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économie et finance - Page 335

  • Emmanuel Macron abandonné par sa propre majorité ?

    Emmanuel Macron abandonné par sa propre majorité ?

    Dans l’angoisse d’un 4e samedi de manifestations des gilets jaunes, c’est une ambiance de sauve-qui-peut qui commence à régner chez les élus LREM.

    Plusieurs élus de la majorité confient leurs inquiétudes et attribuent le mouvement à l’attitude méprisante du chef de l’État :

    « La peur prend le pas sur tout. Même si la force du vent est forte, il faut trouver des solutions qui ne doivent pas être celles de l’ancien monde »

    « Si on maintient le cap, il va y avoir des manifestations partout. On ne pourra pas jouer le pourrissement. Il faut répondre précisément au problème du pouvoir d’achat, que les ‘gilets jaunes’ voient sur leur fiche de paie une véritable augmentation».

    « Je nierai vous l’avoir dit mais voilà ce que je pense: 80 % du bordel des ‘gilets jaunes’ est le résultat des petites phrases du chef de l’État depuis six mois »

    Le député pointe les séquences des « Gaulois réfractaires » et de « traverser la rue pour trouver un job »…

    Mais attribuer la colère à un défaut de communication du président, c’est n’avoir rien compris au ras-le-bol de la France périphérique, considérée comme une vache à lait, corvéable à merci

    Un député LREM très inquiet :

    “j’ai réuni hier soir mon comité de quartier. Ils étaient 70 au lieu de 20 et tous m’ont demandé : mais que fait le gouvernement pour régler la crise ? Même notre noyau dur s’alarme”.

    https://www.lesalonbeige.fr/emmanuel-macron-abandonne-par-sa-propre-majorite/

  • Un samedi à Paris : le témoignage d'un spectateur engagé. Partie 1 : L'arrivée aux Champs Elysées.

    Cela aurait pu être un samedi comme un autre, à la veille de l'Avent et en ce temps d'attente de Noël durant lequel les Français se pressent dans les grands magasins ou admirent leurs vitrines richement et joliment décorées, pensant déjà aux cadeaux à faire ou à demander. Et puis cela n'a pas été...

    Depuis le midi, en même temps que je corrigeais (encore !) des devoirs d'histoire dans la salle des professeurs du lycée, j'entendais depuis l'ordinateur branché sur une grande chaîne d'information les éclats de ce qui, déjà, se passait à Paris, tout autour de la Place de l’Étoile. Bien sûr, j'aurai pu renoncer à me rendre sur les Champs Élysées, puisqu'il y avait confrontation plus que manifestation, mais je dois avouer que j'en ai eu assez d'entendre tout et parfois n'importe quoi sur ce mouvement inédit de protestation populaire, dans les grands médias comme sur les réseaux sociaux. Déjà, depuis plus de trois semaines, j'écoute attentivement ce qui se dit et se clame parfois dans les cafés de la région, de Dreux à Paris, en passant par Versailles et Noisy-le-Roi, ces cafés qui sont autant, comme l'écrivait Honoré de Balzac « d'assemblées du peuple » ; je découpe consciencieusement tous les articles traitant du sujet des « gilets jaunes » et je suis nombre de débats, parfois virulents au point d'en devenir inaudibles, à la radio ou à la télévision, sur ce même thème. J'essaye de m'informer et de comprendre, de réfléchir et de saisir l'essence du moment et du phénomène ; je discute, par forums interposés et directement par moult conversations et rencontres, avec ces fameux « gilets jaunes » et, plus largement, avec ce peuple des invisibles et des mécontents qui sort aujourd'hui de l'obscurité ou de la relégation médiatiques... J'aurai pu me contenter, à l'abri des gaz lacrymogènes et derrière mon écran, de pontifier sur les événements et sur les causes, et les formes, réelles de cette contestation nouvelle : c'est si facile de savoir pour les autres quand on est dans ma position idéale de fonctionnaire intellectuel qui aura toujours son poste quoiqu'il arrive !

    Alors, je suis allé à Paris. Sur la route, la radio crachait ses poumons à travers les témoignages enfiévrés des journalistes et des manifestants, mais le terme « chaos » n'était pas encore affirmé. « Incidents », « violences », « dégradations », etc. : ces mots formaient une sorte de ritournelle endiablée, et les propos graves d'un Premier ministre indigné retentissaient drôlement, provoquant le haussement d'épaules plus que l'émotion. L'Arc de Triomphe était occupé par les émeutiers, puis il ne l'était plus et le secteur était sécurisé malgré des affrontements sporadiques aux alentours de l’Étoile : voilà les dernières informations entendues avant de m'engouffrer dans la bouche de métro de Boulogne-Billancourt. J'avais aussi entendu que le port d'un gilet jaune entraînait l'impossibilité d'accéder aux Champs Élysées et je n'avais pas l'intention de le porter, en fait. Habillé chaudement et le cou enserré dans ma grosse écharpe grise, j'avais juste dans mes poches ma vieille carte d'identité, mon stylo quatre couleurs préféré, un peu de monnaie, mon téléphone portatif et mon petit appareil photo, et rien de plus ! Sur ma veste bleue, la fleur de lys ressortait comme une revendication permanente, visible mais discrète.

    Sur les quais du métro, les hauts-parleurs annonçaient une courte liste de stations fermées « par ordre de la préfecture de police », celles qui se trouvaient au cœur des manifestations et des émeutes désormais en cours. Quelques gilets jaunes, comme désœuvrés, semblaient errer sur le quai de la station Alma-Marceau, et suscitaient la panique d'un agent de la RATP qui s'accrochait à son talkie-walkie en annonçant à d'invisibles interlocuteurs la présence de ces dangereux émeutiers en puissance, trois hommes d'âge mûr et visiblement fatigués.

    En sortant de la bouche de métro, la première impression était étrange : au loin, des détonations se faisaient entendre, et l'hélicoptère habituel des jours troublés tournoyait au dessus de la Seine. Déjà, les rues, pourtant éloignées des affrontements, étaient jonchées de débris, d'éléments de chantier et de poubelles renversées, tandis que des gilets jaunes, de tous âges et des deux sexes, conversaient le long des trottoirs, assis le plus souvent, une canette à la main et la cigarette au bec. Visiblement, ils étaient issus de ce que l'on nommait jadis les « classes populaires » et venaient de province ou des alentours de la Région parisienne : cela s'entendait à leur langage et se voyait à leurs attitudes maladroites, presque gênées et à la fois fières d'être là, à Paris, au cœur de la nation.

