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économie et finance - Page 643

  • Comment les banques centrales affament les pauvres !

    En ce moment, je reçois beaucoup de questions sur l’inflation, en particulier aux USA où certains prix, tels le pétrole et la nourriture, commencent à monter. Pour beaucoup de gens, il semble que l’inflation soit la solution à l’endettement généralisé et que la politique américaine ait enfin réussi à faire redémarrer l’inflation.

    J’ai donc pensé qu’il serait utile de rappeler quelques vérités premières sur ce qu’est ou n’est pas l’inflation.

    La première réalité à bien comprendre est la suivante :

    L’inflation en aucun cas ne crée de la richesse, elle ne fait que transférer de la richesse d’un agent économique à un autre, de celui qui prête à celui qui emprunte, de celui qui n’a que sa force de travail à offrir à celui qui a des actifs et/ ou qui produit des biens de façon quasi monoblastique.

    Pour une banque centrale qui voudrait organiser ces transferts, le plus simple est de maintenir des taux d’intérêts réels négatifs, le but étant de procéder à ce que Keynes appelait « l’euthanasie du rentier ». Pour un keynésien en effet, tous les malheurs du monde viennent toujours d’un excès d’épargne qu’il faut corriger en la pénalisant pour forcer les épargnants à sortir leur argent de dessous leurs matelas. Malheureusement, et comme le disait Bastiat, en économie, il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas.

    Prenons la situation actuelle.

    Depuis bientôt 6 ans, la banque centrale américaine, la Fed, suit une politique parfaitement keynésienne en maintenant des taux réels négatifs sur les taux courts, ce qui veut dire en bon français que celui qui achète des bons du trésor US voit le pouvoir d’achat de son capital baisser au travers du temps.

    A l’heure actuelle, la hausse des prix aux USA avoisine les 2 % et les taux à 3 mois sont à zéro, ce qui veut dire que le pouvoir d’achat du rentier baisse de 2 % par an. Des taux réels négatifs sont donc en fait un impôt sur le capital, imposé non pas par les autorités fiscales mais par la banque centrale. Ce n’est pas la première fois que la Fed suit cette politique.

    Toutes les périodes de taux réels négatifs ont coïncidé avec des fortes hausses de deux produits essentiels : le pétrole et la nourriture. En revanche, dans les périodes de taux réels positifs, les prix de ces matières premières baissent ou restent stables.

    Pourquoi ? Quelques mots d’explications sont nécessaires ici.

    Le prix de ces matières est libellé en dollars US. Lorsque nous avons des taux réels négatifs, le taux de change du dollar US baisse. Les prix des matières premières s’ajustent à la hausse, pour compenser cette baisse du dollar. Cette hausse acquiert assez rapidement un caractère durable dans la mesure où la Fed annonce à qui veut bien entendre que les taux vont rester négatifs pendant encore très longtemps.

    Et donc, les matières premières montent… Mais c’est là que nous retrouvons « ce qui se voit et ce qui ne se voit pas ».

    Qui en effet souffre le plus de cette hausse des matières premières ? Ce sont ceux que j’appelle « les petites gens », c’est-à-dire tous ceux qui ont des revenus en dessous de la moyenne. Pour eux, les dépenses énergétiques et de nourriture représentent une part très importante de leur budget et ce sont des dépenses absolument indispensables. Pour eux, une hausse des prix dans ces deux postes est exactement équivalente à une hausse des impôts. Leur revenu disponible, après impôts, loyer, nourriture et énergie (toutes dépenses absolument nécessaires) baisse de façon catastrophique.

    Et du coup, leur consommation sur les autres produits, qui représente une part importante de la consommation nationale, baisse très fortement. Ce qui entraîne bien évidemment un ralentissement économique dans tous les secteurs qui vendent en priorité à cette catégorie de population.

    Ainsi, Wal-Mart, le Carrefour américain, qui vend en priorité à cette clientèle, voit ses ventes baisser d’une année sur l’autre tandis que ceux qui vendent à la partie la plus fortunée de la population voient leurs ventes s’envoler, puisque le prix des actifs détenus par ces gens monte fortement.

    Dans le fond, une politique de taux réels négatifs est une immense subvention à ceux qui contrôlent des actifs financiers ou immobiliers et la note est payée par ceux qui n’ont que leur force de travail à offrir. Ce que fait la Fed, c’est de subventionner les riches en taxant les pauvres. Il s’agit en fait d’une politique extraordinairement régressive socialement et humainement, qui ne fait que creuser l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, ce qui politiquement ne peut pas ne pas amener à de graves problèmes.

    Mais cela va s’arrêter le jour où cette baisse du niveau de vie des plus pauvres aura été suffisamment forte pour que cela déclenche une récession, par insuffisance de la demande, ce qui peut apparaître paradoxal dans la mesure où toute la politique a été faite pour « stimuler la demande », mais qui est la réalité.

