écologie et environnement - Page 193
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Qui a tué la voiture électrique ?
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Les 12 gros mensonges sur le CO₂ (arch 2009)
À la veille de l'ouverture du sommet de Copenhague dont la couverture médiatique sera aussi tonitruante qu'univoque, il est bon de rappeler, comme l'a fait Joseph d'Aleo, météorologue américain renommé et l'un des premiers à avoir contesté sur son site Icecap le Réchauffement Climatique anthropique, les « 12 faits concernant la Réchauffement Climatique que taisent les media de masse ».
1°) Depuis 2002 et bien que le dioxyde de carbone ait continué à augmenter, les températures globales n'ont cessé de baisser.
2°) Par lui-même le gaz carbonique (CO₂) produit peu de réchauffement. D' ailleurs, plus il y a de CO₂ et moins il y a de réchauffement.
3°) Durant la dernière décennie, on n'a décelé aucun lien entre CO₂ et températures.
4°) Le CO₂ n'est pas un polluant Avec la chlorophylle, il est un élément essentiel de la photosynthèse. Indispensable aux plantes.
5°) La concentration de CO₂ actuelle est la plus basse que la terre ait connue depuis le Cambrien, il y a 550 millions d'années. Il y en avait alors vingt fois plus dans l'atmosphère et pas d'« effet de serre ».
6°) Les changements climatiques précèdent les changements de CO₂ et non l'inverse.
7°) Contrairement à ce que prétendent les modèles climatiques, la vapeur d'eau agit en rétroaction négative qui tend à réduire tout effet de serre induit par le dioxyde de carbone.
8°) La modélisation de l'effet de serre sur lequel se base toute l'idéologie actuelle exagère considérablement le réchauffement réel.
9°) Les cycles solaires ont une durée d'au moins onze ans. Lorsque l'activité solaire est intense, les températures montent. C'est ce qui est arrivé dans les années 1930 et à la fin du XXe siècle. L'activité solaire est actuellement au point mort, ce qui annonce un cycle long de refroidissement global qui pourrait durer plusieurs décennies.
10°) Les cycles multidécennaux océaniques correspondent aux périodes d'activité solaire et aux variations des températures. L'océan Pacifique a commencé à se refroidir à la fin des années 1990, un processus qui s'est accéléré l'an dernier. L'Atlantique a commencé à se refroidir depuis son pic de réchauffement de 2004.
11°) Les cycles océaniques correspondent à des variations de la couverture de glace des pôles. Dans les années 1930 puis 1950 ainsi que dans la décennie 1980 et au début des années 2000, celle-ci, en même temps que les océans se réchauffaient, diminuait. En Arctique, la durée de la saison estivale de fonte se réduit depuis deux ans.
12°) La glace en Antarctique a connu l'année dernière sa plus large extension depuis que le contrôle satellitaire existe. Cette année, elle battra probablement le record établi l'an dernier.
Contrairement aux affirmations du GlECC et à ses projections alarmistes pour le siècle à venir, toutes les études sérieuses montrent que les gaz à effet de serre n'ont absolument aucune influence sur les variations climatiques de ces dernières décennies.
Quant aux anticipations catastrophistes, Dominique Guillet les a balayées de belle façon sur son site Kokopelli : « N'est ce pas le summum de l'arrogance, et de la démence, que de prétendre prévoir, à échéance de dix ans, d'un siècle ou de deux siècles, les climats de la Planète Terre à partir d'un super-ordinateur, fût-il du GIECC, et des quelques miettes de "données" partielles et passagères dont il aura été nourri ? Un tel super-ordinateur n'est qu'un simulacre lamentable de la planète authentique, le jouet virtuel et pathétique d'une poignée de scientistes capricieux. »
René BLANC. Rivarol du 4 déc 2009 -
La nuisance écolo frappe au quotidien
Qu'on se rassure. La dernière [en date] des folies écolo-socialistes sera suivie de beaucoup d'autres. Tant qu'il y aura des hommes et des femmes pour prétendre régenter nos vies selon leurs utopies on peut leur faire confiance pour empoisonner nos existences. Pour la gauche parisienne la circulation des automobiles offre une cible de choix que personne n'osera défendre. Que certains représentants l'opposition municipale suggère une pause après plusieurs années de persécution de la voiture individuelle, sans d'ailleurs oser en faire un cheval de bataille électoral, et hop ! le quotidien Le Monde imprimera que "l'UMP entend revenir aux années sombres du Tout Automobile", etc. Roma locuta est, Causa finita est.
Ainsi donc, la lubie du moment consiste à ralentir encore la circulation des voitures et celle des deux-roues, en limitant réglementairement leur vitesse à 30 km/h. Cet acharnement nous semble mériter, plus encore qu'un simple front du refus : il impose un diagnostic du dérangement mental qu'il reflète.
Argument absurde, et mensonger que ses partisans invoquent : cette mesure diminuerait la pollution. Toutes les études sérieuses démontrent le contraire. L'expérience a d'ailleurs confirmé que l'enfer des automobilistes, promesse formulée, et tenue, par l'équipe Delanoë a d'ores et déjà rejailli en termes de nuisances pour toute la population. Et, notamment, les encombrements, les difficultés de stationnement, la paralysie des véhicules produisent toujours plus de CO2.
Tout ceci confirme l'analyse selon laquelle il faut arracher la ville, grande ou petite, à l'Utopie. Son influence auprès des municipalités, des conseils généraux comme des bureaux doit cesser. En matière de transports, la vie urbaine comme la vie rurale, s'accumulent des besoins, de plus en plus diversifiés, que la passion régulatrice des hommes de l'État se révèle incapable de planifier et de financer.
La seule réponse adéquate, et en tout état de cause la moins insatisfaisante, doit reposer sur la libre entreprise, sur l'initiative privée et sur la concurrence.
Il faut donc cesser de persécuter inutilement les automobilistes.
Mais il faut aller plus loin.
L'écologisme de façade, utopie de rechange des années 1980, s'est progressivement emparé des exécutifs locaux en tétanisant ses adversaires politiques. Il s'en est suivi une persécution des moyens privés de déplacement, sans contrepartie correspondante, en termes de transports collectifs. Il n'y a, d'ailleurs, même pas lieu de déplorer cette insuffisance : car une réponse satisfaisante se révélera toujours impossible venant du secteur public. L'offre de ce dernier restera toujours inadaptée, bloquée par l'arbitraire administratif, la culture de la subvention et la démagogie syndicale.
