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culture et histoire - Page 1969

  • Un déclin inéluctable ?

    Le 22 décembre dans l’émission Mediapolis sur Europe 1, l’ex Premier ministre Michel Rocard (de 1988 à 1991), figure respectée de la galaxie sociale-démocrate à laquelle appartient à l’évidence François Hollande, se fendait d’un aveu de poids  dans sa bouche : « La Banque de France disait-il, a été créé en 1801, et jusqu’en 1974, elle finançait l’Etat sans intérêt. Si on était resté là, la dette publique française serait de 16 ou 17 % de notre PIB. »

    C’est la  loi dite Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973 dénoncée avec force par Marine Le Pen lors de sa campagne, qui a eu a pour conséquence « d’interdire au Trésor public d’être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». L’Etat français se trouve ainsi de facto sous l’emprise financière directe des banquiers privés. Les mauvais esprits ont souvent souligné que M. Pompidou avait fait largement carrière à la banque Rothschild.

    Ceux qui avaient alors entre les mains les destinées de la France ont accepté le transfert de la création monétaire nationale au secteur privé, aux banques privées. Nous empruntons désormais à un taux de 3% à des banques alors que la banque centrale publique prête elle à 1% .

    L’article 104  du traité de Maastricht, notions nous, traité combattu résolument  par le FN et Bruno Gollnisch lors de la campagne de 1992, a achevé de « verrouiller » le dispositif en ôtant le droit de création monétaire à la Banque de France , qui n’est plus qu’un simple relais, une chambre d’enregistrements des décisions prises par la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort.

    Si on en était  resté également avant Maastricht, étape préalable indispensable à l’abandon de notre souveraineté monétaire , la France aurait conservé sa monnaie. Un franc dont les Français ont plus que jamais la nostalgie , selon un sondage Ifop pour le site d’informations Atlantico publié en début de semaine. A la question « onze ans après l’introduction de l’euro, regrettez-vous le franc ? »,  62% des personnes interrogées répondent par l’affirmative.

    « Le premier enseignement de ce sondage explique le directeur du département opinion publique de l‘Ifop, Jérôme Fouquet est que, contrairement à ce que les promoteurs de l’euro avaient annoncé, loin de s’estomper, le souvenir du franc et les critiques envers l’euro sont renforcés, notamment à l’occasion de la crise économique et financière ».  Les nostalgiques de la monnaie française étaient « 39% seulement en 2002 »…

    Le dévissage catastrophique, a de nombreux égards, du pouvoir d’achat des Français qui a résulté du passage à l’euro est aussi une des explications (certes pas la seule) du repli sans précédent du marché automobile français –voitures qui ne sont plus guère fabriquées en France…-  qui a atteint, a-t-on appris également cette semaine, son plus bas niveau depuis 15 ans : Le nombre de nouvelles immatriculations a chuté de 14,6% le mois dernier, de 13,9% sur l’ensemble de l’année.

    Et si droite et gauche euromondialistes, main dans la main, avaient abandonné la folle utopie ultra-libre échangiste imposée par Bruxelles, nul doute aussi que ce chômage endémique qui frappe la France et les Français, contre lequel le chef de l’Etat a promis  la mobilisation de son gouvernement,  aurait été jugulé.

    Déjà, pour arracher le « OUI» à Maastricht lors du référendum, la propagande bruxelloise avait martelé que l’abolition des frontières européennes allait ouvrir une ère de prospérité. Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour se rendre compte que les différences de niveaux de vie, la disparité des situations économique et des politiques sociales allaient entraîner, les délocalisations massives d’entreprises françaises vers des pays  où les coûts salariaux sont moindres.

    Aujourd’hui et plus que jamais, c’est bien l’établissement de contingents d’importation ou des barrières tarifaires sur les produits importés à bas prix qui serait une nécessité. En l’occurrence l’instauration d’un protectionnisme moderne par le biais notamment  de droits douaniers modulables et remboursables ; le rétablissement des « relations Europe-Monde sur la base de la préférence communautaire » théorisé par le  prix Nobel d’Economie Maurice Allais.

    Faute d’avoir suivi cette voie là, la France et l’Europe déclinent. Le  Centre d’observation économique et de Recherche pour l’Expansion de l’économie et le Développement des Entreprises (Coe-Rexecode) le relevait en mars  dernier, « la  part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB a diminué dans l’ensemble des pays de la zone euro, mais plus encore en France où elle a chuté de plus de 5 points en dix ans.»

    Entre 2000 et 2010, « dans l’ensemble des pays de la zone euro », «  le poids de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB est passé de 19,2 % à 15,5 % (soit un recul de 3,7 points de PIB). »

    « En France, ce recul est beaucoup plus marqué : la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB a perdu 5,2 points (plus de 100 milliards d’euros).Cette diminution ne résulte pas d’une croissance exceptionnelle des secteurs non industriels mais du recul de la part industrielle du PIB d’environ un tiers. »

    Nous l’avons vu, Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, l’ensemble des dirigeants du FN ne cessent de le répéter, ce déclin n’est pas inéluctable. Mais dans ce domaine là aussi, les Français doivent saisir alors l’offre politique que nous leur présentons.

    http://www.gollnisch.com

  • Heidegger : la parole à la défense

    Agrégé et docteur en philosophie, Maxence Caron a publié un livre monumental sur la pensée d'Heidegger, primé par l'Académie française (1).
    Il dénonce la querelle qui agite les universitaires français autour de l'œuvre du philosophe allemand.

    Le Choc du mois : À votre avis, pourquoi veut-t-on brûler Heidegger ?
    Maxence Caron : Heidegger sert aujourd'hui de prétexte à alimenter la pauvreté de nos mythologies référentielles : pour une époque qui pense en mode binaire et distribue ses faveurs selon une basique dualité de catégories, partageant le passé et le présent entre les bien-pensants et les sorcières, il est toujours rassurant de ne jamais regarder plus loin que le bout de son petit confort manichéen. De même que le bourgeois devait autrefois apprendre les bonnes manières, ne pas mettre son coude à table, ôter son chapeau devant une dame ou ne pas se commettre avec certains milieux nuisibles à son avancement, il faut aujourd'hui prouver par des jappements de circonstances qu'on ne fréquente pas certaines œuvres,
    Dans ce contexte, s'informer en profondeur n'est pas considéré comme un devoir, et une simple ingestion des nouveaux dictionnaires d'idées reçues suffit à la plupart pour parvenir à leur fin. Tocqueville nous avait prévenus dans La Démocratie en Amérique : l'ère des masses est celle des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail.