    Et lorsque cette récession arrivera, le prix de tous les actifs baissera sèchement et ce sera le tour des riches d’être appauvri. Et il est à parier que le prix du pétrole et le prix de la nourriture, à ce moment là, baisseront aussi et que le dollar montera. Si appauvrir les riches pour transférer leur argent aux pauvres n’est jamais une solution, appauvrir les pauvres pour transférer de l’argent aux riches devrait être encore moins envisageable. Et pourtant, c’est le résultat inéluctable de la politique suivie

    Pour résumer :

    - Certains prix sont orientés à la hausse, ce qui est la conséquence des taux réels négatifs aux USA.

    - Ces prix font baisser le niveau de vie d’une grande partie de la population, ce qui amène à une baisse de la consommation.

    - Cette baisse de la consommation va déclencher une baisse des prix d’abord sur tous les produits non indispensables que les « non riches » avaient l’habitude d’acheter, puis sur tous les autres au travers d’un ralentissement économique, voire d’une récession.

    - Et il est à craindre que la Fed à ce moment-là ne décide qu’il faille continuer avec la politique des taux réels négatifs plus longtemps encore, en vertu du bon principe technocratique selon lequel la politique appliquée est la bonne, mais elle n’a pas été mise en œuvre avec suffisamment de vigueur….

    Le cercle vicieux par excellence.

    Charles Gave

    http://francelibre.tumblr.com/post/90298099086/comment-les-banques-centrales-affament-les-pauvres#.U7HL9I1_sks

  • L'UMP joue sa survie

    L'endettement de l'UMP serait proche de 80 millions d'euros. Cette dette est atteinte pour l'essentiel en raison des factures indues, assumées, payées par l'UMP, qui ont servi à financer la campagne présidentielle. Ce lundi 30 juin marque la date limite de dépôt à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) des comptes de l'exercice 2013. La validation de ces comptes conditionne l'ouverture des droits à un financement public, qui s'élève à 23 M€ pour l'UMP, et donc la survie du parti. Si les comptes étaient rejetés, plus rien ne s'opposerait à l'éclatement du parti.

    Par ailleurs, l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, et l'avocat général à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, ont été placés en garde vue lundi mati. Les enquêteurs cherchent à établir si Nicolas Sarkozy a cherché, avec l'appui de son avocat, à obtenir des informations auprès du haut magistrat sur une affaire le concernant. Un autre avocat général à la Cour de cassation, Patrick Sassoust, a lui aussi été placé en garde à vue. Les policiers s'interrogent également sur la régularité des contrats conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat Sarkozy.

    Michel Janva

  • Le dollar perdrait-il sa couleur ?

    Le dollar est la monnaie de référence des échanges économiques internationaux. Mais plusieurs événements pourraient amorcer un début de changement de tendance et bouleverser les échanges internationaux. Le poids pris par le yuan en fait partie. Par John Plassard, Directeur adjoint de Mirabaud Securities.
    Pourquoi une telle évolution du dollar ? Quelles sont les implications pour les devises ? Les États-Unis peuvent-ils fermer les yeux sur ce qui est en train de se passer ?
    1. Depuis quand le dollar domine les échanges internationaux ?
    Le dollar américain règne sur les transactions de devises sans interruption depuis la Seconde Guerre Mondiale. La devise américaine s'est imposée comme la première monnaie de réserve et le premier choix des banques centrales après les accords de Bretton Woods de 1944. Les grandes lignes du système financier international seront dorénavant, en majeure partie dessinées en dollar.
    Les réserves de change en dollar détenues par les banques centrales du monde entier représentaient 3800 milliards de dollars au troisième trimestre 2013, soit 61,2% du montant global des réserves allouées.
    Toutefois ces chiffres sont à relativiser très fortement dans la mesure où d'une part la Chine refuse de divulguer la répartition de ses réserves de change, et d'autre part, les réserves non allouées par les banques centrales sont en augmentation (d'où l'absence du poids du yuan dans les statistiques officielles).
    2. Quelles sont les raisons d'une telle dominance ?
    Il y a quatre raisons principales à la prédominance du dollar dans les échanges internationaux.
    La stabilité de l'économie américaine est la première raison d'investir et d'avoir confiance dans le dollar. Les États-Unis ont dernièrement montré que le pays avait les moyens de résister à un choc quelconque (hausse des prix des matières premières ou des biens manufacturés, crise du crédit, catastrophe naturelle, dérapage du commerce extérieur, etc.). La force militaire américaine sans commune mesure est aussi une raison importante.
    Pour aider leurs exportations, les pays asiatiques (notamment) accumulent des dollars pour maintenir leurs propres devises à un taux de change bas (d'une façon générale, les économies asiatiques sont, à l'instar de l'économie japonaise, axées sur les exportations).
    L'omniprésence du dollar dans les coffres mondiaux est aussi le résultat de l'émission surabondante de titres de dette américaine.
    Pour ne pas se retrouver face à un endettement local incontrôlé en dollar comme en 1997 (dévaluation de la monnaie), certains pays (notamment asiatiques) tiennent compte du risque de change en achetant de la devise américaine.
    3. La Chine a-t-elle les moyens de changer la donne ?

