économie et finance - Page 438
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Piero San Giorgio - Interview de Charles Sannat à propos de l'état des marchés en début 2017
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Politique et Eco n° 120 : L’Etat comme problème et non comme solution avec Me Jean-Philippe Delsol
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Revenu universel ? – Entretien avec Eric Verhaeghe
La question du revenu universel revient souvent dans les débats de la présidentielle. L’enthousiasme ou la répulsion qu’il suscite semblent basés sur une incompréhension ou une méconnaissance de ce concept. Eric Verhaeghe, que nous avions interrogé lors de la parution de Ne t’aide pas et l’Etat t’aidera (Présent du 25 février 2016), livre où il aborde la question, nous donne quelques clés pour mieux saisir les enjeux de ce fameux revenu.
— Dans votre livre, vous écriviez que le revenu universel est « l’avenir de la Sécurité sociale ». Pouvez-vous nous rappeler les caractéristiques de ce dispositif tel que vous le concevez ?
— Il me semble qu’il existe un malentendu curieux sur le revenu universel tel qu’il est promu par certains « libéraux ». Ceux-ci veulent ajouter une sorte de nouvelle prestation sociale, dont le coût est colossal, et qui bénéficierait à tout le monde. De mon point de vue, c’est une erreur de sens : le revenu universel ne doit pas s’ajouter aux prestations sociales existantes, et en particulier à la sécurité sociale, mais il doit la remplacer. Au lieu d’ajouter 400 milliards aux près de 1 000 milliards de prélèvements publics existants, il vaut mieux transformer les 600 milliards qui financent l’offre sociale (notamment l’offre médicale) en 600 milliards d’allocation universelle qui permettraient aux Français de souscrire aux contrats d’assurance sociale de leur choix. L’utilisation de ces 600 milliards serait exclusivement réservée à la souscription de contrats de protection sociale. On évite ainsi l’effet « paresse ». Le revenu universel ne sera pas versé pour acheter des téléphones portables ou des voitures, mais pour que chacun assure sa propre protection. La mesure est éminemment responsabilisante.
— Ce n’est donc pas une incitation à ne plus travailler et à se laisser vivre – objection qu’on entend souvent ?
— Eh non, puisque l’argent n’ira pas directement dans la poche des assurés et ne pourra être utilisé pour des babioles. Il sera fléché vers la protection sociale. Simplement, au lieu de subir une sécurité sociale déresponsabilisante comme aujourd’hui (avec cette fameuse phrase qu’on entend dans le métro : « J’ai droit chaque année à X jours de congé maladie », ou cette conviction ancrée dans certaines campagnes selon laquelle la sécurité sociale doit rembourser le taxi des malades jusqu’à l’hôpital), les Français devront faire un choix individuel réfléchi pour satisfaire à leur obligation d’assurance.
— Marc de Boni, journaliste au Figaro, écrit que la proposition d’un revenu universel se situe « à la jonction de la vision marxiste et de la pensée libérale ». Cela vous paraît-il juste ?
— Il me semble que le revenu universel est d’abord une idée libérale. Les marxistes l’ont volontiers repris à cause du malentendu introduit par certains « libéraux », pour qui le revenu universel est un outil de lutte contre la pauvreté. Sous l’expression « revenu universel » coexistent deux notions distinctes : d’un côté, la vision libérale d’une redistribution égalitaire d’une partie du PIB pour que chacun soit protégé, de l’autre, une vision plus marxiste selon laquelle le revenu universel est un outil nouveau et supplémentaire de lutte contre la pauvreté.
Propos recueillis par Samuel Martin
Entretien paru dans Présent daté du 28 janvier 2017
http://fr.novopress.info/203093/revenu-universel-entretien-avec-eric-verhaeghe/
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Le revenu universel, salut du capitalisme ? (Julien Rochedy)
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Sortie (très attendue) à la fin du mois de janvier du livre d'Alban d'Arguin : EOLIENNES SCANDALE D'ETAT
C’est l’ouvrage le plus complet sur la question des éoliennes à ce jour. L’auteur en cerne les origines à travers l’écologie qui, dépouillée de ses oripeaux de la « bien pensance verte », apparaît sous son vrai visage de parti de l’étranger rassembleur des derniers trotskystes à la solde du mondialisme. Il en démasque aussi la dialectique et les enjeux fondés sur trois affirmations hasardeuses : la lutte contre le « réchauffement » climatique, l’extinction « imminente » des énergies fossiles, et la « nécessaire » sortie du nucléaire.
La thèse de l’auteur est terrible : L’éolien est un scandale d’Etat qui conduira tôt ou tard les politiques français promoteurs de cette aberration devant la Cour de justice de la République.
Ce livre est une arme essentielle et exhaustive dans le combat, à la disposition des médias objectifs, des politiques incorruptibles (il en reste sans doute) et de ceux qui luttent avec courage au quotidien partout en France où sortent de terre de nouveaux parcs éoliens.
Il y a une impérieuse urgence à rejeter les injonctions dictatoriales de la Commission européenne si on ne veut pas assister à l’agonie de la France défigurée, la France infectée, la France spoliée...
