culture et histoire - Page 796
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Dans le nouveau numéro d'Éléments : un entretien avec Éric Zzmmour
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Le Samedi Politique S02E03 L’impossible Islam de France ? avec Majid Oukacha
Sarkozy, Hollande, Macron, tous ont eu à cœur de se pencher sur le sujet. Avec plus de 5 millions de musulmans – selon les chiffres officiels – en France, la tentation d’organiser l’Islam de France est devenue un serpent de mer de la vie politique. Au début du mois, Hakim El Karoui, ancien collègue du président Macron à la banque Rothschild et ancien conseiller de Jean-Pierre Raffarin a terminé un rapport sur l’islamisme pour l’Institut Montaigne.
Au programme, taxe halal et arabe à l’école…
Majid Oukacha, blogueur et essayiste (Il était une foi : l’Islam https://www.amazon.fr/était-une-foi-lislam-lhistoire/dp/1975751191), et ancien musulman nous livrera son analyse de la situation de l’Islam en France.
https://www.tvlibertes.com/2018/09/22/25871/le-samedi-politique-avec-majid-oukacha -
Comprendre que le choc des civilisations est une menace pour l’Europe
Ligne Droite cliquez ici
Nombreux sont ceux qui, dans les hautes sphères du monde occidental, n’ont pas pleinement pris en compte la dimension multipolaire du monde d’aujourd’hui et rejettent l’idée même du choc des civilisations. Ligne droite considère au contraire que cet antagonisme constitue une réalité incontournable du XXIe siècle. Une réalité qui conduit la plupart des civilisations mondiales à s’opposer à l’Europe, la civilisation qui les a dominées dans le passé et leur donne aujourd’hui des leçons de morale. Elles le font par des moyens aussi puissants que l’immigration, le terrorisme, la concurrence économique sauvage ou la colonisation culturelle et, ce faisant, menacent la survie même de l’Europe.
Le monde est multipolaire
Depuis la chute du mur de Berlin en 1988 et l’effondrement du bloc soviétique, le monde a en effet considérablement changé. Il n’est plus structuré par l’affrontement idéologique entre l’Est et l’Ouest et, s’il a cessé d’être bipolaire, il n’est pas devenu unipolaire pour autant car les États-Unis, certes sortis vainqueurs de la guerre froide, sont loin d’avoir rassemblé le monde autour d’eux. En effet, la mondialisation économique a fait émerger d’autres entités dont certaines retrouvent leur puissance passée et qui s’imposent désormais avec force sur la scène mondiale. Aussi la planète est-elle devenue clairement multipolaire.
Une réalité qui peine cependant à être reconnue par les Occidentaux. Les Américains continuent en effet de se comporter comme s’ils avaient le leadership mondial et leur hostilité obsessionnelle à l’égard de la Russie conduit à se demander s’ils ont réellement pris la mesure des mutations géopolitiques. Quant aux Européens, soumis comme toujours au politiquement correct, ils refusent la réalité du monde multipolaire, jugée non conforme à la vision mondialiste de la pensée unique. Il n’est donc pas étonnant dans ces conditions que le choc des civilisations qui résulte de cette nouvelle donne semble totalement absent de leurs préoccupations.
Le choc des civilisations est une réalité
Il s’agit pourtant d’une réalité majeure qui domine la scène internationale et détermine la plupart des conflits et des antagonismes que connaît le monde aujourd’hui. Les principaux pôles de puissance structurant la planète sont en effet tous porteurs d’une civilisation qui leur est propre et qu’ils affirment avec fierté. Tel est le cas de la Chine mais aussi de l’Inde et des États-Unis ainsi que de la Russie ou du Japon. C’est également le cas du monde musulman car ce dernier, s’il n’est certes pas organisé sur un territoire unique centralisé par un État fort, constitue néanmoins avec l’oumma des croyants une entité spécifique et puissante. Quant à l’Afrique et à l’Amérique du Sud, elles connaissent également l’émergence de fortes puissances tels le Brésil et, si elle ne se fourvoie pas, l’Afrique du Sud.
