Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

divers - Page 472

  • Archive : Mariage homosexuel : pourquoi l'UMP se moque-t-elle du bon peuple ?

    Dans un long entretien donné à trois journalistes du Monde, Jean-François Copé annonce qu'"une fois au pouvoir, il nous faudra réécrire le texte sur le mariage gay" et il "appelle les partisans de La Manif pour Tous à 'transformer cet engagement' dans les urnes", sous-entendant, bien évidemment, avec un bulletin de vote pour l'UMP. Il ne se prive d'ailleurs pas, à l'occasion de cet entretien, de déclarer que le seul recours contre cette loi socialiste, c'est l'UMP et rien d'autre.
    L’UMP court après la Manif pour tous, cherche à tout prix à se réapproprier ce grand mouvement populaire contre la dénaturation du mariage, la préservation des valeurs face à un pouvoir voulant à tout prix écraser ce qui reste de civilisation, d’ordre et de beauté dans notre société, afin de mieux la guider vers la médiocrité, la décadence et l’hédonisme. Les Français seront-ils dupes ? Il reste à souhaiter que non ! 
    Mais malgré cette écœurante tentative d’OPA du mouvement par le prétendu principal parti de droite, celui-ci, à la lumière de ses votes et de son histoire, est il crédible pour défendre la famille et la vie ? 
     
    • C’est sous la droite qu’a été voté l’avortement en 1974, et l’ensemble des gouvernements et majorités de droite depuis maintenant 40 ans ne l’ont jamais supprimé ; les conditions n’ont jamais été alourdies, jamais un grand projet de soutien à la vie pour encourager à ne pas avorter n’a été pensé et mis en place, malgré 10 ans de majorité absolue de la droite (Elysée, Sénat, Assemblée nationale, entre 2002 et 2012) ; 
    • C’est encore sous la droite qu’a été votée la loi sur le divorce, déstructurant totalement la cellule familiale ; au lieu d’opérer une reconquête de la morale et de défense de la famille, le pouvoir « de droite » se plie déjà à l’idéologie de la deconstruction et du néant ; 
    • C’est sous un président de droite qu’a été voté le PACS, en 1998, auquel la droite a au début fait semblant de s’opposer, pour aujourd’hui l’invoquer avec fierté et proposer de l’améliorer pour contrer le mariage homosexuel, alors même qu’il est bien évident que le premier mène inexorablement vers le second ; 
    • En 2006, Nicolas Sarkozy se déclare favorable à un « contrat d’union civique », faisant un pas vers la mariage gay ; 
    • En 2008, plusieurs députés UMP, dont Alain Milon, Henri de Richemont et Nadine Morano s’expriment en faveur de la Gestation pour autrui (GPA, plus vendeur que « mères porteuses »…) ; 
    • En 2009, une trentaine de députés UMP emmenés par André Wojciechowski proposent de légaliser l’euthanasie, arguant que « les mœurs doivent évoluer » ; 
    • Toujours en 2009, l’UMP propose un texte de loi visant à reconnaître le statut du beau parent ; encore un pas vers le mariage gay en reconnaissant alors l’homoparentalité et en lui donnant un statut juridique. L’une des opposantes qui se fait connaître est alors Béatrice Bourges, porte parole du collectif pour l’enfant. 
    • Le 11 mai 2011, le gouvernement français, UMP, signe la convention d’Istanbul, qui impose d’ « éradiquer toute pratique fondée sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes » (Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique). La théorie du genre est officiellement reconnue par l’UMP et le gouvernement français. 
    • Le projet de loi visant à autoriser le mariage entre personnes du même sexe a été voté grâce au vote pour ou abstention des députés et sénateurs UMP (NKM, Apparu, Lellouche, etc.). Ces parlementaires n’ont toujours pas été suspendus (à la différence de le tête de liste UMP de Gamache qui a passé une alliance avec le FN, preuve du sens des priorités à l’UMP ) ; 
    • L’UMP a durant ses années d’exercice du pouvoir grassement financé le lobby lesbiennes/gay/bi/trans, notamment, entre autre, par le biais de son association interne Gaylib, promouvant l’homosexualisme au sein de l’UMP. 
    Malgré ses grandes déclarations de soutien à la Manif pour tous, n’oublions pas que l’UMP a tout d’abord déclaré qu’elle ne reviendrait pas sur le mariage homosexuel (comme elle a accepté le PACS), avant, constatant l’ampleur du mouvement, d’envisager, comme le fait Jean-François Copé aujourd’hui, à « réécrire la loi », en cas de victoire en 2017. 
    Les Français doivent ouvrir les yeux sur ce qu’est vraiment la fausse droite, et ne plus se laisser bercer d’illusions.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2015/10/archive-mariage-homosexuel-pourquoi.html