Eoliennes scandale d'Etat, Alban d'Arguin, Synthèse éditions, collection Pourquoi ?, 178 pages, 20 €
L'auteur : Alban d'Arguin, DEA de droit public, DEA d'histoire, Études d'actuariat (ISUP Paris) a fait une carrière de management et de direction générale à l'international dans un grand groupe financier. Il est retiré aujourd'hui dans l'ouest de la France où il travaille à la restauration d'un domaine entouré de vergers anciens. Il collabore épisodiquement à plusieurs revues sous forme de chroniques. Passionné par l'ornithologie et les questions environnementales, il a participé récemment à la création d'une association opposée à l'implantation d'un parc industriel dans sa région. Confronté à l'aberration de ce projet "d'énergie du vent", il a décidé d'instruire objectivement et exhaustivement la question de l'éolien en FranceLe commander en ligne cliquez ici
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Le monde va vers une crise financière majeure, bien pire qu’en 2008
Menace d'une très lourde amende aux États-Unis - elle pourrait atteindre les 14 milliards de dollars pour son implication dans la crise des subprimes en 2007, Deutsche Bank fait depuis plusieurs mois les titres de l'actualité. Mais qui est cette banque auprès de laquelle le gouvernement allemand refuse - du moins officiellement - de venir en aide ? Pendant plus d'un siècle, rétablissement fondé par Adelbert Delbrück, étroitement lié aux fleurons industriels allemands, a régné en maître sur le capitalisme rhénan. Lorsque la Deutsche Bank a racheté Morgan Grenfeld en 1989 puis dix ans plus tard l'Américain Bankers Trust, elle s'est transformée en un fonds spéculatif géant (ou « hedge fund »). Sa division Global Market est devenue un pilier majeur de la banque. La Deutsche Bank se plonge dans le jeu des paris risqués et devient un des acteurs principaux des plus grands scandales financiers au monde : manipulation de taux, de devises ou de certificats de CO2, crédits "subprime", qui le rattrapent aujourd’hui avec la menace d'amende ci-dessus mentionnée.
La qualité incertaine des bilans des services de cette banque liés aux activités spéculatives est la source première de l'inquiétude qu'elle suscite. Deutsche Bank, ce sont des pertes de 6,8 milliards d'euros et une capitalisation boursière qui a fondu de moitié depuis le début de 2016. Son action, qui valait 102 euros en 2007, n'en vaut plus que 12 actuellement. ; c'est aussi 72 000 milliards d'euros de produits dérivés, tels les « Coco Bonds) »(1) que Warren Buffet, l'investisseur le plus riche au monde, a déjà qualifiés « d'armes de destruction financière massive ».
Le cas de la Deutsche Bank est emblématique de la situation financière internationale actuelle : la crise de 2008 n'a pas calmé les ardeurs spéculatives : c'est tout le contraire qui s'est passé. La dette globale des gouvernements, des entreprises, des ménages et ai monde financier a augmenté de - 57 000 milliards de dollars entre 2007 et 2014 pour atteindre 200 000 milliards de dollars, soit 286 % du PIB mondial (selon le cabinet Mac Kinsey), le tiers de cette augmentation étant imputable aux États. La valeur des actifs financiers dépasse 250 000 milliards de dollars tandis que les produits dérivés hors bourse - les OTC (cf. ci-après) dont les transactions se font directement entre les courtiers (traders) et pour lesquels il n'existe pas de comptabilité transparente - sont de l'ordre… de 630 000 milliards de dollars ! On estime que 40 % des transactions boursières aux États-Unis se font hors de la bourse contre 16 % en 2008. De même, les établissements traditionnels de dépôt ne représentent plus que 20 % des marchés de crédit.
Quel est l'état des lieux et que peut-on envisager dans un avenir relativement proche ?
Des réglementations toujours plus contournées
Certes, depuis 2008, les Etats et les institutions officielles ont pris de multiples mesures d'assainissement. l'augmentation des fonds propres des banques afin de réduire les risques liés à leur exposition et tes tests de solvabilité sont tes plus connues de ces mesures. Plus de 14 000 mesures de régulation du secteur bancaire et financier ont été édictées le Dodd Franck Act voté en 2010 avec ses 2 300 pages dont l'objectif est de mettre de l’ordre dans la finance en est une pièce maîtresse ainsi que son annexe, la règle de Volker de 2010 visant à limiter les investissements spéculatifs (2) ; le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) des accords Bâle III (3), Mifid II de 2014/16 (ou Directive des marchés d'instruments financiers révisée visant à réformer les marchés financiers dans l'Union européenne et à réguler les marchés de capitaux).
Or l’activité financière et bancaire contourne de plus en plus les circuits réglementés elle se déplace vers des lieux et des pratiques pour le moins opaques, que l'on désigne sous l'appellation générique de « finance de l'ombre » (en anglais Shadow banking). Celle-ci représente, selon le Conseil de stabilité financière (CSF), organe créé par le G20 en 2009 pour surveiller les risques financiers, plus de 80 000 milliards de dollars d'actifs, soit plus que le PIB mondial estimé à 78 000 milliards de dollars.
Par surcroît, ce secteur connaît une croissance supérieure au secteur bancaire traditionnel, visible et soumis aux règles officielles : plus de 30 % de progression entre 2007 et 2014. Il représente plus de 25 % du système financier, les banques traditionnelles voyant leur part réduite à 45 %, celle-ci diminuant sans cesse. En 2016, aux États-Unis, 75 % des crédits accordés aux entreprises le sont par des sociétés non bancaires : fonds spéculatifs, sociétés de leasing, sociétés d'assurances. En Europe, si les banques comptent encore pour les deux-tiers dans les fournisseurs de crédits aux entreprises, cette part ne cesse de diminuer, et cela rapidement.
Cela signifie qu'une part croissante de l'endettement échappe aux règles bancaires édictées par les États et les organismes internationaux. Ces affaires sont traitées par des fonds spéculatifs spécialisés dans les activités de crédit, par des fonds de capital-investissement.
En outre, ces crédits reposent sur du financement à court terme selon le mécanisme suivant les prêteurs empruntent sur le marché monétaire à des taux très bas puis investissent ces liquidités en gagnant sur la différence entre le coût de leur emprunt et les bénéfices de leurs placements. En outre, à côté des bourses officielles, apparaissent des bourses non réglementées - les dark pools - (ou fonds communs noirs), créées par de grandes banques et des sociétés de courtage pour des cercles d'investisseurs, au sein desquels s'échangent toutes sortes de produits financiers (actions, obligations, produits dérivés) de manière non transparente, c'est-à-dire sans publicité des prix annoncés d'achat et de vente.