À cet égard, on ne perdra pas de vue que les premières victimes sont apparues au sein des grands ensembles. Ceux-ci sont devenus au fil des années des cités coupées des centres de ville et des lieux de travail avec les conséquences que l'on déplore sans y remédier. Leur réintégration dans la société française passe donc, notamment, par une liaison territoriale correcte.
Motif permanent de l'irritation des conducteurs individuels, la pression réglementaire anti-automobiliste a pu servir d'exutoire à tous les instincts des coupeurs de tête en chambre et autres admirateurs de Robespierre, Staline et Mao Tsé-toung : ils demandent ainsi toujours plus à une magistrature et à une gendarmerie, auxquelles ils refusent les moyens d'exercer leur vrai métier. Sous prétexte de lutter contre ce qu'ils appellent la violence routière, qu'ils n'exorcisent d'ailleurs que sur le papier, ils parviennent, par leurs surcroîts de textes, à laisser libre cours à la délinquance réelle.
On prendra comme simple exemple l'estimation plausible à hauteur de 3 millions de gens conduisant sans permis et sans assurances, sur les routes de l'Hexagone, infiniment plus dangereux par conséquences que les petits dépassements de la vitesse autorisée sur les autoroutes.
On rappellera aussi la nocivité des suppressions de capacités de stationnement. À paris, les écolos associés à la gauche sont parvenus à les réduire en 10 ans de près de 100 000 places, équivalent de quelque 200 ou 300 garages souterrains. Cela rend plus difficile le travail quotidien des artisans et des livreurs. Cela restreint chaque jour la commercialité de la ville. Cela accroît les embouteillages donc la pollution.
Revenir sur les excès furieux de cette politique c'est redonner vie aux centres des villes.
Sortir les sectaires écolos (1)⇓ de la gestion municipale, indépendamment de leur néfaste présence dans le gouvernement de M. Hollande, c'est en quelque sorte, chacun dans sa ville, balayer devant sa porte.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- cf. "L'Imposture écologiste" par Christian Laurut. Ce petit livre nous sera livré le 16 septembre et nous en présenterons une recension ce jour-là. Vous pouvez le commander dès maintenant sur le site internet des Éditions du Trident⇑
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L'écologie sans idéologie (arch 2008)
Le Figaro Magazine - 31/05/2008
Les menaces sur la planète sont bien réelles, assure Patrice de Plunkett, dans une enquête sur l'écologie. Mais pour sauver notre environnement, il faudra changer nos mentalités.
Le Figaro Magazine – Vous publiez une enquête sur l'écologie aujourd'hui. Pourquoi commencez-vous par mettre en cause la Bible ?
Patrice de Plunkett - Aujourd'hui on accuse la Bible d'avoir pollué les mentalités. On dit que le livre de la Genèse, avec sa parole célèbre « croissez et multipliez », a poussé l'homme occidental à violenter la nature, donc à créer les dégâts écologiques. On présente ça comme une évidence... Mais est-ce exact ? J'ai voulu tirer les choses au clair. J'ai décortiqué les textes : la Genèse, le Deutéronome, le Cantique des cantiques, les prophètes, Job, les évangiles. J'ai aussi regardé ce qui se passait dans le reste du monde antique et les autres civilisations. Et je suis allé de surprise en surprise. J'ai découvert ce que pense réellement la Bible : c'est le contraire de ce qu'on croyait savoir ! Au lieu de dire à l'homme de régner selon son bon plaisir, la Bible donne un sens surnaturel à la nature. Tout ce qui entoure l'homme prend une signification. Loin de pouvoir en faire tout ce qu'il veut, l'homme devient le berger et le « prêtre » de la Création vis-à-vis du Créateur... C'est très poétique, et ça ouvre des horizons pour notre temps. L'autre surprise, c'est de découvrir que les dévastations de l'environnement ont commencé partout et dès l'aube de l'histoire. Plusieurs siècles avant notre ère, en Grèce, Platon a des accents écolos pour protester contre la surexploitation de la nature, la déforestation et l'érosion des sols ! Dans le vieil empire chinois, les catastrophes écologiques se succèdent. Sur l'île de Pâques, deux cents ans avant l'arrivée des Occidentaux, les autochtones avaient tout déboisé pour leur culte païen (les chantiers de statues), ce qui avait provoqué la ruine de l'île et les guerres tribales… D'où une nouvelle moisson de questions sur lesquelles il fallait enquêter aussi : pourquoi la culture occidentale moderne accuse-t-elle le « monothéisme biblique » d'être la cause des dégâts écologiques ? Que s'est-il passé en Europe entre les Lumières et la révolution industrielle ? Quel fut le rôle du voltairianisme, puis du darwinisme social, dans les esprits des élites économiques au XIXe siècle ?
Et aujourd'hui, les menaces sur la planète sont bien réelles ?
Les faits sont là. On ne peut pas esquiver le problème en disant qu'il y a « toujours eu des problèmes » ! Nous sommes dans une situation inédite : la puissance de la machinerie industrielle mondiale est sans précédent, et elle a un impact sur la biosphère dont dépend notre avenir. Mieux vaut évaluer lucidement les enjeux ; certaines probabilités peuvent faire peur, ce n'est pas une raison pour les nier a priori... J'ai donc voulu savoir d'où venait le souci du réchauffement climatique : pourquoi la plupart des climatologues (seuls compétents dans ce domaine) disent-ils que la menace est réelle ? Même question à propos des OGM : pourquoi des biologistes disent-ils : « ne jouons pas aux apprentis-sorciers » ? Devant la virulence des polémiques qui divisent la droite comme la gauche, j'ai voulu savoir ce qu'était l'agriculture transgénique, et si sa diffusion était vraiment un service à rendre à l'humanité. J'ai également enquêté sur les agrocarburants, sur la « maladie des océans », la crise du pétrole, les atteintes à la biodiversité. Tous les dossiers brûlants.
Vous appelez à ne pas confondre l'écologie et les Verts…
L'écologie est une chose trop importante pour être laissée aux Verts ! Ce parti a d'ailleurs dérivé loin de l'écologie sincère, ce qui explique largement son naufrage électoral. Et il est devenu ultra-minoritaire dans le paysage écologiste, à force de vouloir mettre l'écologie au service de la politique (politicienne)… Au contraire, les écologistes « vrais » veulent mettre le politique au service de l'écologie : une nouvelle vision de l'homme dans le monde vivant. Un homme conscient de faire lui-même partie de ce monde. Une économie à la mesure de l'homme. Un nouvel art de vivre : plus sobre, en harmonie avec la condition humaine.… Vue ainsi, la responsabilité du politique devient décisive pour l'avenir de la Terre et des Terriens.