    Après un bon quart d'heure de marche dans les rues, j'arrivais enfin à un barrage filtrant mis en place pour empêcher les casseurs de renouveler les dégradations de la semaine précédente : j'ouvrais ma veste et présentais ma carte d'identité tandis qu'un gendarme lourdement harnaché et très poli procédait aux palpations dites de sécurité. Je passais sans encombre avec des familles de gilets jaunes qui plaisantaient avec les forces de l'ordre, sans aucune ambiguïté ni moquerie de part et d'autre : une ambiance bon enfant, en somme, que je retrouvais en accédant ainsi aux fameux Champs Élysées, au moins dans le premiers mètres. Le long de l'avenue aux magasins fermés et sécurisés par de grands panneaux de contreplaqué (sauf les grandes marques de la restauration rapide, souvent remplies de manifestants « affamés »), des centaines de gilets jaunes déambulaient, lançant épisodiquement quelques slogans de façon plutôt décontractée et sans véritable acrimonie, même si le nom de Macron était souvent accolé au mot de démission : en fait, plus qu'une manifestation, cela ressemblait à une promenade festive.

    C'est en remontant vers l’Étoile que la rumeur des tempêtes émeutières se faisait plus proche, plus bruyante, plus présente : au niveau du Drugstore, des dizaines de camions de police et de gendarmerie étaient garés en file indienne, et une sorte de bulldozer bleu manœuvrait vers l'une des rues sortant de « la plus belle avenue du monde », selon l'expression touristique consacrée ; dans le ciel, le bourdonnement incessant de l'hélicoptère rappelait la proximité de la confrontation tandis que des groupes de gilets jaunes discutaient, goguenards, avec des gendarmes concentrés mais sans agressivité. Intérieurement, je pensais alors que la préfecture de police aurait pu laisser se dérouler librement une telle manifestation pacifique et contrôlée sur les Champs sans vraiment risquer d'incidents... Il y avait là des familles et toutes les tailles de gilets jaunes, beaucoup de retraités et des groupes politiques parfois improbables et, pour certains, nostalgiques des révolutions, comme ceux qui se promenaient avec Le Bolchevik sous le bras, ou cet homme (devenu un ami il y a peu de temps) aux cheveux gris-blancs avec son blouson de cuir roux qui, en Mai 68, avait soulevé le lycée Hoche contre le Pouvoir en place ! Avec ce dernier, nous nous rendîmes dans une rue adjacente que nous pensions fermée, et là, le décor changeait du tout au tout : il m'avait prévenu que, justement là, il y avait eu du grabuge, et c'est un véritable champ de bataille que je découvrais, à quelques dizaines de mètres seulement des Champs. Des centaines de pavés jonchaient le sol, les cars de police étaient recouverts de peintures diverses et formaient des toiles surréalistes, et les casques bleus luisants se coloraient d'autres éclats... Là, ça criait, ça s'invectivait, ça se bousculait, et les visières étaient baissées, les boucliers déployés, la tension palpable ! Le vif du sujet, en somme...

    (à suivre)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1521:un-samedi-a-paris-le-temoignage-dun-spectateur-engage-partie-1-larrivee-aux-champs-elysees&catid=52:2018&Itemid=63

  • La vox populi, la réaction nationale ou les poubelles de l’histoire?

    agora.jpgDans cette Europe bruxelloise qui serait selon ses thuriféraires l’espace où les mots de liberté, de droit de l’homme , de respect des minorités prendraient tout leur sens, il ne s’est toujours pas trouvé un pays pour braver le courroux de l’oncle Sam et des réseaux atlantistes. En l’espèce pour  accorder  l’asile politique à Julian Assange, fondateur de wikileaks,  coupable d’avoir révélé le dessous des cartes . Le site d’extrême gauche Le Grand Soir, relayant (traduisant)  un article paru dans le journal italien La Republica sous la plume de Stefania Maurizi, rappelait le 29 novembre qu’« il y a deux ans, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire (UNWGAD) a établi que le Royaume-Uni (à l’époque, la Suède aussi) était responsable de la détention arbitraire d’Assange : il doit le libérer et l’indemniser. Londres n’a pas apprécié cette décision : ils ont essayé de faire appel, mais ont perdu l’appel et l’ont tout simplement ignoré depuis lors. Les médias britanniques n’ont jamais demandé aux autorités de leur pays de se conformer à la décision de l’organe de l’ONU, bien au contraire : certains s’en sont même pris à l’organe de l’ONU. Si Julian Assange se retrouve entre les mains des autorités britanniques dans les mois à venir et que les États-Unis demandent son extradition, quelle sera la position des autorités britanniques ?» Plus généralement,  les partis libéraux et leurs médias préfèrent s’émouvoir des mesures prises par les Etats contre les manoeuvres de déstabilisation émanant des lobbies mondialistes qui menacent à terme leur souveraineté et partant, la liberté des peuples dont ils ont charge.

    Ouest-France essayait ainsi  de susciter l’indignation des braves gens ces dernières heures en relatant que le milliardaire-militant antinational George Soros avait perdu son bras de fer contre le gouvernement hongrois et que son université américaine, l’Université d’Europe centrale (CEU),  devrait quitter Budapest pour trouver refuge à Vienne.

    «Cet acte n’est pas le premier coup porté par Viktor Orbán (à) George Soros déplore Ouest-France. Au printemps 2018, une autre loi rebaptisée  Stop Soros  a contraint sa fondation Open Society à fuir à Berlin, en partie car elle finance une association d’aide aux migrants.»  Ce refus par les Hongrois  de la submersion migratoire, à l’aune des conséquences qu’elle a produit dans les pays de l’ouest européen,  est bien évidemment  pour beaucoup dans le soutien très large des électeurs  au parti de M. Orban, comme l’ont confirmé les élections législatives  du mois d’avril dernier.

    Le quotidien La Croix note pour sa part avec l’Afp qu’en Turquie également, M. Soros n’a plus la cote:« l’Open Society Foundation du milliardaire a dû fermer après que le président turc Recep Tayyip Erdogan s’en est pris au magnat américain. Il l’accuse de soutenir le philanthrope turc Osman Kavala, écroué en Turquie depuis plus d’un an, soupçonné par les autorités d’avoir  financé  des manifestations antigouvernementales en 2013 et d’être lié au putsch manqué en 2016. Ce que le milliardaire nie farouchement.»

    «L’avenir de l’Université d’Europe centrale précise encore cet article,  était l’un des principaux contentieux entre Budapest et les institutions européennes, qui s’inquiètent d’une remise en cause des libertés académiques (sic) dans un pays dont le dirigeant est régulièrement mis en cause (par une caste européiste dont le respect de la volonté populaire et de la démocratie reste à prouver,  NDLR) pour ses atteintes à l’État de droit.»

    Nous relevions récemment que la presse bien-pensante n’est pas la seule à reprendre les éléments de langage de la gauche et de l’extrême gauche, pour défendre les troubles activités de M. Soros et fustiger la réaction des partis ou des gouvernements qui refusent son activisme, son prosélytisme mondialiste.

