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Les trahisons de la droite - Orages d'acier - 25/10/2015
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PS : le dilemme du maintien au second tour des régionales
Officiellement, Jean-Christophe Cambadélis n'envisage pas un retrait des listes socialistes dans les deux régions où le FN est en position de l'emporter. Mais au sein des instances dirigeantes du parti, le doute grandit.
Le sujet, sensible, agite chaque jour un peu plus les responsables du PS. Face au risque de victoire du FN dans deux régions, Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, quelle attitude devront adopter le PS et ses alliés au soir du premier tour des régionales, le 6 décembre? Trois solutions sont sur la table: un maintien de liste, qui pourrait permettre une victoire du FN, un retrait entraînant la disparition du conseil régional pendant six ans ou une fusion de liste avec les Républicains, alimentant la dénonciation traditionnelle de l'«UMPS» par le FN. Officiellement, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis répète qu'il n'est pas question d'un retrait.
«La responsabilité de la gauche ne sera pas de se retirer mais d'être capable de s'unifier», a-t-il déclaré le 14 septembre dans Libération .Avec un argument nouveau: «Les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain.» Selon le patron du PS, «au soir du premier tour, le total des voix de gauche sera supérieur au score des Républicains». Un argument balayé par le sondage BVA en Paca: au premier tour, l'addition du score des listes de gauche est en dessous de celui des Républicains, alliés à l'UDI et au MoDem.
«Choix cornélien»
Pour Christophe Caresche, ce sondage conforte ses propos tenus mi-septembre. Selon le député PS de Paris, «il faut envisager l'hypothèse d'une fusion technique» de la liste PS et ses alliés avec la liste LR pour priver de victoire le FN. «À titre personnel, je pense qu'il faut épargner une expérience populiste», souligne ce réformateur. «Si on dit que la gauche, ce sont les valeurs, il est difficile de ne pas faire barrage au FN», explique-t-il. Dans le même temps, «beaucoup d'élus socialistes disent “si l'on adopte le front républicain, notre électorat ne suivra pas”».
«Il y a quelques semaines, j'aurais dit qu'il faut se maintenir mais depuis quelques jours, j'ai changé. C'est lié à la montée du FN»
Yann Galut (PS)
«Il n'y a pas de bonne solution. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients», observe Christophe Caresche. Comme ses camarades du PS, Yann Galut est lui aussi confronté à un «choix cornélien». Même s'il «ne voit pas de différence» entre Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca, le député du Cher se demande si «l'on peut laisser tomber des régions dans l'escarcelle du FN». «Les conséquences d'une victoire du FN peuvent être terribles en terme de symbolique», estime-t-il.
Auteur, en juin 2013, d'un Guide anti-FN, Yann Galut affirmait que le PS devait en finir avec «le front républicain qui n'aurait de républicain que le nom». Aujourd'hui, il reconnaît «ne pas avoir encore tranché. À l'approche du gouffre, je me pose la question». Il a même évolué: «Il y a quelques semaines, j'aurais dit qu'il faut se maintenir mais depuis quelques jours, j'ai changé. C'est lié à la montée du FN.»
Yann Galut souhaite que les cadres régionaux confrontés à la question arrêtent la décision dès les résultats du premier tour. Le cofondateur de la Gauche forte a déjà prévu d'en débattre à Paris le 6 décembre avec les membres de «La Fabrique socialiste», la motion D du congrès de Poitiers. «Je pense que le PS tiendra un bureau national sur le sujet», avance-t-il. Le débat s'annonce déjà très animé.
Julien Chabrout
source : Le Figaro ::lien
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Le fascisme : un « étymon spirituel » à découvrir ? par Daniel COLOGNE
Parmi les rencontres que j’ai faites durant ma période parisienne (1977 – 1983), celle de Philippe Baillet fut pour moi une des plus enrichissantes.
Co-fondateur de la revue Totalité, Baillet est l’un des principales artisans de la réception de l’œuvre de Julius Evola dans les pays francophones.
