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économie et finance - Page 436

  • L’illusion protectionniste européenne de Macron

    Marc Rousset Boulevard Voltaire cliquez ici

    Sur les tas de fumier naissent parfois de belles fleurs ! L’illusion protectionniste européenne de Macron en est une !

    Macron jure ses grands dieux qu’il ne soutient pas le libre-échange mondialiste. Dans son programme pour se faire élire, il demande en effet que l’accès aux marchés publics européens soit réservé aux entreprises qui localisent au moins la moitié de leur production en Europe. Mais étant élu, soutenu et financé par les multinationales et le capitalisme financier, son combat apparent est l’arbre qui cache la forêt de la soumission effective à la « mondialisation naïve », cause de la montée du chômage et de la disparition des classes moyennes dans les pays industrialisés.

    Le « Buy European Act », équivalent européen de ce qu’appliquent les États-Unis avec le « Buy American Act » depuis 1933, se heurte déjà, alors qu’il n’est même pas à l’Élysée, à une levée de boucliers en Allemagne, en Europe du Nord et à la Commission de Bruxelles, l’Angleterre n’étant plus là pour ajouter sa voix au concert des jeunes vierges libre-échangistes effarouchées.

    La Commission Juncker vient, en effet, de publier ses « Réflexions sur une reprise en main de la mondialisation ». Elle s’oppose au protectionnisme européen et à ce que les frontières soient fermées car, dit-elle d’une façon hypocrite et inacceptable pour la France, « les autres pays feront de même et tout le monde se retrouvera perdant ». Mais c’est justement là que le bât blesse puisque les autres pays le font déjà, l’Amérique le fait déjà, la Chine le fait déjà d’une façon officielle et légale.

    Or, un Macron ou même les Républicains n’arriveront pas à faire plier Bruxelles et l’Allemagne ; seul un parti comme le FN pourrait le faire ! Le malheur est que le FN a mis à sa tête un chef incapable de discuter ces problèmes d’une façon intelligente et qu’il préconise un protectionnisme seulement au niveau hexagonal, ce qui n’est pas viable économiquement. Au XXIe siècle, pour survivre, il faut disposer de marchés d’au moins 150-200 millions d’habitants.

    Car il ne faut pas se faire d’illusions : défendre les intérêts français face à une Allemagne libre-échangiste et particulièrement dure pour les négociations économiques ne sera pas facile. L’Allemagne veut le beurre et l’argent du beurre. Les mots ne suffiront pas. Seuls la détermination, le rapport de force avec la France et le risque d’explosion de l’Europe pourront faire plier l’Allemagne et Bruxelles !

    C’est tout le drame français d’une France décadente, faible, mal dirigée, hédoniste qui perd sur tous les tableaux, à l’antipode de la France qui gagnait avec de Gaulle et l’Europe des Six, car elle avait la force politique et la volonté de faire respecter ses intérêts en imposant la préférence communautaire et agricole ! De Gaulle n’hésita pas à pratiquer la politique de la chaise vide. La France doit demander, comme l’a préconisé Maurice Allais, le retour au protectionnisme européen du traité de Rome. La France est d’autant plus fondée à faire cette demande que le monde, avec le libre-échangisme mondialiste, est beaucoup plus dangereux un demi-siècle plus tard. La France a besoin, effectivement, de la détermination d’une Marine Le Pen, mais européenne, plus instruite et capable.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • T. de La Tocnaye : « Bien comprendre le fameux protectionnisme intelligent de Marine Le Pen ! » #13

  • Gilbert Collard: « Pour nous, la question de l’euro, c’est terminé »

    Le député Front national ne veut plus entendre parler de la question de l’euro dans le programme du parti, jugeant que le « peuple a fait son référendum dimanche dernier ». Une façon d’égratigner le défenseur de la sortie de la monnaie commune et vice-président du parti, Florian Philippot, pointé du doigt par de nombreux cadres depuis la défaite au second tour de l’élection présidentielle.