    Aujourd'hui, le prix d'environ 25 % des exportations chinoise est indiqué en yuan et est devenu la principale monnaie de règlement dans certaines régions. Si, pendant des années, la Chine a accumulé des dollars et s'est attelée à garder élevée pour ses exportations la valeur du dollar et basse celle du yuan, l'objectif est clairement aujourd'hui que la devise chinoise devienne l'une des principales monnaies de réserve dans le monde d'ici à 2030.
    Tel n'est pas encore le cas, mais plusieurs éléments récents montrent que la tendance est en train de s'inverser.
    La Chine a (discrètement) changé son fusil d'épaule
    La nouvelle a été quasiment entièrement passée sous silence par les médias américains, mais elle devrait faire date. Selon les déclarations de Yi Gang, un député gouverneur à la Banque Centrale « ce n'est plus dans l'intérêt de la Chine d'accumuler des réserves en devises étrangères ». Pour mémoire, au 3ème trimestre 2013, les réserves en devises étrangères ont été estimées à environ 3,66 trillions de dollars. Et, bien sûr, la majeure partie était en dollars américains pour rendre les produits chinois moins chers sur le marché international. Mais à présent, la Chine a annoncé que le temps était venu d'arrêter de faire des réserves en dollars US.
    Suspension des transactions avec l'Afghanistan
    Autre exemple concret en date, la suspension de toutes les transactions en dollars avec les banques commerciales afghanes (au-delà de la volonté de contrecarrer les opérations terroristes de la région dominée par les musulmans de la région du Uighur) montre qu'il n'y a concrètement aucun problème à changer de devise de référence en un temps record avec des partenaires non stratégiques.
    4. La Russie va-t-elle changer de monnaie de référence ?

    La Banque centrale russe, grâce aux recettes pétrolières et gazières du pays, détenait 493,4 milliards de dollars de réserves de change au dernier pointage officiel du 21 février.
    Pour répondre aux sanctions imposées par l'Union Européenne (UE) et les États-Unis après le référendum en Crimée, la Russie est en train de mettre ses menaces à exécution en répondant par ses propres sanctions contre ces mesures économiques.
    Une sortie mystérieuse d'obligations américaines
    Le 12 mars 2014, selon les données publiées par la banque centrale américaine, 104,5 milliards de dollars d'obligations américaines de la Réserve fédérale ont été retirés, suscitant les rumeurs les plus folles d'une sortie ou d'un transfert de la part de la banque centrale russe....
    Appel à vendre ses dollars
    Début mars 2014, le conseiller présidentiel russe, Sergueï Glaziev, a lancé un avertissement laissant peu de place au doute en déclarant que « Nous détenons une quantité décente de bons du Trésor - plus de 200 milliards de dollars - et si les États-Unis osent geler les comptes des entreprises et des citoyens russes, nous ne pourrons plus considérer l'Amérique comme un partenaire fiable», ajoutant que « nous allons encourager tout le monde à vendre les obligations du Trésor américain, se débarrasser de dollars comme monnaie fiable et quitter le marché américain. »
    Les menaces ont été mises à exécution puisque le pays a été un vendeur net pour une somme combinée de 11,3 milliards de dollars de T-bonds au cours des mois de février et de mars 2014.
    Le méga contrat gazier réglé en... yuan ?
    L'on se souvient que la Chine et la Russie ont conclu mi-mai à Shanghai un méga-contrat d'approvisionnement gazier, fruit d'une décennie de négociations. Selon les termes du contrat, la Russie fournira Pékin en gaz à partir de 2018, et le volume livré à la Chine augmentera progressivement "pour atteindre à terme 38 milliards de mètres cube par an". Si cet accord confirme l'amélioration des relations sino-russe, il pourrait aussi confirmer la volonté de la Russie de réduire sa dépendance aux dollars. En ce sens, le contrat devrait être libellé soit en Roubles, en Renminbi ou en or. Des couvertures de change pourraient ne pas être exclues et certainement pas annoncées.
    Changer de système de paiement pour être moins dépendant
    Mi-mars 2014, les deux géants des paiements, Visa et MasterCard, ont arrêté sans préavis de fournir leurs services de paiement aux clients de plusieurs banques russes après l'annonce de sanctions par Washington pour condamner « l'annexion » de la Crimée par Moscou.
    La banque Rossia, visée par les sanctions américaines, avait annoncé le 21 mars 2014 que Visa et Mastercard avaient "sans préavis arrêté de fournir leurs services de paiement aux clients de la banque". Sa filiale à 100%, Sobinbank, était aussi touchée car contrôlée par les frères Arkadi et Boris Rotenberg, dont les noms avaient été ajoutés à la liste des personnes visées par les sanctions.
    Concrètement, les clients ne pouvaient plus retirer d'argent avec leurs cartes que dans les distributeurs, et ne pouvaient plus effectuer d'achats avec leurs cartes.
    La Russie aurait donc aussi dans l'idée de créer son propre système de paiement pour réduire sa dépendance à certains groupes occidentaux tels que Visa et/ou Mastercard.
    Ce nouvel épisode pourrait donc être une énième preuve de la volonté de la Russie de réduire sa dépendance au dollar.
    Finalement, la Russie a produit en mai 2014 un document décrivant une stratégie de retrait du dollar à adopter dans un contexte de coopération des Brics.
    5. Comment les devises évolueraient-elles en cas de retrait progressif des réserves en dollar ?
    En théorie, s'il devait y avoir un retrait massif de dollars de la part des investisseurs internationaux, la monnaie américaine devrait logiquement repartir à la baisse face à un panier de valeurs dont l'euro et le Yuan.
    L'évolution des devises va aussi dépendre de la convertibilité du yuan. Fantasme pour certain, elle pourrait être totalement effective en 2020 et traduire la volonté, non dissimulée, du gouvernement chinois de libéraliser les marchés. Rappelons ici que la devise chinoise est actuellement totalement convertible dans les comptes courants, mais que Pékin conserve un contrôle étroit sur les comptes de capitaux.
    Ceci aurait pour effet de raffermir le yuan et confirmerait donc la tendance amorcée par un retrait progressif des investissements en dollar.
    Si cette tendance devait s'accélérer, la Chine devrait faire un choix : conserver ses obligations américaines pendant que le dollar s'affaiblit, ou se joindre au mouvement.
    6. Quelles sont les dernières tendances ?
    Le 10 juin 2014, le fonds souverain de l'Azerbaïdjan est entré en négociations avec les autorités régulatrices chinoises en vue d'investir 1,8 milliard de dollars en yuans d'ici à la fin de l'année. Ceci représenterait l'un des plus importants achats de devise chinoise.
    Le directeur général du fonds souverain a notamment déclaré qu' « il s'agit d'une monnaie qui prend de l'importance, donc pourquoi ne pas investir dans le renminbi ? Nous sommes en train de finaliser les préparatifs nécessaires ».
    7. Est-ce la fin du dollar ?
    Pour les paiements internationaux, le dollar demeurera ces prochaines années la principales devise utilisée, mais le yuan devrait, en toute logique prendre de plus en plus d'importance. Pékin ne cache d'ailleurs plus son intention de voir sa monnaie occuper un rôle croissant à l'international, à mesure que les réformes pour libéraliser les transactions financières dans le pays sont entreprises.
    La tendance commence déjà clairement à se dessiner. Selon le FMI, certaines banques centrales - dont celles du Nigeria, du Chili, de la Corée du Sud, mais aussi du Japon - ont d'ores et déjà des yuans dans leurs coffres, ce qui témoigne de l'importance des relations économiques et commerciales de ces pays avec Pékin.
    À cela on peut aussi ajouter que l'Afrique (15% des transactions effectuées entre la Chine et l'Afrique pourraient être libellées en yuans dans les trois prochaines années), l'Iran, l'Irak, l'Inde, et bientôt les Saoudiens (la plus grande source étrangère de pétrole brut pour la Chine) se tournent aussi de plus en plus vers d'autres monnaies....
    De là à dire que l'on parlera bientôt de pétroyuan, il y a quand-même un grand pas à faire....

