Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

divers - Page 468

  • Scandale de l'abattoir d'Alès : silence sur le halal

    La presse relaie la vidéo d'une association montrant dans quelles conditions les animaux sont tués à l'abattoir d'Alès. Les cochons sont les seuls animaux à être gazés avant exécution. Les autres sont abattues sans étourdissement préalable. Si vous n'avez pas encore pris votre petit-déjeuner, vous pouvez regarder ces images...

    Suite au scandale, le maire a aussitôt fermé l'abattoir et communique :

    Capture d’écran 2015-10-15 à 07.25.00"Max ROUSTAN, Maire d’Alès, ému par ces images, décide la fermeture immédiate à titre conservatoire, de cet établissement, ainsi que lelancement d’une enquête administrative interne sur d’éventuels manquements aux normes d’abattage des animaux. 

    Max ROUSTAN rappelle que l’Abattoir d’Alès, créé en 1964, a été fortement soutenu financièrement par les contribuables alésiens depuis plus de trente ans, que cet abattoir comme l’ensemble des abattoirs de France est sous l’exclusive responsabilité sanitaire des services de l’État, à travers la Direction Départementale de la Protection des Populations, qui sont présents quotidiennement au sein de cet abattoir pour en surveiller le bon fonctionnement. 

    A l’issue de l’enquête interne, si des fautes sont reconnues, des sanctions seront prises pouvant aller jusqu’à la fermeture définitive de l’abattoir d’Alès. 

    Cette fermeture définitive condamnerait la filière agro-alimentaire locale, tant dans son volet agricole, de transformation et de commercialisation ainsi qu’au niveau économique avec cent vingt emplois directs et indirects."

    Mais ce que ne dit pas la presse, c'est l'influence du halal dans ce mode d'abattage. En 2012, le directeur de l’abattoir d’Alès, Jack Pagès expliquaitque, « pour gérer l’abattage rituel », il applique une politique tarifaire spécifique, basée « sur le surcoût » que cela implique pour lui. Sur les 6000 bovins abattus à Alès, et 40000 agneaux chaque année, on compte 30 % de bovins (1800 bêtes) et 40 % d’ovins (16000 bêtes) qui sont destinés à produire de la viande Halal.

    Michel Janva

  • Drôle de climat: avec « eux », tout est possible

    Authentique patriote, biographe talentueux, maître d’œuvre des très enracinés et très remarquables spectacles historiques du Puy-du-Fou, Philippe de Villiers est actuellement en tournée de  promotion  dans les médias pour la sortie de son nouveau livre «Le moment est venu de dire ce que j’ai vu » (éditions Albin Michel).  Il  «balance sec», non pas que ses jugements soient très étonnants, ils sont énoncés,  développés depuis trente ans par Bruno Gollnisch comme par  les autres dirigeants du  FN.  Mais ils sortent cette fois de la bouche d’un homme  qui a cru possible pendant des années de peser sur les orientations politiques de la droite libérale en lui apportant son soutien.  L’ex député, ex secrétaire d’Etat, ex président du Conseil général de Vendée  n’épargne pas la classe politicienne.  A commencer par ses anciens compagnons de l’UDF, du RPR, de l’UMP,  les libéraux, les ralliés à l’euroatlantisme, tous ceux qui ont  rendu les armes devant le moloch mondialiste,  par manque de courage, cynisme, intérêt ou conviction. 

    Sur Radio  courtoisie Philippe de Villiers a souligné à quel point le mondialisme a contaminé les esprits. Nous le savons,  le transfert des prérogatives politiques des Etats membres vers les instances bruxelloises relève déjà sur le fond   d’une idéologie cosmopolite. La social-démocratie qui règne en maître dans les instances européistes  fait sienne  les préoccupations supranationales d’un « père de l’Europe » comme Jean Monnet (1888-1979) qui affirmait déjà   que « les nations souveraines appartiennent au passé» et que «la communauté européenne elle-même n’est qu’une étape vers les formes d’organisation du monde  de demain. »

     M. De Villiers a  ainsi  confié: « J’ai compris ce qui se passait, de manière définitive, le 17 mars 2007. Je suis à Bruxelles, je me retrouve dans le grand salon d’honneur du Parlement européen. Il y a 400 personnes présentes, cela m’intrigue donc je me dis je reste là. Je vois Henri Kissinger, Brzezinski, les gens de Goldman Sachs avec Peter Sutherland, il y a Javier Solana, Mario Draghi, Trichet, Henri de Castries, etc… Des patrons, des grands journalistes, des banquiers, beaucoup d’Américains et évidemment des grands Européens. Je me demande la raison de leurs présences et à entendre les discours je comprends. Ils parlent de société sans racine, de gouvernance mondiale, comment utiliser la réchauffement climatique, ensuite ils expliquent qu’il faut créer un grand marché transatlantique pour tuer l’Europe et tuer les nations. A plusieurs reprises, Sutherland explique : « aidez-moi à dissoudre les nations », il deviendra le délégué de l’Onu pour défendre un rapport qui s’appelle La migration de remplacement, ce soir là ils disent tout.»

    Dans un petite pastille vidéo de promotion de son livre, il explique encore : «  J’ai vu se profiler derrière les petits mensonges et les grands menteurs, la haute trahison, je pèse mes mots. La haute trahison de celles et ceux, des élites mondialisées françaises qui ont abandonné la France et blessé son âme. C‘est à dire, ceux qui avaient intérêt, des entreprises post-nationales notamment, à démolir, abattre les frontières, les Etats, les Nations. Et ceux qui par idéologie voulaient un homme nouveau, un homme nomade, fabriquer un homme nomade, détacher de ses patries charnelles, de ses attachements vitaux, sans patrie ni sexe et qui soit manipulable comme un consommateur compulsif. Donc un homme nomade déraciné.»

    Dans le même esprit de Villiers pointe aussi la soumission de nos « élites » non seulement devant  Washington mais aussi  devant le  Qatar et l’Arabie saoudite, nos clients qui sont devenus nos maîtres par la puissance de leur pétrodollars et l’esprit de dhimmitude, la veulerie, la lâcheté des partis dits de gouvernement.

