Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 561

  • Réformes socialistes ou réformes de liberté ?

    Ce 26 janvier à l'Assemblée nationale était enfin donné le coup d'envoi officiel du débat sur la loi Macron. Après des semaines d'incertitude et de négociations en commissions, voilà qui venait au bon moment pour nous rappeler quel est en vérité l'homme malade le plus problématique pour l'Europe actuelle. Car, jusqu'ici, les gouvernements de M. Hollande n'ont su mener à bien aucune vraie réforme de liberté.

    À cet égard il faut souligner pourtant que les principes de la "Réforme Macron" semblent convenir, selon tous les sondages, à une très grande majorité des Français, environ 60 %.

    Les avis divergent certes selon les divers types de mesures, et, disons-le, toutes ne nous paraissent relever ni de la même urgence, ni de la même pertinence. L'épineuse question des professions réglementées ne saurait être alignée, par exemple, sur celle de la libération de l'offre de transports, essentielle pour la vie quotidienne de millions de Français captifs du monopole ferroviaire.

    → Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>

    Remarquons, en gros, que cette initiative, – dont le défaut principal tient à sa timidité, – rencontre d'abord l'opposition de la gauche la plus sectaire et la plus racornie du monde. S'y ajoute aussi celle d'une certaine droite. Ainsi, sur le site du "Figaro" le projet de loi est présenté pour "controversé". Ce mot est supposé éliminatoire. Il ne veut rien dire en vérité. Et cependant il permet aux vaseux communicants d'excommunier à bon compte ce qui leur déplaît. Voilà qui en dit long sur la difficulté de certains milieux d'entrer dans le monde de la liberté.

    Ah certes, les 106 articles [initiaux] du projet en faisaient dès le départ une sorte de loi fourre-tout. Donc, effectivement, légitimement,"controverses", débats… Celui-ci durera jusqu'au 10 février. Il a commencé par 82 heures de travail en commission.

    On peut dire aussi, de façon symétrique, que toute loi nouvelle peut être présentée pour une "réforme".

    La république a déjà, sous Hollande, "réformé" de la sorte l'institution du mariage, et elle l'a même sérieusement "révolutionnée". Sans commentaire.

    On peut soutenir aussi qu'a été "réformée", dans un sens plus étatiste et plus collectiviste encore, la réglementation déjà fort lourde de l'urbanisme et du logement par la baguette magique de l'inepte Mme Duflot. Même les décrets d'applications ont été publiés. Effet désastreux garanti.

    Les horaires scolaires des établissements publics, eux aussi, ont subi des évolutions : ces charcutages du temps de travail des éducateurs pourraient "créer des emplois"…  si les employés correspondants existaient, disposés à travailler quelques heures saupoudrées et dispersées. Réforme dites-vous ? Anarchie totale.

    Le gouvernement a également mis en route dès 2012 une évolution plus significative encore : celle du transport ferroviaire.

    On l'a baptisée "réforme Cuvillier" du nom du sous-ministre dont fort heureusement le pouvoir s'est débarrassé. Entre-temps sa "loi" a été votée.

    On aurait sans doute gagné à l'appeler loi Pépy.

    "Le Monde" du 18 décembre remarquait en effet que "le patron de la SNCF applique la réforme ferroviaire en sa faveur". En fait l'embryon existant a subi une interruption volontaire de libéralisation qui ressemble de plus en plus à un avortement socialiste étatiste.

    Une sorte de "holding" d'État coiffera les deux entités, elles-mêmes étatiques, que l'on avait prétendu séparer et que, pour tromper l'ennemi bruxellois, on feint de maintenir distinctes. Et il n'est maintenant un secret pour personne que la SNCF est en train d'avaler son ancienne partenaire RFF rebaptisée significativement "SNCF-Réseau", totalement satellisée désormais par l'astre Pépy, roi de la communication creuse et des comptes à dormir debout.

    L'échec commercial patent de cette structure subventionnaire ne dérange pas ses défenseurs. Attachés de façon quasi théologiques au monopole, ils refusent de voir la réalité en face, et s'opposent à toute préparation à la concurrence, ce qu'avait, trop timidement esquissé la séparation mise en place en 1997.

    Les avis de la cour des comptes, le mécontentement des régions, la tromperie vis-à-vis des engagements européens, les besoins des usagers des transports, les "réformateurs" à la sauce du socialisme hollandais n'en ont cure. On communique, sans agir vraiment. On alourdit la barque de l'étatisme au lieu de l'alléger.