Autrement dit, la spéculation ne s'est jamais aussi bien portée que depuis la crise de 2008 née elle-même de pratiques spéculatives. Surtout, une part croissante de la finance échappe à toute régulation tout se passe comme si, au fur et à mesure que les États voulaient établir - sinon rétablir - leur autorité sur le monde de la finance, celui-ci se dérobait toujours plus. Plus les États imposent légalement des règles de prudence, plus l'activité financière déserte les circuits "officiels" Lorsque des contraintes réglementaires entravent l'expansion des marchés, les affaires émigrent dans des zones nouvelles, non réglementées. L'inventivité financière semble ne pas avoir de limites. Les seuls acteurs financiers qui sont sous contrôle sont comme toujours, les moins dangereux, les petites institutions bancaires qui n'ont pas les moyens, ou l'occasion, de se soustraire. Cela présente un accroissement considérable, quasi exponentiel, des risques qui pèsent sur l'économie réelle, sur les comptes des particuliers, des entreprises, surtout les petites et moyennes.
La troubles connivence des autorités publiques
Néanmoins, à l'origine de ces dérives, se trouvent les pouvoirs publics, en l'occurrence les banques centrales qui, en espérant relancer l'activité économique, pratiquent une politique de crédit gratuit et même, maintenant de crédit subventionné en ce sens que leurs taux d'intérêt sont négatifs : en clair, cela signifie que les emprunteurs ne paient plus de taux d'intérêt mais au contraire reçoivent des banques centrales de l'argent lorsqu'ils empruntent. Autant dire que ce jeu malsain ne pourra durer indéfiniment.
Ce n'est pas tout : la mise en place des réglementations est anormalement longue. Certes, l'obstruction de groupes d'intérêts joue son rôle. Mais les organes de régulation trouvent un intérêt au développement de cette finance de l'ombre (fonds spéculatifs, sociétés de private equity liées aux précédents)(4). Selon le CSF, il s'agit d'une source de diversification des risques pour le système bancaire et cela offre une saine concurrence aux banques.
L'inflation de crédit est telle que le fait de remonter les taux d'intérêt tant soit peu risque de provoquer une crise, comme lorsque la Réserve Fédérale américaine (FED a entre 2004 et 2007 relevé son taux directeur à plus de 5 %. Mais nous y reviendrons - c'est une pratique constante dans l'histoire financière lorsque ceux qui détiennent les leviers de la finance veulent provoquer une crise, ils laissent la spéculation se développer sur un fond de facilités de crédits puis, à un moment jugé propice, ils font remonter les taux, provoquant inévitablement une crise. Celle de 1929 a été provoquée ainsi par le relèvement des taux le 6 août 1929, l'effet se produisant en octobre.
Par ailleurs, la lutte contre les paradis fiscaux, affichée par les différents États occidentaux, est antinomique du développement de cette finance de l'ombre puisque l'objectif de cette dernière est de rendre invisibles les traces de ces transactions. L'un concerne une sorte de marché noir boursier, l'autre concerne un marché noir fiscal il s'agit de rendre le moins identifiables possibles ces transactions et surtout leurs auteurs. En établissant les transactions dans des zones extra-territoriales, derrière des façades juridiques et des prête-noms, des fortunes entières échappent à tout contrôle et taxation de la part des États. L'évasion fiscale serait de Tordre de 30 000 milliards de dollars, selon Tax Justice Network (Le Monde, 04/04/2013).En outre, étant donné que les activités financières s'évadent dans un monde opaque, comment les autorités publiques peuvent-elles les réguler lorsque la plupart des informations nécessaires à cela leur échappent ?
Depuis longtemps, le principe fondamental qui guide la finance est la spéculation, notamment en se finançant à court terme pour créer des produits à long terme. Les taux bas facilitent ce jeu pervers et dangereux. Tout cela ne peut que développer de manière vertigineuse ce que l'on appelle les « risques systémiques ». Mais quels sont les pratiques et les acteurs de cette dérive ? Nous allons maintenant donner quelques éléments de réponse.
Les fonds spéculatifs
Les fonds spéculatifs (FS.) sont des fonds ; d'investissement non cotés fondant leur activité sur la spéculation. Ils recherchent des rentabilités élevées et usent des produits dérivés(5) tout autant que de « l'effet de levier » (en anglais LBO Leveradge Buy Out), c'est-à-dire l'achat d'actifs ou de sociétés avec un maximum d'endettement et un minimum de fonds propres. Les fonds spéculatifs (ES) présentent l'intérêt d'offrir une diversification supplémentaire aux porte-feuilles "classiques" car leurs résultats sont en théorie déconnectés des performances des marchés d'actions et d'obligations réglementés. Or, avec les réglementations qui renchérissent et compliquent les transactions, les entreprises se financent de plus en plus sur ces circuits, au point que l'essor de la dette d'entreprises sous forme d'obligations a marginalisé le crédit bancaire, principalement en ce qui concerne la dette de faible qualité qui ne cesse de croître (cf., ci-après). Alors que les banques doivent reconstituer des fonds propres pour répondre aux nouvelles réglementations pour couvrir ; les risques de trading et de crédit, que la . spéculation est encadrée, les fonds spéculatifs (FS), qui n'ont pas ces contraintes, ont pu se développer à leur aise.
