septembre 1939 à Arras. Il déserte un mois plus tard seulement en Octobre 1939 sur ordre du secrétaire de l’Internationale Communiste, Dimitrov, en raison du pacte germano-soviétique. Il s’installe alors à Moscou, le 8 Novembre 1939. Il y passe toute la guerre. Le 20 Janvier 1944, il est reçu par la délégation de la France libre à Moscou. Il prétend à cette occasion être resté « à son poste de combat », en France, jusqu’en Mai 1943 et demande à rejoindre Alger. Charles De Gaulle répond quelques semaines plus tard que la condamnation de Maurice Thorez pour désertion garde force de loi. Le 6 Novembre 1944 quelques jours avant le voyage de Charles de Gaulle à Moscou, Maurice Thorez bénéficie d’une grâce individuelle et rentre en France le 27 Novembre. Il reprend immédiatement la tête du Parti Communiste.

    La seconde rue porte le nom de Jacques Duclos.

    Agé de plus de 40 ans au début de la guerre, Jacques Duclos n’est pas mobilisé, mais il quitte la France dès la dissolution du Parti Communiste, en Septembre 1939, en raison du pacte germano-soviétique, et s’installe à Bruxelles, au siège de l’Internationale. Il y demeure sur ordre de Moscou jusqu’en Juin 1940, date à laquelle il rentre en France pour tenter d’obtenir de l’occupant nazi la reparution de l’Humanité. Les Allemands sont favorables à cette demande qui est finalement refusée sur pression du Gouvernement du Maréchal Pétain. Il reprend à Benoît Frachon la tête du PC en France et dirige les éditions clandestines du Parti Communiste, dont le ton est essentiellement anti-impérialiste, anti-anglais, anti-Pétain, anti-De Gaulle et anti-Blum. Il faut attendre Juin 1941, l’invasion de l’URSS par les nazis et la rupture du pacte germano-soviétique, pour que Jacques Duclos réserve enfin ses attaques à l’Allemagne.

    Dans son édition clandestine du 1er Juillet 1940, l’Humanité publie une condamnation de l’appel du 18 Juin : « Le Général De Gaulle et autres agents de la finance anglaise voudraient faire se battre les Français pour la City. ». Le 1er Mai 1941, elle flétrit dans un même élan les Etats-Unis, l’Angleterre et Charles De Gaulle, qualifiés de « ploutocrates », d’ « impérialistes », de « réactionnaires ».

    A cet effet, il est nécessaire de modifier la délibération du Conseil Municipal en date du 4 Novembre 1980 n° 311 - visée en Préfecture de Vaucluse le 10 Novembre 1980, décidant le classement et la dénomination des voies de la Résidence « La Tourre », pour les deux appellations énoncées ci-dessus, et, de les remplacer comme suit :

    Rue Honoré d’Estienne d’Orves - Verrières-le-Buisson, 5 Juin 1901 – Suresnes, 29 Août 1941 - (ex Rue Maurice Thorez).

    Cet officier de marine rejoint Londres dès l’été 40. Il part en mission clandestine en France en décembre 1940. Dénoncé par un de ses hommes, il est arrêté en janvier 1941. Condamné à mort, il est fusillé, avec deux autres personnes, en août 1941, en représailles de l’assassinat d’un officier d’intendance allemand par un militant communiste. Honoré d’Estienne d’Orves était un homme de droite, sympathisant de l’Action française. Nationaliste, il est allé au bout de son devoir et de son amour pour la France.

    Rue Pierre Brossolette – Paris, 25 Juin 1903 – Paris, 22 Mars 1944 - (ex Rue Jacques Duclos).

    Cet agrégé d’histoire est décoré pour son courage au feu avant la défaite de 40. Il entre en résistance dès le début de l’occupation allemande. Il crée de nombreux réseaux, va à Londres et en revient à de multiples reprises pour des missions dangereuses. Arrêté en février 1944, il n’est pas immédiatement identifié. C’est chose faite en mars et il est alors transféré au siège de la gestapo à Paris. Torturé, il parvient à se jeter par la fenêtre de la salle d’interrogatoire.

    Il meurt dans la nuit de ses blessures.