    Seul compte pour eux le maintien bec et ongles du prétendu "modèle social". Ils en sont les plus gros bénéficiaires, faut-il le rappeler ?

    Que vienne par conséquent le temps des réformes de liberté : cette aspiration est devenue majoritaire dans l'opinion réelle.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

  • La Grèce dans le mur

    Lu dans Les 4 Vérités :

    "[...] L’élection d’une majorité d’extrême gauche est toujours une mauvaise nouvelle. D’autant que cette majorité semble fort n’avoir rien appris. M. Tsipras a annoncé vouloir pratiquer la fameuse relance par l’offre, c’est-à-dire augmenter les salaires et les prestations sociales pour, hypothétiquement, « relancer » la consommation et l’investissement. Cette méthode n’a jamais fonctionné en économie ouverte (elle n’a pu fonctionner en Allemagne dans les années 30 que parce que, précisément, les frontières étaient fermées et que l’État contrôlait strictement l’économie). De toute évidence, avec un tel gouvernement, la Grèce – et toute l’Europe avec elle, malgré les discours lénifiants sur la « contagion » parfaitement maîtrisée – va dans le mur. Pourtant, il faut aussi voir ce qu’il y a de positif dans cet événement.

    Tout d’abord, il n’est pas déplaisant de voir cette oligarchie mondialiste, qui voudrait faire notre « bonheur » malgré nous, se prendre une claque. Nous avons entendu tous les caciques de la commission européenne et de la BCE sermonner doctement les Grecs sur les conséquences de leur vote. Le peuple grec a réagi logiquement : en faisant exactement le contraire de ce qu’on voulait lui imposer ! Mais, surtout, dans ce débat sur l’austérité, il va peut-être devenir enfin audible que cette politique d’austérité n’a rien à voir avec du sérieux budgétaire. L’austérité à la mode de la troïka consiste à augmenter les impôts ou, à impôt constant, à baisser les prestations. C’est donc, purement et simplement, du vol légalisé. Quand nous réclamons des budgets à l’équilibre, nous ne suggérons pas ce type « d’austérité ». Nous demandons que la sphère publique cesse de faire mal et coûteusement ce que la sphère privée peut faire mieux et moins cher. Ce n’est pas en augmentant la sphère publique, comme le veut Syriza, ni en vampirisant la sphère privée, comme le veut la troïka, que l’on y parviendra. C’est en remettant l’État à sa place, toute sa place, mais rien que sa place !"

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • “Mixité sociale” obligatoire : le gouvernement menace de réquisitionner (Présent 8280)

    Durcissement de la loi SRU, réquisition de terrains constructibles, augmentation des pénalités financières… Invité vendredi dernier sur RMC, le ministre de la Ville Patrick Kanner (photo), revenant sur le projet de lutte contre la « ghettoïsation » de Manuel Valls, a promis de se pencher sur le cas des communes réfractaires.

    « Mixité sociale » ou…

     

    Une du numéro 8280 de "Présent"

    Une du numéro 8280 de “Présent”

    Expliquant qu’« il n’y a pas de critères ethniques dans les commissions d’attribution » des logements sociaux, mais que « de fait, on retrouve dans les banlieues les mêmes pauvres, les mêmes gens issus de l’immigration », Patrick Kanner a alors promis que le gouvernement allait remédier à ce problème. Comment ? Par la force. En effet, a-t-il ajouté, « il faut déjà que les lois soient appliquées partout sur le territoire, ce qui n’est par exemple pas le cas de la loi SRU. (…) Il y a encore des villes qui préfèrent payer des amendes plutôt que de construire des logements sociaux ». C’est pourquoi le ministre estime qu’« il faut reprendre cette loi, la durcir, pour que la République s’applique sur tout le territoire ». Et « l’on peut par exemple imaginer que l’Etat puisse se saisir de terrains disponibles dans ces quartiers et construise à la place des collectivités territoriales ».

     

    Multiplication des zones de non droit ?

    On rappellera d’abord que la loi de 2013 sur la mobilisation du foncier public permet déjà de quintupler les pénalités financières des communes n’atteignant pas leur quota de HLM. Certes, en plafonnant la pénalité à 7,5 % du budget de la commune. Au grand désespoir d’ailleurs des associations comme la Fondation Abbé Pierre, dont le délégué général adjoint Christophe Robert regrettait vendredi que certaines pénalités n’aient « pas été quintuplées mais seulement doublées ».