De fait, depuis 2008, les fonds spéculatifs (FS) ont commencé à pratiquer l'activité bancaire. Certes, ce ne sont pas des banques dans la mesure où ils ne prennent pas de dépôts mais leur rôle s'y assimile. D'ailleurs, en 2008, ils avaient bénéficié des crédits des banques centrales tout comme les banques. Aujourd'hui, l'essentiel du crédit d'entreprise passe par rémission d'obligations sur le marché des capitaux, notamment aux États-Unis, la part du crédit bancaire, est passée de 25 % à moins de 10 % entre 1980 et 2014 tandis que celle des obligations est passée de 37 % à 59 % durant la même période. En Europe, cette part est descendue sous les 60 %. Les fonds spéculatifs (FS) sont ainsi devenus des créanciers majeurs des entreprises dans la mesure où ils achètent leurs titres et les gèrent pour le compte de celles-ci.
Or, par l'importance des fonds investis et les risques pris dans leurs stratégies d'investissement peu ou pas réglementées, ils développent des risques potentiels élevés, d'autant plus qu'ils n'ont pas d'obligation de les publier seule une faible part de leur activité est connue lorsqu'elle passe par les circuits régulés.
En fait, ils veulent bénéficier du statut bancaire sans en avoir les contraintes. Au-1 dace dans la prise de risque, informations proches du délit d'initiés font la force de ces fonds spéculatifs (FS). Parmi eux figure George Soros.
Les activités de "Private equity"
Plus encore, l'activité de conseil sur les marchés des capitaux est passée en grande partie des banques aux fonds traitant des affaires de private equity. Ceux-ci conseillent les opérations de fusion-acquisition. Les actifs de private equity sont de Tordre de 3 800 milliards de dollars (dont 2 800 milliards de dollars pour les fonds spéculatifs). Ils ont nom Blackstone, Carlyle, KKR (Kohlberg Kravis Roberts). On les retrouve dans le financement de la Silicon Valley, dans celui de Uber Technologies qui a défrayé la chronique avec ses taxis. Ce sont des fonds de capital-investissement qui jouent d'égal à égal avec les banques sans en avoir les contraintes. Les risques encourus sont élevés d'autant plus qu'ils ne peuvent se refinancer auprès des banques centrales.
Jusqu'à présent, cela leur réussit.
Blackstone, qui a racheté en 2015 le fonds immobilier Stratégic Hotels & Resorts, est devenu au fil de ses opérations le premier propriétaire immobilier des États-Unis à travers sa société Invitation Homes LP division. Ce même Blackstone a ainsi été au centre des opérations de restructuration de la dette à la suite de la crise de 2008. Alors que les banques se défaisaient des titres de dette douteux, les fonds spéculatifs (FS) les rachetaient pariant sur des revalorisations d'actifs futurs.
Leur rôle s'est développé car les courtiers (traders) chevronnés des banques quittaient les salles de marché de celles-ci pour rejoindre les bureaux des fonds spéculatifs (FS) et cela, d'autant plus qu'ils bénéficient de rémunérations plus élevées. Leur souplesse et leur faculté d'adaptation les rendent beaucoup plus aptes à réagir à la volatilité de la finance. Mais, soi-disant "ennemis", tous sont en quelque sorte complices car les banques perçoivent de juteuses commissions versées par les fonds spéculatifs (FS) à travers leurs services de « prime brokerage » (courtage, prêts en LBO - levéraged buy-out, c'est-à-dire achats à effet de levier - etc.). Parmi ces fonds citons Blackrock, Citadel, Frallon Capital, Cerebus, le groupe Carlyle. En outre, ces groupes sont domiciliés pour les deux tiers dans les paradis fiscaux ou réglementaires, les « off shore » (les Caïmans, Guernesey, Des Vierges, Bermudes etc.).
Leur recette consiste à lancer des paris conjointement longs pour les acheteurs et courts pour les vendeurs, ce qui leur permet de gagner lors des hausses comme des baisses de marchés. Ils peuvent avoir un levier îâe 9 (pour investir un dollar, ils empruntent 9 dollars. Aussi, lorsqu'ils ont une exposition de ! 30 000 milliards de dollars, c'est-à-dire un volume de 30000 milliards de pertes potentielles, ils gèrent en réalité 3 000 milliards de dollars. Blackrock (créé en 1988) gère plus de 4 600 milliards de dollars de fonds de placement, soit bien plus que le bilan des plus grosses banques !
L'influence de certains fonds spéculatifs (FS) a également la capacité d'influencer les marchés car ils représentent environ 15 % des transactions sur Nyse Euronext et le London Stock exchange. Sur le marché de là dette d'entreprises en difficultés, ils représentent 80 à 90 % du courtage (ou trading) et le quart des échanges de la dette « High Yeld » (c'est-à-dire les emprunts risqués qui, en contrepartie, offrent un fort rendement). Sur le marché des dérivés de crédit, leur part atteint 55 % et 20 % sur le marché des bons du Trésor américain. Le risque potentiel est donc toujours plus grand.
Evidemment, mises en danger, les banques ont réagi : elles ont développé des pratiques similaires, mais en usant de leur privilèges de banques ! Elles ont donc développé plus largement la spéculation...
Signalons aussi les activités d’asset management (gestion de fonds privés et institutionnels et étant à l'origine des activités de gestion d'actifs immobiliers) gérés par des sociétés (Blackrock, Fidelity, Vanguard, Prudential Financial, Franklin Templeton, Northen Trust) aussi puissantes que les banques. Elles gèrent près de 90 000 milliards de dollars, Blackrock gère plus de 4 600 milliards de dollars de fonds de placement, soit bien plus que le bilan des plus grosses banques. Les asset managers évoluent certes dans le respect des règles officielles mais développent leur activité dans l’intermédiation de crédit en prêtant directement aux entreprises à travers l'emprunt obligataire. Les compagnies d'assurance (tel Axa en France) font de même, tout comme les fonds spéculatifs (FS). Pour ce faire, ils travaillent avec des marchés peu ou pas régulés et manipulent des produits financiers titrisés.