    Ainsi, au parlement européen, dans le cadre du débat sur les sanctions  décidées contre la Hongrie, le groupe  PPE, Parti populaire européen classé à droite, au sein duquel nous retrouvons notamment les  amis de Laurent Wauquiez,  s’est fendu d’une  déclaration  solennelle anti Orban.   «L’extrémisme populiste et nationaliste, la désinformation, la discrimination et les menaces contre l’État de droit représentent la plus grande menace visant la liberté et la démocratie en Europe depuis la chute du Rideau de fer » ont écrit les responsables du PPE.   « Nous soulignons que l’Union européenne est fondée sur les valeurs du respect de la dignité humaine, de la liberté, de la démocratie, de l’égalité, de l’État de droit (…). Nous appelons tous les membres et associations du PPE à respecter, protéger et promouvoir ces principes (…). Le texte insistait aussi sur la « liberté de l’université», en référence au refus du gouvernement hongrois de signer un accord avec la CEU de George Soros (…).» Sur le plan symbolique il n’est en tout cas pas anodin que pour la première fois depuis 1945, une université américaine soit contrainte de  déguerpir d’un pays de l’ex bloc soviétique… mais la liberté est-elle encore vraiment à l’Ouest?

    Autre symbole, et pas des moindres, l‘Espagne voit à son tour   émerger électoralement, une formation anti-immigration. Le site Breizh-info souligne que «pour  sa première vraie participation à un scrutin (élections en Andalousie), le jeune parti patriote Vox a remporté une victoire spectaculaire (saluée par Marine Le Pen, NDLR). Alors que les premiers sondages lui accordaient péniblement un à trois sièges, il en récolte finalement douze avec près de 11% des suffrages.» Une percée qui s’explique aussi  par la décision du  président Mariano Rajoy (ex président du Parti Populaire, hégémonique à droite)  « d’abandonner toute orientation idéologique pour se concentrer seulement sur la gestion de l’économie (…). L’autoritarisme du président Mariano Rajoy, son refus d’engager combat avec la gauche et les communistes sur les questions de société, sa très faible défense de l’Espagne face aux nationalismes périphériques, a conduit toute une frange de militants du PP à quitter le parti pour fonder Vox, une nouvelle formation politique en 2013..»

    «Santiago Abascal (dirigeant de Vox) a conduit une campagne électorale éclair, ne mettant jamais ses idées dans sa poche pour plaire aux médias. Les journalistes lui ont mené une guerre continue, dénonçant le danger de l’extrême-droite. Puis les socialistes se sont joint à la curée… »

    Bref, toujours les mêmes méthodes d’intimidation alors même, comme le rappelait Bruno Gollnisch le 29 novembre lors de sa participation à Nice au débat  contradictoire organisé  par le Mouvement européen,  que « notre continent est en risque de submersion migratoire. Et la majorité de ce Parlement européen a été et est toujours favorable à l’immigration massive.»

    Une question VITALE qu’il s’agit plus que jamais de méditer à six mois des élections européennes,  en cette période de fronde populaire résolue contre un  Système dont la nuisance même repose sur l’idéologie euromondialiste de ses principaux acteurs. Dans son livre qui a fait date,  Le Grand remplacement, dont une version augmentée a été rééditée il y a  trois ans,  Renaud Camus le dit à sa façon, et nous lui laisserons le mot de la fin:

    «Aucun épisode depuis quinze siècles, si dramatiques que certains aient pu être, ni la guerre de Cent Ans, ni l‘occupation allemande, n’ont constitué pour la patrie une menace aussi grave, aussi fatale, aussi virtuellement définitive en ses conséquences que le changement de peuple.  Au regard de celui-là (…) si grave que soit la crise économique actuelle, si préoccupante la question de la dette, si alarmant le sort de nos compatriotes les plus défavorisés ou les plus menacés dans leur statut économique et social, sont dérisoires (…). C’est d’ailleurs un symptôme évident de la Grande Déculturation, et de la Décivilisation, et de l’effacement du sentiment  national que la prépondérance écrasante de l’économique sur le politique, dans le  débat ; du prix de l’essence sur le sort de l’Etat;  des retraites sur le retrait de l’histoire; de la vie quotidienne des individus, si légitime soit-il de s’en préoccuper, sur le destin de la Nation: comme si la survie d’un peuple en tant que tel était moins importante que le confort de son cheminement hagard vers les poubelles de l’histoire.»

    https://gollnisch.com/2018/12/04/la-vox-populi-la-reaction-nationale-ou-les-poubelles-de-lhistoire/

  • Le jaune une fois encore couleur des cocus ?

    6a00d8341c715453ef022ad3c408f7200b-320wi.jpgEn ce moment de confusion généralisée, les fiscalistes, ceux du gouvernement comme ceux de l'opposition de gauche, manifestent une fois de plus leur immorale mais prévisible convergence. On va très bientôt la retrouver à l'œuvre contre nos libertés. Par conséquent, en présence du retournement dialectique d'une contestation légitime au départ, on évitera ici de se tromper d'ennemi.

    Ainsi, toujours plus facile à retourner qu'une veste, un gilet peut d'autant plus changer la signification vague de sa couleur jaune.

    Après des jours et des jours de mobilisation, la coordination s'est ébauchée. Elle a exclu d'avance, en étiquetant extrême droite, ou en stigmatisant comme ultra-droite[1], tout ce qui ne va pas dans le sens de plus de fiscalisme, plus d'étatisme et plus de socialisme. On présente ce petit groupe dirigeant, à la demande même des pouvoirs publics, comme représentant les mécontents de façon quasi officielle. Ils ont donc rédigé et les médias ont diffusé un texte de revendications[2].

    Leur lecture tant soit peu attentive ne laisse aucun doute quant à l'inspiration des rédacteurs.

    Ils ont donc pris les manettes d'un mouvement jusqu'ici spontané. Totalement contraire aux intérêts des gens qui se rassemblent encore un peu partout sur les ronds-points, qui trouvent enfin leur utilité, et les croisements de nos routes, leur plateforme et leurs mots d'ordre doivent être rejetés.

    Les révolutionnaires conscients et organisés l'ont appris. Leurs adversaires sérieux le savent. Lénine qui, je crois, connaissait le sujet, l'a dit en son temps : pas d'action révolutionnaire sans organisation révolutionnaire, pas d'organisation révolutionnaire sans théorie révolutionnaire[3].

    Toute l’attention de la presse et des médias conformistes se focalise sur les Champs Élysées, et semble se désintéresser de ce qui va conduire les gens de la CGT de Bastille à Madeleine.

    "Nous serons intraitables", a prévenu Christophe Castaner. Il se rengorge ainsi, avec une semaine de retard, d'un dispositif permettant de protéger ce qu'on appelle, sans aucun cocorico inutile, la plus belle avenue du monde. Il déclarait la chose impossible en vue du 24 novembre. Miracle : il découvre la recette pour le samedi suivant : "Dès qu’il y aura des dégâts, des provocations, nous sanctionnerons, nous interpellerons et nous livrerons à la justice." Ci-devant maire de Forcalquier il ne se reconnaît aucunement dans Tartarin de Tarascon. Promis, juré.