    Mais surtout, le gouvernement devrait commencer par se demander pourquoi certains maires préfèrent depuis des années payer des amendes plutôt que de construire des HLM sur leur commune. Même s’il est plus facile de faire payer à d’autres les pots cassés de la politique d’immigration délirante et du laxisme judiciaire observés depuis trop longtemps dans notre pays.

    Frank Deletraz  http://fr.novopress.info/

  • Réduire les redoublements pour des raisons financières ?

    La gestion de l'Education nationale ne se fait pas en fonction du bien des élèves mais désormais en fonction du budget de l'Etat. L'Etat veut à la fois garder le contrôle quasi-total du système scolaire et tenter de faire des économies. Alors qu'en libéralisant le système scolaire, par le biais par exemple duchèque-éducation, il ferait ces économies sans que cela ne nuise à l'instruction. Or plus il dépense, moins il instruit...

    Le coût du redoublement est estimé à environ 2 milliards d'euros par an. Le budget de l'Éducation nationale est de 65 milliards environ. C'est le 1er budget de l'Etat avec le remboursement des intérêts de la dette publique, l'un alimentant l'autre... 

    L'Institut des Politiques Publiques (IPP) propose donc de supprimer de façon partielle ou totale le redoublement dans les différents degrés de la scolarité, en lien avec la volonté actuelle du ministère de limiter fortement le nombre de redoublants. Pour une économie de 2 milliards par an... à partir de la rentrée scolaire 2027.

    Sur la fin du redoublement, Anne Coffinier écrivait :

    "cette décision revient à casser le thermomètre pour pouvoir déclarer le malade de l’Education nationale guéri. Elle conduit tout droit à un nivellement par le bas. A noter aussi que dans sa magnanimité, Najat Vallaud Belkacem n’oublie pas l’enseignement privé sous contrat qui se verra lui aussi interdire de faire redoubler les élèves qui en auraient besoin. Cette décision ministérielle constitue une ingérence caractérisée dans la liberté pédagogique des professeurs en général et de l’enseignement privé sous contrat en particulier.

    [...] Les opposants au redoublement pensent que ce dernier est ineffectif et souvent stigmatisant pour l’élève. C’est en effet souvent le cas. Pour autant, le non redoublement n’a jamais prouvé sa supériorité sur le redoublement. Les pays qui ne pratiquent pas ou peu le redoublement recourent à l’enseignement en groupes de niveaux homogènes, la spécialisation précoce des élèves dans les matières où ils sont bons, la différentiation précoce des filières  – à l’opposé du mythe du collège unique, et l’accompagnement des élèves faibles dès l’apparition des toutes premières difficultés…. Autant de dispositifs qui n’existent pas en France. [...]"

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Qatar ne finance pas le terrorisme, selon Fabius (Màj : le ministre a menti)

    Màj : Laurent Fabius assure que le Qatar ne finance pas le terrorisme : le ministre a menti

    Le 21 janvier, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a déclaré sur RTL qu’il « n’était pas exact » que le Qatar finance le terrorisme islamiste. Plus précisément :

    « Nous avons fait faire par nos services des enquêtes précises qui ont montré que cela n’était pas exact. »

    Et d’ajouter :

    « S’il était avéré que les choses changent, nous changerions nos modes de relations. Mais il n’est pas question, n’y d’accuser injustement, ni si peu que ce soit d’être complaisant avec le terrorisme qui est notre adversaire. »

    Il faut être clair : Laurent Fabius a menti.

    Fabius ne peut pas ignorer…

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que, le 8 octobre 2012 sur « C dans l’air », Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la lutte contre le terrorisme à la DST, a déclaré publiquement ceci :

    « Des Français vont en Tunisie s’entraîner dans des camps djihadistes tunisiens financés par le Qatar, ou en Libye, notamment dans la région de Derna, où des gens s’entraînent avant d’aller faire le djihad en Syrie. »

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que, le 8 octobre 2012 dans un entretien à « La Dépêche du Midi », Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, a déclaré publiquement ceci :

    « Il y a aussi le problème de l’argent qui est alloué par des pays salafistes. »

    Puis, plus précis :

    « On n’ose pas parler de l’Arabie saoudite et du Qatar, mais il faudrait peut-être aussi que ces braves gens cessent d’alimenter de leurs fonds un certain nombre d’actions préoccupantes. »

    Il ment sur les responsabilités qataries

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que le 4 mars 2014, David Cohen, sous-ministre des Finances pour le terrorisme et le renseignement financier, a publiquement constaté ceci : le Qatar et le Koweït laissent opérer sur leur territoire les collecteurs de fonds du terrorisme.