Le financement repo
Repo signifie « Repurchage agreement » se financer à court terme moyennant une garantie (un collatéral) sous forme de titres. Ainsi, ce marché permet d'utiliser comme garantie des litres financiers en échange de prêts à faible taux et de courte durée. Comme il n'est pas régulé et peu cher, il s'est développé fortement depuis quarante ans. Ce marché engendre une dette à court terme très volatile et les risques sont accrus d'autant plus qu'un même collatéral est utilisé plusieurs fois pour de multiples transactions. C'est la principale source de financement des fonds du marché monétaire (Précisons que le marché monétaire est le marché des capitaux à court terme, à la différence du marché financier qui est le marché sur lequel sont émis et échangés les titres à moyen ou à long terme, comme les actions et les obligations). Ce marché est de l'ordre de 10 000 milliards de dollars.
Ce marché repo est alimenté par la Réserve Fédérale (FED) qui fournit des liquidités contre le nantissement de collatéral à une vingtaine de grands établissements bancaires qui prêtent à leur tour ces fonds sur le marché repo. Son opacité fait qu'il participe à la nébuleuse financière de l'ombre.
En réalité, avec les très bas taux d'intérêt actuels, le marché Repo permet d'assurer des financements malsains dans la mesure où l'on y finance des emprunts à long terme (plusieurs années) avec des effets à court terme (quelques jours ou semaines). Mais que survienne une crise de liquidités, à savoir une détérioration des actifs, et le système se bloquera très vite. Il suffirait que les taux de base bancaire remontent quelque peu significativement ! Le sauvetage du marché immobilier états-unien après 2008 s'est réalisé largement à travers ce marché repo sans qu'aucune mesure ne soit prise pour tenter de le réguler. Actuellement, les bons du Trésor américain et les titres des agences Fannie Mae et Freddy Mac, à l'origine de la crise de 2008, représentent plus de 80 % du collatéral du marché repo. On imagine comment une nouvelle crise de l'immobilier pourrait à nouveau provoquer une crise majeure immédiatement sur les marchés.
Une dette de toujours moindre qualité
Quant à la qualité des dettes, elle est de plus en plus médiocre. En 2013, plus de 70 % des émissions de dette étaient classées B par les agences de notation, ce qui signifie qu'elles étaient de très mauvaise qualité cette catégorie ne représentait que le tiers de la dette vingt ans auparavant. Pire encore, en 2016, se négocient des dettes de la catégorie C, celle des dettes "pourries". Mais la spéculation offre de belles perspectives de rendement sur ces titres et cela suffit pour attirer investisseurs qui ne vont pas voir plus avant. Cette dette dite « High Yield » (à haut rendement) est en fait une dette à très haut risque. « Aux États-Unis, le marché du "high yield" est composé d'environ 20% de titres liés au pétrole et au gaz. Certains analystes n'hésitent pas à faire le parallèle avec les crédits immobiliers "subprime" qui avaient déclenché la crise financière de 2007-2008. En effet, les obligations "high yield" se sont glissées discrètement dans de nombreux produits et fonds vendus par les réseaux bancaires au grand public, qui n 'est pas forcément tenu au courant des risques encourus... » (Boursier, com 16/01/2016)
Il va sans dire que la qualité des bilans des banques se détériore en proportion de ce pourrissement, tandis que, répétons-le, l'activité du monde financier tend à passer de plus en plus dans l'ombre, voire dans le fuligineux. Voilà une situation hautement malsaine.
Les dark pools
Comme il faut bien se retrouver pour pratiquer ces activités de l'ombre, ont été créées des plateformes d'échange alternatives, à savoir les « Dark Pools ». Là encore, ces marchés ont été à l'origine encouragés par les Etats qui y voyaient un moyen de casser le monopole des bourses traditionnelles. Mais ils se sont retrouvés pris à leur propre piège car elles servent à contourner les places boursières officielles et donc réglementées. C'est ainsi que celles-ci se retrouvent de plus en plus marginalisées depuis quelques années. Actuellement, selon l'agence Bloomberg, 18 % des volumes de trading passent par ces places (plus de 40) mais 40 % des transactions. Si en Europe, les volumes sont moindres, ils connaissent un rapide développement.
Il est évident, là encore, que l'opacité de ces places de marché fait qu'elles recèlent des potentialités de risques très élevées.
Que dire des marchés de produits dérivés qui constituent le secteur le plus important du monde financier ? Autant dire qu'ils permettent de spéculer sur des sous-jacents comme les matières premières, les taux d'intérêt... bref, n'importe quel actif, même les plus "exotiques". Or, par surcroît, la plupart des dérivés s'échangent sur les marchés de gré à gré, dits O.T.C. (pour over-the-counter), à savoir des marchés hors bourse. Les volumes de transaction y sont beaucoup plus importants que ceux qui sont enregistrés sur les marchés organisés. Selon la BRI., en décembre 2011, les montants notionnels étaient de plus de 700 000 milliards de dollars sur les marchés O.T.C, contre 58 000 milliards de dollars sur les marchés organisés.
Les dérivés sont la figure emblématique de la finance virtuelle, celle qui est la plus déconnectée de l'économie réelle. Certains dérivés comme les CDS (Crédit défault swaps) qui sont comme une sorte d'assurance contre les défaillances de titreront joué un rôle majeur dans le déclenchement et le développement de la crise grecque à partir de 2010.
Or ce marché non réglementé, opaque par essence, aux risques très mal provisionnés est plus important que le marché bancaire officiel, réglementé qui échappe aux règles prudentielles édictées depuis 2010 comme le Dodd Frank Act aux États-Unis. Une vingtaine de banques et fonds spéculatifs, tels JP Morgan, Goldman Sachs, City Group, Bank of America, dominent ce secteur. Le gouvernement américain a promis d'établir rapidement des règles de surveillance : mais ne seront-elles pas de nouveaux coups d'épée dans l'eau à l'instar des mesures antérieures ? Tout porte à le penser au vu de l'expérience récente.
