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économie et finance - Page 716

  • En France, mieux vaut être immigré illégal qu’handicapé français

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Une récente affaire vient démontrer qu’il vaut mieux être un immigré illégal qu’un Français handicapé, aux yeux du pouvoir.

    Jugez plutôt. Une jeune femme lourdement handicapée, âgée de 19 ans, s’est retrouvée dans une situation hélas bien connue des familles d’enfants ou adultes handicapés : elle devait rester chez ses parents qui, physiquement, ne pouvaient pas seuls la prendre en charge. Il n’y avait pas assez de places dans les structures institutionnelles adaptées pour l’accueillir. Il est vrai que l’Etat préfère souvent envoyer les Français handicapés à l’étranger, en Belgique notamment, plutôt que d’assumer son rôle en la matière…

     

    Lassés, les parents ont saisi les juridictions administratives. Le Tribunal administratif de Pontoise a ordonné à l’État de prendre toutes dispositions pour qu’une place en hébergement spécialisé soit trouvée à la jeune fille. Le tout sous peine d’astreinte.

    Mais le gouvernement n’a pas apprécié…
    Le ministre Marie‑Arlette Carlotti (photo) a décidé de contester cette décision devant le Conseil d’état. Elle souhaitait éviter la judiciarisation de ce genre d’affaires. Sans doute consciente du scandale que l’indécence d’un tel appel déclencherait dans la population, elle a fini par renoncer quelques jours plus tard.

    Le traitement de cette affaire est bien différent de celui de l’affaire Leonarda ?
    Les immigrés illégaux en situation d’urgence bénéficient de protections légales renforcées, de budgets supplémentaires, d’accompagnement par des associations subventionnées, de soutien médiatique d’envergure.

    Mais pour Amélie la jeune handicapée, pas de discours larmoyant du président de la République, pas d’indignation médiatique des pseudo‑artistes engagés, pas de scandale monté en sauce par les médias, pas de lycéens hirsutes manifestant pour défendre la République…

    La compassion républicaine est à géographie variable, à nationalité variable et, somme toute, à validité variable. Et pour cause : on voit mal des handicapés moteurs cérébraux mettre à feu et à sang des zones de non‑droit…

    http://fr.novopress.info/143228/en-france-mieux-vaut-etre-immigre-illegal-quhandicape-francais/

  • En Bretagne comme ailleurs, le droit de vivre et de travailler au pays!

     Le baromètre BVA publié hier  lundi, enregistre un nouvel écroulement de la cote de bonne opinion  de François Hollande qui  plonge de six points au mois d’octobre. 73% des personnes interrogées affirment ainsi avoir une « mauvaise opinion » du chef de l’Etat, qui devient de  fait le président le plus impopulaire de toute la Ve République. Un pourcentage d’impopularité  similaire est recueilli par   Jean-Marc Ayrault.  Seul Manuel Valls, boosté par sa fermeté en trompe l’œil  sur l’affaire Léonarda surnage,  et gagne même neuf points avec 70% des personnes interrogées  qui disent avoir une bonne opinion du ministre de l’Intérieur. La nouvelle levée de bouclier contre l’impitoyable matraquage fiscal dont  se rend coupable le gouvernement, notamment  pour poursuivre sa politique d’immigration massive et respecter les diktats euromondialistes, ne devrait pas arranger la cote de popularité de l’exécutif. Devant le cri de colère  des 15 millions de possesseurs de plans d’épargne en actions (PEA) et plans d’épargne-logement (PEL) -Bruno Gollnisch avait notamment déclaré qu’il fermerait  son PEA et son PEL pour que » les gaspilleurs des deniers publics  n’aient pas (son) fric »-  le gouvernement  a ajourné (reporté après les élections de 2014?) les  taux de prélèvements sociaux prévus à 15,5%  sur les PEA et PEL.  Ce taux a cependant été maintenu pour les 7 millions de Français possédant des  contrats d’assurance-vie, mesure qui a  officiellement pour but  de combler le déficit de la sécu en rapportant 600 millions d’euros. Soit pratiquement deux fois moins  que ce coûte l’Aide Médicale d’Etat (AME) attribué aux clandestins chaque année dans notre pays…

    Autre épine, et de taille,  dans le pied du gouvernement, la fronde bretonne  contre l’écotaxe dont devront s’acquitter sur les routes nationales les poids lourds -pour  les punir de ne pas prendre l’autoroute?  Jean-Marc Ayrault  réunit aujourd’hui  à Matignon certains  élus bretons sur ce sujet  et les ministres concernés, ceux de l’Agriculture, des Transports et de l’Agro-alimentaire. Mais cette taxe ne sera pas supprimée a averti Stéphane Le Foll  qui espère en tirer  800 millions d’euros d’argent public, notamment pour améliorer le réseau routier;  selon certains calculs elle devrait  rapporter un milliard d’euros par an.

    800 millions d’euros c’est d’ailleurs le montant du contrat passé sous Nicolas Sarkozy  avec la société  italienne Ecomouv, chargée d’installer les portiques sur les routes et de récupérer l’argent. Interrogé par l’AFP, le ministère des Transports  a confirmé qu’il s’agit bien d’une clause du contrat conclu par trois ministres du gouvernement Fillon  en octobre 2011.

    Selon Le Figaro, citant « des  éléments de synthèse alarmants envoyés par la sous-direction de l’information générale (SDIG) de Rennes au ministère de l’Intérieur », cette fronde bretonne « prend des allures de jacquerie généralisée« . « Chacun se prépare donc pour le grand jour, le 2 novembre prochain, avec une nouvelle manifestation à Quimper. Les bonnets rouges et leur symbolique antijacobine, en souvenir de la révolte des Bretons de 1675 contre une nouvelle taxe, sont attendus en nombre, la police craignant violences et débordements ». Outre « les syndicats traditionnels, comme la FNSEA« , « les organisations représentatives des secteurs du transport, du BTP et de l’agroalimentaire, la population commence à adhérer au mouvement, constatent les ex-RG. »

    « La SDIG de Rennes a prévenu Paris que le mouvement pourrait faire tache d’huile dans des régions de France à forte identité, l’Alsace, le Pays basque et même la région niçoise, où quelques irréductibles s’interrogeraient sur la façon de passer à l’action. Ils auraient pris des contacts entre eux. »

    Mais en Bretagne , « l’un des foyers les plus vivaces est la ville de Carhaix (…) Son maire, Christian Troadec (…), très apprécié par les anticapitalistes du NPA, et résolument impliqué dans le mouvement breton, cet électron libre de la gauche alternative appelle ouvertement les salariés de l’agroalimentaire, agriculteurs, marins, élus, syndicats, commerçants, artisans, transporteurs, toutes les populations touchées d’une manière ou d’une autre par la crise, (…) à se rassembler pour dire non au déclin de la Bretagne et par la même occasion à l’écotaxe ».