    Laurent Fabius ne peut pas ignorer que le 30 septembre 2014, dans la revue de référence « Foreign Policy », un article d’investigation d’Elizabeth Dickinson expose ceci : en Syrie, le Qatar a directement financé les combattants islamistes parmi les plus radicaux jusqu’en 2013 ; et depuis 2013, il sous-traite ce financement.

    Laurent Fabius ne peut pas non plus ignorer que le Qatar est sponsor notoire du Hamas. Pour mémoire, à son article 9, la charte de ce mouvement armé palestinien islamiste prévoit la mise en place d’une théocratie. Or, dans une interview accordée à CNN le 25 septembre 2014, il a été demandé à l’actuel émir du Qatar si son pays continuerait à soutenir le Hamas. (…)

    Source

    lire la suite

  • Le TAFTA aurait un effet nuisible sur l’économie européenne, démontrent deux études

    Destructions d’emplois, baisse des salaires, pertes nettes en terme de PIB... Autant de répercussions négatives du TAFTA/TTIP sur l’économie européenne, pointées par deux nouvelles études qui contredisent l’optimisme affiché par la Commission européenne.
     
    Le TAFTA/TTIP, l’accord commercial secret négocié par Bruxelles et Washington, coûterait à l’Europe 600 000 emplois. En France, l’accord entraînerait aussi une baisse des salaires de 5 500 euros par travailleur et le transfert de 8 % du produit intérieur brut (PIB) du travail vers le capital. 
     
    Publiée en octobre 2014, l’étude de Jeronim Capaldo, de l’Institut mondial du développement et de l’environnement à l’Université Tufts aux États-Unis, décrit les conséquences graves qu’aurait le Tafa/TTIP pour l’Union et ses États membres. 
     
    Celle de Werner Raza (en allemand), directeur de la Fondation de la recherche autrichienne pour le développement international ÖFSE de Vienne, présentée le 19 octobre dernier, remet en question les pronostics optimistes des promoteurs du Tafta/TTIP, basés sur quatre études réalisées par Ecorys (2009), le CEPR (2013), le CEPII (2013) et Bertelsmann/ifo (2013). 
     
    Hypothèses irréalistes 
    Pour Jeronim Capaldo : « La plupart des évaluations des effets du Tafta/ TTIP prédisent des gains en termes de commerce et du PIB à la fois pour l’UE et les États-Unis. Certaines prédisent même des gains pour les pays hors TTIP, ce qui suggère que l’accord ne créerait aucun perdant dans l’économie mondiale. Si tel était le cas, le TTIP serait la clé d’une répartition plus efficace des ressources mondiales, avec quelques pays atteignant un bien-être plus élevé et tous les autres bénéficiant au moins du même bien-être qu’avant. » 
     
    Malheureusement, explique Capaldo, « ces résultats optimistes s’appuient sur plusieurs hypothèses irréalistes et sur des méthodes qui se sont avérées inadéquates pour évaluer les effets de la réforme du commerce. En outre, une fois que les calculs sont examinés, il semble que plusieurs de ces études partagent le même modèle et la même base de données économiques discutables. La convergence de leurs résultats n’est donc pas surprenante et ne doit pas être interprétée comme une confirmation indépendante de leurs prédictions. » 
     
    Promesses non prouvées, études peu fiables… 
    Les problèmes du Tafta/TTIP sont si nombreux (manque total de transparence, inclusion d’une clause d’arbitrage privé ou ISDS, risques d’abaisser les normes protectrices en Europe sur la santé, la sécurité, l’environnement, le travail, etc.),que les promoteurs de cet accord ne trouvent plus que l’argent à proposer comme avantage. 
     