Nous vivons à l'ère industrielle, dans un système économique mondialisé. Alors comment mener une politique écologiste sans verser dans l'utopie ?
L'utopie était de croire que le système allait durer. C'était une parenthèse. Elle va se refermer, sous la pression de réalités nouvelles. Le pétrole cher, le déclin des réserves d'hydrocarbures, condamnent l'orgie des transports à travers la planète et rendront de moins en moins rentables les délocalisations. Les émeutes de la faim dénoncent la politique agricole « globale », et disent l'urgence de l'autosuffisance alimentaire. Voyez aussi la démesure des agrocarburants, développés au détriment des cultures vivrières, et les fonds spéculatifs faisant flamber le prix du blé : symptômes d'un capitalisme «devenu fou », selon le mot du prix Nobel Joseph Stiglitz… Ce système est condamné parce qu'il nuit à l'économie, aux hommes et à la nature. Face à lui, le social, l'écologique et l'économique vont s'allier. Les (vrais) écologistes sont en phase avec les économistes qui demandent la réforme du système, et avec les sociologues qui appellent à redécouvrir le facteur humain. C'est le camp du réalisme, non celui de l'utopie. C'est aussi le camp de l'avenir.
Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI multiplient les avertissements au sujet de l'environnement. Sont-ils écoutés ?
Deux papes écologistes : encore une surprise ! Jean-Paul II appelait l'homme à assumer sa responsabilité, et prononçait des réquisitoires écologiques fulgurants. (J'en donne des exemples). Benoît XVI appelle à changer le système global : dans ses allocutions de la place Saint-Pierre, il mobilise la Vierge Marie dans le combat contre les structures d'injustice et de dégradation. Le Saint-Siège plaide pour une réforme de la politique mondiale... Les catholiques entendent-ils ce langage ? Les jeunes, oui, en masse : on va le voir cet été à Sydney. D'autres sont déconcertés : ils évaluent mal la question écologique, n'ayant pas eu l'occasion de l'examiner. C'est beaucoup pour eux que j'ai écrit cette enquête, pour faire bouger les idées.
Propos recueillis par Jean Sévillia
L'écologie de la Bible à nos jours, de Patrice de Plunkett, L'oeuvre. -
Climats : ces idéologues qui font la pluie et le beau temps (arch 1997)
A l'occasion du sommet sur l'effet de serre de Kyoto, les médias brodent sur un scénario catastrophe : les émissions de gaz dues à l'activité humaine provoqueraient d'ici à quelques dizaines d'années un réchauffement de l'atmosphère tel qu'il provoquerait la fonte des pôles, le relèvement du niveau des mers, donc la disparition de certaines terres aujourd'hui émergées, et en fin de compte un dérèglement général du climat. Pour éviter cette apocalypse, on préconise de réduire l'émission de certains gaz, donc de modifier la croissance et la production : un gigantesque enjeu économique et politique, tant pour le tiers monde que pour les pays développés. Mais comment peut-on être sûr du climat dans cent ans, alors que les météorologues ne prédisent pas le temps à trois jours ? En d'autres termes, ce scénario catastrophe est-il une certitude scientifique ou une hypothèse politique orientée ?
Avant de paniquer, il serait bon de savoir à partir de quoi un tel scénario est formulé. En bref, qu'est-ce que la climatologie ? Si l'on s'en tient à la définition du Larousse, il s'agit de l'étude scientifique des climats, qui sont l'ensemble des phénomènes météorologiques, (température, pression, vent, précipitations), qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère et son évolution en un lieu donné. Pour être plus précis, la climatologie se fonde sur des modèles, qui sont des descriptions mathématiques de phénomènes physiques, des descriptions mathématiques de la réalité qu'est le climat. Ces descriptions sont mises sous forme d'équations que des spécialistes, les climatologues, doivent intégrer et résoudre, au moyen de puissants ordinateurs. Le scénario catastrophe des climatologues est donc fondé sur des simulations informatiques réalisés à partir des modèles de circulation générale de l'atmosphère.
L'étude d'un modèle de climat nécessite d'identifier et de mettre en équation chaque flux d'énergie, de matière, de mouvement et toutes les transformations chimiques et biologiques qui peuvent agir sur le déroulement du processus climatique. Puis sont établis et comparés entre eux, un modèle de circulation générale de l'atmosphère, un modèle de circulation générale des flux océaniques, et des modèles d'évolution des biotopes (aire géographique) en réponse au changement des conditions climatiques. Les différences des modèles sont dues à la manière dont sont pris en compte les phénomènes mal connus ou complexes à introduire dans le schéma de calcul. Les plus grands écarts portent sur la modélisation des océans, la formation et la dynamique des nuages. Les interactions avec les biotopes terrestres et marins et les modèles de la circulation océanique sont sujets à incertitude.
L'ésotérisme de ces équations incompréhensibles pour le commun des mortels ne peut cependant pas masquer une évidence : comment peut-on prédire le climat sur des années, voire sur plusieurs décennies, alors que les météorologues ne peuvent pas « prévoir le temps » plus d'une dizaine de jours à l'avance ? (les prévisions météorologiques ou numériques du temps sont des prévisions à court terme, de quelques heures à sept jours, le plus souvent trois jours ; ces prévisions sont relativement stables.) Un modèle climatique est une tendance établie sur une prise en compte du «temps» beaucoup plus longue ; c'est un travail élaboré à partir d'archives climatologiques qui peuvent remonter à plus de cent ans. La climatologie se fonde donc sur des données de la météorologie. Par ailleurs, et sans rentrer dans des descriptions compliquées, il est bon de préciser la manière dont les climatologues «récoltent» leurs données : l'atmosphère est fractionnée en «cellules» de 200 à 500 kilomètres de «long», et de un kilomètre de «hauteur». Pour couvrir la Terre, elles se chiffrent donc à plusieurs centaines de milliers. La critique formulée à l'encontre de cette méthode est que les cellules ne sont pas suffisamment conséquentes en altitude pour apporter des valeurs intéressantes.