    John Plassard La Tribune :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EupFlVEFAyEdxVVAwJ.shtml

  • Millefeuille territorial : c’est encore pire qu’on ne l’imagine

     

    « Le plus cocasse, c’est que les collectivités locales se donnent un mal de chien pour soutenir les entreprises. »

    Selon le gouvernement, la réforme des collectivités locales permettra d’économiser à terme entre 12 et 25milliards d’euros par an. Eh bien, on comprend pourquoi!

    Cela pourrait presque relever d’un gag. Reliée à Paris en moins de trois heures, la gare TGV d’Aix-en­Provence avait tout pour devenir une vitrine du savoir-faire français. Depuis son inauguration en 2001, son succès ne s’est d’ailleurs jamais démenti – elle accueille aujourd’hui près de 3millions de voyageurs par an, 50% de plus qu’en 2006. L’ennui, c’est qu’avec le temps la desserte est devenue synonyme de cauchemar pour les habitants de la région. D’abord parce que le parking est trop petit: il ne dispose que de 2900 places pour 8000 usagers quotidiens. Et puis parce que la départementale 9, qui permet d’y accéder, est totalement saturée. Du coup, il faut parfois une heure et demie pour rejoindre le centre-ville, situé à 16kilomètres. La solution pour améliorer la situation, tout le monde la connaît: il faudrait desservir la gare avec un tramway ou un bus en site propre. Seulement, qui est prêt à porter ce projet d’intérêt public? La ville d’Aix-en-Provence? La communauté d’agglomération du pays d’Aix? Le département des Bouches-du-Rhône? La région Paca? « Cela fait dix-sept ans que les élus se renvoient la patate chaude et que rien ne bouge », s’énerve l’architecte Jacques Fradin, président de l’association locale Devenir.

    Est-il possible qu’un pays exportant des TGV et des centrales nucléaires à l’autre bout du monde soit aussi mal organisé dans ses territoires?

    Eh bien, oui. Car des situations ubuesques comme celle-là, on en trouve à la pelle dans l’Hexagone. Que penser par exemple des agences de développement économique, créées pour soutenir nos entreprises? Selon un rapport récent de l’Inspection générale des finances (IGF), les régions en comptent en moyenne 75 chacune et jusqu’à 134 en Rhône-Alpes!