L’Europe a suscité l’animosité des autres civilisations
L’Europe est quant à elle un cas particulier car, si elle est porteuse d’une civilisation brillante et originale, rongée par la division et la bienpensance, elle ne constitue pas en l’état actuel un pôle de puissance géopolitique. Et, surtout, elle présente la singularité d’avoir été pendant de nombreux siècles la civilisation dominante, celle qui a conquis et soumis le monde entier, celle qui a imposé ses valeurs et sa culture à tous les peuples. Aujourd’hui, affranchis de cette tutelle, ceux-ci nourrissent à l’égard de l’Europe un sentiment sourd de revanche qui fait d’elle la cible des blocs civilisationnels qu’ils constituent désormais. Aussi subit-elle comme les États-Unis la rancœur de tous ceux qui ont eu autrefois à connaître son imperium.
Cette situation est encore aggravée par la propension actuelle de l’Occident à vouloir imposer au monde entier ses principes et ses institutions, la démocratie et les droits de l’homme. Ce qui crée dans le monde une animosité croissante à son encontre, voire une hostilité qui se transforme en haine lorsque cette volonté d’imposer son modèle va jusqu’à l’emploi massif de la force armée comme ce fut le cas en Irak.
Dans le choc des civilisations, l’Europe est la cible des autres puissances
Dès lors, le choc des civilisations est bien réel, mais il ne se traduit pas comme certains pourraient le penser par un affrontement de toutes contre toutes. Il existe certes une concurrence entre les blocs civilisationnels qui prend parfois la forme d’affrontements locaux de nature identitaire mettant souvent aux prises des musulmans avec d’autres peuples. Mais, à l’échelle de la planète, le choc des civilisations est avant tout un antagonisme qui oppose toutes les civilisations à l’Occident et plus particulièrement à l’Europe. Celle-ci est donc bien, qu’on le veuille ou non, la principale cible du choc des civilisations, un choc qui s’apparente à une guerre plus ou moins larvée mais bien réelle. Car, contrairement à ce que l’on peut croire, ce choc des civilisations n’a rien de théorique ni de symbolique. Il ne s’agit pas d’une sorte de compétition culturelle mais d’un affrontement violent qui menace la survie même de l’Europe et se trouve être sous-jacent à tous les grands problèmes qu’elle rencontre aujourd’hui.
Le choc des civilisations, c’est l’invasion migratoire et le terrorisme islamique
Qu’est-ce en effet que l’immigration massive et incontrôlée que subissent les pays européens sinon une invasion non violente perpétrée par les civilisations musulmane et africaine qui cherchent à imposer à notre continent leurs peuples, leur culture et leur religion ? L’immigration de peuplement que nous subissons n’est finalement qu’une offensive pour substituer une autre civilisation à la nôtre et, avec ces mouvements migratoires, c’est le choc des civilisations qui s’impose sur notre sol.
Il en va de même en plus violent avec le terrorisme islamique. Car ces attaques sanglantes lancées contre l’Europe sont bien le fait des tenants de la civilisation musulmane qui s’en prennent à la civilisation européenne et chrétienne.
Le choc des civilisations, c’est la guerre économique provoquée par la libéralisation des échanges
Sur le plan économique, le libre-échangisme sauvage a permis aux nations autrefois sous-développées, et principalement à la Chine, de lancer contre l’Europe une offensive industrielle et commerciale qui les a conduites à s’emparer d’une partie du potentiel économique européen. Comment en effet ne pas voir que, sous couvert de libéralisation des échanges, c’est une véritable guerre économique qui nous est faite et qui se traduit pour l’Europe par des pertes considérables de richesse génératrices de chômage et d’appauvrissement ?
Le choc des civilisations, c’est l’offensive culturelle américaine
Si l’on dissocie l’Europe du bloc occidental, force est aussi de constater que notre continent subit sur le plan culturel les assauts civilisationnels des États-Unis d’Amérique. La langue, les usages, les mœurs et les arts venus d’outre-Atlantique s’imposent à nous au point d’effacer ce qui faisait la spécificité culturelle de la civilisation européenne. Un processus qui n’a rien de naturel et qui s’apparente bien à une guerre, certes très feutrée mais bien réelle, engagée contre nous par les États-Unis dès la fin du second conflit mondial.
Aussi faut-il regarder la réalité en face : l’Europe subit un choc des civilisations de très grande amplitude qui se manifeste à la fois sur le plan militaire avec le terrorisme, sur le plan identitaire avec l’immigration, sur le plan économique avec la mondialisation et sur le plan culturel avec l’américanisation.
Il est donc temps que les Européens se réveillent et prennent conscience de la guerre civilisationnelle qui leur est faite. Il est grand temps qu’ils s’érigent enfin en un pôle de puissance pour défendre leur commune civilisation.
