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économie et finance - Page 717

  • L’écotaxe cristallise les tensions en Bretagne où la révolte gronde

    La grogne des Bretons contre l’écotaxe est montée d’un cran lors d’une manifestation à la violence sans précédent, samedi dans le Finistère, et les opposants se sont donné rendez-vous samedi prochain à Quimper pour un rassemblement qui s’annonce comme le point culminant de la mobilisation.

    Moins de 24 heures après les affrontements qui ont fait une dizaine de blessés aux pieds du portique écotaxe de Pont-de-Buis, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a assuré dimanche avoir “parfaitement entendu” et “parfaitement compris” le message exprimé par les manifestants.

    Sur France 5, le ministre a affirmé qu’il remettrait des propositions au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lundi, comportant notamment des mesures pour l’agriculture et pour l’agroalimentaire. “Je ferai des propositions qui tiennent compte de ce que j’ai entendu et en même temps de ce que je sais être la situation en Bretagne et ailleurs“, a-t-il détaillé. Interrogé sur la possibilité d’augmenter la détaxe de 50% accordée à la Bretagne, M. Le Foll a estimé qu’il s’agissait d’”une bonne piste de réflexion“.

    Les manifestants avaient annoncé la couleur en se rendant samedi devant le dernier portique écotaxe finistérien encore en état de fonctionner coiffés de bonnets rouges, symbole de la révolution antifiscale en Bretagne sous l’Ancien Régime.

    Ils étaient un millier, au bas mot, avec 250 camions, des tracteurs aux remorques pleines de dizaines de tonnes de choux-fleurs, d’œufs, de bottes de paille et de pneus qu’ils ont enflammés.

    Les manifestants se sont heurtés à 150 gendarmes mobiles, renforcés en fin de journée par plus d’une centaine de CRS. “On fera tout, dans la limite du raisonnable, pour empêcher la destruction de ce portique“, a affirmé dimanche à l’AFP le préfet du Finistère, Jean-Luc Videlaine.

    Lors des affrontements, un manifestant a été grièvement blessé et deux autres légèrement, et côté gendarmes on dénombre six blessés légers, a-t-il précisé.

    C’est la première fois que ces manifestations contre l’écotaxe, qui durent depuis plusieurs mois en Bretagne, atteignent un tel niveau de violence. Dans les rangs des manifestants, on ne parlait même plus de manifestation mais de “révolte“.

    En Bretagne, depuis début août, trois portiques ont déjà été rendus inopérants, dont un abattu.

    Mais l’écotaxe cristallise aujourd’hui toute la grogne des Bretons qui voient l’agriculture et l’agroalimentaire, piliers de leur économie, s’effondrer, et les plans sociaux se multiplier comme chez le volailler Doux ou plus récemment chez Gad SAS où plus de 800 emplois ont été détruits.

    Les élus bretons, même socialistes, ne sont pas en reste pour demander au gouvernement de revoir sa copie sur l’écotaxe, ou tout bonnement son annulation. Le député PS du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, a réitéré dimanche sur I>TELE la demande d’”ajournement” de l’écotaxe pour cette région que réclament “l’ensemble des députés de Bretagne et les collectivités bretonnes à majorité socialiste“.

    Si le gouvernement a promis de possibles ajustements d’ici la mise en service de l’écotaxe poids lourds, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier, et un rabais de 50% pour la Bretagne, il refuse cependant de céder sur sa date de mise en application.

    Elle est prévue pour le 1er janvier“, a ainsi réaffirmé dimanche sur Europe 1 le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, tout en ajoutant : “Nous entendons qu’il y a des crispations, voire des colères, des inquiétudes. C’est la raison pour laquelle nous avons fait des adaptations“.

    L’ex-ministre UMP Xavier Bertrand a appelé à “suspendre” l’entrée en vigueur de l’écotaxe prévue au 1er janvier 2014 “partout” en France, estimant sur “BFM Politique” RMC-Le Point que son application était en l’état “impensable“.