    Pourtant, les études de la Commission européenne elle-même montrent que le résultat le plus ambitieux ne donnerait au PIB européen qu’un coup de pouce de 0,5 %, c’est-à-dire de 119 milliards d’euros. Mais ce chiffre est cumulatif et ne serait atteint qu’après dix ans, en 2027, soit une augmentation du PIB par an de seulement 0,05 % en moyenne, un résultat négligeable. 
     
    C’est ce que confirme l’étude de Jeronim Capaldo, qui souligne aussi la fausseté évidente de l’assertion de la Commission européenne affirmant que les ménages de l’UE gagneraient 545 € de plus chaque année : 
    « Ces estimations sont trompeuses, écrit-il, car les études ne fournissent aucune indication de la répartition des gains de revenus, qui sont simplement des moyennes. Comme la part des salaires dans le PIB de l’UE ne fait que baisser depuis le milieu des années 90, il est loin d’être certain que tous les gains globaux se traduiront par des augmentations de revenu pour les ménages vivant de leurs salaires (par opposition au capital). » 
     
    Werner Raza explique que les tarifs douaniers moyens entre l’UE et les États-Unis sont déjà faibles (moins de 5 %), et que, par conséquent, 80 % des gains du Tafta/TTIP proviendraient de l’élimination ou de l’alignement de mesures non-tarifaires (MNT), tels que des lois, des règlements et des normes. « Dans la mesure où ils ont une finalité sociale, les MNT sont nécessaires pour la société », a-t-il expliqué. Or, la quasi-totalité des études sur le Tafta/TTIP réduisent ces textes législatifs à leur dimension de coûts pour les entreprises, sans considérer leur utilité publique et sociale. 
     
    …basées sur un modèle économique inadapté 
    Capaldo critique, lui, les lacunes criantes du modèle d’Équilibre global calculable (EGC) sur lequel se basent les études utilisées par la Commission européenne. Cette approche comprend l’hypothèse étonnante que la situation de l’emploi ne changerait pas avec le Tafta/TTIP, parce que les pertes d’emplois inévitables dans certaines industries seraient équilibrées comme par magie, par la création d’emplois dans d’autres. Une autre énorme faille dans l’approche EGC est qu’elle ignore les coûts d’ajustement induits par l’application de ce traité.
     
    Jeronim Capaldo procède à une évaluation du Tafta/TTIP basée sur un modèle différent, et sur des hypothèses plus probables en matière de coûts d’ajustement économiques et de directions politiques : 
    « Pour obtenir un scénario plus réaliste, et simuler ses effets sur l’économie mondiale, nous avons utilisé le Modèle des Nations Unies sur les politiques globales (GPM), un modèle économétrique global axé sur la demande, qui s’appuie sur un ensemble de données macroéconomiques cohérentes pour tous les pays. Cette simulation tient compte du contexte d’austérité prolongée, et des taux de croissance faibles qui caractérisent particulièrement l’Union Européenne et les États-Unis. » 
     
    Des effets négatifs 
    Werner Raza indique que le traité réduira les rentrées fiscales venant des tarifs douaniers et augmentera ainsi les problèmes du budget de l’UE. Pour lui, au bout de la période de transition de dix ans, cette perte de recettes s’élèvera au moins à vingt milliards d’euros, et les coûts du chômage, dont le chômage de longue durée, pourraient être très élevés. 
     
    Selon Capaldo, à l’échéance de dix ans, en comparaison d’un scénario « sans Tafta/TTIP, les pays du nord de l’Europe subiraient les plus grosses pertes en terme d’exportation (2,07 % du PIB) suivis par la France (1,9 %), l’Allemagne (1,14 %) et le Royaume-Uni (0,95 %). Il entraînerait aussi des pertes nettes en termes de PIB, (- 0,48 % en France) et une baisse des salaires. 
     
    La France serait le pays le plus durement touché avec une perte de 5 500 euros par travailleur. Le TTIP entraînerait la destruction de 600 000 emplois, dont 134 000 en France, et une diminution de la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée, renforçant une tendance qui a contribué à la stagnation économique actuelle. » 
     
    Mais certains y gagnent ! 
    Le rapport de Capaldo montre que tout le monde ne sera pas perdant. La prédiction la plus révélatrice est que le TTIP déplacera encore plus la richesse du travail vers le capital. C’est-à-dire que la part des salaires allant aux travailleurs ordinaires va baisser proportionnellement à l’augmentation de la part représentée par les bénéfices, intérêts et dividendes. Le changement prévu en France est énorme, 8 % sur dix ans. 
     
