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économie et finance - Page 685

  • Certaines banques européennes n’ont pas d’avenir

    Danièle Nouy, la nouvelle responsable de la régulation des banques européennes, ne donne pas dans la langue de bois. Dans sa première interview depuis son entrée en fonction à Francfort, elle explique au Financial Times s’apprêter à mener une évaluation de la santé des banques européennes sans pitié.

    L’ancienne haut fonctionnaire de la Banque de France reconnaît que, pour être crédibles auprès des investisseurs internationaux, les examinateurs de la Banque centrale européenne (BCE) ne pourront qualifier toutes les banques participantes à la série d’examens qui se déroulera cette année. Elle admet juste «ne pas savoir exactement combien de banques devront échouer» pour que les marchés soit rassurés sur la qualité de l’audit.

    Ces examens se dérouleront en deux temps: d’abord une revue des actifs détenus dans les bilans au printemps, puis à l’automne des tests de résistance - stress tests - à des scénarios économiques adverses. Les résultats seront connus en novembre, au même moment où la BCE assumera sa nouvelle fonction de superviseur direct des grandes banques européennes. Cette mission ainsi que l’organisation des tests a été confiée à une émanation de la BCE, le Mécanisme de supervision unique (MSU), présidé par Danièle Nouy. La supervision unique européenne est l’un des trois piliers de l’Union bancaire, le grand projet de l’Europe pour solder les années de crise financière.

    «Certaines banques n’ont pas d’avenir»

    Danièle Nouy reconnaît que l’ensemble des banques du Vieux Continent ont fait des efforts considérables depuis l’éclatement de la crise financière afin de consolider leurs bilans. Le ratio de solvabilité médian des établissements (rapport entre fonds propres durs et total du bilan) atteint ainsi 11,2% à fin juin 2013, soit quatre points de plus qu’en 2008.

    Danièle Nouy, qui se concentrait jusqu’ici sur la surveillance des banques hexagonales, entend néanmoins détricoter les liens qui unissaient traditionnellement les banques aux États qui cherchaient à sauver à tout prix les établissements en difficulté. «Nous devons admettre que certaines banques n’ont pas d’avenir», assume ainsi Danièle Nouy.

    Dans ce contexte, le grand jeu d’ici novembre sera pour les observateurs de spéculer sur le nom des banques qui ne passeront pas les tests de la BCE. Quelques milliers de personnes travaillant sur le projet, il sera difficile pour la BCE d’éviter les fuites, qui devraient alimenter les rumeurs. D’ici là, les analystes occupent le terrain. À tour de rôle, ils dévoilent leur perception des maillons faibles du système bancaire européen.

    Pressions politiques en Allemagne

    La dernière étude sérieuse en date est celle de Davide Serra, le directeur du fonds alternatif Algebris, par ailleurs conseiller de l’État britannique sur les questions bancaires. Il estime qu’il manque 50 milliards d’euros de capital à l’ensemble des banques européennes. Selon lui, l’Allemagne, à la tête du «pire secteur bancaire au monde», ne devrait pas sortir indemne de l’évaluation. Le financier table sur le recalage de trois ou quatre de ses banques régionales, les Landesbanken.

    «Le pays d’où j’attends le plus de mauvaises nouvelles est celui qui est réputé le plus fort, et qui n’a pas été scruté de près», affirme en effet Davide Serra. Il accuse le régulateur allemand, la BaFin, de s’être laissé influencer au fil des années par les pressions politiques. Au-delà du cas allemand, le financier pointe du doigt la faible capitalisation des établissements portugais et grecs.

    Source : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/10/20002-20140210ARTFIG00139-certaines-banques-europeennes-n-ont-pas-d8216avenir.php

    http://francelibre.tumblr.com/

  • Voir les urgences et… mourir !

    Une sexagénaire admise pour une plaie au pied aux urgences de Cochin a été retrouvée morte dans la salle d’attente six heures plus tard.

     
     

    Une sexagénaire admise pour une plaie au pied aux urgences de Cochin a été retrouvée morte dans la salle d’attente six heures plus tard. Pour le moment, nul ne peut dire si la victime serait encore en vie si elle avait été prise en charge plus tôt. Le fait est qu’un énorme serpent de mer revient tout de go sur la table : mais pourquoi règne-t-il un tel bobinard aux urgences ?