Sa maîtrise de l’italien lui permet de lire dans le texte original et de traduire avec fidélité de nombreux auteurs transalpins, dont l’énumération impressionne au chapitre 2 de la première partie de l’ouvrage ici recensé : Le Parti de la Vie. Clercs et guerriers d’Europe et d’Asie.
Il s’agit d’un recueil de textes initialement parus dans divers périodiques, dont Rivarol et Écrits de Paris, où j’ai moi-même collaboré entre 1977 et 1979.
Je reste reconnaissant à Philippe Baillet de m’avoir accordé son amical soutien, non exempt de critique toujours courtoisie, lors d’une conférence que j’ai prononcé en février 1979 au Cercle Péguy de Lyon. Dans la salle, il y avait une charmante et prometteuse étudiante nommée Chantal Delsol. Cette soirée rhodanienne demeure parmi les plus beaux souvenirs de mon séjour dans l’Hexagone.
L’émotion nostalgique s’efface devant la rigueur comptable de l’index, où Evola est cité douze fois, Guénon apparaît à trois reprises et Coomaraswamy ne récolte qu’une seule mention, en note infra-paginale.
Revenu à Nietzsche « comme référence essentielle » après « un très long détour (p. 15) » par le « traditionalisme intégral » des trois penseurs susdits, Baillet semble toutefois toujours considérer Evola comme inspirateur incontournable dans la perspective de La Désintégration du Système.
L’ouvrage de Giorgio Freda était abondamment commenté vers 1975 dans les milieux nationalistes-révolutionnaires. Il ne contenait rien d’original. Tout y était originel. Présents dans la préface du livre de Freda, les deux adjectifs s’opposent aussi dans la conclusion du recueil de Baillet.
Celui-ci évoque la haute figure de Lao-tseu : « Le vrai taoïste, lui, est insouciant de sa propre insouciance, qu’il ne donne pas en spectacle pour paraître “ original ”. Il est bien plutôt tourné vers l’originel (p. 233, c’est Baillet qui souligne). »
Quand on se rappelle que Révolte contre le monde moderne s’ouvre sur un extrait du Tao tö king, on peut conclure que l’ombre d’Evola plane sur ce florilège divisé en deux parties inégales, la première (six chapitres) relevant de la littérature et de l’histoire des idées, la seconde (deux chapitres) d’orientation plus nettement philosophique.
Le cloisonnement n’est toutefois pas étanche. L’auteur nous remet en mémoire l’œuvre littéraire de Mishima, extraordinaire en regard de sa courte existence : « Près de quarante romans, vingt recueils de nouvelles, dix-huit pièces de théâtre et quelques essais (p. 183). »
Parallèlement, quelques-uns des écrivains français analysés dans la première partie ont été attirés par l’Extrême-Orient. Même André Malraux, « un cabotin qui rêvait de s’inscrire dans la lignée des grands esthètes armés (p. 112) », connut une période japonisante, controversée, il est vrai. Rappelons aussi que La Condition humaine se passe en Chine.
En Chine : tel est précisément le titre d’un « ouvrage remarquable et devenu très rare (p. 79) » d’Abel Bonnard, dont Philippe Baillet se plaît à exhumer quelques brillantes phrases aux allures de maximes. « La Mort nous cache le regret de quitter le monde dans le bonheur de quitter les hommes (p. 108). »
Pierre Drieu connut aussi ce que le Belge Firmin Vandenbosch appelle « la tentation de l’Orient ». À l’auteur du Feu Follet, qui dirigea la Nouvelle revue Française sous l’Occupation, Baillet concède « l’élégance et l’honnêteté du désespoir ». Elles « forcent l’estime, voire l’admiration, que ne mérite sans doute pas l’œuvre, avec son ton trop souvent sentencieux, son style parfois médiocre, ses essais très inégaux, dans lesquels les meilleures intuitions s’arrêtent la plupart du temps au stade de l’esquisse (p. 111) ».
Étendues à Gabriele d’Annunzio et Ezra Pound, sommairement négatives en ce qui concerne Louis Aragon, les considérations d’ordre littéraire ne constituent pas l’essentiel du message délivré par Philippe Baillet.