    Je comprends leur colère et je comprends qu’ils manifestent“, a commenté de son côté sur France 3 Marine Le Pen, présidente du Front national (FN).

    AFP (via La Dépêche)

    http://fortune.fdesouche.com/330417-lecotaxe-cristallise-les-tensions-en-bretagne-ou-la-revolte-gronde#more-330417

  • Delamarche Déclare: "Ça va aller de plus en plus mal. Et il faut s'attendre à ce que ça pète."

  • Mortel euro : l’Allemagne prête à replonger dans la crise

    Un article de Laurent Camus :

    « Contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser penser, l’Allemagne n’est pas sortie de la crise de 2008, elle serait même en passe d’y retomber… et ce n’est pas le gouvernement de cohabitation, Chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, qui se met en place à Berlin sous le vocable de « grande coalition » qui changera profondément cette tendance. La crise de l’Euro est là et bien là et l’Eurozone est fort loin d’être sortie de l’auberge. Quant à l’affaire dite Léonarda – une agitation de plus dans le bocal médiatique – elle n’est là en effet que pour – à grands coups de cymbales – nous en faire oublier d’autres, d’une toute autre importance.

    La Chronique Agora [17oct13] n’a pas manqué de nous rappeler opportunément que « la Zone euro est toujours malade. L’euro à Madrid, Athènes ou Rome n’étant déjà plus tout à fait celui de Berlin, Vienne ou Helsinki. Le système inter banques centrales de la Zone euro reste paralysé. L’Eurozone ne fonctionne plus correctement car les capitaux allemands ne sortent plus d’Allemagne pour aller [re]financer [directement] les déficits des pays du sud de la zone comme par le passé  ». En un mot les mécanismes mis en place par Bruxelles ne remplissent pas leurs promesses, ceci aboutissant à ce que les déséquilibres se renforcent en dépit ou en raison de l’interventionnisme de le Banque centrale européenne et de la pertinente complexité des dispositions mises en œuvre.

    Car «  si la Zone euro existe aujourd’hui encore, c’est grâce à des dispositifs non conventionnels mis en place depuis plus de trois ans, lesquels confèrent un rôle inédit à la Banque centrale.
Monétisation de la dette d’États dont le déficit budgétaire n’était plus finançable sur les marchés : Grèce d’abord ; Irlande et Portugal marginalement… et même, durant le terrible été 2011, Italie et Espagne.
C’est ce que l’on a appelé les SMP pour Securities market program  ». Ainsi, pour les « opérations de refinancement sur le long terme » [LTRO], 1 000 mds d’euros ont été empruntés sur les marchés et sur trois ans, en décembre 2011 et février 2012, ils « auront permis de financer indirectement les déficits externes des pays du sud, donc l’endettement provenant des déficits commerciaux. Ces LTRO ont en effet consisté en prêts de la BCE aux banques de la Zone euro, dont beaucoup d’établissements italiens et espagnols [qui] ont utilisé cet argent pour acheter de la dette souveraine nationale ».

    En résumé «  l’excédent d’épargne des Allemands – qui refusaient [une réticence qui n’a pas disparue aujourd’hui !] d’investir directement [dans les économies malades] d’Europe du sud a gonflé le solde créditeur de la Bundesbank à la BCE ; cette dernière a de cette façon pu financer les pays déficitaires. Il y a donc bien eu au final transfert d’épargne » 1… En trois ans, le solde créditeur de la Bundesbank auprès de la BCE est à ce titre passé de près de 200 milliards d’euros à un peu plus de 750 milliards d’euros… la BCE « a prêté aux banques espagnoles et italiennes qui ont utilisé une partie importante de ces disponibilités pour acheter des titres d’État de leurs pays. Ceci finance les dépenses publiques et les importations en provenance d’Allemagne et des pays excédentaires du nord de la zone  ».