    « Le désastre ne peut plus être maquillé. Partout monte, chez les Français, le sentiment de dépossession. Nous sommes entrés dans le temps où l’imposture n’a plus ni ressource ni réserve. La classe politique va connaître le chaos. Il n’y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent »

    Jusqu’ou va-t-on descendre ? On peut aussi se le demander quand on apprend qu’un escroc intellectuel comme le philosophe pipo(le) Bernard-Henri Lévy a été invité lundi comme conférencier à l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense Nationale) ! François Jourdier le rappelait sur boulevard voltaire, l’IHEDN « relève du Premier ministre, « a pour mission de donner à des hauts fonctionnaires, officiers supérieurs, cadres des différents systèmes d’activité, une information approfondie sur la défense nationale comprise au sens large du terme ».

    BHL n’a bien évidemment rien à y faire lui  que  l’on a « vu en 2008 conseiller Mikheil Saakachvili, président de la Géorgie, dans sa folle tentative de récupérer contre les Russes l’Ossétie du sud. Plus tard en 2011, il poussera Nicolas Sarkozy à intervenir en Libye, entraînant l’assassinat de Mouammar Kadhafi et l’éclatement du pays, la déstabilisation du Sahel et, maintenant, l’afflux de migrants à travers la Méditerranée. Il affirmera le 11 novembre 2011 s’être engagé en Libye en tant que juif et sioniste : «J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël. Et maintenant en Syrie, il défend l’intervention de la France »…et joue le même jeu trouble et malsain de  boutefeu en Ukraine.

    Autre illustration de la guerre idéologique livrée à tous ceux qui remettent en cause la  propagande mondialiste (et la question du climat est utilisée aussi à des fins supranationales comme le notait aussi P. de Villiers), le cas de Philippe Verdier.  L’express relate aujourd’hui  que ce dernier, « chef du service météo de France Télévisions, auteur d’un livre (Climat Investigation, éditions Ring)  a annoncé ce mercredi que le service public lui avait demandé de rester chez lui.

    Pourquoi ? Et bien parce que dans son ouvrage  il  ose «(mettre)   en cause la probité des scientifiques du Groupe d’experts sur l’évolution du climat (Giec) qui regroupe des spécialistes du monde entier et fait référence ».

    Bruno Gollnisch le rappelait dans un  entretien accordé à Civitas en mai dernier, «le réchauffement climatique paraît aujourd’hui à peu près établi. En revanche, a-t-il véritablement sa cause dans l’activité humaine ou pas? C’est un point tout à fait central, et sur lequel nous devons approfondir notre réflexion, mais à partir d’expertises scientifiques indépendantes. J’avais moi-même, quand je dirigeais le comité scientifique du Front National, organisé un colloque à ce sujet où des spécialistes éminents avaient exprimé un point de vue sensiblement différent de celui qui est aujourd’hui communément admis. Parce que la réaction du politique doit être tout à fait différente, selon qu’il se confirme ou pas que ce réchauffement a une origine humaine ».

    Les dogmes du GIEC qui impute à la seule l’activité humaine le réchauffement climatique, sont en effet remis en question par une large partie de la communauté scientifique qui a peu,  ou très rarement,  accès à la parole médiatique.

    Bref, il est légitime de  douter des affirmations du GIEC , comme le font nombre de scientifiques avec des arguments sérieux. C’est le  cas de  Sami Solanki, spécialiste de physique solaire, du météorologiste Henrik Svensmark ou encore de Gerd Wendler, directeur du Centre de recherche climatique de l’université d’Alaska, qui réfutent certaines positions du GIEC.

    Pour ne rien dire des travaux  étoffés du mathématicien Benoît Rittaud « Le mythe climatique»,  du géochimiste, membre de l’Académie des sciences française et de la National Academy of Sciences Claude Allégre «L’imposture climatique», ou encore « CO2, un mythe planétaire» du polytechnicien Christian Gerondeau …

    A quand une loi pour interdire, criminaliser  tout débat, toute pensée déviante sur la question ? Après tout, quand ont constate l’inquiétante évolution  orwellienne, totalitaire de notre démocratie progressiste, tout est possible…

    http://gollnisch.com/2015/10/15/drole-de-climat-avec-eux-tout-est-possible/

  • Aux régionales, le FN part ambitieux

    Certains, dans le parti d’extrême droite, parlent de trois à quatre régions comme objectif en décembre. Mais seules le grand Nord et Paca semblent prêtent à basculer.

    Le Front national se verrait-il trop beau à l’approche des élections régionales ? Florian Philippot, son numéro deux, l’a répété à plusieurs reprises : "nous pensons qu'il y a quatre ou cinq régions gagnables" sur les 13 que comptera la France métropolitaine à l’issue du scrutin de décembre. Comme aux départementales (aucun département remporté), le parti d’extrême droite risque de déchanter. N’empêche. Le FN pourrait bien remporter au moins une région, et ce serait déjà un nouveau séisme politique à mettre au crédit du parti de Marine Le Pen. Explications.

    La triangulaire n’est plus un handicap

    Souvent, le Front national a pesté contre les modes de scrutin qui, affirmait-il, ne lui étaient pas favorables. Pour ces régionales 2015, cette critique n’a pas été formulée par Marine Le Pen et ses lieutenants. Et pour cause. D’abord, le seuil pour se maintenir au second tour, 10% des suffrages exprimés, est relativement bas. Au point que les listes FN pourront se maintenir quasiment à coup sûr dans toutes les régions, ce qui, en soi, sera déjà une petite révolution. Et dans le cadre de triangulaires, inutile d’atteindre la barre des 50% au second tour, un score que le parti frontiste semble encore incapable d’atteindre. Un gros tiers des voix, entre 35 et 40%, peut suffire pour arriver en tête et rafler les 25% des sièges supplémentaires promis au vainqueur. Et cette barre-là n’est plus un mirage pour Marine Le Pen et ses troupes, du moins dans certains territoires.

    Le Front républicain, quel front républicain ?

