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économie et finance - Page 565

  • Vente d’Alstom : le dessous des cartes

    Pour Jean-Michel Quatrepoint (journaliste et économiste), la vente d’Alstom est un «scandale d’État». Le journaliste et économiste révèle que le gouvernement a délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire.*

    Vendredi 19 décembre, dans un complet silence médiatique, les actionnaires d’Alstom ont approuvé à la quasi-unanimité le passage sous pavillon américain du pôle énergie du fleuron industriel. 70% des activités d’Alstom sont donc vendues au conglomérat General Electric (GE). Que cela signifie-t-il concrètement?

    Le protocole d’accord approuvé par Emmanuel Macron en novembre et voté par l’assemblée générale d’Alstom, le 19 décembre, est proprement hallucinant! tant il fait la part belle à Général Electric et ne correspond pas à ce qui avait été négocié et présenté au printemps dernier.

    Lire la suite sur le site du Figaro…

    http://www.contre-info.com/

  • Zoom sur les circuits courts

    Les circuits courts s’engagent à supprimer les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs. Meilleur pour la santé, plus équitable, moins polluant et moins cher, le circuit court est tendance. Chefs de file dans le secteur des fruits et légumes, les Amap, associations pour le maintient d’une agriculture paysanne.

    Le circuit court, un marché qui a tellement le vent en poupe, que la grande distribution a à son tour créé une enseigne spécialisée, O’Tera. L’idée : faire cohabiter circuits courts et circuits traditionnels. Antilles, Espagne, Équateur… 28% des produits vendus ici sont loin d’être issus des circuits courts. Objectif : attirer une nouvelle clientèle pas prête à acheter son produit directement dans la ferme, mais qui veut en finir avec la traditionnelle grande surface.

    “Lorsqu’on a semé ces poireaux en mars, on savait déjà qu’on les avait vendus à 150 familles qui sont autour de nous. C’est le principe de l’Amap où les consommateurs s’engagent à l’avance à financer toute la production d’une ferme“, commente Florent Seban, maraîcher en Haute-Saône. Dans le village, les clients reçoivent chaque semaine un panier d’au moins douze fruits et légumes bio.

    Ailleurs, des agriculteurs se sont regroupés pour vendre leurs produits dans un même magasin. Les 27 agriculteurs travaillent chacun un jour par semaine, dans cet espace qui ressemble à une supérette. Tout est récolté à moins de 80 km. Ici, le panier, pas toujours bio, est facturé 16,99 euros.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Le traité FACTA est en vigueur

    Un décret daté du 2 janvier prend en compte

    "l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique en vue d'améliorer le respect des obligations fiscales à l'échelle internationale et de mettre en œuvre la loi relative au respect des obligations fiscales concernant les comptes étrangers (dite « loi FATCA ») (ensemble deux annexes), signé à Paris le 14 novembre 2013"

    Michel Janva

  • Médecins contre Touraine : une guerre sans merci

    Les médecins ont raison, ils se battent pour conserver la médecine dont on disait encore il y a quelques années qu’elle était la meilleure du monde. 

    La guerre entre les médecins et le gouvernement dure maintenant depuis assez longtemps pour que la vérité soit enfin écrite sur ce qui motive ce conflit. Jusqu’à ce jour, c’est plutôt la désinformation de la presse d’État qui a primé.

    Non, les médecins ne sont pas des nantis qui défendent leurs intérêts. La loi santé voulue idéologiquement par la gauche de Hollande et Macron, c’est la mort de la liberté de soins. Ce sont les patients qui seront les premiers à trinquer, même si on veut leur faire croire le contraire.

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  • Abus de droit : les députés tentent l’embrouillent fiscale à leurs profits

    J’en avais parlé dans ces colonnes à la fin du mois de Juin et un article récent et assez fouillé de Contrepoints revenait sur d’autres aspects inquiétants : l’oppression fiscale est bel et bien en marche, et la tournure que prennent les choses est réellement glaciale, à plus d’un tour.

    Et histoire de fournir un peu de contexte, revenons sur ce que nos députés sont en train de mettre en place, alors que nos journalistes s’empressent au mieux de n’en rien rapporter, et au pire, comme on pourra le voir plus loin, en poussant à la roue de la propagande.