Les amateurs de rapprochements inattendus goûteront celui effectué entre Nietzsche et Lao-tseu partageant « une vision biocentrique du monde (p. 202) ». Dans le cadre de cette étonnante parenté entre « deux univers de pensée » et en dépit de leur « éloignement racial, temporel, spatial et civilisationnel (p. 216) », Philippe Baillet redéfinit l’idée tant débattue de « volonté de puissance », « catégorie ontologique suprême (p. 218) », « sens originaire (p. 225) » non réductible au simple vitalisme bergsonien.
La « volonté de puissance » est synonyme de la « persévérance dans l’être ». Une filiation philosophique directe relie dès lors Nietzsche et Heidegger, et peut-être, en amont de l’histoire de la pensée européenne, le Wille zur Macht de Nietzsche et le conatus de Spinoza. En tout cas, la « volonté de puissance » s’affranchit de tout rapetissement tel que voudrait lui faire subir une certaine critique guénonienne en la confondant avec le jaillissement de « l’élan vital », avec « la création incessante d’imprévisible nouveauté », avec un vitalisme priapique et éjaculatoire.
Ailleurs dans l’ouvrage, certains guénoniens sont implicitement ciblés dans la mesure où ils jugent toute révolution anti-moderne impossible en raison des conditions cosmiques défavorables. Ce point de vue revient à catamorphoser le « traditionalisme intégral » en un mythe démobilisateur. L’Histoire n’est pas un progrès linéaire, mais elle n’est pas davantage une décadence unidirectionnelle. Comme le répétait souvent notre regretté ami Dominique Venner, elle a sa part d’imprévu, même si une véritable « astrologie mondiale », apte à saisir la respiration du mouvement historique, pourrait y introduire une frange de prévisibilité.
En l’occurrence, l’important est de ne pas « déserter la lutte pour la défense de la cité en raison du dégoût que celle-ci nous inspire (p. 104) ». Il ne faut pas « attendre que tout s’arrange grâce à la divine Providence (p. 105) », par une sorte de retournement automatique inscrit dans la marbre de la fatalité, par une espèce de choc en retour ou d’effet boomerang contre la pesanteur plurimillénaire de l’Âge Sombre (Kali Yuga).
À défaut de compter sur une improbable metanoïa de ce type, vers où convient-il de tourner le regard d’une espérance en une « régénération de l’Histoire (p. 133) », face au « mouvement irréversible » (François Hollande) que veut lui imprimer le finalisme égalitaire ?
Ce n’est ni du Front national ni des divers partis « populistes » européens qu’il faut attendre une salutaire réaction contre ceux qui souhaitent suspendre le vol du temps, non pas comme Lamartine sur les rives romantiques du lac du Bourget, mais au bord du bourbier social-démocrate perçu comme « horizon indépassable ».
Je partage totalement le point de vue qu’exprime Baillet dans les lignes qui suivent et dans son jugement sur le parti lepéniste.
« Je tiens évidemment pour acquis que les lecteurs auxquels je m’adresse ne nourrissent pas l’illusion de penser que les différents mouvements “ populistes ” qui engrangent des succès électoraux dans l’Europe d’aujourd’hui sont une résurgence du phénomène fasciste (p. 161). »
Quant au Front national, il « entretient désormais le comble de la confusion » en se présentant comme « le défenseur par excellence du républicanisme et du laïcisme (p. 101) ».
Philippe Baillet nous invite à rechercher « l’essence du fascisme », selon l’expression de Giorgio Locchi, dont une conférence est retranscrite (pp. 164 à 182) entre les deux parties du livre. Il s’agit en quelque sorte de trouver pour le fascisme l’équivalent de ce que le grand critique littéraire allemand Leo Spitzer, fondateur de la stylistique, veut faire surgir dans sa lecture des écrivains : un « étymon spirituel ».
