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culture et histoire - Page 1906

  • « L’héritage de Vichy : ces 100 mesures toujours en vigueur »

    Tel est le titre d’un ouvrage récemment paru, signé de Cécile Desprairies et qui entend détailler les mesures législatives qui n’ont pas été abolies après le coup de force gaullo-communiste, et qui sont toujours en vigueur.

    L’activité législative de l’Etat français fut intense, pendant 4 ans, et dans de nombreux domaines, notamment sociaux. L’Etat nationaliste en place fit preuve d’une innovation remarquable.

    Citons en vrac, et dans divers domaines :
    accouchement sous X, fête du Travail, cantine d’entreprise, sport au bac, comités d’entreprise, médecine du travail, salaire minimum, Ordre des médecins, fête des mères, profession d’expert-comptable, périphérique parisien, etc.

    Le ton du bouquin est parfois partisan, de façon malvenue, mais les faits sont là, et sont intéressants.

    L’Héritage de Vichy, 240 p., illustré, Ed. Armand Colin, 27,50 euros. Disponible ici.

    http://www.contre-info.com/

  • Terrorisme : la poudre et l'allumette

    Archives de L'Express - Jacques Derogy - publié le 11/05/1982
    1982. L'Express consacrait un article à la résurgence de groupes comme Action directe, avec l'aide d'un historien, Xavier Raufer, auteur d'un livre où il donnait de nouvelles perspectives sur le terrorisme.
    Le 27 mai, au début de l'après-midi, une voiture roule à très (trop ?) vive allure sur l'autoroute A1 en direction de Paris. Près de la sortie de Compiègne (Oise), son conducteur en perd le contrôle ; embardée, tête-à-queue, tonneaux, le véhicule termine sa course folle contre le bas-côté droit. A bord de l'épave, une passagère grièvement blessée, Nathalie Ménigon, 25 ans.
    Pour la police, elle n'est pas une inconnue. Pasionaria du groupe Action directe, elle a participé, au côté son compagnon Jean-Marc Rouillan, à diverses opérations de ce réseau terroriste dont il est le leader. Libérée le 17 septembre 1981 pour raison médicale, elle est venue occuper un immeuble du quartier de la Goutte-d'Or (Paris XVIIe), "squattérisé" au profit d'immigrés turcs.
    Au moment de son accident, elle revenait de Belgique avec un stock de 15000 affichettes appelant à une "manifestation armée" contre la venue du président américain Ronald Reagan au Sommet de Versailles, une silhouette en tenue de combat brandissant un pistolet-mitrailleur. L'appel est signé Action directe. Il dit: "Le terroriste Reagan, voyageur de l'impérialisme U.S., ennemi des peuples, doit être accueilli par la haine, devant des poings levés et des armes chargées."
    Détail important: ce texte est rédigé en français, en turc et en arabe, tout comme le tract de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (Farl) diffusé, le 7 avril dernier, par des militants d'A.d., tract qui revendiquait l'assassinat quatre jours plus tôt du diplomate israélien Yaakov Barsimantov.
    La résurgence d'un tel groupe risque de démentir l'analyse rassurante des autorités françaises. A la recrudescence du terrorisme international, contre lequel il tient de véritables conseils de guerre depuis le sanglant attentat de la rue Marbeuf, le pouvoir socialiste oppose souvent la baisse des violences politiques d'origine intérieure, une baisse de 40 %.
    Distinguo simpliste aux yeux d'un observateur professionnel comme Xavier Raufer. Cet historien de 36 ans, qui a longtemps animé l'étude des mouvements révolutionnaires à l'Institut d'histoire sociale, publie cette semaine le fruit de ses travaux : Terrorisme : maintenant la France ? (Editions Garnier). Au moment même où se tiennent à l'Institut de criminologie de Paris les Journées d'étude sur le terrorisme.
    Raufer se méfie du terme trop générique de terrorisme, qui masque la hiérarchie réelle des périls guettant notre société. Ainsi la diminution des attentats à l'explosif depuis le 10 mai 1981 n'est-elle due qu'à la trêve corse, alors que l'actualité montre une tendance à la radicalisation de l'extrême gauche, bien plus dangereuse sur le plan national.
    A l'escalade de la violence banalisée (on est passé en vingt ans du cocktail Molotov au lance-roquettes) s'ajoute une dimension internationaliste: "la recherche d'une classe ouvrière de substitution". D'où interactions entre terrorisme importé et terrorisme indigène, des attentats d'origine étrangère provoquant, par contagion, l'émergence de structures de guérilla urbaine sous couvert de lutte anti-impérialiste.
    "Voilà le péril majeur, nous dit Raufer. D'un côté, des viviers de jeunes ballottés entre le chômage et les emplois précaires, dépourvus de toute perspective, se constituent à la périphérie des grandes villes : c'est le tonneau de poudre. Et, de l'autre, la boîte d'allumettes : ces groupuscules - heureusement fort réduits, et jusqu'ici efficacement marqués par la police - qui se veulent des partis communistes combattants, en lutte armée contre leur propre Etat."
    Paradoxe souligné par Raufer : c'est en France qu'a été théorisé le recours aux armes en démocratie, alors que notre pays s'est trouvé épargné plus longtemps que nos voisins. En 1963, l'ex-avocat du F.l.n. algérien Jacques Vergés est le premier à formuler la doctrine du "pouvoir au bout du fusil", qui sera intellectualisée par le philosophe Louis Althusser et popularisée par les groupes "maos" avec la caution de Jean-Paul Sartre, légitimant la violence au service des "bonnes causes".
    Ces groupes se tiennent à l'écart du "happening" de Mai 1968 pour fonder, sur ses décombres, la Gauche prolétarienne (G.p.), puis constituer son bras armé, la Nouvelle Résistance, premier embryon d'un parti communiste combattant. A son apogée, en 1970- 1971, l'ex-G.p. passe très près de la lutte armée : rapts du député gaulliste Michel de Grailly et d'un cadre de Renault, etc.
    Mais, au dernier moment, un sursaut moral retient les "maos" de basculer de l'action symbolique à la violence meurtrière. Refusant de "se substituer aux masses", ils vont se disperser dans des militantismes sectoriels: dans l'écologie, le féminisme, l'antipsychiatrie, la défense des prisonniers et des droits de l'homme, la fondation du quotidien Libération, etc.
    Pourquoi cette autodissolution? D'abord, leurs guides intellectuels ont, après la phase initiale de fascination, joué un rôle salutaire de garde-fou. Ensuite, la dénonciation des « méthodes fascistes » de l'O.a.s. était encore présente dans tous les esprits. Enfin, deux faits ont contribué à bloquer l'engrenage terroriste: une rencontre avec Andréas Baader, qui apparut aux responsables "maos" français comme un dangereux psychopathe ; et le massacre des athlètes israéliens aux Jeux de Munich, en septembre 1972.
    Mais, au moment précis où les "maos" français renoncent à suivre les modèles italien et allemand, des rescapés de réseaux antifranquistes catalans créent dans le midi de la France des Groupes d'action révolutionnaire internationalistes (Gari), qui, de février à juillet 1974, vont perpétrer une dizaine d'attentats, de rapts et surtout de hold-up. Avec une telle maladresse que la police rafle la dizaine d'activistes - dont J.-M. Rouillan déjà - qui forment l'équipe dirigeante.
    Une troisième tentative n'aura guère plus de longévité: celle des Noyaux armés pour l'autonomie populaire (Napap), fondés, en 1977, par les laissés-pour-compte de l'ex-G.p. surnommés les "veuves maos". En neuf mois, une douzaine d'arrestations met fin à une série d'actions non sanglantes commencée pourtant par un meurtre : celui d'un vigile de Renault, Jean-Antoine Tramoni, lui-même meurtrier du militant "mao" Pierre Ovemey.
    Deux ans plus tard, les rescapés des Gari et des Napap, forts de l'expérience de la clandestinité, fusionnent dans Action directe. Les "branquignols" font place à du professionnel, les intellectuels de l'ex-G.p. à des militants au profil plus fruste, mais aussi plus proche de celui des brigadistes italiens et des desesperados allemands.
    De 1979 à 1981, Action directe ne revendique pas moins de vingt attentats immobiliers et financiers : la revendication devient plus importante que l'acte lui-même, encore que le butin des différents hold-up dépasse les 100 millions. La logistique se développe : pas moins de quarante planques d'armes et de faux papiers, de caches pour fugitifs dans la seule région parisienne. Les connexions internationales aussi.
    Pratiquement démantelés en 1980, les groupes d'Action directe se sont reconstitués depuis l'automne de 1981 en véritables noyaux armés branchés sur les filières terroristes de Beyrouth. Ils transforment les "squatts" en une sorte de "piste Hô-Chi-Minh", à mi-chemin entre délinquance et politique.
    Plus d'encadrement intellectuel, de garde-fou, plus d'issues non plus, de solutions de repli dans une société dont les capacités d'intégration se sont affaiblies. Mais un isolement croissant, avec, à terme, une menace complémentaire : celle de voir la décomposition d'une structure de ce type fournir, cette fois, des mercenaires aux groupes internationaux, style Carlos, pour lesquels la France a cessé d'être un sanctuaire. Menace qui n'a rien de fatal : il est encore temps, selon Xavier Raufer, d'enrayer la formation d'un parti communiste combattant.