    «Jusqu’alors, estiment les analystes du SDIG, les syndicats se sont toujours refusés à réunir agriculteurs et pêcheurs, tant le cocktail peut se révéler explosif. Or, s’inquiètent-ils, des représentants de deux corporations se sont entendus le week-end dernier pour agir de front. »

    Pour délégitimer cette fronde, rien de tel que d’y voir la main des extrémistes et Le Figaro de nous expliquer encore que « la colère des Bretons contre l’écotaxe (…) serait attisée notamment par deux groupes identitaires, l’un d’extrême gauche, en marge du mouvement Breizhsistance, l’autre d’extrême droite, sous la bannière de Jeune Bretagne (…), rattaché à l’Adsav (le parti du Peuple breton), qui se fixe pour objectif «la création d’un État indépendant breton». Ses militants ont ouvert une page Facebook intitulée Révolte bretonne. Elle compte déjà 4000 sympathisants. »

    Preuve que  la bête immonde pointe déjà le bout de son museau, «  le site Internet de Jeune Bretagne a laissé en évidence sur sa page d’accueil un appel à venir assister à la conférence en septembre dernier d’un ancien cacique du FN, Jean-Yves Le Gallou, à l’occasion de la publication de son (excellent, NDLR)  livre sur La Tyrannie médiatique. » Horresco referens!

    Il n’empêche que le FN qui certes défend aussi les enracinements régionaux, les particularismes locaux, les  patries charnelles que sont nos provinces,  a toujours rappelle Bruno Gollnisch,    résolument dénoncé les mouvements  indépendantistes qui font  le jeu du mondialisme en tant  qu’alliés  de revers de ceux qui à Bruxelles comme ailleurs,  veulent   abattre les Etats nations.

    « L’impulsion du mouvement (en Bretagne, NDLR)  est locale. Le Front National observe, mais n’a pas prise en Bretagne, où il ne réalise jamais de gros scores», confie un officier de police cité par Le Figaro. Scores frontistes en deçà de la moyenne nationale car  «le poids des valeurs démocrates chrétiennes dans la région» est encore important   avance  comme explication  le politologue Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS et à Sciences-Po Rennes, cité par 20 minutes.

    Mais là aussi, et Marine Le Pen en déplacement samedi à Fougères (Ille-et-Vilaine)  ne nous contredira pas, les choses changent rapidement. Lors de la  présidentielle, elle avait obtenu   13,2 % des suffrages et en juin dernier le FN   avait  franchi la barre des 20% aux législatives  dans certaines petites communes rurales, en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.

    Géographe,  auteur  des Fractures Françaises, Christophe Guilluy rappelait dans la dernière édition du JDD que « le FN a globalement une marge de progression immense dans tout l’ouest. Et ce parti l’a bien compris. Les représentations de la France d’hier, tout comme la géographie électorale d’hier, sont en train de s’effacer. C’est la conséquence de la reconstruction sociale mais aussi économique des territoires. Aujourd’hui, il y a deux France, celle des métropoles, en phase avec la mondialisation, qui inclut les banlieues, et celle où se redéploient les nouvelles classes populaires. Des zones rurales, des petites villes, des petits villages, certaines zones périurbaines. Cela forme la France périphérique, où progresse le vote FN. Cette fracture touche à présent toutes les régions, y compris la Bretagne« .

    Il relevait déjà dans son ouvrage cité plus haut que  » les milieux populaires sont ceux qui ont été les plus exposés à la mondialisation et au multiculturalisme. Or on ne les a pas armés pour. »  Cette « exposition » là épargne en effet  de moins en moins la Bretagne et les Bretons.

    «  Ce qui vient de se produire en Bretagne est assez représentatif constate encore M Guilluy. Quand une entreprise du centre de la région vient à fermer, c’est le chômage total qui arrive. Dans cette France périphérique qui pèse 60% de la population, les mobilités sociale et résidentielle sont en train de s’effondrer. Compte tenu des logiques foncières et économiques, les gens sont coincés. Et c’est ce qui génère la radicalisation. »

    Autant dire que samedi prochain les anciens, nouveaux et futurs  électeurs frontistes, ouvriers,  paysans, marins-pêcheurs,chefs d’entreprise, artisans, seront nombreux à manifester dans les rues de Quimper pour défendre le droit de vivre et de travailler au pays ».

    http://www.gollnisch.com/2013/10/29/en-bretagne-ailleurs-droit-vivre-travailler-au-pays/

  • Policiers et gendarmes : des percepteurs en uniformes…

    Yves Darchicourt

    La Gendarmerie nationale risque de ne plus pouvoir assurer le bon fonctionnement de ses unités, c’est le constat fait par le général Denis Favier (directeur général de la Gendarmerie nationale) devant la Commission de la Défense à l’Assemblée nationale.

    La Gendarmerie peinerait à boucler son budget 2013 et se verrait contrainte de demander le report des paiements des loyers dus aux collectivités locales pour le logement des gendarmes. Par ailleurs, il lui manquerait 16 millions d’euros pour solder ses dépenses d’énergie et ses 30 000 véhicules seraient en passe de manquer de carburant, des véhicules qui sont « poussés » au maximum de leurs possibilités, en moyenne 150 à 200 000 km au compteur voire 300 000. Par contre, si faute d’essence les gendarmes risquent de devoir reprendre la bicyclette pour lutter contre la délinquance nomade, le gouvernement ne rechigne pas à la dépense quand il s’agit de consacrer 70 000€ par radar embarqué sur des véhicules qui eux, on s’en doute, seront toujours amplement fournis en carburant car porteurs de ces petites merveilles technologiques qui ont une utilité limitée à la traque des automobilistes mais qui ont le grand mérite de faire rentrer beaucoup de sous dans le panier percé des caisses de l’Etat.