Philippe Roqueplo, sociologue au CNRS, auteur de Climats sous surveillance, limites et conditions de l'expertise scientifique, émet un doute sur la réalité du changement climatique. Il a analysé la façon dont l'expertise a transformé des recherches scientifiques incertaines en arguments politiques et pose l'hypothèse d'un consensus qui n'aurait pas forcément comme finalité la cause à priori défendue... Il rappelle l'importance de ne pas confondre expertise et science : pour un chercheur, accepter de se placer dans un processus de décision politique l'oblige à donner une réponse, alors que dans une majorité de cas, la science ne peut répondre. Le fait de devoir produire une expertise entraîne un effacement des incertitudes dans la chaîne de transmission des informations, de l'amont de la recherche, à l'aval de la décision ; à chaque étape de la recherche, l'aval cautionne l'incertitude de l'amont, et fonde sa recherche sur des résultats incertains, posés comme fiables. Pour Philippe Roqueplo, « la problématique climatique apporte un surcroît de légitimité scientifique à beaucoup de politiques qu'on cherche à faire et qu'on ne parvient pas à imposer ». En ce qui concerne l'effet de serre, c'« est un opérateur politique efficace. Sur ce point précis l'environnement fonctionne comme horizon justificateur d'une politique qui ne dit pas son nom. »
Des différences d'interprétation de 25 à 400%
Cette toute nouvelle «science» est contestable, et d'ailleurs contestée, notamment par des climatologues eux-mêmes : M.E Schlesinger et J.F.S. Mitchell, ont démontré dans une thèse l'impossibilité actuelle de créditer la précision des simulations ; ils ont aussi dénoncé l'utilisation de données mathématiques à mauvais escient, ou plutôt à bon escient pour qui cherche à démontrer scientifiquement une théorie a priori définie. L'Américain S. Weare a montré des différences d'interprétation de 25 à 400 %, selon l'intégration ou non de données dans un modèle, et son compatriote S.L Grotch a même dénoncé l'inaptitude de certains à reproduire le cycle climatique annuel actuel.
Le professeur M. Leroux, climatologue au laboratoire de géographie physique de l'Université de Lyon, expose la dynamique des climats à partir des «AMP». « Des lentilles d'air froid et donc dense de 1 000 à 3 000 km de diamètre et de l'ordre de 1 500 m d'épaisseur, baptisées Anticyclones mobiles polaires (AMP), produites à raison de 3 à 5 par semaine au voisinage des pôles ». Ces AMP se déplacent (grâce à la rotation de la Terre) des pôles vers l'équateur, déviés par les reliefs, en diminuant peu à peu. Une circulation d'air plus chaud tourne autour d'eux dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, au nord de l'équateur. Ce sont ces transports de masse et d'énergie qui sont à l'origine de l'ensemble des phénomènes météorologiques. A la différence des théories fondées à partir d'ordinateurs sophistiqués, l'étude pratique des AMP permet d'expliquer l'augmentation générale des pressions atmosphériques depuis 50 ans dans leurs zones de passage et de regroupement. L'étude de ces AMP permet aussi de comprendre le recul des pluies vers le sud dans toute l'Afrique subsaharienne, le réchauffement important de l'Alaska, les chutes de neige sur la Virginie et le déplacement des cultures au Canada ; l'augmentation des chutes de neige en Norvège responsables des inondations. On comprend alors l'augmentation de la fréquence de phénomènes exceptionnels, comme les tornades en régions tempérées et les inondations, les chutes de neige dans l'est du bassin méditerranéen, la sécheresse sur le Maghreb.
Ainsi, il vaut mieux observer les phénomènes que chercher à les synthétiser. Les fluctuations instables de la nature ne permettent pas, semble-t-il, de modélisation. Alors que le refroidissement arctique et l'intensification de la circulation atmosphérique sont observables depuis une quarantaine d'années, tous «les modèles» prévoient un réchauffement arctique et une réduction des échanges, et cela en réponse à une augmentation des gaz à effet de serre. Les variations de la nature, « responsables pour la circulation atmosphérique, du butoir ultime d'environ quinze jours pour les prévisions météorologiques, impliquent pour la circulation océanique dont les temps caractéristiques se chiffrent en saisons, années, décennies, voire siècles, l'impossibilité d'établir la moindre prévision climatique à long terme » dit le Pr Leroux.
Un système idéologique bien rodé
La climatologie semble être de nos jours un des thèmes favoris des médias ; elle est devenue au fil des années, de manière croissante, une valeur sûre pour qui veut attirer l'attention. Bien sûr, tout le monde se soucie de l'environnement, et c'est justement par ce biais qu'un «lobby climatique» s'est mis en place. Le principe de mobilisation est relativement simple : entretenir une forte demande de sécurité, afin d'en faire accepter le prix. La cause apparente doit être juste : l'environnement et la nature le sont. Difficile à réaliser, l'objectif doit être clairement compris et intégré dans l'inconscient collectif et possible à atteindre, mais au prix de réels efforts collectifs. Et surtout, il faut entretenir l'espoir et la croyance dans le progrès, et donner des réponses graduées. Pour reprendre les termes d'Yves Lenoir, « fédérateur en amont (tous les phénomènes naturels interfèrent avec le climat) et omniprésent en aval (la plupart des activités productives ont des Conséquences climatiques), le problème climatique est lourd d'un pouvoir global, ''totalisant'', sur l'avenir de nos sociétés ».
La science climatique mondialiste assied ainsi son pouvoir, comme seule détentrice de la vérité universelle, comme seule capable de bien «gérer la planète». Ce n'est pas un hasard si les plus grandes institutions climatiques sont internationales, car bien sûr, les catastrophes écologiques ne connaissent pas de frontières ; le nuage de Tchernobyl n'a-t-il pas atteint les côtes normandes ? Selon les chercheurs officiels, la planète est en grave danger, et le scénario catastrophe qu'ils ont établi a de quoi faire frémir : le deuxième rapport du GIEC, Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution des climats, est très alarmiste quant à l'adaptation actuelle des systèmes à l'évolution des climats et de la température qui devrait augmenter de 1,5°C à 5°C, suivant les théories. Ce rapport prévoit une modification de la composition et de la répartition géographique de nombreux écosystèmes - c'est-à-dire de l'ensemble des êtres vivants et des éléments non vivants -, à cause des réactions de diverses espèces à l'évolution de la température. Terres inondées, famines et épidémies sont inscrites au scénario. La lutte contre l'effet de serre a imposé une stratégie de réduction des émissions de C02 dont la première étape a été la convention cadre sur le climat, adoptée à Rio en juin 1992 par 178 Etats. Elle a imposé aux 35 pays industrialisés signataires de ramener, d'ici l'an 2000, leurs émissions de C02 et autres gaz à effet de serre à leur niveau de 1990. Mais lors du second sommet de la terre qui s'est déroulé à New York en juin 1997, force a été de constater l'échec du projet. En effet, si l'Europe consent à produire un réel effort, les Etats Unis arguent que ces mesures sont contraires à leurs intérêts économiques. La conférence de Kyoto qui se déroule actuellement tentera une fois encore de fixer un système de réduction des émissions de gaz au niveau mondial, avec toujours, comme toile de fond, le réchauffement du climat.