Philippe Baillet s’interroge à propos d’un « nouveau regard (p. 21) » que la science et la recherche universitaires semblent porter, depuis quelque temps, sur le national-socialisme.
Johann Chapoutot affirme que le national-socialisme est porteur d’une Kulturkritik « prolixe et plus argumentée qu’on ne le dit (p. 22) ».
Plusieurs expéditions scientifiques en Amazonie, au Libéria et au Tibet, la reconversion de Leni Riefenstahl comme cinéaste du Sud-Soudan : voilà autant de faits avérés qui plaident en faveur d’une ouverture du nazisme au monde non européen. Ces réalités « sont encore largement méconnues dans nos propres rangs, quand elles ne sont pas purement et simplement ignorées (p. 247) ».
En revanche, on ne peut que constater l’hostilité de « beaucoup de hauts responsables nationaux-socialistes […] à la postérité d’Abraham, aux serviteurs de la Loi, de la Croix et du Livre, bref à tout l’univers mental du “ sémitisme ” au sens le plus large (p. 29) ».
Dans le sillage de Giorgio Locchi, Philippe Baillet diagnostique une « tendance époquale (p. 136) » dont nous subissons les effets pernicieux depuis deux millénaires : un sémitisme lato sensu, un judéo-christiano-islamisme, auquel doit s’opposer une « tendance époquale » surhumaniste.
Respectivement consacrés à Renzo de Felice et Giorgio Locchi, les chapitres 1 et 6 de la première partie posent les questions les plus fondamentales pour notre famille de pensée. Jusqu’où faire remonter la recherche de notre « moment zéro » (François Bousquet) ? Les étapes de la « tendance époquale » surhumaniste se succèdent-elles de manière continue ? Le fascisme lato sensu (dont le national-socialisme est provisoirement la forme la plus achevée) a-t-il été « prématuré (p. 142) », comme le laissent supposer certains passagers de Nietzsche prophétisant un interrègne nihiliste de deux siècles ?
Selon Locchi et Baillet, le « phénomène fasciste » de nature « transnationale et transpolitique (p. 136) » prend racine dans « la seconde moitié du XIXe siècle (p. 137) ». Baillet précise dès sa préface : « la grande réaction antirationaliste de la fin du XIXe siècle (p. 12) » marque l’origine du fascisme en tant qu’essence apte à « détrôner le cogito (p. 221) », cette formule finale soulignant la remarquable cohérence de l’auteur.
Mais pourquoi ne pas remonter encore plus loin, par exemple jusqu’à cet équivoque XVIIIe siècle qui préoccupe Renzo De Felice avant qu’il se spécialise dans la période mussolinienne ?
Car le siècle des prétendues « Lumières » et de l’Aufklarung ne fut pas seulement celui des philosophes néo-cartésiens instaurant « pour la première fois une culture de masse (p. 146) ». Il fut aussi celui des « illuminés » dont le « mysticisme révolutionnaire (p. 44) » fournit à l’historien l’occasion de réhabiliter « la dignité historiographique de l’irrationnel (p. 47) ». Le propos de De Felice est « d’insérer le “ fait mystique ” dans l’histoire, alors même que, selon lui, des tentatives dans ce sens n’ont été faites que par l’histoire littéraire à propos du Sturm und Drang et du romantisme (p. 44) ». Je rejoins Philippe Baillet dans son appel à compulser plus systématiquement les revues culturelles gravitant dans l’orbite du fascisme (allemand en l’occurrence) pour dévoiler certaines facettes d’un “ sens originaire ” ou d’un “ étymon spirituel ” chez Klinger, Lenz, Schiller, Herder, Hölderlin et Novalis, disait un jour Robert Steuckers cité en page 155. À titre anecdotique, je signale qu’un des plus brillants germanistes que j’ai croisés à l’Université libre de Bruxelles était d’origine togolaise et faisait une thèse de doctorat sur le Sturm und Drang.