  • KEYNÉSIENS ET MONÉTARISTES

    Il semble de plus en plus insupportable à une majorité de Français qu'un pays comme le nôtre avec son niveau économique, scientifique, technologique, ainsi qu'agricole, connaisse le marasme et le chômage comme actuellement.
    Les raisons en sont une immigration qui continue et s'aggrave ainsi que la construction européenne due au traité de Maastricht. L'INSEE prévoit encore une forte augmentation du chômage en : 2008. Il faut savoir aussi que derrière cette construction européenne toute possibilité de politique économique nationale a été abandonnée.
    Le principal débat entre les différentes théories ou visions économiques du monde a été celui qui a opposé keynésiens ou néo-keynésiens et monétaristes. Dans ce débat théorique les keynésiens semblent avoir abdiqué mais les faits et résultats sont pourtant là pour démontrer la validité de leur vision du monde.
    Même lorsque cela est caché, on applique en fin de compte une politique de relance keynésienne. Ainsi la reprise américaine en 1982 a-t-elle été obtenue par un déficit budgétaire financé par création monétaire.
    Le monétarisme, lui, est une version infantile du scientisme pour qui le réel se trouve dans des équations mathématiques ou une théorie, le budget de l'État se gérant comme un porte-monnaie individuel. On a, là, le raisonnement le plus naïf pour ne pas dire niais que l'on puisse avoir.
    Ce n'est sans doute pas un hasard si le Ministre de l'Économie actuelle qui s'est rallié aux thèses monétaristes a une formation de comptable (un sou est un sou), toute idée de déficit budgétaire ne pouvant que le traumatiser.
    Soulignons au passage la mesure la plus grave et la plus dramatique prise par son prédécesseur Edmond Alphandery, c'est-à-dire la fin du lien entre la Banque de France et le gouvernement. Pour la première fois dans son histoire, la France perdait sa souveraineté économique qui dans un deuxième temps se trouvera à Frankfort. En «bon» monétariste Edmond Alphandery a pris cette mesure car c'est écrit ainsi dans les livres d'économie qui se réfèrent à ce courant.
    La pensée keynésienne ne se prétend pas être le réel mais un modèle opératoire pragmatique où l'économie est analysée en termes de circuit et où sont intégrés tous les phénomènes psychologiques, humains, sociaux et même affectifs (confiance, audace d'entreprendre ou d'investir, projection dans le futur... ) propres â toute activité économique faite par des hommes. Pour Keynes les agents économiques ne sont pas tous égaux puisque l'activité économique dépend avant tout des entrepreneurs et de leurs états d'âme (qui ont comme conséquence leur anticipation dans les projets escomptés d'où vient la décision d'investir).
    Toujours est-il que, sous la pression de l'Allemagne, la théorie monétariste avec comme conséquence l'aggravation du chômage a été adoptée avec un intégrisme stupéfiant. On donne plusieurs explications, plus psychologiques que rationnelles, à la préférence des Allemands pour la théorie monétariste. Ils ont, en effet, connu l'inflation de la République de Weimar, et sans doute aussi, même si on réveille un tabou, la seule politique keynésienne parfaitement réussie que l'on connaisse a été effectuée par les nazis au début du 3e Reich, alors que le livre majeur de Keynes, « La théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie » n'avait même pas été publié, ce qui d'ailleurs laisse à penser que les idées suivent plus souvent la pratique que l'inverse.
     Cette politique keynésienne sous l'impulsion de Schacht, ministre de l'économie sous Hitler, s'est faite avec un programme de grands travaux et une injection monétaire massive dans l'économie, grâce à un système de traites (MEFO) garanties par l'État, remises par les industriels à leurs fournisseurs et qui circulèrent comme une véritable monnaie.
    Les résultats ont été foudroyants. En quelques années l'Allemagne est passée de 6 millions de chômeurs à un nombre négligeable. Ceci a été réalisé grâce â un contrôle des changes et une économie fondée sur l'AUTARCIE. Cette autarcie ne s'est pas faite sans mal puisque l'agriculture n'était pas très développée en Allemagne. L'industrie chimique a fabriqué de l'essence synthétique pour obtenir une indépendance énergétique. Pour ce qui est du domaine commercial, on a eu recours au clearing : à toute importation de l'étranger doit correspondre une exportation de même valeur dans le pays intéressé. L'Allemagne, en plus de son chômage résorbé, est devenue la deuxième puissance industrielle du monde. Le réarmement n'est surtout intervenu qu'après, de façon importante, une fois la machine économique remise en route.
    La question fondamentale qui se pose est la suivante : pourquoi l'économiste Schacht sous le 3e Reich a si bien réussi et que les socialistes français lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir en 1982 ont échoué ? Pour la raison très simple que la contrainte extérieure n'existait pas au temps de l'Allemagne n..., à cause du rétablissement du contrôle des changes et d'une économie tendant à l'autarcie.
    Si la France veut de nouveau créer les conditions d'une politique keynésienne réussie, il faudra le maintien d'une monnaie nationale et le contrôle par l'État de la Banque de France afin de pouvoir donner les impulsions économiques nécessaires. Le rétablissement de la notion de frontière sera une priorité. Une frontière au sens moderne n'est pas une muraille de Chine mais une membrane vivante qui permet de réguler (vis à vis de cet organisme qu'est la nation) le plus intelligemment possible, en fonction des intérêts du pays et du moment, les flux des biens et des personnes. Un protectionnisme éclairé permettra d'obtenir cet objectif d'une balance commerciale équilibrée auquel devra s'ajouter un contrôle strict des flux migratoires.
    Un député UDF avait écrit qu'il fallait accepter la dure loi du libre échange et de la concurrence totale car autrement la France retournerait au Moyen âge ou serait dans la même situation que l'Albanie. Il faut comprendre tout ce qu'il y a de mensonger et d'hypocrite dans cette affirmation lorsque l'on sait que les deux pays capitalistes actuels les plus puissants et les plus modernes au monde (États-Unis et Japon) sont dans la pratique dans une situation économique de quasi autarcie vu le très faible pourcentage de leurs importations du à un système de protectionnisme déguisé.
    Toutes ces mesures dans le fond relativement simples permettraient à notre pays de résorber son chômage dans un délai assez court. Lorsque l'emploi sera de nouveau suffisant, le protectionnisme pourra être allégé au fur et à mesure de la situation. La construction européenne maastrichienne actuelle, basée sur le monétarisme et la non intervention de l'État, est d'autant plus traumatisante et déstabilisante pour la France, vu son passé et sa tradition en ce domaine. C'est par une politique résolument nationale qui sorte de la spirale mortifère de Maastricht que la France résoudra la plus grande tragédie qui se pose à elle actuellement.
    par Patrice GROS-SUAUDEAU (remis à jour en 2007)