    Le TTIP entraînerait aussi une baisse des recettes fiscales (0,64 % du PIB en France), et les déficits publics en fonction du PIB, augmenteraient dans tous les pays d’Europe, les poussant vers ou au-delà des limites du traité de Maastricht.Le TTIP entraînerait donc une instabilité financière accrue et une accumulation des déséquilibres. 
     
    Et la démocratie ? 
    Il n’est donc pas étonnant, qu’en dépit d’une très faible couverture médiatique, plus d’un million de citoyennes et de citoyens européens avisés aient signé pour soutenir un projet d’initiative citoyenne européenne (ICE), demandant que la Commission européenne mette fin aux négociations sur TAFTA, et qu’elle ne conclue pas le CETA. 
     
    Une ICE signée par plus d’un million de personnes peut contraindre la Commission à reconsidérer un aspect de sa politique et à organiser une audition publique devant le Parlement européen. Le 9 décembre, jour des soixante ans de Jean Claude Juncker, le président de la Commission européenne a reçu une carte géante signée par un million d’Européen(e)s... mais, pour l’instant, la Commission refuse d’enregistrer l’ICE.
     

  • Myret Zaki : « La BCE a le plus mauvais maître : la Fed »

    La Banque centrale européenne (BCE) ne parvient jamais à contenter les marchés et les leaders économiques. Quoi qu’elle fasse, on la compare à sa grande sœur, la Réserve fédérale américaine (Fed), censée être plus jolie et plus douée qu’elle. Une erreur d’appréciation qui sera à l’origine de la prochaine crise financière.

    Quand la BCE ne fait pas d’assouplissement, un concert de critiques s’élève contre son manque de proactivité, évident en comparaison de la Fed, qui a eu le “courage” d’employer des grands moyens en sortant le fameux “bazooka” de la planche à billets entre 2009 et 2014.

    Et quand la BCE décide, comme aujourd’hui, de faire un assouplissement monétaire, on la désapprouve tout autant, en estimant que la zone euro a de toute façon des problèmes plus grands que les États-Unis et que cette opération ne suffira pas.

    La BCE n’a pourtant pas lésiné sur les moyens. En annonçant ce 22 janvier à 14:30 qu’elle va injecter, d’ici septembre 2016, 1100 milliards d’euros (ou 1300 milliards de dollars), elle a pris les attentes les plus optimistes du marché (1000 milliards) et y ajouté une petite prime de 100 milliards pour remercier le marché de sa patience, lui qui n’aurait pas toléré opération moins démesurée.

    La BCE aurait annoncé 500, ou même 1000 milliards comme attendu, que les marchés l’auraient sanctionnée. Pour les banques centrales, correspondre aux attentes des marchés ne suffit pas: il faut les dépasser.

    L’objectif de la BCE est identique à celui la Fed, six ans plus tôt : acheter de l’obligataire souverain et d’entreprises, gonfler artificiellement les valeurs de ces emprunts et donc faire baisser les taux d’intérêt longs, qui seront aussi bas que les taux d’intérêt courts, c’est-à-dire tous à zéro.

    Avec de l’argent gratuit, les emprunts des agents économiques et financiers vont s’envoler. Ils seront utilisés pour gonfler la bourse, et avec un peu de chance, ils donneront une impulsion au crédit bancaire octroyé aux entreprises, anémique dans la zone euro, mais encore faut-il que les bilans des banques parviennent d’abord à devenir plus solides.

    Cette opération, qui va dégrader le bilan de la BCE et affaiblir l’euro, n’était tout de même pas suffisante aux yeux des dirigeants réunis à Davos. Avant même sa conférence de presse, ces derniers avaient donné leur verdict: pas assez. C’est, au mieux, un “premier pas”.

    Des patrons influents qui font déplacer quotidiennement des milliers de milliards d’investissements (Gary Cohn, CEO de Goldman Sachs), des économistes et anciens chefs du Trésor américain (Lawrence Summers) ont orienté l’opinion du marché vers ce qui ressemble, malgré tout, à une déception. Ils ont tenu à clairement distinguer l’opération de la BCE de celle, identique, menée par la Fed américaine entre 2009 et 2014.