    Pierre Brossolette était un homme de gauche, franc-maçon, membre de la ligue contre l’Antisémitisme, militant de la SFIO, ancien candidat Front Populaire aux législatives de 1936. Socialiste, il est allé au bout de ses convictions et de son idée de la France."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/les-collaborateurs-maurice-thorez-et-jacques-duclos-perdent-une-rue-chacun.html

  • Un homme d’Honneur : Roger HOLEINDRE, par José CASTANO

    « Certains attendent que le temps change, d'autres le saisissent avec force et agissent.» (Dante)

     Roger Holeindre est né en Corse en 1929 dans une famille paysanne et ouvrière. Durant la guerre 39/45, pensionnaire à la Pension Clerbois à Rosny-sous-Bois, il est alors membre d’une troupe scoute clandestine et effectue de nombreuses missions de nuit pour la résistance.
    À la libération, quittant la pension sans autorisation, il enlève, seul, deux mitrailleuses jumelées aux Allemands à la gare de triage de Noisy-le–Sec, devenant ainsi un des plus jeunes résistants de France. À 17 ans, falsifiant ses papiers, il s’engage dans la Marine et part volontaire pour l’Indochine où il sert à la 1ère division Navale d’Assaut. De retour en France, il se rengage aux Commandos Parachutistes Coloniaux et participe à tous les gros combats du Tonkin où il est blessé. Rapatrié sanitaire en métropole, il se porte aussitôt volontaire pour sauter sur Diên Biên Phu dès qu’il apprend le drame qui se joue là-bas.
    Arrivé en Indochine, on lui annonce la chute du camp retranché… C’est l’anéantissement. Incorporé dans un bataillon de parachutistes, il participe aux derniers et terribles combats sur les hauts plateaux où le GM100 est anéanti.
    Puis, c’est l’Algérie, où il se fait remarquer au sein du 8ème Régiment de Parachutistes Coloniaux en effectuant avec un effectif restreint au plus près de la population musulmane, des opérations commandos en « tenue rebelle » dans les Aurès Nementcha et jusqu’en Tunisie. Grièvement blessé dans un combat au corps à corps et hospitalisé à Philippeville, il réalise alors que l’Armée Française va gagner la guerre militairement, mais que De Gaulle la lui fera perdre politiquement. La mort dans l’âme, il quitte l’Armée et s’installe à Tébessa où il crée une maison des jeunes fréquentée majoritairement par des Musulmans. Cette activité sociale lui vaudra d’être cité en tant que civil à l’ordre de l’Armée.
    Les événements prenant la tournure qu’il avait pressentie, il participe alors au combat clandestin de l’Algérie française dans les rangs de l’OAS. Arrêté, emprisonné à la prison de Bône, il organise une évasion rocambolesque entraînant dans sa fuite ses camarades de détention. Reprenant aussitôt le combat, il  forme le deuxième maquis Bonaparte. Encerclé par deux régiments d’appelés hostiles à l’Algérie française qui avaient arrêté leurs officiers, il se refuse à ouvrir le feu sur eux et n’accepte de se rendre qu’au Général Ducourneau qu’il a connu en Indochine. Lourdement condamné puis amnistié, il mène dès sa libération une carrière d'écrivain et de journaliste, devenant grand reporter à Paris Match.
    En 1972, Roger Holeindre participe à la fondation du Front National. Élu sous cette étiquette, député de la Seine-Saint-Denis (1986-1988) et Conseiller régional d'Île-de-France (1992-1998), il quitte ce parti le 15 janvier 2011. Parallèlement, il crée en 1985 le Cercle National des Combattants qu’il préside depuis lors.
    L'éloge d'un homme d’honneur est presque toujours un combat contre les préjugés. Quand il s'agit d'être juste envers celui qui, fidèle à la parole donnée, a mis sa peau au bout de ses idées, je ne peux l’être à demi. Dès lors, je ne crains pas de heurter des sensibilités opposées, des susceptibilités grotesques, des erreurs d’appréciation qui ont acquis du crédit à force d'avoir été répétées. C'est bien assez que la vérité soit tardive ; il ne faut pas du moins qu'elle soit timide.
    Un homme tel que lui ne pouvait être formé que par la nature. Taillé dans le roc, guerrier hors pair, infatigable baroudeur, patriote dans l’âme, Roger Holeindre dont le personnage s’apparente très exactement à celui d’André Gide qui n’avait de cesse de répéter :« Quand je cesserai de m’indigner, j’aurai commencé ma vieillesse », demeure à la pointe du combat prêchant sans fin la réconciliation et l’Union Nationale afin de lutter au mieux contre l’immigration invasion, le danger que représente l’intégrisme islamique et pour que la France, fille aînée de l’Église, reste à jamais une terre chrétienne.
    José CASTANO
    E-mail : joseph.castano0508@orange.fr

    http://www.francepresseinfos.com/2013/09/un-homme-dhonneur-roger-holeindre-par.html#more