Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1940

  • « Etre dans le vent, l’ambition d’une feuille morte » : Gustave Thibon expliqué par la science !

    « La découverte d’une zone cérébrale incitant l’être humain au conformisme éclaire d’un jour nouveau le débat sur l’influence des masses et des sondages.

    Le biais de conformité, que l’on pourrait aussi appeler syndrome de Panurge, désigne la tendance que nous avons parfois à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l’avis de la majorité –indépendamment du bien-fondé de celui-ci.

    Dès les années 1950, le psychologue Solomon Asch avait montré que dans une simple tâche perceptive consistant à comparer les longueurs de différents segments de droite, la connaissance de l’avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondent correctement.

    Récemment, des psychologues de l’Université de Princeton ont étudié ce qui se passe dans notre tête lorsque nous nous laissons entrainer dans des processus de ce type. Une structure cérébrale nommée insula, repli du cortex cérébral au niveau des tempes, semble déterminer le basculement d’opinion, l’abandon de l’analyse personnelle au profit de la posture conforme aux attentes du groupe.

    Cette insula est réputée centraliser des informations de nature émotionnelle en provenance du corps, et s’activer lorsque l’individu sent peser la menace d’être exclu de son groupe d’appartenance. Le biais de conformité résulterait d’une pression sociale exercée par le groupe sur l’individu, créant une peur d’être marginalisé ».

    Les conséquences de cet effet touchent notamment aux mécanismes électoraux. Condorcet, philosophe et mathématicien, montrait au XVIIIe siècle que le système démocratique livre des décisions sensées, à condition que les électeurs soient ignorants des décisions prises par leurs voisins. Autrement dit, il faut savoir se protéger du biais de conformité.

    C’est aussi ce qu’a montré une étude réalisée dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle française en 2012. Quelque 1 000 votants étaient interrogés sur leurs intentions de vote au second tour ; dès lors qu’on leur présentait les résultats d’un sondage fictif allant dans le sens contraire de leur intention initiale, ils changeaient d’opinion dans 25 pour cent des cas, pour rallier l’avis majoritaire exprimé par le sondage.

    Neurosciences, mathématiques et psychologie sociale concordent donc sur un point : pour éviter de réveiller le mouton qui sommeille en l’homme, évitons de le perturber par des influences majoritaires ».

    Lu sur le site pour la science.fr

    http://www.contre-info.com/

  • Éducation, ou instruction ?

    Dans le délire linguistique actuel, qui en réalité est logiquement et politiquement incorrect, la langue française devient de plus en plus un magma incohérent dans lequel toute pensée logique a été diluée puis dénaturée. C’était voulu, c’est évident.

    Et, comme au cours de tout délire, les concepts ont été déformés puis finalement contredits, toute réalité étant finalement perçue  à travers le filtre des slogans – tous mensongers par nature.

    L’expression fondamentalement mensongère inventée par les socialistes, et hélas aujourd’hui très répandue et prise comme une vérité qu’elle n’est aucunement, est celle qui a le plus perturbé les cervelles ; c’est le slogan affirmant que l’on peut être « politiquement correct ».

    Ce qui est, en fait, un double, voire triple mensonge. En fait, cette expression masque le fait que toute politique est partisane, et que de surcroît, comme toute politique, elle dépend de la situation nationale et internationale du moment, donc fluctuante : « correct signifierait donc éphémère, et même volatile !!!

    Mais ce qui est plus grave encore, c’est l’abus de langage : car l’adjectif « correct » ne signifie pas, et n’ jamais été synonyme de « véridique ! Il signifie plutôt « conforme à » quelque chose ; et donc rien n’est plus superficiel !   « Politiquement correct » est donc un euphémisme, un slogan profondément mensonger, car il ne signifie que « provisoirement admis par un parti politique, donc au mépris possible de toute vérité ; Qu’on se le dise ! Et qu’on le dise à tous vents !

    Cette ambiguïté dans les termes est encore plus évidente dans certains textes officiels, et ce, depuis trop longtemps. Le titre « Éducation nationale » en est un exemple. Car, en fait, ce n’est pas la fonction de l’école de procéder à l’éducation des jeunes : c’est la responsabilité première et fondamentale des parents. Le rôle de l’État, donc de l’école, c’est l’instruction, la transmission du savoir ? Grave confusion des genres.

    De même, puisque l’on parle ici des enfants (je ne dis pas « des jeunes » car ce terme a été lui aussi dénaturé : les médias parlent aujourd’hui de « jeunes de trente ans !!!!), je vais ici dénoncer un grave abus de droit, fruit des délires verbaux qui mènent à inventer un « droit à l’enfant » (comme le « droit à une voiture ») qui mène à nier le « droit de l’enfant », droit absolu psychologique et sociétal à une enfance normale dans une société d’êtres humains et non de fourmis égoïstes et indifférenciées. Droit à un papa et une maman et non à une mascarade de « parent numéro 1, 2, et pourquoi pas 1984 comme le prévoyait Orwell... Non aussi à des phrases destructrices du genre « Ton père deux (ou perdu !!), c’est ta mère !!! »

    Dans une telle société stupidement égalitariste, quels caps pourraient être transmis à l’enfant ?   Quels exemples pourraient être invoqués ? Ablation des seins pour une femme-homme, ou castration pour un homme-femme ???

    Mais en nos jours de troubles en tous « genres », si l’on n’obéit qu’à un individualisme et à un hédonisme perturbé, follement confondus avec un égalitarisme doctrinaire car mal compris et confondu avec une égalité des droits réels, l’on se dirige rapidement à des dictatures  totalitaires comme celles qui ont amené la Terreur « guillotinesque » de Robespierre, l’eugénisme stalinien, le racisme hitlérien, les crimes  des Khmers rouges ou de la Révolution culturelle chinoise...  Le Crieur du Cœur

    Oui, il est urgent de ramener le langage donc les pensées à la raison... Et pour cela, il faut faire comme Le Crieur du Cœur.

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Le Dictionnaire de novlangue (Mise à jour janvier 2013) 2/2

    Cent nouveaux mots (2/2)
pour Le Dictionnaire de novlangue
(Mise à jour janvier 2013)
Suite et fin
     
    Les entrées figurant déjà dans le premier Dictionnaire de novlangue sont marquées d’un astérisque (*)
     
    I
    IMMIGRATION* : catastrophe européenne, synonyme d’islamisation et/ou d’africanisation.
    INCIDENTS : médiatisation de certains faits, en général résultant de provocations, lors d’une réunion ou d’une manifestation de droite ou sur un thème politiquement incorrect, afin de détourner l’attention sur son succès.
    INSERTION : voir ACCOMPAGNEMENT.
    INTÉGRATION* : c’est un devoir pour la France et les Français de souche uniquement, et un droit pour les immigrés (cf. « La France intègre avec difficulté ses populations d’immigrés », Le Monde du 4 décembre 2012).
    ITINÉRANT : qualificatif trompeur utilisé en lieu et place de roms (ex : « des jeunes voleurs itinérants en provenance des pays d’ex-Yougoslavie »).
    INVISIBLES : personnes d'origine étrangère ou de couleur résidant en France qui seraient « invisibles » au motif qu'elles ne se sentiraient pas suffisamment représentées dans les médias audiovisuels. Comme l'oligarchie réside habituellement dans des quartiers privilégiés et qu'elle n'utilise pas les transports en commun, elle trouve en outre que ces personnes ne sont pas assez visibles. Pour les Français de souche et d'en bas, elles sont, au contraire, de plus en plus visibles.
    IRRÉVERSIBLE : mot fétiche de l’oligarchie qui pense qu’elle peut transformer durablement la nature de l’homme et de la société et créer un monde nouveau (« L’euro est irréversible », Mario Draghi, président de la BCE, Le Monde du 22 juillet 2012).
     
    J
    JUGE : agent public irresponsable de ses actes, qui prétend prendre ses décisions au nom du peuple, mais dont la fonction principale consiste à veiller à ce que les lois reçoivent une lecture politiquement correcte ; la figure du juge tient une place centrale dans les productions médiatiques du Système ; synonyme : GOUVERNEMENT DES JUGES ; voir VICTIME, COUPABLE.
    JUSTICE : mot trompeur, synonyme d'IMPÔTS depuis le 6 mai 2012.
     
    L
    LAÏC : personne qui trouve que toutes les religions sont respectables, sauf le christianisme ; LAÏCITÉ POSITIVE : expression trompeuse, contraire à la conception traditionnelle de la laïcité, consistant à prétendre qu’il appartient aux collectivités publiques d’encourager la construction de mosquées et de participer financièrement à la formation des imams.
    LGBT : acronyme pour « lesbienne gay bi transgenre » ; lobby ultra minoritaire qui exerce une très grosse influence sur l’oligarchie.
    LIEN (« construire du ») : accroche commerciale qui veut faire croire que l’on construit des liens (en achetant des produits ou des services !) alors que le Système repose, au contraire, sur l’implosion individualiste des sociétés ; voir ENSEMBLE.
     
    M
    MAL-LOGÉS : familles nombreuses, en général d’origine africaine et souvent entrées illégalement sur le territoire, qui revendiquent bruyamment un droit à obtenir un logement, avec la bienveillante complicité des médias (« Fanta Soumahoro et ses trois enfants s'époumonent : “Un toit c'est la loi, un toit c'est un droit” », LeMonde.fr du 26 décembre 2012) ; les autochtones dans la même situation intéressent beaucoup moins l’oligarchie.
    MALAISE : se dit quand une personne ou une institution qui incarne le Système et le politiquement correct se retrouve devant la justice pour répondre de faits délictueux, afin de suggérer qu’elle n’est pas aussi coupable que cela (ex : le procès des responsables de l’Arche de Zoé « après deux semaines de débats laisse un sentiment de malaise », Le Monde du 14 décembre 2012) ; voir EMBARRAS.
    MARIAGE : institution ringarde qui se doit d’être dépassée pour les autochtones, mais qui est réclamée comme un droit par les minorités homosexuelles ; MARIAGE DES COUPLES DE MÊME SEXE : expression trompeuse, pour ne pas dire mariage des homosexuels.
    MÈRE : terme ringard et crypto-fasciste depuis que l’homoparentalité est la loi ; la maternité est haïssable pour l’oligarchie dès lors qu’elle est le fait des Européennes de souche ; elle lui préfère l’image de la femme « libérée », c'est-à-dire soumise à la dure loi du travail salarié ; voir : HOMOPARENTALITÉ.
    MILITANT : terme destiné à positiver l’action, souvent violente, de certaines minorités, à la condition qu’elles agissent dans le sens du politiquement correct (ex : « les militants de la cause homosexuelle », les « militants anti-nucléaires » ; on ne dit pas, par contre, « militants identitaires »).
    MINABLE : personne qui s’expatrie car elle considère qu’elle paye trop d’impôts en France, à la condition qu’elle ne soit pas de gauche.
    MORT DOUCE : euthanasie réservée aux vieux Européens privés du secours de leur famille et qui n’ont plus le goût de vivre ; synonyme : SUICIDE ASSISTÉ.
    MORTEL : tout ce qui dure au-delà d'un plan audiovisuel, pour les enfants du Système.
     