Le lobby des climatologues
La liste des différentes institutions est longue, qui existent en général sous le patronage de l'ONU. Le Conseil international des unions scientifiques (CSIU/ICSU) est à l'origine du Programme international géosphère-biosphère et travaille en liaison étroite avec l'OMM (Organisation météorologique mondiale), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement) et l'UNESCO. Sous l'égide du CIUS, le Conseil international en sciences sociales (ISSC), le Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC/WCRP). Sous l'égide de l'UNESCO, le Programme MAS (Man and biosphère), le Programme international d'éducation relative à l'environnement (PIEE), le Programme hydrologique international (PHI/lHP), la Commission océanographique intergouvernementale (COI) ; le Programme de corrélation géologique international (PCGI/IGCP) pour la compréhension des facteurs contrôlant l'environnement global. Sous l'égide de la FAO (OAA : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), le Programme-cadre de coopération internationale pour une agriculture et un développement rural durables (PCCl/ADRD), la Stratégie mondiale et les Programmes d'action associés pour l'aménagement et le développement des pêches ; le Programme d'action pour les forêts tropicales (PAFT), créé en commun avec la Banque mondiale et le PNUD (Programme des Nation unies pour le développement) traite de la conservation des ressources naturelles dans plus de 85 pays. Sous l'autorité de l'Alliance mondiale pour la nature (UICN/IUCN), l'Union internationale pour la conservation de la nature élabore et met en œuvre des stratégies nationales et internationales pour la protection de la nature et des espèces. Selon les termes de la Commission française du développement durable : « pour permettre aux décideurs et au grand public de mieux comprendre ce que les chercheurs ont appris, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'OMM ont créé en 1988 le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC/IPCC) ». Cet organisme est chargé d'évaluer l'état des connaissances du système climatique et ses changements, ses incidences environnementales, économiques et sociales, et les stratégies à envisager. En fait, les deux rapports du GIEC sur les changements climatiques sont particulièrement abscons. La liste est loin d'être exhaustive, elle comprend aussi des programmes européens, des organisations non gouvernementales (ONG), qui collaborent entre eux, ainsi que moult commissions, conventions, sessions extraordinaires. L'ensemble des ONG françaises est regroupé dans le Réseau Action Climat (RAC). Le Conseil de la Terre, coordonne, lui, les ONG internationales et les commissions nationales. Les subventions et aides diverses vont «en général» aux organismes respectueux du dogme.
Aux «valeurs sûres» de la climatologie qui véhiculent unanimement le discours de la terreur, s'opposent d'autres chercheurs, certes moins soutenus. mais dont les thèses présentent plusieurs avantages; en premier lieu, celui d'être relativement accessibles au commun des mortels ; en second lieu, celui de s'opposer au terrorisme de la pensée unique. Ces chercheurs ne contestent pas le réchauffement de la planète, mais affirment qu'elle ne subira qu'une augmentation de 0,5°C, qui ne peut être source d'inquiétude. Ils réfutent l'amalgame effet de serre-réchauffement-catastrophe.
Françoise Villar National Hebdo du 4 au 10 décembre 1997
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L'effet de serre contre les nations (arch 2009)
Un fantasme climatique détourne l'attention de la catastrophe réelle qui frappe l'Europe, le déclin démographique des nations et l'invasion-immigration, dont sont complices les gouvernements soumis à l'idéologie mondialiste
On s'est trompé d'apocalypse. Ou plutôt, l'on nous trompe. Le cauchemar d'un globe submergé dans un siècle par les mers gonflées par la fonte des pôles masque la submersion, bien réelle, ici et maintenant, de l'Europe par le tiers monde. Ironie, cette manœuvre de diversion qui joue sur un fantasme alarmiste se présente comme un acte de courage lucide fondé sur une analyse scientifique irréfutable.
Procédons par ordre. Du général au particulier. Il n'est pas question de nier qu'un certain type de développement sans mesure ni responsabilité abîme notre planète et puisse en menacer l'avenir. Si tous les Chinois tiraient leur chasse d'eau comme les Américains, ou gaspillaient de même énergie et matières premières, le monde entier serait un cloaque. Ici l'on doit rendre grâce à la bienheureuse inégalité des civilisations et des développements, qui limite les expériences funestes et maintient vivaces des pensées ou des comportements permettant d'y remédier. La préservation du milieu par l'homme est donc un devoir urgent : mais sur le fait même que l'environnement est une cause juste et bonne, il devient l'objet de manipulations politiques aisées. De même que les escrocs ont opéré sous le pavillon d'une noble association de lutte contre le cancer, de même peut-on faire passer n'importe quelle marchandise sous le pavillon du bien et de la nature.
Quand on examine les nombreux textes de l'ONU sur le développement durable et l'éthique du développement durable, on s'aperçoit que leur but affiché est l'installation d'un gouvernement mondial et la soumission de toutes les consciences à une pensée unique. D'ores et déjà, le prétexte écologique est utilisé de plus en plus fréquemment pour limiter la souveraineté des États nations.
Quant à l'effet de serre en particulier, on notera pour commencer quelques contradictions surprenantes. Ceux qui postulent que le réchauffement de l'atmosphère est dû en grande part aux gaz produits par les combustions d'énergies fossiles devraient soutenir à fond le nucléaire, seule source d'énergie permettant, au moins pour une longue période de transition, de tenter de limiter les émissions de gaz tout en maintenant le niveau de vie et d'activité. Or, dans leur immense majorité, les organisations non gouvernementales qui gravitent autour de l'ONU et s'agitent à Kyoto s'opposent au nucléaire. Quelle est leur cohérence ? Quel est leur véritable but ?