    Aux départementales, beaucoup de candidats de gauche, et quelques-uns de droite, s’étaient désisté pour faire barrage au Front national. Avec succès, puisqu’au final, le FN, qui comptait bien enlever deux départements minimum, a dû se contenter de 62 cantons. Cette fois, point de scrutin nominal à deux tours, très défavorable au FN, mais un scrutin de liste. Et là, le Front républicain sera au moins marginal, sinon inexistant, car dans une telle hypothèse, un parti qui se retirerait de la course laisserait ses deux adversaires occuper seul le Conseil régional, et renoncerait au moindre élu régional. Tout simplement inimaginable.

    Un PS à la peine

    Depuis l’élection de François Hollande à la présidence de la République, le PS enchaîne défaite électorale sur défaite électorale. Cette fois encore, le parti majoritaire à l’Assemblée nationale devrait souffrir, au point de ne pouvoir conserver qu’une seule des 13 grandes régions, lui qui en détient 21 sur 22 actuellement. En cause, le contexte actuel donc, mais aussi le relatif anonymat de certaines de ses têtes de listes, tels Pierre de Saintignon dans le grand Nord, ou Christophe Castener en Paca, et les divisions, avec les écologistes notamment. Autant de facteurs qui pourraient bien amener le FN en première ou deuxième position dans beaucoup de régions, à part dans l’Ouest et en Ile-de-France. Le parti frontiste profiterait alors d’une dynamique positive entre les deux tours.

    Les régions que le FN peut vraiment gagner

    Dans ce contexte, et à l’aune des derniers résultats électoraux (départementales 2015 et européennes 2014, voir carte ci-dessous), le Front national semble en mesure de l’emporter dans deux grandes régions : le grand Nord, et, dans une moindre mesure, Paca. Pour la première, c’est Marine Le Pen en personne qui défendra les couleurs de son parti, avec, en cas de victoire, la ferme intention de se servir de la région comme tremplin vers la présidentielle de 2017. Et les chiffres peuvent l’inciter à l’optimisme. Aux départementales, le parti d’extrême droite avait recueilli 34,19% des voix, et 36,24% aux européennes. En cas d’élection serrée, cela peut suffire. D’ailleurs, un sondage publié mi-septembre dans La Voix du Nord, donnait la présidente du FN victorieuse au second tour avec 35% d’intentions de vote, contre 33% au Républicain Xavier Bertrand et 32% au socialiste Pierre de Saintignon.

    En Paca, c’est une autre Le Pen qui concourra. Après l’éviction de Jean-Marie, c’est Marion Maréchal Le Pen qui a repris le flambeau bleu blanc rouge. Là encore, les résultats des derniers scrutins ont placé le FN à des hauteurs de vainqueurs potentiels : 32,21% en 2014, 33,65% en 2015. Et là encore, un sondage est venu alimenter l’optimisme du FN. Une étude Ifop-Fiducial plaçait en effet la nièce de la présidente du parti frontiste à 33%, juste derrière la liste de droite menée par Christian Estrosi (35%), amis devant la liste d’une gauche unifiée (32%).

    Ailleurs, ce sera objectivement bien difficile pour le FN de rafler la région. En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, le FN avait remporté 29,6% aux européennes de 2014, 30,7% aux départementales. Cela semble bien compliqué de gagner les 4 ou 5 points nécessaires. Idem en Bourgogne-France-Comté, où le FN n’a pas dépassé les 28% des suffrages. Dans toutes les autres régions, le parti d’extrême droite n’a pas dépassé les 27%. Le retard semble trop difficile à combler. 

    Des écueils, tout de même

    Sur le haut de la vague actuellement, le Front national doit tout de même se méfier du grand plongeon. Entre crise des migrants et crise économique, l’actualité est actuellement porteuse pour le FN, mais cela pourrait changer en deux mois.

    Par ailleurs, si le psychodrame familial et l’éviction de Jean-Marie Le Pen semble n’avoir aucune conséquence sur l’électorat frontiste, à en croire les sondages, il pourrait en être différemment dans les urnes, notamment en Paca, où une liste dissidente, rassemblant pas mal de fidèles de l’ex-président d’honneur, a vu le jour. Il y a, enfin, pour les électeurs, à franchir un cap psychologique. Voter Front national en guise de protestation est une chose, porter le parti d’extrême droite au pouvoir en est une autre. Cela pourrait jouer dans l’entre-deux-tours. Entre-deux-tours qui réserve toujours, ne l’oublions pas, son lot de surprises. Dont certaines pourraient être défavorables au parti de Marine Le Pen.

    Si d’aventure le FN remportait au moins une région, il pourrait donc crier au triomphe. Mais en cas de zéro pointé, ses leaders pourront à l’envi crier au complot droite-gauche et se poser en martyr, la défaite sera bel et bien réelle.

    Rémi Duchemin

    source : Europe 1 :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuulAkyVyNunDxXwk.shtml

  • Chronique de livre: Laurent Obertone "La France Orange Mécanique 2015"

    383286295.jpgEn 2013, Laurent Obertone a réussi un coup de force prodigieux avec son premier livre. Grâce au succès de vente considérable de La France Orange Mécanique (plus de 200 000 exemplaires) et au coup de pub de Marine Le Pen, il a injecté un peu de réalité dans les grands médias orthodoxes. Avec lui il n’était plus possible de parler de « sentiment » d’insécurité, mais d’insécurité tout court. Sans surprise, la majorité des acteurs du spectacle d’occupation[1] n’acceptèrent pas la désillusion, les bas-fonds du « vivre ensemble » ne pouvaient pas être remis en cause. Son passage au « spectacle-parler » de Laurent Ruquier[2] était assez révélateur sur ce point. Le climax de l’émission fut atteint avec l’ineffable Aymeric Caron criant hystériquement toutes les inepties possibles, du genre « C’est quoi ces chiffres ? Quelles sont vos sources ? ». C’est qu’il doit bien connaître l’insécurité, lui qui reprocha à Obertone de ne pas dire « que ça va mieux », lui le bien-pense-peu capable de recevoir une protection policière sur demande[3]. Nous, les bouseux incultes, devrons faire sans. Faut dire qu’on n’a pas la chance (ONPC) d’avoir une petite copine au ministère de l’intérieur et d’être dans les petits papiers du gouvernement. Heureusement, comme le dit l’expression populaire :  « Le chien (de garde) aboie et la caravane passe… » Un mois plus tôt, l’Express avait expliqué qu’une partie des chiffres et des faits n’étaient pas cachés, car en accès libre (sic), donc cela prouvait que le livre était une « escroquerie »[4]. Tartufferie journalistique de premier ordre ! L’information doit être communiquée pour être connue. Connaissent-ils vraiment leur métier ? Toutes les calomnies et autres tentatives de mises à mort médiatiques, Obertone y revient longuement dans le prologue de la nouvelle édition (définitive) de La France Orange Mécanique. Dans cette mise à jour, sortie en avril 2015, 200 pages abondants de nouveaux éléments ont été ajoutés (pour un total de 500). Une belle occasion pour en écrire une fiche de lecture.