  • Jean Thiriart, théoricien de la révolution européenne

    Rares sont les Français chez qui le nom de Jean Thiriart évoque un souvenir. Pourtant de 1960 à 1969, au travers de l’organisation européenne transnationale Jeune Europe et du mensuel La Nation Européenne celui-ci anima la première tentative, restée inégalée, de création d’un parti nationaliste révolutionnaire européen, et définit clairement dans ses écrits ce qui forme maintenant le corpus doctrinale d’un partie non négligeable des mouvements nationalistes d’Europe.

    Né dans une grande famille libérale de Liège qui éprouve de fortes sympathies pour la gauche, Jean Thiriart milite d’abord dans la Jeune Garde Socialiste et à l’Union Socialiste Anti-Fasciste, puis durant la seconde guerre mondiale au Fichte Bund (une ligue issue du mouvement national-bolchevick hambourgeois des années 20), et aux Amis du Grand Reich Allemand, association qui regroupe en Belgique romane d’anciens éléments d’extrême-gauche favorables à la collaboration européenne, voire à l’annexion dans le Reich.

    Condamné à trois ans de prison à la «Libération», Thiriart ne refait politiquement surface qu’en 1960, en participant, à l’occasion de la décolonisation du Congo, à la fondation du Comité d’Action et de Défense des belges d’Afrique qui devient quelques semaines plus tard le Mouvement d’Action Civique. En peu de temps Jean Thiriart transforme ce groupuscule poujadiste en une structure révolutionnaire efficace qui - estimant que la prise du pouvoir par l’OAS en France serait de nature à être un formidable tremplin pour la révolution européenne - apporte un soutien efficace et sans faille à l’armée secrète.

    Parallèlement, une réunion est organisée à Venise le 4 mars 1962. Participent à celle-ci, outre Thiriart qui représente le MAC et la Belgique, le Mouvement Social Italien pour l’Italie, Le Parti Socialiste de l’Empire pour l’Allemagne, et le Mouvement de l’Union d’Oswald Mosley pour la Grande Bretagne. Dans une déclaration commune, ces organisations déclarent vouloir fonder « Un Parti National Européen, axé sur l’idée de l’unité européenne, qui n’accepte pas la satellisation de l’Europe occidentale par les USA et ne renonce pas à la réunification des territoires de l’Est, de la Pologne à la Bulgarie, en passant par la Hongrie ». Mais le Parti National Européen n’aura qu’une existence extrêmement brève, le nationalisme archaïque et étriqué des Italiens et des Allemands leur faisant rapidement rompre leurs engagements pro-européens.

    Cela ajouté à la fin sans gloire de l’OAS fait réfléchir Thiriart qui conclut que la seule solution est dans la création de toute pièce d’un Parti Révolutionnaire Européen, et dans un front commun avec des partis ou pays opposés à l’ordre de Yalta.

    Aboutissement d’un travail entamé dès la fin 1961 le MAC se transforme en janvier 1963 en Jeune Europe, organisation européenne qui s’implante en Autriche, Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays Bas, Portugal et Suisse. Le nouveau mouvement tranche par son style sur les habituels mouvements nationalistes. Il est très fortement structuré, il insiste sur la formation idéologique dans de véritables écoles de cadres, il tente de mettre en place une centrale syndicale embryonnaire, le Syndicat Communautaire Européen. De surcroît, Jeune Europe souhaite fonder des Brigades Révolutionnaires Européennes pour débuter la lutte armée contre l’occupant américain, et cherche un poumon extérieur. Ainsi des contacts sont pris avec la Chine communiste, la Yougoslavie et la Roumanie, de même qu’avec l’Irak, l’Egypte et la résistance palestinienne.

    Si Jean Thiriart est reconnu comme un révolutionnaire avec lequel il faut compter - il rencontre Chou-En-Laï en 1966 et Nasser en 1968, et est interdit de séjour dans cinq pays européens ! - et si l’apport militaire de ses militants au combat antisioniste n’est pas contesté - le premier européen qui tombera les armes à la main en luttant contre le sionisme, Roger Coudroy, est membre de Jeune Europe - ses alliés potentiels restent inhibés par des réflexes idéologiques ou de bienséance diplomatique qui ne leur permettent pas d’accorder à Jeune Europe l’aide financière et matérielle souhaitée. De surcroît après les crises de la décolonisation l’Europe bénéficie d’une décennie de prospérité économique qui rend très difficile la survie d’un mouvement révolutionnaire. Cependant la presse de l’organisation, tout d’abord Jeune Europe, puis La Nation Européenne, a une audience certaine et compte des collaborateurs de haut niveau parmi lesquels on peut citer l’écrivain Pierre Gripari, le député des Alpes-Maritimes Francis Palmero, l’ambassadeur de Syrie à Bruxelles Selim El Yafi, celui d’Irak à Paris Nather El Omari, ainsi que Tran Hoai Nam, chef de la mission vietcong à Alger, de plus des personnalités telles que le leader noir américain Stockeley Carmichel, le coordinateur du secrétariat exécutif du FLN Cherif Belkacem, le commandant Si Larbi et Djambil Mendimred, tous les deux dirigeants du FLN algérien, ou le prédécesseur d’Arafat à la tête de l’OLP, Ahmed Choukeiri, acceptent sans difficultés de lui accorder des entretiens. Quant au général Peron, en exil à Madrid, il déclarera «Je lis régulièrement La Nation Européenne et je partage entièrement ses idées. Non seulement en ce qui concerne l’Europe mais le monde».