À terme, la réduction des émissions de gaz à effet de serre supposerait une révolution des comportements économiques et probablement des niveaux de vie, surtout si l'on tient compte de la croissance naturelle des pays sous-développés. Ceux qui disent le souhaiter en mesurent-ils les conséquences et sont-ils prêts à l'expliquer aux populations concernées - à commencer par les Européens ? Dans l'immédiat, réduire les émissions de gaz carbonique de quinze pour cent handicaperait les industries, augmenterait les chômage ; or les partisans de cette réduction des émissions sont aussi partisans d'autres mesures qui, elles aussi, favorisent chômage, immigration non contrôlée, 35 heures généralisées, gestion socialiste, libre-échangisme sans frein. Encore une fois, qu’elle est leur cohérence, quel est leur véritable but ?
Ces contradictions donnent à penser que le véritable but de la campagne médiatique sur l'effet de serre n'est pas de défendre l'environnement mais de manipuler l'opinion occidentale pour la préparer à un nivellement des économies et à un abandon de souveraineté par nos nations.
Le traitement de l'information sur ce sujet corrobore cette hypothèse. Les médias donnent en effet pour une certitude ce qui n'est qu'une hypothèse. Un chercheur présenté comme une autorité disait lundi matin à 8 heures sur France Inter que les méfaits de l'effet de serre avaient été établis à la conférence de Rio en 1992. C'est faux. Rien n'a été prouvé. Ce qui est certain, c'est que la teneur de l'atmosphère en certains gaz a augmenté depuis cinquante ans. Sur les causes et les conséquences du phénomène, il convient en revanche d'être prudent. Sur la part qu'y prend l'homme également. Lorsqu'on se souvient des manipulations auxquelles ont donné lieu les déchets nucléaires ou les prétendues pluies acides, on examinera avec attention toutes les thèses en matière de climatologie, en se souvenant qu'un nombre très restreint des instituts donnent l'information qui forme l'opinion. Quelques hommes font la pluie et le beau temps en climatologie. Les conclusions qu'en tirent les médias ont un poids tel qu'il est urgent d'attendre pour les juger, et de se méfier de l'utilisation politique qu'on en fait.
M.P. National Hebdo du 4 au 10 décembre 1997 -
L’Europe vient d’interdire les pesticides tueurs d’abeilles !
Si le déclin des abeilles menace la vie, certains arrivent à en faire leur miel”.
Les grandes firmes telles que Bayer ont joué tous leurs atouts, mais le pouvoir citoyen, la science et l’éthique politique ont pris le dessus ! Vanessa Amaral-Rogers, de l’association pour la préservation des insectes Buglife, a déclaré: “Le vote a été serré, mais grâce à l’immense mobilisation des apiculteurs et d’autres défenseurs des abeilles, nous avons gagné. Je suis certaine que nos milliers d’appels, nos e-mails aux ministres, nos actions à Londres, à Bruxelles ou à Cologne et l’immense pétition ayant rassemblé plus de 2,6 millions de signatures ont été décisifs. Merci à toutes celles et ceux qui ont travaillé dur pour sauver les abeilles !”
Comment a été remportée cette victoire ?
Pression sur la France : En janvier 2011, 1 million de personnes signent un appel à la France afin qu’elle maintienne son interdiction des pesticides néonicotinoïdes. Des membres d’Avaaz et les apiculteurs rencontrent le ministre de l’Agriculture et envahissent les ondes pour l’obliger à tenir tête au lobbying des grandes multinationales en maintenant l’interdiction des néonicotinoïdes, envoyant ainsi un message fort aux autres pays européens
Résister contre les multinationales toutes puissantes : Bayer a affronté Avaaz et ses alliés, qui ont manifesté lors de ses 3 dernières réunions annuelles. Les cadres dirigeants et les actionnaires du géant des pesticides ont été accueillis dans leurs locaux par des apiculteurs, un bourdonnement sonore et d’immenses banderoles avec notre appel, signé par plus d’1 million de personnes les invitant à suspendre l’utilisation des néonicotinoides tant que les scientifiques n’auront pas évalué leur effet sur les abeilles.
La science avant tout : En janvier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime que trois pesticides posent des risques inacceptables pour les abeilles. Cette occasion est saisie pour amener les responsables politiques européens à écouter les experts. La pétition rassemble rapidement 2 millions de signatures. Après de nombreux entretiens avec les décisionnaires européens, Avaaz remet l’ appel au QG de l’UE à Bruxelles. Ce même jour, la Commission propose une interdiction d’une durée de 2 ans!
Saisir les opportunités
En février et mars, la bataille pour les abeilles s’intensifie. Lorsque les poids-lourds que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne annoncent qu’ils s’y opposeront, Avaaz publie des sondages d’opinion montrant que l’immense majorité des Britanniques et des Allemands sont en faveur de l’interdiction. Près d’un demi-million d’e-mails sont envoyés aux ministres de l’Agriculture européens. Apparemment plus effrayé par la voix de ses propres citoyens que par les pressions des lobbyistes de l’industrie chimique, le ministre britannique Owen Paterson dénonce une “cyberattaque”; mais les journalistes ne sont pas dupes et soutiennent cette campagne!
Entre alors en scène Bernie, abeille gonflable de 6 mètres de haut, qui remet la pétition à Bruxelles lors d’une mise en scène médiatique avant la dernière phase de négociations. Cette mobilisation aurait suscité l’intérêt du ministre espagnol, qui regarde de plus près les rapports d’experts et revient sur sa position. Las, nous n’obtenons pas encore la majorité nécessaire pour obtenir une interdiction des pesticides.
Enfin le feu vert !
En avril, la proposition de loi est renvoyée en comité d’appel. Il s’agit d’une vraie lueur d’espoir. Dans cette dernière ligne droite, Avaaz s’associe à différents groupes tels que la Environmental Justice Foundation, les Amis de la Terre ou le Pesticides Action Network, des apiculteurs et de célèbres stylistes amoureux des abeilles pour organiser une action devant le Parlement britannique.
En Allemagne, des apiculteurs lancent leur propre pétition adressée à leurs ministres. En à peine 2 jours, elle rassemble plus de 150 000 signatures. Elle est remise à Cologne quelques jours plus tard. Les appels téléphoniques continuent de submerger les ministères européens et Avaaz contrecarre un amendement délétère proposé par la Hongrie en renvoyant Bernie à Bruxelles. Les fabricants de pesticides achètent des espaces publicitaires dans l’aéroport par lequel arrivent les responsables politiques et envahissent les ondes pour proposer des solutions telles que le recours aux plantes sauvages. Mais leur plan de communication tombe à l’eau: d’abord la Bulgarie, puis le pays décisif, l’Allemagne changent de position. Plus de la moitié des pays européens votent pour l’interdiction !