    Que pensez- vous de cette polémique à rebondissements ?
    Je n'ai nullement l'intention d'entrer ici dans la sempiternelle polémique, c'est-à-dire de nier la réalité du bref engagement politique de Heidegger ou au contraire de l'en accabler avec toute l'assurance que donne la position facilement dédaigneuse de ceux qui, historiquement, sont de l'autre côté de la barrière, il est tout autant regrettable de se laisser déchoir au niveau du révisionnisme que de hurler avec les loups. Je rappellerai seulement quelques points très objectifs.
    D'une part, Heidegger évoque en 1938 « les pénibles ramassis de choses aussi insensées que les philosophies national-socialistes » (Chemins qui ne mènent nulle part, Gallimard, TEL, p 130). La pensée heideggerienne refuse par essence toute emprise du référentiel technologique contemporain sur les mentalités et déplore l'instrumentalisation de l'homme à des fins techniques ; elle remet en cause le concept de volonté de puissance ainsi que toute dérive biologique ou raciste dans l'interprétation de l'essence de l'homme, D'autre part, R. Safranski a montré dans sa biographie de Heidegger que ni le penseur ni l'homme n'était antisémite, ce qui est pourtant la condition sine qua non d'une appartenance théorique au national-socialisme. Il faut être aveugle ou n'y avoir rien compris pour ne pas voir que l'œuvre heideggerienne est le contraire du nazisme.
    Il y a là une triste évidence : s'entêter à faire subir des autodafés à l'oeuvre de Heidegger nous en apprend plus sur les pathologies de notre époque en quête de mythes fondateurs que sur le bouc émissaire qu'elle se choisit. On peut en tout cas lire, travailler et aimer la pensée de Heidegger sans crainte de se laisser sournoisement asperger de messages subliminaux nazis, de même qu'on peut lire, travailler et aimer l'œuvre de Platon sans crainte de devenir un rétrospectif suppôt du tyran de Syracuse.
    Propos recueillis par J, C. Le Choc du Mois février 2001
    (1) Heidegger. Pensée de l'être et origine de la subjectivité, Cerf, 2005, 1760 pages.

    Assez des épurateurs !

    Depuis quelques années, il est de bon ton d'initier des procès en sorcellerie à Martin Heidegger, Carl Schmitt voire Ernst Jünger, Sous prétexte qu'ils ont entretenu des liens plus ou moins ambigus avec le IIIe Reich, on ne devrait plus les lire ou même les éditer. Yves-Charles Zarka s'acharne ainsi sur Schmitt. Michel Vanoosthuyse sur Jünger et Emmanuel Faye sur Heidegger : Heureusement la riposte s'organise, notamment pour ce qui est de l'œuvre de ce dernier.
    Cette défense est d'abord le fruit de l'école française heideggérienne, longtemps animée par Jean Beaufret, destinataire de la célèbre Lettre sur l'humanisme. François Fédier, élève de Beaufret et traducteur du pourfendeur de la métaphysique, a réuni une dizaine de contributions sous le titre Heidegger à plus forte raison. Ce livre, accepté dans un premier temps par Gallimard, avant d'être refusé, vient de paraître chez Fayard,
    En réfutant le livre de Faye, Heidegger/l'introduction du nazisme dans la philosophie, en dénonçant les mensonges et les erreurs qu'il véhicule, les auteurs démontrent toute la distance existant entre la pensée d'Heidegger et le phénomène nazi. Que lui reproche-t-on en fait : de penser radicalement, d'affirmer que, depuis Platon, la philosophie occidentale a été celle de l'oubli de l'être ? Comme le dit Marcel Conche, Heidegger « est absolument exempt de ce qui est essentiel au national-socialisme : le racisme et l'antisémitisme ». François Fédier est tout aussi formel : « Il n'y a pas chez Heidegger de penchants pour le nazisme. »
    De jeunes philosophes sont également portés à la défense d'Heidegger. Ainsi Maxence Caron a publié sa thèse monumentale, portant sur l'ensemble de l'œuvre d'Heidegger, en insistant sur les correspondances poétiques de son ontologie (d'Höderlin à René Char en passant par Mallarmé). Il a également dirigé un Cahier d'histoire de la philosophie consacré à l'auteur d'Etre et temps (Cerf, 2006), On y trouvera notamment de remarquables articles de Rémy Brague, « la phénoménologie comme voie d'accès au monde grec », et de Jean-Louis Chrétien, « De l'espace au lieu dans la pensée de Heidegger ».
    De même le théologien Fabrice Hadjadj a défendu, dans les colonnes du Figaro littéraire du 18 janvier, l'intérêt de continuer à lire et à étudier Heidegger, saluant au passage le travail de Fédier et ses amis : « Le collectif lancé aujourd'hui en représailles accomplit une œuvre de salubrité. » Assez des épurateurs, et place aux philosophes !
    J. C. Le Choc du Mois février 2001

  • Commentaires sur Napoléon et la franc-maçonnerie

    Que sait-on sur cette société secrète dirigeant prétendument les affaires du monde ?

    Une légende en verrait l’origine parmi les constructeurs du Temple de Jérusalem. Mais sa véritable histoire prend sa source en l’an 614, bien avant Charlemagne, lorsque le Pape Boniface  IV octroie aux MAÇONS **, ARCHITECTES, SCULPTEURS etc., les premières FRANCHISES, qui les libéraient de tous les statuts locaux, édits royaux ou autres obligations imposées aux habitants des pays où ils allaient séjourner.

    Leurs avantages étaient d’importance capitale, leur assurant :
    - Le passage libre des frontières
    - Une justice indépendante
    - La transmission des SECRETS techniques et le service de l’Église.

    Mais au XVIème  siècle, la Révolution protestante entraîna les corporations de maçons, maîtres d’œuvre etc., travaillées par la rébellion à l’Église de Rome et le libre examen. Cette contagion de la RUPTURE entraîna troubles, guerres civiles et religieuses partout.
    C’est au XVIIIème siècle que se produisit sa rupture irréparable. Deux pasteurs protestants, Désaguliers en 1716 et  Anderson en 1739, ont fait détruire tous les documents anciens prouvant l’origine catholique de la franc-maçonnerie et rédigent les NOUVELLES CONSTITUTIONS.
    Les « loges » et « ateliers » deviennent peu à peu des instruments de la POLITIQUE ANGLO-SAXONNE. Et en 1773, se constituèrent en Angleterre la Grande Loge écossaise déiste et le Grand Orient de France, athée, qui se séparent.

    C’est ainsi que l’Église fut amenée à excommunier la franc-maçonnerie, d’abord en 1738, puis en 1751, par Benoît XIV. Il avait à cela d’excellentes raisons :
      - le SECRET auquel étaient tenus les franc-maçons : tout d’abord OPÉRATIF (se rapportant aux « chefs-d’œuvre » des cathédrales), il était devenu SPÉCULATIF, c'est-à-dire un engagement inconditionnel philosophique, idéologique pour un BUT INCONNU, avec l’entraide occulte entre tous les franc-maçons.
    - Secondement, la franc-maçonnerie devenait une puissance ANTI-CATHOLIQUE anglaise.
    - Enfin, son humanisme contraire à la vérité révélée, même en sa branche déiste au XXème siècle, après Jean Macé au XIXème, en 1875.
    Et le jugement négatif de l’Église sur la franc-maçonnerie reste inchangé. (1)

    *
    **
    Les grands philosophes français du XVIII siècle sont DÉISTES ou ATHÉES ; les « loges » et « ateliers » de la franc-maçonnerie dominée par l’Angleterre, ont marqué une VOLONTÉE DÉLIBÉRÉE de détruire l’église.
    Voltaire, auteur d’une immense correspondance, terminait toujours ses lettres par la formule: « ÉCRASONS l’INFÂME », c'est-à-dire l’Église catholique. Ils n’ont été que trop bien suivis pendant la Terreur!

    Il faut savoir que ces grands philosophes français – dont l’œuvre est admirable par ailleurs, puisqu’ils furent les chantres de la liberté et de l’égalité, dit-on – ont montré parfois un étonnant mépris du peuple! Ils ont même reproché à l’Église de l’instruire!
     