Sur la « Révolution conservatrice », c’est bien entendu le travail de rassemblement d’Alain de Benoist (cité pages 134 et 155) qu’il faut saluer, tout en insistant sur un thème commun à Locchi et Baillet : la parfaite continuité de ce mouvement et du national-socialisme, même si certains « révolutionnaires-conservateurs (comme Armin Mohler, par exemple) ont « tenté de tourner les difficultés liées à cet incommode voisinage (p. 149) ».
Sous la forme du national-socialisme, la « tendance époquale surhumaniste » a-t-elle émergé trop tôt ? On peut le penser dans la mesure où la « tendance époquale » opposée, de nature « sémitique », n’était pas encore en état d’épuisement. Elle refait surface aujourd’hui dans « le panislamisme radicalisé », ses « formes exacerbées de ressentiment culturel » et sa « haine raciale patente (p. 161) ».
Le seul passage du livre de Baillet qui puisse laisser le lecteur sur sa faim est celui où l’islamisme est ainsi réduit à l’influence de facteurs psychologiques. Je conseille la lecture de l’analyse plus fine de François Bousquet, cité plus haut, dans la revue Éléments (n° 156, pp. 22 à 24).
Selon Bousquet, toute religion est coextensive d’un devenir historico-culturel et un exemple éloquent en est fourni par le Christianisme, qui peut être « interprété comme une métamorphose complexe de l’ancestrale religion païenne (p. 137) ». En l’occurrence, Baillet fait écho aux idées de Wagner, l’un des pôles de la « tendance époquale surhumaniste » (l’autre pôle étant évidemment Nietzsche).
Mais la mondialisation post-moderne favorise, par une sorte de mutation génétique, l’émergence de religions d’un type nouveau qui, à l’instar des « frères ennemis » de l’évangélisme et du salafisme, aspirent à renouer avec leur « moment zéro », leur origine immaculée, leur paléo-tradition non encore entachée par les vicissitudes de l’Histoire et les contraintes de ce que Charles Péguy appelle la nécessaire « racination » du spirituel dans le charnel.
À la lumière de l’article de Bousquet, le « panislamisme radicalisé » apparaît motivé par quelque chose de bien plus essentiel que la « haine » et le « ressentiment ».
Par ailleurs, une question mérite d’être posée : la recherche d’une essence fasciste « transpolitique » et « transnationale » (adjectif également utilisé par Bousquet dans son examen des « religions mutantes ») n’est-elle pas assimilable à la quête du « moment zéro », hors sol, hors temps et antérieur à toute « racination » ?
Rechercher l’essence du fascisme revient à découvrir son arché (le principe, l’origine) sans perdre de vue sa coextensivité à une genosis (le devenir).
C’est à dessein que j’emploie les termes inauguraux de l’Ancien Testament, car je ne suis convaincu, ni de la corrélation du « sémitisme » et de l’égalitarisme, ni de la désignation des monothéismes sémitiques comme ennemi global et principal.
Le mépris des Juifs pour les goyim, l’hostilité des Chrétiens envers les mécréants, l’aversion de l’Islam pour les infidèles sont analogues au dédain que peuvent ressentir les disciples de Nietzsche face aux « derniers hommes » qui se regardent en clignant de l’œil et se flattent d’avoir inventé le bonheur.
D’autre part, plutôt que « désigner l’ennemi », ne faut-il pas prioritairement identifier celui qui nous désigne comme ennemi ? À mes yeux, il ne fait pas de doute que c’est le laïcisme stupidement revendiqué par le Front national.
Quelle que soit l’étymologie basse-latine (laicus, commun, ordinaire) ou grecque (laos, le peuple, dont le pluriel laoi signifie « les soldats »), le laïcisme est à la fois égalitaire et profanateur.
D’un côté, il réduit les êtres humains à ce qu’ils ont de plus ordinaire en commun. De l’autre, il déclare une guerre permanente à tout ce qui relève du spirituel, du métaphysique, du cosmologique et du sacré.
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La NOVLANGUE - Une ARME au service de la superclasse mondiale et cosmopolite
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°415
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Premier forum de la dissidence organisé par la Fondation Polémia
La Fondation Polemia organise le 1er forum de la dissidence.