    Pour rappel, tout part comme d’habitude d’un fait divers, qu’on pourrait qualifier de scandale républicain annuel tant ce qui est arrivé est à ce point banal et répétitif : l’affaire Cahuzac ayant éclaté avec ce qu’on sait d’absence totale de toute remise en question de la part des politiciens, tant de droite que de gauche, il a été promptement décidé, par ceux-là même qui étaient finalement les plus directement concernés, que toute cette vilaine évasion fiscale du Paradis Taxatoire Français devait être combattu âprement

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  • Affaire Alstom : un État fautif

    Les États contemporains doivent plus que jamais jouer un rôle économique. Mais la République française paraît cruellement incapable de l’assurer, malgré son interventionisme.

    Réunis en assemblée générale le 19 décembre dernier, les actionnaires d’Alstom ont, sans surprise, avalisé la cession de la branche énergie du groupe au conglomérat américain General Electric, et ce à un score digne des grandes heures de l’Union soviétique : plus de 99 %… Moins soviétique est le bonus empoché par le dirigeant du groupe, le polytechnicien Patrick Kron, qui quitte son poste lesté d’un peu moins de 4 millions d’euros (sous forme d’actions, il est vrai) en gratification de ses bons et loyaux services, au grand dam de nombre de salariés des sites français du groupe actuellement contraints au chômage partiel.

    Dans l’ombre d’un géant

    Soyons beau joueur : M. Kron n’a pas démérité, permettant à l’État français de réaliser une des plus belles acquisitions de sa carrière d’actionnaire impotent. En effet, pour une somme supérieure à 3 milliards d’euros, les technocrates qui nous gouvernent se sont offert pour Noël les deux tiers de la participation du groupe Bouygues (30 %, participation prise en 2003 sous l’égide de Nicolas Sarkozy, qui permit d’éviter le naufrage du groupe). Certains (peu nombreux, il est vrai) se frottent les mains. D’autres s’interrogent : à qui profite réellement ce marché, derrière lequel se profile l’ombre d’anciens de la banque Lazard, qu’on retrouve aux manettes dans la presse grand public et les chaînes câblées inverties ?

    Nous n’en savons rien, et, au risque d’ajouter à la perplexité de nos lecteurs, nous poserons deux questions supplémentaires. En premier lieu, à quoi sert-il de détenir 20 % d’un groupe industriel quand on a pour partenaire un mastodonte aussi puissant que dépourvu de scrupule, en l’occurrence General Electric ? Votre serviteur, qui n’a pas fait Polytechnique, peut vous donner la réponse : à rien. Comme le dit le financier belge Albert Frère : « petit minoritaire, petit con » ; vérité qui aurait dû être entendue bien au-delà du Quiévrain, mais qui ne semble pas avoir eu l’heur d’éveiller le tympan élyséen. Les 50 000 euros de pénalité par emploi non créé (quelle image pour notre pays !) arrachés par le gouvernement au successeur d’Edison ne seront que de peu de poids si une restructuration majeure s’impose.

    Les trains orphelins

    La seconde question est celle de la place d’un acteur comme Alstom Transport, désormais séparé de son groupe d’origine, dans un marché ferroviaire de plus en plus concurrentiel. La surface financière est, en effet, un sujet crucial dans cette activité, soumise à des marchés publics internationaux impitoyables. Longtemps habitué aux commandes récurrentes de la SNCF, qui se découvre maintenant en surcapacité et envisage de réduire drastiquement le nombre de rames de trains à grande vitesse, notre ex-champion national affronte maintenant une sévère compétition, venue d’Allemagne, bien sûr, avec son frère ennemi Siemens (le refus des dirigeants d’Alstom d’envisager une alliance avec le conglomérat bavarois pour des raisons d’égo sera d’ailleurs un jour sans doute sévèrement jugé), mais aussi de Suisse, d’Espagne, du Canada, et maintenant de Chine, où l’État envisage de faire fusionner les deux géants du secteur, donnant naissance à un constructeur d’une taille jamais égalée. Un signe des temps : ici, un gouvernement, certes dirigiste et quelque peu cynique, structure son industrie et la prépare à la compétition mondiale ; là, un autre donne des leçons à qui veut l’entendre (mais le public est de plus en plus clairsemé), et se cramponne à des théories fumeuses dictées par de hauts fonctionnaires qui n’ont de l’industrie qu’une connaissance livresque (dans le meilleur des cas).