    N
    NATIF : terme employé par les sociologues pour désigner un Français de souche ; voir SOUCHIEN.
    NICHE FISCALE : expression dévalorisante pour désigner les dispositifs tout à fait légaux permettant de diminuer le montant de ses impôts et pour diaboliser ceux qui les utilisent.
    NOËL : fête européenne et chrétienne qu’il est préférable de ne plus invoquer en public afin de ne pas indisposer nos hôtes qui ne relèvent pas de cette identité ; voir SAPIN.
    NOUVEAU : mot trompeur, argument publicitaire déterminant renvoyant à l’idéologie progressiste ; aujourd’hui est mieux qu’hier et sera moins bien que demain ; voir aussi VU A LA TÉLÉ.
    NUMÉRO VERT : numéro de téléphone gratuit que les victimes de l’impuissance de l’Etat à assurer la sécurité intérieure sont priées d’appeler ; synonyme de SOLUTION MIRACLE.
     
    O
    ORANGE : couleur symbolique et marqueur du Système (ex : « révolution orange »).
    ORIENTATION SEXUELLE : expression trompeuse destinée à banaliser l’homosexualité ; voir GENRE.
     
    P
    PARADIS FISCAL : pays où l’on paye moins d’impôts qu’ailleurs, en particulier ailleurs qu’en France (de nombreux pays sont dans ce cas !).
    PARENT : terme ringard car renvoyant aux notions dépassées de père et mère, depuis que l’homoparentalité est la loi ; voir HOMOPARENTALITÉ.
    PARENTALITÉ : terme trompeur inventé pour réduire le rôle des parents à sa dimension éducative, en gommant leur dimension de géniteurs ; voir PARENT.
    PATRIMOINE (de l’humanité) : quand une manifestation de la culture humaine est déclarée « inscrite au patrimoine mondial de l’humanité » par l’UNESCO, c’est qu’elle est en voie de disparition.
    PATRIOTISME : n’est acceptable pour l’oligarchie que s’il se déclare « économique », « écologique », ou s’il est américain ou israélien ; sinon il s’agit d’un concept RINGARD, belliciste et crypto-fasciste et en tout cas interdit aux Européens de souche.
    PÈRE : terme ringard et crypto-fasciste depuis que l’homoparentalité est la loi ; voir HOMOPARENTALITÉ.
    PLANÈTE* (protection de la) : prétexte à l’augmentation incessante des réglementations et des taxes totalement inutiles par rapport à l’objectif affiché car pesant sur les seuls Européens ; source aussi de notoriété à bon compte pour politiciens ratés (ex : Nicolas Hulot est nommé « envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète » le 6 décembre 2012).
    POUVOIR : mot péjoratif pour désigner le gouvernement d'un pays considéré comme ennemi par le Système (ex : le « pouvoir syrien ») ; synonymes : CLAN, RÉGIME, FAMILLE.
    PRIORITÉ : mot trompeur, synonyme de CRISE. Car en France tout ce qui ne marche pas bien est une « priorité gouvernementale » (ex : « La sécurité est non seulement une priorité mais une obligation », F. Hollande à Pierrefeu–du-Var le 14 août 2012).
    PMA (procréation médicalement assistée) : terme technique pour dire que les couples d’homosexuelles ont le « droit » d’avoir des enfants ; voir GESTATION POUR AUTRUI.
    PROFANATION : n’intéresse les médias et l’oligarchie qu’à la condition que des églises ou des sépultures chrétiennes ne soient pas visées ; dans ce dernier cas on doit seulement employer le mot « dégradations ».
    PROTECTION : mot prétexte justifiant l’intrusion permanente des pouvoirs publics dans la vie des gens, ainsi que la réduction de la libre initiative ; voir DANGER, SÉCURITÉ*.
    PUB : technique d’action psychologique exercée sur les consommateurs potentiels afin de les conduire à acheter des produits ou des services dont ils n’ont pas un réel besoin, mais qui est par contre nécessaire à la survie du Système marchand occidental.
    R
    RACISME ANTI-BLANCS : oxymore, phénomène inexistant, ou à l’extrême rigueur cas tout à fait isolé, pour l’oligarchie ; car pour elle, seuls les Blancs sont racistes.
    RADICALISATION : se dit d'un mouvement politique qui décide d'adopter une position allant à l'encontre de l'idéologie dominante ou du politiquement correct ; synonymes : RAIDISSEMENT, SURENCHÈRE, SE DROITISER ; voir aussi ISLAM RADICAL comme synonyme d'islamisme ou de terrorisme islamique.
    RECYCLÉ : produit de mauvaise qualité vendu aux clients au nom de l’écologisme ; synonyme : ERSATZ.
    REDRESSEMENT DES COMPTES PUBLICS : politique conduite par l’oligarchie consistant à réduire les dépenses publiques ou sociales et à augmenter les impôts et cotisations sociales, afin de permettre aux Etats de rembourser les dettes qu’ils ont contractées auprès des banques. Cette politique n’est, bien sûr, jamais de la DÉFLATION, de l’AUSTÉRITÉ ou de la RIGUEUR, en particulier quand elle est conduite par des gouvernements de gauche.
    REFONDATION : mot trompeur et artifice de communication pour qualifier la simple poursuite des errements antérieurs (ex : « la refondation de l’école », un grand classique du langage politique).
    RÉPUBLICAIN : mot trompeur, synonyme de soumis à l’idéologie dominante et au politiquement correct (ex : « droite républicaine »).
    RETRAITES : pour l’oligarchie, doivent toujours être « ÉQUILIBRÉES », c'est-à-dire réduites.
    RÉVOLUTIONS ARABES : conquête du pouvoir par les mouvements islamistes dans les pays arabes, avec la bénédiction aveugle de l’Occident et le soutien des pétro-monarchies ; synonyme : PRINTEMPS ARABE.
    RIGUEUR : voir REDRESSEMENT DES COMPTES PUBLICS.
    RINGARD : pour l’oligarchie, est ringard tout ce qui n'est pas transnational ; synonyme :RÉAC*.
     
    S
    SANG-FROID : synonyme de soumission au politiquement correct ; une personne qui tient des propos allant à l’encontre de l’idéologie dominante se trouve accusée de « perdre son sang-froid ».
    SAPIN : arbre politiquement incorrect lorsqu’il est associé à la célébration de Noël, car il indisposerait ceux qui ne sont ni chrétiens ni européens de souche ; voir NOËL.
    SIMPLE : qualificatif trompeur, en général utilisé pour minimiser des faits violents imputables à des personnes d’origine immigrée (ex : « un simple différend familial ») ; voir aussi BANAL.
    SOCIÉTAL : barbarisme inventé pour qualifier l’ingénierie mise en œuvre par l’oligarchie et consistant à bouleverser les mœurs et le droit sans demander l’avis de la population majoritaire par référendum (ex : le mariage des homosexuels est une réforme « sociétale » du gouvernement socialiste) ; le sociétal permet de détourner l’attention sur le caractère de moins en moins « social » du Système.
    SOUCHIEN : diminutif méprisant pour « Français de souche », sur la base d’un jeu de mots (sous-chien) employé par Houria Bouteldja (relaxée par la Cour d’Appel de Toulouse alors qu’elle avait été poursuivie pour injures raciales) ; voir NATIF.
    SURENCHÈRE : se dit d’un homme ou d’un mouvement politique qui tient des propos politiquement incorrects ; voir aussi RADICALISATION.
    SURPOPULATION CARCÉRALE : expression destinée à faire croire que le problème viendrait du nombre de détenus, alors que celui-ci n’est que la résultante de la progression des crimes et délits en France. Il faut en outre surtout craindre ceux qui ne sont pas emprisonnés.
    SURPRISE : mot trompeur utilisé quand les résultats d’une élection ne correspondent pas à ce qui était souhaité et préparé par l’oligarchie.
     
    T
    TOUS, POUR TOUS : expression trompeuse utilisée pour positiver le fait de donner à certaines minorités agissantes les mêmes droits qu’à la majorité, alors qu’elles ne sont pas du tout dans la même situation (ex : « le mariage pour tous », pour ne pas dire le mariage pour les homosexuels).
     
    V
    VÉLO* : moyen de transport urbain pour bobos écolos, offrant l’avantage de s’affranchir des règles normales de circulation tout en bénéficiant d’une impunité juridictionnelle sur les automobilistes (ex : ne pas s’arrêter aux feux rouges, prendre des voies à contresens, rouler sur les trottoirs, rouler de nuit sans lumières).
    VERT : qualificatif magique permettant de transformer des réglementations inutiles, des normes tatillonnes, des subventions injustes, des taxes et des impôts multiples qui pèsent sur les seuls Européens, en actes vertueux censés « sauver la planète » (ex : « emplois verts », « fiscalité verte », « croissance verte ») ; voir BIO, DURABLE*, DOUCE*.
    VIGILANCE (Appel à la) : attitude hostile préconisée par l’oligarchie vis-à-vis de ceux qui vont à l’encontre de l’idéologie dominante (ex : « vigilance vis-à-vis de l’extrême droite », « vigilance vis-à-vis de l’homophobie ») ; la vigilance contredit le tolérantisme préconisé en tout par l’oligarchie à la condition qu’il reste politiquement correct.
    VILLAGE GLOBAL : expression cosmopolite, utilisée par l’oligarchie et destinée à valoriser la suppression des nations et à nous faire croire que nous profitons de la mondialisation. Seuls les privilégiés ont en réalité accès à ce prétendu « village global ».
    VIRAGE : le mot Virage s’applique toujours à la droite (ex : « virage à droite ») mais jamais à la gauche (il n’y a pas de « virage de la rigueur ») car il est assimilé à un changement de trajectoire illégitime ; synonyme de DROITISATION, DÉRAPAGE, DÉRIVE.
    VU A LA TÉLÉ : accroche publicitaire à caractère tautologique puisque la télévision sert justement à diffuser des messages publicitaires, en captant l’attention des spectateurs.
    FIN
    www.polémia.com
 janvier 2013

  • Le Dictionnaire de novlangue (Mise à jour janvier 2013) 1/2

    Le novlangue se développe et se répand à la vitesse d’un cheval au galop. Comme dans bien d’autres domaines, on assiste à une dénaturation du langage, les médias étant le gros porteur du nouveau vocabulaire. Des mots sont inventés ; on les appelait naguère néologismes et ils étaient prononcés avec réticence et presque un sentiment de culpabilité jusqu’à ce qu’ils soient entrés dans le langage courant ; d’autres perdent leur sens étymologique et, au regard de leur signification première, sont utilisés à mauvais escient. Aujourd’hui, c’est la compétition : le bobo « néologise » et rivalise avec les médias qui vendent ce nouveau vocabulaire sans retenue.
     