  • La "dissidence" à l'assaut du camp national et patriotique

    Ukraine, Syrie, Iran, Palestine, Venezuela, ... tous ces pays et territoires qui connaissent des crises politiques ou des guerres sont passés au crible par la « dissidence ». Ses conceptions se sont diffusées de façon virale par le biais d'internet et ont un véritable succès au point d'avoir pénétré très largement des milieux politiques et philosophiques très divers. Mais qui sont les messagers ? Quel est leur message et quelles sont leurs cibles ? 
    Quels messagers ? 
    La « dissidence » réunit un aréopage de personnalités diverses. Thierry Meyssan, Alain Soral ou Dieudonné ont contribué à diffuser, chacun à leur façon, une approche de l'actualité et des phénomènes en cours dans le monde depuis la fin de la Guerre froide. Ces personnalités ont toutes au moins un point commun : elles sont issues de l'extrême-gauche. Et si on étudie le sujet de plus près, on découvre d'autres points communs. Dieudonné participa par exemple aux conférences « Axis for Peace » organisées par le Réseau Voltaire. Celles-ci réunissaient des personnalités opposées à l'impérialisme des Etats-Unis. Outre les activistes que je mentionnerai au cours de mon développement nous trouvions également l'entourage de Lyndon LaRouche, des cadres du parti « Solidarité & Progrès » ou encore l'historienne communiste (et antifasciste) Annie Lacroix-Riz. Meyssan et Dieudonné ont également des connexions avec les milieux chiites et en particulier l'Iran et la Syrie alaouite. Meyssan, comme Dieudonné, ont été reçus en Iran comme des personnalités de premier plan et même comme analyste pour le premier. Toute la galaxie anti-sioniste de la dissidence est fortement connectée aux réseaux iraniens et chiites (comme le centre Zahra et bien entendu les cellules de soutien au président Assad). Si on regarde de plus près le Réseau Voltaire, nous trouvons d'autres noms qui nous sont familiers, d'autres un peu moins, mais qui ont tous contribué au dit réseau, sur lequel nous allons concentrer notre propos. Ces personnalités ont initié les prises de position de la dissidence et plus largement, de toute une partie de ce que le système range dans l'extrême-droite et l'extrême-gauche « complotiste ». 
    Le Réseau Voltaire est initialement un réseau de gauche et d'extrême-gauche favorable à la liberté et à la laïcité (d'où la référence à Voltaire) et qui a pris une tournure particulière à partir du 11 septembre sans pour autant renier ses anciennes attaches. Citons en ce sens l'exemple de Michel Collon, journaliste belge, qui fut un des principaux animateurs sur le site du Réseau Voltaire de la défense du Venezuela de Chavez. En France, le responsable du Réseau Voltaire n'est autre qu'Alain Benajam qui est en première ligne dans le soutien au Donbass. Sur ce qui semble être son site internet, nous trouvons des liens vers les sites habituels plébiscités par « la dissidence » comme « reopen911 » mais également, plus intéressant, un lien vers le « Comité Valmy ». Ce dernier est dirigé par un certain Claude Beaulieu qui définit son groupe lors d'une entrevue donnée à Riposte Laïque de Pierre Cassen (un autre ex-gauchiste souverainiste et républicain) comme : « une organisation républicaine et progressiste, patriotique, internationaliste et anti-impérialiste. Son origine se situe dans le combat républicain et pluraliste mené contre la ratification du traité de Maastricht. ». Ces positions se rapprochent de celles de Benajam qui est également hostile à toute construction européenne, celle-ci étant considérée comme un projet américain visant à vassaliser les nations européennes et à les priver de liberté. Quand ce n'est pas carrément un « projet nazi »... On comprend là aussi d'où viennent tous les discours caricaturaux sur la construction européenne... et sur l'Allemagne. Un récent article en italien citant Thierry Meyssan, présentait l'€uro comme un « projet nazi » visant à détruire l'Europe. Rien que ça ... 
    Un autre nom ayant gravité dans le Réseau Voltaire n'est pas tout à fait inconnu puisqu'il écrit dans Krisis, revue issue de la Nouvelle Droite. Il s'agit de Claude Karnoouh, anthropologue. Tout comme Benajam, il est issu de l'extrême-gauche. 
    D'autres noms nous sont moins connus mais n'en sont pas moins intéressants. Nous pouvons citer Issa el-Ayoubi, journaliste libanais, cadre du parti socialiste national syrien et descendant de Saladin el-Ayyoubi, célèbre pour avoir vaincu les croisés chrétiens au cours du Moyen Âge. C'est donc le membre d'une très importante dynastie et d'une famille très influente dans le monde arabo-musulman. Bien que son parti nous soi de prime abord sympathique, sa présence comme cadre du Réseau voltaire n'est pas dénuée de sens et démontre le lobbying qui s'effectue au sein de la dissidence. Mais il y a un personnage méconnu qui est bien plus intéressant. Une rapide recherche nous permet de relier le nom de James Petras, professeur émérite de sociologie et contributeur au Réseau Voltaire, à un ouvrage intitulé Ukraine le coup d'état fasciste orchestré par les États-Unis dont une sous partie s'intitule « Le Putch de Kiev, les prolétaires rebelles prennent le pouvoir à l'Est » ce qui n'est pas sans rappeler la propagande des pro-kremlin et pro-donbass nous présentant la vision romantique des prolétaires du Donbass se soulevant contre la junte fasciste de Kiev soutenue par les USA... Théorie très en vogue dans les milieux eurasistes et nationaux-bolcheviques et massivement véhiculée par Alain Benajam et ses soutiens, elle s'est imposée (en réalité de façon étonnante) assez largement dans la mouvance nationale et dans le spectre des droites. James Petras a en commun avec Michel Collon d'avoir œuvré aux conférences anti-impérialistes « Axis for Peace » et d'être un soutien important de la gauche latino-américaine. Proche entre autre de Salvador Allende, il a également soutenu Hugo Chavez et différents mouvements en Bolivie ou au Brésil mais aussi le social-démocrate grec Papandreou dans les années 80'. L'obsession des putsch fascistes soutenus par la CIA vient précisément du contexte américain où les Etats-Unis ont appuyé des régimes réactionnaires contre les mouvements marxistes. On songera bien sur à Pinochet que Petras a combattu. Il dénonce également le pouvoir des sionistes aux Etats-Unis en particulier l'AIPAC ou le B'nai B'rith (c'est à dire en réalité des ramifications de la droite dure israélienne). Son profil est intéressant car il est issu de la gauche trotskiste états-unienne. Plus jeune il était activiste au sein du mouvement de jeunesse du Parti socialiste des travailleurs, un mouvement trotskiste en pointe dans l'opposition à la guerre du Vietnam ou dans le combat pour les minorités ethniques et qui eu des connexions avec les réseaux lambertistes français. C'est sans surprise que nous retrouvons James Petras comme rédacteur de la New Left Review, un journal britannique de gauche, marxiste et anti-impérialiste fondé en 1960. Nous connaissons bien, en Europe, la capacité de nuisance des trotskistes, leurs qualités pour infiltrer et influencer les différents mouvements ou courants. Il est intéressant de voir que les délires des militants français sur le « pustch nazi de Kiev » remontent probablement à un activiste trotskiste états-unien... 
    Enfin, intéressons nous à un dernier personnage, Giulietto Chiesa, également contributeur régulier pour le Réseau Voltaire. Journaliste et homme politique italien, il démarre son activisme politique au sein du Parti communiste dont il dirige la fédération de Gênes dans les années 70-79 (pendant les années de plomb). Il sera correspondant à Moscou pour différents journaux italiens, dont l'Unità (journal communiste fondé par Antonio Gramsci) ou la Stampa (journal de centre-droit). Il participe lui aussi à la conférence « Axis for Peace » de 2005. De 2004 à 2009, il est député européen sur une liste de centre-gauche mais s'inscrit au groupe ALDE dirigée alors par le libéral démocrate britannique Graham Watson (le groupe ALDE est actuellement dirigé par Guy Verhofstadt). En 2006 il s'inscrit finalement au groupe socialiste européen (dirigé alors par le social-démocrate danois Poul Nyrup Rasmussen). Profitant de sa maîtrise du russe, il est entre autre délégué aux relations UE-Russie. En 2009, il est candidat aux élections européennes sur une liste qui défend les droits de la minorité russe en Lettonie. Récemment il a été arrêté puis expulsé par la police estonienne pour ces propos sur Euromaïdan. Il écrit des ouvrages sur la dissolution de l'URSS ou encore sur l'impérialisme américain et intervient fréquemment sur les attentats du 11 septembre 2001 dont il conteste la version officielle (nous aussi d'ailleurs, mais ce n'est pas le sujet). Bien que les sujets d'étude de G. Chiesa et ses doutes légitimes sur le 11/09 soient d'un grand intérêt, son profil est une nouvelle fois marqué par un passé communiste et un tropisme pro-Kremlin (par anti-américanisme). 
    Comme nous le voyons, le Réseau Voltaire est composé de personnalités influentes, issues du monde universitaire ou du journalisme d'investigation. Une lecture trop rapide laisserait à penser que nous sommes en désaccord avec l'ensemble de ces personnalités. En réalité nous pouvons avoir des points communs, comme sur la guerre en Syrie où nous considérons que le baassisme et le gouvernement syrien sont un rempart face à l'islamisme. En revanche il nous semble capital de savoir qui parle et d'où. Au terme de cette rapide première partie, nous constaterons que le profil des membres du Réseau voltaire est assez clair : il s'agit de personnalités engagées à gauche, influencées par les Lumières, le marxisme et donc en France souvent issues de la gauche et de l'extrême-gauche républicaine et communiste. Nombreux sont ceux qui sont actifs dans la lutte anti-impérialiste contre les Etats-Unis et dans la lutte pro-palestinienne depuis au moins les années 1980. 
    Quel message ? 
    S'il faut se garder de résumer le message au messager, il convient tout de même de pointer du doigt le cœur du message. Nous pourrions le qualifier d'anti-impérialiste même si cette expression est imparfaite car nous sommes nous mêmes anti-impérialistes (y compris le russe). Toutes ces personnalités combattent en particulier la théorie du « Choc des civilisations », titre de l'ouvrage de Samuel Huttington paru en 1994. Cet ouvrage, mal compris, a été reçu par les milieux anti-impérialistes et hostiles aux Etats-Unis comme le futur plan de domination postérieur à la guerre froide : le Nouvel Ordre Mondial. En effet en 1991, suite à la chute de l'URSS, les Etats-Unis sont l'unique superpuissance. Hubert Védrine parlera même d'hyperpuissance en 1999. Les théories de « fin de l'histoire » sont alors en vogue. Très vite les Etats-Unis sont considérés comme le « gendarmes du monde » et ils déploient leur potentiel militaire sur l'ensemble de la planète (bases navales, flotte, bases de l'OTAN, réseau Echelon, etc...). Le 11 septembre 2001, un attentat terrible frappe le pays : c'est la consternation. 
