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culture et histoire - Page 1871

  • Synthèse du mouvement révolutionnaire mondial

    Livernette.pngLe samedi 13 avril 2013 un dîner-débat fut organisé, à l’initiative de Thomas Joly, secrétaire général du Parti de la France, sur un sujet très occulté par les médiats officiels. Dans une ambiance bon-enfant les invités étaient conviés à joindre les plaisirs de la bouche à ceux de l’esprit. Johan Livernette, jeune de 28 ans, a entretenu les convives sur l’origine, les tenants et les aboutissants de la franc-maçonnerie, secte luciférienne, où il nous apprend que le mot “secret” est le principe premier.
    Même entre eux les francs-maçons se mentent, se cachent tout. A chaque stade de leur initiation, pour atteindre le sommet de la piramide de satan, les initiés du stade inférieur n’ont pas les connaissances des initiés du stade supérieur. Tout y est secret.

    Johan Livernette livre les desseins de ces loges diaboliques : anéantir à tout prix nos sociétés nationales et chrétiennes. Johan Livernette présente également dans un opuscule de 50 pages un excellent résumé de l’histoire de la franc-maçonnerie.

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  • Doctrines philosophiques et systèmes politiques

    doctrines-philosophiques-et-systemes-politiques.jpg« Si les idées sont justes et vraies, elles conduisent vers ce que tous les humains recherchent et désirent ardemment : le bonheur ; mais si, comme il est de plus en plus fréquent, elles sont trompeuses, elles causent le malheur. Ce constat irrécusable, Louis Jugnet nous en donne la preuve par toute son œuvre : c’est seulement sur une philosophie vraie que peut être établie une bonne politique. (.) On peut dire que, pour notre philosophe, il ne peut y avoir qu’une seule “doctrine philosophique” vraie et saine dans ses conséquences : c’est le réalisme qui reconnaît et expose méthodiquement ce que sont les choses réelles (matérielles et spirituelles) » (Extrait de la postface de Louis Millet).
    « Nous pensons que les lecteurs trouveront dans cet ouvrage, non seulement des connaissances, mais aussi, – comme le désirait Louis Jugnet -, une ouverture destinée à éveiller l’esprit, l’obligeant à développer les notions sommaires qu’il peut avoir de la philosophie politique, et, par un effort personnel de recherche, à mieux connaître les grands doctrinaires politiques dont la pensée a toujours un soubassement philosophique. Car, derrière tout système politique, il y a une philosophie fondamentale et, comme l’écrivait Paul Valéry : “Toute politique implique quelque idée de l’homme et de l’esprit, et une représentation du monde” » (Jean Faure, préface de la précédente édition).
    (Ce livre) « concis et clair est toujours très accessible, très facile à lire. On peut, on doit le mettre entre les mains des étudiants, mais aussi de ceux qui ne sont plus étudiants. Le désarroi et la confusion des esprits n’ont jamais été si grands qu’aujourd’hui. Le cours de Louis Jugnet peut contribuer à y remédier » (Extrait de la préface de Jean de Viguerie).

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  • Comment naissent les révolutions ? par Dominique Venner

    PARIS (via le site officiel de Dominique Venner) – C’est un sujet passionnant, très actuel et mal connu que la naissance des révolutions. Il avait été étudié par le sociologue Jules Monnerot (1908-1995) après les événements français de Mai 68 dans son livre Sociologie de la Révolution (Fayard, 1969). Travail précieux pour lequel son auteur a forgé une série de concepts applicables à toutes les situations.

     

    S’agissant d’une étude sociologique et non d’une histoire des idées, Monnerot use d’une seule appellation, sans ignorer bien entendu tout ce qui sépare et oppose les différentes révolutions du XXème siècle, bolchevisme, fascisme italien, national-socialisme allemand, révolution de 1944, ou celle de 1968. Il estime en effet que ces phénomènes de foule relèvent de la même analyse sociologique, tout en faisant une nette différence entre révolutions de type conservatrice et révolutions déconstructrices.