Cette victoire est le fruit d’une longue bataille, qui n’aurait pas été remportée sans les scientifiques, les experts, les responsables politiques et les apiculteurs.
L’un des grands défenseurs des abeilles, Paul de Zylva, responsable de la section pesticides et pollinisateurs des Amis de la Terre, a déclaré: “Merci aux millions de membres d’Avaaz qui se sont mobilisés en ligne et dans la rue. La pétition d’Avaaz et ses campagnes créatives ont sans aucun doute fait pencher la balance avec notre concours et celui d’autres ONG.”
Il est temps de célébrer cette victoire en faveur de l’une des créatures les plus précieuses de la Terre. Mais l’interdiction de l’UE est pour l’instant limitée à 2 ans, en attendant d’autres évaluations. Et dans le monde entier, la survie des abeilles reste menacée par les pesticides qui les affaiblissent et les désorientent, ainsi que par la disparition de leur habitat naturel, détruit par l’industrialisation des espaces agricoles. En Europe et sur toute la planète, il reste encore beaucoup de travail pour que seule la science guide nos politiques agricoles et environnementales. Et c’est notre communauté qui parviendra à relever ce défi.
Jean Pierinot http://fr.novopress.info
Source : Metamag.
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FEU VERT POUR LES OGM (arch 2003)
Une fois de plus, l'Europe cède à la pression américaine. En effet, le Parlement européen a adopté le 2 juillet dernier deux nouveaux règlements sur les organismes génétiquement modifiés, ouvrant la voie à la levée du moratoire demandé il y quatre ans par sept États, dont la France, pour répondre aux inquiétudes croissantes des consommateurs. Avec cette législation, toute présence de plus de 0,9 % d'OGM autorisés par l'UE dans l'alimentation humaine ou animale devra être signalée par une étiquette appropriée et sa traçabilité assurée. De même qu'un seuil de 0,5 % a été toléré pour les OGM non autorisés.
Même si elle fait l'unanimité, cette législation ne règle pas le problème technique du dépistage des OGM (non identifiables dès que les produits sont chauffés). Elle n'oblige pas à indiquer que les animaux ont été nourris aux OGM et pose le problème de la survie de l'agriculture biologique.
C'est une victoire à la Pyrrhus car :
- d'une part, l'Europe cède face à la menace d'une sanction de l'OMC. En voulant préserver l'essentiel (encadrement de la production d'OGM), elle cède sur le principe : elle reconnaît l'OMC comme législateur suprême du commerce mondial et remet en des mains étrangères et non démocratiques le soin de déterminer ses intérêts vitaux et son destin. L'OMC devra juger si cette nouvelle législation levant le moratoire de 1999 n'entrave pas la liberté du commerce, ce que s'efforcerons de démontrer à coup de milliards les États-Unis ;
- d'autre part, c'est l'aboutissement et le dépassement du projet cartésien de « devenir maître et possesseur de la nature » en s'érigeant créateur d'une « contre-nature » conforme aux intérêts idéologiques et marchands des élites qui nous gouvernent. C'est la réalisation pratique par la technique de tous les projets totalitaires du XXe siècle : bâtir un homme nouveau.
Sylvie Goddyn FDA août 2003 -
L'écologie sociale de La Tour du Pin
La Tour du Pin ... Sous ce nom à tiroirs se cache l'un des plus profonds penseurs de la question sociale en France à la fin du XIXe et au début du XXe siècles. Antoine Murat a passé sa vie dans la fréquentation des écrits du marquis. Après plusieurs monographies, il nous offre une synthèse inédite sur la Tour du Pin et son temps.
Charles-Imbert-René de La Tour du Pin (1834-1924) est l'une des principales figures de l'esprit social chrétien. Alors que la lutte faisait rage, aux plus hautes instances, entre un libéralisme sans entrailles, qui se présentait comme l'héritier légitime de la Révolution française, et un socialisme revendicateur, prêt à organiser ici et maintenant la nouvelle fête révolutionnaire, La Tour du Pin était habité, lui, par la conviction que c'est le christianisme qui détient la clef de la question sociale. Cette conviction, il la voulait non pas idéologique mais avant tout pragmatique. Recueillant les leçons que Frédéric Le Play avait administrées à l'Empire finissant, La Tour du Pin s'est voulu d'abord observateur empirique de la réalité sociale. Loin de l'entraîner à la culture de je ne sais quelles idées généreuses, détachées du réel, sa foi avait donné à l'officier supérieur qu'il était un goût inné pour l'observation des faits sociaux. Inconvénient de cette méthode : bien des textes de La Tour du Pin portent la marque des circonstances qui les ont fait naître. On peut s'ennuyer à compulser ces études que lui-même a voulu appeler des « jalons » vers un ordre social chrétien. Il faut remettre ces observations dans leur contexte et brosser le portrait de la Tour du Pin en son temps, sous peine de n'y rien comprendre.
L'homme : une chose, une bête ou un frère ?
Antoine Murat excelle à restituer, en toile de fond de la doctrine qu'il expose, l'époque qui l'a vu naître. Première scène, à Frohsdorf, lieu d'exil : le jeune officier, attaché militaire français en Autriche, petit-fils du dernier ministre de la guerre de Louis XVI, rend visite à Henri V, petit neveu de Louis XVI. La pensée sociale du comte de Chambord doit beaucoup à la Tour du Pin.
Deuxième scène : la guerre de 1870. Cette fois, c'est, à Rezonville, le courage du soldat, ramassant un étendard dont personne n'ose plus se charger qui émeut le lecteur. Troisième scène : le mariage. À 58 ans, le marquis épouse la dame de ses pensées, sa cousine germaine enfin devenue veuve. Chevaleresque tout cela ? En diable.