    Mais un tel système est-il viable ? Non « car les économies de la Zone euro sont trop hétérogènes », souligne une fois encore le conseiller économique d’Angela Merkel, Markus Kerber, effectuant le constat – loin d’être nouveau – que « l’euro n’est pas seulement la monnaie européenne mais une monnaie unique. On l’a imposée d’un jour à l’autre à des taux de parité éternels  ». En conséquence « nous devrions réorganiser la Zone euro en deux zones. La première garderait l’euro comme moyen de paiement unique en l’adaptant à la compétitivité et à la politique monétaire nécessaire dans ces pays, c’est-à-dire en le dévaluant. L’autre, les pays en excédent commercial important – l’Allemagne, le Luxembourg, l’Autriche, les Pays-Bas et la Finlande – pourraient avoir une deuxième monnaie comme moyen de paiement légal ». Faute de quoi ce sera la « dislocation totale » de la Zone euro.

    Et c’est bien ce qui nous pend au bout du nez pour sempiternellement se comporter en négateur des réalités économiques et humaines les plus élémentaires. Déni de réalité qui trouve sa source dans l’idéologie aussi délirante que débile, selon laquelle il n’existerait pas de différences entre les peuples, notamment au plan psychologique et par conséquent comportemental, ce qui conduirait – par raccourci – à considérer comme injuste la richesse des uns et la pauvreté – lire le laxisme, les défaillances ou les insuffisances – des autres.

    Si les uns sont pauvres ou en difficulté, c’est en effet forcément la faute des autres, les riches. Les pauvres étant les victimes, ils doivent être, par définition et obligation, l’objet de notre compassion puisque la vilenie des riches fausse le jeu d’une répartition des biens, des ressources et des richesses, qui en principe devrait être spontanément juste ! La main invisible du libre Marché autorégulé est, on le voit, aussi celle de la « Justice » sociale ! Jusqu’où l’idéologie libérale-communiste ne va-t-elle pas se nicher ? Ne pouvant invoquer la fatalité ou les carences il faut bien accuser quelqu’un, en l’occurrence les riches, du malheur des pauvres. Sauf évidemment quand ces « riches » – tel Pierre Bergé & Cie – sont de gauche ! Car la démocratie, entre autres la démocratie économique, veut loger tout le monde à la même enseigne, celle de l’auberge de Procuste où l’on ampute les productifs – à coup de contributions volontaires généralisées par exemple – pour rallonger les manques et les déficiences des moins aptes.

    Notes

    (1) Commentaire technique du trader Nicolas Jaisson, donnant une idée de la complexité – pour le profane – des mécanismes aujourd’hui à l’œuvre. « En vérité il ne s’agit pas véritablement d’excédent d’épargne à proprement parler, car ce que les banques appellent « épargne » recouvre beaucoup plus, en fait, les dépôts des banques (certificats de dépôts rémunérés) que ceux des particuliers résidents en Allemagne. Les banques du Sud adorent placer les liquidités offertes par leurs banques centrales contre du « collatéral titres » (des prêts pourris placés auprès des entreprises ou des titres de dette souveraine achetées au Trésor de leur gouvernement respectif). Il est donc erroné de prétendre que c’est l’épargne allemande qui finance les pays inconsidérément dépensiers du Sud de l’Europe au détriment de l’État allemand et de ses contribuables qui seraient plumés par les Espagnols, les Grecs et consorts. La monnaie qui sert à éponger les déficits commerciaux de la zone euro envers l’Allemagne est de la monnaie émise par la Banque centrale, non de la monnaie fiduciaire. Il s’agit donc de crédit généré par la BCE contre le collatéral cédé par la Bundesbank et constitué par les créances allemandes contractées envers les banques centrales des pays du Sud de l’Europe. De cette façon, les banques centrales refinancent les prêts alloués par les banques commerciales aux importateurs de produits allemands qu’ils ne sont pas en mesure d’acheter par eux-mêmes. Ces prêts non remboursables par les entreprises surendettées sont de fait remboursés par les banques centrales des PIGS qui les acceptent comme collatéral contre du cash sous forme de prêts temporaires à très faible taux d’intérêt. Charge ensuite aux banques centrales d’égaliser leurs comptes de balance des paiements grâce aux système des banques centrales, celui-ci permettant de solder les comptes via l’Eurosystem (RTGS Target 2) par l’échange de titres contre du cash, la BCE jouant à ce stade le rôle de prêteur de dernier ressort, cela en créditant le compte de la banque centrale – elle-même créditrice – en substituant ses créances de la monnaie banque centrale (cf. opérations de repurchase agreement). Les mauvaises dettes de la Bundesbank héritées des excédents commerciaux de l’Allemagne dans la zone euro se retrouvent donc au bilan de la BCE, permettant ainsi à l’Allemagne de maintenir sa position dominante en Europe, et aux PIGS de conserver leurs déficits budgétaires pour permettre aux banques de financer artificiellement (les titres de dette servent à financer les prêts) leurs entreprises clientes afin d’acheter, par exemple, des produits allemands ! ».