    L'administration Bush utilise alors ces attentats pour œuvrer contre le «terrorisme », l'OTAN intervient en Afghanistan puis les Etats-Unis déclarent la guerre à l'Irak de Saddam Hussein. Les milieux anti-impérialistes et les adversaires déclarés des Etats-Unis vont alors mener conjointement une guerre de l'information et établir une théorie qui servira de base de travail et conduira à toutes les prises de position postérieures : Les Etats-Unis et leurs alliés israéliens œuvreraient à la mise en place d'un choc des civilisations entre l'Occident et le monde musulman. Les différents attentats, comme le 11 septembre, seraient des « inside jobs » (perpétrés par les services secrets du pays) et des « false flags » (attentats sous faux drapeaux) visant à favoriser ce choc et à faire porter la responsabilité sur les musulmans. Les mouvements et réseaux terroristes comme Al Qaeda seraient quant à eux des créations occidentales visant à déstabiliser le Moyen-orient pour favoriser le chaos au profit des intérêts americano-sionistes et de cette stratégie de choc des civilisations. Ajoutons à cela que les americano-sionistes suivraient un « agenda » visant à faire tomber un à un les Etats jugés gênants dont les plus importants seraient l'Iran et la Russie de Poutine. 
    La politique internationale est donc appréhendée comme une lutte entre les alliés des Etats-Unis et d'Israël, favorables au choc des civilisations et à l’impérialisme capitaliste global, et leurs ennemis, qui souhaitent pour leur part favoriser l'entente entre les peuples et organiser un monde plus vertueux et multipolaire. Les acteurs n'ont dans ce schéma plus d'autonomie et de logique propre, ils sont forcément déterminés par leur appartenance à l'un des deux camps, soit en pleine conscience, soit le plus souventde façon inconsciente. Dans ce second cas, ils sont alors considérés comme des « idiots utiles » qui « font le jeu des Etats-Unis » (ou des sionistes). Il n'est guère étonnant de trouver ce type de raisonnement, sans nuance et niant l'autonomie des acteurs dans des réseaux issus de l'ultra-gauche pour qui l'autonomie de pensée et d'action n'existe pas. Surtout, pour des milieux considérablement façonnés par la guerre froide et la doctrine Jdanov il ne peut y avoir que deux camps : le camp impérialiste, dirigé par les Etats-Unis et le camp anti-impérialiste, incarné par la Russie. Bush de son côté, en poursuivant une sorte de « doctrine Truman 2.0» à l'endroit de « l'axe du Mal » ne pouvait qu'alimenter les théories des réseaux anti-impérialistes issus de l'extrême-gauche. C'est donc une dialectique de guerre froide, dans un monde postérieur à la guerre froide, qui a été réactivée à la suite des attentats du 11 septembre par des acteurs qui avaient tout intérêts à redonner corps cette vision de la géopolitique internationale. Alors que le réel est bien plus complexe. 
    Plus troublant, ce sont les liens entre cette gauche et l'islam. En effet la gauche a toujours été fortement poreuse aux pénétrations musulmanes via le combat pro-palestinien ou le combat pour les minorités comme nous le constatons en France depuis au moins les années 80'. Tous les individus qui ont été accusés (souvent à tort) de passer à l'extrême-droite ne sont pas venus les valises vides, ils y ont amené leurs obsessions communistes ainsi que leurs réseaux pro-musulmans. De Dieudonné affirmant que les chrétiens doivent se convertir à l'islam sur la TV iranienne jusqu'aux sites de « ré-information » dissidente comme « reseauinternational »ou Panamza tenus par des musulmans en passant par le parti « Islam » fréquenté par le belge Laurent Louis, tous œuvrent consciemment contre « le choc des civilisations » mais surtout pour leurs intérêts propres en tant que musulmans. Leur objectif majeur est d'innocenter les agissements criminels des cellules musulmanes au nom de la « ré-information » et de démontrer qu'en réalité il existe un complot américano-sioniste. Les réseaux marxistes anti-impérialistes sont, peut-être malgré-eux, le cheval de Troie des intérêts islamiques. Ainsi, parmi les soutiens d'une initiative lancée en 2009 visant à faire retirer le Hamas de la liste européenne des organisations terroristes, on trouve au côté de Tariq Ramadan (Frère musulman), les noms de Giulietto Chiesa et James Petras mais aussi de Gilad Atzmon et Norman Finkelstein. 
    Quelles cibles ? 
    Ces réseaux ont massivement pénétré la mouvance nationale. Celle-ci étant visiblement composée d’une bonne part de naïfs, qui ne perçoivent absolument pas les stratégies d'infiltration venues de l'extrême-gauche, dont c'est pourtant une spécialité. 
    Alain Benajam, pour ne citer que lui, a été fortement suivi dans son rôle d'agent d'influence lors du conflit au Donbass sur la base théorique (et rhétorique) décrite si dessus : il n'existe que deux camps, celui des Etats-Unis, et celui des opposants aux Etats-Unis. Toute personne ne soutenant pas le Donbass est de facto dans le camp américain. Il a également commis un article dans Synthèse nationale sur le conflit en Ukraine, ce qui pourrait demeurer anecdotique si cela n'était révélateur de la séduction exercée par les théories véhiculées sur certains lecteurs de la revue nationaliste et si ; surtout, il s'agissait d'un cas isolé. Depuis quelques années, le Reseau Voltaire ne s'y est pas trompé et a ouvert par exemple ces colonnes à Alexandre Latsa, ancien militant nationaliste, résidant à Moscou et qui publie des nombreux articles favorables à la Russie de Poutine et hostiles à « l'Occident ». 
    En effet, sur de nombreux sujets, nous retrouvons à l’œuvre les mêmes réseaux, avec les mêmes grilles de lecture et les mêmes artifices argumentaires. Ces réseaux exercent une influence jusqu'à conditionner le positionnement de la mouvance nationale qui s'emballe pour le moindre chef d'Etat prétendument « non-aligné » et qui suit de façon inconditionnelle la ligne du Kremlin, mélange de conservatisme, de nostalgie soviétique et d'impérialisme chauvin. La « mouvance nationale» en vient à recourir à une rhétorique antifasciste, anti-allemande, anti-européenne ou anti-sioniste caricaturale au gré des faits d'actualité géopolitique (rhétorique également employée dans la lutte contre l'islam avec les fameuses manifestations contre le fascisme islamique...). Les milieux nationaux-révolutionnaires ont été les plus perméables à cet entrisme, plus que les milieux identitaires, du fait de leur hostilité aux Etats-Unis et à l'Etat d'Israël. La stratégie est rodée, on touche le vieux fond antisémite, antisioniste et/ou anti-américain d'une partie de ce que l'on nomme « l'extrême-droite » pour s'attirer leur soutien, on valorise la « souveraineté nationale » contre « Bruxelles » ou « Washington » et on accuse tous ceux qui s'aventureraient à émettre des doutes sur ces théories comme des « idiots utiles du sionisme » ou « les idiots utiles des USA ». Ce procédé est également employé dans le cas du terrorisme islamique, où toute personne remettant en question les théories des « inside job » et autres « false flags » est immédiatement suspecte de « faire le jeu de... » ou encore lors du conflit en Ukraine où la machine a fonctionné pour décrédibiliser les nationalistes ukrainiens et leurs soutiens. Sur ce point nous pouvons ajouter qu'il s'agit d'une stratégie typique de l'extrême-gauche qui consiste à « doubler sur la gauche ». Stratégie utilisée dans les syndicats et les mouvements pour contester la direction en place accusée de ne pas être « assez à gauche » et suspecte de « collusion avec le système bourgeois ». Ce type de fonctionnement est appliqué dans le champs géopolitique. Par exemple dans le cas de l'Ukraine on nous a accusé par notre positionnement de troisième voie d'être en réalité du côté atlantiste. En effet cette position n'était pas assez anti-impérialiste pour certains et il fallait donc faire dans la surenchère anti-impérialiste. Et comme le militant moyen déteste passer pour un vendu, un tiède, un traître, un mou, il a logiquement suivi ce « doublement par la gauche » qui apparaissait comme le gage de l'intégrité politique... La mouvance dans sa quasi intégralité tombe comme un fruit mûr dans la main des agents d'influence issus de l'extrême-gauche pro-russe ou pro-islam quant elle ne se fait pas carrément le relais de la presse islamique ou russe sans le moindre recul critique. En effet, les medias les plus influents qui offrent des tribunes aux « anti-impérialistes » sont sans aucun doute les medias russes (comme Russia Today ou Ria Novosti et aujourd'hui Sputniknews) et les medias iraniens (comme IRIB pour Islamic Republic of Iran broadcasting, organisation d'Etat iranienne contrôlant la radio et la télévision et disposant d'une version en français qui offre fréquemment une tribune à Thierry Meyssan). Ainsi nous nous retrouvons marginalisés par nos propres camarades, qui adoptent des grilles de lectures qui s'éloignent de leurs fondamentaux et relayent des agences de propagande au nom de la ré-information. 
    Au final, la subversion de ces réseaux est totale : division des « nationalistes » sur les questions géopolitiques, hostilité manifeste aux patriotes ukrainiens, neutralisation dialectique vis à vis de l'islam, hostilité à tout projet européen... Des personnalités qui évoluaient hors du camp national il y a encore quelques mois ou années en sont venues à faire ostraciser des militants engagés depuis 20 ans. Les attaques reçues par certains camarades pour leurs positions sur le conflit ukrainien, en sont un exemple flagrant. Ces réseaux sont-ils en train de transformer une partie du « camp national » en nouveau PCF sur une ligne souverainiste, anti-américaine, anti-sioniste, pro-Kremlin et philo-islamique ? 
    Cela m'inspire au final une réflexion : on peut déplorer le brouillage des cartes, mais on peut surtout s'inspirer de ce qui fonctionne. Le Réseau Voltaire et ses ramifications doivent leur succès à la qualité de leur lobbying qui n'est pas simplement lié au discours, mais aussi à leur réseau qui pénètre les gouvernements, les institutions, les universités et les rédactions journalistiques. Ils doivent aussi leur succès à leur organisation et à leur internationalisme. Il faudra s'en inspirer dans la décennie qui vient si nous voulons atteindre des objectifs. Où sont nos agences de presse ? Nos conférences internationales ? Nos relais dans les gouvernements, les universités et les rédactions journalistiques ? Où sont nos réseaux internationaux ? Tout se résume à quelques sites et blogs visités au maximum par quelques dizaines de milliers de personnes et par des mouvements politiques plus ou moins groupusculaires qui n'ont pas la moindre influence et qui peinent à se débarrasser des nostalgies juvéniles incapacitantes. La crise ukrainienne doit être le point de départ d'une refondation autour de laquelle doivent s'agréger ceux qui sont restés fidèles à leur ligne alter-européenne. Il s'agit là d'un vivier intellectuel et militant qui traverse les frontières et qui pourrait faire naître une alternative d'abord dans le champs médiatique, puis par des réalisations concrètes sur le terrain.