     

    Signe des temps, c’est sans doute dans cette même optique de rentabilité financière, que le commandant de la CRS autoroutière d’Ile de France a pondu récemment une note de service imposant à chacun de ses hommes un minimum de 3 procès-verbaux électroniques par vacation sous peine de… suspension des repos de fin d’année ! Joyeux Noël ! Menaces sous condition d’un petit gradé en mal d’avancement ou conséquences d’une pression hiérarchique voulue au plus haut niveau pour accentuer le racket des automobilistes ?

    Quoi qu’il en soit les automobilistes vont encore faire les frais de la calamiteuse gestion financière du gouvernement écolo-socialiste qui cherche désespérément de l’argent partout et subir les tracasseries de gendarmes et policiers devenus bien malgré eux des percepteurs en uniforme… sous l’oeil goguenard des truands de tous poils !

    Source Article  http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2013/10/28/policiers-et-gendarmes-des-percepteurs-en-uniformes-5207625.html

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Casse-toi, contrat de génération perdue !

    Chaque année, 600 000 futurs retraités laissent théoriquement la place à 700 000 jeunes entrants sur le marché du travail. Pour lutter contre le chômage des jeunes (bientôt faudra accoler les trois mots, comme ça : chômage-des-jeunes, ou même chômagedesjeunes), et assurer « la transmission des compétences », le gouvernement a eu une idée géniale.

    Contre trois ans de formation d’un jeune de moins de 26 ans, le vieux de 57 ans ou plus peut laisser son entreprise (faut déjà qu’il en ait une, hein) au jeune et reçoit en contrepartie la somme mirifique de 4 000 euros par an. 4 000 euros, vous avez bien lu, un gros mois de salaire chargé. Mais pour ça, faut embaucher l’jeune en CDI, comme ça il peut bien démarrer dans la vie, et toucher le gros loto appart-bagnole-gonzesse, tout est corrélé.

    Mais comme le PS connaît l’entreprise comme Sophia Aram le public français, ce petit rêve a viré au fiasco.

    Du grand n’importe quoi, qui a fini à la poubelle (moins de 10 000 contrats réels signés, sur les 75 000 attendus, vu le climat de méfiance), comme tous les trucs incitatifs venus de la gauche déconnectée, pour reprendre l’expression de FF (Florian Philippot). Non pas qu’il faille se soumettre à l’ultralibéralisme hardcore (tuer l’Autre et piquer sa place), mais en connaissant un tout petit peu les PME, le fameux tissu économique de la nation, les têtes pensantes socialistes auraient pu s’épargner une énième initiative, qui ajoute encore une couche au millefeuilles économico-administratif.

    En réalité, quand une boîte peut embaucher, elle embauche. Si elle a besoin d’un profil immédiatement rentable, ce sera un senior, plus cher, mais plus efficace. Si elle a le temps, et moins de fric, ce sera un jeune, moins cher, mais à former. Et peut-être plus rentable pour l’entreprise à long terme (vu que le vieux va se tirer ou qu’il va se fatiguer ou même mourir au travail mais ça c’est rare, on n’est pas au Qatar, enfin, pas encore). Alors les 4 000 euros ne sont aucunement incitatifs : c’est même une prime pour ceux qui de toute façon voulaient embaucher un jeune, avec deux trois promesses à la con, et ça ne pèse rien devant les charges d’un CDI sur toute une année, pour les autres. De plus, il semble que sur le terrain, les contrats d’avenir entrent en tampon avec les contrats de génération. On évitera les vannes faciles du type contrats à mettre sur la tête de nos bureaucrates… ou ailleurs.

    En deux mots, le contrat d’avenir essaye de remettre dans le droit chemin du boulot (quand y en a) ceux qui en ont été écartés, et qui touchent des allocs : chômeur (qui engloutit 15,90 euros par jour), bénéficiaire du RSA, mère seule, adulte handicapé. Ou les quatre en même temps, genre la mère seule au chômedu amputée des jambes qui glande devant TF1 en planquant la dope des lascars de la cité dans la chambre du bébé, mais là, c’est moins drôle.

    Ces boulots, étudiés avec la mairie ou le Conseil Général (de fins connaisseurs de l’entreprise en général), sont de l’ordre de 12 ou 24 mois renouvelables, et ils s’étalent sur 26 heures par semaine. Une espèce de gros mi-temps. Le salarié touche toujours ses allocs, avec un complément de salaire pour arriver jusqu’au Smic. Le rêve. L’employeur, lui, est exonéré d’un tas de petites charges. Ce sont donc des emplois subventionnés, directement ou indirectement, et pas moteurs dans le sens d’une création pure : ce sont des emplois impurs. Rien à voir avec un job réseau à 22 ans dans une start-up en sortant de la ruche de Xavier Niel avec des idées plein la tête, ou un boulot de boucher débutant à la Zola où il faut se lever à 5 heures du matin pour trimer sous les ordres d’un artisan armé d’un hachoir qui va pas hésiter à débiter de la côte de Jeune au moindre pet de traviole.

    À ce propos, l’interprofessionnelle des bouchers rappelle que ces derniers offrent toujours 2 à 4 000 primo-emplois à 2 000 euros net par mois, soit de vrais jobs. Malheureusement, ils ne trouvent pas preneurs, comme dans le BTP. On voit même des commerçants faire tourner de vieux bouchers de semaine qui font de grasses piges le dimanche matin, jour de gigot ! On retombe là encore dans le dilemme symbolisé par la guerre Gérard Filoche/Sophie de Menthon : y en a un qui dit que les patrons sont tous des dégueulasses qui broutent sur le dos du pauv’ peuple, et y a la baronne qui réplique que les jeunes ils veulent pus rien foutre et que le système social « confortable » les encourage pas vraiment à se casser le fion dans une entreprise. Un peu comme les Bleus, trop payés, qui se foulent pas en équipe de France.