    Source : geopolintel

    http://www.contre-info.com/mortel-euro-lallemagne-prete-a-replonger-dans-la-crise#more-29886

  • PEA, PEL, assurances-vie : l’Etat socialiste s’attaque sauvagement à l’épargne des Français

    MAJ 27/10/13 : devant l’émoi suscité par cette loi, le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a annoncé dimanche que le gouvernement allait extraire les plans d’épargne en actions (PEA), plans d’épargne-logement (PEL) et épargne salariale. Mais d’autres formes d’épargne restent frappées, et surtout, la préparation des esprits se poursuit.

    Les députés ont voté mercredi une hausse brutale du taux de «prélèvements sociaux », à 15,5 %, pour certains contrats d’assurance-vie, les plans d’épargne en actions (PEA) et plans d’épargne logement (Pel).

    Ils ont décidé que cette mesure s’appliquait dès le 26 septembre (avant le vote donc, pour empêcher les gens de réagir), sur les placements faits à partir de 1997 !
    Il s’agit donc bien d’une mesure rétroactive, prenant au piège les Français qui ont pu épargner .

    Ils n’osent pas encore taper directement dans les comptes bancaires, mais on y vient par étapes.

    Une mesure scandaleuse et injuste à l’encontre du peuple, votée par 64 voix contre 22 (sur 577 députés, payés une fortune)…

    Le gouvernement espère ainsi extorquer au peuple 600 millions d’euros.

    Le prétexte évoqué cette fois est le fameux trou de la sécurité sociale (creusé par l’Etat en bonne partie au profit des étrangers).

    Tiens, c’est le même montant que l’Aide médicale d’Etat (AME), versée gracieusement à tous les clandestins qui entrent en France en violant la loi !
    Ca nous rappelle aussi les 500 millions d’euros d’aide à la Tunisie islamisée promis par François Hollande en juillet dernier !

    Ou encore, la dette actuelle de l’Algérie antifrançaise envers la France, et qui s’élève à … 600 millions d’euros !

    http://www.contre-info.com/

  • Ecotaxe : le feu sous la Breizh

    Le gouvernement a reporté au 1er janvier 2014 l'application (complexe et coûteuse) de l'écotaxe, cette transposition d'une directive européenne votée à l'unanimité par l'UMP et le PS en 2009. Il a promis un abattement de 50 % aux Bretons en raison de leur éloignement géographique. Exempté la route nationale 164 ainsi que les départementales et les communales. Mais les exploitants et transporteurs agricoles bretons, qui étaient un millier à manifester hier à Pont-de-Buis (Finistère), ne lâchent rien :

    Bretagne 3

    "Les manifestants, dont certains encagoulés, ont lancé l'assaut peu après 14h [hier], jetant des pneus en feu et d'autres projectiles, provoquant une réplique de lacrymogènes. Au milieu des fumées, des tracteurs se sont dirigés vers le barrage des forces de l'ordre, arrachant les traverses de la voie express. Des scènes de guérilla ont alors commencé sur les collines qui entourent le portique avec plusieurs blessés à déplorer du côté des manifestants, dont un homme qui a eu la main arrachée et a été évacué par hélicoptère, selon les pompiers. La préfecture du Finistère faisait état de deux blessés du côté des manifestants.