    Curieusement, ces mots du novlangue ont une fonction banalisante, visant à adoucir la réalité : à la société il faut parler avec précaution (en jouant du principe du même nom), dans des termes édulcorés, non seulement pour cacher volontairement des choses qui ne seraient pas bonnes à dire, mais aussi, et surtout, pour lobotomiser les cerveaux et ainsi éviter des réactions brutales.
    Michel Geoffroy fait le point de l’évolution de ce nouveau langage.

    Cent nouveaux mots (1/2) pour Le Dictionnaire de novlangue  (Mise à jour janvier 2013)
     
    Les entrées figurant déjà dans le premier Dictionnaire de novlangue sont marquées d’un astérisque (*)
     
    A
    ACCIDENT : mot fétiche du Système, la prévention des accidents servant de prétexte à l’intervention étatique et à la réduction constante de la liberté des autochtones ; voir CATASTROPHE.
    ACCOMPAGNEMENT : synonyme d’ASSISTANAT, « car il faut en finir avec un discours de stigmatisation vis-à-vis de ceux qui sont en situation de pauvreté et d'exclusion », Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, Le Bulletin quotidien du 3 juillet 2012 ; synonyme : INSERTION.
    ARRÊT DE TRAVAIL : expression employée pour banaliser la grève dans les services publics (transports notamment) en lui donnant un sens presque technique.
    AUSTÉRITÉ : voir REDRESSEMENT DES COMPTES PUBLICS.
     
    B
    BALKANS (originaire des) : expression trompeuse utilisée en lieu et place de roms (ex : « un couple de mineurs originaires des Balkans ») ; voir ITINÉRANT.
    BANAL : adjectif trompeur ; se dit toujours d'un incident ou d'un délit ayant dégénéré violemment quand il met en cause des personnes d'origine immigrée (ex : une « banale altercation », un « banal vol de sac à main ») ; voir aussi SIMPLE.
    BANALISER : se dit quand des idées ou des prises de position politiquement incorrectes trouvent un écho favorable dans l’opinion (ex : « le Front national se banalise », Le Monde du 13 janvier 2012).
    BIENTRAITANCE : néologisme destiné à prendre le contre-pied de Maltraitance.
    BIO : argument publicitaire (ex : « un produit bio ») pour vendre des produits en général plus chers que les autres mais pas toujours de meilleure qualité ; voir VERT, DURABLE*.
    BOULEVERSANT : accroche publicitaire pour film diffusant des messages à l’eau de rose mais politiquement corrects ; voir CHEF-D’ŒUVRE.
     
    C
    CAMP : partisans d’une personnalité politique politiquement correcte (ex : « le camp Obama »).
    CATASTROPHE : se revendiquer en VICTIME* permet de bénéficier de la bienveillance publique et médiatique.
    CHANCE (pour la France) : avantage que l’oligarchie tire d’une situation qui en général ne profite qu’à elle (ex : « l’immigration est une chance pour la France » ; « Les outre-mer sont une chance pour la France », Francois Hollande le 19 novembre 2012) ; voir FORCE.
    CHEF-D’ŒUVRE : accroche publicitaire réservée aux films conformes à l’idéologie dominante ; voir BOULEVERSANT.
    CHOC DE COMPÉTITIVITÉ : synonyme de choc fiscal pour les Français qui travaillent et qui épargnent ; voir JUSTICE.
    CLAN : mot péjoratif pour désigner l'équipe d'un chef d'Etat qui est diabolisé dans les médias (ex : « le clan Assad, le clan Ben Ali ») ; synonyme : FAMILLE*.
    CLASSE MOYENNE: synonyme de RICHES* pour les socialistes.
    CLICHÉ : mot dévalorisant visant uniquement les traditions et valeurs des Français de souche (ex : « des clichés sexistes ») ; on ne dit jamais « cliché musulman », « cliché anglo-saxon » ou « cliché africain » ; synonyme : STÉRÉOTYPE.
    COMMUNICATION : synonyme de propagande ; voir aussi PÉDAGOGIE.
    COMPLIQUÉ : synonyme de tabou ; une question « compliquée » est une question que l'on ne doit pas trancher et, si possible, ne pas évoquer dans les médias ; voir DÉLICAT.
    CONFIANCE (je fais toute confiance à) : expression en général employée au moment où un ministre ne la mérite plus (ex : « j’ai toute confiance en mon ministre Jérôme Cahuzac », J.-M. Ayrault sur RTL le 6 décembre 2012).
    CONSISTANT : se dit pour ne pas reconnaître le succès d’une manifestation à l’encontre de l’idéologie dominante lorsqu’elle rassemble de très nombreux Français de souche.
    CONTEMPORAIN : sans style ; ART CONTEMPORAIN : art déraciné marchand.
    CONTESTÉ : se dit uniquement des initiatives qui vont à l’encontre du politiquement correct et des intérêts de l’oligarchie (ex : « la réforme [l’élection au suffrage universel des chefs de la police locale britannique] est très contestée », LeFigaro.fr du 15 novembre 2012), jamais des réformes « SOCIÉTALES» ; synonyme : CONTROVERSÉ.
    CONTEXTE : mot passe-partout destiné à justifier de nouveaux sacrifices pour les salariés (ex : « contexte international », « contexte économique »).
    CONVAINCRE : s’emploie en général dans une formulation négative (« peine à convaincre ») à l’encontre de personnes ou de gouvernements qui tiennent des propos ou qui conduisent une politique allant à l’encontre de l’idéologie dominante.
    CORDON SANITAIRE : expression employée par les partis « RÉPUBLICAINS » pour désigner l’ostracisme auquel doivent être soumis les électeurs qui votent pour des candidats des partis populistes ou identitaires et à l’égard desquels aucune alliance ne serait possible ; l’expression suggère que le vote populiste serait une sorte de maladie ; synonyme : ARC CONSTITUTIONNEL.
    COUP DE POUCE : synonyme d'augmentation quand on parle du SMIC. On ne dit pas que le SMIC augmente, mais qu'il bénéficie d'un coup de pouce ; cela fait plus « social », sans doute.
    COUPABLE : mot fétiche du Système qui repose sur la promotion du triptyque victime-coupable-juge ; les Européens et les Français en particulier seraient coupables d’à peu près tout si l’on en croit l’oligarchie, qui joue le rôle commode de procureur et juge.
    COUPLE DE MÊME SEXE : synonyme de couple homosexuel ; voir HOMOPARENTALITÉ.
    CHRISTIANOPHOBIE : déclarations ou actes antichrétiens tout à fait autorisés par le Système et les ligues de vertu « antiracistes » ; synonyme : CATHOPHOBIE.
     
    D
    DANGER : mot fétiche de l’Etat Big Mother : la prévention contre les « dangers » constituant le prétexte à la réduction continue des libertés et de l’autonomie des citoyens ; voir SÉCURITÉ*, PROTECTION.
    DÉFENSEUR DES DROITS : gardien de l’idéologie des droits de l’homme (« l’intérêt supérieur de l’enfant doit primer [sur les enjeux relatifs à] la politique des flux migratoires », Dominique Baudis, Le Bulletin quotidien du 27 décembre 2012) ; voir HAUT.
    DÉLICAT : se dit d’un sujet que les médias sont contraints d’aborder, alors qu’il contredit le politiquement correct (ex : le racisme anti-blancs est un « sujet délicat ») ; voir COMPLIQUÉ.
    DÉRANGEANT : mot trompeur signifiant que l’on se conforme au politiquement correct ; synonyme de CONFORMISTE ; voir aussi EMBARRAS.
    DÉRIVE : lorsqu'une personne d'origine immigrée commet un délit ou un crime on dit qu'elle a dérivé, ce qui suggère que son comportement serait anormal par rapport à la norme des personnes de même origine. Ce terme s’emploie aussi à l’encontre des personnes tenant des propos politiquement incorrects ou n’agissant pas en conformité avec la ligne de l’idéologie dominante (ex : « Depardieu : dérive ou provoc », titre du Parisien du 8 janvier 2013).
    DIFFÉRENCES INTERGÉNÉRATIONNELLES : expression pédante destinée à masquer les difficultés d’intégration des jeunes d’origine immigrée en milieu professionnel français.
    DIGNITÉ : qualifie le comportement des parents ou familles de victimes de violences commises par des personnes d'origine immigrée, à la condition qu'ils s'abstiennent de dénoncer l'identité des malfaiteurs ou le laxisme de la justice.
    DROITISATION, SE DROITISER : voir RADICALISATION, VIRAGE, DÉRIVE.
     
    E
    ÉCRAN : autrefois, ce mot désignait qui faisait obstacle à la diffusion de la lumière ou de la chaleur ; aujourd’hui, il désigne au contraire le truchement par lequel les Occidentaux voient le monde.
    ÉGALITÉ RÉELLE : mot destiné à positiver les revendications féministes les plus extrêmes (ex : le gouvernement veut instaurer « l’égalité réelle » entre les hommes et les femmes).
    EMBARRAS : se dit d’une situation qui contredit la vision politiquement correcte du monde et qui sème donc l’embarras dans l’oligarchie (ex : « la question des spoliations embarrasse les relations franco-algériennes ») ; voir aussi DÉLICAT.
    ÉMOTION : expression de l’impuissance politique à faire cesser des actes délictueux (en général l’émotion se doit d’être « vive») ; voir HOMMAGE.
    EMPREINTE CARBONE : équivalent de Satan pour la religion écologiste, qui prétend notamment que le réchauffement du climat serait dangereux et dû au taux de CO2 produit par l’activité humaine ; il est en outre normal pour l’homme aux semelles de vent que promeut l’oligarchie de ne pas vouloir laisser de traces ; synonyme : EMPREINTE ÉCOLOGIQUE.
    ÉNERGISANT : simple argument publicitaire sans véritable justification (ex : « boisson énergisante »).
    ENFANT : objet à revendiquer au titre du « droit » à en avoir ; voir PMA.
    ENGAGEMENT, S’ENGAGER : expression trompeuse, qui empreinte au vocabulaire militaire, simple promesse électorale n’engageant… que les électeurs (ex : « les 60 engagements de campagne du président de la République ») ; ENGAGEMENTS EUROPÉENS : synonyme de contraintes pesant sur la souveraineté nationale (ex : les « engagements européens de la France ») ; S’ENGAGER (ex : « En visite à Rungis Hollande s’engage sur l’emploi », LeMonde.fr du 27 décembre 2012) : synonyme de PROMESSE, PROMETTRE.
    ENSEMBLE : accroche commerciale pour vendre des produits ou des services. Le terme « ensemble » capitalise le mal-vivre au sein d’un Système qui repose au contraire sur l’implosion individualiste des sociétés humaines : dans une telle société les hommes ne sont pas « ensemble » mais à la fois nombreux et isolés ; voir LIEN.
    ENVIE : argument publicitaire consistant à faire croire que céder à ses envies donnerait un plaisir durable (« envie de »).
    ÉQUILIBRÉ : qualificatif trompeur car synonyme de parité homme/femme et de réduction de la part des hommes dans un groupe ; les nominations doivent être ainsi « équilibrées », sauf à la Justice où les femmes sont… majoritaires ; voir aussi RETRAITES.
    ÉVASION FISCALE : expression stigmatisant le fait de ne pas payer légalement d’impôts en France ; voir aussi NICHE FISCALE, PARADIS FISCAL, EXIL FISCAL.
    EXIL FISCAL : expression stigmatisant le fait de s’installer dans un autre pays de l’Union européenne pour payer moins d’impôts, attitude pourtant tout à fait conforme au principe de libre circulation et de libre installation prévu au Traité de Maastricht ; les exilés fiscaux de droite sont montrés du doigt, à la différence des exilés de gauche ; voir PARADIS.
     