    La chimère de l’État stratège

    L’État stratège, dont on nous rebat les oreilles, est en effet une chimère : aucun gouvernement de la Ve République n’a été capable de présenter un budget équilibré depuis 1977. Une telle gestion conduit immanquablement n’importe quel justiciable devant le tribunal de commerce au bout de quelques mois ; nos gouvernants y échappent. Qui voudrait des conseils de si piteux gestionnaires ? Et pourtant, ils continuent de sévir, et accumulent fiascos et occasions manquées : l’état pitoyable de la filière nucléaire française, pourtant historiquement à la pointe du secteur, peut en témoigner, de même que l’automobile, où les Allemands triomphent et les Italiens conquièrent l’Amérique, quand les Français luttent pour leur survie.

    Une gouvernance avisée a cruellement fait défaut dans nombre d’entreprises au sein desquelles le gouvernement a prétendu mettre son grain de sel. Le manque de prudence, l’orgueil, les désaccords personnels, la hantise d’un rapprochement avec un partenaire étranger sont autant d’écueils que nos élites n’ont su éviter, et qui font de nos anciens fleurons, sinon une proie, du moins un acteur de second rang. Au-delà des hommes, c’est le régime qui a permis à de telles errances de s’installer et de perdurer. En cette période de vœux, ne boudons pas notre plaisir : qu’ils dégagent, et leur république avec !

    Jean-Marc Ferrand

    Article paru dans l’Action française n° 2900 du 01 janvier 2015

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Affaire-Alstom-un-Etat-fautif

  • La Chine face au dollar

    par Jean-Paul Baquiast
     
    A la mi-décembre, le président du Nicaragua Daniel Ortega et le milliardaire hong kongais Wang Jing, à la tête du Hong Kong Nicaragua Development Investment (HKND), créé à cette fin, ont inauguré un chantier qui devrait occuper 50.000 ouvriers d'ici à 2020 et coûter plus de 50 milliards de dollars. Il s'agit d'un canal à grand débit destiné à concurrencer celui de Panama.

    Le projet, dont la gestion est confiée à HKND pour une centaine d'années, prévoit également la construction de deux ports, d'un aéroport, d'un complexe touristique, d'un oléoduc et d'une voie ferroviaire qui relierait elle aussi les deux océans...1)

    Sans faire officiellement partie du Brics, le Nicaragua est en bons termes avec ses membres, notamment la Chine, le Venezuela, le Brésil et la Russie. La participation, directe ou indirecte (via Hong-Kong) de la Chine au financement est généralement considérée comme une première concrétisation des intentions affichées lors des derniers sommets de cet organisme visant à la mise en oeuvre de grands projets de développement et d'infrastructures communs. Cependant l'Etat vénézuélien annonce conserver une part majoritaire dans le financement du projet.

    On peut s'interroger cependant sur les ressources dont l'Etat disposerait en propre pour ce faire. Clairement, la participation chinoise s'inscrit dans les nombreux programmes dans lesquels la Chine investit en Amérique centrale et latine. L'objectif est tout autant politique qu'économique. Il s'agit de disputer aux Etats-Unis le monopole qu'ils se sont assuré depuis deux siècles, en application de la doctrine de Monroe, dans cette partie du monde. Dans l'immédiat, Washington n'aura guère de moyens politiques pour réagir, sauf à provoquer un changement de régime à la suite d'un coup d'état qu'il aurait organisé.

    Cependant le projet de canal suscite de nombreuses oppositions: d'abord parce que le tracé du canal passe par la plus grande réserve d'eau douce d'Amérique latine, le lac Cocibolca. Ensuite parce qu'il conduirait à déplacer près de 30.000 paysans et peuples locaux qui vivent sur les terres où il sera percé. Ces craintes pour l'environnement et la population sont parfaitement fondées. Mais elles sont relayées par divers ONG d'obédience américaine, ce qui leur enlève une part de crédibilité. Les entrepreneurs américains redoutent en effet l'arrivée de nombreuses entreprises chinoises dans une zone qu'ils considéraient jusque-là comme une chasse gardée. Le Nicaragua et la Chine n'ont aucune raison de continuer à leur concéder ce monopole.