Avec Béatrice Bourges, Renaud Camus, Philippe Christelle, Gabrielle Cluzel, Michel Geoffroy, Thibaud Gibelin, Jean-Yves Le Gallou, Robert Ménard, Charlotte d'Ornélas, Damien Rieu, Gabriel Robin et Julien Rochedy.
Sous le patronage des dissidents Jean Raspail, Edward Snowden et Alexandre Soljenitsyne
Avec des représentants de la #Génération2013
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« Triangulation, repères pour des temps incertains » | Entretien avec Michel Drac.
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Le « P’tit Libé » : version moderne du catéchisme médiatique
Laissez venir à moi les petits enfants. En perte de vitesse depuis des années, Libération a lancé un supplément digital pour les enfants, le « P’tit Libé » dont le premier numéro est consacré aux migrants. L’occasion de faire passer la doxa pro-migrationniste du journal et de présenter le sujet sous un angle partiel et partial sous couvert d’expliquer avec des mots simples l’actualité compliquée.
Très graphique, le supplément – évidemment gratuit et sans publicité, donc drapé dans la toge de l’innocence – commence par jouer sur l’identification de ses lecteurs avec un migrant. Une migrante en l’occurrence, et même une fillette issue d’une famille aisée du nord de la Syrie. Une approche plutôt tronquée de la réalité – la plupart des migrants qui déferlent sur l’Europe sont des hommes en provenance principalement des Balkans ou de l’Érythrée, soit de l’Afrique subsaharienne et enfin d’Irak, d’Afghanistan et du Pakistan. Les Syriens ne représentent qu’une infime minorité des demandeurs d’asile, la plupart des réfugiés issus de ce pays étant restés aux abords, à l’est de la Turquie, au Liban ou en Jordanie, espérant que la guerre vienne à s’achever et qu’ils puissent rentrer chez eux. En revanche, nombre de migrants venus pour des raisons économiques se font passer pour des Syriens réfugiés de guerre – un tiers selon les autorités allemandes elles-mêmes. Mais ce choix rédactionnel n’est pas anodin : les Syriens, en tant que réfugiés de guerre, sont mieux vus par la population majoritairement hostile à l’accueil des migrants, surtout s’ils sont des Chrétiens d’orient.
Le sujet est ensuite divisé en courts chapitres avec beaucoup de dessins : la définition du migrant, ses pays d’origine – trois seulement sont donnés à savoir la Syrie, l’Érythrée et l’Afghanistan. Ceux qui sont le plus présents dans le champ médiatique. Puis leurs destinations, les raisons des blocages aux frontières et la situation à Calais. Un petit quiz en quatre questions achève le tout.
Les sujets qui fâchent sont systématiquement évités. Ainsi, à Calais, « les migrants n’ont pas le droit d’aller en Angleterre, alors ils essayent de le faire en secret. Ils tentent de monter dans les camions qui vont en Angleterre sans qu’on les voie, mais se font souvent attraper. En attendant de réussir, ils vivent dans des tentes, dans des conditions difficiles. » Rien sur les réseaux mafieux qui les concentrent et dont les passeurs armés se baladent librement dans les rues, rien sur l’agressivité de plus en plus grande dont font preuve les migrants : ces jours-ci en plus de prendre d’assaut les camions comme d’habitude, ils ont attaqué l’un des bénévoles qui les aidait, le site d’Eurotunnel ou encore une ambulance qui portait secours à une migrante renversée par une voiture. Et la jungle fait tache d’huile dans toute la région, jusque sur les aires d’autoroute picardes ou les trains sur l’axe Amiens-Boulogne. [....]
La suite sur l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-P-tit-Libe-version-moderne-du
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L’importance de l’institution de la famille et du mariage
Discours du Pape en conclusion du synode :
"Alors que je suivais les travaux du Synode, je me suis demandé:que signifiera pour l’Église de conclure ce Synode consacré à la famille?