Où cela peut-il nous conduire ?
Aussi longtemps que les taux d'intérêt restent bas, la pratique d'un tel équilibrisme (absence de gestion des risques ou couverture des risques très insuffisante) paraît sans danger. Les différences sont peu sensibles entre bons et mauvais débiteurs et la prise de risque est de facto encouragée. Mais au fil du temps, les funambules deviennent de plus en plus lourds sur un fil de plus en plus mince.
Lorsque les taux remonteront, les différences de qualités de titres de dette vont se manifester rapidement et les taux de défaut et d'insolvabilité vont très vite augmenter. En outre, la logique financière est subvertie avec des taux bas, voire négatifs, il est plus avantageux de s'endetter que d'épargner !
Quant aux dettes publiques, elles ne pourront jamais être remboursées, ne serait-ce qu'à cause du vieillissement des populations et de l'absence de croissance forte en rapport avec l'endettement... d'autant plus que ces dettes financent moins les investissements que les transferts sociaux.
Or cette dette publique et privée qui se monte à plus de 200 000 milliards de dollars est, en dernier ressort, détenue par quelques groupes parmi lesquels on retrouve les Rockefeller, Rothschild et autres établissements. Il suffit qu'ils décident, comme en 1929, ainsi que cela a été énoncé précédemment, de relever les taux d'intérêt et empêchent le refinancement de la dette, provoquant une crise de liquidité, pour que le système financier vacille, voire s'effondre, provoquant une panique généralisée et une crise dès plus graves qui soit.
L'effondrement du marché du crédit asséchera l'économie. Les États ne seront plus en mesure de rétablir le courant de signes monétaires comme cela s'est produit en 2008-2009. D'ailleurs, qu'on en juge les fonds propres de la FED représentent moins de 13 % de son bilan. Il y aura des défauts comme cela s'est produit en Grèce, des annulations de dettes comme en Irlande, des confiscations comme à Chypre ou au Portugal (avec l'affectation obligatoire des pensions publiques).
L'un des moyens utilisés pour remédier à une telle situation sera de faire financer l'économie par le recours aux DTS, ces Droits de tirage spéciaux, inventés en 1969 et qui constituent un panier de monnaie international la monnaie mondiale par excellence et cela, d'autant plus que curieusement, le yuan (ou renminbi) a été accepté ce mois d'octobre dans le panier constitutif des DTS alors que sa monnaie n'est pas encore entièrement convertible. Nous pouvons supposer que ces financiers mondialistes de la City et de Wall Street vont être assez altruistes pour inciter à leur large mise en circulation et les compenser avec des actifs réels. Ils auront ainsi réussi un coup de maître en conduisant à l'instauration d'une monnaie mondiale et, par récurrence, à pousser à l'instauration d'une gouvernance mondiale.
Toutefois, l'imprévu étant ce qui caractérise le mieux l'histoire, rien ne garantit que les événements se déroulent ainsi. La téléotélie est toujours l'invitée surprise des événements. Les nationalistes doivent se préparer en vue de cela. Et une mesure cardinale consistera à interdire la spéculation sur les marchés à terme, les paris sur les variations de litres financiers. C'était la règle jusqu'au milieu du XIXe siècle ; elle pourra être rétablie le moment venu.
André Gandillon, Président des Amis de RIVAROL
Rivarol du 12 janvier 2017
1) Coco Bonds (obligations convertibles conditionnelles) qui font qu'en cas de crise, elles sont immédiatement convertibles en actions ; mais leur principal peut aussi être liquidé. Les risques sont donc grands, La Deutsche Bank, qui inquiète tout le monde, notamment à cause des amendes qui pèsent sur elle, a vu ainsi ses Coco Bonds baisser.
2) La règle Volcker, partie intégrante du Dodd-Frank Act, interdit aux banques le trading pour compte propre et limite l'investissement dans certains actifs tels que les fonds spéculatifs et les activités de private equity menées par les banques commerciales et leurs filiales.
3) Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR, Net Stable Funding Ratio) est l'un des éléments essentiels des réformes du Comité de Bâte visant à accroître la résilience du secteur bancaire. Le NSFR exigera des banques qu'elles maintiennent un profil de financement stable s'agissant de la composition de leurs actifs et de leurs activités de hors-bilan. Une structure de financement viable est censée réduire la probabilité que des difficultés qui perturberaient les sources de financement régulières d'une banque érodent sa position de liquidité au point d'accroître le risque d'une défaillance et, potentiellement, d'engendrer des tensions susceptibles de s'étendre à tout le système. Le NSFR limite un recours excessif aux financements de gros à court terme, encourage une meilleure évaluation du risque de financement pour l'ensemble des postes de bilan et de hors-bilan et favorise la stabilité des financements. Le présent document décrit la norme NSFR et son calendrier de mise en œuvre.
4) Private equity ou investissements dans des sociétés non cotés en bourse, selon le principe qui consiste à acheter une entreprise, puis à la revendre ultérieurement en ayant auparavant reversé une part de l'emprunt grâce aux revenus de l'entreprise.
5) Les dérivés sont des instruments financiers construits à partir d'un titre ou d'un indice "sous-jacent" permettant à un agent de réaliser des opérations sur le futur pour se couvrir contre les risques de défaut ou en tirer parti.
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A 100 jours de la présidentielle, le constat de faillite de la Cour des comptes
Il ne sera rien épargné à François Hollande. Nous sommes à une centaine de jours de la fin de son mandat, et voici que la Cour des comptes publie l’accablant bilan comptable de ce quinquennat qui s’achève.