  • Nous n’avons pas à avoir honte d’être réactionnaires

    La malignité de la société médiatique, de l’immédiateté de l’information, a un effet pour le moins troublant qui fausse le jeu. Tout un chacun peut en faire l’expérience au quotidien. Lorsqu’on discute avec des proches, des amis, des relations, on s’aperçoit qu’à de rares exceptions près, la majorité, quelles que soient leurs opinions politiques, se retrouve sur une vision commune de la société, fort éloignée des délires progressistes qui sont passés au forceps par le gouvernement en place. Pourtant, lorsqu’on prend connaissance des sondages réalisés sur ces questions, comme le dernier en date sur la PMA, on peut voir qu’une majorité, plus ou moins courte se prononce plutôt favorablement.

    A cela, plusieurs raisons. Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que la gauche a fini par noyauter le monde de l’éducation, instillant le venin progressiste dans les esprits de nos jeunes, d’autant plus facilement que l’adolescence est une période de révolte contre l’autorité, l’ordre établi. Ensuite, le milieu culturel est également acquis à ces thèses, et les artistes ne manquent jamais une occasion d’en faire la publicité. Idem pour les médias et une bonne partie des intellectuels. De fait, les rares réactionnaires ayant accès aux micros se retrouvent dans la position inconfortable de l’infériorité numérique. Position fatale dans un régime démocratique qui a pour règle de donner raison à l’opinion majoritaire en dépit de toute autre considération.

    Ensuite, il faut avoir à l’esprit que toutes les réformes sociétales s’inscrivent dans une stratégie du « petit pas ». Chacune séparément apparaît alors comme assez mineure, une sorte de « compromis » acceptable pour la majorité des citoyens. Évidemment, le mensonge, il n’y a pas d’autre mot, réside dans le fait que cette stratégie n’est pas déclinée, que ce qui est présenté comme une action unique n’est que l’étape d’un plan concerté qui vise à mettre à bas ce qui reste de la société traditionnelle.