    Raphaël Sorin, directeur littéraire des éditions Ring, qualifie le livre de « puzzle reconstitué ». Je partage son avis. Bien entendu, les faits d’insécurité apparaissent tous les jours sur les chaînes d’information en continu. Toutefois, c’est de l’immédiateté, du spectacle pour rameuter les téléspectateurs et les exciter entre deux pages publicitaires.  Pour connaître l’ampleur de la violence, il est nécessaire de réaliser une mise en perspective. Or, comme le remarque l’auteur celle-ci se révèle impossible avec les médias nationaux, qui traitent l’information avec un filtre idéologique qui minimise ou accentue les actes malveillants, quand ce n’est pas pour les travestir totalement ou les mettre de côté. Cartographier l’étendue des méfaits en tous genres y est également honni. Contentez-vous d’un simple « tout va bien » d’un expert reconnu. Rien à voir ! Circulez ! Neutralité journalistique oblige, interdit de nourrir l’extrême droite avec ce sujet qui manipule les peurs. Hitler, les années 30, l’empire Sith, ne sont jamais loin. Cette hystérie autour de ce sujet n’a pas toujours existé selon l’essayiste. Il remarque que l’arrivée au deuxième tour des présidentielles de Jean-Marie Le Pen en 2002 marqua une rupture dans les médias. Depuis lors, aborder la réalité de l’insécurité, c’est faire systématiquement le jeu du FN. Le livre propose d’avoir un aperçu au-delà de tout parasitage informationnel.

    Laurent Obertone décrit une situation catastrophique. Pour s’en rendre compte l’auteur se base essentiellement sur la presse régionale et sur des chiffres fiables validés par le gouvernement lui-même. Derrière la froide et monotone sémantique journalistique, il étaye les faits; le décalage en est souvent saisissant. Certains pourraient interpréter la volonté d’Obertone d’énumérer et de détailler les actes malveillants pour du voyeurisme. Toutefois, élément rare, il n’oublie pas de donner une place aux victimes, souvent oubliées, sans tomber dans l’émotionnel. Nous ne sommes pas là pour jouir d’un bain de sang, mais redécouvrir ce que signifie une « rixe » ou un « viol avec violence ». En outre, l’ensemble de ce qui est montré dans le livre  n’est qu'une infime partie émergée de l’iceberg. Le recensement de tous les délits et crimes apparus dans la presse régionale le 19 janvier 2012 démontre que cette partie visible est déjà énorme. Les chiffres del'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) quant à eux, offrent une vision plus globale. Selon cet organisme approuvé par le gouvernement, sans compter les mineurs et les personnes de plus 75 ans, en 2013 on dénombre chaque jour en France:

    -          446 victimes de violences sexuelles hors ménage.

    -          1 154 victimes de violences physiques ou sexuelles au sein du ménage.

    -          1 361 victimes de violences physiques hors ménage.

    -          3 567 vols et tentatives de vols de véhicules.

    -          4 213 vols et tentatives de vols personnels, dont 1134 avec violences ou menaces.

    -          15 616 atteintes contre le logement ou le véhicule

    -          19 726 atteintes aux biens[5]

    Oui, oui, tous les jours. On pourrait penser comme Caron que « ça va mieux » qu’avant, mais l’essayiste prouve le contraire. Depuis les années 60, la criminalité a explosé à un rythme bien supérieur à la croissance démographique. Par-delà l’aspect quantitatif, elle a également changé de visage, l’avènement de l’ultraviolence en est sa transformation la plus saisissante. Finie la dispute entre deux amis bourrés à la fermeture d’un bar, tournant au vinaigre à cause  d’un mauvais coup de poing. Roger a tué Marcel, il sait qu’il a rompu son contrat avec la société, il ira en prison. Maintenant, laissez place aux agressions gratuites et sans limites pour « cigarette refusée » ou « mauvais regard », aux viols collectifs, aux tortures, aux vols à la chaîne, aux règlements de comptes à l’arme à feu, aux « morts pour rien » (mon expression journalistique favorite)... Tel que dans le filmOrange Mécanique, cette ultraviolence s’inscrit souvent dans des dynamiques de groupes où l’absence d’empathie est le caractère primordial.  Pour Obertone, un  groupe violent est une « tribu primitive qui évolue au sein d’une société développée »[6]. La violence naturelle et sociale contre ces nuisibles n’est plus possible aujourd’hui. Premièrement, parce que le Zeitgeist considère que l’agressivité est une pure construction sociale. Deuxièmement, car nous (citoyens) avons donné cette tâche à des institutions destinées à punir. Dans les faits, l’agressivité est en partie innée. Ainsi meurtriers et anti-sociaux auraient un cortex préfrontal plus petit que la moyenne. En outre, la société (via ses institutions) ne tempère plus l’agressivité sans limites de certains individus.