    Car quiconque a eu besoin d’y recourir, un soir ou un week-end, le sait bien… Les couloirs y ressemblent à un quai de métro un jour de grève, les sas d’accueil à un dispensaire du siècle dernier : des enfants qui pleurent, des vieillards qui somnolent, des clochards qui s’agitent, des jeunes assis par terre… et un personnel soignant virevoltant qui fait de son mieux mais qui, gêné, préfère éviter les regards de ceux qui font les cent pas en regardant leur montre.

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  • Les charges sociales en france sont les plus lourdes d’europe

    Les charges sociales en france sont les plus lourdes d’europe

  • « 1983-2013 : Années noires de la peinture » de Aude de Kerros, Marie Sallantin, Pierre-Marie Ziegler

    « Preuves à l’appui, l’ouvrage démontre la façon dont ces inspecteurs de la Création ont prétendu imposer leur vision du monde… »
    Poursuivant son œuvre de démystification de l’art contemporain, Aude de Kerros apporte une nouvelle pierre à son édifice avec ce recueil consacré aux années noires de la peinture. Dans ce livre écrit à six mains avec Marie Sallantin et le peintre Pierre-Marie Ziegler (1950-2013), elle revient sur la mainmise des services du ministère de la Culture devenu, du temps de Jack Lang, un « ministère de la Création » dont les séides ont tout fait pour faire disparaître la peinture en tant qu’art au bénéfice des « installations » et autres « happenings ».
    L’ouvrage n’est pas d’une lecture très aisée car il juxtapose des essais dus à la plume rigoureuse de Aude de Kerros, un recueil de citations plus ou moins délirantes tirées malheureusement de très sérieux et officiels colloques, et quelques graphiques.
    Preuves à l’appui, l’ouvrage démontre la façon dont ces inspecteurs de la Création ont prétendu imposer leur vision du monde de l’art non pour des motifs désintéressés mais avec l’espoir de faire monter les prix des « artistes » sélectionnés. C’est d’ailleurs un des points forts du livre que de montrer que cette politique s’est soldée par un échec cuisant et la marginalisation de Paris parmi les grandes places de l’art international. Reste que cette vision très noire en effet de cette triste période passe sous silence des contre-exemples pourtant heureusement réels ; un Gérard Garouste, notamment, a su trouver une véritable notoriété tout en restant fidèle à des idéaux artistiques hérités d’une certaine tradition. On pourrait donc nuancer le propos, ce qui n’enlève rien à sa pertinence ni à la force de l’analyse.
    La dénonciation de cette culture, ou plutôt contre-culture, d’un art contemporain officiel fortement teinté d’idéologie, ayant la vocation de dynamiter l’art jusque-là considéré comme académique tout en monopolisant l’argent public, montre bien les mécanismes pernicieux de la transformation du ministère de la Culture sous l’impulsion de Jack Lang.
    Jean-Claude Hulot, 14/02/2014
    Aude de Kerros, Marie Sallantin, Pierre-Marie Ziegler, 1983-2013 : Années noires de la peinture, édition Pierre Guillaume de Roux, 2013, 210 pages.
    http://www.polemia.com/1983-2013-annees-noires-de-la-peinture-de-aude-de-kerros-marie-sallantin-pierre-marie-ziegler/