    (…) BFM TV

    http://www.fdesouche.com/852099-gilbert-collard-pour-nous-la-question-de-leuro-cest-termine

  • Moscovici, grand gourou de l’UE, rappelle à Macron qu’il a été élu pour que les Français crachent au bassinet

    Pendant que Macron détournait l’attention des Français avec le fascisme, les commissaires de Bruxelles se frottaient les mains puisque la France a dû payer aux banques et aux fonds d’investissement plus de 44 milliards d’euros d’intérêts en 2016. En élisant l’héritier de Hollande les électeurs qui votent en France ont donné carte blanche au représentant de l’oligarchie pour qu’il traie la vache à lait jusqu’à épuisement. Quel meilleur symbole pour Macron que la pyramide du Louvre mitterrandesque pour rendre hommage au veau d’or son maître à qui il doit son élection…?

    Le sujet a soigneusement été évité pendant l’entre-deux-tours, mais il n’a pas fallu 24 heures après l’élection d’Emmanuel Macron pour que les dirigeants européens, plutôt silencieux sur le sujet jusque-là, ne se fassent entendre et rappellent les contribuables français à leurs obligations contractuelles. Non élu, mais désigné collégialement par les chefs d’Etat et de gouvernement, le commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici, a rappelé à Emmanuel Macron que la France était sous le coup d’une procédure pour déficit excessif (PDE) et devait ramener durablement le déficit budgétaire sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB). (…) Le commissaire européen et ex-ministre des Finances français socialiste s’est par ailleurs dit confiant qu’Emmanuel Macron tiendrait «ses engagements de campagne» et respecterait les critères européens. (Source RT)

    Ils étaient tout miel, les commissaires européens, ou en tout cas très discrets… Pourtant ils ne chômaient pas. Leur « élu » caracolait sur un chemin parsemé des roses semées par les médias et l’ensemble de l’État profond, dénonçant selon un refrain qui semble inscrit dans le marbre de la République, le fascisme, tandis que les vrais tyrans du sommet des banques et de la Banque centrale européenne amassaient les milliards à pleine brassées… Les électeurs soumis à des réflexes émotifs se sont fait tondre en bêlant comme des moutons ou en roucoulant comme des pigeons, c’est au choix…

    La loi des intérêts de la dette 

    En voulant rendre le pouvoir à la Banque de France de frapper monnaie, Marine Le Pen voulait abroger la loi Pompidou-Rothschild-Giscard de 1973 qui a transféré de la Banque de France aux banques privées l’exclusivité de prêter à l’État. Ce qui jusque-là était sans intérêt est tout-à-coup devenu payant d’où la dette abyssale de la France quarante ans plus tard. Sans intérêts, la France n’aurait actuellement aucune dette ou très peu. Cette loi a été inscrite sur la table des lois de l’Union européenne. C’est l’inscription dans le marbre du racket légal des Français… Et ils en ont redemandé!..

    La dette, détenue par la haute finance est ainsi passée de 239 milliards d’euros en 1979, à 2 170 milliards en 2016, soit 98,4% du produit intérieur brut français. Depuis 1973, la France a ainsi versé 1 400 milliards d’euros d’intérêts à ses créanciers privés et institutionnels (Banques privées et BCE). Soit l’équivalent des deux tiers du captal de la dette de la France. Il est facile de comprendre que dans ces conditions les marchés financiers aient pris les grands moyens pour influencer le choix des électeurs: qui va du retour de la bête immonde à la prétendue ruine des petits épargnants. Les Français ont-il une mémoire autonome ? La question doit sérieusement se poser!

    A peine leur marionnette élue, les euroligarques ont laissé tomber le masque: Jean-Claude Junker,  président de la Commission européenne, estimait dés dimanche:

    « les Français dépensent trop d’argent et ils dépensent au mauvais endroit», a-t-il déclaré le 8 mai face à la presse à Berlin, au lendemain de l’élection de Macron. «Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette, cela ne peut pas fonctionner dans la durée», «Il appartient aux Français de faire un geste en direction des autres, en faisant les réformes nécessaires», a-t-il menacé.

    Le grand projet de Macron: les États-unis d’Europe

    Maintenant que leur homme est aux commandes, finie la mansuétude qui a prévalue à la demande de Hollande pour endormir la méfiance des électeurs, le temps des règlements de compte est arrivé! Le président élu a prévu dans son programme, une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d’euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires et par une aggravation de la loi Travail qu’il va imposer par ordonnances avant même l’élection du nouveau Parlement. Mais il a dans le même temps appelé l’Europe à se réformer.