    Cela n’a rien d’étonnant. Contrairement à la plupart des Etats européens, qui ont peu à peu réduit le nombre d’échelons locaux ces dernières années (la Grèce a par exemple supprimé ses départements et imposé des fusions à ses communes), aucun gouvernement français n’a jamais réussi à réformer notre administration territoriale. Résultat: notre pays compte aujourd’hui 36683 communes – trois fois plus que l’Allemagne et quatre fois plus que l’Italie – 18000 groupements intercommunaux, 26 régions et 101 départements, qui se marchent sur les pieds du matin au soir. «Aucun autre pays européen n’abrite un millefeuille aussi indigeste», grince la chercheuse Marie-Christine Steckel-Assouère, qui vient de coordonner un livre sur « Les mutations de l’intercommunalité ».

    Autant dire que le big bang territorial annoncé par François Hollande à la mi-janvier est une nécessité vitale. En théorie, cette réforme devrait aboutir à la réduction de moitié du nombre de régions et à la disparition des conseils généraux (que les Français appellent d’ailleurs de leurs vœux). En outre, la suppression de la clause de compétence générale, qui permet à chaque collectivité d’intervenir pratiquement dans tous les domaines, clarifiera les compétences des différents échelons et limitera l’émiettement des responsabilités. François Hollande osera-t-il aller jusqu’au bout de sa logique? Il paraît en tout cas plus motivé que jamais. Au point d’avoir décidé le mois dernier, contre toute attente, de pousser les feux du calendrier. Selon le nouveau vœu de l’exécutif, la réforme devra être votée avant la fin de l’année et la mise à mort des conseil généraux intervenir en 2016, cinq ans avant la date initialement prévue. « Il faut aller plus vite », a justifié André Vallini, le secrétaire d’Etat en charge du dossier, qui espère tirer de cette remise à plat générale entre 12 et 25milliards d’euros d’économies par an.

    Il est vrai qu’il y a de la marge.

    En 1983, notre organisation territoriale engloutissait 8,6% du PIB, ce qui était déjà considérable. Depuis, son appétit n’a cessé de croître, si bien que ses dépenses atteignent aujourd’hui 12% du PIB. Certes, une bonne moitié de cette hausse s’explique par les transferts de compétences. Mais pour le reste, elle relève pour beaucoup du gaspillage quotidien, du maintien de sureffectifs chroniques et de la folie des grandeurs dont font montre pas mal d’édiles. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le terrain pour prendre la mesure de cette incurie généralisée. Dans un rapport publié en 2013, la Cour des comptes s’est par exemple étonnée que les élus de Lorraine aient décidé de construire en rase campagne deux gares TGV éloignées de seulement 20 kilomètres l’une de l’autre, à Vandières (Meurthe-et-Moselle) et à Cheminot-Louvigny (Moselle). Selon les magistrats, cette dernière, qui a déjà coûté 62,6millions d’euros, ne sera d’aucune utilité! Idem avec les deux complexes sportifs que les villes de Marseille et d’Aix-en-Provence se sont mises en tête de construire, pour un coût total de près de 120millions d’euros: un seul et unique aurait largement suffi. « C’est absurde! Nos édiles pensent qu’ils ont besoin de lancer des projets pour être réélus. Du coup, ils trouvent toujours une bonne raison de faire exploser les budgets », s’agace Marie-Christine Steckel-Assouère.

    La gestion des effectifs de la fonction publique territoriale, qui emploie au total près de 1,9million de salariés, tient aussi de la politique de Gribouille.

    Au lieu de générer des économies d’échelle, le regroupement des villes a en effet le plus souvent conduit à un empilement des compétences et à de ruineux doubles emplois. Toujours selon la Cour des comptes, les effectifs des mairies ont ainsi progressé en moyenne de 14% entre2001 et2011, alors même qu’une partie de leurs missions était transférée vers des intercommunalités. Encore ce chiffre ne constitue-t-il qu’une moyenne. Dans certaines cités, les embauches ont carrément explosé, comme à Paris, où le nombre des agents est passé de 40.000à 54.000 en douze ans. « Question mutualisation, on peut vraiment mieux faire », reconnaît Nicolas Portier, le délégué général de l’Assemblée des communautés de France (ADCF).