    En 1763, La Charlotais (1701-1785) qui venait de demander le bannissement des jésuites, écrivait : « N’y a-t-il pas trop d’écrivains, trop d’académies, trop de collèges ? Le peuple même veut étudier: des laboureurs, des artisans, envoient leurs enfants dans les collèges des petites villes où il en coûte peu pour vivre… Les “Frères de la Doctrine Chrétienne” qu’on appelle “Ignorantins” sont survenus pour achever de tout perdre. Ils apprennent à lire et à écrire à des gens qui n’eussent dû apprendre qu’à dessiner et à manier le rabot et la lime. Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus que ses occupations ».
    Le 28 février 1763, Voltaire lui répond: « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des clercs tonsurés. Envoyez-moi surtout des “Frères Ignorantins” pour conduire mes charrues et les atteler ».
    Les « Frères Ignorantins », ainsi appelés parce qu’ils instruisaient les ignorants, s’appelèrent aussi « Frères des Écoles Chrétiennes »; Ordre fondé au XVIIème siècle par saint Jean Baptiste de La Salle. Cet Ordre existe toujours.

    Le démantèlement de l’Église de France commença en 1790 par la CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ à laquelle tout prêtre devait porter serment, qui faisait élire le clergé par tous les citoyens – protestants et juifs compris – et interdisait l’obéissance au Pape! D’où la clandestinité et l’émigration, puis les massacres.
    Sous la Convention, les églises deviennent des « clubs » ou sont démolies; à Notre Dame de Paris, la « déesse Raison » (une danseuse de l’Opéra) est exhibée sur le Maître-autel pour la fête de l’« Être Suprême » des franc-maçons.   
    Les « loges » maçonniques et l’or anglais travaillaient notre malheureux peuple en sous-main et le duc d’Orléans lui-même en bénéficiait.

    Et le général Bonaparte, imprégné des idées nouvelles en leur partie raisonnable et en même temps rattaché à notre tradition Chrétienne ? 

    Idéal et ardente curiosité intellectuelle le poussèrent à un contact avec la franc-maçonnerie, à laquelle la plupart des officiers adhéraient, et en laquelle il voyait peut-être une société de secours mutuel en cette période sanglante. Sa lumineuse intelligence et son bon sens légendaire eurent vite raison de cette erreur. Et parvenu à la tête de l’État, l’Empereur Napoléon combattit ce pouvoir occulte dont beaucoup de rouages étaient manipulés par Londres.

    Ainsi, la tragédie historique – inoubliable épopée – se doublait en quelque sorte d’un drame occulte.
    Toute une bibliographie recueillie par l’historien Charles de Flahaut en 1943 (2) et totalisant 45 auteurs, permet de se forger une idée assez précise au sujet de l’entourage de Napoléon, qui fut victime non seulement de l’hégémonie anglaise, mais de trahisons flagrantes de la part de hauts dignitaires de l’État, de compagnons d’armes en qui il plaçait sa confiance, le cabinet de Londres tirant les ficelles.
    Ce que révèle l’historien est à proprement parler, ahurissant, et voici quelques noms découverts dans les fichiers des loges dès 1942 – toutes ces archives ayant été envoyées à la Bibliothèque Nationale-Richelieu après perquisitions:

    CLARKE, duc de Feltre, ministre de la Guerre, membre de la Loge du Grand Orient de France (GOF).
    AUGEREAU, maréchal de France, duc de Castiglione, grand officier d’honneur du GOF, membre de la loge « Les enfants de Mars » à l’Orient, du 27ème Régiment d’Infanterie légère.
    TALLEYRAND, prince de Bénévent, ex-évêque d’Autun, Grand Dignitaire, le plus ancien vénérable de la loge jacobine « Philalètes » à l’Orient de Paris. Membre des loges « Les Neuf Sœurs et les « Francs Chevaliers » à l’Orient de Paris.
    JOSEPH BONAPARTE, roi d’Espagne, Grand Maître du Grand Orient de France. (3)
    MARMONT, maréchal de France, duc de Raguse. Membre de la loge « La Candeur » à l’Orient, du quartier général du 6ème corps de la Grande Armée.
    Maréchal BEURNONVILLE, Premier Grand Maître adjoint et Grand Commandant du Grand Orient de France, Vénérable d’honneur de la loge des « Chevaliers de la Croix de Saint-Jean de Palestine » à l’Orient de Troyes.
    MACDONALD, duc de Tarente, maréchal de France, Grand Conservateur, puis Grand Maître adjoint du Grand Orient de France.
    Baron de GROUCHY, maréchal de France. Membre de la loge « La Parfaite Union » à l’Orient, du régiment de dragons du Dauphin.
    Nathan ROTHSCHILD, banquier, membre de la « Loge of Emulation » des grandes loges d’Angleterre.
    FOUCHÉ, duc d’Otrante, ministre de la Police. Grand officier d’honneur du Grand Orient de France, Grand Conservateur de la Grande Loge de France, Vénérable de la loge jacobine « Philalètes » à l’Orient de Paris, membre de la loge « Les citoyens réunis » à l’Orient de Mélun et de la loge « Sophie Madeleine, reine de Suède » à l’Orient d’Arras.
    Marquis de LAFAYETTE, général de la Garde Nationale que Napoléon avait libéré des geôles autrichiennes (1797). Vénérable de la loge « Les Amis de l’Humanité » a l’Orient de Rozoy, membre des loges de « La Candeur », du « Contrat Social » à l’Orient de Paris.  

    Ce ne sont que quelques exemples français. Et il serait possible de citer chez nos ennemis d’alors, auteurs de sept coalitions successives contre la France, des noms aussi prestigieux que celui du duc de Wellington, membre non pas du Grand Orient mais du « Grand Firmament » de Londres!

    En Europe, pourtant libérée par l’Empereur de la féodalité, les sociétés secrètes, comme les « Carbonari » italiens, et autres en Allemagne, sont infiltrées. Et en Suède, le « Grand Firmament » s’adresse à Bernadotte en lui offrant « le million de livres sterlings » qui le fit entrer en 1814 dans la coalition. L’« Ordre » manœuvra, écrit Charles de Flahaut, « afin que tous les peuples d’Europe, depuis les Tartares jusqu’aux Napolitains, prissent les armes contre Napoléon ».

    L’épisode Suédois est assez écœurant. Car le roi Charles XIII n’ayant pas d’héritier avait sollicité l’empereur des français. Et Napoléon choisit un de ses frères d’armes. C’était ainsi que le maréchal Bernadotte devint roi de Suède, et Désirée Clary, son épouse, reine à ses côtés.
    Fille de ce célèbre fabricant de savon de Marseille, elle illustre parfaitement ce mot que Chateaubriand prononça plus tard en parlant de Napoléon 1er : « Monté au trône, il y fît monter le peuple avec lui ». C’est ainsi que ses descendants de Bernadotte occupent toujours le trône suédois et président chaque année le prix Nobel, décerné aux scientifiques de premier plan.
    Le plus piquant de cette histoire, est que Désirée Clary avait été la première petite fiancée de Napoléon. Mais Joseph, frère de Napoléon, ayant déjà épousé une Clary, le fabricant de savon avait trouvé qu’« un Bonaparte suffisait dans la famille »…
    Mais le drame qui se joue est d’une toute autre ampleur.

    Ainsi, les sept coalitions successives qui liguèrent toute l’Europe d’Ancien Régime contre la France nouvelle furent-elles alimentées financièrement par Londres et la franc-maçonnerie toujours excommuniée par l’Église, ainsi que l’a rappelé le Pape Jean-Paul II à cause du fameux SECRET.   