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Julien Langella - Catholiques et Identitaires
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Honorer les harkis, c’est bien, mais il faut rétablir toute la vérité sur la fin de l’Algérie française
Emmanuel Macron a promu d’anciens harkis et des représentants d’associations dans l’ordre de la Légion d’honneur ou dans l’ordre national du Mérite. Après la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la disparition, en 1957, de Maurice Audin, mathématicien communiste, militant de l’indépendance de l’Algérie, le président de la République, fidèle à son principe du « et en même temps » et soucieux de pallier sa baisse de popularité, a décidé d’honorer les harkis, qui avaient combattu dans les rangs de l’armée française. Comme l’a dit, ce matin, un de leurs représentants sur France Info, cela vient un peu tard !
Ces promotions interviennent quelques jours avant la Journée nationale d’hommage aux harkis, prévue pour le 25 septembre. Cette journée, instituée par le décret du 31 mars 2003, « en reconnaissance des sacrifices consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d’Algérie », est sans doute mieux que rien – même si elle n’est pas électoralement désintéressée. Mais suffit-elle à faire toute la lumière sur les conditions dans lesquelles le gouvernement de l’époque a mis fin à l’Algérie française, sans se préoccuper du sort des harkis ?
Emmanuel Macron, après avoir satisfait la gauche et les autorités algériennes en qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité » et en présentant ses excuses à la veuve de Maurice Audin, fait un geste en direction de la droite nationale, des pieds-noirs contraints à l’exode et de tous ces supplétifs de l’armée française qui ont été abandonnés après les prétendus « accords d’Évian ». Jusqu’à présent, pas le moindre mot de compassion pour les victimes des attentats terroristes du FLN, pour les Oranais tués, disparus ou enlevés, le 5 juillet 1962, ni pour les harkis abandonnés au massacre, suppliciés et torturés, alors que l’armée française avait reçu l’ordre de ne pas intervenir.
Il faut expliquer pourquoi, alors que les troupes du FLN étaient vaincues, le gouvernement de l’époque a choisi de livrer l’Algérie aux indépendantistes minoritaires. Il faut expliquer pourquoi des généraux, qui s’étaient souvent illustrés dans la Résistance, pourquoi des officiers, des sous-officiers ou de simples soldats se sont rebellés contre le pouvoir en place, au nom du respect de la parole donnée. Il faut comprendre pourquoi des personnalités comme Georges Bidault, Jacques Soustelle et bien d’autres encore se sont ralliées au combat pour l’Algérie française.
Il faut que les gaullistes admettent la duplicité du général de Gaulle, qui s’est servi de la guerre d’Algérie pour revenir au pouvoir. Il a déclaré à Alger, devant la foule réunie : « Je vous ai compris. » Il a ajouté qu’il n’y avait plus, en Algérie, que « des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs », puis il s’est empressé de faire tout le contraire. À chacun de juger où était l’honneur, où était le cynisme.
Il ne s’agit pas de cultiver la nostalgie d’une Algérie française, qui aurait pu connaître un autre destin. Ni d’exiger une revanche mémorielle ou d’imposer une nouvelle repentance. Mais, plus de cinquante ans après ces événements, il est temps de faire toute la lumière. C’est le rôle des chercheurs de tenter d’appréhender la vérité. Sans a priori et sans préjugés. Quand on sait que l’historien quasi officiel de cette guerre, proche de Macron, est un ancien trotskiste, longtemps membre de l’Organisation communiste internationaliste, on peut légitimement s’interroger sur l’objectivité de sa vision de l’Histoire.
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Bistro Libertés avec Stéphane Édouard, le sociologue viré de M6 pour son franc-parler
Ce soir, soyez également au rendez-vous de Bistro Libertés ! Caroline Parmentier, Martial Bild et les sociétaires reçoivent le sociologue Stéphane Edouard. Au programme : la vague populiste en Europe profite-t-elle au Rassemblement National ? et Enseignant : est-ce encore un métier attractif ?
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Modernité du Moyen-Âge.
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Macron la honte : Eric Zemmour remet les choses à leurs places
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Zemmour, un poisson-pilote?