    Enfin, il ne faut pas négliger la puissance des tabous, la gauche a su développer un art consommé de la communication autour de la notion de « progrès ». Patiemment, elle a fini par inoculer dans les esprits que le « progrès » ne peut que constituer un bien, une avancée pour l’humanité. De fait, la critique du progrès a fini par constituer un tabou majeur, tous ceux qui s’y essaient se font médiatiquement étriller. Et lorsque le « progrès » a été intégré dans notre droit, comme l’avortement par exemple, sa critique est quasiment impossible, et ceux qui se livrent à cet exercice sont désignés à la vindicte populaire comme étant des personnages abjects qui veulent que la société retourne au moyen-âge, époque où sévissait l’obscurantisme de l’Église qui, c’est bien connu, génocidait à tour de bras, aidée en cela par la sainte Inquisition. Que ceux qui ont un doute visionnent « Inquisitio » la série de France Télévisions, ils auront un aperçu du parti pris, de la mauvaise foi, de l’art consommé de l’inexactitude historique des petits soldats médiatiques de ceux qui ont choisi de faire partie de cette « armée du Bien ».

    Nous n’avons pas de programme, car nous ne cherchons pas à accoucher d’une humanité nouvelle, nous ne cherchons pas à créer de nouveaux droits fantaisistes, sortis de l’imagination malade de progressistes qui n’ont pas encore résolu leur Œdipe. Notre combat doit porter sur ce qu’est une société humaine, s’opposer aux objectifs globaux des gouvernants progressistes, d’autant que maintenant ils n’en font plus mystère. Il ne sert à rien de manifester au détail, loi après loi, il nous faut attaquer de front leur projet de société, dans son ensemble, au lieu de se perdre dans une contestation au détail. Il convient de montrer que ces gens ne sont pas animés par la recherche du Bien Commun mais par un nihilisme moral auquel s’adosse une pulsion profanatrice. Haïssant le sacré, ils ne désirent rien tant que le salir, abaisser tout ce qui fait la beauté paisible d’une société humaine respectant la loi naturelle. Ils haïssent les vertus telles que l'honneur, le sacrifice de soi, la nécessité de respecter ses devoirs. Ils daubent les familles qui manifestent actuellement parce qu’elles montrent par l'exemple qu'être de bons parent n’est en rien une impossibilité physique. Immatures, incapables de supporter la moindre entrave à leurs désirs égoïstes, ils donnent libre cours à leur passion profanatrice, semblables à tous ceux qui brisent le miroir qui montre la beauté de la réalité, les renvoyant à leur laideur intérieure, parce qu'ils ne supportent pas de voir que cette beauté est accessible à ceux qui font l’effort de l’embrasser.

    Il nous appartient de montrer qu’il n’y a aucune raison de rougir de l’appellation « réactionnaires » qui nous est décernée par tous ces progressistes à la petite semaine. Bien au contraire, nous devons montrer qu’il y a toutes les raisons d’en être fiers. La morale traditionnelle nous ancre dans la reconnaissance due à nos ancêtres pour ce qu’ils nous ont légué, ainsi que dans l’obligation morale de travailler plus pour nos descendants que pour nous-mêmes. A contrario, la gauche progressiste ne séduit que par son opportunisme, par la corruption morale, en proposant aux gens la voie de la facilité, du refus de l’effort, de la rigueur, de la conscience : assistanat, « droit au sexe », élimination de ce qu’ils considèrent comme des obstacles à la liberté égoïste de jouir (fœtus, malades, personnes âgées, etc.). Les « idées généreuses » de gauche ne sont que des alibis moraux pour consommer et coucher en s’affranchissant de la moindre idée de responsabilité.

    Pierre Guillemot

    http://www.vexilla-galliae.fr/royaute/idees/692-nous-n-avons-pas-a-avoir-honte-d-etre-reactionnaires

  • Annulation de l’acte de naissance d’un enfant né de mère porteuse à l’étranger

    Lu ici :

    "Dans deux décisions rendues le 28 septembre 2015, la cour d'appel de Rennes confirme l'annulation des actes de naissance de deux enfants nés de mères porteuses à l'étranger, l'un en Inde, l'autre aux États-Unis.

    Une substitution de motifs est effectuée par les juges, en seconde instance, conformément à la position adoptée par la Cour de cassation, le 3 juillet dernier (Cass. ass. plén., 3 juill. 2015, n° 14-21.323 : JurisData n° 2015-015879. - Cass. ass. plén., 3 juill. 2015, n° 15-50.002 : JurisData n° 2015-015881 ; JCP G 2015, 965, A. Gouttenoire).

    La jurisprudence admet depuis que la convention de gestation pour autrui, conclue entre le parent d'intention et la mère porteuse, ne fait pas obstacle à la transcription de l'acte de naissance d'un enfant né à l'étranger issu d'une telle convention, dès lors que l'acte de naissance n'est ni irrégulier, ni falsifié et que les faits qui y sont déclarés correspondent à la réalité. La théorie de la fraude, telle que soutenue par le ministère public dans les deux espèces, est donc écartée en appel.

    Les actes de naissance litigieux sont annulés, en application de l' article 47 du Code civil , en ce qu'ils ne reflètent pas la vérité quant à la filiation maternelle des enfants. Chaque acte désigne comme mère de l'enfant l'épouse du père biologique, alors même que celle-ci n'a pas accouché de l'enfant. De ce chef, la cour d'appel déclare que « les actes de naissance ne font pas foi » et confirme les jugements déférés."

    Michel Janva

  • Nicolas Sarkozy rentre bredouille de sa pêche aux adhésions

    Nicolas Sarkozy est victime du flou artistique qu’il a lui-même entretenu et continue d’entretenir autour de sa ligne politique.

    On ne se bouscule pas au portillon pour adhérer aux « Les Républicains ». Le nom, d’abord. Comment faire ? Que dire ? Je suis militant de « Les Républicains » ? La maladresse lexicale vous catalogue immédiatement attardé, benêt, simplet du village. Ça ne colle pas. Alors « je suis militant républicain ». Ce à quoi l’assistance répond : « Mais tout le monde, mon vieux ! Trouvez autre chose ! » Bon. Les adhésions baissent. La faute à qui ?

    Lire la suite

  • Comment peut-on être «Zemmouriste» ?

    Dans une tribune publiée sur FigaroVox et intitulée “Comment peut-on être «Zemmouriste»” ?, Mathieu Bock-Côté analyse le succès d’Éric Zemmour et ce qu’il révèle de la vie politique française.

    Mathieu Bock-Côté estime notamment que l’essayiste incarne des valeurs de droite que celle-ci a désertées depuis longtemps.

    À bien des égards, le phénomène Zemmour s’est constitué, au fil des ans, à partir de cette crise de la droite. Zemmour en est venu à incarner médiatiquement l’opposition qui faisait défaut dans la vie politique. Et contrairement aux intellectuels qui maudissent l’époque mais qui renoncent à la combattre, Zemmour s’est distingué en offrant le visage d’une droite offensive, sûre d’elle-même, et enfin délivrée de la quête incessante de la respectabilité à gauche, comme si la droite devait simplement être une gauche un peu plus modérée.

    http://fr.novopress.info/

  • Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes (Dominique Venner)

    Les manifestants du 26 mai auront raison de crier leur impatience et leur colère. Une loi infâme, une fois votée, peut toujours être abrogée. 