    En 1969, déçu par l’échec relatif de son mouvement et par la timidité de ses appuis extérieurs, Thiriart renonce au combat militant. Malgré les efforts de certains de ses cadres, Jeune Europe ne survivra pas au départ de son principal animateur. C’est toutefois de sa filiation que se revendiquent, au début des années 70, les militants de l’Organisation Lutte du Peuple en Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie et Suisse, dans les années 80 les équipes des revues belge Volonté Européenne et française Le Partisan Européen, ainsi que la tendance Les Tercéristes Radicaux au sein du mouvement NR français Troisième Voie. Jean Thiriart sortira de son exil politique, en 1991, pour soutenir la création du Front Européen de Libération dans lequel il vit le seul successeur de Jeune Europe. C’est avec une délégation du FEL qu’il se rendit à Moscou en 1992 pour y rencontrer les dirigeants de l’opposition russe à Boris Eltsine. Malheureusement Jean Thiriart fut fauché par une crise cardiaque peu de temps après son retour en Belgique. Il laissait inachevé plusieurs ouvrages théoriques dans laquelle il analysait l’évolution nécessaire du combat anti-américain du fait de la disparition de l’URSS.

    Inspiré par Machiavel et Pareto, Thiriart se dit « un doctrinaire du rationnel » et rejette les classifications habituelles de la politique, il aime à citer la phrase d’Ortega y Gasset « Etre de gauche ou de droite, c’est choisir une des innombrables manières qui s’offrent à l’homme d’être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale ». Le nationalisme qu’il développe est un acte de volonté, le souhait commun d’une minorité de réaliser quelque chose. Ainsi il est basé uniquement sur des considérations géopolitiques. Seules, pour lui, ont de l’avenir les nations d’ampleur continentale (USA, Chine, URSS), si donc on veut rendre sa grandeur et son importance à l’Europe, il convient d’unifier celles-ci, cela en constituant un Parti Révolutionnaire de type léniniste qui débute immédiatement la lutte de libération nationale contre l’occupant américain et ses collaborateurs, les partis du système et les troupes coloniales de l’OTAN. L’Europe de l’Ouest, libérée et unifiée pourrait alors entreprendre des négociations avec l’ex-URSS pour construire le Grand Empire Européen de Galway à Vladivostock, seul capable de résister à la nouvelle Carthage américaine, et au bloc chinois et à son milliard d’habitants.

    Opposé aux modèles confédéraux ou fédéraux, ainsi qu’à « L’Europe aux cent drapeaux », Thiriart qui se définit comme un « jacobin de la très-Grande Europe » veut construire une nation unitaire conçue sur la base d’un nationalisme d’intégration, d’un empire extensif apportant à tous ses habitants l’omnicitoyenneté et héritier juridique et spirituel de l’Empire romain.

    Sur le plan économique Thiriart rejette « l’économie de profit » (capitalisme) et « l’économie d’utopie » (communisme) pour prôner « l’économie de puissance » qui vise au développement maximum du potentiel national. Bien sûr dans son esprit la seule dimension viable pour cette économie est la dimension européenne. Disciple de Johann Gottlieb Fichte et de Friedrich List, Thiriart est partisan de « l’autarcie des grands espaces ». Ainsi l’Europe, sortie du FMI et dotée d’une monnaie unique, protégée par de solides barrières douanières, et veillant à son auto-suffisance pourrait échapper aux lois de l’économie mondiale.

    Bien que datant du milieu des années 60, les livres de Jean Thiriart restent étonnamment actuels. Dès 1964, il décrit la disparition du « parti russe » en Europe, cela plus de 10 ans avant la naissance de l’eurocommunisme et près de vingt-cinq ans avant les bouleversements des pays de l’est. De même sa description du parti américain, des milliers de « Quisling US », est toujours la réalité de l’Europe d’aujourd’hui comme l’ont illustré récemment les positions de la plupart des hommes politiques lors de la guerre du Golfe, les affrontements dans l’ex-Yougoslavie ou les derniers sursauts africains. Et son analyse de l’impérialisme américain n’a pas pris une ride, en 1966 il conseillait d’ailleurs de lire le Yankee James Burham, conseil qu’il est encore temps de suivre pour trouver dans le livre de ce dernier Pour la domination mondiale des phrases comme celles-ci : « Il faudrait renoncer à ce qui subsiste de la doctrine de l’égalité des nations. Les USA doivent ouvertement se porter candidats à la direction de la politique mondiale ».

    Contestable par certains côtés (jacobinisme outré, trop grande rationalité, etc.), nous ne l’ignorons pas, Thiriart reste un de nos grand maître à penser pour ce siècle finissant. Il nous appartient de nous nourrir de ses théories, de les évaluer et de savoir les dépasser pour aborder les lendemains de l’an 2000.

    Christian Bouchet http://www.voxnr.com

  • RIVAROL sur le front judiciaire

      Comme nous vous l’indiquions fin décembre, nous attendons toujours le résultat du pourvoi que nous avons formé contre l’arrêt de la cour d’appel qui, le 16 février 2012, nous avait condamné à plusieurs dizaines de milliers d’euros d’amendes et de dommages et intérêts dans l’affaire de l’interview de Jean- Marie Le Pen sur l’occupation allemande en France. Cette affaire date de près de dix ans désormais et devrait connaître son épilogue dans les semaines qui viennent. Nous ne sommes pas spécialement optimistes d’autant que la Cour de cassation a une nouvelle fois refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que nous avions déposée à propos de la loi Fabius- Rocard-Gayssot.

    TROIS PROCÉDURES INTENTÉES PAR LE FN

    S’agissant des poursuites intentées contre nous par Marine Le Pen et le Front national, nous commençons à voir le fond du tunnel. Trois procès avaient été intentés contre nous : le premier pour avoir dénoncé des irrégularités dans la campagne interne du Front pour la succession de Jean-Marie Le Pen. Lequel demandait 50 000 euros de dommages et intérêts. Il a finalement obtenu un euro symbolique. Il s’agit donc d’une quasi-relaxe. Un article de François-Xavier Rochette daté du 7 janvier 2011 avait également fait l’objet de poursuites. Marine Le Pen demandait 50 000 euros de dommages et intérêts pour injure publique envers particulier car Rochette avait simplement cité entre guillemets un article de VSD qui, faisant le portrait de la future présidente du FN, disait qu’elle « aimait boire, manger et baiser ». Nous avons été relaxés en première instance et à nouveau en appel le 24 janvier dernier, les magistrats ne voyant là aucune injure d’autant plus qu’il s’agissait d’une citation. Mais Marine Le Pen s’acharne : elle s’est pourvue en cassation. De l’art d’encombrer les tribunaux pour des peccadilles !