    En face, aujourd'hui comme toujours, la CGT et son chef Martinez. La grande préoccupation de la centrale tourne certes en ce mois de décembre commençant, autour des élections Fonction publique. "Les agents de la fonction publique, titulaires et contractuels, vont élire" en effet "leurs représentants dans les instances paritaires. Un enjeu majeur pour tous", met en vedette le site internet de l'organisation. Or, disons-le : très légitimement au départ, les intéressés ont parfaitement pris conscience, contrairement aux indices truqués de l'INSEE, de leur baisse de pouvoir d'achat.

    Les 24 et 25 novembre, en clôture du congrès du vieux PCF, que l'on enterre trop vite car on le croit cliniquement mort, Ian Brossatl, figure montante de l'organisation stalinienne affirmait clairement lui-même sa volonté de récupérer[4].

    À la veille de la troisième manifestation nationale des fameux contestataires, prévue ce 1er décembre, l'opération de détournement de la protestation initiale est devenue évidente.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] Cet élement de langage nouveau, qui vient pratiquement de sortir, est associé à des violences que "l'extrême doite" nationaliste ne cesse de condamner et dont on ne épétera jamais assez qu'elles viennent des black blocs et de eux qu'on appelle les racailles.
    [2] "Zéro SDF, retraites, salaire maximum... Découvrez la liste des revendications des "gilets jaunes"
    [3] cf. par exemple le texte "Engels et l'importance de la lutte théorique".
    [4] cf. "PCF : soutien aux gilets jaunes et nouvelle direction."

    https://www.insolent.fr/

  • Pourquoi les gilets jaunes s’évertuent à « monter à Paris » ?

    Pourquoi les gilets jaunes s’évertuent à « monter à Paris » ?

    Sur Boulevard Voltaire, Robert et Emmanuelle Ménard écrivent aux Gilets jaunes :

    En quelques jours, vous avez réussi ce que personne, depuis des années, des dizaines d’années, n’avait même esquissé : vous avez donné un visage à cette France d’en bas, cette France populaire que nos élites ignorent – quand elles ne la méprisent pas.

    En quelques jours, nos gouvernants et tous ceux qui les servent, qui les conseillent ou qui rêvent de leur succéder – partis, syndicats, médias… -, semblent découvrir cette France déclassée, souffrante, exaspérée que, grâce à vous, ils sont obligés, enfin, de regarder, de considérer.

    En quelques jours, vous avez gagné à votre cause une immense majorité de Français – plus de 80 % ! – alors même que, dans les palais de la République, on s’évertuait à vous discréditer, on rêvait de vous voir vous essouffler, on guettait vos premiers faux pas.

    En quelques jours, vous avez fait de la France des ronds-points un nouveau lieu de rencontre – parfois de fraternité – où les difficultés, les malheurs de chacun viennent nourrir les premiers cahiers de doléances que vous faites signer.

    En quelques jours, tout en refusant porte-paroles autoproclamés, leaders consacrés par les médias, récupérateurs professionnels, vous avez imposé vos priorités – « vivre de mon travail », « respecter ce que je suis » – contre les cyniques pour qui tout est joué d’avance, tout est perdu d’avance.

    En quelques jours, la « France périphérique » est devenue, sous votre pression, le nouveau bréviaire de ministres, d’élus qui, jusque-là, préféraient les dialogues convenus avec les partenaires sociaux, la « société civile » la plus policée, les associations subventionnées.

    En quelques jours, vous avez démasqué ceux qui ont du mal à déjeuner pour moins de 200 euros, qui trouvent du boulot en traversant la rue, qui se plaignent qu’on claque un pognon de dingue pour les plus pauvres.

    En quelques jours, vous avez redonné de la fierté aux provinciaux que nous sommes, avec notre accent, parfois nos mauvaises manières, notre façon de parler trop fort, trop haut, d’utiliser des gros mots (« le peuple », « les ouvriers », « les riches »…), de rappeler que nous sommes chez nous et que nous voulons le rester.

    Mais voilà que vous êtes, maintenant, à la croisée des chemins. Pour gagner – en commençant par l’annulation des taxes à venir –, il vous faut éviter plusieurs pièges. Et répondre à plusieurs questions.

    Pourquoi, alors que votre force est d’être au plus près du terrain – du bitume, en l’occurrence -, vous évertuer à « monter à Paris » où vous attendent ces casseurs, ces voyous qui effraient, scandalisent et révoltent à juste titre, ces meilleurs alliés de ceux qui ne s’emploient qu’à vous discréditer ?

    Pourquoi, à la manière des grandes révoltes du Midi viticole du passé, ne pas faire de vos mairies de véritables bastions en demandant aux maires et à leurs conseils municipaux de prendre position, de recueillir vos listes de revendications et de les transmettre aux préfets et sous-préfets ?

    Pourquoi ne pas appeler tous les Français – qui vous soutiennent sans pour autant venir grossir vos rangs – à vous rejoindre en un raz-de-marée de gilets jaunes affichés à leurs fenêtres, portés dans tous leurs déplacements, dans toutes leurs activités ?

    Pourquoi ne pas exiger de tous les députés, quelles que soient leurs sensibilités, qu’ils demandent, de la plus ferme des façons, au président de l’Assemblée de les réunir en une séance solennelle – et aussi longue que nécessaire – au cours de laquelle chacun devra se prononcer sur les plus pressantes de vos revendications ?

    Pourquoi ne pas inventer de nouvelles formes d’action susceptibles de gagner la sympathie de nos concitoyens qui hésitent encore à vous rejoindre ? Rappelez-vous, il y a un demi-siècle, ceux-là mêmes qui nous gouvernent ou leurs jumeaux descendaient dans la rue, exigeant que l’imagination soit au pouvoir. Prenez-les au mot. Ne tombez pas dans leurs chausse-trapes. Votre popularité est votre première arme. Ne vous la faites pas voler !

    C’est en amis – ni donneurs de leçons, ni quémandeurs de voix – que nous nous adressons à vous. Élus d’une ville et de villages longtemps abandonnés par un État centralisateur, paralysés par des notables uniquement obnubilés par eux-mêmes, oublieux de leurs promesses, nous partageons votre constat : cela ne peut plus durer. Et cela ne doit pas durer.

    https://www.lesalonbeige.fr/pourquoi-les-gilets-jaunes-severtuent-a-monter-a-paris/

  • Les Gilets jaunes du premier décembre : un nouveau jour de colère !

    gilets jaunes

    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Mobilisation sans précédent dans toute la France pour la troisième journée d’action des Gilets jaunes. Mais les médias ont surtout retenu les affrontements qui se sont déroulés à L’Arc de triomphe samedi matin.
    Mais pourtant, un important dispositif de sécurité avait été mis en place dans tout le quartier des Champs-Élysées ?