    En réalité, comme toujours, la situasse est plus complexe, moins binaire : il se trouve que dans notre beau pays de France, la formation est vraiment décalée par rapport à la réalité de l’entreprise. Et si, comme le disent les intellectuels d’Acrimed, l’université ne doit pas former les soldats du capitalisme mais des individus critiques, ben tout le monde sait bien que l’université française a du mal à former des cadres. Et que des étudiants en psycho et sociologie c’est bien, mais va trouver du taf avec les concepts creux à Bourdieu… C’est pourquoi les écoles privées se gavent, malgré des droits d’entrée en hausse, et des perspectives d’embauche floues à 50 % en grandes écoles (sauf pour les ingénieurs). Idem pour l’ANPE devenue Pôle Emploi : l’échec de cette branche est si total, que ce sont les entreprises d’interim qui ont raflé la mise. Échec dans la formation, échec dans le reclassement. Logique.

    Xavier Niel a beau être un des dirigeants de la troïka du Monde, et avoir engraissé sur le désossage de la téléphonie de service public, il sait qu’en matière d’emplois d’avenir, la France est à l’ouest. Et ce ne sont pas des jobs bouche-trou à ramasser les feuilles mortes devant la mairie qui changeront quoi que ce soit. Alors ? Alors on fait quoi ? Eh ben abaissement total des charges pour les toutes petites entreprises, qui ont besoin d’embaucher un jeune (deux c’est déjà beaucoup). Ça concerne les entreprises familiales, les artisans, les commerçants, et ça fait du monde. Celles qui peuvent se le permettre sont hors du coup. Faut aider les pauvres, nom de Dieu ! Pas les riches, comme c’est trop le cas chez nous ! Ce sont les boîtes géantes de plus de 5 000 employés qui se gavent, avec leur panoplie de défiscalisation et leur chantage à l’emploi, sans compter leur appétit subventionnel ! Les dinosaures bouffent tout et ce sont les petits qui morflent.

    99 % de nos entreprises sont des PME (définition : moins de 250 employés), et 80 % des TPE de moins de 10 salariés. C’est dans ces petites structures qu’est l’embauche potentielle, « la » embauche devrait-on dire, mais aussi là qu’est la retenue à cause de charges trop lourdes ! Là que le stagiaire peut être transformé en CDI, ou que l’impact d’un nouvel emploi sur l’augmentation du CA et donc la rentabilité est calculable ! La micro-entreprise c’est la brique de base, la cellule créative de l’économie, où la hiérarchie ne pèse pas trop (à moins que le patron soit vraiment un SS, mais c’est rare, en général c’est plutôt un travailleur forcé de l’Est), où les rapports sont encore humains, avec RTL en fond sonore, où l’on est dans le face-à-face, l’horizontalité comme disent nos experts, là où les conflits se règlent en gueulant un peu, et en évitant DRH et procédures complexes de droit du travail.

    Non pas que le DDT soit une contrainte horrible, mais dans les petites unités de production, c’est l’énergie, le système D, l’intelligence, la vitesse de décision, l’humanisme à l’échelle… humaine, qui doivent courir comme une rivière, débarrassée des blocs de roche que sont les pesanteurs administratives. Au-delà, quand on dépasse les 20, 30 et encore plus les 50 employés, c’est une autre affaire. Laissons les micro-boîtes absorber les talents non-conformes, les profils originaux, les énergies brutes. Sinon la France ira vers un scénario à l’Algérie, où une caste mafieuse s’approprie toutes les richesses, au détriment d’un peuple dont la jeunesse ne voit plus d’avenir chez elle.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Casse-toi-contrat-de-generation-perdue-20894.html

  • Les portiques de l'injustice fiscale en Bretagne.