    Se réformer comment ? En se fédéralisant derrière un pouvoir fédéré, comme aux USA, le modèle maçonnique absolu, ce qui rendra aux pays membres la sortie de l’UE encore plus difficile qu’elle ne l’est à présent. Sauf révolution ce sera même impossible.

    Pourtant un peu de jugeote aurait permis aux électeurs de voir scintiller devant leurs yeux les signes avant-coureurs de leur malheur: dés le résultat du premier tour lorsque le « Napoléon  » de la Vème République -selon certains journalistes- est arrivé en tête, ça a été l’euphorie des bourses mondiales… En plus de la suppression de 120 000 fonctionnaires, Macron prévoit dans son programme l’augmentation de la CSG, qui tout en permettant à l’État de dépenser moins, rassure les opérateurs financiers quant aux risques d’une crise de la dette souveraine. «C’est comme si les investisseurs savaient depuis longtemps comment ça allait se terminer», a reconnu un investisseur cité par l’AFP. Et pour cause, tout a été calculé et mis en place depuis deux ans pour assurer au Système sa poursuite effrénée: de la complicité des commissaires européens sur le silence de la dette, jusqu’aux « achats » des médias par Macron ministre de l’Économie et la démission de Hollande pour couper court à la détestation qu’il inspire.

    Aussi, sur le marché dit obligataire – celui où les entreprises comme les États émettent des titres de dette – le taux d’emprunt français à 10 ans a-t-il terminé en séance le 8 mai à Wall Street à l’équilibre, à 0,845%, tandis que l’écart de taux de la dette allemande, considérée plus sûre par les marché à même échéance, continuait à se réduire, un mouvement amorcé depuis le premier tour. Alors que cet écart, spread en jargon financier, commençait à croître dangereusement avant le premier tour, il s’est resserré à l’ouverture des marchés ce 9 mai, atteignant un plus bas depuis la mi-décembre 2016.

    Les investisseurs peuvent donc dormir tranquille, il semble que l’on touchera d’abord aux dépenses de l’État avant de remettre en cause le paiement des intérêts de la dette. C’est dans ce but que le déficit doit être contenu sous la limite des 3%, afin que les Français restent solvables. La France devra trouver quelque 200 milliards d’euros sur les marchés financiers rien que pour 2017. A la fois pour combler le déficit budgétaire annuel de l’État, mais aussi faire «rouler» la partie de la dette existante arrivant à échéance. (Source RT)

    emiliedefresne@medias-presse.info

    http://www.medias-presse.info/moscovici-grand-gourou-de-lue-rappelle-a-macron-quil-a-ete-elu-pour-que-les-francais-crachent-au-bassinet/73842/

  • PIERRE JOVANOVIC : AVEC MACRON LA FRANCE SERA DÉTRUITE

  • Politique et éco n° 131 : la tribune des économistes - Le budget, la dette & le social

  • « Marine Le Pen engagera une grande vague de simplification administrative pour les TPE/PME » #11

  • Les vrais chiffres de l'immigration

    Entretien avec Jean-Paul Gourévitch

    Jean-Paul Gourévitch est depuis 1987 consultant international sur l'Afrique, les migrations et l'islamisme radical. Il a enseigné à l'Université Paris XII Créteil C'est un spécialiste du dialogue, impossible sur l'immigration

    Malgré une immigration importante et une expatriation qui n'est pas nulle, vous réfutez l'idée d'un « grand remplacement »...

    Jean-Paul Gourévitch : Si l'on ajoute le solde migratoire de l'immigration légale, environ 190000 personnes, au solde migratoire de l'expatriation, entre 80 000 et 120 000, et le petit solde migratoire de l'immigration irrégulière, on arrive à un changement de population de 310 000 personnes, soit un peu moins de 0,5 % de la population française. Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas non plus le grand remplacement.

    Il y a pourtant certaines réalités locales, telles les « banlieues ». Et certaines réactions de maires soulignent ainsi de petits remplacements.