    F
    FAUTE : la REPENTANCE* pour les prétendues fautes qu’auraient commises nos ancêtres est l’une des composantes de l’idéologie dominante, car destinée à déconsidérer l’identité nationale et européenne (ex : « La France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes », F. Hollande le 25 septembre 2012 dans son message aux harkis).
    FÉMINISATION : signe de dévalorisation pour un métier.
    FORCE : qualificatif trompeur associé aux initiatives SOCIÉTALES de l’oligarchie qui prétend toujours qu’elle agit pour notre bien (ex :« Il ne faut pas avoir peur de ces nouveaux Français qui sont une force pour la République », Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, le 28 septembre 2012) ; voir CHANCE.
    FRAGILE, FRAGILISÉ : qualificatif alambiqué pour éviter d’appeler les choses par leur nom, notamment pour ne pas employer le mot « pauvre » (ex : « personnes fragilisées face à l’écrit » pour personnes ne sachant pas lire : Enquête Insee sur la lecture et le calcul, décembre 2012).
     
    G
    GENRE : francisation du mot anglais gender, utilisé à la place du mot sexe ; selon l’idéologie du gender, les différences sexuelles ne seraient pas naturelles mais acquises et de nature culturelle. Selon cette théorie les inclinations sexuelles sont toutes équivalentes et devraient être librement choisies par les individus ; synonyme ORIENTATION SEXUELLE.
    GESTATION POUR AUTRUI : expression pédante pour dire « droit » des homosexuelles à avoir des enfants ; voir PMA.
     
    H
    HAUT (Haut Conseil de, Haute Autorité de) : groupes de personnes irresponsables politiquement, qui prennent des décisions que le pouvoir politique ne veut pas assumer ; synonymes : AUTORITE ADMINISTRATIVE INDÉPENDANTE, DÉFENSEUR DES DROITS.
    HÉROS : catégorie absente de la nouvelle idéologie dominante, qui lui préfère les figure de la VICTIME*, du COUPABLE et du JUGE ; la figure du héros – celui qui se sacrifie pour une cause qui le dépasse – est suspecte, en effet, pour un Système qui ramène tout à l’intérêt économique individuel.
    HEURTS ETHNIQUES : violences racistes quand elles se déroulent en Afrique ; synonyme : VIOLENCES TRIBALES.
    HOMOPARENTALITÉ : terme trompeur inventé pour pallier l’impossibilité pour des homosexuels d’être parents ; voir PARENT.
    HOMMAGE : manifestation collective d'impuissance, en général sous forme d'une marche ou d’un attroupement silencieux, à la mémoire des victimes de la délinquance violente ; on rend hommage aux victimes à défaut de pouvoir assurer la sécurité des Français ; synonymes : MARCHE BLANCHE, MINUTE DE SILENCE, ÉMOTION.

    polémia

  • Piero San Giorgio chez Emmanuel Ratier


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013


    Rues Barbares - Survivre en ville / Piero San... par Khalem2013

    http://www.scriptoblog.com

  • Intervention de Robert Steuckers lors du colloque « Euro-Rus » de Termonde, 15 mars 2008

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis et camarades,

    Rassurez-vous, je ne serai pas long et je ne répéterai pas, en d’autres termes, les arguments et les faits qui ont été évoqués par mes prédécesseurs à cette tribune. En guise de préambule, je répondrai toutefois à la question récurrente qui nous est si souvent posée, lorsque nous évoquons la possibilité et la nécessité d’un tandem euro-russe sur l’échiquier international. Cette question récurrente est la suivante : Comment cela se fait-il que vous adoptiez cette position favorable à la Russie, alors que, naguère, cette option a généralement été celle des gauches, tandis que vous passez pour les héritiers de la « révolution conservatrice » ? Cette question, que je n’hésite pas à qualifier d’inepte, reflète la confusion incapacitante qui a été sciemment mise dans la tête des Européens de l’Ouest pendant les quatre décennies de la Guerre Froide. Avant cette parenthèse et avant celle du pouvoir bolchevique à partir de 1917, la Russie était considérée comme le bastion de la ‘réaction’ contre les idées de la révolution française en Europe, c’est-à-dire contre les effets dissolvants de l’idéologie libérale, y compris dans sa version anglo-saxonne, smithienne et manchesterienne. Arthur Moeller van den Bruck, figure de proue de la révolution conservatrice allemande après le Traité de Versailles de 1919, traducteur de Dostoïevski et partisan d’une alliance germano-russe suite aux accords de Rapallo entre Rathenau et Tchitchérine (1922), avait écrit que le bolchevisme, en dépit de ses aspects déplaisants, incarnait la même attitude anti-libérale que la Russie tsariste et traditionnelle, mais sous d’autres oripeaux. Ces oripeaux ont été réduits en lambeaux au fil de sept décennies de communisme, jetés aux orties sans état d’âme, si bien que la Russie est redevenue aujourd’hui un bastion de résistance contre l’idéologie libérale de l’américanosphère.

    Pour venir au vif du sujet de cet après-midi, abordons maintenant la question du Sud-Est européen. Jean Parvulesco, au beau milieu de la crise balkanique de 1999, me disait que les régions sud-orientales de l’Asie et de l’Europe étaient vitales pour le développement de ces deux continents. L’Indochine, où les principaux fleuves venus du cœur de l’Asie himalayenne viennent se jeter dans l’Océan Pacifique, et les Balkans, entre le cours inférieur du Danube et l’Egée, sont des territoires tremplins, permettant à la principale puissance centre-européenne, comme hier l’Empire d’Alexandre, l’Empire romain, l’Autriche puis l’Allemagne, de se projeter, militairement ou pacifiquement, vers le Proche-Orient, le Golfe Persique, l’Egypte (et le Nil), la Mer Rouge et l’Océan Indien. Pour Parvulesco, il n’y a pas de développement naturel et harmonieux de l’Europe sans une maîtrise pleine et complète de l’espace balkanique, comme il ne pourrait y avoir d’indépendance asiatique réelle sans une maîtrise pleine et complète des cours inférieurs des fleuves qui jaillissent du flanc oriental de l’Himalaya, pour se jeter dans le Pacifique face à l’archipel indonésien, riche en caoutchouc et en pétrole et anti-chambre de l’Australie. Dans son langage vert et rabelaisien, Parvulesco disait textuellement : « S’ils tiennent le sud-est, ils nous tiennent par les couilles ! ». L’histoire nous l’enseigne : il n’y a pas d’Europe puissante possible si des « raumfremde Mächte », des puissances étrangères à notre espace, occupent ou contrôlent, directement ou indirectement, l’ensemble balkanique.

    L’Empire ottoman a tenu l’Europe en échec aussi longtemps qu’il a tenu les Balkans. Mais l’occupation ottomane a eu au moins un mérite : celui de donner un sens et un objectif à l’Europe combattante. De Jean Sans Peur, Duc de Bourgogne et Comte de Flandre, aux nationalistes balkaniques des guerres de 1912 et 1913, en passant par le Prince Eugène de Savoie-Carignan, l’Europe, à l’exception de la France, a ressenti comme un devoir de croisade et de reconquista la nécessité de bouter l’Ottoman hors de la péninsule balkanique.

    L’Empire ottoman considérait la maîtrise des Balkans comme une étape en vue de conquérir l’Europe entière, à commencer par la « Pomme d’Or », Vienne, que ses armées assiègeront deux fois, en 1529 et en 1683. En vain. Le sursaut, in extremis, a été chaque fois admirable et nous ne sommes pas devenus turcs. L’objectif ottoman était de remonter le Danube, de Belgrade à Budapest et de Budapest à Vienne, puis, sans doute, de Vienne à Linz et au cœur de la Bavière pour faire tomber l’ensemble de l’Europe dans son escarcelle. Aujourd’hui les Etats-Unis installent leur principale base militaire sur le site même de la victoire ottomane de 1389, soit au Kosovo, à partir duquel les Turcs avaient commencé leur conquête de l’Europe.

    Les Balkans sont donc un tremplin géostratégique de première importance depuis le Macédonien Alexandre le Grand, depuis les Romains dans leur marche vers l’Anatolie, corps territorial constitutif majeur de l’actuelle Turquie. Dans la perspective actuelle, qui est toujours celle du géopolitologue britannique Halford John Mackinder, théorisée en 1904, la maîtrise des Balkans permet la maîtrise de l’Anatolie, qui permet à son tour de maîtriser le Croissant Fertile et, partant, le Golfe Persique et la Mer Rouge et d’obtenir ainsi une fenêtre de premier ordre sur l’Océan Indien. La maîtrise des Balkans équivaut de ce fait à joindre solidement la « Terre du Milieu » à l’ « Océan du Milieu ». Cette volonté, qui est aussi celle de joindre l’Europe romano-germanique, la Russie néo-byzantine, la Perse et l’Inde, dans un sorte de « chaîne d’Empires » sur le « rimland » méridional de l’Eurasie, a été l’objectif de toutes les « grandes politiques » de l’histoire européenne : de César, qui le théorise avant de succomber sous les coups des Sénateurs romains aux Ides de Mars de 44 av. J. C., de Trajan qui le concrétise près de deux siècles après, de Julien dit l’Apostat qui ira mourir au combat en Mésopotamie, aux Croisades d’Urbain II et Godefroy de Bouillon à l’idée secrète de l’Ordre de la Toison d’Or créé par Philippe le Bon.