    Je viens d’écouter un blogueur algérien : « De tout façon, disait-il, dans quinze ans les islamistes seront au pouvoir en France et il supprimeront cette loi ». Non pour nous faire plaisir, on s’en doute, mais parce qu’elle est contraire à la charia (loi islamique). 

    C’est bien le seul point commun, superficiellement, entre la tradition européenne (qui respecte la femme) et l’islam (qui ne la respecte pas). Mais l’affirmation péremptoire de cet Algérien fait froid dans le dos. Ses conséquences serraient autrement géantes et catastrophiques que la détestable loi Taubira. 

    Il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités. Depuis 40 ans, les politiciens et gouvernements de tous les partis (sauf le FN), ainsi que le patronat et l’Église, y ont travaillé activement, en accélérant par tous les moyens l’immigration afro-maghrébine. 

    Depuis longtemps, de grands écrivains ont sonné l’alarme, à commencer par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints (Robert Laffont), dont la nouvelle édition connait des tirages record. 

    Les manifestants du 26 mai ne peuvent ignorer cette réalité. Leur combat ne peut se limiter au refus du mariage gay. Le « grand remplacement » de population de la France et de l’Europe, dénoncé par l’écrivain Renaud Camus, est un péril autrement catastrophique pour l’avenir. 

    Il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher. C’est à une véritable « réforme intellectuelle et morale », comme disait Renan, qu’il faudrait d’abord procéder. Elle devrait permettre une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu. 

    Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes. 

    Il faudrait nous souvenir aussi, comme l’a génialement formulé Heidegger (Être et Temps) que l’essence de l’homme est dans son existence et non dans un « autre monde ». C’est ici et maintenant que se joue notre destin jusqu’à la dernière seconde. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin que l’on est vainqueur du néant. Et il n’y a pas d’échappatoire à cette exigence puisque nous n’avons que cette vie dans laquelle il nous appartient d’être entièrement nous-mêmes ou de n’être rien.

    Dominique Venner

    http://www.oragesdacier.info/

  • Entendez-vous cette colère qui monte, sur terre et dans les airs ?

    Les incidents survenus ce lundi midi lors du Comité central d’entreprise de la compagnie Air France ont choqué le gouvernement et une classe politique soudain inquiets, non devant un chômage devenu structurel et bon allié d’un capitalisme libéral plus souvent maître-chanteur que véritable capitaine d’entreprise, mais devant la colère de salariés menacés de perdre leur gagne-pain et prêts à en découdre, au risque de déchirer quelques chemises et de briser quelques vitres… La même peur que devant le soulèvement des Bonnets rouges ou la révolte des ouvriers de Continental il y a quelques années ; la même peur que, tout d’un coup, « l’ordre républicain » soit bousculé ou qu’il n’intimide plus personne, perdu à tout jamais dans l’esprit de Français actifs qui comprennent trop bien que « la vérité est ailleurs » et la justice sociale encore plus ! Bien sûr, parmi les révoltés du jour, il y avait aussi des larrons qui ont profité de l’occasion pour user d’une violence qui reste malheureuse. Bien sûr… Mais la première violence n’est-elle pas celle d’un libéralisme qui oublie trop souvent les hommes pour ne s’intéresser qu’aux profits ?

    En disant cela, certains croiront entendre quelque militant d’extrême gauche et m’accuseront de légèreté, de démagogie ou de « communisme » : ils se trompent, et je n’ai aucune tendresse pour les Besancenot et consorts qui font tant de mal à la cause ouvrière qu’ils voudraient annexer et, qu’en définitive, ils ne font que desservir, faute de propositions crédibles et de lucidité politique.

    Je ne méconnais pas les problèmes de la compagnie aérienne et je ne suis pas non plus un client habituel de celle-ci ni des autres, préférant le plancher des vaches au plafond d’Icare… Mais je constate que, dans le cas présent, ce sont les personnels de l’entreprise qui font les frais d’une stratégie hasardeuse de la part du groupe et de l’Etat, actionnaire à 17 % de celui-ci et bien peu « stratège » ! Il faudra bien en reparler pour dénoncer cette absence de perspective qui, en définitive, ne surprend plus vraiment de la part d’un Etat dont l’autorité suprême légale est remise en jeu tous les cinq ans, au risque de ne pouvoir incarner une continuité pourtant bien nécessaire en ces temps de mondialisation et de puissances économiques et financières de type néo-féodal.

    Ce qui m’énerve dans cette affaire, c’est l’attitude quasi-unanime de la classe politique dirigeante ou de l’opposition dite républicaine, si promptes à condamner des travailleurs exaspérés et tentés par une violence passagère et illégale quand elles protestent mollement lorsqu’un dirigeant de grande entreprise, malgré un échec économique flagrant et après avoir licencié nombre de salariés, quitte son poste avec un pactole souvent injustifié et démesuré : « selon que vous serez puissant ou misérable… », rapporte la fable célèbre et toujours actuelle.

    Ce qui « m’amuse » dans cette même affaire, c’est cette grande peur des bien-pensants, selon l’heureuse et cruelle formule de Bernanos, devant l’émeute des salariés : une grande peur qui se marque aussi par une certaine censure sur les sites de certains journaux quand le propos ne condamne pas les émeutiers mais interroge sur les responsabilités. Ainsi, Le Figaro a-t-il « refusé » mon commentaire de ce soir sur les violences (légitimes ?) des salariés d’Air France, commentaire que je reproduis ci-dessous, à titre d’information.

    « Au risque de choquer, je me demande pourquoi cela n'arrive pas plus souvent ! La brutalité de ce plan de licenciements me rappelle la formule du royaliste Bernanos, reprise par Maurice Clavel, sur "l'économie sauvage"... Alors, qui sont les vrais coupables de cette violence ? "Qui a commencé ?", s'exclamait Maurras en attaquant un certain patronat peu social au début du XXe siècle... »

    Robert Aron écrivait, il y a bien longtemps, une formule toute maurrassienne et que le vieux royaliste social que je suis peut reprendre à son tour : « Quand l’ordre n’est plus dans l’ordre, il est dans la révolution ». Quand la République n’ose plus protéger les salariés de peur d’effrayer les actionnaires et les investisseurs, il est temps de lui signifier son congé, y compris en déchirant sa chemise…

    (à suivre : quelles propositions pour une compagnie aérienne nationale française ? Quelles protections pour les travailleurs du ciel dans un espace aérien mondialisé ?)

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Quelle philosophie politique de l'écologie?