    Il y a localement, dans un certain nombre de villes, et même un département, la Seine-Saint-Denis, premier département où la population d'origine étrangère est plus importante que la population française, une mutation de population. Ce qui m'a amené à conclure que le problème est moins aujourd'hui celui du vivre ensemble que celui du vivre côte à côte, qui suppose que les communautés refermées sur elles-mêmes acceptent de se reconnaître, et que l'une ne veuille pas imposer à l'autre sa façon de vivre, de se vêtir, de se nourrir, etc.

    Quelle est la place de l'islamo-business, pour reprendre le titre d'un de vos livres, par rapport à une immigration plus ancienne ? Notamment à l'heure de l'élection présidentielle...

    L'immigration est aujourd'hui un sujet majeur de la Présidentielle, bien qu'il soit occulté par un certain nombre d'affaires et de fractures à gauche et à droite. Les différents partis ont pris des positions, et le but de ce livre était de les faire connaître. Il n'y manque que Macron, dont le programme vient seulement de paraître. Sans porter de jugement, je dois constater que, en matière d'immigration, il y a chez lui un déficit abyssal trois petites mesures.

    La première consiste en une déclaration d'intention pour rapprocher le traitement de la demande d'asile du pays d'origine, ce qui est irréalisable, aussi bien d'ailleurs en Syrie ou en Libye que dans les pays du Maghreb.

    La deuxième proposition du candidat Macron est de raccourcir les délais de la demande d'asile, mais ce n'est pas une proposition concrète, pour ma part, j'ai proposé que le débouté, qui veut présenter un recours devant la Cour nationale du droit d'asile, verse une caution, qui ne lui est remboursée que si sa demande aboutit.

    La troisième proposition est pertinente, bien que difficile à réaliser  elle consiste à conditionner l'aide aux pays en développement au fait que ce pays veuille bien accepter le retour de ses demandeurs d'asile déboutés. La plupart des candidats ont donc des idées sur l'immigration, mais peu de programmes sont précis sur le sujet, hormis - à la limite - le parti socialiste et le Front national.

    Quelle est la place de la question islamique dans l’immigration ?

    Les motivations ont changé, et les moteurs d'intégration aussi. Les pays d'origine ne sont plus les mêmes qu'autrefois. J'avais comparé, quand j'ai écrit Les Migrations pour les Nuls les motivations à une sorte de labyrinthe. En effet, la trilogie classique entre les migrations économique, familiale et politique ne tient plus. Il y a désormais des tas de migrations qui n'avaient pas été prévues migrations étudiante, environnementale, militante, prénatale. Par ailleurs, nous avons essentiellement désormais une immigration en provenance du continent africain et du Moyen-Orient, et non plus une immigration européenne. Enfin il y a un changement de notre système d'intégration, qui reposait sur des moteurs tels que l'Église, l'armée, la cité, le travail, l'école, aujourd'hui tous un peu grippés.

    Malheureusement, et malgré les études qui peuvent être faites, nous n'avons pas pris la mesure de ces changements profonds. Cela explique le déficit d'expertise, non seulement sur l'immigration, mais également sur l'expatriation, qui n'est pas encore perçue comme un phénomène fondamental.

    À défaut d'expertise, il devrait tout de même y avoir une expérience...

    Il y a un problème idéologique, une sorte de droit-de-l’hommisme qui voudrait accueillir mieux, intégrer mieux. C'est un premier point. Le deuxième est l'impasse faite pendant très longtemps sur la question quantitative de l'immigration et de l'expatriation. Faute d'avoir des statistiques, on disait n'importe quoi, avec des chiffres qui variaient de un à quatre. Certes, l'immigration irrégulière est très difficile à comptabiliser. Mais il y a eu un grand travail de fait, qui permet, entre les 300 000 avancés par les uns et les 1 200 000 des autres, de réduire la fourchette entre 400 000 et 700 000. Ce n'est pas parfait, mais c'est une indication.

    D'autre part, le problème de la présence musulmane n'avait pas été bien abordé. Depuis quinze ans, on nous répète qu'il y aurait quatre et cinq millions de musulmans en France, or c'est totalement faux. La communauté musulmane, au sens large du terme, représente aujourd'hui huit millions et demi de personnes en France. Cela ne veut pas dire autant de croyants, ni d'activistes, mais cela montre qu'il y a des cercles concentriques la communauté, c'est donc huit millions et demi, les pratiquants, quatre millions, la tentation de l'islamisme radical touche 150 000 individus, et les activistes se chiffrent entre 10 000 et 13 000 personnes.