    Castaner avait décidé d’y interdire la circulation automobile et de boucler la plupart des accès à la plus belle avenue du monde : pas moins de dix stations de métro étaient fermées et la plupart des magasins avaient tiré leurs rideaux métalliques. De véritables « check points » étaient installés aux carrefours afin de filtrer les Gilets jaunes qui affluaient de toute part. Mais à certains endroits, il était impossible de passer.

    Et pourtant les débordements n’ont pas tardé ?

    C’est effectivement autour de l’Arc de triomphe que les premiers heurts se sont produits. Mais les informations restent confuses. Castaner accuse les Gilets jaunes d’avoir profané un lieu de mémoire alors que les gilets jaunes prétendent au contraire avoir protégé la tombe du soldat inconnu. Il parait probable que de faux Gilets jaunes se soient infiltrés parmi les vrais pour défier les forces de l’ordre et discréditer ainsi le mouvement.

    Et que s’est-il passé ensuite ?

    Les manifestants refoulés des Champs-Élysées, ont formé des cortèges qui n’ont eu comme seule solution que de se déployer au hasard des rues, ce qui a permis aux casseurs d’échapper aux contrôles et de s’infiltrer très facilement. A partir de là, les forces de l’ordre, livrées à elles-mêmes, ont rapidement été débordées et des foyers d’incendie ont été allumés un peu partout dans la capitale jusqu’à la tombée de la nuit.

    Et dans le reste de la France ?

    Peu de villes ont échappé à la colère des Français qui ont appelé partout Macron à la démission : blocages d’aéroports comme à Nantes ou à Nice, pillages de magasins ou de centres commerciaux comme à Saint-Étienne ou à Marseille, attaques de préfectures comme à Tarbes ou au Puy-en-Velay et vandalisme sur des marchés de Noël. Plus d’une centaine de blessés est à déplorer : une véritable guérilla dont les conséquences sont à suivre dans les prochains jours.

    https://fr.novopress.info/

  • Si les gilets jaunes n’aiment pas les journalistes, peut-être faut-il se demander pourquoi ?

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    Si le mouvement des gilets jaunes ébranle le gouvernement, il ébranle aussi, même si peu le soulignent, la presse « mainstream », qui se voit remise en cause dans sa légitimité… au même titre que nos dirigeants parce que, pour beaucoup de manifestants, à tort ou à raison, ils en sont les dociles valets.

    La preuve par l’agression – « la tentative de lynchage », ce sont leurs mots – subie par des journalistes de BFM TV, samedi, à Toulouse, qui ont eu, semble-t-il, la peur de leur vie : « Ils avaient la bave aux lèvres », décrit l’un d’eux, comme s’il avait croisé la bête du Gévaudan.

    Les gilets jaunes criaient « C’est l’autre enfoiré de BFM, la chaîne de Macron, ces bâtards de BFM », « BFM collabo, BFM collabo »… « Ça, c’est le premier truc qu’on n’oublie pas », commente le journaliste. Et puis : « Au bout d’un moment, un mec a donné le top départ, en criant : dégagez, sinon on vous défonce. »

    Il affirme ne plus pouvoir mettre la bonnette identifiant son média sur son micro lorsqu’il fait un reportage. Il faut qu’il passe incognito.

    Si l’agression de cette équipe est, évidemment, absolument condamnable, elle en dit long sur l’état de délitement du lien entre la presse et les Français et sur la fin d’un règne sans partage depuis des dizaines d’années : celui de la télé.

    Celle-ci a envahi les foyers, devenant la baby-sitter des enfants quand ils rentrent, à 4 heures, avec leurs clés, dans un appartement déserté, la demoiselle de compagnie dans les EHPAD à toute heure du jour et de la nuit des personnes âgées, le seul ami venant visiter quotidiennement bien des personnes isolées.

    Sauf que, comme dans le fameux roman Une chanson douce de Leïla Slimani (Goncourt 2016), la confiance est rompue. La nounou m’a tuer !

    Une grande partie de la « grosse » presse papier et des sites qui lui sont affiliés souffrent du même désamour.

    Comment justifier, il est vrai, que le site du Point, magazine sérieux s’il en est, titre, le 24 novembre « EN DIRECT #Gilets Jaunes : l’extrême droite fait basculer la manifestation dans la violence » ? Puis, le 26, sans sembler embarrassé : « Gilets jaunes : les meneurs des casseurs appartiendraient à l’extrême gauche. » On notera, au passage, dans le premier cas, l’emploi de l’indicatif, dans l’autre, du conditionnel…

    N’avaient-ils pas des yeux pour voir ? Trouvaient-ils cette manifestation trop insignifiante pour y dépêcher un reporter ? Ou ont-ils bu aveuglément les paroles de Christophe Castaner ?

    Qui, s’il n’y avait pas eu les réseaux sociaux, aurait relayé les photos prises sur le vif de slogans antifas et de drapeaux de Che Guevara ? La grande presse court, derrière, lourdement, à son corps défendant (sans jamais la rattraper), derrière la presse alternative, furtive et toujours sur le qui-vive. Et c’est cette vieille dame fatiguée, de mauvaise volonté, bourrelée de préjugée, que les impôts des Français – puisque c’est le cœur du sujet – devraient continuer à subventionner ?

    Bien sûr, L’Express a beau jeu de souligner – et c’est une réalité – que de fausses images circulent sur Facebook : des visages molestés antérieurement, dans un autre contexte que celui, samedi, des Champs-Élysées, ou un messages de soutien des forces de l’ordre destiné à d’autres manifestants, il y a deux ans.

    Et il est indéniable qu’il est de la responsabilité des médias alternatifs d’être attentifs et de veiller à ne pas relayer des images vieilles ou bidonnées. Il en va de leur honnêteté et de leur crédibilité. Certes, l’oligarchie subclaquante qu’est l’information devenant peu à peu joyeuse anarchie, on trouve, sur la Toile, un peu n’importe quoi. Mais pour qui veut bien trier le bon grain de l’ivraie surgit, dans ce virtuel fatras, un bout de vérité. Que l’on cherchait parfois, il faut bien le dire, désespérément autrefois.

    Gabrielle Cluzel

    Tribune reprise de Boulevard Voltaire

    https://fr.novopress.info/

  • I-Media n°226 – Gilets Jaunes : la giga-méga-ultra droite ?

     

    01:40 – Sous les pavés, l’« ultra droite » ?

    Les médias ont mis du temps à admettre que l’ « ultra droite » n’était pas à la manœuvre samedi 24 novembre sur les Champs Elysées. Un manque d’analyse inquiétant.