    Au delà de toutes considérations géopolitiques, les environnementalistes réalistes savent que de toutes façons, dans le monde actuel soumis à des compétitions plus vives que jamais entre pouvoirs politiques, économiques, financiers, ce canal se fera, quelles que soient les destructions imposées à la nature et aux population. Il s'agira d'une destruction de plus s'ajoutant à celles s'étendant sur toute la planète, en Amazonie, en Afrique, au Canada, dans les régions côtières maritimes censées recéler du pétrole. Les perspectives de désastres globaux en résultant ont été souvent évoquées, sur le climat, la biodiversité, les équilibres géologiques. Inutile d'en reprendre la liste ici. Mais on peut être quasi certain que ces perspectives se réaliseront d'ici 20 à 50 ans.

    Les investissements chinois dans le monde.

    Concernant la montée en puissance de la Chine, il faut bien voir que ce projet de canal ne sera qu'un petit élément s'ajoutant aux investissements en cours et prévus le long du vaste programme chinois dit de la Nouvelle Route de la Soie. Un article du journaliste brésilien Pepe Escobar vient d'en faire le résumé. Certes l'auteur est complètement engagé en soutien des efforts du BRICS à l'assaut des positions traditionnelles détenues par les Etats-Unis et leurs alliés européens. Mais on peut retenir les éléments fournis par l'article comme indicatifs d'une tendance incontestable. L'auteur y reprend l'argument chinois selon lequel les investissements de l'Empire du Milieu seront du type gagnant-gagnant, tant pour la Chine que pour les pays traversés. 2)

    Encore faudrait-il que ces derniers aient les ressources nécessaires pour investir. Aujourd'hui, comme la Banque centrale européenne, sous une pression principalement américaine, refuse aux Etats de le faire, et comme les industriels européens se voit empêcher d'accompagner les investissements chinois et russes, du fait de bilans fortement déficitaires, la Nouvelle Route de la Soie risque de se transformer en une prise en main accrue des économies européennes par la concurrence chinoise. Les résultats en seraient désastreux pour ce qui reste d'autonomie de l'Europe, déjà enfermée dans le statut quasi-colonial imposé par Washington.

    D'où viennent les capacités d'investissement de la Chine ?

    La Chine détient près de 1 200 milliards de dollars de bons du Trésor américain. En effet, ces dernières années, grâce notamment à des salaires bas, elle a pu beaucoup exporter sur le marché international en dollars, alors que sa population achetait peu. Elle a donc accumulé des excédents commerciaux. Cette situation change un peu en ce moment, du fait d'une augmentation de la consommation intérieure et de la concurrence sur les marchés extérieurs de pays asiatiques à coûts salariaux encore plus bas. Mais elle reste une tendance forte de l'économie chinoise. Que faisait-elle ces dernières années de ses économies? Elle les prêtait massivement aux Etats-Unis en achetant des bons du trésor américain. Aujourd'hui ces réserves en dollars, tant qu'elles dureront, lui permettront de financer des investissements stratégiques dans le monde entier

    Mais d'où viennent les capacités d'investissement des Etats-Unis?

    Dans le même temps en effet que la Chine économisait, les Etats-Unis dépensaient largement au dessus de leurs revenus, dans le cadre notamment des opérations militaires et interventions extérieures. Pour couvrir ces dépenses, la Banque fédérale américaine (Fed) émettait sur le marché international des sommes largement supérieures, sous forme de bons du trésor (emprunts d'Etat). La Fed s'en est servi pour prêter des sommes considérables aux principales banques américaines, Morgan Stanley, City Group. Merril Lynch, Bank of America Corporation, etc. Les dettes de ces banques auprès de la Fed atteignent aujourd'hui plus de 10.000 milliards de dollars. Les banques disposent certes en contrepartie de milliards de dollars d'actif, mais insuffisamment pour couvrir leur dette auprès de la Fed en cas de nouvelle crise financière. 

    Ces actifs eux-mêmes ne sont évidemment pas sans valeur. Ils correspondent à des investissements financés dans l'économie réelle par les banques. Mais en cas de crise boursière, ils perdent une grande partie de leur valeur marchande. Les grandes banques se trouvent donc en situation de fragilité. Lors des crises précédentes, elles se sont tournées vers la Fed pour être secourues. La Fed a fait face à la demande en empruntant à l'extérieur, notamment en vendant des bons du trésor. Mais ceci n'a pas suffit pour rétablir les comptes extérieurs de l'Amérique, en ramenant la dette extérieure à des niveaux supportables. Bien que le dollar soit resté dominant sur les marchés financiers, du fait que les investisseurs internationaux manifestaient une grande confiance à l'égard de l'Amérique, il n'était pas possible d'espérer qu'en cas d'augmentation excessive de la dette il ne se dévalue pas, mettant en péril les banques mais aussi les préteurs extérieurs ayant acheté des bons du trésor américains.