    Enfin, pour une interview donnée à un site traditionaliste e-deo en octobre 2010, en pleine campagne interne, et où il était question entre autres de l’importance des invertis autour de Marine Le Pen, le directeur de RIVAROL a été condamné à 3 000 euros de dommages et intérêts alors même que les prises de position pour le moins équivoques de la présidente du FN dans l’affaire du mariage gay a montré à quel point ce que nous avions dit était fondé. Les 3 000 euros ont été immédiatement réclamés par Marine Le Pen, son avocat Me Wallerand de Saint- Just menaçant de faire appel aux huissiers si la somme n’était pas immédiatement payée.

    Que l’on traite ainsi un journal qui a soutenu pendant près de quarante ans le Front national en dit long sur la mentalité des nouveaux dirigeants du Front. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à faire l’objet de la vindicte du néo-FN, Marine Le Pen ayant récemment traité notre confrère Minute de “torchon” pour avoir simplement évoqué l’existence d’un lobby gay au FN. Or, même si l’on peut avoir des désaccords, fussent-ils profonds, au sein de ce qu’il est convenu d’appeler la droite nationale, l’on devrait s’interdire de se poursuivre en justice et plus encore de réclamer avec célérité les éventuels dommages et intérêts obtenus. Pour notre part, nous n’avons jamais attaqué quiconque en justice, même lorsque nous avons été traînés dans la boue. Face à ce harcèlement judiciaire, nous savons pouvoir compter sur la fidélité et la générosité des lecteurs.

    LES MÉTHODES MAFIEUSES DU SYNDICAT DU LIVRE

    Ces derniers mois nous avons par ailleurs été victimes des grèves à répétition du syndicat du Livre gênant la distribution en kiosques. Pour éviter d’être les otages des agissements de ce syndicat qui bénéficie de privilèges exorbitants depuis la Libération, nous avions quitté Presstalis (anciennement les NMPP) l’année dernière pour rejoindre les Messageries lyonnaises de presse (MLP). Las, les gros bras de la CGT qui bénéficient de facto d’une insolente impunité et qui refusent la restructuration de Presstalis s’en prennent également aux dépôts de MLP ce qui a entraîné à plusieurs reprises des retards dans l’acheminement de notre hebdomadaire vers les différents marchands de journaux. D’où un sérieux manque à gagner.

    De plus, un nombre croissant de lecteurs se plaignent de recevoir RIVAROL très en retard. Qu’ils sachent que nous ne sommes pour rien dans ces difficultés. Nous payons un tarif élevé (la mention « presse urgente » figure d’ailleurs en toutes lettres sur l’emballage du journal que reçoivent nos abonnés) pour que RIVAROL soit distribué rapidement mais la Poste fait très mal son travail. Nous avons à plusieurs reprises manifesté notre mécontentement auprès de la direction de La Poste mais pour l’instant les choses ne semblent pas s’être vraiment améliorées. C’est aussi à cela que l’on mesure à quel point notre pays est en pleine décadence !

    Face à ces difficultés conjuguées nous avons proposé d’avancer d’un jour la parution de RIVAROL. Les lecteurs ont été nombreux à nous répondre. Nous réservons la primeur de leurs réponses aux participants au Pot des Amis ce samedi 2 mars à l’Espace Dubail où nous aurons comme chaque année le plaisir de vous retrouver et d’échanger avec vous.

    Cette année, pour faire face aux obstacles que nous rencontrons, nous avons volontairement prolongé les abonnements de Noël jusqu’à Pâques (100 euros annuels au lieu de 114). Exceptionnellement ce tarif ne vaut pas seulement pour les nouveaux abonnés mais aussi pour les abonnés actuels désireux de se réabonner. Que l’on n’hésite pas à profiter largement de cette offre. L’on peut aussi s’abonner par prélèvement automatique (voir ci- dessous) ou choisir l’abonnement numérique annuel à 80 euros. Il est nécessaire évidemment que RIVAROL soit fortement présent en kiosques mais les abonnements nous sont encore plus indispensables car d’eux dépendent directement la survie et la pérennité de la doyenne des publications de l’opposition nationale en France. N’hésitez donc pas à vous abonner et à abonner des amis ou de la famille à une presse indépendante et libre de toute servitude qui, sans immodestie aucune, propose des analyses et des éclairages et offre une liberté de ton que l’on trouve difficilement ailleurs.

    Lʼéquipe de RIVAROL. http://rivarol.over-blog.com/

  • Le bon sens loin de chez nous par Jacques GEORGES

     

    On le sait depuis si longtemps qu’on ne le réalise même plus, mais notre époque est une mine pour les dingues. Le loufoque est partout : pour s’en tenir à l’actualité française des derniers jours, le duel Copé – Fillon, le mariage pour tous, le débat sur le genre, ou même la menace de nationalisation de Florange, sans parler des sujets plus graves, la cavalcade tri décennale des dettes, la poursuite joyeuse de l’immigration de masse et de la substitution de population, amènent à se gratter la tête et à se demander : nos dirigeants ont-ils encore un reste de bon sens ? D’ailleurs, le bon sens est-il encore une valeur lisible et reconnue aujourd’hui ?

     

    C’est pour essayer de mettre un peu de clarté sur ce sujet que, fort d’une journée de bulle en perspective, je me suis attablé ce matin face à la baie d’Alger (1) et ai commencé à tapoter mon clavier. Voici le résultat. Je précise que tout ce qui suit est rigoureusement exempt  de toute lecture préalable, réflexion intellectuelle approfondie, ou consultation d’ouvrages universitaires de haute volée, pardon pour le pléonasme. Je connais trop les intellectuels pour m’en inspirer sur tout ce qui compte. Nous allons essayer en toute simplicité et de bonne foi (deux vieux compagnons du bon sens) de définir le bon sens, d’en préciser les frontières, de tirer quelques conclusions, et peut-être de proposer quelques mesures de bon sens pour redonner un peu de tonus à icelui.

     

    Définir le bon sens est a priori fastoche : c’est tout ce qui ne heurte pas le bon sens. Excellente réponse. Faisons quand même un pas de plus : c’est une grille de lecture, un guide pour la réflexion et pour l’action. Mais encore ? C’est une grille de lecture, un guide qui permet de discriminer, de classer, de juger, de se forger une opinion sur une infinité de sujets : actions et attitudes de la sphère privée, programmes et décisions politiques, productions intellectuelles et artistiques par exemple. Le contenu de la grille, sa chimie, ses gênes ? Ça devient un peu compliqué. Osons. Serait de bon sens tout ce qui :

     

    — est perçu comme tel par une large majorité de braves gens;

     

    — déplaît à Saint-Germain-des-Prés;

     

    — séduit les ingénieurs et déplaît aux Sciences Po et autres énarques;

     

    — n’aurait que des avantages et pas d’inconvénients, ou manifestement plus d’avantages que d’inconvénients;

     

    — serait  conforme à la raison;

     

    — traduirait une bonne santé de base;

     

    — privilégierait le long terme, ou ce qui est validé par l’expérience, voire la tradition;

     

    — éviterait ou éloignerait les catastrophes;

     

    — tendrait à perpétuer tout ce qui compte vraiment, je ne sais, l’espèce, la vie, l’amour.

     

    Cette tentative laisse perplexe; tout ceci est fragile et discutable; on sent qu’on peut aller très loin comme ça, noircir des milliers de pages de précisions, de distinguos, de questions qui s’ajoutent aux questions, sans arriver au bout. On peut tourner autour du bon sens, pas le définir. D’où l’intérêt des frontières.