    J’ai eu l’occasion d’avoir en mains en 1942, grâce à un parent chef de service à la Bibliothèque Nationale,  un petit manuel cartonné contenant le « rituel » étonnant de réception d’un nouveau membre, où rien ne manque, ni le triangle, ni le « tablier » du maçon, etc… Atmosphère étrange faite pour frapper l’imagination; leurs réunions importantes, où sont prises des décisions qui tendent à influencer tous les rouages de l’État s’appellent CONVENTS. Des signes secrets, connus seulement des initiés, sont échangés parfois.
    Et, chose bizarre et extravagante: à Orléans, lors des fêtes de Jeanne d’Arc du 8 mai, dans la série de cartes postales de 1912 montrant les délégations une par une, on y découvre des « franc-maçons » en haut-de-forme et habit noir, tablier de cuir blanc devant eux, orné des symboles habituels!  Étonnante participation d’athées avérés à la célébration d’une sainte. (4)
    Lors de la Réforme du Droit Canon par Rome en 1983, Jean-Paul II et Mgr. Ratzinger, futur Benoît XVI, son secrétaire et ami, ont réaffirmé solennellement : « le jugement négatif de l’Église sur la franc-maçonnerie demeure donc inchangé parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l’Église ; c’est pourquoi il reste interdit par l’Église de s’y inscrire ».  
     
    Et Napoléon en tout cela ?

    Au risque de nous répéter, nous dirons pour conclure : son sort était réglé à l’avance. Restaurateur d’une France qu’il a, selon De Gaulle, « ramassée à la petite cuiller », restaurateur du culte catholique si cruellement persécuté, il devait disparaître. Des conspirateurs armés devaient, dès 1800, surprendre son escorte sur la route de Malmaison, le faire prisonnier et l’emmener à Sainte-Hélène, ou le tuer en cas de résistance. Wellington lui-même l’a avoué à Stanhope, ce qui fut fait quinze ans plus tard, après qu’il ait résisté à tant de coalitions.
     Renée Casin.
    Lauréate de l’Académie française et des Arts et des Lettres de France
    Membre du Comité de la Francophonie de la Francosphère Mexique-France
    Président du Comité Historique de l’Institut Napoléonien Mexique-France *
    * Du même auteur, voir aussi sur le site de l’Institut Napoléonien Mexique-France (INMF), Napoléon et la religion : http://inmf.org/freligion.htm
    ** Capitales de l’auteur.
    NOTES:
    1) On peut toujours lire avec profit : « L’Église sur la franc-maçonnerie », par Maurice Colinon aux éditions Fayard.
    2) Éditions littéraires et artistiques, 13 rue des Saints-Pères, Paris.
    3) « Napoléon n’était pas maçon, ça, c’est prouvé. C’est vrai qu’il n’est pas maçon, que tout autour de lui était maçon, mais il a protégé la franc-maçonnerie ; non pas pour les beaux-yeux des maçons, mais parce que ça le servait. Il aurait pu dissoudre la maçonnerie pour de bon, mais il se serait mis beaucoup de gens à dos, à commencer par ses proches, la famille, ses maréchaux etc. Mais comme il était plus intelligent que ça, il a nommé son frère Grand Maître du Grand Orient, qui était la seule obédience à l’époque, en France, et comme ça il avait la mainmise dessus. Il contrôlait tout, sans avoir l’air de le contrôler. Il était très habile Napoléon, très habile. » Yves-Fred Boisset.
    4) C’est Napoléon qui a rétabli la fête de Jeanne d’Arc à Orléans, supprimée par la Convention.
    http://www.generationfa8.com

  • Comment redécouper l’Afrique ?

    par Bernard Lugan
    (31 mai 1995)
    Véritables "pièges à peuples", les frontières héritées de la colonisation avaient pour finalité de faciliter la fusion de ces derniers.
    Les problèmes posés par ces frontières sont essentiellement de deux sortes :
    1. Obligation de vie en commun imposée à des ethnies antagonistes au sein d’ensembles artificiels ;
    2. Morcellement d’un ou de plusieurs peuples fractionnée par des tracés internationalement reconnus.
    Un examen attentif de la réalité africaine montre cependant que les conflits interétatiques ayant pour origine les frontières héritées de la colonisation sont peu nombreux. Les principaux sont celui des Touaregs, population éclatée entre le Niger, le Mali, le Burkina, l’Algérie, la Libye et le Nigeria. N’oublions pas non plus la grande injustice dont le Maroc est victime en ce qui concerne non seulement la partie du Sahara qui lui appartient historiquement et que la France rattacha tout à fait artificiellement à l’Algérie, mais également la région de Tindouf qui a toujours incontestablement fait partie intégrante du royaume chérifien.
    Redécouper les frontières, certes, mais au coup par coup, car il serait irresponsable de vouloir prétendre créer 2 000 "Etats" afin de tenter de faire coïncider carte ethnique et carte politique. De plus, il existe une nouvelle ethnie en Afrique, celle des urbanisés.
    Où intégrer ces déracinés ?
    En revanche, plusieurs grands Etats artificiels existent au sein desquels "cohabitent" plusieurs grandes ethnies ayant de larges assises territoriales et dont l’antagonisme interdit toute évolution vers l’Etat-Nation. Dans ce cas, la partition semble la seule solution. Ainsi, notamment, en Angola, au Zaïre et demain en Afrique du Sud.
    L’indépendance de l’Erythrée, qui s’est détachée de l’Ethiopie après une partition opérée en 1993, a débloqué la question. Le tabou de l’intangibilité des frontières africaines étant tombé, il est donc désormais possible de réfléchir au redécoupage de l’Afrique afin d’y respecter une plus grande cohérence ethnique.
    Si, comme nous l’avons vu, il serait irréaliste de vouloir donner son "Etat", ou sa façon "d’Etat", à chacune des 2 000 ethnies africaines, il serait en revanche possible, dans certains cas, de proposer un redécoupage centré sur un peuple dominant autour duquel graviteraient des peuples minoritaires n’ayant pas vocation à constituer des "Etats" indépendants.
    Nous pouvons à cet égard distinguer trois grands cas que nous illustrerons au moyen de propositions frontalières cartographiées.
    1. La partition d’un Etat entre ses composantes ethniques ou raciales afin de donner naissance à plusieurs nouveaux "Etats". Ne sont concernés que des Etats vastes géographiquement dans lesquels cohabitent d’une manière conflictuelle de grandes ethnies qui s’équilibrent démographiquement et qui sont largement installées sur des bases territoriales traditionnelles. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, du Cameroun, du Tchad, du Soudan, du Zaïre, du Nigeria et de l’Ethiopie qui a donné l’exemple avec l’indépendance de l’Erythrée.
    2. La partition de deux ou de plusieurs Etats afin qu’une ou plusieurs populations puissent être regroupées en un nouvel Etat ou qu’elles soient incorporées à d’autres Etats existants. Il s’agit des Touaregs, qui, pour avoir leur propre Etat, doivent voir démembrer l’Algérie, le Mali, le Niger et peut-être également le Burkina-Faso. Il s’agit également de Djibouti.
    3. Les petits Etats composés de multiples ethnies antagonistes et dans lesquels il est impossible de diviser l’espace sous peine de créer des confettis politiques. Ici, deux solutions sont envisageables : soit laisser les éventuels équilibres se faire avec la loi du plus fort, soit séparer les ethnies ataviquement antagonistes en les rattachant aux blocs ethniques apparentés des pays limitrophes. Mais, pour cela, il sera nécessaire de rayer de la carte des pays internationalement reconnus. Le meilleur exemple est celui du Liberia.
    (Fin)
    Texte publié dans Le Libre Journal n°69.

  • Le Second Empire, anecdotique et médiocre : Vraiment ?

    Le règne de Napoléon III a aujourd’hui mauvaise image : on en retient essentiellement la défaite de Sedan due à la guerre franco-prussienne et les récits qu’en ont fait Emile Zola, Victor Hugo et la Troisième République. Est-ce suffisant ? 