    L'autre cible des manifestants : le dernier des trois portiques écotaxe du Finistère encore en état de fonctionner. Les manifestants avaient déjà tenté de s'en prendre à ce portique il y a une semaine, en vain. Cette fois ils étaient venus en force avec environ 250 camions, des tracteurs et des remorques pleines de pneus, de choux-fleurs et de bottes de paille, selon la police.
    Ils avaient par ailleurs enfilé des bonnets rouges, 900 en tout, distribués par les organisateurs, le symbole de la révolution antifiscale en Bretagne au XVIIe siècle, sous l'Ancien Régime."
    Le portique a tenu bon. Suite le 2 novembre, avec un nouveau rassemblement à Quimper.

    Louise Tudy

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les dessous de la contestation fiscale

    Il n’est désormais question dans la presse que de « ras l’bol fiscal », de « matraquage fiscal », voire d’« assommoir fiscal ».

    Le quotidien Les Echos dont je suis un fidèle lecteur, car c’est le journal de référence en économie et qu’il est remarquablement informé, n’y échappe pas. Voici quelques titres de « Une » : le 14 octobre, « Impôts : le cri d’alarme des banques », et en sous-titre « Leur taux d’imposition bat des records ». Le 9 octobre : « Le ras-le-bol fiscal mobilise 2.000 patrons à Lyon », le 8 octobre : « L’impôt sur les sociétés porté à un niveau record ». Le 10 octobre, Eric Le Boucher, éditorialiste, affirme que « l’impératif budgétaire écrase tout, jusqu’au bon sens ». Le 17 octobre, Xavier Fontanet, chroniqueur (et professeur à HEC) parle de « l’effarante montée des impôts » qui « assomment les assujettis », reprenant ainsi un thème qu’il avait déjà développé les 3 et 10 octobre où il proposait d’aligner la dépense publique française (56 % du PIB) sur la moyenne OCDE (45 %). Edouard Tétreau, autre chroniqueur régulier, dénonce le 9 octobre les « faux emplois subventionnés à profusion et de moins en moins qualifiés, financés par des taxes sans fin ».

    Mais le champion toute catégorie, véritable sniper tirant sur tout impôt qui bouge, c’est Jean-Francis Pécresse, dont tous les éditoriaux depuis un mois et demi portent sur ce thème. Ainsi, le 9 octobre, il écrit : « quand 2 % des ménages acquittent à eux seuls 40 % du produit de l’impôt sur le revenu – eux qui ne perçoivent que 13 % des revenus -, la moindre hausse de la pression fiscale a des effets d’éviction passifs. »

    L’affirmation de Jean-Francis Pécresse sur la part de l’impôt (sur le revenu) acquitté par les 2 % les plus aisés n’est pas fausse. Elle est seulement insuffisante. Car ce cinquantième le plus riche de la population – 1,3 millions de personnes, 600.000 ménages – détient aussi un quart du patrimoine total et, s’il payait en 2011 en moyenne 38.000 € d’impôt (sur le revenu et l’habitation) par an et par ménage, c’est parce que son revenu avant impôts était en moyenne de 300.000 €. Après impôts, il lui restait donc, en revenu disponible, 262.000 €, un peu plus de 20.000 € par mois. Soit 8 fois plus que le ménage moyen, et 25 fois plus que chacun des ménages du dixième le plus pauvre.