    Les cafés rennais résonnaient dimanche et encore ce lundi matin des échos de la colère des agriculteurs bretons et de la bataille autour du portique de Pont-de-Buis destiné au prélèvement automatique de la fameuse écotaxe : les télévisions d’information passaient en boucle les mêmes images des fumées, des bonnets rouges défiant les gardes casqués ou des manifestants blessés, à terre… Et cela discutait sec en lisant « Le journal du Dimanche » ou « Ouest-France-dimanche » qui faisaient chacun leur couverture sur « Les révoltés de l’écotaxe » ou « Vent de fronde en Bretagne ». Sur le comptoir d’un bistrot, comme une sorte d’intersigne, il y avait aussi le numéro « hors-série histoire » du magazine « Bretons » qui titrait, insolemment, « La Bretagne contre la Révolution ? », un chouan montant la garde en couverture…
    Ce qui a mis le feu aux poudres en Bretagne, c’est cette taxe supplémentaire qui doit entrer en application au 1er janvier prochain, au moment même où la Bretagne affronte une de ses plus graves crises de l’emploi, entre les licenciements dans l’industrie automobile (usine PSA de Rennes-La Janais), dans celle des télécommunications (Alcatel-Lucent, là encore à Rennes mais aussi à Lannion), et, surtout, dans ce qui constitue encore l’un des principaux réservoirs de métiers et d’emplois de la province, le secteur agroalimentaire, avec la fermeture de nombreux abattoirs et d’entreprises de transformation de la viande et du poisson, en particulier dans le Finistère, là où la tension sociale est désormais la plus palpable et la plus explosive comme les jours derniers l’ont bien montré.
    Cette écotaxe est donc bien mal venue : ce n’est ni le moment ni le lieu, si l’on peut dire, de l’appliquer, alors que la Bretagne subit de plein fouet les effets délétères d’une mondialisation qui respecte si peu (voire pas du tout…) les règles d’équité économique, de justice sociale et de souci environnemental ! Quelques exemples de cette folle et terrible mondialisation sans freins ni entraves : la concurrence déloyale des abattoirs allemands qui exploitent une population d’ouvriers misérables venus de l’Europe orientale et centrale, certains d’entre eux étant payés moins de 400 euros mensuels (!), et cela dans la première puissance économique de l’Union européenne, au cœur de celle-ci, sans que cela émeuve beaucoup la Commission européenne ; les multiples violations par les grandes multinationales de l’agroalimentaire des milieux naturels (destruction des forêts brésilienne ou africaine pour produire de l’huile de palme ou des agro-carburants, saccage des littoraux ou des fonds marins pour en tirer à moindre frais le maximum de ressources monnayables, etc.) et l’indifférence totale de celles-ci pour le bien-être animal ou la diversité des espèces végétales, etc.
    Soyons clair : le système agroalimentaire dominant breton n’est pas exempt de reproches, loin de là, qui a, au nom de la modernisation (depuis les années 50-60 en particulier) et de la compétitivité, trop souvent pris les traits d’un productivisme agro-industriel polluant et de moins en moins « paysan »… Les mises en garde de quelques paysans traditionalistes de l’époque, comme ceux de la revue « Le Paysan biologiste », n’ont pas été entendues. D’ailleurs, comment auraient-elles pu l’être quand l’heure était dans les milieux économiques, les médias, mais aussi à travers les manuels scolaires de géographie par exemple, à vanter « l’adaptation de l’agriculture bretonne à la mondialisation », et se félicitant, au nom de la nécessaire modernité et « pour sortir de l’archaïsme » (termes mille fois entendus et lus depuis mes années de lycée et d’université), de la mise en place d’un système de production vu sous le seul angle économique et oublieux des conditions mêmes de production : il fallait produire, disait-on, coûte que coûte, pour exporter hors de Bretagne et « nourrir le pays », et les arguments développés par les milieux économiques dominants étaient les mêmes que ceux aujourd’hui utilisés pour pousser à la rapide modernisation des agricultures de l’Europe centrale et orientale, avec la bénédiction d’une Commission européenne là encore aveuglée par les seules finalités financières et économiques, mais aussi pour, dit-on, permettre le développement des pays d’Asie et d’Afrique ! Il suffit de parcourir la presse économique mais aussi et surtout les manuels de géographie de Seconde par exemple (les pages sur la question alimentaire…) pour s’en rendre compte ! Belle hypocrisie de ceux qui, de Paris ou de Bruxelles, des quartiers bobos ou des milieux « Verts », viennent désormais faire la leçon à des Bretons qui auraient, sans doute par facilité plus que par discernement, mais aussi souvent de bonne foi (qui n’est pas toujours la vérité…), adopté ce modèle agro-industriel hier vanté et aujourd’hui décrié en France mais toujours prôné pour les pays en développement, au nom de ce même « développement »…
    Dans cette affaire, quoi qu’il en soit, les Bretons sont les principales victimes, certes parfois consentantes hier, mais aujourd’hui sacrifiées sur l’autel des grands principes et des petites vertus qui fondent la République centrale. Et, au lieu d’impulser en Bretagne (et ailleurs !) une politique nouvelle de redéploiement agricole plus respectueuse de l’environnement, la République fiscalise un peu plus une province fragilisée par la mondialisation et un secteur agricole menacé dans sa survie même : politique de Gribouille quand on pourrait espérer de l’État une véritable stratégie sur le long terme pour « réparer et préparer » ! Mais nous sommes en République, malheureusement, et le seul horizon semble être celui des élections : un horizon bien étroit, en somme, quand il faudrait regarder au loin, au-delà du calendrier électoral, et penser en terme de générations et de transmission…
    Cette écotaxe, de plus, n’a rien de très écologiste : elle est d’abord une taxe qui profitera, entre autres, au consortium privé Ecomouv qui gère les fameux portiques et la perception de la taxe, consortium qui touchera, sur 1,2 milliard d’euros prévus par an, environ 250 millions (soit, pour l’ensemble de la France, plus de 8 fois ce qui sera prélevé par les portiques en Bretagne !). On aurait pu attendre, au moins, que la République évite de rétablir ce qui a, d’ailleurs, coûté si cher à la Monarchie d’Ancien Régime, c’est-à-dire le système des « fermiers généraux » chargés de récupérer taxes et impôts dans le royaume.
    De plus, cette taxe si mal nommée « éco » doit, paraît-il, financer des projets d’aménagements ferroviaires, en particulier de ferroutage, alors même que la SNCF, elle, semble négliger dans sa propre stratégie le secteur fret, et qu’elle ne prévoit pas vraiment de recréer des voies de chemin de fer là où elles seraient bienvenues et nécessaires pour le transport de marchandises agricoles à moindre coût environnemental… De qui se moque-t-on, alors ?
    Doit-on rappeler, aussi, que cette écotaxe ne sera pas perçue là où elle aurait pu avoir le plus de sens et de rapport, c’est-à-dire sur les autoroutes, aujourd’hui privatisées (à déraison, d’ailleurs) ? Du coup, les multinationales du Transport routier comme de l’agro-alimentaire seront indéniablement favorisées, favorisant en retour les principes si peu vertueux sur le plan écologique d’une mondialisation « carbonée » à grande échelle ! Où est l’écologie là-dedans ?
    La colère de la Bretagne, cette chouannerie agricole et industrielle, est donc plus que légitime : mais elle ne doit pas être qu’une colère, elle doit penser les sources de la crise et remonter à celles-ci, dans un exercice de « tradition critique », autant sur le plan économique, environnemental aussi, que politique… « Les Bretons contre la Révolution ? » : oui, deux siècles après, contre les conséquences de ses principes républicains, ceux d’un libéralisme économique mêlé de centralisme administratif et politique, et contre les attitudes d’un « pays légal et central », contre cette arrogance des maîtres de Bercy et des chantres d’une mondialisation qui pensent en chiffres et oublient les femmes et les hommes de chair et de sang !
    Il est encore des portiques de l’injustice fiscale à faire tomber…
    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1099:les-portiques-de-linjustice-fiscale-en-bretagne&catid=47:2013&Itemid=58

  • Révolte légitime de la Bretagne contre l’écotaxe : le jacobinisme autiste de la gauche

    Oui, la gauche ne changera jamais, incapable qu’elle est de concevoir la France dans sa réalité charnelle et historique. Comment le pourrait-elle, elle qui n’a qu’une conception idéologique de la nation et considère que la France est née le 10 août 1792 — pas même le 14 juillet 1789 ?