    Les bons scores des Verts français à la suite des dernières campagnes électorales dans l'Hexagone, la per­sistance des Grünen  ouest-allemands et les sondages favorables aux listes écologistes en Belgique pour les prochaines élections (12% à Bruxelles!) obligent tous les militants politiques, de quelque horizon qu'ils soient, à développer un discours écologique cohérent. En effet, pour la décennie qui vient, pour les premières décennies du XXIième siècle, se dessine une nouvelle bipolarité entre, d'une part, les nationaux-identitaires, animés par une forte conscience historique, et, d'autre part, les Verts, soucieux de préserver le plus harmonieusement possible le cadre de vie de nos peuples. Cette bipolarisation est appelée à refouler graduellement dans la marginalité les anciennes polarisations entre partisans du laissez-faire libéral et par­tisans de l'Etat-Providence. C'est en tout cas ce qu'observe un professeur américain, Peter Drucker (1), dont la voix exprime des positions quasi officielles. Toutes les formes de libéralisme, malgré le sursaut tapageur des années Reagan, sont appelées à disparaître en ne laissant que les traces de leurs ravages mo­raux et sociaux; en effet, les impératifs de l'heure sont des impératifs globaux de préservation: préserver une conscience historique et préserver un cadre de vie concret contre les fantasmes de la «table rase» et contre le messianisme qui promet, avec un sourire vulgairement commercial, des lendemains qui chantent. Ces impératifs exigent des mobilisations collectives; dès lors, beaucoup de réflexes ne seront plus de mise, notamment l'engouement dissolvant pour l'individualisme méthodologique, propre du libéralisme, avec sa sainte horreur des obligations collectives structurantes qui, elles, parient sur le très long terme et ne veulent pas se laisser distraire par les séductions de l'instant (le «présentisme» des sociologues).

    Le libéralisme politique et économique a engendré la mentalité marchande. C'est un fait. Même si d'aucuns, dans des clubs agités par une hayekite aigüe, croient pouvoir prouver que les choses auraient pu tourner autrement. On connaît le bon mot: avec des "si", on met Paris en bouteille. L'histoire est là qui montre l'involution lente mais sûre du libéralisme théorique d'Adam Smith à la déliquescence sociale to­tale que l'on observe chez les hooligans de Manchester ou de Liverpool, chez les consommateurs de crack du Bronx ou dans la déchéance ensoleillée et sidaïque de San Francisco. Le fantasme libéral de la perfecti­bilité infinie (2), qu'on lira à l'état pur chez un Condorcet, a induit les peuples à foncer bille en tête vers les promesses les plus fumeuses, dans une quête forcenée de plaisirs éphémères, de petits paradis d'inaction et de démobilisation. La jouissance hédoniste de l'instant est ainsi devenue le telos (le but) des masses, tandis que les gagneurs, plus puritains, tablaient sur la rentabilité immédiate de leurs investis­se­ments. Jouissance et rentabilité immédiates impliquent deux victimes: l'histoire (le temps), qui est ou­bliée et refoulée, et l'environnement (l'espace), qui est négligé et saccagé, alors que ce sont deux catégories incontournables dans toute société solidement assise, deux catégories qui résistent pied à pied aux fan­tasmes du «tout est possible - tout est permis» et qu'il sera toujours impossible de faire disparaître tota­lement.

    Ce résultat navrant du libéralisme pratique, de cette vision du monde mécanique (qui a le simplisme ex­trême des mécaniques) et de ces suppléments d'âme moralisants (participant d'une morale auto-justifica­trice, d'une morale-masque qui cache l'envie intempérante de tout avoir et tout maîtriser), nous force à adopter

    1) une philosophie qui tienne compte du long terme, tout en préservant

    a) les ressources de la mémoire historique, laquelle est un réceptacle de réponses acquises et con­crètes aux défis du monde, et

    b) les potentialités de l'environnement, portion d'espace à maintenir en bon état de fonctionne­ment pour les générations futures;

    2) une pratique politique qui exclut les discours moralisants et manipulateurs, discours gratuits et a for­tiori désincarnés, blabla phatique qui distrait et endort les énergies vitales.

    Enfin, l'état du monde actuel et la bipolarisation en train de s'installer nous obligent à déployer une stra­tégie précise qui empêchera 1) les rescapés du bourgeoisisme libéral d'investir le camp des «identitaires historicisés» et 2) les rescapés de l'égalitarisme caricatural des vieilles gauches, vectrices de ressentiments, d'investir le camp des «identitaires éco-conscients». Cette stratégie peut paraître présomptueuse: com­ment, concrètement, réaliser un double travail de ce type et, surtout, comment affermir une stratégie en apparence aussi détachée des combats quotidiens, aussi régalienne parce que non partisane et non mani­chéenne, aussi réconciliatrice de contraires apparemment irréconciliables? Les traditions gramsciennes et la métapolitique nous ont enseigné une chose: ne pas craindre les théories (surtout celles qui visent la coin­cidentia oppositorum), être attentif aux mouvements d'idées, même les plus anodins, être patient et garder à l'esprit qu'une idée nouvelle peut mettre dix, vingt, trente ans ou plus pour trouver une traduction dans la vie quotidienne. Organiser une phalange inflexible d'individus hyper-conscients, c'est la seule recette pour pouvoir offrir à son peuple, pour le long terme, un corpus cohérent qui servira de base à un droit nouveau et une constitution nouvelle, débarrassée des scories d'un passé récent (250 ans), où se sont mul­tipliés fantasmes et anomalies.

    Une société de pensée a pour mission d'explorer minutieusement bibliothèques et corpus doctrinaux, œuvres des philosophes et des sociologues, enquêtes des historiens, pour forger, en bout de course, une idéologie cohérente, souple, prête à être comprise par de larges strates de la population et à s'inscrire dans la pratique politique quotidienne. Les idéologies qui nous ont dominés et nous dominent encore dérivent toutes d'une matrice idéologique mécaniciste, idéaliste, moralisante. Le libéralisme dérive des philoso­phies mécanicistes du XVIIIième siècle et de l'idéalisme moralisant et hédoniste des utilitaristes anglais. Ce bricolage idéologique libéral ne laissait aucune place à l'exploration féconde du passé: dans sa métho­dologie, aucune place n'était laissée au comparatisme historicisant, soit à la volonté de se référer à la geste passée de son peuple pour apprendre à faire face aux défis du présent, à la mémoire en tant que ciment des communautés (où, dans une synergie holiste, éléments économiques, psychologiques et historiques s'imbriquent étroitement), si bien qu'un Jacques Bude (3) a pu démontrer que le libéralisme était un obscu­rantisme, hostile à toute investigation sociologique, à toute investigation des agrégats sociaux (considérés comme des préjugés sans valeur).

    Par ailleurs, la philosophie linéaire de l'histoire que s'est annexée le libéralisme dans sa volonté de parfaire infiniment l'homme et la société, a conduit à une exploitation illimitée et irréfléchie des ressources de la planète. Pratique qui nous a conduit au seuil des catastrophes que l'on énumerera facilement: pollution de la Sibérie et de la Mer du Nord, désertification croissante des régions méditerranéennes, ravage de la forêt amazonienne, développement anarchique des grandes villes, non recyclage des déchets industriels, etc.