Au-delà des principes éternels de ce que l'on a pu appeler la politique naturelle, au-delà des vertus traditionnelles qui sont celles de sa race, pétries de christianisme, ce sont les faits qui importent à La Tour du Pin pour construire une théorie. Certes, la civilisation chrétienne a existé. La question est de savoir comment elle doit se manifester de nouveau : « Il y a trois écoles irréductibles en philosophie sociale : celle où l'on considère l'homme comme une chose ; celle où on le considère comme une bête et celle où on le considère comme un frère. »
II serait trop long de considérer les exemples que notre auteur ne manque pas de donner à l'appui de son assertion. À propos des premiers - les libéraux - parmi lesquels, il faut le souligner, de nombreux catholiques bien en cour, il conclut : « Ceux-là ne conçoivent comme principes de la vie économique que les transformations de la lutte pour la vie qui sont la loi de la matière organique. » « Les autres - ce sont les socialistes - ni songent qu'à la conservation et au bien-être de l'espèce, ce qui est la tendance de l'animalité. » La perspective de La Tour du Pin se trouve dans une troisième voie, résolument anti-individualiste : « Quant à nous, nous concevons l'humanité vivant à l'état organique de corps social, dont toutes les parties sont solidaires, se prêtant par conséquent assistance entre elles, parce que c'est leur loi de vie naturelle aussi bien que morale. »
Cette troisième voie est la plus évidente. Elle demeure introuvable pourtant depuis un siècle et demi. Mais à force d'avoir le dernier mot, l'Attila libéral va finir par constater que l'herbe n'a pas repoussé sur son passage. Viendra alors peut-être le temps d'une véritable écologie sociale, celle dont la Tour du Pin et Charles Maurras après lui ont rappelé les principes. Celle qu'il faudra mettre en œuvre sans idées préconçues, pour la survie morale de l'humanité.
Joël Prieur Minute du 25 juin 2009
Antoine Murat, La Tour du Pin et son temps, Via romana, 388 pp., 34 euros port compris. Sur commande à : Minute, 15 rue d'Estrées, 75007 Paris. -
LA FAUSSE SOLUTION DES BIOCARBURANTS (arch 2005)
En décembre, la conférence de l'Organisation Mondiale du Commerce va confirmer la fin programmée du «tout export» chiraquien de nos produits agricoles. Depuis trois décennies, Chirac, à ses divers postes, a engagé l'agriculture de notre pays dans cette voie fatale, qui a profité aux financiers de l'exportation et à une minorité d'exploitants, les plus importants, tout en dépeuplant les campagnes. Aujourd'hui, le gouvernement présente un plan de sauvetage grâce aux biocarburants. Il ne s'agit là que d'un expédient, dont les limites seront vite atteintes.
Qui profite de la politique que Chirac, qualifié de « nouveau Sully» quand il était ministre de l'Agriculture, il y a plus de trente ans, a constamment privilégiée, livrant nos paysans au palliatif des aides communautaires de Bruxelles ? Même en 2005, c'est un secret d'Etat. Mais on commence à avoir une idée de quelques uns de ces privilégiés. Jusqu'ici, on évoquait, sans trop de précisions, de « gros céréaliers» anonymes. Enfin, un organe économique, La Tribune, a publié une liste de 24 bénéficiaires des fameuses aides. Une liste étonnante, car elle ne comporte ni noms, ni localisations! Il paraît que la loi «Informatique et Libertés» s'y oppose. Or, chez nos voisins, on ne prend pas autant de précautions.
Des paysans couronnés
En 2004, une poignée de très gros propriétaires de terres agricoles ont touché des sommes de 800 000, 700 000, 600 000 €, pour des produits en général exportés massivement. Vu la taille de leurs domaines, ils n'exploitent évidemment pas eux-mêmes. Leur identité est masquée. Une seule s'est fait connaître, il s'agit du prince Albert de Monaco qui, en tant qu'agriculteur, a perçu 300 000 € de Bruxelles. Il fait pâle figure à côté de la reine Elisabeth, avec 1,1 million. A ces exemples, qui ne sont pas les seuls, on constate que les bénéficiaires sont de curieux paysans qui jouissent d'un système mortel pour l'agriculture européenne.
Au-delà des personnalités du gotha, l'opacité est totale. Tout au plus. sait-on que 10 % des agriculteurs empochent la moitié des subventions de la Politique Agricole Commune. Mais la volonté américaine, répercutée par l'OMC, de diminuer drastiquement, voire de supprimer complètement, les exportations de produits européens, sonne le glas de la manne bruxelloise. Par quoi ! la remplacer? Chirac a trouvé : cherté des carburants minéraliers aidant, les biocarburants, tirés de végétaux sont tout indiqués. Le cas du Brésil est cité en permanence à ce sujet.
153 000 € par emploi!
Toutefois, le Brésil n'est pas l'Europe, la canne à sucre n'est pas le diester ou l'éthanol. En pleine opération promotion de Chirac et du gouvernement sur le sujet, un rapport "pavé dans la mare" a éclaboussé les officiels et leurs promesses de subventions. D'ici 2010 Matignon veut multiplier par dix la production de biocarburants en France. Il en résulterait, nous dit-on, 26 000 créations d'emplois. Le rapport, rédigé par trois organismes (le Conseil général des Mines, l'Inspection des Finances, le Conseil du Génie rural), a dévoilé que, dans le meilleur des cas, les emplois en question seraient maintenus, et non pas créés. La charge pour le contribuable atteindrait un montant fabuleux, par emploi maintenu, de 153 000 € (!) par le biais d'une taxe spéciale et d'une mesure dite de «défiscalisation», fiscalisant en fait l'ensemble des contribuables.
Ce n'est pas tout. Les biocarburants coûtent environ 250 à 300 % plus cher que les produits pétroliers. Il faudrait une hausse rapide et carabinée de l'or noir pour que l' affaire commence à devenir intéressante. Or, le pétrole a tendance à se stabiliser ces derniers temps, et nul ne sait de quoi l'avenir sera fait. Par ailleurs, l'emploi des biocarburants suppose l'adaptation des véhicules, la coopération des compagnies de distribution, etc .. Le «pétrole vert» est censé couvrir 2 millions d'hectares en 2010.
L'opération est lancée, sans que les garanties techniques de sa réussite aient été prises. Enfin, et là le silence est total, rien, au contraire, n'interdit aux pays du tiers monde d'exporter massivement vers la France des biocarburants que, système européo-mondialiste aidant, nous serons obligés d'accepter, et qui rendront très aléatoire la vente du pétrole· vert national, même hypersubventionné.
Alexandre MARTIN National Hebdo novembre 2005Lien permanent Catégories : écologie et environnement, économie et finance, l'emploi, lobby 0 commentaire