     

    Les frontières de l’empire du bon sens sont perpétuellement menacées et fluctuantes. Cet empire est pépère, conservateur, souvent ennuyeux. Laissé à lui-même, il lasse et donne toutes leurs chances à une nuée d’ennemis hétéroclites, certains de haut vol (religions, idéologies, passions, romantisme, rêves d’intellectuels, égos d’artistes), d’autres de petite vertu (jalousie, envie, ignorance, bovarysme et états d’âme divers, attrait de la nouveauté, légèreté, bêtise individuelle ou de masse, etc.), d’autres encore très méchants (morbidité, nihilisme, attrait du suicide et de la destruction). Son cœur qui a pour capitale « Préservation de l’espèce » a jusqu’à présent résisté à tous les assauts, mais, après consultation de quelques écolos profonds et militaires militants, je me demande pour combien de temps encore. Depuis toujours ses frontières n’ont cessé de bouger et son territoire d’évoluer comme un accordéon. Illustrons ce propos par quelques exemples malheureusement réduits, faute d’espace et de connaissances à la hauteur, à l’espace européen : massacré à la fin de l’Empire romain par une gangrène nihiliste heureusement vite reprise en mains, stabilisé par Charlemagne, prospère sous un Ancien Régime entièrement dévoué à sa cause, malmené un temps par les guerres de religion et la première mondialisation, chahuté par les Philosophes, mis sens dessus dessous par la Révolution, heureux, sûr de lui et dominateur un court instant dans l’Europe de Bismarck et de la « Belle Époque », menacé de sérieuses lézardes dès ladite « Belle Époque », suicidé en 14, ridiculisé sous le règne surréaliste, commettant depuis lors de multiples tentatives de suicide qui l’ont démoralisé et épuisé, jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, comment se porte le bon sens ? Très mal en Europe, pas fort en Amérique, assez bien ailleurs, bien en Russie et en Chine, malgré menaces et lézardes, comme en Europe du temps de Bismarck. Très bien nulle part, je dois l’avouer.

     

    Alors, que faire, hic et nunc, c’est-à-dire dans l’Europe de 2012 ? Partons de l’idée que, l’homme étant ce qu’il est, cet empire n’a d’attrait durable, et par conséquent de stabilité et d’avenir que pimenté d’un gros zeste d’irrationnel : recherche du beau, de la grandeur, d’un minimum de justice, etc. Ça, c’est pour le long terme, quand l’Europe aura accouché d’un Louis XIV continental ou d’un nouveau Bismarck. Dans l’immédiat, je ne vais pas devenir grave et tangenter le grotesque en esquissant ici un programme de réhabilitation continentale du bon sens. Regards tournés par exemple vers la Russie de Poutine, ou vers la Chine de Xi Jin- Ping, voici quand même quelques modestes pistes de réflexion :

     

    • Se mettre dans la tête quelques vérités de base oubliées. La première est que la vie est tragique. Ceci comporte de nombreuses et fondamentales conséquences. Tout se paie. Par exemple, la dette accumulée par des décennies de déficit irresponsable. Par exemple encore, l’immigration de masse. Voici un danger de très grande dimension, dont la survenance est certaine, et qui pourtant prospère presque sans réaction. Nous sommes face à un défi historique au bon sens, une pure aberration, une énigme, une maladie mentale. Celle dont on meurt.

     

    • De façon générale, les idéologies mortifères qui cautionnent les politiques suicidaires et masquent leur lâcheté doivent être combattues moins comme des ennemies politiques que comme des maladies mentales épidémiques : une certaine interprétation des « droits-de-l’homme », l’anti-racisme, la théorie du genre, l’individualisme extrême et ses épigones gays et divers, de nombreuses aberrations intellectuelles et artistiques, etc. À défaut de les éradiquer, objectif non réaliste jamais réalisé dans l’histoire, il faut sans cesse les contester, mieux, si possible, les ridiculiser, ce qui en théorie ne devrait pas être impossible en mobilisant les réserves de bon sens disponibles et brimées dont tout peuple vivant dispose.

     

    • La valeur « long terme » doit être privilégiée systématiquement, et quelques hiérarchies doivent être réhabilitées : supériorité du collectif sur l’individuel, du beau sur le moche, du grand sur le médiocre, de la vie sur la mort, du mouvement sur l’immobilisme, de la générosité sur la pingrerie, de l’action sur la branlette intellectuelle, de la famille sur l’individu, de l’effort sur la paresse, de la prise de risque sur la vie tranquille, etc.

     

    • Je verrais bien quelques chamboule-tout de défoulement, limités par prudence à quelques figures du passé : pêle-mêle, puis-je suggérer Déroulède, Clémenceau, Duchamp, Poincaré, André Breton, Blum, Sartre ? je vous mets aussi quelques étrangers ?

     

    Mais je crains que ça ne sonne un peu facho, non ?

     

    Jacques Georges http://www.europemaxima.com/

     

    Note

     

    1 : Consultant international, notre collaborateur a passé un semestre de l’année 2012 à Alger pour des motifs professionnels (N.D.L.R.).

  • Histoire d’un conflit ignoré

     Il y a quelques mois, Sylvain Roussillon publiait un ouvrage novateur consacré aux volontaires étrangers du camp franquiste pendant la Guerre d’Espagne (1936 – 1939). Il récidive aujourd’hui en publiant une remarquable étude sur la Seconde Guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique entre 1812 et 1814.

     

    Si le XXe siècle fut clément pour les États-Unis qui ne connurent aucun conflit sur leur sol, le XIXe siècle vit au contraire leur territoire américain atteint par des guerres. Outre les nombreux conflits amérindiens, on pense bien sûr à la Guerre de Sécession (1861 – 1865), mais on ne doit pas oublier la guerre d’agression contre le Mexique (1846 – 1848) et cette seconde Guerre d’Indépendance. « La guerre de 1812 – 1814, appelée aussi “ Seconde guerre d’Indépendance américaine ”, fait partie des conflits oubliées de l’Histoire (p. 13). » C’est exact en France d’autant que, assez curieusement, Hollywood n’a guère exploité cette épisode belliqueux. Aux États-Unis, ce conflit est mieux connu, surtout quand on lit l’abondante bibliographie fournie par l’auteur : 83 livres et 21 articles de revues spécialisées dont seulement huit en français ! La méconnaissance en France de cet affrontement anglo-américain s’explique aussi par la chronologie, car en même temps que la Grande-Bretagne luttait contre les États-Unis, elle affrontait toujours Napoléon Ier.

     

    Cette Seconde Guerre d’Indépendance marque vraiment l’avènement d’un ensemble plus cohérent dénommé les États-Unis d’Amérique. C’est pendant cette guerre que fut composé leur futur hymne national. C’est à la suite de ce conflit que, craignant les représailles de Londres alliée pour la circonstance à la Sainte-Alliance que s’affirma la doctrine Monroe dédiée à un exclusivisme pan-américain qui allait faire de l’Amérique latine et des Antilles l’arrière-cour de Washington. « En moins d’un siècle, les États-Unis sont passés du slogan “ l’Amérique aux Américains ” au mot d’ordre “ L’Amérique aux États-Unis ” (p. 181). » Mieux encore, « les principaux initiateurs de cet impérialisme, qu’il s’agisse d’Alfred Thayer Mahan ou de Theodor Roosevelt, ont débuté leurs réflexions stratégiques, militaires et géopolitiques dans l’étude de cette guerre de 1812 (p. 181) ».