    Cette importance de l'augmentation de la population musulmane tient aussi au différentiel de fécondité. Dans les populations maghrébines, ce qu'on appelle la « transition démographique » (c'est-à-dire le fait de faire moins d'enfants) est aujourd'hui une réalité on est à 2,4 à peu près, ce qui est tout de même plus que le coefficient de natalité de la population française. Mais la population africaine, par exemple, n'a pas encore subi cette transition démographique on est à 4 enfants.

    Pour résumer, vous avez une transformation de la population d'origine étrangère, une difficulté des différents viviers d'intégration à fonctionner, le poids d'une population musulmane, la précarité de la plupart de ces personnes qui sont dans des situations professionnelles plus difficiles que les autochtones, avec beaucoup plus de chômage et des gens qui ne cherchent pas non plus à travailler..

    C'est notre travail d'essayer de s'appuyer sur des événements, des faits, des analyses de terrain, et pas sur des concepts idéologiques pour analyser les flux migratoires.

    Vous évoquiez l'Église...

    Le problème de l'Église, c'est qu'elle est dans son rôle, moralement, quand elle veut pratiquer la charité, l'accueil à bras ouverts. Mais, socialement, il ne suffit pas d'accueillir, il faut pouvoir trouver du travail. Et ce n'est pas le rôle de l'Église. Ce qui explique le malaise dans l'Église à propos de l'immigration, quand ses principes moraux s'opposent aux réalités sociales.

    Le problème n'est-il alors que politique ?

    Il y a aussi trop de différences quantitatives pour l'instant entre les communautés. Il y a ceux qui voudraient partir, mais qui ne peuvent pas, ceux qui pourraient partir, mais qui ne veulent pas, et ceux qui voudraient que les autres partent pour rester tranquilles. Dans notre pays, l'agglomération d'un certain nombre de personnes d'origine étrangère dans un petit nombre de lieux fait que les communautés autochtones sont très largement majoritaires en France, mais que dans certains lieux elles sont carrément minoritaires, voire absentes. Nous avons ainsi 56 % des Africains en région parisienne. C'est une telle masse qu'il est fatal que la région Ile-de-France devienne un lieu de conflits.

    En outre, l'économie informelle se développe surtout dans les métropoles et leurs périphéries, ce qui ne fait qu'accélérer ces conflits. L'économie informelle représente, tous modes confondus, 400 milliards d'euros, c'est-à-dire 20 % du PIB. Et ce peut être beaucoup plus dans certains quartiers. On comprend alors que l'état de droit ne fonctionne plus, et que l'on se trouve en présence d'un rapport de force, celui de la transgression ou de la transaction.

    Que faut-il faire ?

    Tout d'abord, lutter contre la désinformation médiatique. Personnellement, je me bats pour que l'information la plus précise, documentée, objective, soit fournie aux électeurs. C'est un combat de fond contre la désinformation, qui est sans doute perdu d'avance, mais on peut parfois faire entendre sa voix.

    C'est le pot de terre contre le pot de fer ?

    L'information documentée, sourcée et contrôlable contre l'idéologie, c'est effectivement le pot de terre contre le pot de fer. Car, aujourd'hui, ce genre de sujets est balayé d'un revers de la main. Si vous osez dire que l'immigration coûte plus cher qu'elle ne rapporte, vous n'êtes pas entendu. Si les Français sont adultes, ils peuvent pourtant très bien comprendre que l'immigration est déficitaire - ce qui ne signifie pas qu'elle soit une malchance absolue. Mais le fait est que l'immigration est déficitaire, pour une raison très simple un immigré qui travaille rapporte plus qu'il ne coûte, mais un enfant d'immigré ou un immigré qui ne travaille pas coûte plus qu'il ne rapporte. Or l'immigration de travail est très inférieure à l'immigration de peuplement.

    L'électeur ne risque-t-il pas, sur ce point, de se trouver face à un choix impossible ?

    Je ne suis pas fondamentalement pessimiste. Je crois que si on abandonnait les exclusives, les invectives, si on mettait autour de la table un certain nombre de spécialistes, et des politiques, on pourrait au moins réduire certaines visions malsaines.