  • Le Totalitarisme économique ou la crise perpétuelle

    Entretien avec Christophe Poitou*, auteur du Totalitarisme économique (éditions de L’Æncre) (Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
       « Dernière combine en date (avril 2013) évoquée pour refinancer les agents en difficulté sans toucher à la dette publique centrale : la mise à contribution forcée de l’assurance vie des particuliers pour soutenir les entreprises en difficulté.
       On parle là d’un détournement de près de 100 milliards »
    Dans votre livre, vous prophétisez une sorte d’Apocalypse froide : ce qui nous menacerait serait non pas une crise financière cataclysmique, mais au contraire la fin des crises financières…
    L’oligarchie est mauvaise perdante. Elle ne laissera pas ce qu’on appel le système, qui est un « tout subtil et maléfique », se faire balayer par une crise économique, ce qui pourtant serait logique. Elle s’est laissé surprendre en 2008 par Lehman, mais ne se fera probablement pas avoir ainsi deux fois, elle prendra toutes les mesures nécessaires. À commencer par le refinancement ad libitum des agents financiers en difficulté présentant un risque systémique. Il s’agit d’éviter une crise trop monstrueuse qui se transformerait en crise politique majeure avec éventuellement l’arrivée au pouvoir de partis de sensibilité nationale ou l’avènement de telle ou telle situation qui la dérangerait trop. En fait, si on prend les choses avec du recul on peut dire que d’une certaine manière l’oligarchie se refinance elle-même dès qu’elle est en difficulté. Dans les faits, ce à quoi nous assistons depuis quelques temps.
    Elle ne peut donc en quelques sorte jamais être en difficulté ni être en passe être renversée ?
    Un krach obligataire dantesque aurait déjà du éclater en 2009/2010. Cela n’a pas été le cas. Certes, Sarkozy, Papandréou, Berlusconi ou Monti ont sauté, mais ça ne change pas grand-chose. Le système lui-même, lui, est toujours là. L’oligarchie a pris les mesures nécessaires sans la moindre légitimité ou consultation démocratique pour se maintenir et empêcher toute crise grave.
    Quelles sont ces mesures ?
    Ce sont ces mesures – en fait, ces sales méthodes – que j’examine une par une dans mon livre : la création monétaire dans ces diverses variantes, l’allongement de la maturité des titres, le partage forcé de la valeur ajoutée, l’extorsion fiscale, l’exportation de l’inflation, les manipulations des taux de change, ainsi que la manipulation à mon avis la plus satanique de toutes : les taux d’intérêt inversés ou négatifs. J’examine aussi les diverses formes de répression financière dont le cas de Chypre fournit actuellement un exemple incroyable. La méga-gaffe récente du commissaire européen Jeroen Dijsselbloem sur le fait que la répression financière à Chypre pourrait être éventuellement transposé chez nous fait froid dans le dos !
    Le masque tombe…
    À vrai dire, c’est déjà en partie le cas. On s’apprête en France à puiser de force dans l’épargne de M. et Mme Dupont pour financer les HLM faute de pouvoir faire de la création monétaire et de la dette comme avant ! Dernière combine en date (avril 2013) évoquée pour refinancer les agents en difficulté sans toucher à la dette publique centrale : la mise à contribution forcée de l’assurance vie des particuliers pour soutenir les entreprises en difficulté. On parle là d’un détournement de près de 100 milliards. Rapport à attendre entre la notation financière du titre et la santé de l’entreprise : probablement très faible !… Soit du mensonge pur et simple !
    Une crise majeure n’est donc pas envisageable ?
    Si, peut-être qu’en dépit de toutes ces mesures oligarchiques, une crise éclatera quand même… Ça ne me dérangerait pas d’ailleurs. Je dirais même que j’espère me tromper ! Vivement un monstrueux ouragan obligataire qui fasse valdinguer les puissants et emporte tout sur son passage de son souffle puissant et vengeur. Mais je n’y crois pas trop, hélas… Le rôle des apatrides cosmopolites est d’ailleurs significatif dans cette stabilisation totalitaire que nous voyons actuellement : ils sont massivement pour la création monétaire en occident car elle préserve le système tel qu’il est et dans lequel ils ont de bonnes places…
    Ils ne vont donc pas se tirer une balle dans le pied et se limoger eux-mêmes ?
    Évidemment… En revanche, lorsque qu’ils n’ont pas de places assez bonnes à leur goût ou n’arrivent pas à se saisir d’actif réels, c’est l’inverse, ils essaient de renverser le système et non de le maintenir. Logique ! Ils utilisent alors la déflation et non la création monétaire, à savoir la fuite des capitaux ou alors des phénomènes déstabilisants : sortie de capitaux, par exemple… Ils font régulièrement le coup en Russie… C’était le cas avant 1917 et c’est le cas actuellement sous Poutine… Chez nous, c’est le contraire, ils essaient de stabiliser de force le système.
    Qu’en concluez-vous ?
    Certes, techniquement nous pouvons vivre sur l’héritage de nos ancêtres encore un peu. L’économie peut continuer quelques temps toute seule comme un poulet sans tête, sans son noyau spirituel, car elle est très mécanisée et rodée dans ces process. Hop ! vous appuyez sur le bouton d’une machine à laver et ça marche tout seul pendant une heure… Mais l’économie ne survivra pas éternellement à l’affaiblissement de sa cause, c’est-à-dire à l’affaiblissement de la population française de souche qui l’a créée.
    Bonne question, ça : qui a créé l’économie française ?
    Les banquiers qui sont souvent des gros mégalomanes vous diront parfois qu’ils ont à eux tous seuls financé et créé la sidérurgie ou les chemins de fer. La vérité, c’est plutôt que c’est le dur labeur des paysans au cours des siècles qui a fondamentalement accru les rendements et dégagé une main-d’œuvre qui a permis l’essor de l’industrie.  Voyez aussi ce qui se passe en Afrique du Sud. En dépit des taux de croissance nominaux flatteurs qui ne veulent pas dire grand-chose, le pays entre dans une phase de délabrement grave car les Sud-Africains d’origine européenne qui ont créé cette économie s’en vont. Un article est paru d’ailleurs sur ce thème dans le pourtant très politiquement correct The Economist : South Africa cry the beloved country.
     *L'auteur, après des études d'économie a travaillé dans le secteur du commerce et dans des administrations. Il est également l'auteur de nombreux articles parus dans la presse hebdomadaire nationale et sur Internet, mettant en garde dès 2007 contre les danger de l'inflation et le contrôle de l'économie par les minorités agissantes. Ce livre écrit en 2011/début 2012 a été publié brièvement pendant l'été 2012 avant d'être retiré d'Internet.
    Le totalitarisme économique de Christophe Poitou, éditions de L’Æncre, collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », dirigée par Philippe Randa, 250 pages, 25 euros.
    http://www.esprit-europeen.fr/lectures_ldv_Totalitarismeeconomiquel.html