    16:05 – Zapping

    Les Gilets Jaunes ont été au centre de l’attention. De Jean-Lin Lacapelle à Clément Viktorovitch, de nombreuses personnalités les ont défendus sur les plateaux de télévision

    26:50 – Gilets jaunes VS Journalistes : Fight !

    Les gilets jaunes et les journalistes se regardent avec méfiance. Plusieurs journalistes se sont plaints d’agressions. Une animosité qu’ils semblent peiner à expliquer.

    33:50 – Les Tweets

    Alors que le préfet de police de Paris Michel Delpuech avoue sans problème qu’il cible les Identitaires car ils refusent le « vivre ensemble », Benalla et Richard Ferrand discutent ensemble aux 70 ans du JDD.

    39:05 – Presse internationale : Macron sous les coups

    Tous les médias internationaux avaient les yeux tournés vers les Champs Elysées samedi dernier. Et l’image d’Emmanuel Macron à l’international est touchée.

    42:20 – Le coup de chapeau (surprise) de Jean-Yves Le Gallou

    https://www.tvlibertes.com/i-media-n226-gilets-jaunes-la-giga-mega-ultra-droite

  • Gilets jaunes : crise sociale, crise de légitimité, crise de régime

    gilets-jaunes-crise-de-regime-michel-geoffroy.jpg

    Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Nombreux sont les commentateurs à pointer le caractère social de la révolte des Gilets Jaunes. Mais les Gilets Jaunes montrent aussi que nos institutions démocratiques ne fonctionnent plus : la révolte sociale ouvre aussi, fatalement, une crise de légitimité et donc une crise de régime.

    Bonne nouvelle : avec les Gilets Jaunes, les commentateurs ont découvert l’eau chaude

    Depuis que les Gilets Jaunes se sont rendus visibles, les commentateurs attitrés rejoignent, même si c’est un peu tard, les analyses de Christophe Guilluy sur la France Périphérique, celle que le Système a décidé d’ignorer et même de remplacer.

    La révolte des perdants de la mondialisation heureuse les a surpris et il est plaisant de voir tous ces « experts » médiatiques découvrir brusquement l’eau chaude : il y a des Français qui n’en peuvent plus. Et les défavorisés ne sont pas issus de l’immigration.

    Comme il est aussi plaisant de voir les anciens leaders socialistes se découvrir une sympathie pour le petit peuple qui manifeste, alors qu’ils ont hier contribué largement au déclassement des « sans dents », en prenant le parti des Autres contre les Nôtres.

    Une révolte qui n’est pas que sociale

    Cet aspect social de la révolte des Gilets Jaunes ne doit cependant pas occulter son versant institutionnel, surtout si on le met en regard du large soutien dont elle bénéficie dans l’opinion[1].

    Car la critique, justifiée, de la politique conduite par Emmanuel Macron, ne saurait résumer toute la question.

    En effet si l’on en croit les sondages d’opinion, une écrasante majorité des personnes interrogées conteste les taxes imposées sur les carburants[2] et, d’une façon générale, le poids des impôts en France et leur mauvaise répartition.

    Or, le consentement à l’impôt a toujours été au fondement de la démocratie et des libertés publiques en Europe. On le trouve même dans la Grande Charte de 1215, adoptée par Jean Sans Terre, largement reprise de plus anciennes déclarations  d’ailleurs.

    Si autant de Français contestent désormais l’impôt, cela résulte non seulement de son poids élevé dans notre pays – plus de 1000 Mds de prélèvements obligatoires en 2017 ! – mais aussi qu’il y a, à l’évidence, un problème institutionnel en France qui vide le consentement à l’impôt de son sens.

    Une démocratie d’apparence

    Apparemment, en effet, notre système politique est démocratique. Comme le dit notre Constitution, il repose sur « le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple ». Les élections sont organisées régulièrement et le Parlement contrôle l’action du Gouvernement.
    Mais en réalité il en va tout autrement : car ce sont les minorités qui désormais gouvernent la France.

    Prenons l’exemple des élections de 2017 :

    • Seule une minorité de Français a votéce qui laisse supposer que l’offre politique ne leur convenait pas.Emmanuel Macron n’a donc été élu que par 43,6% des inscrits[3] et aux législatives de 2017, seuls 38,4% des Français ont voté
    • Les élus ne sont donc plus représentatifs de la majorité de la population : ni le Président de la République ni les députés.

    Ce que l’on persiste à appeler la « majorité » parlementaire est donc minoritaire dans l’opinion, avec la circonstance aggravante qu’une part importante des votants n’est au surplus pas représentée du fait du régime électoral reposant sur le scrutin majoritaire de circonscription. Ainsi, avec 1,59 Millions  de voix au second tour des législatives de 2017, le FN n’a obtenu que 8 élus, quand la France Insoumise obtenait 17 élus avec 880 000 voix et le Parti Communiste 10 élus avec… 200 000 voix !

    A ce constat inquiétant s’ajoute le fait qu’Emmanuel Macron ne s’appuie sur aucun mouvement politique réel, puisqu’il doit avant tout son élection, que lui-même qualifie d’ailleurs d’effraction[4], au soutien des médias et de la Davocratie.

    République en Marche ? Non tyrannie des minorités !

    En d’autres termes, nos institutions sont désormais dans la main de minorités, dans des proportions inconnues jusqu’alors ; mais des minorités qui se servent d’elles pour conduire une politique qui ne correspond pas à l’attente des Français.

    De très nombreux sondages montrent en effet que sur les questions d’immigration, de justice, de sécurité ou de mœurs, la majorité de nos concitoyens n’approuve pas les politiques conduites par les gouvernements.

    Si on y ajoute la représentativité déclinante des syndicats, même dans le secteur public, et le caractère monocolore des médias de propagande, il ne faut donc pas s’étonner que la France des Gilets Jaunes « n’arrive pas à se faire entendre » ou estime que « personne ne l’écoute ».

    Une démocratie vide de sens

    C’est pourquoi aussi nos concitoyens estiment à juste titre que la démocratie ne fonctionne pas bien.

    « La démocratie française fonctionne bien » aux yeux de seulement 34 % des personnes interrogées contre 61 % qui jugent qu’elle « fonctionne mal » ;les plus insatisfaits sont les moins de 35 ans et les catégories populaires: seuls 20 % des ouvriers estiment que la démocratie française fonctionne bien [5].

    Pour couronner cette dépossession des majorités par les minorités politiques, l’exécutifa perdu l’essentiel des moyens de gouverner du fait des transferts de compétences à l’Union Européenne, de la dérégulation économique et financière et du gouvernement des Juges.

    Dans un tel système, le pouvoir obéit d’abord aux consignes de la Davocratie, de Bruxelles, de Mme Merkel, des médias et des lobbies et accessoirement ensuite, aux électeurs.