Actuellement en tournée de promotion pour la sortie de son nouvel essai, Un destin Français, le journaliste-écrivain-essayiste Eric Zemmour peut compter sur la bêtise de ses détracteurs pour donner le maximum d’audience à ses propos. Et chacun est sommé par le tribunal médiatique de choisir son camp. A l’image d’un de ses anciens employeurs sur le service public, l’inénarrable Laurent Ruquier qui expliquait mardi sur France Inter tout le mal qu’il pensait du personnage. Il a été obligé de se justifier, pour la énième fois, d’avoir hébergé ce représentant de la France moisie dans son émission entre 2006 et 2011. « D’un seul coup (Zemmour) a pété un câble, c’est évident a affirmé M Ruquier. Mais à l’époque, quand on l’a pris, c’était parce qu’il représentait une partie de la société française, mais on ne pensait pas que le monstre allait en sortir » (sic). Un monstre qui a créé l’émoi en donnant mardi son jugement sur le militant communiste célébré récemment par Emmanuel Macron, Maurice Audin , vraisemblablement tué par l’armée française. Il a rappelé notamment comme nous l’avions fait sur ce blogue qu’il fut un complice actif des terroristes poseurs de bombes du FLN qui tuèrent, mutilèrent des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants pendant la bataille d’Alger il ya soixante-et-un ans.
Mais ce sont surtout les propos de M. Zemmour, tenus sur le plateau de l’émission de Thierry Ardisson, Les terriens du dimanche, diffusée sur C8, qui ont déchaîné les passions. En l’espèce son dialogue avec la chroniqueuse Hapsatou Sy, lui disant qu’il aurait été préférable que ses parents l’appellent Corinne. La jeune femme envisagerait de porter plainte évoquant « le moment le plus douloureux (qu’elle a eu eu à vivre) en tv (sic) face à un Zemmour hargneux, insultant et agressif envers moi. Toujours très affectée d’ailleurs…»
Notons que Gabriel Robin, assistant parlementaire de Louis Aliot, rédacteur en chef numérique du magazine L’incorrect, a exhumé malicieusement un tweet plus ancien de Hapsatou Sy, en date du 2 février dernier, à l’occasion de la visite du couple Macron au Sénégal, dans lequel la jeune femme écrivait: « absolument fan de Brigitte Macron! La stabilité d’un pays dépend de l’éducation de nos enfants. bienvenue à vous et notre président Emmanuel Macron dans mon pays le Sénégal. » Commentaire de Gabriel Robin: «Hapsatou Sy ne dit même pas dans dans mon autre pays ou dans mon deuxième pays.» Il est certain que Corinne dans ce cas-là n’est peut-être pas le prénom idéal…
Thierry Ardisson lui, n’a pas trop apprécié l’expression très médiatique de la douleur de Hapsatou Sy : «Elle s’étale sur Twitter pour faire un bad buzz, c’est complètement nul. Elle a signé un contrat et elle a un devoir de réserve », a-t-il déclaré sur CNews , « si elle ne revient pas (dans son émission, NDLR) , elle ne revient pas. Si elle revient dans un bon esprit, je veux bien, mais si c’est pour nous faire des scènes comme ça, ce n’est pas la peine. Comme elle a pas mal de problèmes d’argent, qu’elle a du mal à payer ses impôts, on lui a avancé 6 émissions. Je ne connais pas beaucoup de productions sur Paris qui le font » a affirmé l’animateur.
Propos que les petits marquis progressistes pourraient qualifier de paternalistes et de sexistes, à l’image peut-être, allez savoir, du délicat Ian Brossat, chef de file du parti communiste/communautariste à la Mairie de Paris (jusqu’où vont-ils descendre?). Ce dernier a résumé en un tweet le désarroi de ses amis, les glapissements des bobos du Marais et les hurlements des autorités des banlieues plurielles: «Qu’on continue à voir et entendre un vaurien (Zemmour, NDLR) multicondamné pour propos racistes en dit long sur la banalisation de la xénophobie dans notre pays. Il est grand temps que ça s’arrête..»
Certes, pour certains, cela fait longtemps que M. Zemmour a dépassé la ligne jaune avec ses propos sur le comportement d’une certaine frange de la population immigrée, jugements dont l’expression serait facilitée par son origine juive arabe. C’est implicitement ce que soulignait en tout cas en mars 2011 le militant antinational et communautaire Arno Klarsfeld qui se scandalisait de l’invitation faite alors à M. Zemmour par les instances de l’UMP à venir disserter sur la liberté de penser (pensée), invitation (une initiative de Patrick Buisson alors conseiller de Nicolas Sarkozy?) qui avait été aussi dénoncée par la grosse aile gauche et centriste de ce parti.