    C’est le moins que l’on puisse dire. Dans l’ensemble, les élus n’ont pas entrepris grand-chose pour rationaliser leurs services. Mais dans certaines d’entre elles, l’immobilisme confine à la caricature. En Ile-de-France par exemple, le taux de mutualisation ne dépasse pas 4%, trois fois moins que la moyenne, et dix fois moins qu’en Alsace! Le sujet est d’ailleurs tellement sensible que de nombreux élus refusent de communiquer sur le sujet. « La plupart des intercommunalités que nous avons interrogées n’ont pas voulu nous donner de chiffres », témoigne Marie-Christine Steckel-Assouère. « Je regrette que le gouvernement n’ose pas s’attaquer à ce dossier, car c’est là que se situent les grosses économies », insiste pourtant le député apparenté socialiste René Dosière. Comme tous les experts, ce spécialiste des finances locales estime que la réforme telle qu’elle a été annoncée aura du mal à dégager les quelque 25milliards promis. « Ce sera au maximum 2 à 3milliards », assure-t-il. En revanche, il y aurait d’après lui une quinzaine de milliards à grappiller sur le bloc communal sans attenter le moins du monde à la qualité du service rendu aux usagers…

    Car les fonctionnaires des mairies ne brillent pas par leur assiduité au travail. D’après l’Ifrap, les agents de Montpellier délaissent leur poste en moyenne 39 jours par an, soit un taux d’absentéisme de… 17,5%, contre 11,7% en moyenne nationale. L’institut s’est aussi amusé à calculer dans une étude récente ce que le non-remplacement des départs à la retraite pendant cinq ans permettrait d’économiser dans les collectivités locales. Résultat: « Les gains potentiels pourraient être compris entre 4,8 et 6,1milliards d’euros les cinq premières années, puis entre 1,8milliard et 2,4milliards les trois années suivantes. »

    Autre piste d’économie prometteuse, la rationalisation de la politique sociale, qui ressemble aujourd’hui à un vrai capharnaüm!

    Entre les structures des départements, les centres d’action sociale des communes, les services des régions, les organismes de l’Etat comme la CAF et les guichets de Pôle emploi, les assistantes sociales elles-mêmes ont du mal à s’y retrouver! Là encore, l’origine du mal est connue – pour des raisons électorales, les élus ont tous voulu disposer de leurs propres structures sociales – et ses conséquences sont très lourdes. Non seulement la remise à plat de tout ce bazar permettrait de gagner des centaines de millions d’euros, mais elle simplifierait la vie des citoyens en leur donnant accès à des guichets uniques. Même chose dans le secteur des transports, où chaque collectivité cherche jalousement à imposer sa marque, au détriment des usagers. Dans la région de Lyon, par exemple, les villes et les intercommunalités ont beau avoir créé un syndicat départemental et un syndicat régional des transports l’an dernier, elles n’ont toujours pas réussi à harmoniser leurs tarifs. Résultat: les habitants sont obligés d’acheter des billets différents pour un même trajet. « Vous ne pouvez pas savoir le temps perdu dans des réunions qui ne débouchent sur rien », se désole Béatrice Vessiller, une élue EELV de Villeurbanne.

    Ah, les réunions! Combien de dizaines de milliers, de centaines de milliers d’heures les fonctionnaires territoriaux y perdent-ils chaque année, aux frais du contribuable! Les collectivités locales sont tellement émiettées, leurs responsabilités tellement diluées, les acteurs et les intervenants tellement nombreux que c’est devenu presque un sport national dans notre cher millefeuille… Et pendant ce temps, les projets n’avancent pas. Et les entreprises sont souvent les premières à faire les frais de la situation, à l’image de cette société allemande en pleine expansion qui cherchait à s’agrandir, près d’Aubagne. Comme il y avait un terrain non utilisé de l’autre côté de sa rue, elle a demandé à le reprendre. Mais elle n’a jamais obtenu le feu vert des élus locaux: les deux intercommunalités concernées, qui projetaient d’y construire un bassin de rétention, ne sont en effet jamais parvenues à se mettre d’accord sur la question. Lassé, l’actionnaire de l’entreprise a préféré aller construire une usine… en Tunisie! «C’est vraiment du grand n’importe quoi!», se désespère Jean-Luc Chauvin, le président de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13).

    Le plus cocasse, c’est que les collectivités locales se donnent un mal de chien pour soutenir les entreprises. On l’a vu, chaque région compte en moyenne, selon l’IGF, 75 structures dédiées au développement économique, qui emploient au total 15000 équivalents temps plein sur tout le territoire et engloutissent chaque année 900millions d’euros d’argent public. Pour les sociétés, s’y retrouver dans un tel micmac relève souvent de l’exploit. Si encore le système était efficace. Mais d’après les magistrats de la Cour, 30% de l’argent dépensé sert… à coordonner les différentes structures existantes!

    Mais le pire est encore ailleurs:alors qu’on cherche désespérément à attirer des entreprises étrangères, les collectivités locales s’avèrent souvent incapables de les orienter correctement quand elles sont intéressées.

    Il y a un an, le représentant d’un des leaders mondiaux de la pétrochimie est ainsi venu dans les Bouches-du-Rhône pour se renseigner sur les opportunités de développement dans la région. Après 48heures passées sur place, il a demandé à qui il devait s’adresser pour son projet. On lui a alors indiqué une demi-douzaine d’interlocuteurs différents, parmi lesquels Provence Promotion, la mairie de Marseille, la mairie d’Aix-en-Provence, le conseil général et le conseil régional. Eberlué, le responsable a alors lancé à son conseiller: «Who is the boss?» («Qui est le patron?») «Comme personne n’a été capable de lui répondre, il a dit qu’il reviendrait quand on serait capable de lui donner un nom!», s’agace le Medef local. François Hollande a vraiment eu raison d’accélérer le calendrier

    45 ans de décentralisation à la française : 

    1969 : Le général de Gaulle organise un référendum pour faire des régions des collectivités territoriales. Blessé par la victoire du «non», il démissionne.