Il ne signifie certainement pas avoir achevé tous les thèmes inhérents à la famille, mais avoir cherché à les éclairer par la lumière de l’Évangile, de la tradition et de l’histoire bimillénaire de l’Église, infusant en eux la joie de l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est indiscutable ou le déjà dit.
Il ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable.
Il signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine.
Il signifie avoir écouté et fait écouter les voix des familles et des pasteurs de l’Église qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde.
Il signifie avoir donné la preuve de la vivacité de l’Eglise catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche.
Il signifie avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de négativité dominante.
Il signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut «l’endoctriner» en pierres mortes à lancer contre les autres.
Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées.
Il signifie avoir affirmé que l’Église est Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs.
Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible.
Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés.
Et – au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église – nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturationn’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures.
Nous avons vu, également à travers la richesse de notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est toujours le même: annoncer l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes.
Et sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait dediaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui surpasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que «tous les hommes soient sauvés» (1 Tm 2, 4), pour insérer et pour vivre ce Synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Église est appelée à vivre.
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Zemmour, Onfray et les autres, ces suppôts du réel : La « réaction » est en marche
Eric Guéguen dans Causeur : une réflexion pertinente et fine sur la gauche, la droite, la réaction, les politiques et les médias. Une réflexion politique et métapolitique dont nous conseillons la lecture ...
« La gauche est une route rectiligne, dédaignant le paysage. La réaction est un chemin qui serpente entre les collines. » Dans cette phrase de Nicolás Gómez Dávila, la « gauche » est à entendre comme le « progrès », et ce dernier comme inconditionnel. Quant à la « réaction », l’auteur s’y référait constamment en lieu et place du mot « droite », déprécié par les réflexes marchands qui peu à peu s’y sont rattachés. Hostiles aussi bien au socialisme qu’au capitalisme ou à la démocratie d’opinion, les aphorismes de Gómez Dávila feraient aujourd’hui bondir le landerneau du prêt-à-penser. Néanmoins, sa formule lapidaire mise en exergue nous instruit parfaitement de ce qui, d’un point de vue idéologique, est en train de se passer aujourd’hui en France : un retour de bâton.
À entendre Léa Salamé, les réactionnaires sont partout, on n’entend qu’eux, il n’y en a que pour eux. Elle en veut pour preuve les couvertures d’hebdomadaires sur lesquelles on peut voir régulièrement Finkielkraut, Zemmour, Onfray. Mais également Onfray, Zemmour et Finkielkraut. Ainsi que Zemmour, Finkielkraut et même Onfray. C’est dire ! Franchement Léa, la « réaction », combien de divisions ? De plus en plus chez les petites gens, très certainement, et il faudra vite expliquer pourquoi. Mais combien de généraux ? Et surtout, Léa, combien en face ? Combien d’universitaires, d’auteurs, d’éditeurs ? Combien de journalistes et de présentateurs télé ? Combien de chanteurs et de bateleurs en tous genres ? Combien d’acteurs, de producteurs, de scénaristes ? Combien de professeurs et d’instituteurs ? Combien d’entre eux sont dévoués corps et âme et ouvertement à l’idée du Bien qu’on impose aux Français depuis un demi-siècle ? Et dans la classe politique, combien de « réacs » ? On nous assure maintenant que Nadine Morano en est. Est-ce bien sérieux ? Parlons de son cas une minute puisque c’est un lièvre que Mademoiselle Salamé et son nouveau complice Yann Moix ont eux-mêmes levé.