    On oublie que c’est sous le Second Empire que la France a accompli sa révolution industrielle, Napoléon III souhaitant en faire une puissance moderne à l’image de la Grande-Bretagne.

    Cela se caractérise par le développement massif des chemins de fer, par la révolution bancaire (création du Crédit Immobilier des frères Pereire, de celle du Crédit Lyonnais et de la société générale), par la signature d’un traité de libre échange avec les Royaumes-Unis en 1860, le développement des grands magasins, le développement de la croissance (sidérurgie, mines de charbon, aciéries, textile…), les travaux de Haussmann- le préfet de la Seine- qui perce Paris de grand boulevards et de grandes avenues, qui fait édifier de grandes gares, le Palais de Justice et le Palais Garnier.

    Ces transformations sont aussi accompagnées de travaux de salubrité publique : création d’un vaste réseau d’égout, construction de squares et d’espaces verts (Montsouris, Buttes-Chaumont, bois de Vincennes, bois de Boulogne).

    La Culture n’est pas non plus en reste, le capitale accueille deux expositions universelles, celles de 1855 et 1867.

    Concernant la politique étrangère, Napoléon III permit le rattachement de Nice et de la Savoie à la France et contribua à l’unification italienne, le Risorgimento.

    Du point de vue social, on peut aussi considérer Napoléon III comme un souverain averti. Il s’est laissé séduire par les thèses de progrès économique et social lors de son exil a Londres. Ses écrits sont emprunts de ces idées. Dans Les idées Napoléoniennes (1839), il soutient l’idée d’une administration centralisée  « plus nécessaire à un régime démocratique qu’aristocratique », où l’Etat serait « un facteur d’énergie salutaire pour tout organisme social » et où une économie centralisée serait au service des démunis.

    Selon George Watson, Napoléon III a même contribué à créer un « climat où germent les idées socialistes de 1840-1855 ».

     L’Extinction du Paupérisme est rédigé en 1844, alors que Napoléon III se trouve dans les geôles de Louis-Philippe 1er. Le livre contient des revendications sociales révolutionnaires pour l’époque, comme la distribution des terres en friche aux pauvres, aux frais du trésor public.

    Mais ces revendications ne sont pas purement théoriques : le Second Empire crée aussi le premier système de retraite pour les ouvriers, les soupes populaires, le développement de l’éducation- notamment féminine- sous l’impulsion du ministre de l’Instruction Publique Victor Duruy. De plus, l’impératrice Eugénie soutient les travaux de Pasteur.

    « L’impératrice est légitimiste, Morny est orléaniste, mon cousin Napoléon est républicain, moi je suis un peu socialiste… il n’y a que Presigny  de bonapartiste, et il est fou », confia Napoléon III à un proche.

    L’année 1864 voit naître les droits de grève et d’organisation des salariés. C’est aussi en 1864 que le sociologue Frédéric Le Play publie La réforme sociale en France, encouragé par l’empereur. 

    En conclusion, j’invite les lecteurs à s’intéresser davantage à cette période de l’Histoire de France, injustement caricaturée, et les laisse méditer sur cette citation de J. Sévillia :

    « Le second Empire, régime d’ordre, rallie les notables. Mais à l’autre extrémité de l’échelle sociale, sa politique remporte une large adhésion, comme le montre l’étude du vote des circonscriptions ouvrières. Invitant ses préfets à jouer les conciliateurs dans les conflits du travail, le souverain pousse les patrons à accepter les augmentations salariales. […] L’historien Alain Plessis qualifie Napoléon III d’empereur socialiste. »

    Bastien Nerre http://www.lebreviairedespatriotes.fr

    Sources :

    - 150 idées reçues sur l’Histoire, collectif, éditions First Histoire 2010
    - La littérature oubliée du socialisme, essai sur une mémoire refoulée, George Watson, Nil éditions, 1999
    - Historiquement Incorrect, Jean Sévillia, éditions Tempus, 2006

  • De l’Ordre injuste et du devoir de rébellion

    Maurras, chantre et théoricien de l’Ordre, s’efforça toute sa vie d’expliquer la différence entre l’Ordre bienfaisant exercé par un souverain légitime et sa caricature, le césarisme. Contre une tyrannie qui bafouerait les principes supérieurs, « inécrits », de la civilisation, c’est la rébellion qui devient légitime. La figure emblématique d’Antigone a souvent été mise en avant pour nous donner un Maurras faisant de l’Ordre un moyen plus qu’une fin, et justifiant l’insurrection dès lors qu’elle a pour but de rétablir l’Ordre véritable ; ce fut le discours de Pierre Boutang, repris par plusieurs de ses continuateurs.

     

    Cependant Maurras nous a laissé très peu de textes sur Antigone. Rien de comparable avec Jeanne d’Arc ! Nous en connaissons trois : d’abord des extraits d’une lettre à Maurice Barrès, datée de décembre 1905 ; puis un article de 1944 faisant suite à la première représentation de la pièce éponyme de Jean Anouilh ; enfin deux poèmes composés à Riom en 1946.

     

    Ces deux derniers textes ont été réunis dans une plaquette tirée à 320 exemplaires chez un imprimeur de Genève, le jour même du 80e anniversaire de Maurras, le 20 avril 1948. À cette date, Maurras a quitté Riom pour Clairvaux depuis un peu plus d’un an. Contrairement à d’autres publications de ces premières années d’emprisonnement, Antigone Vierge-Mère de l’Ordre est une édition de luxe, soignée et sans coquilles.

     

    Les deux poèmes ont été repris dans La Balance Intérieure, puis dans les Œuvres capitales, avec quelques retouches.

     

    Il n’est pas inutile de revenir sur la lettre de 1905. Il est question d’Antigone dans le post-scriptum, qui est un commentaire de Maurras sur le livre de Barrès Le Voyage de Sparte, lequel paraîtra en librairie en janvier 1906. Antigone y occupe le chapitre 9. Maurras n’y consacre que quelques mots ; cependant l’essentiel du texte de 1944 est déjà esquissé, et Maurras utilise dès cette époque la formule « l’anarchiste, c’est Créon ! » :

     

    J’aime aussi beaucoup Antigone, et vous m’avez fait admirer votre courage. N’est-il pas dur, pourtant, de laisser à Dreyfus les lois inécrites et éternelles ? Je me suis souvent demandé si la constitution de la famille antique ne faisait pas que l’anarchiste, c’est Créon…

    … Mais je suis bien heureux d’avoir lu votre Antigone. Vous avez bien raison de la préférer à tout. Oui, les Chœurs ! Pour moi ils correspondent aux premiers souvenirs de l’idée de la perfection. L’Odyssée à huit ans, les Chœurs d’Antigone à quinze ans ont été mes grandes révélations de la poésie hellénique et universelle. Mais vous l’avez bien dit : la maturité est plus belle que la verdeur, le plein midi de Sophocle et de Phidias supérieur à cette aube aux doigts de rose qui ouvre les feuillets d’Homère…

     

    Ceci étant, quand on lit le texte de Barrès, comme d’ailleurs la pièce d’Anouilh, on n’y retrouve guère l’interprétation de Maurras. Chaque auteur a la sienne. L’imagination de Barrès, qui voit Hémon survivre et épouser Ismène pour prendre le pouvoir à Thèbes sous l’influence de Tirésias ne manque pas d’un certain don pour la fiction !