    Mais d’abord, Monnerot définit quelques concepts applicables à toute révolution. En premier lieu la « situation historique ». Elle est celle que l’on ne reverra jamais deux fois. C’est vrai pour 1789, 1917, 1922, 1933 ou 1968. Autre notion complémentaire : la « situation de détresse ». Elle se caractérise par des troubles non maîtrisés. La structure sociale se défait : les éléments ne sont plus à leur place.

    Quand une société est stable, on y distingue des éléments sociaux normaux (« homogènes ») et des marginaux (« hétérogènes »). Les éléments marginaux sont en marge parce qu’ils y sont maintenus par la pression des éléments « homogènes ». Lorsqu’un seuil critique de bouleversement est atteint, la partie homogène commence à se dissocier. On observe alors comme une contagion de chaos.

    Remarque intéressante qui s’applique aux révolutions conservatrices : « L’homogène, même en voie de dissociation, reste l’homogène ». Quand le bouleversement est radical, « du fond même de la société monte une demande de pouvoir ». Le fascisme, en 1922 ou 1933, fut par exemple une réponse à cette demande dans une société ayant un haut développement (industrie, sciences, culture). Dans une telle société, quand l’ordre s’est effondré, les éléments conservateurs (homogènes) deviennent provisoirement révolutionnaires par aspiration à l’ordre et demande de pouvoir.

    Comment aboutit-on à une « situation révolutionnaire » ? Réponse synthétique de Monnerot : par carence au sommet. Une crise de régime se caractérise par une « pluralité des conflits ». Tout échappe à l’autorité du pouvoir en place, le désordre devient endémique. La société entre en « effervescence ».

    L’effervescence n’est pas la révolution. Elle en est une phase, un moment, avec un début et une fin (un refroidissement) quand le milieu « n’est plus combustible ». Quand l’effervescence retombe, ce ne sont plus les mêmes qui sont aux commandes (Robespierre a été remplacé par Napoléon, Trotski par Staline, Balbo par Mussolini).

    Situation révolutionnaire et effervescence font intervenir les « masses ». Ce sont des coagulations momentanées, les troupes des révolutions. Pour diriger les masses, leur donner un système nerveux, les jacobins, puis Lénine (en beaucoup plus efficace) ont conçu l’instrument du parti.

    Ce que les léninistes appelaient « la radicalisation des masses », est une tendance à la politisation de catégories jusque-là conformistes et peu enclines à se passionner pour la chose publique (elles demandent surtout à l’État de faire son métier d’État). On entre alors dans une phase d’effervescence, « la société est parcourue en tous sens de réactions affectives intenses, comme les grains de limaille de fer par un courant magnétique ».

    Les situations de détresse font apparaître sur le devant de la scène des élites violentes : les « hétérogènes subversifs », des irréguliers et marginaux que les barrières habituelles n’arrêtent pas. Ils contribuent à donner au mouvement sa force de rupture.

    Dans une situation révolutionnaire, la carence et le besoin douloureux du pouvoir, peuvent jeter sur la voie de la révolution des éléments sociaux qui n’aspirent qu’à l’ordre. « Une heure vient où les Arditi, les jeunes lansquenets du Baltikum, les réprouvés qui le sont de moins en moins, n’apparaissent plus inquiétants, mais rassurants à la partie la plus homogène de la population. Ils semblent incarner à travers le malheur les valeurs de courage, de bravoure et de caractère sans quoi il n’est pas de grand pays… Même ceux qui ne sont pas leurs partisans pensent qu’il faut laisser faire l’expérience. » C’est un bon résumé des situations historiques d’exception. Mais, comme le précise Monnerot, la « situation historique » est celle que l’on ne revoit jamais deux fois.

    Dans la France de 2013, sommes-nous entrés dans une « situation historique » ? Pas encore, bien entendu. Mais des signes attestent que l’on peut se diriger vers une telle situation imprévue. Ira-t-elle jusqu’au bout de ses promesses ? Il est trop tôt pour se prononcer. Mais rien n’est impossible.