Nadine Morano est une habituée des plateaux nocturnes de Laurent Ruquier. Du moins l’était-elle encore récemment. Bien qu’elle n’ait pas inventé le jeu de quilles, peut-on sincèrement imaginer une seule seconde que ses derniers propos tenus dans On n’est pas couché aient consisté à affirmer que la France avait vocation à demeurer un pays de race blanche ? Les yeux dans les yeux, et sans croiser les doigts sous la table, est-ce seulement envisageable ? Non, sauf à penser qu’elle ait voulu, ce soir-là, se suicider médiatiquement, précisément parce que l’anti-progressisme ne fait pas la pluie et le beau temps dans les médias. Car il est évident que les « commissaires aux idées propres » (Taguieff) appointés par Monsieur Ruquier ne pouvaient laisser passer un tel « dérapage »… qu’ils ont par ailleurs pour tâche de provoquer. Au moins est-ce pratique pour le patron : il n’a pas à leur jeter d’os à ronger, ils se servent directement sur la bête. Quand on a des idées en vent contraire et que l’on n’est pas préparé à aller au combat pour les défendre, on ne va surtout pas chez Ruquier, même pour un livre à vendre. À moins, bien sûr, que le fiasco induit fasse partie de la stratégie de l’éditeur : faire le buzz coûte que coûte.
Le cas Morano est révélateur de la standardisation des propos dans les médias de grande écoute. Il ne s’agit nullement d’une offensive « réactionnaire » encouragée voire orchestrée en sous-main par un méchant de service. Il s’agit au contraire d’une chape de plomb sémantique qui ne parvient plus à contenir tout le réel. Celui-ci dégouline, et c’est parce qu’il dégouline que des gens regardent encore les émissions de Laurent Ruquier le samedi soir – que l’intéressé en soit informé. C’est parce que l’on peut encore y glaner quelques vérités pas bonnes à dire que son talk-show attire le chaland. De la même manière, c’est parce que les susmentionnés Zemmour, Onfray et Finkielkraut font vendre du papier à nos pucelles effarouchées qu’une bonne partie de la presse politique survit. Certains ont beau jeu, après cela, de déplorer que le seul romancier français connu et reconnu à l’étranger – Michel Houellebecq – soit lui-même un pisse-froid réactionnaire ; ils seront toujours les premiers à le promouvoir.
C’est là que le bât blesse. Chez Taddeï l’autre jour, Eugénie Bastié informait l’oracle Attali du grand retour du Réel, de son débordement disais-je plus haut. C’est inéluctable, et ils seront nombreux ceux qui, bientôt, ne pourront plus parader, gesticuler pour ne rien dire et ergoter sur l’emploi de mots que le bon peuple est ou n’est pas en mesure de comprendre. Il leur faudra alors lâcher d’une main ce à quoi ils tiennent le moins pour s’agripper à ce qu’ils revendiquent le plus. Il leur faudra choisir entre un vieux corpus féérique et doctrinaire, et l’appât du gain relativement à la demande. Ils devront accepter que leurs chimères ne puissent plus abuser qui que ce soit et qu’elles basculent dans le folklore le plus insignifiant. Ou alors ils devront retourner leur veste afin de donner au peuple ce qu’il demande et, à nouveau, retrouver sa confiance. Et ses deniers. Autrement dit faire non seulement avec Zemmour, mais avec tous les Zemmour en puissance, c’est-à-dire tous les citoyens français qui, de gauche ou de droite, de bonne ou de mauvaise foi, de propos réfléchis, nuancés ou rentre-dedans décryptent le monde chaque jour sur le web pendant que des intellectuels organiques se servent mutuellement la soupe dans les médias aseptisés.
Alors oui, le vent tourne et la parole se délie à la base. Et comme dans ce pays tout fonctionne à la majorité, le haut du panier tremble à l’idée que la pensée « nauséabonde », rompue aux techniques putassières du progrès de commande, enrôle à son tour des majorités. Le progrès n’a plus la cote et il l’a bien cherché. À trop prendre les gens pour des demeurés, ses sectateurs ont ménagé une autoroute à la « réaction ». C’est elle qui vient désormais, tout le monde l’a compris. Et la partie se jouera entre réactionnaires, opposant d’inévitables extrémistes aux modérés d’entre eux. Sans oublier, bien sûr, de farouches « partisans du réel » qui s’ignorent. En effet, qu’elle assume ou non le qualificatif, toute personne se reconnaissant dans les propos liminaires de Gómez Dávila est, de fait, « réactionnaire ». Bienvenue au club. •
auteur du Miroir des Peuples (Perspectives libres, 2015).