    Notre "chance pour la France" de ministre de l’intérieur n’est-il pas allé jusqu’à prétendre récemment que c’est la gauche qui avait inventé la nation ? Rien que cela !

    Les graves événements qui se déroulent depuis ce samedi 26 octobre en Bretagne sont une nouvelle preuve de cet autisme idéologique. Déjà, en 1924, au lendemain de la guerre 14-18, le Cartel des gauches avait suscité un indépendantisme alsacien-mosellan en voulant éradiquer les libertés propres dont jouissaient ces deux régions en 1918 du fait de leur annexion par le Reich depuis 1871 (1). Edouard Herriot, face à la résistance des Alsaciens-Mosellans, avaient dû reculer, si bien que l’Alsace-Moselle jouit toujours d’un statut particulier qui, loin d’affaiblir la nation, ne fait que la renforcer car il est le juste compromis entre une loi nationale, qui doit être la même pour tous dans ses principes fondamentaux, et la juste reconnaissance de particularismes régionaux, qui tiennent à la fois à la culture et à l’histoire. Une culture et une histoire qui sont illégitimes en tant que telles pour la gauche, dans sa conception "une et indivisible" de l’Etat jacobin (2).

    Or le gouvernement devrait prendre l’exacte mesure du fait que les manifestants bretons aient coiffé le bonnet rouge, ce week-end, signe d’un enracinement dans les révoltes populaires antifiscales du XVIIe siècle. Pourtant bien moins centralisatrice que la république, la monarchie française avait dû faire face depuis le rattachement de la Bretagne au royaume de France à des révoltes sporadiques visant toujours à préserver des "libertés" (ou particularités) locales jugées non négociables (la Bretagne devait être consultée sous le roi pour tout nouvel impôt). Le refus de l’écotaxe (qui ne saurait s’enraciner dans une dispense légendaire de tout péage négociée par Anne de Bretagne) est du même ordre que la lutte des bonnets rouges. La violence de la réaction, propre à la Bretagne en témoigne : plus encore peut-être qu’à une taxe, difficile à assumer par les secteurs qui en seront victimes (agriculture, transport, agro-alimentaire), c’est à l’arrogance d’un Etat égalisateur et écolo-éradicateur que s’en prennent les membres d’un pays réel qui donnent le signal d’une juste révolte contre un pays légal hors sol. La gauche écolo-socialiste devrait faire comme ses aînés du Cartel ... et reculer. Il est encore temps. Bientôt, il ne le sera peut-être plus : les Bretons ne sont pas les seuls à en avoir assez et la révolte pourrait faire rapidement tache d’huile.

    François Marcilhac

    (1) Pour résumer on rappellera que ce droit local comprend à la fois des lois françaises d’avant 1870 maintenues par l’administration allemande mais abrogées par les autorités françaises avant leur retour en 1918, comme le Concordat signé sous Napoléon Ier, ou encore des lois allemandes ou des dispositions propres à l’Alsace-Moselle adoptées durant l’annexion.

    (2) A laquelle, il est vrai, contreviennent les dispositions dérogatoires à l’égalité des citoyens devant la loi en Nouvelle-Calédonie... mais ces dispositions ne visent ni plus ni moins qu’à brader ce territoire national. La République a toujours su déroger à ses sacro-saints principes quand il s’agit de nuire à la France. Ces Roms de Pieds-Noirs, comme dirait Gro-Eva Joly, en savent quelque chose !

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Revolte-legitime-de-la-Bretagne

  • Les vraies raisons de la crise et ses conséquences

    Les économistes comparent souvent la crise actuelle avec celle de 1929. Il y a certes des points communs et on en a tiré des enseignements monétaires pour un peu mieux gérer celle-ci.

    Mais il reste une différence fondamentale entre les deux crises. En 1929 et les années qui suivent, les usines et les entreprises ne sortaient pas des Etats-Unis et de l'Europe ce qui peut bien sûr avoir une importance sur les politiques menées.

    Les Occidentaux ne font que payer la politique de désindustrialisation forcenée qu'ils pratiquent depuis plus de vingt ans. Les classes dirigeantes économiques avec un cynisme absolu ont complètement marché sur les intérêts des classes populaires et moyennes de leur pays. Cette baisse de revenu et de consommation pour beaucoup vient de là. La crise des subprimes vient d'Américains qui se sont retrouvés au chômage.

    En France, tous les dirigeants depuis Mitterrand jusqu'à Sarkozy (et ses gesticulations), n'ont fait qu'organiser la destruction économique de leur pays en acceptant les diktats du Capitalisme financier mis en place par les multinationales via l'OMC, le FMI et la banque mondiale. La défiscalisation des stock-options a été faite par Dominique Strauss-Kahn.

    Il est très politiquement correct d'être béat d'admiration devant « l'euro qui nous protège » et vénérer sa stabilité. Or de façon objective, l'euro n'a fait que participer activement à la désindustrialisation de l'Europe en empêchant des dévaluations qui nous auraient «protégés» face à la mondialisation.

    On a vendu l'euro en disant que Madame Duchemol pourrait aller en vacances en Italie sans changer sa monnaie !

    Le prix Nobel d'économie Maurice Allais estime à 40 % la perte de PIB due aux politiques économiques des dirigeants successifs depuis vingt ans. La politique mise en place a toujours été au nom d'une idéologie européiste, libre-échangiste et mondialiste. En acceptant le libre-échange mondialisé, les classes dirigeantes ont créé un chômage massif dans leur pays au profit de quelques-uns.

    Il est de même stupéfiant que les électeurs continuent à voter depuis des années pour des partis qui ne défendent en rien leurs intérêts. Les dirigeants cyniquement mettent cela sur le compte de la puissance du «sentiment» démocratique en France. Il faut surtout y voir la main mise des médias par les financiers.

    La seule réponse est le protectionnisme, certes non hystérique. Il faut faire comme les Chinois qui prennent dans le commerce international ce qui les arrangent et rejettent ce qui n'est pas dans leur intérêt. Le protectionnisme n'est pas une fin en soi. Aux Etats-Unis, temple jusqu'à maintenant du libéralisme, il existe aussi puisque tout secteur considéré comme stratégique doit rester américain. Un pays doit assurer sa cohésion sociale et donc chercher le plein emploi.