    C’est pourquoi il donne le sentiment, comme le Président de la République, de vivre sur une autre planète et de « ne pas comprendre les Français » même s’il prétend encore les « entendre », mais comme on entend la mer : un ressac lointain.

    Crise sociale, crise de légitimité, crise de régime

    Aujourd’hui la dépossession politique du peuple français est donc double : non seulement les élus ne le représentent qu’à la marge, mais au surplus l’essentiel de la politique conduite n’est plus vraiment déterminé en France ni pour la France.

    La crise des Gilets Jaunes fait apparaître au grand jour que la démocratie ne fonctionne plus dans notre pays. Et que par conséquent la légitimité du pouvoir est faible.

    A la crise sociale s’ajoute donc un crise de légitimité et à terme, une crise de régime

    Un constat lourd de conséquences pour l’avenir politique d’Emmanuel Macron.

    Michel Geoffroy 01/12/2018

    [1] 77% des personnes interrogées qualifient de «justifié» l’appel des «gilets jaunes» à bloquer Paris le 24 novembre 2018 (sondage odoxa, le Figaro , France Info des 21 et 22 novembre 2018) . Ce chiffre passe à  84 % la semaine suivante (sondage  publié le 28 novembre).

    [2] 78% des personnes interrogées réclament l’annulation des taxes sur le carburant  (Sondage Opinion Way pour LCI, RTL, Le Figaro du 27 novembre 2018)

    [3] En n’oubliant pas que 43% de ceux qui ont voté pour lui ont déclaré vouloiravant tout faire barrage à Marine Le Pen

    [4] « Je ne suis pas l’enfant naturel des temps calmes de la vie politique. Je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’histoire. Une effraction parce que la France était malheureuse et inquiète. »   conférence de presse du 13 février 2018

    [5] Sondage Viavoice  La Croix, institut Marc Sangnier, la Revue critique des 13 et 14 septembre 2018

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : presidenciaperu via Flickr (cc)

    https://www.polemia.com/gilets-jaunes-crise-sociale-crise-legitimite-crise-regime/

  • Ils ont tout cassé

    rodin-le-penseur.jpgSortir de la crise... mais comment? Le Premier ministre reçoit aujourd’hui à la demande du président de la république les chefs ou représentants des principaux partis politiques, dont Marine Le Pen, après les manifestations de gilets jaunes qui ont de nouveau dégénéré samedi. Elles auraient rassemblé 119 500 personnes, selon le décompte toujours un peu surréaliste dans sa précision effectué par le ministère de l’Intérieur. Dimanche, à son retour de la réunion du G20 à Buenos Aires,  Emmanuel Macron s’est rendu sur les Champs-Elysées,  quelques heures après les émeutes qui ont saccagé aussi de nombreuses villes de province -la préfecture du Puy-en-Velay a notamment été ravagée par les flammes- mais aussi, de manière emblématique pour les médias étrangers, Paris. Ce sont principalement les artères proches de la plus belle avenue du monde, l’Arc de Triomphe, les VIIIe, XVIe et XVIIe qui ont le plus souffert et dans une moindre mesure les Ier, IIe, IVe et IXe arrondissements. Rien que dans la capitale, une centaine de voitures ont été incendiées, des dizaines de boutiques  ont été pillées; on  déplore 133 blessés (dont 23 dans les rangs des forces de l’ordre) et  378 personnes ont été  placées en garde à vue (630 dans toute la France).

    Accompagné par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner et du secrétaire d’État Laurent Nuñez, Emmanuel Macron,  hué par une  partie des badauds réclamant sa démission , a tenu à se recueillir  sur la tombe du soldat inconnu.  La flamme en avait été éteinte par des individus qui l’ont piétiné, sales types qui ont aussi souillé l’Arc de Triomphe par des déprédations et des graffitis, malgré les efforts des gilets jaunes pour protéger ce monument des  profanateurs. Ce qui donne déjà une indication sur l’identité des casseurs. Les profils des manifestants/émeutiers arrêtés hier tout au long de la journée  seraient très divers d’après les informations qui ont filtré : des gilets jaunes trentenaires ou quadragénaires, souvent pères de famille, habitants de la France des oubliés au bout du rouleau et qui voulaient en découdre; des militants d’ultra gauche rompus à l’exercice, certainement les plus nombreux;  des jeunes de banlieues attirés par les potentiels pillages et paraît-il, quelques manifestants appartenant à la mouvance de l’ultra droite. Notons quand même que quels que soient les reproches que l’ont peut adresser à l‘extrême droite, ses activistes les plus énervés n’auraient jamais attaqué l’Arc de triomphe et n’ont pas pour habitude de s’en prendre aux boutiques pour faire leur course…

    Samedi, sur BFMTV,  Christophe Castaner a confessé que le gouvernement n’avait pas su expliquer aux Français ses réformes et ses actions, le dossier de la transition énergétique, bref avait « mal géré un certain nombre de séquences de communication. » Les petits Machiavel de l’exécutif ont aussi mal géré,  mal dosé leurs actions visant à priver les gilets jaunes du soutien populaire dont il bénéficie en associant cette mobilisation citoyenne  aux désordres, à l’anarchie, aux violences. Il est bien connu que l’extension du chaos profite en général au régime en place.  Les craintes d’un basculement révolutionnaire a pour effet de souder l’opinion autour d’un gouvernement, de relégitimer le pouvoir porteur de la violence légale pour rétablir l’ordre.

    Existe-t-il une stratégie de la tension pensée et voulue par la caste qui règne sur notre démocratie  confisquée comme nous  l’évoquions dernièrement? Invité de l’émission dimanche en politique sur France 3 hier midi, Marine s’est en tout cas  interrogée à l’instar des Français: « Y a-t-il une volonté politique de laisser les choses dégénérer ? Pourquoi les groupuscules d’extrême gauche ne sont pas dissous, pourquoi les laisse-t-on venir casser ? » Beaucoup de nos compatriotes estiment aussi qu’il y a bien eu une volonté délibérée du pouvoir politique, si ce n’est peut-être d’utiliser des agents provocateurs infiltrés,  du moins  de ne pas protéger l’Arc de Triomphe (qui l’avait été lors des manifs précédentes) contrairement aux boutiques de luxe sur les Champs-Elysées qui étaient, elles,  sécurisées. Ou doit-on en conclure  que 5000 CRS, gendarmes mobiles et policiers seraient dans l’incapacité de mettre hors d’état de nuire quelques centaines de casseurs? Ce qui ne serait pas rassurant quand on connait la situation qui règne dans les centaines de zones de non droit que les gouvernements successifs ont laissé s’étendre un peu partout sur notre territoire.