    La justice est devenue l’assistante sociale des criminels. Elle « ne sert plus à punir mais à égaliser »[7]. Les actes d’un accusé  s’expliquent toujours, pour elle, à l’aune des déterminismes sociaux. Elle croit fermement qu’expliquer c’est excuser. Elle ne joue plus son rôle : « Lorsqu’elle s’attarde sur une infraction, la justice ne doit pas chercher à en saisir les causes, c’est là le travail des philosophes. »[8] Aujourd’hui, les antisociaux ne risquent rien à commettre un crime et à récidiver; la culture de l’excuse est toujours dans leur camp. Leur infliger une peine c’est excessif. Ils étaient 100 000 condamnés à l’attendre en 2010, et on ne pensait déjà qu’à réinsérer ces enfants de cœur. Par contre, un bijoutier qui se défend d’un vol n’aura pas le droit à la clémence. Les agresseurs sont des victimes, les victimes des agresseurs. L’humble chroniqueur de cet article pourrait vous énumérer une quantité de preuves, dans le livre, du laxisme judiciaire. Cependant, l’actualité récente l’illustre parfaitement : « Condamné à la perpétuité en 2007 pour trois assassinats à Aix, et à 22 ans pour la mort d'un bijoutier en 2006 rue de la Palud (1e), Noël Mariotti est en semi-liberté ». CQFD !  Pour Obertone les peines prohibitives servent à protéger la société des individus dangereux. De plus, elles servent à tordre les déterminismes sociaux grâce à la dissuasion.  Elles font comprendre à des malfaiteurs potentiels qu’ils n’ont pas d’intérêt à commettre leurs actes au vue de ce qu’ils risquent. Tout être humain normal dispose d’une rationalité partielle certes, limitée, mais réelle pour juger de la pertinence d’une action (sauf dans le cas des fous).

    Heureusement pour nous, la priorité des politiques est la sécurité routière. Avec 3 268 morts sur les routes en 2013, on constate une excellente hiérarchisation des problèmes à résoudre. L’ironie mise de côté, la sécurité routière est un des nombreux cache-misère de l’inconséquence politique des élites actuelles, supportée en grande pompe par les médias. Des médias qui préféreront s’intéresser aux viols en Inde alors que selon Obertone, on en compte au moins 264 quotidiennement en France. (Eux aussi ont du mal avec le concept de hiérarchie.) Nous sommes dans une belle idiocratie passionnée par l’austérité, mais curieusement incapable de voir que : « Chaque année, la délinquance et la criminalité coûtent aux victimes et à l’Etat un total d’environ 115 milliards de d’euros ». (page 55)

    Avec ce constat accablant, l’écrivain invite à se demander pourquoi et comment notre système cautionne que l’on porte atteinte gravement à ses citoyens, tout en protégeant ceux qui s’écartent de la société par leurs actes. Pour lui, la cause profonde est l’actuelle morale hors-sol dont laquelle nous sommes baignées. Cette Morale du Bien vous la connaissez, elle se cache derrière une novlangue bien rodée : humanité, vivre-ensemble, padamalgam, discrimination, anti-racisme, ouverture, égalité, … Toutes les bonnes âmes du cercle politico-médiatique se livrent bataille pour savoir lequel est le meilleur dans la compétition morale. Bien sûr, derrière tous leurs bons mots, il n’y a que leur ego voulant gravir les échelons. Ils s’indignent de morts à 4000 km de chez eux alors que l’insécurité tue ici. Ils font penser au personnage de Florent Brunel dans les Inconnus :  « Il y a des soirs je me couche, en général vers 6 heures du matin, tu vois. Je pense au tiers monde, tout ça. J'arrive pas à m'endormir pendant un quart d'heure. » Ne pas adhérer à cette morale, c’est risquer l’exclusion du groupe. Cette peur tient en laisse tous les compétiteurs… Le problème de cette morale hors-sol est qu’elle est trop loin des réalités biologiques/anthropologiques de base. Elle veut tout faire pour échapper au bon sens et à la réalité, quitte à excuser des meurtriers, et à cracher sur des victimes. Elle est par ailleurs truffée de contradictions qu’aime relever l’écrivain : « La diversité, c’est bien, le métissage c’est mieux. Convenez que faire disparaître la diversité est une curieuse façon de la célébrer. »[9] Cette morale est largement répandue dans la population grâce aux médias, composés en très grande majorité de journalistes de gôche et d’extrême gauche suivant les désirs de leurs directions. C’est la télévision qui a distillé cette morale le plus efficacement. Le petit écran a informé la population, il l’a littéralement mise en forme : « Les gens participent à la même compétition morale que les journalistes. Il est remarquable de constater combien n’importe qui s’obstine à avoir une opinion sur n’importe quoi. Les individus qui appartiennent au groupe de ceux qui savent en tirent une gratification sociale.  »[10] Même si l’auteur ne le mentionne  pas, je trouve qu’on voit bien la continuité de cette compétition parmi certains vidéastes d’internet populaires. Ils critiquent les médias et les politiques, car ils perçoivent des contradictions, mais ils sont pire qu’eux. Ils ont gardé la même idéologie et se plient en quatre pour montrer qu’ils sont les champions du Bien. Ils nazifient tout ce qu’ils peuvent, sauf les membres de leur diversité bien chérie. Une réflexion-type de ces Héraclès de la pensée est à peu près comme cela: « Quand c’est diversité, Religion = Islam = Paix = ChancePourNous. Quand c’est autochtone, Religion = Catholicisme = Croisades = Guerre = Oppression = Proto-Nazisme.  » Attention, à les entendre, ils sont plus nuancés que les journalistes…  Ne leur parlez pas de la sur-représentativité statistique de certaines communautés dans la délinquance, alors que comme le démontre Obertone, c’est un fait avéré. Au lieu d’aider, ces populations en difficulté, ils crient au complot. Ils sont incapables de voir la différence quand elles ne cadrent pas avec leurs fantasmes.

    Le livre d’Obertone est assez clinique. Toutefois, il n’est pas dénué d’humour que l’auteur sait distiller avec parcimonie : « Manuel Valls a sérieusement proposé d’assigner les clandestins à résidence – parce qu’ils en ont ? – tout en les aidant à repartir. Autant salarier les voleurs et offrir des prostitués aux violeurs, on gagnera du temps. Valls a ensuite expliqué que le processus de naturalisation était « discriminant » (La Croix, 18/10/12).  Et le feu, ça brûle. Un choix, c’est discriminant. Le mérite, c’est discriminant. Un concours, c’est discriminant. Quand on aspire à être accepté par des gens – et à fortiori par un pays -, on s’attend à être discriminé. Mais pour Manuel, ce n’est pas comme ça que ça marche. La naturalisation, c’est un droit de l’Homme, ce sont les Français qui doivent être discriminés : on ne leur demande pas leur avis. Ils disent oui et merci. Sinon, ce sont des racistes. »[11]

    Pour conclure, je pense que le malheur de notre époque est que l’on cherche plus à taper sur les gens qui dénoncent la criminalité que sur les vrais « nuisibles » et à ce qui les produits. L’iceberg est à l’horizon et les intellectuels de salons préfèrent parler de la couleur du manteau de celui qui a dit qu’il y avait une catastrophe imminente. Nier le réel ne l’annule pas même si cela peut ralentir la chute. On peut remarquer que la Morale du Bien est train de mourir sous l’irruption répétée du réel. Malheureusement, une autre morale hors-sol commence à avoir le vent poupe. On la voit se manifester dans les commentaires et les discussions sur l’insécurité. 