    La mondialisation est la cause principale du chômage auquel on a ajouté une immigration extra-européenne d'autant plus inutile que les usines s'en vont ou s'automatisent. Il ne suffit pas de dire « maintenant tous keynésiens » pour résoudre la crise économique.

    Toute la mondialisation est fondée sur un résultat poussiéreux du à Ricardo sur les avantages comparatifs.

    Ce théorème fonde la justification du libre-échange. Toutes les hypothèses de ce théorème sont obsolètes : immobilité des facteurs de production, travail et capital. La version de ce théorème due à Heckscher et Ohlin est tout aussi obsolète. « Le pays qui dispose relativement de plus de capital (respectivement de travail) aura intérêt à produire et exporter le bien qui utilise davantage de capital (respectivement de travail) » Les Chinois ont tout en plus.

    On arrive soi-disant à « l'OPTIMUM », mais qu'est-ce qu'un optimum ? Pour quels pays, quels groupes sociaux ? Doit-on raisonner dans le court terme ou long terme ? La seule chose qui soit mathématiquement certaine est que la mondialisation rapporte aux actionnaires et aux distributeurs actuellement ainsi qu'aux multinationales.

    Il faut redéfinir une politique industrielle. Quand le cadre institutionnel nous est par trop défavorable, il ne suffit pas de dire il faut s'adapter, il faut changer le cadre institutionnel. Tant que les dirigeants ne s'attaqueront pas à la règle du jeu qui est mauvaise pour nous, toutes leurs mesures seront inopérantes ou de peu d'effet.

    P G-S

  • La grande misère de notre armée

    De même que le visage, dit-on, est le reflet de l’âme, l’armée est celui de la nation. Or, si la nation n’est plus grand-chose, l’armée ne l’est pas non plus. Dès lors, l’armée française, qui est pourtant un des derniers refuges des valeurs fondamentales de la nation, ne serait-elle pas, avant tout, victime de la dégradation de notre société ?

    Pourtant, il ne faut pas se résigner et dénoncer haut et fort, tant qu’il est encore temps, la grande misère de nos armées. Disons-le de suite, la France ne dépense pas assez pour son armée ; du moins au regard des intentions et des ambitions affichées. À titre d’exemple, le budget des armées représente moins de 10 % de celui des États-Unis, à peu près autant que celui du Japon, guère plus que celui d’une « grande puissance » comme l’Arabie saoudite.

    L’armée française est certes, et dans une certaine mesure, victime de la « crise ». Elle est ainsi devenue, au fil des années, la variable résiduelle d’ajustements budgétaires, celle qu’on taille et retaille dans l’espoir, au demeurant toujours déçu, de parvenir à l’équilibre budgétaire. Mais les 23.500 postes supprimés dans l’armée sont plus que compensés par la création, parfaitement démagogique, de 60.000 postes d’enseignants, déjà en surnombre. Car la voix de la grande muette est bien faible en regard des vociférations qui accueillent toute mesure portant atteinte à l’obésité d’autres secteurs de notre société d’abondance.

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  • La publicité élément clé de l’idéologie dominante (3/5)