    Le marxisme a été un socialisme non enraciné, fondé sur les méthodes de calcul d'une école libérale, l'école anglaise des Malthus et Ricardo. Il n'a pas davantage que le libéralisme exploré les réflexes hérités des peuples ni mis des limites à l'exploitation quantitative des ressources du globe. En bout de course, c'est la faillite des pratiques mécanicistes de gauche et de droite que l'on constate aujourd'hui, avec, pour plus bel exemple, les catastrophes écologiques des pays naguère soumis à la rude férule du «socialisme réel». A ce mécanicisme global, qui n'est plus philosophiquement défendable depuis près d'un siècle, se substituera progressivement un organicisme global. Les pratiques politico-juridiques, l'idéologie domi­nante des établissements, notamment en France et en Belgique, sont demeurées ancrées solidement dans le terreau mécaniciste. L'alternative suggérée par le mouvement flamand, appuyée par les sociologues de la Politieke Akademie créée par Victor Leemans à Louvain dans les années 30 (4), a été soit éradiquée par l'épuration de 1944-51 soit récupérée et anémiée par la démocratie-chrétienne soit refoulée par une in­quisition têtue qui ne désarme toujours pas. Or cette alternative, et toute autre alternative viable, doit se déployer au départ d'une conscience solidissime de ses assises. Ces assises, quelles sont-elles? Question qu'il est légitime de poser si l'on veut prendre conscience de la généalogie de nos positions actuelles, tout comme les néo-libéraux avaient exhumé Adam Smith, Mandeville, Condorcet, Paine, Constant, etc. (5), au moment où ils se plaçaient sous les feux de la rampe, avec la complaisance béotienne de la médiacratie de droite. L'archéologie de notre pensée, qui conjugue conscience historique et conscience écologique, a ses propres chantiers:

    1) Les textes de la fin du XVIIIième siècle, où on lit pour la première fois des réticences à l'endroit de la mécanicisation/détemporalisation du monde, portée par des Etats absolutistes/modernistes, conçus comme des machines entretenues par des horlogers (6). L'idéologie révolutionnaire reprendra à son compte le mé­canicisme philosophico-politique des absolutismes. L'hystérie des massacres révolutionnaires, perçue comme résultat négatif du mécanicisme idéologique, induit les philosophes à re-temporaliser et re-vitaliser leur vision du politique et de l'Etat. Dans sa Critique de la faculté de juger (1790), Kant, auparavant expo­sant des Lumières, opère une volte-face radicale: les communautés politiques ne sont pas des systèmes d'engrenages plus ou moins complexes, mais des Naturprodukte (des produits de nature) animés et mus par une force intérieure, difficilement cernable par la raison. Le poète Schiller prendra le relais du Philosophe de Königsberg, popularisant cette nouvelle attention pour les faits de monde organiques. Dans ce Kant tardif, l'organicisme que nous défendons prend son envol. Intellectuellement, certains libéraux, cosmopolites et universalistes qui battent l'estrade du petit monde parisien depuis quelques années, se re­vendiquent d'un Kant d'avant 1790; le philosophe de Königsberg s'était pourtant bien rendu compte de l'impasse du mécanicisme désincarné... Remarquons, par ailleurs, qu'un Konrad Lorenz a puisé énormé­ment de ses intuitions dans l'œuvre de Kant; or, ne l'oublions pas, il pourfend simultanément deux maux de notre temps, a) l'égalitarisme, stérilisateur des virtualités innombrables et «différenciantes» des hommes, et b) le quantitativisme, destructeur de l'écosystème. Notre axe philosophique part de la volte-face de Kant pour aboutir aux critiques organicistes très actuelles et pionnières de Konrad Lorenz et, de­puis son décès, de l'épistémologie biologique de ses successeurs (Rupert Riedl, Franz Wuketits). De cette façon, nous formulons une double réponse aux défis de notre fin de siècle: 1) la nécessité de replonger dans l'histoire concrète et charnelle de nos peuples, pour ré-orienter les masses distraites par l'hédonisme et le narcissisme de la société de consommation, et 2) la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent pour sauvegarder l'environnement, soit la Terre, la Matrice tellurique des romantiques et des écolos...

    2) La révolution épistémologique du romantisme constitue, pour nous, la carrière immense et féconde, où nous puisons les innombrables facettes de nos démarches, tant dans la perspective identitaire/nationale que dans la perspective éco-consciente. C'est un ancien professeur à la faculté des Lettres de Strasbourg, Georges Gusdorf (7), qui, dans son œuvre colossale, a dévoilé au public francophone les virtualités mul­tiples du romantisme scientifique. Pour lui, le romantisme, dans sa version allemande, est mobilisateur des énergies populaires, tandis que le romantisme français est démobilisateur, individuo-subjectif et nar­cissique, comme l'avaient remarqué Maurras, Lasserre et Carl Schmitt. En Allemagne, le romantisme dé­gage une vision de l'homme, où celui-ci est nécessairement incarné dans un peuple et dans une terre, vi­sion qu'il baptise, à la suite de Carus (8), anthropocosmomorphisme. Gusdorf souligne l'importance capi­tale du Totalorganizismus de Steffens, Carus, Ritter et Oken. L'homme y est imbriqué dans le cosmos et il s'agit de restaurer sa sensibilité cosmique, oblitérée par l'intellectualisme stérile du XVIIIième. Nos corps sont des membres de la Terre. Ils sont indissociables de celle-ci. Or, comme il y a priorité ontolo­gique du tout sur les parties, la Terre, en tant que socle et matrice, doit recevoir notre respect. Philosophie et biosophie (le mot est du philosophe suisse Troxler) se confondent. Le retour de la pensée à cet anthro­pocosmomorphisme, à ce nouveau plongeon dans un essentiel concret et tellurique, doit s'accompagner d'une révolution métapolitique et d'une offensive politique qui épurera le droit et les pratiques juridiques, politiques et administratives de toutes les scories stérilisantes qu'ont laissées derrière elles les idéologies schématiques du mécanicisme du XVIIIième.

    3) Dans le sillage de la révolution conservatrice, le frère d'Ernst Jünger, Friedrich Georg Jünger (1898-1977), publie Die Perfektion der Technik  (1939-1946), une sévère critique des mécanicismes de la philo­sophie occidentale depuis Descartes. En 1970, il fonde avec Max Himmelheber la revue Scheidewege qui paraîtra jusqu'en 1982. Cette œuvre constitue, elle aussi, un arsenal considérable pour critiquer le fan­tasme occidental du progrès infini et linéaire et dénoncer ses retombées concrètes, de plus en plus percep­tibles en cette fin de siècle.

    4) Enfin, dans les philosophies post-modernes, critiques à l'égard des «grands récits» de la modernité idéo­logique, le fantasme d'un monde meilleur au bout de l'histoire ou d'une perfectibilité infinie est définiti­vement rayé de l'ordre du jour (9).

    Dans la sphère métapolitique, qui n'est pas «sur orbite» mais constitue l'anti-chambre de la politique, la tâche qui attend cette phalange inflexible des militants hyper-conscients, dont je viens de parler, est d'explorer systématiquement les quatre corpus énumérés ci-dessus, afin de glâner des arguments contre toutes les positions passéistes qui risqueraient de s'infiltrer dans les deux nouveaux camps politiques en formation. Traquer les reliquats de libéralisme et les schématisations d'un intégrisme religieux stupide­ment agressif  —qui relève davantage de la psychiatrie que de la politique—  traquer les idéologèmes dé­sincarnants qui affaiblissent en ultime instance le mouvement écologique, traquer l'infiltration des réflexes dérivés de la vulgate jusqu'ici dominante: voilà les tâches à parfaire, voilà des tâches qui exigent une atten­tion et une mobilisation constantes. Mais elles ne pourront être parfaites, que si l'on a réellement intério­risé une autre vision du monde, si l'on est intellectuellement armé pour être les premiers de demain.

    Robert Steuckers, Bruxelles, 15 août 1990.  

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/10/01/quelle-philosophie-politique-de-l-ecologie-5693189.html#more