  • En Europe, 30% des actifs financiers viennent des banques «de l’ombre»

    L’agence S&P comme le FSB mesurent le poids des sociétés «parallèles» de services bancaires. Bruxelles tente de limiter la floraison de ce biotope financier alternatif.

    Monopolisés par le sauvetage des banques, les ministres des Finances européens ne l’ont pas abordé, lundi. Mais le dossier du «shadow banking» reste au cœur de la remise à plat du secteur que le commissaire européen Michel Barnier tente de faire adopter par le Parlement, peut-être avant le choc des élections de fin mai.

    Objectif ? Encadrer la floraison de ce biotope financier alternatif. Certains freins sont déjà inclus dans la directive AIFM imposée aux hedge funds dès cette année. D’autres règles imposent un renforcement de leurs capitaux – un tampon devant atteindre 3% de leurs actifs – aux fonds de placement dits de «money market».

    L’ampleur de ces activités bancaires parallèles inquiète. La semaine dernière, l’agence de notation Standard & Poor’s a fait état de 30% de l’ensemble des actifs financiers européens. Contre 40% aux Etats-Unis. Transformés en usuriers, des hedge funds prêtent sur gage aux entreprises ou débarrassent les banques de leurs prêts difficilement recouvrables. Des sociétés de crédit avancent aussi bien pour un frigo que pour un appartement. Des structures cotées trouvent sur les marchés les fonds de grands projets immobiliers.

    Chargé par les grandes puissances de surveiller le système au lendemain du séisme de 2008, le Conseil de stabilité financière – ou FSB – fait état d’une activité atteignant 71.000 milliards de dollars au niveau mondial.

    Ces vrais-faux banquiers combleraient un vide – celui laissé par leurs homologues traditionnels qui se sont vus ordonner de bétonner leurs fondations financières après la crise : pour y parvenir, ceux-ci ont préféré s’engager sur moins de prêts – leur total a fondu de 10% en cinq ans, selon la Banque centrale européenne.

    «Il est peu probable que le «shadow banking» seul puisse compenser cette contraction de l’activité bancaire à moyen terme», ajoute Standard & Poor’s, qui rappelle le rôle de ces activités dans «le financement de l’économie réelle».