    Pour autant, la volonté sous-jacente de refiler le mistigri de la haine aux gilets jaunes ne fonctionne pas, dans une France tabassée par la violence économique, sociale, fiscale, qui compte huit millions de pauvres, six millions de chômeurs, et des millions de foyers qui basculent (ou craignent de basculer) dans la paupérisation, le déclassement. Selon le sondage Harris interactive pour RTL et M6, si 85 % des sondés désapprouvent le recours à la violence,  « les gilets jaunes sont (toujours) soutenus par 72% de Français après le rassemblement du samedi 1er décembre. Ce chiffre est similaire à celui mesuré juste avant le 17 novembre, première journée de mobilisation des gilets jaunes. Par ailleurs, près de 90% de Français estiment que le gouvernement n’a pas été à la hauteur des événements

    « E. Macron est dans la situation d’un gamin buté, qui refuse d’entendre ce que le peuple lui dit ! » notait la présidente du RN  hier qui réclamait une dissolution de l’Assemblée pour sortir de la crise.  Incapacité de se remettre en question que l’on constate aussi avec l’approbation  par le gouvernement français du  Pacte International sur les migrations, dit pacte de Marrakech. Celui-ci a été  refusé par l’Australie, l’Autriche, les pays baltes, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie,  la Hongrie, les Etats-Unis,  Israël,  l’Italie, la Pologne, la Serbie   la République Tchèque, la Slovaquie, la Suisse... Un pacte    qui, malgré la double langage consistant à nous dire qu’il s’agit de réguler et d’encadrer les flux migratoires, établit  une volonté de poursuivre l’immigration de peuplement. Ce qu’un article des Echos  qui lui est consacré résume benoitement :  «Beaucoup de bruit pour rien, estiment les partisans du pacte, les pays africains en tête, ainsi que Paris ou Berlin, où le consensus des dirigeants est favorable à l’immigration pour compenser la dénatalité. »

    Là aussi la caste méprise les voeux du peuple français. Le JDD confirme dans sa dernière livraison que « selon une vaste étude sur l’immigration en France, réalisée par l‘Ifop en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès et l’American Jewish Committee », les Français ont le ras-le-bol de l’immigration planétaire qu’ils subissent. Quel scoop! Après des dizaines d’enquêtes allant toutes dans le même sens ces dernières décennies et qui n’ont jamais été prises en compte par les Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron,  ce sondage indique (confirme) que l’immigration est perçue négativement  quant à son impact sur nos finances, notre sécurité,  notre identité, le statut de  la femme, la  cohésion  et l’avenir de notre pays…

    Selon, cette nouvelle enquête détaille le JDD,« le  verdict  (est) sans appel» : «une majorité de Français (52%) estiment que l’on accueille trop d’étrangers, et un peu plus d’un quart (27%) qu’on en accueille “suffisamment”. Cela veut dire, par déduction, que 79% ne veulent pas accueillir davantage de ces personnes. Dans le même esprit, 64% de nos concitoyens adhèrent à l’idée selon laquelle notre pays compte déjà beaucoup d’étrangers et accueillir des immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable. Ce refus s’explique largement (77%) par la crainte qu’une politique trop accueillante n’attire encore davantage d’étrangers (la fameuse théorie de l’appel d’air), que la main-d’œuvre immigrée ne contribue à “tirer les salaires vers le bas (71%), que la différence de valeurs ne provoque des problèmes de cohabitation (60%) (…). 84% des Français pensent qu’on ne peut pas parler de l’immigration sereinement (…) près des trois quarts considèrent que l’immigration coûte plus à la France qu’elle ne lui rapporte tandis que 7 sur 10 estiment que le pays n’a plus les moyens d’accueillir des immigrés. L’impact de l’immigration est perçu comme négatif sur les comptes publics par 64% des répondants (…) Le lien prétendu (sic)  entre l’insécurité et l’immigration, agité (sic)  par le Front National depuis les années 1980, fait l’objet d’une adhésion majoritaire…»

     Le fiscalisme confiscatoire a été le  point de départ, la mèche qui a allumé la  révolte, voire l’insurrection populaire des gilets jaunes. Ce qui conduit  experts et autres spécialistes à deviser doctement  sur les impôts, les taxes à baisser (ou non), les impôts pour les plus riches à rétablir (ou non). Or, cela fait des années que l’opposition nationale évoque non seulement les dégâts sécuritaires et identitaires générés par l’immigration massive, mais aussi son monstrueux coût financier dont nos compatriotes les plus modestes sont là aussi les premières victimes.

    Abstraction  faite de la grossière propagande de ceux qui, avec un  fanatisme sectaire assez inquiétant, tordent les chiffres pour nous prouver que l’immigration serait stable et serait  est une chance   pour la France, les travaux sérieux affirment l’inverse;  ce que même une démographe de gauche  comme Michèle Tribalat  admet  aujourd'hui.  Le site Polemia,  le relevait,  le  surcoût budgétaire dû à l’immigration est mis en lumière par de nombreux travaux: de 17 milliards dans une  étude de Jean-Paul Gourévitch (2012); de 42 milliards chez Pierre Milloz (1997) dont l’étude ancienne continue de faire référence par sa rigueur méthodologique, de 73 milliards chez Yves-Marie Laulan (2012), de 84 milliards chez André Posokhow. Jean-Yves Le Gallou a  évalué à 18 milliards (en 2014 )le seul coût d’entrée et d’accueil des 200.000 immigrés supplémentaires annuels (coût en infrastructure notamment)».« Ces écarts de chiffres peuvent légitimement surprendre mais ils s’expliquent de trois façons : d’abord, par l’omerta statistique qui rend l’accès aux données difficile et qui implique de poser des hypothèses; ensuite, par les définitions retenues pour les populations étudiées; enfin, par le périmètre des dépenses et des recettes analysé. »

    Alors oui, constate Bruno Gollnisch, ce sont les partis qui se succèdent au pouvoir depuis trente ans qui ont tout cassé,  abîmé la France, enlaidi nos communes et nos paysages,  détruit des pans entiers de notre économie, liquidé notre industrie, paupérisé nos services publics,  nos territoires, pressuré les contribuables,  répandu partout  l‘enfer multiculturaliste et communautariste, méprisé le vote des Français    par idéologie et/ou pour se plier aux injonctions de Bruxelles et du lobby immigrationiste. Ce sont les mêmes qui, pour reprendre la formulation de feu le  grand sociologue Jules Monnerot, se livrent à des « rites d’exécrations », à  des « malédictions collectives à la mode du xxe siècle réputé civilisé » à l’encontre des résistants, traitent les gilets jaunes de suppôts de la peste brune, les  nationaux d’extrémistes  en les accusant de répandre la haine!   Mais encore une fois que peuvent leurs mensonges, armature de ce système vacillant,   face au choc du réel? Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir mais le pousser. Avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté, nous sommes prêts à assurer l’alternative. Pour le peuple et avec lui.

    https://gollnisch.com/2018/12/03/ils-ont-tout-casse/