    PS : Cet article n’était que l’humble avis d’un simple lecteur. Je n’ai pas pu aborder de nombreux passages intéressants du livre, notamment sur la police ou les sous-sociaux. Je m’en excuse et vous invite à vous procurer le livre.

    Valentin / C.N.C.

     

    [1] Spectacle d’occupation est ma traduction de show business.

    [2] ONPC, 2 mars 2013 https://www.youtube.com/watch?v=pjMpVy3ZiFw

    [5] Page 50 

    [6] Page 149 

    [7] Page 238 

    [8] Page 224 

    [9] Page 468 

    [10] Page 324 

    [11] Page 216

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • LES ÂNERIES DE TISSERON 2/2

    Nous sommes en compagnie de M. Serge Tisseron, psychanalyste qui, dans les colonnes du Monde, étrille les « intellectuels » en leur reprochant de n'être plus d'aucun poids pour influer sur l'époque.

    Comment le monsieur voit-il les choses ? A sa façon. Et ça vaut le coup de le citer en longueur : « Or le monde a changé. Il n’est justement plus binaire, il est devenu multiple, et fondamentalement instable. Ce ne sont plus seulement les idéologies qui se succèdent à un rythme accéléré, ce sont les situations économiques, politiques et militaires. Les idéologies suivent, s’adaptent, se métissent. Ce ne sont plus elles, et les intellectuels qui prétendent en être les garants, qui impulsent les actions. Aujourd’hui, l’extrême fragmentation des rapports de force entre entité politique ou idéologique rend impossible la délimitation d’affrontements entre des forces clairement identifiées et circonscrites ».

    Si vous pouvez tirer une vision claire de ce joyeux mélange de clichés, faites-moi signe. J’apprécie particulièrement ces idéologies qui "se succèdent", "s’adaptent" et, surtout, "se métissent". Je pose la question : qu'est-ce qu'une idéologie métissée ? Et je passe sur la faute de français (« rapports de force entre entité » : quand quelque chose est "entre", ce qui suit est au moins deux, comme le montre l’occurrence suivante dans la citation), qui révèle au moins, disons ... un flou notionnel. 

    Il évoque ensuite les « progrès technologiques qui évoluent à une vitesse exponentielle » (Tisseron aime tant le mot "exponentiel" qu'il le répète deux paragraphes plus loin). Est-ce la numérisation de tout, l’informatisation et la robotisation galopantes qu’il a en tête ? Il faudrait alors commencer par démontrer que ce sont des progrès, ce qui n'est pas sûr du tout.

    De plus, affirmer que les progrès technologiques avancent à une vitesse exponentielle est une bêtise et un abus de langage : l'apparente évolution actuelle découle de l'exploitation tous azimuts et de l'application aux domaines les plus divers d'une innovation décisive (numérisation, puis robotisation). Quant à la « vitesse exponentielle », s’agissant du monde tel qu’il va, j’ai un peu de mal à l’envisager. Je vois surtout un bolide lancé à toute allure sur l’autoroute, de nuit et dans le brouillard. Mais ça ne l’inquiète pas : il est au spectacle. Dans le brouillard ! Trop fort, Serge Tisseron !

    La preuve, c’est qu’il ajoute ensuite : « L’atomisation des rapports de force et le métissage des idéologies [encore lui !] sont d’abord à considérer comme un effet des bouleversements technologiques, de leur intrication croissante, et des nouveaux paysages économiques et politiques qui en découlent ». J’ai l’impression que Tisseron est installé dans son laboratoire et que, de là, il regarde le monde comme une gigantesque éprouvette dans laquelle est en train de se faire une expérience inédite, mais passionnante. Il est impatient d’en observer le résultat, tout en avouant dans le même temps qu'il ne comprend rien à ce qui est en train de se passer. A se demander s'il en pense quelque chose.

    Puis il reproche à Régis Debray d’oublier dans le débat actuel une phrase qu’il a écrite, une des rares qui aient retenu sa considération : « … nous finissons toujours par avoir l’idéologie de nos technologies », et de : « … ne voir aucune idéologie de remplacement à celles que les naufrages du XX° siècle ont englouties, aucune nouvelle "religion" ne pointant son nez à l’aube du XXI° siècle ». D’abord, pour ce qui est de la religion, je ne sais pas ce qu’il lui faut : d’accord, l’islam n’est pas vraiment nouveau, mais l'élan conquérant qui l’anime actuellement est pour le coup une vraie nouveauté. 

    Ensuite, je dirai juste qu'en matière d'idéologie de remplacement, l'humanité actuelle est servie : que faut-il à Serge Tisseron pour qu'il ne voie pas que la course en avant effrénée de la technique est en soi un idéologie ? Je rappelle que le propre d'une idéologie se reconnaît d'abord à ce qu'elle refuse de se reconnaître comme telle, ce qui est bien le cas du discours des fanatiques de l'innovation technologique. Et les « transhumanistes » (adeptes de la fusion homme-machine) vont jusqu'à ériger cette idéologie en utopie.

    Quant aux idéologies du 20ème siècle (grosso modo communisme et nazisme, ajoutées aux grandes religions monothéistes), héritières des utopies du 19ème, il omet de préciser qu’elles contenaient et proposaient de grands projets pour l’humanité. Or l’humanité actuelle semble bel et bien avoir abandonné tout effort pour élaborer un quelconque projet lui dessinant un avenir. Pas forcément un mal, vu les catastrophes qui en ont découlé dans le passé. Mais pour laisser place à quoi ? Au libre affrontement des forces en présence.