    A la fin du 19ième siècle, les Européens, dont les Serbes, triomphent enfin de la présence ottomane en Europe orientale. Malheureusement, bien vite, les vainqueurs se déchireront entre eux, créant des animosités inter-européennes qui n’ont cessé de perdurer et qu’exploiteront habilement tous ceux qui voudront contrôler les Balkans, après 1914. Quant aux Turcs, ils essaieront toujours de revenir dans les Balkans, par le biais de l’OTAN, en soutenant les minorités musulmanes de Bulgarie, de Bosnie, d’Albanie et du Kosovo, en créant, comme on l’apprend, des réseaux de lycées turcs en Bosnie. C’était le rêve de Türgüt Özal, qui voulait faire émerger un pôle panturc de l’Adriatique à la Muraille de Chine. C’est le rêve d’Erdogan qui cherche à réaliser les mêmes objectifs mais cette fois par le biais d’un panislamisme dominé par la Turquie. Son discours récent, en février 2008, à Cologne, est très révélateur des intentions d’Ankara. Ne confondons toutefois pas le kémalisme et le pantouranisme. Le Général Mustafa Kemal, que les Turcs surnommeront affectueusement « Atatürk », le « Père de tous les Turcs », se voulait, au départ, sincèrement Européen, dans la mesure où il voulait imposer un mythe hittite à la Turquie défaite et dépecée, qu’il souhaitait par ailleurs désislamiser et désarabiser. Ce mythe hittite faisait explicitement référence à un peuple indo-européen, ayant vécu à la charnière de la proto-histoire et de l’histoire, venu d’Europe, via les Balkans, pour faire face à un environnement non européen en Anatolie et pour pousser sa puissance en direction du ‘dos’ du Croissant Fertile, aux confins septentrionaux de l’actuelle Syrie. De ce mythe, il reste, à Ankara, un impressionnant « Musée hittite », fondé par Atatürk lui-même. Outre ce musée, le mythe hittite de Mustafa Kemal n’a laissé aucune trace dans les projets politiques et géopolitiques de la Turquie contemporaine.

    Le pantouranisme exalte une autre orientation géostratégique, si bien qu’on ne peut du tout le confondre avec le kémalisme. Dans le mythe pantouranien, l’Etat turc n’est pas posé comme l’héritier des Hittites qui avancent de l’Egée vers le Croissant Fertile mais l’héritier des hordes seldjoukides venues du fin fond de l’Asie pour s’élancer vers l’Egée, l’Adriatique et le Danube. Le pantouranisme prend forme, au niveau intellectuel, dès le début du 20ième siècle mais atteint son apogée pendant la seconde guerre mondiale, en 1942, quand une large fraction de l’élite politique et militaire turque croit à une victoire prochaine de l’Allemagne hitlérienne en Russie, victoire qui apportera, croit-elle, l’indépendance aux peuples turcophones de l’Asie centrale soviétique. Parmi les jeunes officiers séduits à l’époque par ce pantouranisme ou panturquisme, nous trouvons le futur leader MHP, le Colonel Türkes, dit le « Bazboug », le chef. Les pantouraniens, qui plaçaient leurs espoirs en une victoire allemande, seront jugés en 1945, quand la Turquie, qui avait senti le vent tourner, s’alignait sur les Etats-Unis. Jugement purement formel : quelques semaines après leurs lourdes condamnations, les panturquistes rentrèrent au foyer.

    Les mythes hittite et pantouranien ne sont pas des vues de l’esprit, des coquetteries intellectuelles sans grande consistance. Elles reflètent des intentions politiques et stratégiques essentielles, suivies d’effets toujours bien concrets. Ainsi, dans ses multiples ouvrages, essais et articles, Zbigniew Brzezinski, grand stratégiste américain contemporain, auteur du livre programmatique « Le Grand Echiquier », cherche à mâtiner l’idéal pantouranien et un idéal « mongoliste », où il maintient en quelque sorte deux fers au feu : il utilisera le pantouranisme pour séduire les Turcs et détacher le cœur central de l’Asie de l’hégémonie russe, de le balkaniser et de le satelliser pour séparer la Russie de l’Iran et de l’Inde, où pour créer une unité éphémère, ‘gengiskhanide’, toujours remise en question de par sa mobilité incessante et de par les querelles d’héritage, une unité fragile, plutôt une instabilité chronique, qui aurait eu pour fonction de neutraliser les anciens empires de la région, à commencer par le persan ; mais dans cet espace, ce ne sera ni un étatisme ottoman ni un étatisme kémaliste qui devra avoir, in fine, le dessus, mais un « mongolisme », non pas tant animé par la sagesse de Gengis Khan, mais à la façon très négative de Tamerlan, fossoyeur de la Perse si fascinante des 12ième, 13ième et 14ième siècles. L’Asie centrale, faute d’être pleinement satellisable par les Etats-Unis, devra devenir un espace de chaos, un espace « tamerlanisé » ad infinitum, déstructuré faute d’être structuré par une idée impériale solide, visant la durée, la pérennité, à la romaine ou à la persane, à la Witte ou à la Stolypine. C’est une façon de réactualiser les stratégies d’un Richelieu et d’un Vauban, qui avaient cherché tous deux à ‘démembrer’ les frontières de leurs adversaires impériaux ou espagnols ou à plonger ‘les Allemagnes’ dans le chaos, entre une France stabilisée d’une main de fer par le nouvel absolutisme, après la Fronde et la répression des révoltes populaires, et son allié ottoman, bien campé sur le cours du Danube. Dans la perspective actuelle, il s’agit de plonger dans le chaos un vaste espace, correspondant peu ou prou au territoires dominés jadis par Gengis Khan, entre une Union Européenne stable mais ouverte et pénétrée sur le plan commercial et une Chine mise dans l’impossibilité de se trouver des alliés sur la masse continentale eurasienne et prête, dès lors, à accepter à terme une ouverture au commerce américain (projet bien concocté depuis 1848, quand la guerre du Mexique laissait prévoir le statut bi-océanique des Etats-Unis, pierre angulaire de leur puissance planétaire).

    A cette imitation, mutatis mutandis, de la stratégie ‘démembrante’ de Richelieu par Brzezinski en Asie centrale correspond la stratégie américaine équivalente dans les Balkans, à l’époque du tandem Clinton/Albright, qui ont créé de toutes pièces les questions bosniaque et kosovare ; cette dernière rebondit aujourd’hui avec la proclamation unilatérale d’indépendance de Thaçi à Pristina. Le Kosovo est la région qui se trouve exactement au milieu de l’ouest de la péninsule balkanique, à l’ouest du massif des Monts Rhodope ; plus exactement de l’ensemble formé par l’Albanie, la Serbie et le Monténégro ; qui tient cette région, comme les Ottomans l’ont tenue, tient l’ensemble de la péninsule et contrôle les routes qui mènent à Belgrade et au Danube, via les vallées de l’Ibar (à Mitrovica) et de la Morava, plus à l’est. Exactement comme la puissance qui tient sous sa coupe la Bosnie tient, à terme, la côte adriatique, qu’elle surplombe, menace l’Italie et domine le cours de la Save qui mène aux frontières de l’Autriche et de la Vénétie. La stratégie américaine a donc réussi à créer, en pariant sur le fondamentalisme musulman et sur certains réseaux mafieux albanais, deux entités politiques hostiles à -et en marge de- leur environnement slave, grec et chrétien-orthodoxe, deux entités à la dévotion des Etats-Unis, de la Turquie et de leurs financiers saoudiens. L’atout stratégique qu’aurait pu constituer des Balkans unis est ainsi perdu pour l’Europe, avec, rappelons-le, la bénédiction d’une intelligentsia médiacratique (et médiocratique…) parisienne, qui, à l’époque de la crise bosniaque, professait un multiculturalisme irréaliste en faveur d’une Bosnie pluri-confessionnelle, posé comme le futur modèle incontournable de l’Europe entière ; en débitant ces discours, cette brochette d’intellos creux camouflait le fait, pourtant patent pour qui sait déchiffrer la ‘novlangue’ des fabriques d’opinion, qu’elle prenait ses ordres, en réalité, de Washington, pour briser, par matraquage médiatique, la solidarité spontanée pour la Serbie qui aurait animée la France.

    Dans le Kosovo, la firme Halliburton, où Dick Cheney a de solides intérêts, a construit la plus grande base américaine d’Europe, ce qui confirme bien la volonté américaine de s’y maintenir pendant longtemps. L’objectif est de contrôler les oléoducs et gazoducs qui transitent ou transiteront dans la région ou à proximité, en provenance des rives de la Mer Noire et en direction de l’Adriatique, donc de l’Italie, Etat fondateur de la CEE, pour que gaz et pétrole soient distribués partout dans l’UE. La coopération euro-russe en matière énergétique serait ainsi soumise à une épée de Damoclès permanente. Le Kosovo se trouve légèrement en surplomb par rapport à la vallée de la Morava, entre la ville serbe de Nis et la capitale macédonienne Skopje, à mi-chemin entre Belgrade sur le Danube et Thessalonique sur l’Egée. Les vallées de la Morava (de Skopje à Belgrade) et de l’Axios (de Skopje à Thessalonique) forment donc la voie terrestre la plus courte entre le Danube et l’Egée, donc entre la Méditerranée orientale et l’Europe centrale. Cette zone est donc de la plus haute importance stratégique : une puissance planétaire se doit dès lors de la contrôler pour tenir ses éventuels concurrents en échec. L’enjeu consiste donc à contrôler les oléoducs et les gazoducs et cette ligne Belgrade-Thessalonique, comme le firent les Ottomans dans les siècles passés. Ce n’est pas un hasard s’ils ont évacué cette ligne au tout dernier moment : en 1912 quand ils avaient affaire et aux peuples balkaniques et à l’Italie. Le double contrôle de la ligne des oléoducs et gazoducs et de la ligne Belgrade-Thessalonique : tels sont donc les buts réels. Et c’est justement dans les Balkans, donc en Europe et contre l’Europe, que les Etats-Unis enregistrent aujourd’hui le meilleur succès dans leurs stratégies, avec des alliés musulmans, alors que l’islam combattant est présenté partout ailleurs comme l’ennemi de l’Occident américanisé. Les naïfs, y compris dans certains mouvements identitaires, croient benoîtement, que le Kosovo musulman ne peut en aucun cas être téléguidé par les services américains puisqu’il est tout simplement musulman, donc posé erronément comme allié aux auteurs réels ou présumés des attentats du 11 septembre 2001 à New York. C’est cette fable que croient et ânonnent les canules atlantistes, grand Béotiens en matière d’histoire, laquelle est effacée de leurs têtes, et en géographie, car apparemment aucun d’entre eux n’est capable de déchiffrer une simple carte physique d’école primaire, contrairement à leurs maîtres américains.