Nul n’a oublié la promesse numéro 9 du candidat Hollande : le déficit ramené à 3 % en 2013 et un retour à l’équilibre pour la mi-2017, au plus tard. Promesse mensongère, une de plus : le déficit avait été de 4 % en 2013 comme en 2014. Et depuis lors il reste aux alentours de 3 %. Autrement dit il n’aura été réduit que d’un point, grosso modo, sur la durée du quinquennat, malgré les rodomontades du chef de l’Etat. Mais il était techniquement impossible qu’il en soit autrement, compte tenu des options prises pendant la première moitié de sa présidence.
La Cour des comptes est dirigée par un socialiste bon teint : Didier Migaud est en effet un pur produit de la nomenklatura socialiste, député, constamment réélu du côté de Grenoble [de 1988 à 2010].
Le rapport de la Cour des comptes qu’il préside n’en est que plus inquiétant,car c’est ce même Didier Migaud qui nous dit que le gouvernement (bientôt) sortant a gâché sa chance historique de redresser le déficit, et de faire en sorte que la présidence Hollande tienne les promesses du candidat Hollande. En effet, le pétrole très bas et les taux d’intérêt proches de 0 % auraient pu permettre un spectaculaire rééquilibre de notre balance commerciale et un significatif redressement des déficits publics, plombés habituellement par les taux d’intérêts des emprunts. C’est bien ce qui est arrivé dans quasiment tous les pays d’Europe, et même de la planète.
Mais, nous explique le rapport de l’institution, pourtant aux mains des socialistes (peut-être « macronisée », depuis lors ? Allez savoir), l’Etat français, lui, n’a rien fait de cette sorte, et il reste plus que jamais en quasi-faillite.
Un audit dès Hollande débarqué
Le successeur de Hollande va donc avoir fort à faire car le pétrole remonte, les taux d’intérêt aussi. Et le déficit va donc se creuser à nouveau, si on en reste là.
Migaud ne propose rien de moins que d’opérer un audit des comptes de l’Etat, dès Hollande débarqué. Du jamais vu car, d’habitude, c’est l’opposant arrivé au pouvoir, le nouvel élu, qui réclame cet audit. Tandis que le sortant soutient que le bilan parle pour lui. Mais cette fois la Cour des comptes prend les devants et nous annonce donc « un audit général des finances publiques » qui sera, nous dit-elle, publié au mois de juin. On ne fait pas plus rapide ! Le « droit d’inventaire » est devenu une nécessité absolue aux yeux mêmes des anciens compagnons du chef de l’Etat.
Un peu comme si la Cour des comptes se disait : on ne peut pas laisser un tel calamiteux fardeau sur les épaules du successeur de Hollande, quel que soit par ailleurs ce successeur. Nous en sommes là.
Francis Bergeron
Article publié dans Présent daté du 25 janvier 2016
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Un incubateur d’entreprises interdit aux Français mais payé par les Français !
Source : Boulevard Voltaire – « Un incubateur d’entreprises interdit aux Français mais payé par les Français ! «
Cet incubateur est réservé exclusivement aux réfugiés et aux migrants.
Vous souhaitez être accompagné dans la réalisation d’un projet culturel ? Vous rêvez de créer votre entreprise ? Vous vous sentez déclassé socialement suite à une longue période de chômage ? Vous êtes même peut-être SDF ?
SINGA France vous accueille dans ses locaux parisiens du XIe arrondissement. Dans ces modestes locaux de 450 m2 refaits à neuf, l’association met GRATUITEMENT et SANS CONDITION à votre disposition tous les outils et toutes les compétences nécessaires à la réalisation de votre projet de création d’entreprise.
À vrai dire, il y a quand même une condition : VOUS NE DEVEZ PAS ÊTRE FRANÇAIS ! En effet, cet incubateur est réservé exclusivement aux réfugiés et aux migrants.
Cette association ne gère pas que cet incubateur.
Elle propose des solutions d’hébergement chez l’habitant pour les réfugiés (SDF français « go home » ou, justement, « go out ») et développe une application pour smartphone permettant de mettre en relation hébergeurs et migrants. Vous noterez, au passage, que nos migrants ont un smartphone, alors que mon père n’en a pas.L’association, créée en 2012, a ainsi trouvé des logements pour 380 réfugiés et accueille, cette année, sa deuxième promotion de 12 « entrepreneurs ».
Modestes résultats pour cette association au budget de plus de 610.000 € (dont 123.000 € de salaires chargés, 20.000 € de fournitures et matériaux, 12.000 € pour la location des bureaux, 11.000 € en voyages et missions, 2.500 € de titres restaurant et 1.400 € de téléphone et Internet) en 2015 !
D’ailleurs, d’où vient cette manne financière ? Les dirigeants de l’association rappellent fièrement les partenariats privés obtenus auprès de sociétés comme Free, Vinci ou Carrefour. L’étude de leur budget 2015 révèle également une subvention de la région Île-de-France de 20.000 € (merci, M. Huchon), une subvention de 80.000 € de la ville de Paris (merci, Mme Hidalgo) et, pour finir, une subvention de 200.000 € versée par la FAMI (Fonds asile migration et intégration), fonds sous tutelle du gouvernement via le ministère de l’Intérieur (merci, M. Valls).
Bref, 610.000 € financés pour moitié par les Français pour une association qui leur est interdite.
Les contribuables apprécieront !
Sources : comptes annuels 2015 de l’association SINGA France
Région IDF – Commission permanente du 8 octobre 2015 – Dossier 15018542
Laurent Sailly
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Davos n’est-il plus ce qu’il était ?
A-t-on fait trop grand cas de cette petite cité helvétique, tour à tour expression du diable et de ses diablotins réunis pour le malheur de l’humanité ou, au contraire, petit nuage peuplé d’anges disposés à faire le bonheur de ladite humanité ? Davos ?
Ni plus ni moins qu’une oligarchie de 3000 « sachants et possédants » (19000 euros d’inscription et 50000 FS de cotisation au club) dont le fondateur, Klaus Schwab (World Economic Forum), a établi un ordre du jour très branché, comme la station des Grisons : les inégalités, l’exclusion et le réchauffement climatique.