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    Ce scénario catastrophe est celui qui menace tous les Etats, lorsqu'ils accumulent une dette excessive. Mais, du fait de la suprématie mondiale du pouvoir américain, celui-ci a pu jusqu'ici s'affranchir de cette obligation d'équilibre. La Fed a fait fonctionner la planche à billet, si l'on peut dire, dans le cadre des opérations dites de quantitative easing ou assouplissement quantitatif qui se sont succédées ces dernières années. Dans le cadre de cette politique, la Banque Centrale se met à acheter des bons du trésor (ce qui revient à prêter à l'État) ainsi que d'autres titres financiers . Elle met donc de l'argent en circulation dans l'économie . Ceci augmente les réserves du secteur bancaire, lui permettant en cas de crise et donc de manque de liquidités des banques, à accorder à nouveau des prêts. Lors de la crise dite des subprimes, les banques  n'avaient pas pu le faire par manque de réserve.

    Et l'Europe ? Elle est ligotée.

    Il s'agit d'un avantage exorbitant du droit commun dont les Etats-Unis se sont attribué le privilège du fait de leur position dominante. Ni la banque de Russie ni celle de Pékin ne peuvent le faire. Quant à la BCE, elle est autorisée depuis le 18 septembre à consentir des prêts aux banques de la zone euro, dans le cadre d'opérations dite « targeted long-term refinancing operations », ou TLTRO. Ceci devrait inciter les banques à augmenter leurs volumes de prêts aux entreprises., face à la crise de croissance affectant l'Europe. Les sommes considérées sont cependant faibles au regard de celles mentionnées plus haut, quelques centaines de milliards d'euros sur plusieurs années.

    De plus et surtout, la BCE n'a pas été autorisée à prêter aux Etats, de peur que ceux-ci ne cherchent plus à réduire leur dette. Le but est louable, en ce qui concerne les dépenses de fonctionnement. Mais il est extrêmement paralysant dans le domaine des investissements productifs publics ou aidés par des fonds publics. Ni les entreprises ni les Etats ne peuvent ainsi procéder à des investissements de long terme productifs. Au plan international, seuls les Etats soutenus par leurs banques centrales peuvent le faire, en Chine, en Russie, mais également aux Etats-Unis.

    Que vont faire les Etats-Unis face à la Chine ?

    Revenons aux projets chinois visant à investir l'équivalent de trillions de dollars actuels tout au long de la Nouvelle Route de la soie, évoquée ci-dessus. Dans un premier temps, la Chine n'aura pas de difficultés à les financer, soit en vendant ses réserves en dollars, soit le cas échéant en créant des yuans dans le cadre de procédures d'assouplissement quantitatifs. La position progressivement dominante de la Chine, désormais considérée comme la première puissance économique du monde, lui permettra de faire accepter ces yuans au sein du Brics, comme aussi par les Etats européens. Quant au dollar, il perdra une partie de sa valeur et la Fed ne pourra pas continuer à créer aussi facilement du dollar dans le cadre d'assouplissement quantitatifs, car cette création diminuerait encore la valeur de sa monnaie. Ceci a fortiori si la Chine, comme elle aurait du le faire depuis longtemps, cessait d'acheter des bons du trésor américain.

    Ces perspectives incitent de plus en plus d'experts à prévoir que, face à la Chine, l'Amérique sera obligée de renoncer à laisser le dollar fluctuer. Ce serait assez vite la fin du dollar-roi. Des prévisions plus pessimistes font valoir que ceci ne suffisant pas, l'Amérique sera conduite à généraliser encore davantage de politiques d'agression militaire. La Chine pourrait ainsi en être à son tour victime.