    Ailleurs, les Etats-Unis ne rencontrent pas le même franc succès. Dans cette Asie centrale que Brzezinski voulait satelliser et ‘tamerlaniser’ Russes et Chinois, qui ont clairement perçu le danger, ont mis sur pied le « Groupe de Shanghai », alternative heureuse au chaos artificiel qu’avaient espéré et programmé les experts du Pentagone. Le « Groupe de Shanghai » est aujourd’hui la principale entrave à l’expansion planétaire des projets de Washington. Il rend caduque la volonté de Brzezinski de plonger cet espace, occupé par les ex-républiques soviétiques à majorité musulmane, dans un chaos à la Tamerlan.

    Dans le Caucase, la tentative de former une série de sécessions en chaîne n’a pas entièrement réussi, comme dans les Balkans, même si le problème tchétchène est loin d’être résolu, reste un abcès purulent collé au flanc caucasien de l’espace géopolitique russe. Si le Kosovo se trouve au milieu d’une péninsule située entre l’Adriatique et la Mer Noire, la Tchétchénie se trouve, elle, au milieu d’un large isthme, forcément à double littoral, entre la Mer Noire et la Caspienne, où doivent logiquement passer les oléoducs et gazoducs amenant le brut des gisements de Bakou en Azerbaïdjan et des nouveaux champs de pétrole et de gaz du pourtour de la Caspienne. Le sécessionnisme tchétchène, lit-on dans la presse, a été animé, dès son éclosion, par des nationalistes locaux mais aussi par un djihadiste venu de Jordanie. Pourquoi de Jordanie ? Parce que dans ce pays arabe vit depuis un exode de Tchétchènes, fuyant l’avance des armées russes au 19ième siècle, une forte minorité de ceux-ci, dite « circassienne », ayant conquis bon nombre de postes importants dans l’armée et l’administration du royaume hachémite, ancien satellite britannique. Ce djihadiste arabisé n’a fait qu’un retour au pays de ses aïeux, pour aller y pratiquer les habituelles « guerres de base intensité » ou « stratégies lawrenciennes » -notamment celle qui a donné naissance au Royaume de Transjordanie- dans les zones pétrolifères que souhaitent contrôler les « Sept Sœurs », soit les grands consortiums britanniques ou américains des hydocarbures (sur l’apport démographique tchétchène, lire : Yo’av Karny, « De Kaukasus », Uitgeverij Atlas, Amsterdam/Antwerpen, 2003-2005).

    En conclusion, les entités étatiques « indépendantes », que veulent imposer à la communauté internationale les puissances thalassocratiques, financières et pétrolières anglo-saxonnes, en pariant sur tribus dissidentes, mafias locales, sécessionnistes douteux, zélotes religieux, etc., ne sont pas acceptables dans la situation actuelle, surtout qu’elles concourent à installer des abcès de fixation musulmans, des enclaves islamisées, au cœur de territoires européens, avec, qui pis est, une dimension mafieuse et narco-trafiquante, pourtant dûment dénoncée par bon nombre d’institutions internationales. Ces enclaves musulmanes ne peuvent qu’aviver ou conforter le « choc des civilisations », annoncé dès 1993 par Samuel Huntington. Comme le soulignait récemment le Dr. Koenraad Elst dans les colonnes de « ‘t Pallieterke », le Kosovo n’est jamais qu’un instrument des Américains, qui, in fine, contrôlent tout le processus indépendantiste, et des Wahhabites saoudiens, qui visent une reconquista de toutes les terres qui furent, à un moment ou un autre de l’histoire, islamisées. Ni l’une ni l’autre de ces options ne vont dans le sens des intérêts de l’Europe.

    La première étape d’une révolution métapolitique, qui ouvrirait les yeux des Européens afin qu’ils se rendent compte des manipulations médiatiques orchestrées depuis quantité d’officines d’Outre Atlantique (le « soft power »), serait de se doter d’une élite capable de lire des cartes et d’utiliser des atlas historiques (comme ceux de l’Ecossais Colin McEvedy). Cette lecture de carte, permettant de saisir d’un simple coup d’œil, les dynamiques de l’histoire, toujours récurrentes, a été l’un des objectifs de « Synergies Européennes ». J’invite tout un chacun à poursuivre ce travail, pour donner vigueur à toutes nos initiatives européistes et identitaires.

  • GENDER : Impostures féministes (archive 2009)

    Le 8 mars, les féministes radicaux vont profiter de le "Journée de la femme" pour dénoncer un patriarcat diabolique et nier toute différence de nature entre les sexes. Leur idéologie, inconsistante, se trouve en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
    La France s'apprête à célébrer le 8 mars prochain la Journée de la femme. Cet événement, officialisé par l'ONU en 1977 et par la France mitterrandienne en 1982, doit sa création à l'Internationale socialiste des femmes, version féminine de la Deuxième Internationale (fondée en 1889 par Friedrich Engels), qui en lança l'idée en 1910.
    Les féministes radicaux, les tenants du Gender-feminism, qui ont en horreur la différence des sexes et qui alimentent sans cesse la guerre des sexes sur le mode de la « lutte des classes », peuvent à bon droit se réjouir de voir ainsi institutionnalisée par des États et des gouvernements, même conservateurs ou "de droite", une manifestation que l'on doit à une Internationale fondée par l'auteur de L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (1884) et célèbre compagnon de lutte de Karl Marx.
    Fantasme du matriarcat
    Bien entendu, tous les féminismes, réformistes, universalistes ou différentialistes, ne se situent pas sur la même ligne que ces ultras du féminisme du Genre. Cela dit, ce dernier mouvement, proche à la fois du marxisme et des mouvements lesbiens, est très puissant aux États-Unis et son influence ne cesse de gagner du terrain en Europe et dans le monde. Dans l'intéressant Lexique des termes ambigus et controversés sur la vie, la famille et les questions éthiques, publié en 2005 par le Conseil pontifical pour la famille, Mgr Oscar Alzamora Revoredo, ancien archevêque de Lima au Pérou, a notamment démontré l'influence de ce mouvement sur la conférence mondiale sur les femmes, organisée par l'ONU à Pékin en 1995. Les deux axes principaux du féminisme du Genre sont la critique du patriarcat présenté comme une entreprise diabolique d'exploitation de la "classe" féminine et la négation obstinée de toutes les différences de nature entre les hommes et les femmes. Or, nous allons voir que sur ces deux axes, la théorie féministe radicale est inconsistante et, contrairement à ses prétentions, en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
    On sait aujourd'hui que le matriarcat n'a jamais existé que dans les mythes et la littérature. Les célèbres théories de Jacob Bachofen, qui inspirèrent des auteurs aussi différents que Friedrich Engels et Julius Evola, reposent sur des extrapolations abusives à partir de sources éparses et essentiellement légendaires ainsi que sur une confusion regrettable entre matriarcat d'une part, filiation matrilinéaire et régime uxorilocal (cas où le mari vient habiter chez sa femme) d'autre part.
    L'ethnologie et la sociologie actuelles l'affirment sans ambiguïté, au grand dam des prétendues "études" consacrées par des féministes à ce sujet : si certaines sociétés ont accordé plus de place que d'autres à la femme, notamment au sein de la famille, aucune société historique n'a été dominée par les femmes. Un article de Nicolas Journet, « Le fantasme du matriarcat », paru en 2005 dans la revue Sciences Humaines (hors-série numéro 4), résume assez bien l'état présent de la recherche scientifique sur cette question. Or si le matriarcat est un fantasme, le patriarcat, entendu comme la domination brutale et intéressée des femmes par les hommes, comme un véritable « système d'exploitation » au sens marxiste, disparaît lui aussi. À l'illusion, entretenue selon des méthodes gramscistes parfaitement maîtrisées par les féministes radicaux, d'une division sexiste du travail, imposée à un moment précis de l'histoire par une sorte de complot universel des mâles (1), une vision plus réaliste des choses opposera l'existence d'une division sexuelle des tâches que l'on retrouve dans toutes les sociétés humaines et dont l'origine est à chercher dans la biologie et la physiologie.
    Des différences naturelles
    À partir de la puberté, la différenciation sexuelle, déjà présente chez les enfants (2), connaît un pic et voit les garçons acquérir progressivement, sous l'effet anabolisant des androgènes (les hormones mâles), une stature, un poids, une robustesse du squelette et, surtout, une masse musculaire nettement supérieurs à ceux des filles. En moyenne, les hommes adultes sont plus grands (de 10 centimètres), plus lourds (d'une dizaine de kilos) et plus forts que leurs homologues féminins. La force maximale de la femme moyenne calculée absolument correspond à 60 % de la force de l'homme moyen, avec des différences plus sensibles dans les muscles de la partie supérieure du corps que dans ceux de la partie inférieure. Même calculée de manière relative, après correction des différences de taille et de poids, la force de la femme reste inférieure (voir sur ce point, par exemple, le Traité de physiologie de l'exercice et du sport de Paolo Cerretelli, paru chez Masson en 2002 ou le Précis de physiologie de l'exercice musculaire de Per-Olof Astrand et Kaare Rodahl paru en 1994 chez le même éditeur).
    Les femmes sont en effet programmées au plan hormonal, en vue des grossesses, pour développer plus de masse grasse et moins de masse sèche que les hommes. Ceci explique que pour chaque unité de poids corporel, elles possèdent moins de masse musculaire que les hommes. Si l'on ajoute à cette différence, la vulnérabilité de la femme pendant ses grossesses, c'est-à-dire pendant une part non négligeable de sa vie dans la plupart des sociétés traditionnelles, les nécessités de l'allaitement (dont la médecine la plus moderne nous rappelle les bienfaits pour l'enfant mais aussi pour la mère, en termes d'espérance de vie et de prévention des cancers), le lien étroit qui unit le nouveau-né à sa mère (que la physiologie a étudié sur le plan hormonal et la psychologie sur le plan affectif, n'en déplaise à Simone de Beauvoir), il n'est pas besoin d'être grand clerc ni de recourir à une quelconque conspiration des mâles pour comprendre pourquoi la chasse et la guerre (donc la politique) ont échu aux hommes et la sphère domestique et affective aux femmes dans toutes les cultures humaines sans exception.
    Cette division sexuelle des tâches est synonyme, pour les féministes en général et pour les féministes radicaux en particulier, qui dévaluent systématiquement la maternité et les tâches traditionnellement féminines, d'exploitation de la femme par l'homme. On pourrait d'abord leur objecter que la part dévolue aux hommes n'était pas toujours très confortable (mourir à la guerre ou au fond de la mine), ensuite que les civilisations traditionnelles accordaient un grand prix et parfois un grand prestige à la part dévolue aux femmes (Evola rapporte dans Révolte contre le monde moderne que, chez les Aztèques-nahua, les femmes mortes en couches « participaient au privilège de l'immortalité céleste [...] car on estimait qu'il s'agissait d'un sacrifice semblable à celui de l'homme qui meurt sur le champ de bataille »).
    Le corset invisible
    À l'heure actuelle, quand les médias, sous l'influence du sexuellement correct, ne présentent comme modèles symboliques aux femmes que des super women, commissaires de police ou championnes d'arts martiaux, il n'est pas étonnant de voir que le statut de la femme au foyer n'est plébiscité que par 5 % des jeunes filles de quinze à dix-huit ans, d'après un sondage commandé en février 2009 par Valérie Létard, secrétaire d'État chargé de la Solidarité, qui bien entendu s'en félicite ! Cette situation révèle tout le paradoxe du féminisme qui pousse les femmes à s'identifier aux hommes et à n'imaginer comme forme d'épanouissement que des activités pour lesquelles elles souffrent d'un indéniable handicap naturel (que l'existence d'épreuves ou de barèmes différenciés aux tests d'aptitude physique dans la plupart des professions traditionnellement masculines n'arrive pas à masquer) en même temps qu'il entretient savamment le mépris des tâches féminines que les femmes réelles continuent pourtant à exercer le plus souvent. Il en résulte une pression si insupportable pour les femmes que les essayistes Eliette Abécassis et Caroline Bongrand n'hésitent pas à parler à ce sujet dans le livre qu'elles ont co-écrit d'un Corset invisible. La même Eliette Abécassis, romancière et philosophe, affirme dans un entretien accordé en mai 2007 au site Evene.fr : « Le plus important est de prendre en considération les différences naturelles entre l'homme et la femme. Un certain féminisme a voulu calquer la libération de la femme sur le modèle masculin, ce qui n'est pas très réaliste. Cette dissymétrie est aujourd’hui une évidence. Il faut la prendre en compte quand on veut libérer la femme. Il faut revenir à cette différence fondamentale. » Elle ajoute plus loin, dans le même entretien, au sujet de l'avortement, que le discours féministe n'envisage que sous l'angle du droit de la femme à disposer de son corps et jamais à travers ses conséquences : « Il ne s'agit pas de revenir au temps où l'avortement n'était pas légal et où les femmes mouraient dans d’atroces souffrances [...] Mais l’avortement est un traumatisme pour la femme alors que pour l'homme il s'agit davantage d'une délivrance face à un enfant qu'il ne voulait pas avoir. » Dans la mesure où cet auteur se réclame encore du féminisme, il faut sans doute voir dans ce type de déclarations un signe de la crise que connaît cette idéologie.
    Il nous reste à souhaiter que les thèses du féminisme radical suscitent en France de plus en plus de réactions comme celles d'Eliette Abécassis ou encore de Claude Habib dans son excellent livre Galanterie française, paru chez Gallimard en 2006 et dont nous avons déjà rendu compte dans nos colonnes (3). La France se trouve en effet, à l'égard du Gender-feminism, dans une position périlleuse : ce mouvement commence avec beaucoup de retard sur les autres pays occidentaux à y faire sentir son influence mais il le fait avec d'autant plus de facilité qu'il n'a pas encore rencontré chez nous d'opposition déterminée comme celle que nous nous efforçons d'initier ici.
    STÉPHANE BLANCHONNET L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 5 au 18 mars 2009
    1 - Thèse par ailleurs contradictoire avec celle de l'égalité naturelle entre les sexes défendue par ces mêmes féministes puisqu'elle suppose une supériorité des hommes capables d'imposer partout le triomphe de ce prétendu complot.
    2 - De nombreuses études scientifiques récentes montrent que les différences, de comportement notamment, sont observables dès les premières années, ruinant l'explication culturaliste de la différence des sexes (voir sur ce point Claire-Marie Clozel, Pourquoi les petits garçons ne sont pas des petites filles, éditions Triptyque, 2007).
    3 - L'Action Française 2000, n° 2722, du 5 au 18 avril 2007.