    1982 : La loi Defferre supprime la ­tutelle du préfet sur les départements et transfère l’exécutif aux conseils généraux. Les régions sont créées.

    2003 : Jean-Pierre Raffarin accorde l’autonomie financière aux collectivités territoriales et leur transfère de ­nouvelles compétences.

    2014 : Manuel Valls annonce la réduction de moitié des régions, la disparition des conseils généraux et la suppression de la clause de compétence générale. La loi doit être votée d’ici la fin de l’année.

    Sandrine Trouvelot, 3/06/2014

    Source : Capital.fr

    http://www.polemia.com/millefeuille-territorial-cest-encore-pire-quon-ne-limagine/

  • La Russie et la Chine déclarent une guerre financière totale à l’Occident

    Moscou et Pékin développent de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour mener leur guerre froide contre l’Occident. Les deux superpuissances prévoient de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, la création de leur propre agence de notation, d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa.

    Les pays occidentaux ont longtemps dominé les autres marchés financiers. Le dollar demeure (pour l’instant) la monnaie de réserve mondiale, les agences de notation américaines, S & P, Moody et Fitch sont les seules à réellement faire autorité pour évaluer la solvabilité des entreprises et des gouvernements, et le FMI est encore dominé par des Occidentaux.

    Mais avec les initiatives récentes de la Chine et de la Russie, tout cela pourrait bientôt changer. Les deux pays sont relativement mal cotés (La Chine est cotée AA- et la Russie BBB) par les trois grandes agences de notation (alors qu’elles décernent encore la meilleure note aux États-Unis, AAA…), ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux d’intérêt qu’ils doivent payer sur leurs obligations, et dissuade les investisseurs de leur prêter de l’argent.

    En particulier, la cote de la Russie a été dégradée par S & P et Moody après l’annexion de la Crimée en raison des graves difficultés économiques dont elle a fait l‘expérience. La nouvelle cote qu’elles ont attribué au pays, « BBB » (Qualité moyenne Inférieure), n’est plus qu’un grade au dessus de la cote réservée à la pacotille.

    Les Chinois avaient déjà exprimé leur mécontentement de cette situation, en créant leur propre agence de notation, Dagong. Mais ils viennent de signer un accord avec le gouvernement russe pour créer une nouvelle agence de notation russo-chinoise à partir de cette institution. (En Europe aussi, on évoque de temps à autre la création d’une agence de rating spécifique, mais aucun plan concret n’a été élaboré dans ce sens).

    Dagong attribue la note AAA à la Chine actuellement, et la note A à la Russie. En revanche, les Etats-Unis n’obtiennent qu’un A- . Ces cotes se fondent sur des données fondamentales telles que le ratio dette-PIB, qui sont plus favorables en Russie et en Chine. La nouvelle agence conjointe devrait émettre des cotes comparables.

    Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l’Ouest est la mise en place d’une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. Le manque de représentativité du FMI, où les pays émergents n’ont qu’un pouvoir de décision très faible, est une critique récurrente de l’Institution.

    Le géant économique qu’est la Chine, la seconde puissance économique qui pourrait même passer première cette année, y détient toujours moins de droits de vote que la Grande-Bretagne, par exemple.

    La Russie envisage également a création d’une « Union économique eurasienne » dans laquelle le rouble servirait de monnaie d’échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales.

    En outre, le président russe, Vladimir Poutine, a émis le souhait de concevoir un système national de paiement pour concurrencer les géants américains de paiement Visa et Mastercard. Après l’annexion de la Crimée, ces deux institutions de crédit avaient boycotté Rossiya, et d’autres institutions financières russes.

    Le journal allemand Die Welt compare ces initiatives pour concurrencer la domination financière de l’Occident à la course aux armements pendant la Guerre Froide, et il évoque « une guerre financière avec l’Occident ».

    Express.be

    http://fortune.fdesouche.com/346545-la-russie-et-la-chine-declarent-une-guerre-financiere-totale-a-loccident

  • L’affaire Bygmalion : le symbole des folies de la communication

     (NOVOpress via Kiosque courtois)
    Sites Internet facturés 300 fois leur prix, études fantaisistes, parc de voitures de luxe, le tout payé sur fonds publics : tels sont les comptes fantastiques de Bygmalion, l’agence de communication de l’UMP.

    Résultat : Nicolas Sarkozy a dépensé pour sa campagne présidentielle de 2012 le double de la somme‑plafond légalement autorisée. La même année, l’UMP, a consacré 33 millions à sa communication, en creusant son déficit de 36 millions.

    Comment expliquer de telles fautes de gestion ?

    Les paillettes de la communication répondent à un objectif : faire oublier le bilan des politiques conduites et les promesses non tenues. C’est le carburant du Système.