    Où prendrait place un tel projet, sur une planète qui est un champ de bataille autour des ressources ; un champ de bataille qui voit s'affronter des nations prises dans une compétition généralisée, sorte de « guerre de tous contre tous » ? Quand l'heure est à la lutte pour la conquête ou pour la survie, rien d'autre ne compte que le temps présent. Le temps de l'appétit ou de l'angoisse (manger pour ne pas être mangé). Et vous n'avez pas le choix. Comme dit Jorge Luis Borges, je ne sais plus dans laquelle de ses nouvelles : « Il faut subir ce qu'on ne peut empêcher ».

    La seule idéologie, la seule religion si l’on veut, qui continue à faire luire à l’horizon une lueur d’espoir dans la nuit de l’humanité, c’est précisément la foi dans les technologies : « … la génomique, la robotique, la recherche en intelligence artificielle et les nanotechnologies ». Je crois quant à moi que les adeptes de cette religion sont des fous furieux, qui ne font qu'accélérer la course à l'abîme.

    Mais Tisseron se garde bien de dire ce qu’il en pense. Que pense-t-il des théoriciens du « transhumanisme » et de leurs partisans, qui s’agitent fiévreusement quelque part dans la Silicon valley, en vue de l'avènement de l'homme programmable ? On ne le saura pas : l’auteur réserve pour une autre occasion l’expression de son jugement. 

    « Car le monde est en train d’échapper aux intellectuels de l’ancien monde », affirme fièrement l’auteur de l’article. L’objection que je ferai à Serge Tisseron sera globale : à quel haut responsable politique, à quel grand scientifique, à quelle grande conscience morale le monde actuel n’est-il pas en train d’échapper ? Tout le monde, à commencer par les décideurs, a « perdu toute prise sur notre époque » (cf. titre). Le temps est fini des grands arrangements entre puissances. Plus personne ne sait quelle créature va sortir du chaudron magique, en fin de cuisson.

    Pas besoin d’être un « intellectuel », qu’il soit de l’ancien ou du nouveau monde. Car ce qui apparaît de façon de plus en plus flagrante, c’est que plus personne n’est en mesure de comprendre le monde tel qu’il est. Le monde est en train d’échapper à tout contrôle. D’échapper à l’humanité. Ce que Serge Tisseron n’a peut-être pas très envie de regarder en face. La planète semble aujourd’hui, plus que jamais auparavant, un bateau ivre. 

    ARTHUR 2.jpg

    Le bateau ivre d'Arthur Rimbaud, vu par le grand Aristidès (Othon Frédéric Wilfried), dit Fred.

    Serge Tisseron se trompe de cible. Cet intellectuel a donc perdu une bonne occasion de la boucler. 

    Voilà ce que je dis, moi.

    http://lantidote.hautetfort.com/archive/2015/10/14/les-aneries-de-tisseron-5698338.html

  • LES ÂNERIES DE TISSERON 1/2

    Ah qu’elle est belle, la tribune signée jeudi 8 octobre dans Le Monde par Serge Tisseron. Il intervient dans le débat actuel sur « Les Intellectuels », un débat ô combien franco-français, plein de bruit et de fureur, mais qu’on pourrait à aussi bon droit regarder comme une machine à fabriquer du brouillard, ou encore qualifier de bonne séance collective de branlette cérébrale. Ces prises de becs essentiellement médiatiques (tout le monde veut se faire une place sur le devant de la scène) moulinent en général du vent, et encore : à peine un petit zéphyr. Autant le dire d’un mot : une flatulence. 

    Le fondement de M. Tisseron ne pouvait pas rester silencieux et, par chance, Le Monde lui a déroulé sa toile cirée pour lui permettre de participer à ce grand concours de pets, qui nous ramène aux joyeux temps des internats masculins et de cours de physique animés et odoriférants, et de joindre le bruit de ses entrailles au concert. Il se dit peut-être que le bruit de ses entrailles est béni ? Pour illustrer une fois de plus le proverbe cité par Rabelais (« A cul de foyrard toujours abunde merde », Gargantua, IX), précisons qu’à la fragrance intestinale, ce genre de débat ajoute le plus souvent une substance intellectuellement breneuse.

    Il est donc question des « intellectuels ». M. Tisseron nous dit (c’est son titre) que « les intellectuels d’aujourd’hui ont perdu toute prise sur notre époque ». On se dit "Encore un qui nous joue la rengaine du bon vieux temps". N’est pas Sartre, Foucault ou Bourdieu qui veut. Pour rétorquer, on se demandera quelle prise sur l’époque eut en son temps un Sartre juché sur son fût, haranguant les ouvriers de Billancourt. Pareil pour les deux autres. Mais Tisseron pense peut-être davantage à l’envergure intellectuelle de leur œuvre qu’aux actions d’éclat qu’ils ont menées. 

    Les intellectuels, donc. Mais quels intellectuels ? En réalité, si « les intellectuels » se réduisent à Michel Onfray et Régis Debray, les seuls dont il cite le nom, Tisseron commet un abus de langage. D’abord il aurait pu ajouter Alain Finkielkraut (L’Identité malheureuse) et, à l’extrême rigueur, Eric Zemmour (Le Suicide français). 

    Ensuite, il aurait pu ajouter son propre nom : ne fait-il pas partie de la confrérie des intellectuels ? Il entre bien dans le débat, non ? A quel titre si ce n’est parce qu’il est de la même espèce ? Peut-être, en fin de compte, n’est-il qu’un vilain jaloux qui leur en veut d’être plus souvent que lui invités par Ruquier et compagnie ? Moins brillant des gencives, il fait peut-être un « client » plus fade. 

    Que reproche Serge Tisseron aux « intellectuels », tout au moins à ceux que quelques animateurs-vedettes invitent régulièrement à venir jouer les bateleurs sur leurs tréteaux ? La binarité de leur pensée. Il les accuse d’être de piteux pétochards : « Mon hypothèse est que l’évolution du monde leur fait craindre que leurs outils théoriques ne leur soient plus d’aucune utilité pour comprendre celui qui s’annonce ». Quelle clairvoyance ! Quelle perspicacité ! 