    Certains dénoncent pourtant les liens entre ces firmes et les établissements ayant pignon sur rue. «Coupez le cordon ombilical entre les banques et les hedge funds ou les [structures d’investissement] SIV et vous réglerez une grande partie du problème», lance Christophe Nijdam. Spécialiste du secteur au sein du bureau de recherche pan­européen AlphaValue, ce dernier parle d’un «appendice opaque» du système bancaire régulé.

    Selon le FSB, la Suisse représente moins de 2% de cette activité parabancaire. Une importance similaire à celle de la Chine. C’est pourtant dans ce pays que les 1.700 milliards de dollars prêtés par les «trusts» – des sociétés d’investissement promettant à leurs souscripteurs des rendements mirifiques – sont censés préparer la future crise. Lundi à Pékin, le dernier pointage du crédit a pourtant fait état d’une activité des trusts divisée par deux depuis un an.

    Le Temps

    http://fortune.fdesouche.com/329891-en-europe-30-des-actifs-financiers-viennent-des-banques-de-lombre#more-329891

  • Étienne Chouard - L'arnaque de l'impôt sur le revenu.mp4

  • Entrepreneurs : versez votre taxe d'apprentissage à un lycée catholique

    Toutes les entreprises payent à l'état un impôt appelé Taxe d'Apprentissage, à moins d'en verser l'équivalent à un établissement dispensant une formation technologique ou professionnelle.

    C'est le cas par exemple du Lycée Frassati (Tél. 03 29 09 86 18). N'hésitez pas à solliciter vos amis : cela ne coûte rien mais aide grandement !