Ces considérations, un rien démagogiques, méritent examen mais, en attendant, force est de constater que c’est le monde à l’envers, sauf si l’on veut bien se souvenir que le capitalisme dans sa nature est protéiforme et qu’il a une force de récupération à nulle autre pareille.
XI Jinping défenseur de la mondialisation marchande
Le maître du parti communiste chinois joue à fronts renversés et tout le monde de se féliciter de sa défense du libre-échange et de la globalisation dont il voudrait bien qu’elle continue comme avant : « Ne pas fermer la porte au monde », dit-il. Fort bien ! Mais si le monde s’avisait (droit d’ingérence oblige) de s’intéresser au fonctionnement du parti unique, aux institutions et aux libertés en Chine, gageons que l’habile homme se ferait moins demandeur. Aussi bien chacun, dans ses déclarations libre-échangistes, se félicite d’une communauté de pensée. Il ne s’agit pas du tout de cela. XI Jinping et la Chine sont dans la position de la Grande-Bretagne au XIXe siècle, atelier du monde : ils ne veulent pas que les débouchés se ferment. Voilà pour le côté british. Au surplus, l’attitude des dirigeants chinois relève de la bonne vieille stratégie mercantiliste qui doit servir la puissance du souverain, là c’est plutôt le côté frenchie avec Colbert, sauf qu’aujourd’hui le souverain c’est le parti.
A rebours en effet, de l’autre côté de l’Atlantique, Trump affiche plutôt des positions protectionnistes, et le Brexit constitue quand même une inversion tout à fait inédite du « sens de l’histoire ». Voilà les Anglo-Saxons inventeurs de ce qu’était le nouvel ordre mondial économique prétendant maintenant s’en affranchir ! Ce basculement est d’une parfaite lisibilité. De fait, il est le symétrique exact des performances chinoises à l’export et des coûts américains, à l’instar de la Grande-Bretagne victorienne dont le niveau de vie élevé eut pour conséquence l’apparition d’un déficit commercial extérieur alors qu’elle restait la grande dispensatrice de capitaux comme aujourd’hui la Chine commence à le faire. Finalement rien de très nouveau, chacun voit midi à sa porte. Seules, peut-être, la France et l’Europe empoisonnées apar la moraline à la française raisonnent sur la question en termes idéologiques et moraux alors qu’il s’agit avant tout d’intérêts pragmatiques.
Les « valeurs » de Davos
La république finissante ne cesse de parler de ses valeurs sans jamais les définir. En économie on sait ce que sont les valeurs. Mais le Forum économique veut se préoccuper des inégalités et des exclusions. Vaste programme qui ne relève certes pas tout à fait de l’économie puisque celle-ci, par le mécanisme de la propriété, de la concurrence et de l’innovation, est, intrinsèquement, un mécanisme d’exclusion, lequel est le plus souvent d’ailleurs d’une grande fécondité économique. Ont-ils aussi songé que la seule cotisation à payer, pour parler de l’exclusion, exclut des milliers d’intervenants possibles ? Donc le forum fait dans le social, pourquoi pas, mais cela sent plutôt l’alibi. Prenons l’Europe par exemple et le mécanisme mis en œuvre par Mario Draghi : les fameux assouplissements monétaires. Ils ne sont rien d’autre qu’une cuisine interne entre les possédants, banquiers centraux, oligarques politiques pour sauver les banques commerciales et priver les épargnants de la rémunération de leurs efforts. Et les consommateurs de disposer librement du cash qu’on est en train de leur interdire. N’est-ce pas là une exclusion et une inégalité flagrantes ? Voilà qui ne sera pas débattu là-haut sur la montagne !
Réchauffement climatique
Là aussi on peut s’interroger : que veulent les hommes de Davos ? Le retour sur investissement. Le réchauffisme n’est pas qu’un corpus scientifique, il représente maintenant des intérêts considérables. Et sur le plan scientifique, l’essentiel des travaux sur la question reçoit des financements publics ou privés impliqués dans l’économie du réchauffisme. La question n’est pas de nier systématiquement l’idée du réchauffement, mais de s’interroger sur son origine anthropique laquelle semble de faible contribution à ce qui pourrait être un cycle comme le fut le refroidissement de la petite glaciation moderne de la fin du Moyen Age au XVIIIe siècle magnifiquement décrite par E. Leroy-Ladurie dans son Histoire de climat. Toutes les études scientifiques contradictoires avec la doxa réchauffiste ne sont accessibles qu’aux internautes très avisés et rares.
Bref, le Forum de Davos sera en définitive toujours Davos et tombe toujours du côté où il penche (pense ?).
Olivier Pichon 19/01/2017
Source : Politique magazine
http://www.polemia.com/davos-nest-il-plus-ce-quil-etait/Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, économie et finance, international, lobby 0 commentaire -
Trump président : À Davos, des milieux d’affaires craignent le retour du protectionnisme
Le tout premier discours de Donald Trump, vendredi à Washington, a été suivi en direct par la communauté internationale. Au Forum de Davos, qui se termine en Suisse, certains milieux d’affaires expriment leur craintes face au retour d’un certain protectionnisme.
Pour Jean-Marie Guéhenno, PDG de l’ONG International Crisis Group : « Si vous vous focalisez uniquement sur les Etats-Unis, sans apporter de soutien aux institutions internationales qui permettent au monde de tourner, alors forcément vous rentrez dans une période difficile. »
Cornelis Van Zazelhoff, courtier et investisseur néerlandais: « J’espère qu’il ne va pas diriger le pays comme une entreprise parce que dans son domaine, l’immobilier, il a fait faillite sur faillite. »
C’était sans compter sur l’inénarrable Jacques Attali qui voit tout simplement Trump comme « un nouveau Madoff » (sic).