    Notes

    1) Cf http://www.pancanal.com/esp/plan/documentos/canal-de-nicaragua/canal-x-nicaragua.pdf

    2) Pablo Escobar Go west young Han http://www.atimes.com/atimes/China/CHIN-01-171214.html
    Traduction française http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/23/loeil-itinerant-vers-louest-jeune-han/

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/12/27/la-chine-face-au-dollar.html

  • LBO

    Technique de crédit ayant permis aux fonds de pension et aux fonds spéculatifs américains d’acheter la moitié du CAC 40 avec de l’argent qui n’existe pas. En effet, le LBO permet d’acheter une entreprise avec un crédit s’élevant jusqu’à 90% de la valeur de celle-ci, crédit censé se rembourser directement sur les résultats de l’entreprise. Est-il besoin de préciser que le retour sur investissement s’en trouve impacté ?

    Adrien Abauzit, Né en 1984

    http://www.oragesdacier.info/

  • États-Unis : Attention au krach pétrolier

    “Il n’est pas dans l’intérêt des producteurs de l’OPEP de baisser leur production, quel qu’en soit le prix“, a déclaré au Financial Times Ali al-Naimi, le ministre saoudien du pétrole depuis 1995, la personnalité considérée comme la plus influente de l’industrie énergétique mondiale. Même si le prix du baril atteignait 20 dollars, précise-t-il.

    Dans la revue spécialisée Middle East Economic Survey, il affirme que, selon lui, le baril de pétrole ne reviendra jamais à 100 dollars, suggérant par-là que les prix actuels perdureraient sur le long terme.

    Pourquoi une telle obstination? Cette politique n’a rien de suicidaire, au contraire : si l’Arabie Saoudite se mettait à baisser sa production, “les prix repartiraient à la hausse, et les Russes, les Brésiliens et les producteurs américains de pétrole de schiste prendraient notre part“, explique-t-il.

    Manifestement, les pays du Golfe veulent absolument éviter que les États-Unis deviennent énergiquement indépendant, et cherchent carrément à saborder un pan entier de leur économie. La première puissance mondiale va-elle rester les bras croisés, ou va-t-elle rappeler que leur sécurité dépend d’elle ? Nous verrons, mais la tendance écrite par les prix est très claire.

    Pour bien enfoncer le clou, le ministre saoudien a rajouté que l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe pouvait aisément supporter un prix du baril de pétrole extrêmement bas puisque leur coût de production s’élève à 4 à 5 dollars. À l’inverse, celui du pétrole de schiste américain est estimé entre 70 et 80 dollars. “Ils seront blessés avant que nous ressentions la moindre douleur“.

    La facture de ce baril à prix bas risque d’être douloureuse : “La chute des prix du brut menace de mort 1.000 milliards de dollars de projets énergétiques” titre le Financial Times. Aux États-Unis, les producteurs pétroliers ont emprunté environ 500 milliards de dollars pour financer leurs nouveaux forages. Comment vont-ils rembourser cette dette avec un prix du baril inférieur à leur coût d’extraction ?

    Une grande partie de la timide reprise économique américaine provient du secteur pétrolier, mais désormais il semble qu’il faille se préparer à l’éclatement d’une bulle. Car au-delà des fondamentaux (un baril à 100 dollars, ce qui rentabilise l’exploitation du schiste), désormais hors-jeu, ces investissements ont été excessivement encouragés par la politique de taux zéro de la Fed, exactement comme les subprimes avaient reçu le renfort de la baisse des taux initiée par Alan Greenspan après 2001.

    Jamais autant de projets n’auraient été lancés avec des taux d’intérêt réels positifs et significatifs, ce qui correspond à la situation normale d’une économie. Encore une fois, la Fed peut s’en mordre les doigts.

    Bien sûr cette baisse du prix du pétrole augmente mécaniquement le pouvoir d’achat des Américains, avec tous les effets positifs que cela induit, mais la progression des revenus des ménages jusqu’en 2007 n’a en rien amoindri le krach des subprimes, ces grandeurs ne fonctionnent pas dans le même registre.

    Nous n’en sommes qu’au début, mais cette bulle du pétrole qui éclate illustre les méfaits du dirigisme en économie : l’OPEP qui n’est rien d’autre qu’un oligopole cherchant à contrôler les prix (pourquoi l’OMC et l’UE n’engagent-elles pas de poursuites pour défendre la concurrence “libre et non faussée” ?), et la Fed qui impose son taux directeur à zéro. Ces deux organismes étatiques sont lancés comme deux trains fonçant l’un vers l’autre, le choc va faire mal.

    Par Philippe Herlin

    24HGold

    http://fortune.fdesouche.com/370073-etats-unis-attention-au-krach-petrolier#more-370073