    Il est malsain, par exemple, que l'on ne puisse pas reconduire les déboutés chez eux. Or ce sont 96 % d'entre eux qui restent en France selon la Cour des comptes, ou 80 % selon Bernard Cazeneuve. Cette réalité crée un rejet.

    Que pour l'Aide Médicale de l'État (AME) on ne trouve pas une solution intelligente entre l'ouverture systématique et la fermeture totale, n'a pas non plus de sens. Tout le monde sait très bien que l'immigré en situation régulière a besoin de trouver une offre de soins. Sinon, il peut développer des épidémies qui seraient dangereuses. Et l'on pourrait multiplier les exemples.

    Que risque donc de devenir l'enjeu migratoire ?

    On risque tout simplement de repartir à zéro après les élections présidentielle et législatives. On n'aura pas approfondi les problèmes de la politique migratoire européenne, des contrôles aux frontières, de l'aide médicale d'État, etc. D'autant qu'il n'y a pas de politique européenne migratoire cohérente, chaque pays faisant à peu près ce qu'il veut.

    Aujourd'hui, on se trouve donc face à ce que j'appelle le shopping migratoire, c'est-à-dire que le migrant va là où il voit le maximum d'avantages et le minimum d'inconvénients. Faute de politique, c'est le migrant qui décide.   

    Propos recueillis par Hugues Dalric monde&vie 6 avril 2017

    Jean-Paul Gourévitch, Les véritables enjeux des migrations. Éditions du Rocher, 18 €.

  • L’infection libérale par Georges FELTIN-TRACOL

    Voici l’éditorial du n° 54 de Réfléchir & Agir présent en kiosque. Abonnez-vous ! Réabonnez-vous !

    Sur son blogue, le 5 juin 2016, Julien Rochedy, ancien directeur du FNJ, aujourd’hui en rupture avec le néo-Front, s’exclame : « Nous sommes donc, désormais, des libéraux » quand bien même son libéralisme serait « post-moderne » et anti-mondialiste. L’économiste et essayiste Hervé Juvin vante dans Le Mur de l’Ouest n’est pas encore tombé les mérites supposés du national-libéralisme. Fin mai 2016 se tenait à l’initiative de Robert Ménard le « Rendez-vous de Béziers » au cours duquel furent adoptées des propositions libérales et identitaires.

    Encore à la remorque des libéraux !

    Ces trois exemples démontrent que les « droites nationales » n’ont toujours rien compris au combat des idées, qu’il ne faut pas adopter le vocabulaire de l’ennemi et qu’une indécrottable paresse intellectuelle les pousse à approuver la facilité, un libéralisme censé s’opposer à l’étatisme et au socialisme alors qu’il en est le principal fourrier. Les calamités du gouvernement PS n’excusent pas, ni ne justifient ce ralliement stupide aux visions obsolètes d’Adam Smith, de Frédéric Bastiat, de David Ricardo, de Ludwig von Mises, de Friedrich Hayek, de Milton Friedman ou de Murray Rothbard.

     

    On ne peut pas à la fois défendre les identités populaires, exiger le rétablissement des frontières, vouloir contrôler les flux migratoires et célébrer la libre-circulation des capitaux et des marchandises. Système individualiste global aux effets dévastateurs multiples, le libéralisme est incompatible avec la conception communautaire, organique et holiste de notre entre-soi collectif. L’ineffable Thatcher avait bien affirmé un jour que la société n’existe pas…

    Indispensable troisième voie

    Le refus du libéralisme ne signifie pas admettre le socialisme marxiste et l’étatisme; il suggère au contraire de redécouvrir, d’adopter et de reformuler les théories dites de troisième voie, du justicialisme argentin à l’écologie décroissante, des réflexions les plus pertinentes du christianisme social à la pratique réussie des coopératives ouvrières de production, véritables agents de l’indispensable démondialisation.

    En effet, comme le libéralisme, la mondialisation financialiste et marchande n’est pas une fatalité : il revient aux Albo-Européens aidés par les peuples des autres continents à reprendre en main leur destin et de se détourner au plus vite du chant pathétique et dangereux des sirènes du libéralisme.

    Georges Feltin-Tracol

    http://www.europemaxima.com/linfection-liberale-par-georges-feltin-tracol/