    Dominique Venner http://fr.novopress.info/

  • Le Chaos

    Le mot est grec à l'origine. Il signifie faille, béance. Le chaos précède l'origine du monde.
    « Au commencement fut le chaos... ». Il était une matière sans forme avant la création de la Terre.
    En politique, on l'associe au désordre. En mai 68, le général de Gaulle utilisait pour le mot chaos le terme chienlit. Kant dans sa vision de la morale définit le mal de façon universelle ainsi : « est mal ce qui crée le chaos si chacun agit de la même façon ».
    De nos jours, on ne peut plus utiliser ce terme sans faire référence à la théorie du chaos.
    •    La théorie du chaos
    Née dans les années 70, elle a été une nouvelle composante de la physique après la relativité et la mécanique quantique.
    À la fin du XIXème siècle, Poincaré avait déjà étudié ou plutôt abordé la question de la sensibilité aux conditions initiales avec son étude sur le problème à N corps (N> 3). Le problème à 3 corps consiste à l'étude du mouvement gravitationnel avec par exemple le système Soleil-Terre-Lune. Se pose alors la question de la stabilité. Un corps peut en percuter un autre ou une planète pourrait sortir du système solaire. On n'est plus dans la prévisibilité déterministe de Laplace. Le mouvement des planètes n'est plus réglé comme une horloge comme le laissait supposer la mécanique classique. On appelait Dieu le grand Horloger. Il fallait accepter l'idée d'indétermination. Trouver des lois de probabilités, c'est déjà mettre de l'ordre dans le désordre. Le chaos est sans lois de probabilités.
    On introduit dans cette théorie du chaos le temps caractéristique : temps au bout duquel les écarts sont multipliés par dix dus à des modifications initiales.
    Le mouvement des planètes de notre système suivant les calculs de Jacques Laskar est chaotique. La théorie du chaos enseigne aussi que la Terre sans la Lune pourrait même se trouver couchée sur sa trajectoire. Notre système est complet. Une autre planète le déstabiliserait.
    •    La météorologie
    La théorie du chaos avec comme application la météorologie a gagné en notoriété. Le nombre de facteurs intervenant est très grand. On relie toutes les variables par des équations connues et classiques comme les lois des gaz parfaits et les équations de Navier-Stokes (lois d'écoulement pour la mécanique des fluides). Edouard Lorenz a construit un modèle à douze variables. Il s'aperçut que les évolutions diffèrent avec des conditions initiales très proches. La météorologie est donc un système chaotique. Les conditions initiales variant parfois de façon infime donnent des évolutions très divergentes au bout d'un certain temps, ce qu'on a appelé plus communément l'effet papillon.
    •    L'attracteur de Lorenz
    C'est un système de trois variables soumises à trois équations différentielles. Le système est représenté par un point dans l'espace à trois dimensions. L'évolution du système en fonction des données initiales est déterminée par les équations de Lorenz.