     

    Une guerre fondatrice

     

    Cette guerre fut donc déterminante dans le destin de la jeune république issue du traité de Versailles de 1783. Elle contraignit le gouvernement fédéral à maintenir et à développer une armée permanente digne de ce nom. Au moment de l’Indépendance, les soldats réguliers étaient au nombre de… 87. La défense du nouvel État reposait entièrement sur des milices civiques dans chaque entité fédérée, d’où la liberté de porter des armes. Cette situation particulière s’inscrivait dans la politique isolationniste souhaitée par George Washington. Dans une belle préface, Nicole Bacharan rappelle son discours d’adieu en 1796 : « L’Europe a des intérêts fondamentaux qui ne nous concernent pas, ou à peine. » Dans ces conditions, à quoi bon d’avoir des forces terrestres et une marine de guerre ?

     

    Le problème est que les États-Unis grandissent aux temps des guerres européennes de la Révolution et de l’Empire. Nonobstant l’éloignement géographique, le conflit européen a des répercussions économiques en Amérique. « Les liens diplomatiques sont inexistants, ou presque, avec bon nombre de pays européens, et teintés d’ambiguïté avec les Britanniques qui reconnaissent du but des lèvres l’existence de ces treize colonies rebelles prétendant constituer un État souverain (p. 17). » La Grande-Bretagne ne se focalise pas que sur le danger français, révolutionnaire puis napoléonien. Elle pense déjà à l’échelle du monde et s’exaspère de l’existence même des États-Unis qu’elle perçoit comme une insolence permanente à sa puissance.

     

    Les Britanniques s’ingénient donc à vexer à la moindre occasion les Américains. « Depuis le début du XIXe siècle, la Royal Navy affecte de ne pas reconnaître les eaux territoriales américaines, ni la qualité des navires battant pavillon américain. Par conséquent, sous couvent de lutter contre la contrebande à destination de la France, les bâtiments de la Royal Navy ont pris la dommageable habitude d’arraisonner les navires marchands américains, de confisquer les cargaisons et, chose plus grave, d’enrôler de force sur leurs navires de guerre des citoyens américains, considérés pour l’occasion comme les ressortissants britanniques de colonies au statut juridique mal défini ! C’est ainsi que près de 10 000 marins et citoyens américains se trouvent obligés de servir contre leur gré, sur les navires de la Royal Navy durant les dix premières années du XIXe siècle, sans que les protestations américaines n’y changent rien (pp. 30 – 31). » Par ailleurs, depuis leur colonie du Canada, les Britanniques incitent les tribus amérindiennes à chasser les colons venus des États-Unis. À partir de 1810, Londres multiplie les provocations envers Washington qui devient la victime collatérale du féroce contentieux franco-britannique.

     

    En 1800, les États-Unis ont participé à la Ligue des Neutres organisée par Paul Ier de Russie, ce qui lui vaudra son assassinat en 1801 par des agents anglophiles. Avec la montée des tensions navales, Sylvain Roussillon rappelle que « la marine de guerre, dissoute dès la fin de la guerre d’Indépendance, est précipitamment réorganisée en 1797, devant la menace d’un conflit entre la France révolutionnaire et les attaques incessantes des corsaires barbaresques en Méditerranée (pp. 16 – 17) ». Or il y eut vraiment conflit naval officieux et circonscrit à la marine et au commerce entre la France et les États-Unis : la Quasi-Guerre (1798 – 1800). Son déclenchement incombe au Directoire qui, « en proie à d’inextricables problèmes financiers, exigeait des États-Unis le remboursement immédiat des dettes de guerre et des sommes engagés par Louis XVI pour être venue en aide aux insurgés américains (p. 17) ». Cette guerre océanique permit à la jeune U.S. Navy de s’entraîner au combat face à une marine corsaire française bien mal en point. La guerre en Europe eut aussi une autre répercussion, économique celle-là. En fermant les frontières aux produits européens en 1807 par l’Embargo Act, le président Jefferson voulait préserver la neutralité de son pays. Il n’eut pas conscience que « cet isolement commercial est un énorme coup de fouet donné à l’industrie et à l’économie manufacturière américaine (p. 24) » comme l’observera quarante plus tard Friedrich List.

     

    Les ambitions oubliées des États-Unis

     

    Sylvain Roussillon insiste aussi sur la jeunesse territoriale et les divisions politiques profondes des États-Unis. Ils doivent gérer le doublement de leur superficie avec l’acquisition en 1804 de la Louisiane francophone. Ils doivent prendre en compte l’affaiblissement à leur frontière méridionale de l’Empire colonial espagnol et la présence, au Nord, du Canada britannique où vivent environ 700 000 Américains loyalistes à George III et leurs familles. Mais « entre 450 000 et 500 000 loyalistes demeurent aux États-Unis. Ils constitueront l’aile dure du futur Parti fédéraliste (p. 29) ». Les luttes politiques sont implacables entre les fédéralistes, tenants d’un État central fort, d’une économie industrielle et commerciale dynamique, et d’un conservatisme culturel qui les rapproche de la Grande-Bretagne, et les démocrates-républicains, favorables au droit des États, des minorités religieuses, d’une économie agraire et d’une vision plus progressiste. Leurs chefs de file, Thomas Jefferson et James Madison, sont accusés de s’inspirer de la France et de son jacobinisme sanguinaire.

     

    Excédés par les provocations britanniques, les États-Unis déclarent la guerre à son ancien colonisateur en juin 1812. James Madison prévoit une guerre rapide et victorieuse, car il n’imagine pas capable les « Tuniques rouges » mener deux guerres simultanées ! Or les généraux étatsuniens sont surtout des militaires de salon, habitués de la bouteille et promus non d’après leurs compétences militaires nullissimes mais selon leurs inclinations politiques. Ils minorent la présence de « 5 200 combattants britanniques, soldats aguerris (p. 43) » au Canada, et ne comprennent pas que le Bas-Canada francophone et le Haut-Canada anglophone « sont en grande partie peuplées de loyalistes américains et leurs descendants, prêts et impatients d’en découdre avec ceux qu’ils considèrent comme de dangereux révolutionnaires et spoliateurs de leurs biens, tandis que les populations francophones, conservatrices et catholiques, ne paraissent pas mieux disposées à l’égard des Américains soupçonnés de vouloir imposer le protestantisme, abolir la propriété et interdire la pratique du français (p. 44) ». La méfiance des Canadiens-Français envers la jeune République étoilée est ancienne. Nicole Bacharan a raison de faire appel à la longue durée et aux suites des Guerres de Sept Ans (1756 – 1763) et d’Indépendance.