    Michel Janva

  • GMT : comment les USA vont continuer de dépecer l’Europe…

    Entretien avec Alain de Benoist
    Alors que François Hollande vient tout juste d’annoncer, depuis les États-Unis, une accélération des négociations concernant le Grand marché transatlantique (GMT), Alain de Benoist revient pour Boulevard Voltaire sur les conséquences dramatiques d’un tel Traité…
    Le GMT, gigantesque zone de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, est le grand projet du moment. Mais les médias n’en parlent que fort peu. Pourquoi ?
    Parce que l’opinion est tenue à l’écart, et que les négociations se déroulent à huis-clos. C’est pourtant une affaire énorme. Il s’agit en effet de mettre en place, en procédant à une déréglementation généralisée, une immense zone de libre-échange, correspondant à un marché de plus de 800 millions de consommateurs, à la moitié du PIB mondial et à 40 % des échanges mondiaux. Le projet porte le nom de « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements ». S’ajoutant au « Partenariat transpacifique » également lancé en 2011 par les États-Unis, il vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde grâce à une vaste union économique et commerciale préludant à une « nouvelle gouvernance » commune aux deux continents.
    En créant une sorte d’OTAN économique, l’objectif des Américains est d’enlever aux autres nations la maîtrise de leurs échanges commerciaux au bénéfice de multinationales largement contrôlées par leurs élites financières. Parallèlement, ils veulent contenir la montée en puissance de la Chine, aujourd’hui devenue la première puissance exportatrice mondiale. La création d’un grand marché transatlantique leur offrirait un partenaire stratégique susceptible de faire tomber les dernières places fortes industrielles européennes. Elle permettrait de démanteler l’Union européenne au profit d’une union économique intercontinentale, c’est-à-dire d’arrimer définitivement l’Europe à un grand ensemble « océanique » la coupant de sa partie orientale et de tout lien avec la Russie.
    Ces négociations se font à haut niveau, sans que les gouvernements concernés aient leur mot à dire. Nouvelle défaite du personnel politique ?
    La « libéralisation » totale des échanges commerciaux est un vieil objectif des milieux financiers et libéraux. Le projet de grand marché transatlantique a discrètement mûri pendant plus de vingt ans dans les coulisses du pouvoir, tant à Washington qu’à Bruxelles. Les premières négociations officielles se sont ouvertes le 8 juillet 2013. Les deuxième et troisième rounds de discussion ont eu lieu en novembre et décembre derniers. Une nouvelle réunion est prévue à Bruxelles en mars prochain. Les partenaires espèrent parvenir à un accord d’ici 2015. Les gouvernements européens ne sont pas partie prenante aux discussions, qui sont exclusivement menées par les institutions européennes. Les multinationales y sont en revanche étroitement associées.
    Sachant qu’à l’heure actuelle, quelque 2,7 milliards de biens et de services s’échangent déjà tous les jours entre l’Europe et les États-Unis, la suppression des derniers droits de douane va-t-elle vraiment changer quelque chose ?
    La suppression des droits de douane n’aura pas d’effets macro-économiques sérieux, sauf dans le domaine du textile et le secteur agricole. Beaucoup plus importante est l’élimination programmée de ce qu’on appelle les « barrières non tarifaires » (BNT), c’est-à-dire l’ensemble des règles que les négociateurs veulent faire disparaître parce qu’elles constituent autant« d’entraves à la liberté du commerce » : normes de production sociales, salariales, environnementales, sanitaires, financières, économiques, politiques, etc. L’objectif étant de s’aligner sur le « plus haut niveau de libéralisation existant », « l’harmonisation » se fera par l’alignement des normes européennes sur les normes américaines.
    Dans le domaine agricole, par exemple, la suppression des BNT devrait entraîner l’arrivée massive sur le marché européen des produits à bas coûts de l’agrobusiness américain : bœuf aux hormones, carcasses de viande aspergées à l’acide lactique, volailles lavées à la chlorine, OGM (organismes génétiquement modifiés), animaux nourris avec des farines animales, produits comportant des pesticides dont l’utilisation est aujourd’hui interdite, additifs toxiques, etc. En matière environnementale, la réglementation encadrant l’industrie agro-alimentaire serait démantelée. En matière sociale, ce sont toutes les protections liées au droit du travail qui pourraient être remises en cause. Les marchés publics seront ouverts « à tous les niveaux », etc.
    Il y a plus grave encore. L’un des dossiers les plus explosifs de la négociation concerne la mise en place d’un mécanisme d’« arbitrage des différends » entre États et investisseurs privés. Ce mécanisme dit de« protection des investissements » doit permettre aux entreprises multinationales et aux sociétés privées de traîner devant un tribunal ad hoc les États ou les collectivités territoriales qui feraient évoluer leur législation dans un sens jugé nuisible à leurs intérêts ou de nature à restreindre leurs bénéfices, c’est-à-dire chaque fois que leurs politiques d’investissement seraient mises en causes par les politiques publiques, afin d’obtenir des dommages et intérêts. Le différend serait arbitré de façon discrétionnaire par des juges ou des experts privés, en dehors des juridictions publiques nationales ou régionales. Le montant des dommages et intérêts serait potentiellement illimité, et le jugement rendu ne serait susceptible d’aucun appel. Un mécanisme de ce type a déjà été intégré à l’accord commercial que l’Europe a récemment négocié avec le Canada.
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier., Le 13 février 2014
    Source : Boulevard Voltaire
    http://www.polemia.com/gmt-comment-les-usa-vont-continuer-de-depecer-leurope/

  • Traité transatlantique : une affaire aussi de géopolitique

    C’est en Septembre dernier que la fondation Respublica organisait un colloque sur le projet de marché transatlantique, colloque auquel participaient autour de Jean-Pierre Chevènement, maître de cérémonie, Hubert Védrine, Xavier Bertrand, le journaliste Jean-Michel Quatrepoint et l’économiste Jean-Luc Gréau.

    Le traité transatlantique ? Une vraie question de géopolitqiue dont il faudrait sans doute parler.

    ***

    S’il aboutit, le traité de libre-échange en cours de négociation depuis Juin dernier entre les Etats-Unis et l’Union Européenne aura des conséquences géopolitiques considérables. Raison de plus de ne pas en parler, apparemment !

    « La classe politique ne s’exprime pas sur ce sujet ! La classe médiatique non plus ! », s’exclamait Xavier Bertrand (UMP), invité le 16 Septembre dernier par le Président de la Fondation Res Publica, Jean-Pierre Chevènement, à s’exprimer sur ce projet de traité aux côtés d’Hubert Védrine, ancien Ministre des Affaires Etrangères. [...]

    Pascale Fournier - La suite sur Mediapart

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Traite-transatlantique-une-affaire