  • Charles III Le Simple Le crépuscule des Carolingiens

    La pathétique histoire des derniers rois carolingiens nous est désormais familière grâce à Ivan Gobry. À la fin de son livre passionnant sur le sage et autoritaire Charles II le Chauve (843-877) (1), il nous laissait attendre une ultime étincelle en la personne de l’arrière-arrière-petit-fils de Charlemagne, Charles III le Simple (898-929). Il a tenu parole, et voici donc aujourd’hui le destin décevant mais jamais dérisoire d’un roi qui sut garder un peu de dignité alors que le système successoral le rendait inapte à gérer le bien commun.

    Il fallut, pour s’affirmer, une volonté peu commune à cet enfant posthume du roi Louis II le Bègue (877-879). Ses demi-frères aînés Louis III, seize ans, et Carloman, treize ans, sacrés ensemble en 879 à Ferrières-en-Gâtinais, eurent juste le temps de laisser le souvenir de vaillants guerriers, avant de mourir, le premier en 882, le second en 884, et d’être remplacés sur le trône de France, de par l’aveuglement des Grands, par un cousin germanique, l’incapable empereur Charles le Gros.

    Quand les Grands finirent par condamner celui-ci à mort, ils ne songèrent nullement à placer le jeune Charles sur le trône de ses pères, car ils n’avaient d’yeux que pour Eudes comte de Paris, l’héroïque défenseur de la vallée de la Seine contre les Vikings. Ils élirent donc roi ce fils du célèbre Robert le Fort dont la lignée commençait à se signaler par ses services pour le bien public. Toutefois Eudes, qu’Ivan Gobry connaît fort bien (2), était un homme de paix autant que de courage. S’il avait paré au plus pressé en acceptant la couronne, il ne voulait pas forcer l’histoire de France, d’autant que Charles, devenu adolescent, et soutenu par certains Grands, dont Foulques, archevêque de Reims, et quelques partisans bourguignons, n’entendait pas se faire oublier. Après force conciles et combats, malgré le jeu parfois trouble de cousins ou alliés souvent bâtards, sur fond de luttes acharnées contre l’envahisseur danois, Eudes négocia, offrant « une part » du royaume à Charles, lequel allait bientôt recouvrer le royaume tout entier à la mort d’Eudes le 1er janvier 898.

    Naissance de la Normandie

    À dix-neuf ans, Charles était, nous dit Gobry, « un brave jeune homme, loyal et animé de bons sentiments, parmi lesquels la bienveillance ». De là le qualificatif point du tout péjoratif de “Simple” qui fut attribué à ce roi, élevé sans père, et qui devait son trône plus aux circonstances qu’à son génie. Les Grands s’accommodèrent de lui de mauvaise grâce ; pour se les attacher il nomma quelques abbés laïcs, chose fréquente en ces temps de décadence de la hiérarchie romaine.

    Toutefois le jeune roi se révéla capable d’initiatives audacieuses, comme l’installation des Barbares scandinaves sur le sol qui allait être la Normandie - le pays des hommes du Nord. Charles le Simple partageait pleinement les vues de Robert, nouveau comte de Paris (frère du défunt Eudes) lequel était incité par le nouvel évêque de Reims Hérivée à « obtenir la paix plus par l’amour que par le glaive ». Le roi et le comte proposèrent le baptême au chef des envahisseurs, le célèbre Rollon, et les choses allèrent vite puisque dès octobre 911, celui-ci rencontrait le roi à Saint-Clair-sur-Epte et recevait un territoire - un comté - entre la Somme et l’Eure. L’année suivante, à Pâques, il était solennellement baptisé dans l’église de Rouen ; le comte de Paris était son parrain. Rollon, fils d’un peuple en errance, révéla aussitôt une singulière capacité d’adaptation et d’intégration... Expérience à méditer : sous le signe de la Croix on intègre plus aisément que sous celui de la laïcité...

    Plus complexes furent les affaires de la Lotharingie, ce vieil et encombrant héritage des partages de l’empire de Charlemagne... Charles réussit toutefois à s’emparer de cette terre et à s’y faire élire roi, concluant une paix solide avec l’ambitieux Henri roi de Germanie, et consolidant le royaume de France à l’est, mais alors les relations se détériorèrent dramatiquement entre le roi et Robert comte de Paris.

    Pourtant le frère d’Eudes ne briguait point la couronne. Il fallut que le roi Charles en vînt à ériger en favori un grossier personnage nommé Haganon, pour que Robert, tout dévoué au service du royaume, se mît à douter de ce roi trop fantasque. Il y fut surtout porté par les Grands, car face au pâle Charles, Robert, sans être ambitieux, était « le représentant et l’espoir de toute une caste qui [était] à la fois la richesse de la France par l’abondance de ses possessions et son salut par le maniement des armes ». Le conflit, alors inévitable, aboutit en 922 à la fuite de Charles en Lotharingie et au sacre de Robert roi de France ! Mais dès le 15 juin 923, dans un affrontement sans merci à Soissons, les Lotharingiens conduits par Charles tuèrent Robert.

    Le pauvre Charles n’allait pas pour autant retrouver son trône. Les Grands, très montés contre les Carolingiens, élirent et firent sacrer le 13 juillet 923 à Soissons Raoul duc de Bourgogne. Réduit à lutter contre ses propres vassaux Charles se retrouva séquestré à Château-Thierry, puis à Péronne d’où il fut retiré en 927 pour une équipée sans lendemain, et finalement ramené à Péronne où il mourut le 7 octobre 929, à cinquante ans.

    Une autre monarchie

    Cette vie riche de turbulences plus que de grandeurs n’en est pas moins l’illustration dramatique de deux conceptions opposées de la monarchie qu’Ivan Gobry analyse très finement : d’un côté celle d’une famille qui voit dans la couronne son bien personnel, la partageant et l’attribuant comme elle veut, de l’autre celle d’un souverain désigné « par les forces majeures de la nation ». C’est qu’alors les affaires politiques prenaient un nouveau visage : avec les invasions normandes, ce n’était plus une dynastie qui était menacée, mais l’identité nationale. « Le trône [appartiendrait] de droit à celui qui [délivrerait] le territoire des Barbares païens et [ramènerait] la paix. »

    En somme les Grands avaient adopté une si haute conception de la monarchie qu’ils ne pouvaient plus tolérer un roi médiocre. Mais les changements de cette importance doivent s’effectuer sur le long terme : la grande sagesse, capétienne avant le mot, du fils de Robert, Hugues le Grand, comte de Paris, duc des Francs, fut de ne point brusquer les choses et d’user de son autorité militaire et morale pour, à la mort de Raoul (936), imposer sur le trône le fils de Charles le Simple, Louis IV d’Outremer (il avait vécu son enfance en Angleterre), puis le fils de celui-ci Lothaire, père du minable et éphémère Louis V mort sans postérité. Les Carolingiens s’étaient épuisés d’eux-mêmes.