Me Klarsfled avait ainsi rappelé qu’un an auparavant Eric Zemmour avait affirmé que les employeurs de souche « (avaient) le droit » de refuser d’employer des Arabes ou des Noirs. Jugement scandaleux pour Arno Klarsfeld qui avait déclaré, non sans quelques arguments, que « si Eric Zemmour avait dit la même chose sur la communauté juive, il aurait été exclu de RTL, de France Télévisions et certainement pas invité à un débat à l’UMP ». « Cela peut donner le sentiment qu’il y a deux poids, deux mesures. »
Alors, (re)disons-le ici, il est loisible de ne pas partager en tout ou partie certaines des analyses, des grilles de lecture de M Zemmour; on peut aussi légitimement de notre point de vue lui reprocher non pas tant son diagnostic de la situation mais un pessimisme qui peut incliner au fatalisme, à la résignation, au découragement… Mais à dire vrai le corpus d’idées souverainistes, identitaires dont M Zemmour se fait souvent le relais a plutôt le vent en poupe un peu partout en Europe et dans le monde. Et son succès ne doit rien au hasard.
A l’occasion du démarrage foudroyant réalisé par son essai précédent, Le suicide Français, en 2014 – Jérôme Béglé évoquait sur le site du Point « un phénomène éditorial» et faisait mine de s’interroger: «reste à comprendre ce que ce triomphe signifie. Éric Zemmour est-il devenu le porte-voix de cette France qui ne se sent représentée ni par les médias traditionnels, ni par les discours politiques, ni par les intellectuels qui tenaient jusqu’ici le haut du pavé ? » Phénomène combattu par la caste médiatique, à l’image de Patrick Cohen qui, à la tête de la matinale de France Inter, expliquait il ya deux ans qu’il n’invitait pas Eric Zemmour « parce qu’il il y a suffisamment d’intellectuels dans le paysage pour ne pas aller chercher quelqu’un qui a été journaliste mais qui est devenu un acteur politique sans en avoir la légitimité électorale.» M. Cohen et ses amis éditorialistes ne sont pas, eux, des acteurs politiques et des agents d‘influences, c’est bien connu…
Zemmour, certes, coche (presque) toutes les cases de la mal-pensance, lui qui refuse de plier les genoux devant la propagande bruxelloise les dogmes gaucho-féministes, d’approuver le mariage homo et dénonce les ravages du multiculturalisme et du vivre-ensemble obligatoire. Plusieurs fois poursuivi devant les tribunaux (comme Jean-Marie Le Pen) pour avoir établi un lien entre immigration et insécurité, Zemmour est un réactionnaire assumé, un nostalgique de la France d’avant, qui a même été, horresco referens, jusqu’à rétablir un certain nombre de vérités sur le gouvernement du Maréchal Pétain. Bref , tout comme Orban, Salvini ou Marine sur le plan purement politique, un objet d’effroi et/ou de consternation de la gauche Mélenchon à la droite Pécresse; même si ladite droite est bien obligée de constater la grande perméabilité de son électorat avec les idées défendues et avancées par un homme largement en tête des ventes d’essais dans notre pays.
Nous l’avions dit également, il est certain que les propos de M. Zemmour légitiment objectivement les analyses et avertissements de l’opposition nationale. Ce qui faisait dire à Bruno Gollnisch qu’il était «complotiste au sens zemmourien du terme », à savoir qu’il y a bien « un complot contre la France - dénatalité, immigration massive, ouverture des frontières, libre échangisme, destruction de l’identité française, etc -, complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, notamment par l’appel depuis 40 ans à une immigration massive de personnes qui se trouvent en dehors de notre civilisation .»
Il est tout aussi évident que les analyses et réflexions d’Eric Zemmour ne sont pas originales, au sens ou elles ont été développées et tenues, historiquement et dans les dernières décennies, par les brillantes figures des cercles intellectuels de notre famille de pensée qui, elles, ont été soigneusement écartées des « grands médias. » Mais qui peut nier qu’il a contribué efficacement à diffuser, populariser, vulgariser au sein de l’opinion française des thèmes et des réflexions jusqu’alors ghettoïsés, marginalisés? Ou à tout le moins à accompagner le virage idéologique identitaire, national qui se matérialise depuis le début de ce millénaire? Le succès d’audience d’un Zemmour est une autre manifestation de l’effondrement de l’emprise culturelle de la gauche mondialiste sur les esprits (certes elle a encore de solides bastions!), effondrement qui rend possible demain chez nous, une victoire dans les urnes.
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Viktor Ober - Une génération dans l'orage