    La trajectoire s'enroule autour de deux anses, l'une puis l'autre de façon aléatoire sans que l'on puisse prévoir laquelle des deux anses.
    Les trajectoires, quelles que soient les conditions initiales, vont vers une région limitée de l'espace.
    Il y a donc à la fois hasard et nécessité.
    •    Application de la théorie du chaos à un modèle de population
    On utilise la notion de suite pour ceux qui connaissent un peu les mathématiques.
    La population est donnée à un instant n en fonction de la population à l'instant n-1.
    Un = 4a Un-1 (1- Un-1)
    Pour des situations initiales très peu différentes, les évolutions divergent fortement. On a donc affaire à un système chaotique.
    Pour des valeurs de a différentes, les courbes sont aussi très différentes.
    La théorie du chaos, comme tout domaine de la physique, fait appel aux mathématiques. Elle s'est considérablement développée avec l'apparition des ordinateurs qui ont permis des simulations.
    Elle rassemble une somme de résultats mathématiques.
    En reprenant les modèles mathématiques de la physique établie, la théorie du chaos constate l'instabilité par rapport aux conditions initiales et l'existence d'attracteurs. On sort du pur déterminisme laplacien. Il y a de l'imprévisibilité. Ce déterminisme avait été appuyé par le théorème de Cauchy-Lipchitz qui énonçait une trajectoire bien établie une fois les conditions initiales données. Il existe de plus un temps T aux bornes de prévision. Au-delà de ce temps, on ne peut plus rien prévoir. Ce temps s'appelle temps caractéristique ou horizon de Lyapaunov. Cette théorie s'est développée grâce bien sûr à des modèles qu'on a pu faire tourner sur des ordinateurs de plus en plus puissants.
    Le Chaos en dehors de la théorie du chaos
    La théorie du chaos a imposé sa conception du chaos, mais nous allons voir chez Nietzsche une version du chaos hors de la physique.
    « Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse » (FN).
    Le chaos est propice à la création artistique. Le bouillonnement intérieur est la condition d'une gestation. C'est la genèse d'une œuvre. Le petit employé de bureau « bien ordonné » ne produira jamais rien.
    « Le préjugé foncier est de croire que l'ordre, la clarté, la méthode doivent tenir à l'être vrai des choses, alors qu'au contraire, le désordre, le chaos, l'imprévu n'apparaissent que dans un monde faux ou insuffisamment connu, bref, sont une erreur ; c'est là un préjugé moral, qui vient de ce que l'homme sincère, digne de confiance, est un homme d'ordre, de principes et a coutume d'être somme toute, un être prévisible et pédantesque. Mais il est tout à fait impossible de démonter que « l'en soi » des choses se comporte selon cette définition du fonctionnaire modèle ».
    Il est certain que parfois l'éducation des enfants est un étouffoir de l'imagination et de la créativité. Une réflexion souvent entendue de la part des parents et professeurs : « Il faut les cadrer ».
    Ce n'est que la mise en place de l'ordre qui stérilise. Trop d'interdits non seulement créent des névroses, mais empêchent toute création.
    Patrice GROS-SUAUDEAU