    N’est pas la Fed qui veut, est en substance leur message. La banque centrale américaine avait été louée par les marchés pour avoir imprimé des dollars et racheté ce qui approche aujourd’hui les 4000 milliards de dollars d’actifs. Son bilan, au terme de l’opération, frôle les 5000 milliards, pour seulement 55 milliards de fonds propres, une situation de levier financier hautement risquée inimaginable pour n’importe quel bilan digne de ce nom.

    Les actifs se composent pour moitié de dette souveraine et pour moitié de dette hypothécaire défaillante, toutes deux extrêmement vulnérables à une hausse des taux d’intérêt. Grâce aux énormes liquidités déployées dans le système, et aux taux d’intérêt zéro qui durent jusqu’à ce jour, les indices boursiers américains ont gagné quelque 200% depuis 2009 sur cette opération. La Fed est la grande amie des marchés, qui le lui rendent bien.

    On a évoqué le fameux « effet de richesse » suscité par la hausse des actions pour expliquer la relance de l’économie américaine, grand thème de 2013 et 2014, cependant faiblement confirmé par les chiffres américains.

    Oubliés, par exemple, les arguments moins avantageux : le taux de chômage américain, tombé sous les 6% grâce, en réalité, à plus de 1 million de personnes sorties des statistiques du chômage (chômeurs découragés de long terme) ; la qualité des nouveaux emplois, très majoritairement précaires, serviciels plutôt que manufacturiers, et sous-rémunérés ; l’explosion de la misère humaine, avec près de 60 millions d’Américains à la soupe populaire, sortis du circuit de la consommation ; la montée exponentielle de la dette américaine, à 18’000 milliards de dollars, qui vient de crever un énième plafond instauré (pour quelques mois à peine) par le Congrès, et dont la charge d’intérêt, si les taux devaient remonter même faiblement un jour, serait vite insupportable pour le gouvernement.

    Acheter la croissance à crédit, et laisser les générations futures (qui ne peuvent pas voter) subir à l’avenir 100 ans d’austérité pour rembourser notre dette illimitée: voici ce qui fait office d’excellente politique monétaire, à prendre pour modèle en Europe.

    Un peu meilleure élève en termes de solvabilité, la BCE, elle, ne bénéficie pas de la même complaisance. C’est qu’elle a été moins gentille avec les marchés, résistant longtemps à activer la planche à billets. Les plans d’austérité et de désendettement, seule voie responsable lorsqu’on est en présence d’États surendettés, n’ont récolté qu’une palme d’impopularité agrémentée de tous les superlatifs.

    Les économistes rivés sur les écrans Bloomberg affichant les indices et chiffres américains n’avaient pas de termes assez durs pour critiquer l’austérité et la discipline financière choisies par la zone euro, et pour réclamer à cor et à cri le débauchage monétaire à la manière de la Fed.

    Les redressements de certaines économies comme l’Irlande, l’Espagne et l’Italie passent au second plan derrière les problèmes, il est vrai inextricables, de la Grèce. Le fait que la BCE ait agi plus prudemment que la Fed en partageant, avec les bilans des banques centrales nationales, les risques de pertes potentielles sur les actifs qu’elle rachètera, n’a généré nul applaudissement. L’ «effet de richesse» que peut susciter l’opération de la BCE, même s’il opère et fait monter les indices, n’enthousiasme pas grand monde.

    Ici, on rappelle tout au plus que les Européens comptent moins d’investisseurs en actions que les Américains. Et surtout, la même rengaine des 20 dernières années revient sans cesse : la nécessité de « réformes structurelles », thème infatigable de la recherche émise par les banques de Wall Street sur la zone euro, et signifiant que cette zone doit urgemment réformer son marché du travail, le rendre plus flexible, réduire les aides sociales, et savoir mater ses syndicats, faute de quoi elle n’intéressera jamais les investisseurs institutionnels anglo-saxons, qui considèrent en attendant la zone euro comme le « loser » des marchés développés.

    Pour l’heure, c’est donc la philosophie de la complaisance et du subventionnement des marchés par des banques centrales interventionnistes qui triomphe. Et à ce jeu, il est vrai que la Fed, avec son bilan pléthorique de 5000 milliards de dollars suite à son long rachat d’actifs, bat à plates coutures la BCE, qui même au terme de cette opération n’aura dégradé son bilan qu’à hauteur de 3000 milliards d’euros.