    C) Bombardement et bobardement publicitaire
    C.1. Il y a des bobards publicitaires tout comme il y a des bobards médiatiques. D’une certaine façon la publicité n’est d’ailleurs qu’un bobard continuel, alors qu’il arrive parfois au système médiatique de délivrer une véritable information.
    Exemples de bobards publicitaires :
    - la valorisation de qualités imaginaires (ex. le cas célèbre des épinards… en boîte qui seraient bons pour la santé car ils contiendraient… du fer !, les produits bio, les jus de fruits en boîte qui contiendraient des vitamines…, les boissons énergisantes, etc.) ; le syndrome de Findus (« On est très à cheval sur la qualité de nos produits »). Voir aujourd’hui l’accent mis sur les produits « sans », en particulier dans l’agro-alimentaire (sans colorant, sans additif, sans sel ajouté, etc., y compris sur des produits qui n’en avaient pas de toute façon comme les soupes « sans conservateur » Liebig ; voir aussi le « zéro bla-bla » de MMA Assurances – Enjeux Les Echos de septembre 2013) ;
    - les techniques de reconstruction du corps humain dans les photos publicitaires (cf. J.-P. Goude à propos de l’image de Grace Jones : « J’ai modifié une figure de la danse classique, l’arabesque, en lui ajoutant le pied flexe, qui est utilisé dans la danse africaine », « Je ne retouche pas, je n’aime pas ce mot … je déconstruis pour mieux reconstruire », Le Monde du 11/2/2012) ;
    - les faux experts qui servent à donner une coloration pseudo-scientifique aux effets supposés des produits ou des faux témoignages (en fait, des photos issues des banques d’images – notamment Getty Images ou iStockphoto – où l’on voit que les mêmes personnes sont utilisées sous des identités différentes [« chercheur », « éleveur », « client »] pour des publicités différentes) ;
    - faux avis de consommateurs sur Internet (ces avis influenceraient 70% des internautes, selon l’étude de l’agence Easy Panel/Testntrust d’août 2012 [LeMonde.fr du 3 juillet 2013]) ;
    - la publicité rédactionnelle clandestine (ex. les magazines auto, les fausses consommations de carburant affichées par les constructeurs automobiles : des résultats obtenus en réalité dans des conditions limites) ;
    - l’espace des appartements témoins artificiellement augmenté avec du mobilier qui n’est pas aux normes, etc.
    Ces tromperies sont néanmoins dangereuses pour les agences publicitaires quand elles sont découvertes (notamment par les mouvements consuméristes) car elles peuvent tomber sous le coup de la loi et finalement nuire à l’annonceur, c’est-à-dire lui faire une mauvaise publicité (exemple : condamnation récente de la Caisse d’Epargne Loire-Drôme-Ardèche pour publicité mensongère concernant six de ses placements – LeMonde.fr du 19 septembre 2013). Mais le public, soumis au bombardement publicitaire, a heureusement la mémoire courte !
    C.2. La publicité comme les médias agit prioritairement sur la sensibilité du récepteur et non sur son sens critique.
    Le développement de la logique de marques – qui est une tendance publicitaire contemporaine forte – vise justement à créer une relation émotionnelle avec le consommateur/cible afin de réduire son sens critique.
    Cette évolution a notamment été mise en lumière par Naomi Klein dans son essai célèbre No Logo paru en 2000 au Canada.
    C.2.1. De nombreuses études montrent la réalité de l’influence de la reconnaissance des marques sur la perception des consommateurs.
    Au début des années 1980 une étude montrait que des personnes souffrant de maux de tête se sentaient plus soulagées en prenant un cachet d’aspirine d’un groupe pharmaceutique connu, plutôt que d’un autre moins connu mais de même composition.
    Les travaux de McLure publiés en 2004 montrent de même l’influence de la marque sur l’appréciation explicite du produit par les consommateurs. Ils confirment les analyses plus anciennes, déjà citées par V. Packard en 1957, notamment sur les consommateurs de cigarettes (« Lors des tests ils ne sont pas capables de distinguer leur marque de cigarettes des autres. Ils fument donc vraiment une image », op.cit., page 48).
    Les travaux des neuro-psychologues sur IRMF (Imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle) le confirment : en l’absence de marque reconnue, les zones du cerveau sont plus activées que dans le cas contraire, comme si le sujet devait faire un effort supplémentaire pour apprécier la qualité du produit ; l’anticipation du résultat « grande marque » a notamment influencé le traitement de l’information gustative dans le cas d’expérience portant sur les boissons (Etude PLos One citée par Pierre Barthélémy, 18/6/2013).
    C.2.2. Le « branding » – la promotion des marques plutôt que des produits –traduit une inversion du rapport au produit. C’est le produit qui est un outil du marketing et non l’inverse. Le vrai produit c’est désormais la marque. Comme l’écrit le publicitaire américain Peter Schweitzer, « un produit c’est ce qui se fabrique en usine, une marque c’est ce qu’achète le consommateur » (cité par N. Klein, op. cit., page 304).
    La publicité met de moins en moins l’accent sur la valorisation de la qualité intrinsèque du produit et du service qu’il est censé rendre, comme dans les années 1950 (ex. la machine à laver Machin libère la femme des tâches ménagères), que sur le « style de vie » censé découler de la possession de ce produit (ex. « des voitures à vivre » de Renault, « mon smartphone ma vie » selon Samsung ; Nike se présentait comme « une société de sport », qui ne vend pas des chaussures mais « améliore la vie des gens par le sport et la forme physique », d’après Phil Knight, son président (N. Klein, op. cit., page 57). Le bourgeois gentilhomme disait la même chose quand il affirmait que son père n’était pas marchand mais qu’il était fort obligeant en donnant des étoffes en échange d’argent !
    Joule et Beauvois soulignent d’ailleurs l’importance de l’étiquetage comme moyen de manipulation : l’étiquetage consiste à doter la personne que l’on veut manipuler d’une qualité fictive (ex. la générosité, le souci des pauvres, la clairvoyance, etc.) pour l’inciter à se comporter dans le sens voulu par le manipulateur ; cela conduit la personne à tisser un lien entre ce qu’elle est (en fait ce que le manipulateur dit qu’elle est censée être) et son comportement (ce que le manipulateur attend d’elle).
    L’orientation de la publicité vers le « style de vie » plutôt que le produit lui-même s’inscrit dans cette mécanique d’étiquetage : elle consiste à faire croire que l’achat de tel ou tel produit recèlerait en lui-même de grandes valeurs de vie. Ainsi, dans les années 1990 il y a eu la mode de ce qu’on désignait ironiquement comme des « produits de bonté » (en achetant cette bouteille d’eau on versait quelques centimes à une noble cause humanitaire) ou, de nos jours, les produits « verts » (en achetant ceci… je sauve la planète) ou de « commerce équitable ».
    Avec les « marques » on achète non plus un produit mais tout un environnement émotionnel fictif et un style de vie (lifestyle) associé à ce produit (« Ma crème, c’est tout moi », « Shopi : Tout un état d’esprit pour vous guider vers les produits qui vous ressemblent » ; publicité Buick : « Elle vous donne le sentiment d’être l’homme que vous êtes », etc.).
    Le branding/style de vie aimerait enfin que le consommateur vive dans une marque, c’est-à-dire en étant soumis à une marque. Cela conduit à ce qu’on nomme la « voûte de marque », c’est-à-dire la vente d’une pluralité de produits n’ayant rien en commun, sinon de relever d’une même marque. Disney est le prototype de cette évolution : que la marque devienne la vie même. Walt Disney avait compris en effet que les gens qui regardaient ses films avaient envie de passer de l’autre côté de l’écran : d’où le premier Disneyland.
    Les marques s’efforcent ainsi de se glisser dans le quotidien des gens pour qu’ils consomment, c’est-à-dire qu’elles cherchent à accompagner le consommateur partout et tout le temps. Ainsi Nike se positionne comme coach virtuel des consommateurs avec le slogan « On va vous aider à vivre votre passion » : le running et le fitness (passions créées par la publicité en réalité).
    Scott Bedbury, vice-président marketing de Starbucks, déclarait ainsi que « Les consommateurs ne voient pas de différences énormes entre les produits » ; c’est pourquoi les marques doivent « établir des liens émotionnels » avec leurs clients : au moyen de « l’expérience Starbucks » (cité par N. Klein, op. cit., page 53). Voir aussi ce que déclarait l’auteur de la publicité de la Légende de Shalimar pour Guerlain, Brunon Aveillan : « J’aime faire rêver les gens avec des univers qui ne sont pas simplement centrés sur un produit » (Le Monde du 5 octobre 2013).
    Le branding est donc un moyen de conquête de l’imaginaire personnel et de la culture (on parle alors d’halogo), notamment grâce au sponsoring d’institutions publiques et de manifestations culturelles ou sportives.
    Michel Geoffroy, 6e Journée de la réinformation, 26/10/2013
    http://www.polemia.com/polemia-6e-journee-de-la-reinformation-la-publicite-element-cle-de-lideologie-dominante-35/