  • Cendrars, le forban littéraire

    Il y  a trois ou quatre ans, Miriam Cendrars publiait une «bio» de son père chez Balland. Une œuvre intéressante mais qui laissa un peu sur leur faim les admirateurs d'un aventurier littéraire qui s'appliqua - toute sa vie durant - à brouiller les pistes, mêlant le vrai au faux, le vécu au fantasme, la réalité à la fiction.
    Il faut avouer qu'avec sa tronche de boucanier, son bras amputé et ses appétances, Cendrars bouscule un peu la littérature - au moins la nôtre - plus accoutumée au style feutré des salons littéraires qu'aux coups de gueule des baroudeurs.
    Cendrars est né à Chaux-de-Fonds (Suisse) le 1er septembre 1887. Il s'appelle alors Frédéric Sauser. Son père a des activités commerciales qui bourlinguent la famille de Naples à Alexandrie, de Salonique à Brindisi, en passant par Paris et Bâle.
    En 1902, la famille Sauser se fixe plus ou moins à Neufchâtel. Le jeune Frédéric est inscrit à l'Ecole de Commerce. Mais il se fait plus remarquer par ses frasques (menées au rythme d'une moto qu'il conduit comme un fou) que par l'assiduité aux cours qu'il est supposé suivre.

    Le grand amour

    En 1904, il part pour la Russie. On lui a trouvé un vague emploi chez un joaillier-horloger de Saint-Petersbourg. Il y restera jusqu'en avril 1907. Participera-t-il à l'équipée sauvage du Transsibérien qui lui inspirera quelques-unes des plus belles pages de notre littérature ?  « Qu'importe, dira-t-il un jour, puisque je vous l'ai fait prendre à tous ce Transsibérien. »
    De retour en Suisse, il s'inscrit comme auditeur libre - à tous les sens du mot - à la faculté de philosophie de Berne. Il y remarquera surtout une superbe jeune fille polonaise : Fela Poznanka. Ce sera un amour à la Cendrars : fait de coups de cœur et de coups de tête, de passions et de dégoûts.
    En 1909, Cendrars écrit son premier texte: La légende de Novgorod. Tirage: quatorze exemplaires ... Un an plus tard, à Bruxelles où il séjourne (il y fait l'acteur dans un théâtre et le jongleur dans un music-hall), il fait une lecture décisive: Le Latin mystique de Rémy de Gourmont.
    À New York (où il est venu retrouver Fela), il signe pour la première fois un texte intitulé « Hic, Haec, Hoc » du nom de Blaise Cendrart. Le «Cendrart » avec un « T » ne deviendra Cendrars avec un «S» qu'un an plus tard, lors de la parution de Pâques à NewYork. Quant à l'origine de ce pseudonyme, Cendrars luimême nous la donne dans Une nuit dans la forêt : « Cendrars / Tout ce que j'aime et que j'étreins / En cendres aussitôt se transmue / ( ... ) / Et Blaise vient de braise. »

    Quand la Première Guerre mondiale éclate, Cendrars n'est plus un inconnu. Il a dirigé une revue, Les Hommes nouveaux (trois numéros), fréquenté Apollinaire, T'Serstevens, Max Jacob, Soutine, Modigliani. Il a surtout publié La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France: « En ce temps-là j'étais en mon adolescence. »
    Le 3 août 1914 (la guerre a été déclarée le 2), Cendrars s'engage dans le 1er Régiment étranger de Paris. Avant de partir pour le front, il se marie avec sa compagne, Fela Poznanka. Nous sommes le 16 septembre.
    Le 28, alors qu'il participe à l'attaque de la ferme Navarin en Champagne, un obus lui arrache le bras droit. Il écrit dans La main coupéeUn bras humain tout ruisselant de sang, un bras droit sectionné au-dessus du coude et dont la main encore vivante fouissait le sol des doigts comme pour y prendre racine. » Le 27 novembre, il est cité à l'Ordre de l'Armée.
    Le 16 février 1916, Cendrars acquiert la nationalité française et, malgré son amputation, va mener sa vie avec autant de fougue que par devant. Il se lie avec Gustave Le Rouge et publie un recueil de poèmes : La Guerre au Luxembourg. Il se découvre une nouvelle passion : le cinématographe.
    Fin 1917, il a un petit rôle dans le J'accuse d'Abel Gance. Mais surtout, cette même année, il rencontre une jeune comédienne, Raymonde Duchâteau. Et lui, le baroudeur à la trogne et au corps couturés de dix cicatrices, lui, l'ancien légionnaire qui se croit revenu de tout, il va tomber amoureux. Un amour absolu. Qui durera jusqu'à sa mort.
    De son amputation, il n'en parle plus guère. Sinon pour s'en moquer. Barrès lui a offert un bras postiche et, pour faire plaisir à l'illustre écrivain, Cendrars le portera quelque temps. Il l'« oubliera » un jour dans la salle d'attente d'une gare ...
    L'année 1918 est une année de consécration pour Cendrars. Il se multiplie: écrivain (Le Panama ou l'aventure de mes sept oncles), éditeur, librettiste, scénariste, éditeur; il fait feu de tout bois. En 1923, il monte un ballet, La Création du monde (chorégraphie de Jean Borlin, décors de Fernand Léger, musique de Darius Milhaud) ; en 1924, il part pour le Brésil où il est fêté comme un roi. Cette même année, il écrit et publie L'Or, le livre qui contribuera à le faire connaître mondialement.