     

    Revenons donc à Maurras, et faisons d’Antigone une Jeanne d’Arc antique. Tant que nous restons dans le commentaire de Sophocle, l’argumentation est limpide ; d’ailleurs, le Chœur est là pour nous la confirmer. Mais si l’on veut en tirer une leçon de pratique politique, le jeu reste largement ouvert. Et c’est souvent le vainqueur qui imposera sa loi, qui décidera a posteriori que l’ancien pouvoir était aussi tyrannique et illégitime que celui de Créon, et que les révolutionnaires avaient suivi l’exemple sacré d’Antigone… ou, au contraire, que ce pouvoir était légitime et n’a utilisé la force armée que pour préserver le bien commun contre une sédition criminelle.

    Quand le Chœur est absent, les rapports de force y suppléent… mais est-ce bien maurrassien ?

    http://maurras.net/

  • La fin inéluctable d’un système, l’avènement d’un monde nouveau : des raisons d’espérer - Par Louis Tode

     

     
    Dans notre pays, le refus du débat, la non-émergence artificielle d’idées nouvelles, les procès faits aux gêneurs, tout cela dénonce un régime politique qui est dépassé, se craquelle et se fragilise. Si les choses se font lentement, on voit ce régime s’effondrer à petit feu, politiquement et intellectuellement.
     
     
     
    Délabrement politique
     
    Politiquement, l’UMP est devenue un vaste champ de ruine voué au pourrissement. Chaque composant ayant toutes les tendances politiques en son sein, sans chef, sans idées claires est plus ou moins contaminé idéologiquement par la gauche, avec, dès le début, une volonté d’associer des forces idéologiquement opposées (gauche moderne et droite populaire, etc.). L’UMP a été mise à l’épreuve pendant 10 ans et n’a pas à proprement parler appliqué une politique de droite et de bon sens.
     
    Côté PS, on ne sait plus trop ce que signifie « socialisme » ; nous sommes bien loin de l’esprit d’un Salengro ou d’un Jaurès. Là encore, pas de ligne claire (communautaristes, libéraux, patriotes, etc.) sans chef, des divisions avec les verts et les communistes, qui lui sont pourtant alliés (sur le plan national ou local). On le voit à l’œuvre : chaque jour un nouveau couac, des ministres apparatchiks incompétents, des retournements de veste…
     
    Concernant l’extrême gauche, celle-ci reste pro-immigration, pro-mariage homosexuel (loin de l’esprit des pères fondateurs Marchais ou Thorez) car elle n’a plus que cela à offrir. Ce n’est pas vraiment la ligne anti-capitaliste (positionnement d’ailleurs malhonnête puisque la haute finance a toujours soutenu les mouvements progressistes) ; là encore, la ligne idéologique n’est pas claire, elle se dit anti-système mais est dirigée par un Mélenchon ancien ministre, sénateur, et franc maçon. L’extrême gauche semble s’être appliquée son propre dogme : faire table rase du passé, pour rester l’idiot utile du capitalisme.
     
    Le spectre politique explose de tous les côtés, sans chefs, sans lignes, pour ne donner qu’un vaste ensemble un peu flou, sans rêve, globalement pro-Union européenne, pro-immigration, libéral, avec des divergences purement techniques comme il peut en exister au sein de n’importe quel bloc politique. Il n’y a pas de divergences de fond, pas plus qu’il n’y a d’affrontements : Où sont les grands débats publics enflammés entre Jaurès et Clémenceau, voire entre Le Pen et Tapie, dans lesquels deux visions du monde, deux fortes personnalités s’affrontaient franchement ? Où sont les affrontements littéraires, par livres interposés, comme ont pu le faire Voltaire et Rousseau, Marx et Proudhon ou encore Drieu la Rochelle et Aragon ? Où sont les articles de journaux dans lesquels les auteurs se confrontaient loyalement et parfois durement, argument contre argument ? 
     
    Délabrement intellectuel
     
    Aujourd’hui, dès que quelqu’un bouscule l’ordre établi, il se retrouve devant les juges pour finir au bûcher… La vie intellectuelle est devenue assez pauvre ; la radio et la télévision ne font plus que des entrevues très rapides, mélangent politiques, intellectuels et « artistes », détruisent ainsi toute véritable discussion de fond ; les partis politiques, cherchant uniquement à avoir des élus, se livrent à de basses démagogies pour séduire : il leur est donc par essence impossible d’aller au fond des choses, tenus qu’ils sont de coller à l’opinion et au cadre politique. Vu l’importance qu’ils ont prise, allant de pair avec leur délitement idéologique, ils court-circuitent tout débat.
     
    Par ailleurs, les intellectuels en cour (Attali, BHL, Minc, etc.) n’ont plus rien à offrir de nouveau. Nous vivons ainsi une période de mollesse politique et intellectuelle.
     
    Ce qui se traduit dans les faits :
     
    - une incapacité à gérer les problèmes de fond du pays (chômage, instruction, immigration, écologie…); l’ensemble de notre système éducatif, universitaire, économique, politique, militaire, alimentaire, géopolitique, est devenu fou et ne trouve aucune justification dans la manière dont il fonctionne. Il n’est même plus en accord avec ses propres fondements (ceux du Général De Gaulle, qu’il conviendrait parfois de relire). Seulement, des incapables sans ossature idéologique ne peuvent le réformer ;
     
    - une déviation du débat sur des questions polémiques et inutiles (drogue, mariage homo…) ;
     
    - une volonté de ne pas faire émerger les forces politiques alternatives et nouvelles : pas de proportionnelle, pas de totale liberté totale pour la presse et la pensée, interdiction formelle de certains mouvements politiquement incorrects.
     
    Cette élite déliquescente ne fait plus rien de son pouvoir mais s’y accroche tant qu’elle peut, au service d’elle-même et de son idéologie obsolète. La République française ressemble de plus en plus à un régime bananier : toute puissance des apparatchiks de partis dans les institutions, affaires de mœurs et d’argent en tout genre, refus de la dure réalité (rapports de la Cour des compte enterrés, etc.), opacité des subventions aux associations et à la presse, copinage entre journalistes et politiques. Il est légitime de se poser la question suivante : vers quoi nous mène notre système fondé sur une tolérance imposée, le métissage, la mondialisation, le droit de l’hommisme, le déracinement ? A la lumière de ce qui se passe dans les autres pays, il est difficile de répondre autre chose que vers le chaos.
     
    Néanmoins, face à ce régime cliniquement mort qui se craquelle, la nature ayant horreur du vide, d’autres forces émergent, dissidentes, populaires, spirituelles, qui prennent le relais. Un exemple représentatif aura été les manifestations catholiques des automnes 2011 et 2012 (contre certaines pièces blasphématoires et le « mariage pour tous »). Dans les deux cas, nous avons vu les tenants d’un projet de société fondé sur le respect de l’homme, de sa spiritualité, de ses lois et institutions naturelles, face aux défenseurs de la tolérance à tout va, de l’hédonisme, du relativisme : la grandeur et l’idéal contre le néant et la mollesse. 
     
    Une lueur d’espoir
     
    De plus en plus de livres, d’articles, sur des sujets qui fâchent, sur les nouveaux totalitarismes, sur la volonté de davantage de débat, sur la déliquescence de la politique, sont édités. Des enquêtes, études, sondages, montrent que, malgré tout le matraquage médiatique, beaucoup gardent un esprit critique et de bon sens (sondage sur l’islam, vote dissident, popularité des Zemmour, Soral ou Dieudonné, émergence de gens comme Richard Millet, durées de mouvements politiques ou métapolitiques, nombre de vues sur certains sites, etc.). Les intellectuels officiels et le politiquement correct ne peuvent que constater leur échec ; leur système ne tient plus qu’artificiellement ; nous observons un retour aux traditions, aux frontières. La rigueur et la profondeur intellectuelle ne se trouvent plus chez eux, tant sur la politique, la géopolitique, la sociologie, que sur l’histoire, mais chez les dissidents (*). Ces mêmes rigueur et profondeur ont disparu aussi de l’offre politique des mouvements du système.
     