    Si Michel Onfray ne comprend rien au monde actuel, Tisseron, lui, a tout compris d’Onfray. Je ne vais pas défendre le monsieur, dont le ton péremptoire et tranchant  a le don de m’exaspérer. Le Niagara de ses ouvrages, à raison de trois ou quatre par an, submerge les rayons des librairies. On se demande combien de mains il possède pour écrire comme Lucky Luke tire au revolver : plus vite que son ombre. Et il se permet d’évacuer en trois coups de cuiller à pot toute l’œuvre de Sigmund Freud (Le Crépuscule d'une idole, Grasset, 2010). Je veux bien mais. 

    Tout ça pour dire que je ne me fie pas à Michel Onfray pour me guider dans les méandres de la pensée. Libre à Serge Tisseron de lui planter quelques banderilles dans le derrière : Onfray s’en remettra. Mais l'auteur de l'article reproche aux « intellectuels », par-dessus le marché, de voir tout en noir : « Leur point commun ? Penser que rien ne va plus. Leur programme ? Rien de bien clair encore. Leur force ? Transformer ce qui devrait être un débat d’idées en un plébiscite sur leur personne : pour ou contre, d’autres diraient : "j’aime" ou "je n’aime pas" ». Pour ma part, je demanderais volontiers à Tisseron de m’indiquer ce qui, aujourd’hui, va bien. 

    Si, quelque chose continue à aller bien : la choucroute exquise de la semaine passée. Ou alors le quatuor op. 132 en ut mineur, du grand Ludwig van B. par le Quartetto italiano. Quoi d’autre ? What else ? 

    Voilà ce que je dis, moi. 

    Note : j’ai omis de préciser que Serge Tisseron est psychanalyste, et que le haut fait de guerre qui l’a fait connaître est d’avoir mis au jour un secret enfoui dans la famille d’Hergé, rien qu’en lisant les aventures de Tintin et Milou. 

    http://lantidote.hautetfort.com/

  • Réinfo du 12 octobre 2015


    • Le couple Merkel-Hollande au Parlement de Strasbourg… Dans les pas de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, François Hollande et Angela Merkel n’auront réussi qu’à faire mettre un pied dans la tombe, à une Europe qui n’en demandait pas tant… Analyse des discours prononcés à cette occasion.

    • Réforme des collèges. Nous vous faisions part la semaine dernière du chiffre alarmant des jeunes lycéens ne sachant ni lire ni écrire correctement. L’actualité, la manifestation des enseignants, ce samedi 10 octobre, contre la réforme du collège, et la parution du dernier numéro des enquêtes du contribuable, nous permettent d’y revenir.

    • Une manifestation berlinoise « monstre ». C’est le qualificatif employé par toute la presse mainstream pour parler de la mobilisation berlinoise contre le traité Transatlantique. Une manifestation qui a traversé la capitale allemande ce samedi 10 octobre, regroupant entre 150 000 et 250 000 participants, pour dénoncer ce traité de libre-échange, négocié dans le plus grand secret, entre les États-Unis et l’Union européenne.

    • À force de mettre la pression sur les Grecs et de menacer toute l’Europe d’un Grexit,Bruxelles a peut-être sous-estimé la réalité d’un Brexit, une sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne qui, sous la pression du leader charismatique de l’UKIP, Nigel Farage, a contaminé toute la classe politique britannique.

    • et, pour finir, nous détaillerons l’actualité du Parti de la France, avec les succès rencontrés par les fédérations d’Alsace et de Charente, face à la déliquescence continue des Fédérations FN et aux départs de ses cadres.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/reinfo-du-12-octobre-2015_143988.html

  • « L’atomisation du monde »

    Dans le passé, l’Église catholique me paraît avoir surtout condamné le libéralisme philosophique pour son « relativisme » et son « indifférence à la vérité » (ce relativisme étant d’ailleurs lui-même tout relatif : le libéralisme n’a bien sûr jamais tenu pour équivalentes les affirmations libérales et les affirmations anti-libérales !). Malgré les acquis de la doctrine sociale de l’Église, elle a en revanche souvent fermé les yeux sur l’exacte nature du libéralisme économique, apportant ainsi une légitimation indirecte à la domination sociale de la classe bourgeoise. Il me semble que cela est en train de changer, et je m’en félicite.

     

    On ne peut rien comprendre au libéralisme aussi longtemps qu’on en oppose entre elles les formes principales (économique, politique, culturelle, philosophique), de même qu’on ne peut rien comprendre au capitalisme si l’on y voit seulement un système économique et non pas un « fait social total » (Marcel Mauss). L’unité profonde du libéralisme réside dans son anthropologie – une anthropologie dont le fondement est, indissociablement, l’individualisme et l’économisme.

    Sans remonter trop loin, rappelons que l’individualisme est l’héritier du nominalisme, qui pose en principe qu’il n’existe aucun être au-delà de l’être singulier (c’est également de la Scolastique espagnole que dérive la théorie subjective de la valeur). L’individualisme est la philosophie qui considère l’individu comme la seule réalité et le prend comme principe de toute évaluation. Le libéralisme pose l’individu et sa liberté supposée « naturelle » comme les seules instances normatives de la vie en société, ce qui revient à dire qu’il fait de l’individu la seule et unique source des valeurs et des finalités qu’il se choisit.

    Cet individu est considéré en soi, abstraction faite de tout contexte social ou culturel. C’est pourquoi l’individualisme libéral ne reconnaît aucun statut d’existence autonome aux communautés, aux peuples, aux cultures ou aux nations. L’individu est censé venir en premier, soit qu’on le suppose antérieur au social dans une représentation mythique de la « pré-histoire » (antériorité de l’état de nature), soit qu’on lui attribue un simple primat normatif (l’individu est ce qui vaut le plus). Dans l’un et l’autre cas, l’homme peut s’appréhender comme individu autonome sans avoir à penser sa relation à d’autres hommes au sein d’une socialité primaire ou secondaire. La société est elle-même appréhendée au moyen de l’individualisme méthodologique, c’est-à-dire comme simple agrégat d’atomes individuels.[..]

    Par Alain de Benoist

    La suite dans La Nef

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-atomisation-du-monde

  • Entretien de septembre-octobre 2015 - 02 - La destruction du chemin de fer français