    Mais ce n’est pas là le fin mot de l’histoire. Le véritable bilan de ces opérations de soutien sans précédent par la planche à billets sera tiré seulement une fois que ces banques centrales auront opéré leur « exit » : elles devront en effet, tôt ou tard, normaliser leur situation, et c’est la Fed qui est en première ligne pour le faire, comme elle l’a laissé entendre dans ses récents communiqués.

    Tôt ou tard, elle doit réduire la taille de son bilan, et relever les taux d’intérêt. Cela signifie revendre progressivement les actifs qu’elle a accumulés, ce qui va simultanément retirer de l’économie et des marchés les milliers de milliards de liquidités équivalents. Elle doit aussi relever les taux d’intérêt à des niveaux normaux, soit à 3,5%-4%, contre 0% depuis six ans. Aucune économie ne peut vivre indéfiniment avec des taux zéro : l’épargne serait détruite.

    Relever les taux d’intérêt : voilà le problème majeur qu’affronte la Fed. En effet, il est impossible pour elle d’opérer un tel resserrement tant que son bilan est aussi gigantesque, et qu’il existe des milliers de milliards de liquidités dans le système financier.

    Plusieurs économistes, relayés par Forbes, ont tiré la sonnette d’alarme : lorsque les taux d’intérêt vont monter, la valeur de marché des actifs au bilan de la Fed va instantanément plonger, et elle va devoir reconnaître d’énormes pertes sur son bilan. Insolvable, la banque centrale des États-Unis aura besoin du sauvetage du Trésor américain, au moment où la dette gouvernementale est déjà excessive.

    Le voilà, le véritable prix des assouplissements quantitatifs, dans lesquels s’engouffre aujourd’hui, tête baissée, la BCE. Et dont on lui dit qu’ils sont insuffisants.

    Mais ce n’est pas tout. Le marché du crédit américain, sur-gonflé par les taux zéros depuis si longtemps, ne supporterait pas même une faible hausse des taux par la Fed, et risquerait de s’effondrer si les taux commencent à monter, car d’innombrables emprunteurs seraient incapables de payer leurs intérêts.

    La crise des subprime II, celle des banques centrales et de la Fed en premier lieu, guette le système. Le jour où se dénouera véritablement la politique de la Fed, avec la normalisation de son bilan et des taux d’intérêt, l’ensemble des instruments obligataires pourrait capituler dans un krach en réalité difficilement évitable, entraînant avec lui les marchés d’actions.

    La Fed fait donc face à un problème majeur : elle ne peut relever ses taux tant qu’elle n’a pas allégé son bilan et retiré, ce faisant, les liquidités du système. Le FMI avait déjà mis en garde contre la gestion du bilan de la Fed, devenu équivalent à celui d’une banque d’affaires hautement spéculative.

    Juger aujourd’hui de la réussite de la Fed, et en faire un modèle absolu à l’aune duquel la BCE ne saurait se mesurer, et tirer ces conclusions hâtives alors que la Fed est seulement à mi-parcours, et qu’elle n’est pas encore sortie de sa politique, voilà une erreur fâcheuse et une approche mal avisée.

    Bilan

    http://fortune.fdesouche.com/372645-myret-zaki-la-bce-le-plus-mauvais-maitre-la-fed#more-372645

  • Ça y est, la BCE aussi est tombée dans le panneau !

    Le QE est une illusion qui permet d’entretenir l’espoir et remettre à plus tard les réformes structurelles qui font mal.

    On l’attendait, elle l’a fait. La BCE va, cette fois, imprimer des billets pour de bon, et pas des petites coupures : 60 milliards d’euros par mois pendant deux ans. Si François Hollande affiche sa satisfaction, Angela Merkel tire la gueule et c’est elle qui a raison. En effet, le QE 1 est, sous l’angle de la théorie économique, une totale aberration, et pire encore : c’est une stratégie à haut risque.

    Rappelons tout de suite que le QE ne réduit pas la dette des États du moindre centime. La dette est simplement transférée de l’actif des caisses de retraite, compagnies d’assurance-vie et des banques au bilan de la Banque centrale contre de l’argent frais imprimé ex-nihilo. Le QE permet-il au moins de réduire le coût de la dette ? Très marginalement puisque les taux sont déjà très proches de zéro. En revanche, il réduit aussi la rémunération de l’épargne. Mauvaise nouvelle, donc, pour nos retraites.

    Lire la suite