    Reportages

    De 1926 à 1929, il voyage en Amérique du Sud, bourlinguant sans répit au Brésil, en Argentine, au Paraguay. Mais il n'en oublie pas pour autant l'écriture.
    En 1934, avec Les gangsters de la Maffia, Cendrars entame une carrière de grand reporter. Pierre Lazareff, qui dirige alors Paris-Soir, l'engage et l'envoie sur des « coups » au Guatémala, au Mexique, au Honduras, et même en Californie, d'où il rapportera un passionnant Hollywood la Mecque du cinéma.
    En 36, il est de retour à Paris. En plein Front populaire. Cendrars, qui déteste les Rouges (et les « roses » : « Léon Blum est une catastrophe »), accepte de couvrir la guerre d'Espagne pour Gringoire. Pendant un mois et demi, il séjourne en Espagne, toujours aux avant-postes. Malheureusement, son style débridé ne convient pas à Horace de Carbuccia qui lui refuse les reportages commandés.
    En 1957, il est victime d'une hémorragie cérébrale qui lui ôte l'usage de son unique main. Contre toute attente - et à la stupéfaction des médecins - il lutte et gagne ce nouveau combat. La mort le trouvera, le 21 janvier 1961. Rue José-Maria de Hérédia, à Paris. Deux ans auparavant, en 1959, il avait réclamé d'être baptisé. Cette même année, il célébrait par un mariage religieux son union avec Raymonde. Pour la première fois, Cendrars cicatrisait son âme.
     Alain Sanders : National Hebdo octobre 1988

  • Hitler, Staline, même combat

    Boulevard Voltaire (www.bvoltaire.fr) - 07/03/2013

    Ils étaient quelques centaines, à Moscou, le 5 mars, pour honorer la mémoire de Joseph Staline, dont on fêtait ce jour-là le cinquantième anniversaire de la mort. Brandissant son portrait, et des drapeaux ornés de la faucille et du marteau, ils ont déposé des bouquets de fleurs devant son buste, entre la place Rouge et le mur du Kremlin.
     

         -          Ah tiens, dira l’innocent, un buste de Staline se dresse donc au centre de Moscou ? En 2013 ? Mais je croyais que la Russie n’était plus communiste ?

         -          Ignorez-vous, malheureux, que le maréchal Staline est l’homme qui, de 1941 à 1945, mena la Grande Guerre patriotique contre l’Allemagne ? A ce titre, le président Poutine n’a jamais cessé de lui témoigner de l’admiration. Il n’est pas le seul : d’après un sondage publié le 1er mars par la fondation  Carnegie, la moitié  de la population russe considère Staline comme le premier de ses héros nationaux.

         -          Cependant, poursuivra le contradicteur naïf, c’est bien Staline qui, secrétaire général du parti communiste d’Union soviétique, persécuta ses opposants, de 1922 à 1952, fit régner la terreur, envoya en prison ou au goulag des dizaines et des dizaines de millions de ses concitoyens ? C’est bien lui que les historiens estiment personnellement responsable de la mort d’environ 10 millions d’innocents, chiffre excluant les victimes de la guerre ?

         -          Ses méthodes furent parfois rudes, je vous le concède. Mais l’essentiel est là : il a vaincu Hitler.

         -          Cependant, ajoutera l’obstiné, Staline ne s’est-il pas allié avec Hitler en 1939 ? Les deux dictateurs ne se sont-ils pas entendus ensuite pour dépecer et martyriser la Pologne ? Et n’est-ce pas le peuple russe et non Staline qui s’est battu en première ligne contre les Allemands, par patriotisme, indépendamment du régime ? Certes, l’Armée rouge n’y est pas allée de main morte, en Allemagne, en 1945, mais la Wehrmacht avait fait une guerre tout aussi sauvage, en 1941, en envahissant la Russie et l’Ukraine,…

         -          Vous n’allez quand même pas mettre sur le même pied le communisme et le nazisme ?

         -          Ils sont différents, mais ils se ressemblent comme des jumeaux. Staline n’a sans doute pas exterminé les Juifs,  mais il n’a pas hésité à manier l’antisémitisme pour servir ses desseins criminels. Et il a massacré d’autres catégories de la population, jugées socialement irrécupérables. Tuer au nom de la classe ou tuer au nom de la race, c’est toujours tuer…

         -          Vos propos sont intolérables. Les gens comme vous n’ont pas droit à la parole.

    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com