    On était alors en 987 : les temps étaient venus pour une royauté de salut public : fils d’Hugues le Grand, héritier de trois générations d’exploits pour sauver la France, Hugues Capet allait fonder la monarchie et l’hérédité elle-même sur la seule notion de service. Cette mission dura huit siècles et nous sommes sûrs qu’elle n’est pas finie.

    Michel FROMENTOUX L’Action Française 2000 du 1er au 14 novembre 2007

    * Ivan Gobry : Charles III, fils de Louis II. Éd Pygmalion, 214 pages, 20 euros.

    (1) Ivan Gobry : Charles II (voir L’AF 2000, du 19 juillet 2007).

    (2) Ivan Gobry : Éudes fondateur de la dynastie capétienne (voir L’AF 2000 du 16 juin 2005).

  • La Révolution en question

    Au grand fracas du bicentenaire, qui devait magnifier la gloire révolutionnaire, a succédé un certain silence. La Révolution ne ferait-elle plus recette ?
    Réponse à travers la présentation de quelques ouvrages.
    Mais, au fait, quelle révolution ? La lecture des Mémoires secrets de Bachaumont permet de cerner le malentendu initial qui jeta les Français dans une tourmente qu'ils n'avaient ni prévue, ni voulue. Bien connu des spécialistes de la fin du XVIIIe siècle, Bachaumont reste cependant un mystère. L'homme qui portait ce nom, proche des milieux parlementaires, à ce titre très remonté contre Louis XV qui avait renvoyé ces Messieurs de longue robe, était mort quand parurent sous son nom des écrits dont il ne pouvait être l'auteur, puisqu'il s'agissait d'annales retraçant les événements des douze mois écoulés, politiques, religieux, juridiques, économiques, scientifiques, littéraires, artistiques, musicaux, sans oublier scandales et faits divers.
    Foyer d'opposition
    Ce journal rétrospectif, parfois remarquablement informé, parfois moins s'agissant de la Cour car Bachaumont, ou plutôt l'équipe qui se cachait sous ce pseudonyme, n'y était pas introduit, constitua, entre 1762 et 1787, un foyer d'opposition, même après que Louis XVI, erreur incommensurable, eût rappelé les parlements. Foncièrement hostiles au catholicisme, voire athées pour certains rédacteurs, les Mémoires secrets étaient aussi, paradoxalement, ennemis jurés de Voltaire, coupable d'avoir dénoncé, avec les affaires Calas ou La Bare, les dérives des magistrats. Pendant vingt-cinq ans, ils déversèrent leur fiel contre la monarchie, sans comprendre qu'ils tomberaient avec elle. Quand ils cessèrent de paraître, à la veille de l'assemblée des notables, les collaborateurs s'imaginaient, en toute bonne foi, la Révolution faite ! Cet aveuglement, s'agissant de gens intelligents, cultivés, de jugement rassis, donne une idée de l'irresponsabilité des boutefeux.
    Jean Sgard en présente des morceaux choisis, parce qu'il est impossible aujourd'hui d'en envisager la réédition intégrale. Il les a classés thématiquement, ce qui oblige à des va-et-vient pour redonner à l'ensemble sa cohésion chronologique. Principal défaut de ce travail utile.
    Sgard s'arrête peu aux faits et gestes de la famille royale, que Bachaumont évoque d'abondance. Les Mémoires secrets ont pourtant contribué à caricaturer le roi, et surtout la reine. Le drame de Marie-Antoinette fut longtemps une affaire d'image et c'est de son entourage immédiat, du salon de Mesdames, filles de Louis XV, égéries du parti dévot, farouches opposantes à l'alliance autrichienne, que partirent les pires attaques, jusqu'aux accusations d'adultère et rumeurs de bâtardise des enfants royaux. La très jeune femme qu'était alors la reine ne mesura pas la portée d'attaques qui la blessaient sans qu'elle en comprît le sens politique. Dépopularisée, Marie-Antoinette ne sut pas reconquérir une opinion qui avait adhéré à la vision fantasmatique de l'Autrichienne, monstre criminel sur lequel se focalisaient les haines de la nation... Philippe Delorme le dit très bien dans sa biographie de la reine martyre, ouvrage récemment réédité qui parvient, tout en conservant ce qu'il faut d'indispensable empathie et de sens du drame, à renouveler un sujet mille fois traité.
    Vocabulaire
    La France de la Révolution d'Antoine de Baecque s'inscrit dans une collection de Dictionnaires de curiosités, au sens où l'honnête homme entendait ce mot. Il s'agit d'aborder des événements, personnages, usages, expressions méconnus du grand public et de l'historiographie mais révélateurs de l'ambiance d'une époque, de ses passions, de ses enthousiasmes et de ses peurs. Spécialiste de la caricature et du vocabulaire politiques, l'auteur fait la part belle au détournement de la langue française par les révolutionnaires, dans un étonnant prélude à la langue de bois moderne. Cet "abus des mots" en fait entrer certains dans l'usage courant, les substituant à d'autres pour des raisons idéologiques que nous avons oubliées : tel "se suicider" en place de "s'homicider" qui possédait une nuance morale liée à la condamnation du suicide par le catholicisme. Antoine de Baecque démontre qu'un excès de popularité peut se retourner contre son objet : en 1789, tout était "à la royale", jusqu'aux plats, ce qui contribua à désacraliser un roi qu'il ne convenait pas de mettre à toutes les sauces... Ce sont les ridicules, aberrations, monstruosités qu'il traque et dénonce. Lui reprochera-t-on de reléguer au rang de détail de la petite histoire les colonnes infernales et les noyades de Nantes dont il minimise l'horreur, d'affirmer que Robespierre ne porta point de culottes en peau humaine, sans nier que cette industrie effarante se pratiqua ? Non car ce qui importe, c'est de dire à temps et contretemps que la Révolution, ce fut aussi et d'abord cela.
    Destins croisés
    Évidence impensable à exprimer hors les milieux contre-révolutionnaires voilà quelques décennies. La réédition, pour le centenaire de la naissance de Robert Margerit en 1910, de sa tétralogie laconiquement titrée La Révolution le rappelle à bon escient. À travers les destins croisés de deux Limougeauds amoureux de la même jeune fille, l'un attiré par la politique, l'autre par l'armée, Margerit entendait raconter la tourmente, de la convocation des états généraux à la Restauration. Au vrai, l'intrigue romanesque et les personnages ne servaient qu'à donner l'occasion de dire les grands moments révolutionnaires, vus côté républicain, avec un souffle digne de Michelet ou Lamartine. Nulle remise en cause de l'idéal de 89 dans ces pages, nul recul, mais une adhésion sincère à ce bouleversement en dépit de ses dérapages sanglants que le romancier déplorait sans les juger ni les condamner. Que cette somme, après son premier succès, ait peiné à retrouver un public tient sans doute à cela : les générations actuelles ne croient plus au mythe et les taches de sang sur les mains des "grands ancêtres" y restent aussi indélébiles que pour lady Macbeth...
    C'est au fond le constat désabusé que dresse à demi-mot Jean-Clément Martin, directeur d'un récent Dictionnaire de la Contre- Révolution. Le temps des enthousiasmes révolutionnaires nés de 89, relayés par le bolchevisme et le maoïsme, est fini. Reste un bilan de meurtres et d'atrocités de plus en plus dénoncé à la fureur des ultimes thuriféraires. En parallèle, le courant contre-révolutionnaire, celui du « passéisme » et du « refus de la modernité, des intégristes et des réactionnaires » connaît un renouveau incompréhensible à ses détracteurs. Telle est d'ailleurs la cause de ce travail. Si la Contre-Révolution ne représentait qu'une poignée de marginaux, à quoi bon perdre son temps à en évoquer aigrement les courants, les penseurs, les héros, les tragédies et les gloires ? Pourquoi, comme le souligne le professeur Martin, ce qui laisse rêveur lorsque l'on songe à son irréprochable parcours, prendre le risque d'être soupçonné de sympathies pour ces idées honnies et maléfiques ? Pourquoi, sinon parce que le phénomène est plus vivant qu'on l'aimerait ?
    Dictionnaire incomplet
    Semblable dictionnaire, qui prétend couvrir deux siècles de résistances aux révolutions dans tous les domaines et sur tous les continents, se devrait d'être exhaustif. Il ne l'est pas ; le choix des rubriques est subjectif. Par ailleurs, et par principe, il écarte, sauf rares oublis, de sa bibliographie tout auteur et ouvrage qui ne soit hostile à la Contre-Révolution, en traitant à travers ses seuls adversaires. De sorte que ces analystes glosent sans jamais rien comprendre. C'est évident dans le domaine religieux : rejeter avec des ricanements de pitié la vision eschatologique d'un combat entre le Bien et le Mal, assimilé à la Révolution, dans la perspective de la Parousie, c'est s'interdire de déchiffrer pensées et comportements. Et cela souligne cette rupture révolutionnaire qui empêche tout rapprochement entre deux conceptions inconciliables de l'histoire et des destinées humaines.
    Il manque une grande biographie du prince de Talmont ; elle rendrait justice à un homme qui comprit parmi les premiers les enjeux exacts du combat contre-révolutionnaire et le mena, sur tous les fronts, politiques et militaires. Sa mort fut l'un des coups les plus rudes portés à la cause. Cette biographie n'existant pas, les mensongers ragots de Mme de La Rochejaquelein s'imposent encore, et fournissent à Gilles de Becdelièvre motif à un roman historique, La Croix au coeur. Pourquoi prendre Talmont, qu'il n'aime pas, pour héros ? Peut-être parce que cela permet de démarquer le cher Chiappe... Peut-être pour le plaisir de donner un roman vaguement licencieux sur fond de guerres de Vendée... On ferme le livre avec un sentiment de regret, comme devant une mauvaise action inutile.
    On s'en consolera avec une plaquette de vers, genre devenu rare, signé du docteur d'Hocquincourt, À notre chère Vendée, à ses héros et martyrs. Il y a là des passages dignes de Victor Hugo qui rappellent, appuyés sur un solide argumentaire historique, ce que fut la guerre des Géants, et la répression génocidaire qui la suivit.
    Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 19 janvier au 1er février 2012
    ✓ Bachaumont, Mémoires secrets, Tallandier, 330 p., 20,90 € ; Philippe Delorme, Marie-Antoinette, Pygmalion, 325 p., 21,90 € ; Antoine de Baecque, La France de la Révolution, Tallandier, 270 p., 17,90 € ; Robert Margerit, La Révolution, deux tomes, Phébus, 1 120 et 1 000 pages, 25 € le volume ; sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la contrerévolution, Perrin, 220 p., 27 € ; Gilles de Becdelièvre, La Croix au coeur, L'A Part Buissonniere, 385 p., 22 € ; I. d'Hocquincourt, À notre Vendée, à ses héros, ses martyrs, éditions Velours (95 rue La Boétie, 75008 Paris), 130 p., 16,50 €.