    Les socialistes se frottent les mains mais…

    Ils ont bien tort : la popularité de Valls n’existe que par l’agence Euro‑RSCG. Son patron Stéphane Fouks mélange publicité et propagande et se vante de donner des conseils bénévoles (sic) aux hommes politiques qui attribuent des marchés publics à son entreprise.

    http://fr.novopress.info/170814/laffaire-bygmalion-symbole-folies-communication/

  • Quel est le coût de la pollution publicitaire ?

    Vous pestez à chaque fois que vous ramassez des liasses de prospectus publicitaires au milieu de votre courrier ? Certains d’entre vous, verts de rage, ont apposé l’autocollant “Stop pub” mais en vain ? L’UFC-Que choisir publie, mardi 24 juin,une étude quantifiant le volume de cette pollution publicitaire aux coûts écologiques et économiques loin d’être négligeables.

    Au cours du mois d’avril, 748 bénévoles de l’ONG répartis dans 59 départements ont comptabilisé le nombre de publicités non adressées qu’ils ont reçues dans leurs boîtes aux lettres. Parmi eux, 236, soit 32 % des participants, avaient préalablement apposé un autocollant “Stop pub”.

    Résultat: les ménages n’ayant pas d’autocollant ont reçu en moyenne 72 prospectus dans le mois, soit 2,7 kilos par boîte aux lettres. Cela représente une augmentation de 35 % en dix ans et ce, malgré le développement de la publicité sur Internet et un marché publicitaire globalement en récession.

    Les foyers équipés de “Stop pub” ont, eux, récolté “seulement“ 12 prospectus (371 grammes). Le constat est alors sans appel selon l’ONG : si quelques distributeurs ne le respectent pas, l’autocollant “Stop pub” a malgré tout permis de réduire la pollution publicitaire de 83 % en volume et 86 % en poids.

     

    Estimation de l’efficacité du “Stop pub

    Le problème, c’est par contre la faible diffusion de ce dispositif : seulement 9 % des ménages en sont équipés alors que cette campagne a été amorcée en 2004, lors du lancement du Plan national de prévention de la production de déchets. Par conséquent, d’après l’UFC-Que choisir, 1,8 milliard de prospectus ont été distribués en avril, représentant 69 200 tonnes sur l’ensemble du territoire français. A l’année, en 2011, le total atteignait 773 000 tonnes.

    “Ce dispositif n’est plus un priorité du gouvernement, qui n’a pas relancé l’initiative alors qu’il avait distribué 6 millions d’autocollants entre 2004 et 2008, déplore Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir. Résultat, aujourd’hui, la plupart des gens ne savent plus comment se procurer des autocollants et plus aucun suivi de cette campagne n’est réalisé. Or, le problème reste d’actualité.” 

    Outre une promotion accrue du “Stop pub” par les pouvoirs publics, l’ONG demande la mise en place d’une pénalité financière – inexistante à ce jour – pour les enseignes qui ne respecteraient pas l’autocollant.

    D’où viennent ces prospectus? Les enseignes de la grande distribution, du bricolage/jardinage et de l’ameublement sont les plus grands pollueurs publicitaires. Ils cumulent à eux trois 69 % des publicités distribuées, loin devant les marques de mode, de Hifi ou de sport. Les groupes Carrefour, Leclerc et Système U sont les champions des déchets, en ayant distribué respectivement 9,2, 6,1 et 5,9 prospectus en avril dans chaque boîte située près de l’un de leurs magasins.

    Les grandes thématiques dans les boîtes aux lettres

    Au-delà de la gêne occasionnée, cette pollution a un coût économique et écologique. Les annonceurs français dépensent 2,9 milliards d’euros chaque année en prospectus publicitaires,“répercutés sur le prix de vente des produits” selon l’UFC-Que choisir. Certes, ce report sur le consommateur aurait également lieu dans le cas de publicités sur Internet ou à la télévision.

    Mais une fois jetés, les prospectus publicitaires occasionnent également un coût pour être traités. Si les producteurs financent, dans le cadre du principe pollueur-payeur, le traitement de leurs déchets, les ménages y participent également, à hauteur de 230 millions d’euros par an pour les papiers, via la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM).

    Enfin, la pollution est également environnementale : comme seul 49 % du papier est recyclé en France, c’est plus de la moitié des 69 200 tonnes mensuelles de prospectus publicitaires qui sont gaspillées, indique l’UFC-Que choisir, qui demande un audit du ministère de l’écologie sur la question.

    Car en réalité, il y a fort à parier que ce gaspillage soit plus important. Pas sûr que les ménages fatigués des publicités résistent à la tentation de les jeter dans la première poubelle qui leur tombe sous la main plutôt que dans le bac de tri.

    Le Monde

  • Revue de presse économique de Pierre Jovanovic du 25/06/2014

    Revue de presse économique du 25 juin 2014. Pierre Jovanovic reçoit Claude Reichman, président du Mouvement pour la Liberté de la Protection Sociale et spécialiste du RSI.

    Format audio (télécharger l’émission au format mp3) :

    Partie 1/2 :

    Partie 2/2 :

    http://fortune.fdesouche.com/