    Nous sommes en train de connaître la fin d’un monde et la naissance d’un monde nouveau, en dépit d’un système qui, malgré une inéluctable descente aux enfers, fera tout pour préserver le monde ancien et dépassé.
     
    Louis Tode
     
    Source : Novopress

  • La fin du monde

    Sur La Chaîne Parlementaire il y a un reportage nommé "beurgeoisie", une femme dit en l'espace de 5 minutes "Le problème avec ces jeunes de nos banlieues est social, pas ethnique", "Le problème n'est pas un problème d'assimilation, c'est juste de comprendre que nous sommes musulmans et que nous le resterons", "Le problème c'est qu'on est stigmatisé, ghettoïsé sans arrêt". Je zappe. Une émission parle d'un couple de vieux cathos très riches qui ont adopté des enfants de tous les continents. On les voit à table, la dame commente la scène "Vous voyez j'ai mon fils qui est vietnamien, ma fille qui vient d'Inde, etc, j'ai toute la diversité du monde à domicile. Les voyages ça dure un mois normalement, moi je voyage en permanence". Des mots me viennent en tête, "le tourisme est le nouvel humanisme", "le défenseur de la diversité, consommateur du dernier stade", "l'Autre à portée de main", "Regardez mes petits chiens de toutes les couleurs comme ils sont jolis !", "horreur absolue".
     
    Je suis allé voir Argo, le film de et avec Ben Affleck. N'étant pas fan du bonhomme, je fus très agréablement surpris. L'histoire vraie d'une poignée d'Américains de l'ambassade des Etats-Unis coincée en Iran pendant la révolution islamique de 1979. Au-delà du fond - car la forme va toujours au-delà du fond - le film est d'une efficacité redoutable. Une réalisation irréprochable, on reste scotché au fauteuil pendant deux heures et demi qui paraissent deux fois moins longues. Ça n'est pas du Kubrick, ça ne révolutionne rien mais c'est du travail bien fait, très bien fait. Avant le film on a eu droit à la bande-annonce d'un film avec Balasko et Jugnot dont je ne me rappelle étrangement plus le nom. Dans cette production française Josiane Balasko joue le rôle d'une femme qui adopte un petit noir qui s'appelle Titoko ou un truc dans le genre. Dans l'extrait on voit la police venir chez elle et dire "Madame cet enfant doit être raccompagné à la frontière avec sa mère", ce à quoi Balasko répond "Il me reste aussi quelques noms de Juifs dans la cave, ça vous intéresse ?!". Pendant que l'Amérique sort régulièrement d'excellents blockbusters, la France se noie dans ses merdes subventionnées adoubées par Télérama à défaut de l'être par le public. Le géant hollywoodien et la société du divertissement seront toujours plus sains pour nos cerveaux et nos âmes que notre cinéma social gerbant et Philippe Torreton.
     
    Depardieu. Tant à dire et rien à la fois. Torreton me fait penser à ces types sur twitter qui ont 9852 tweets et 31 followers et qui viennent te faire chier en espérant que tu leur répondes. Je le critiquerais bien sur son jeu d'acteur mais je n'ai pas souvenir d'un seul film de lui. Torreton est un symbole, celui de la gauche, celui des hommes dont le rêve absolu est d'enfermer les autres hommes. Les leçons de patriotisme venant des socialistes, c'est puissant. J'entendais les mêmes dire "Fier d'être français ? Mais quelle connerie ! On aurait pu naître ici ou ailleurs c'est le hasard, pas de quoi être fier, les frontières c'est virtuel". Citoyen du monde oui, l'Europe oui, mais pas en Belgique. Et notre ministre de la culture qui hurlait ne plus vouloir de cette France moisie, cette France de droite, elle déverse aujourd'hui la même haine sur Depardieu qui pourtant l'a prise au mot en quittant ce pays. La nation enracinée oui, mais seulement quand on peut faire les poches des gens. L'argent de Depardieu était utilisé pour financer la "paix sociale" en banlieue, c'est-à-dire la persécution silencieuse des Blancs - ainsi que les films de Torreton et Balasko. Partant, son exil est un acte d'une grande noblesse dont il peut être fier. Puis après tout, qu'est-ce que Depardieu sinon un homme déraciné qui le cœur lourd quitte sa terre d'origine dans l'espoir d'une vie meilleure ? Un immigré comme les autres quoi. Delon au Grand Journal répondant à Denisot sur cette affaire : "Oh, moi vous savez je suis en Suisse depuis 20 ans". Sourires gênés, sublime.
     
    Hollande qui critiquait Sarkozy sur la nécessité d'une république irréprochable et qui aujourd'hui écrit à la Justice pour aider sa copine. Un président normal quoi. Qui vient d'ailleurs de dire aux Algériens qu'il faciliterait leur obtention de visas. Tu as raison François, dis leur qu'ils ont toutes les raisons de nous haïr et fais les venir autant que possible, c'est pas comme si notre vie était déjà impossible dans les quartiers où ils sont majoritaires. Merci encore, monsieur le président. Dans un bar une fille parle avec ses copines à la table d'à côté "Ben oui si Le Pen était passé c'est sûr, il aurait expulsé tous ceux qui ont une origine étrangère, genre moi polonaises ou toi italienne, etc". Désespérant. Dans Libération, un article sur le mariage homo, la journaliste écrit "Les homos ça va tant qu'ils sont discrets, mais quand ils parlent, qu'ils réclament des droits, ça en embête certains !". J'imagine qu'elle-même ne tolère les Français de souche que s'ils sont de gauche, à partir du moment où ils vivent dans certains endroits et qu'ils racontent ce qu'ils y voient, Libération se charge de les descendre. Cette journaliste fait mine de ne pas comprendre quels sont les vrais dangers qui guettent les homosexuels en France, qu'ils réclament le mariage ou non. Dans une France devenue musulmane, les associations gays regretteront les cathos, à côté d'une famille de "musulmans modérés" Civitas c'est un groupe hippie.
     
    Un père de famille jugé dans le nord de la France pour avoir couché avec ses filles. Le problème : personne n'a porté plainte. Toute la famille était consentante, aujourd'hui le papa est avec sa plus grande fille et ils ont un enfant ensemble. Demain ils voudront se marier. J'aimerais savoir au nom de quoi on pourra le leur refuser. Face à un défenseur du "mariage pour tous" inutile de prôner la tradition, la morale, il suffit de l'amener à sa propre contradiction. "Le mariage pour les gays ? Bien sûr que je suis pour, d'ailleurs je suis aussi pour que 3 ou 7 personnes puissent se marier, ainsi qu'un père avec sa fille, qu'en penses-tu ?". Là, il cherchera à s'enfuir en disant "Comment oses-tu mettre sur le même plan...", mais il ne faut pas le lâcher pour autant. "Ben oui vous dites aux anti-mariage-pour-tous qu'il faut sortir des vieux schémas, que l'amour est universellement partagé, donc que réponds-tu à 3 femmes qui frappent à la porte de ta mairie pour dire qu'elles s'aiment et veulent que l'Etat reconnaisse leur amour ?", là soit il va tenter de s'en sortir avec un "Nan mais tu mélanges tout", c'est-à-dire précisément en tentant de tout mélanger alors que votre logique est limpide, soit il crachera le morceau : "Non mais l'amour c'est à deux quand-même, la polygamie ou l'inceste c'est pas naturel !". Voir un défenseur du mariage gay utiliser les mêmes arguments qu'un catholique traditionnel, c'est assez jubilatoire. Qui dit ce qui est naturel quand il n'y a plus de repères ? Où sont les textes sacrés qui stipulent qu'il est interdit de se marier avec 5 femmes ou avec ses 2 gosses ? Les progressistes d'aujourd'hui sont les réactionnaires de demain.
     