     

    À rebours d’une opinion communément admise dans l’Hexagone, George Washington n’était pas du tout un ami de la France. Vétéran de la Guerre de Sept Ans contre les Français et leurs alliés amérindiens, ce francophobe notoire se définissait résolument anti-catholique. L’anti-catholicisme est consubstantiel aux États-Unis puisqu’on fit grief de sa foi à John Fitzgerald Kennedy en 1960. Auparavant, les W.A.S.P. n’appréciaient guère les Italiens et les Irlandais pour cette même raison. George Washington accepta l’alliance française par pragmatisme politico-militaire. On oublie cependant que Washington et les siens souhaitaient rejeter les Anglais de toute l’Amérique du Nord. Dès 1775, les Insurgents lancent des raids contre les forces anglaises installées au Canada. L’action prend une nouvelle ampleur l’année suivante quand des rebelles américains s’emparent de Montréal avant de reculer devant les murs de Québec. Frustré par cette entreprise de conquête ratée, en janvier 1778, le Congrès continental américain nomme La Fayette commandant en chef d’une armée d’invasion du Canada britannique. L’intention officielle est de soulever les Canadiens-Français et de faire du Canada le 14e État de l’Union. En réalité, le Congrès, protestant et maçonnique, entend à la fois laver l’affront de 1776 et abolir le Quebec Act qui allie deux puissances conservatrices, l’Église catholique canadienne-française et la Couronne anglaise. Les futurs Étatsuniens veulent aussi l’arrêt des conversions amérindiennes au catholicisme et s’horrifient à l’idée de voir des réformés obéir à des papistes ! Toutefois, faute de moyens et d’aides réelles, La Fayette renonce. Les États-Unis n’oublient pas oublié cet objectif et, en déclarant la guerre en 1812, ils espèrent enfin « conquérir le Canada pour chasser définitivement les Britanniques du continent d’une part, infliger une telle défaite à leurs alliés indiens qu’il deviendra facile de les soumettre durablement, d’autre part (p. 37) ».

     

    Sylvain Roussillon dépeint avec un brio certain les différentes phases de la guerre. Celle-ci se déroule sur plusieurs fronts, d’abord au Nord-Est, dans la région des Grands Lacs avec des batailles navales et lacustres, et au Nord-Ouest. Puis, ensuite, dans le Sud, dans le Golfe du Mexique et sur le Mississippi. La guerre est aussi navale et se passe tant le long de la Côte Est qu’au large des Bermudes et du Venezuela, près des littoraux européens et même dans le Pacifique. « En effet, Américains comme Britanniques vont s’aventurer durant ce conflit dans ces vastes étendues, encore à l’époque mal connues : les premiers, pour tenter d’entraver, avec un succès mitigé, le commerce entre les Indes britanniques et le sous-continent américain, et les seconds, pour y défendre leurs intérêts économiques (p. 99) ». Des marins étatsuniens s’installent à Nuku Hiva, une île des Marquises en 1813. Ils y pacifient les tribus locales et en commencent la colonisation…

     

    Un conflit polymorphe complexe

     

    L’ouvrage de Sylvain Roussillon est riche en détails et en anecdotes et il retrace avec une minutieuse précision, parfois cartographique, offensives, batailles et embuscades. Il évoque par exemple le blocus étatsunien de la forteresse espagnole de Pensacola, la prise par les États-Unis de la ville espagnole de Mobile ou l’occupation britannique d’une ville du Maine. Si les Cherokees combattent pour leur malheur aux côtés des États-Unis comme d’ailleurs 200 volontaires européens anti-britanniques venus du Haut-Canada, la plupart des Amérindiens sont les alliés des Britanniques. Cette entente est due au chef de guerre des Shawnees, Tecumseh, qui sera fait général de Sa Gracieuse Majesté ! Accompagné de son frère, Tenskwatawa, qui prophétise l’unité peau-rouge, Tecumseh envisage une confédération amérindienne et obtient de Londres le droit d’avoir un État au Sud des Grands Lacs, ce qui arrêterait l’expansion occidentale des États-Unis. Ceux-ci se retrouveraient coincés entre cet État, le Canada britannique, le Mexique espagnol qui commence près des berges du Mississippi et une Floride espagnole, britannique ou indépendante. Mais cette nouvelle géographie politique de l’Amérique du Nord repose sur le sort des armes.

     

    Si l’armée étatsunienne franchit le Saint-Laurent et tente d’occuper le Bas-Canada en hiver 1812 – 1813, l’invasion rate encore face à la farouche détermination des Canadiens-Français. En réponse, en 1814, les Britanniques incitent les Creeks à se soulever dans le Sud, occupent la Floride et débarquent en Louisiane. Toutes ces manœuvres tactiques neutralisent les deux belligérants. En revanche, « la petite marine des États-Unis va surprendre par son esprit résolument offensif (p. 59) ». L’U.S. Navy naissante montre même une supériorité certaine sur la Royal Navy ! Sylvain Roussillon relève « la terrible incapacité des Britanniques à utiliser correctement leurs vaisseaux corsaires (p. 169) », à la différence des Étatsuniens.

     

    En 1814, les Britanniques tentent deux actions décisives. Après avoir débarqué dans la baie de Chesapeake, les Britanniques marchent sur Washington. « Les troupes américains, mal disposées, mal organisées, mal commandées se débandent sous les assauts des vétérans anglais (pp. 123 – 124). » Le 24 août 1814, la Maison Blanche et les édifices publics (Congrès, ministères…) sont incendiés. En revanche, les domiciles privés ne sont ni pillés ni brûlés. La destruction de la capitale fédérale suscite un grand élan de patriotisme étatsunien. Deux généraux étatsuniens, Jacob Brown et Winfield Scott, commencent à instruire les troupes des États-Unis à l’européenne. Toutefois, l’improvisation demeure, surtout à La Nouvelle-Orléans où, menacée par les Britanniques, le général U.S. Andrew Jackson se résigne à solliciter l’appui des francophones et des Baratariens, les flibustiers des frères Lafitte. La contre-attaque qu’il mène contraint les Britanniques à rembarquer et lui assurera en 1828 la présidence des États-Unis !

     

    Une paix blanche entérinant le statu quo est accepté à Gand, alors dans le Royaume-Uni des Pays-Bas, le 2 décembre 1814. « Les Britanniques s’engagent à cesser leur politique de provocation maritime, à relâcher tous les Américains enrôlés de force sur les navires de Sa Gracieuse Majesté, et à restituer l’ensemble des bâtiments américains confisqués (p. 146). » La frontière avec le Canada est quelque peu rectifiée et Mobile rattachée à l’Union, mais Londres refuse de rendre les 3 à 4 000 esclaves étatsuniens ralliés. Affranchis, ils seront envoyés en Afrique au Sierra Leone.

     

    Grâce à Sylvain Roussillon, le lecteur français dispose enfin d’une étude roborative traitant de cette guerre anglo-américaine méconnue pour laquelle il faut, pour une fois, regretter la défaite britannique.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    • Sylvain Roussillon, L’autre 1812. La seconde Guerre de l’Indépendance américaine, préface de Nicole Bacharan, Bernard Giovanangeli Éditeur, Paris, 2012, 191 p., 18 €.