    "Les Français sont d'abord intéressés par les problèmes de pouvoir d'achat que d'identité nationale voyons !" nous dit la gauche. Elle en serait presque contente. "L'avenir d'un peuple ? D'une civilisation ? Mais le bon citoyen s'en fout, ce qui compte pour lui c'est son fric !". Je ne comprends pas comment on peut fustiger l'égoïsme de nos sociétés et dans le même temps conspuer ceux qui essaient de dire que l'homme est plus qu'un simple consommateur. Renaud Camus chez Taddéï qui parle du Grand Remplacement que nous vivons, justifié par l'antiracisme dont le point central est la Shoah. Il explique une conséquence ironique de ce changement de population : il est devenu impossible d'enseigner la Shoah dans certaines cités. Camus pointe du doigt un élément crucial, auquel beaucoup d'intellectuels juifs devraient réfléchir : l'immigration massive qu'ils encouragent pour beaucoup ne touche pas que les fils de nazis que nous sommes, elle n'épargnera pas non plus leurs propres enfants. Et Colombe Schneck qui ne trouve rien d'autre à répondre que "Venant d'un homme qui compte les Juifs sur France Culture ça m'étonne", avec un large sourire. En revanche ça ne la dérange pas trop que l'on dise "Il n'y a pas assez de diversité à l'Assemblée, dans les médias...", c'est-à-dire lorsque l'on compte les Blancs. Dans une France maintenant terre d'accueil et donc bientôt terre d'islam, ces gens qui chaque matin se plaisent à rappeler qu'ils sont juifs pour mieux démolir la France de souche la regretteront bientôt, et particulièrement de l'avoir vomie jusqu'au dernier instant.
     
    Un jeune Maghrébin de ma promo s'est pris la tête avec un Noir pendant un exposé. Ils parlaient de Mahomet, l'Algérien avait le regard noir d'un fanatique, il s'est cassé en plein milieu du cours. Leur dialogue était hallucinant, l'autre ne comprenait même pas qu'on puisse discuter du Coran. Il y a aussi cette fille africaine sur facebook, convertie au christianisme comme beaucoup de gens dans son pays, elle écrit sans arrêt des statuts comme "Que Dieu me donne le courage de..." ou "Ecoutez Jésus et vous trouverez la Vérité, cessez de douter et voyez...". J'ai déjà essayé de discuter avec elle, elle s'énerve dès qu'on remet en doute la Bible qu'elle lit au pied de la lettre. Ces populations apportent avec elles le pire du fait religieux, c'est-à-dire pas l'aspect spirituel et existentiel mais les superstitions, les rites, la fermeture d'esprit, en leur parlant on croirait être face à des Européens du Moyen-Âge, ils ont leurs signes, leurs croyances et leurs blasphèmes, le rationnel s'efface petit à petit sous les cris et les prières, le bruit de la foule enivrée par Dieu écrase le silence de l'étude, du scientifique, du travail critique et du recul, de ce que notre civilisation a mis des siècles à atteindre. On change le peuple, on change la culture qui va avec. La population redevient bigote, l'immigration massive venue d'Afrique est pour l'Europe un gigantesque retour en arrière, y compris l'immigration chrétienne, car elle est dans le fétichisme et l’idolâtrie.
     
    Si on veut connaître l'état d'esprit d'une société il faut éteindre le JT et aller sur twitter. Il y a quelques mois j'avais vu le hashtag #embrouilledecéfran largement diffusé par Mouloud Achoud de Canal+. On se foutait donc de la gueule du "céfran" très tranquillement, en imitant un Blanc en train de se battre, "Comment ça nique ma race ?! Non mais les races n'existent pas est-ce bien clair ??!", ce connard de Blanc qui ne croit pas en l'importance de la race et qui va en crever sous le rire des hyènes. On a aussi eu droit au fameux #UnBonJuif il y a quelques semaines, festival de petites racailles antisémites qui pensent être aussi drôles que Dieudonné, des vannes bien lourdes qui feraient à peine sourire un skinhead bourré écrites par des auteurs s'appelant Krimdu93 ou MomoMuslim avec les photos qui vont avec, bref la nouvelle jeunesse française. Et de vieux gauchistes qui ont quand-même réussi à dire "Festival antisémite, c'est certainement le FN derrière tous ces faux profils de Maghrébins". Ces vieilles merdes collaboraient en 40, ils continuent en 2012. Même chose il y a quelques jours avec #SiMonFilsEstGay. La France devient un pays profondément antisémite et homophobe sous les applaudissements des associations communautaires juives et homosexuelles qui continuent de faire croire que le problème c'est "l'extrême droite". D'ailleurs pour les Juifs ou les gays ces hashtags ont été condamnés fermement, mais pour #SiMaFilleRamèneUnBlanc qui a fait un carton l'autre jour, rien. Le racisme antiblanc a de beaux jours devant lui.
     
    Une vidéo sur les tensions religieuses à la RATP, largement relayée par Fdesouche, est en train de faire le buzz. Il faut la regarder. On y voit que l'augmentation du nombre d'employés musulmans cause de gros problèmes à leurs collègues féminines. On ne leur sert plus la main, on ne conduit pas un bus qu'elles ont conduit, sans parler des prières, des insultes, de tout le reste. La direction de l'entreprise demande aux femmes "infidèles", trop françaises, de faire profil bas, de faire un effort pour préserver cette "paix sociale", car pour l'instant les profits sont toujours là. Certains parlent encore de paranoïa, pourtant on y est. Le changement de population n'est pas discutable, ses conséquences non plus. Petit à petit, il sera interdit d'être différent d'eux. Dans beaucoup d'endroits ça l'est déjà. Et le capitalisme s'en accommodera. L'islam ne se diluera pas dans la société de consommation, c'est l'inverse qui se passera, qui se passe déjà. Cette République a choisi qui était sa population et qui ne l'était plus. Elle a trouvé son bouc-émissaire, sa "race" à détester officiellement. Elle construit un nouveau nationalisme. En parallèle elle a choisi de faire fuir les meilleurs et d'attirer les pires, culpabiliser la réussite et valoriser l'échec, elle construit son socialisme. Pour faire de ce pays une terre moisie, coupée du monde et retranchée dans son idéologie, un endroit dans lequel les gens au visage blanc devront bientôt vivre cachés, étrangers dans leur propre rue, dans leur propre boîte.
     
    Laetitia Casta dit qu'elle quittera la France si Marine Le Pen arrive au pouvoir. En réalité c'est dans le cas où Marine Le Pen n'y arrive pas qu'elle devra la quitter, comme nous tous. Ce que ce pays devient ne tolérera pas longtemps une jeune femme blanche posant en sous-vêtements sur des abribus pour H&M. Certaines personnes diront que j'exagère, les mêmes disaient en 1930 qu'il était exagéré de dire que l'Allemagne devenait dangereusement antisémite. La fin du monde n'a pas eu lieu le 21 décembre, mais la fin de notre monde a lieu tous les jours.