    J.-F. Pécresse préférerait-il que l’impôt pèse sur ce dixième le plus pauvre (mais à eux tous, ces pauvres n’ont pas de quoi payer moitié de l’impôt et il ne leur resterait rien pour vivre) ? Ou même, peser d’un montant égal sur chacun des ménages (chacun verrait alors son revenu annuel amputé de 2.200 €) ? Que les 2 % les plus riches payent 3 fois plus d’impôts que leur part dans le revenu disponible des ménages ne me paraît pas anormal : c’est l’objet même d’un impôt progressif. Est-ce trop ? Je ne le pense pas. Mais sans doute, si j’étais dans ces 2 %, mon appréciation rejoindrait celle de J.-F. Pécresse. Au fond, y a-t-il un seul ménage en France qui ne se trouve trop imposé par rapport aux autres ?

    Ceci dit, les prélèvements obligatoires augmentent, c’est vrai : en 2014, ils devraient représenter 46 % du PIB, contre 43 % en 2008 [1]. Soit un des plus hauts niveaux de l’Union européenne (avec le Danemark). Mais si, dans l’OCDE, les dépenses publiques sont moindres qu’en France, cela tient essentiellement au fait que certaines dépenses – en matière de santé, d’éducation ou d’assurance vieillesse – sont nettement moins socialisées qu’en France.

    Par exemple, selon l’OCDE, 77 % des dépenses de santé sont couvertes par les prélèvements obligatoires en France, contre 48 % aux Etats-Unis. Même chose pour les retraites publiques : elles pèsent 6 % du PIB aux Etats-Unis, 12 % en France. Ces deux seuls postes représentent donc, pour les Etats-Unis, une « économie » apparente de dépenses publiques de l’ordre de 10 % du PIB. Mais en contrepartie, les ménages doivent en assumer la charge sous forme de dépenses privées qui réduisent d’autant leur niveau de vie effectif.

    Contrairement à ce que laissent penser les partisans d’une baisse drastique de la dépense publique, celle-ci devrait donc porter essentiellement sur la protection sociale. Certes, on peut sans doute réduire quelque peu la dépense publique sans toucher à la qualité des services publics, notamment en réduisant le fameux « mille-feuilles administratif ». Mais ne nous leurrons pas. Les économies possibles dans ce domaine portent au plus sur 2 à 3 points de PIB [2] : au-delà, c’est forcément la qualité des services publics qui se dégraderait. Selon la comptabilité nationale, hors protection sociale et santé, la dépense publique française représentait 24 % du PIB en 2012 (dont 6 % pour l’enseignement), une proportion similaire à celle des autres pays de l’OCDE.

    En revanche, nos dépenses sociales (protection sociale et santé), représentent 32 % du PIB, contre 22 % dans l’ensemble de l’OCDE. Dans le domaine de la santé et de la retraite, une part des dépenses plus élevée qu’ailleurs est socialisée. Ce qui permet de réduire les inégalités et d’assurer à peu près à tous un accès aux soins et à une retraite acceptable. Si les dépenses publiques dans ces deux domaines étaient réduites de 10 points de PIB, elles ne disparaîtraient pas, mais seraient transférées aux ménages, et la partie la plus modeste d’entre eux ne pourrait sans doute pas les assumer, ce qui réduirait leur accès aux soins et à une retraite décente.

    Certes, en théorie, réduire de 10 points de PIB les prélèvements obligatoires finançant la santé et les retraites, serait une opération blanche : par exemple, le salaire net serait majoré du montant des cotisations qui ne seraient plus prélevées sur le brut, ce qui permettrait de cotiser à des organismes privés assurant les mêmes garanties. Passons sur le fait que ces organismes privés, en concurrence, seraient sans doute plus coûteux (les frais de gestion de l’assurance maladie publique en France sont, proportionnellement, cinq fois moins coûteux que ceux des complémentaires santé). Car ce n’est qu’un aspect secondaire du problème.

    En fait, si la partie la plus aisée de la population met en cause la protection sociale, c’est que celle-ci comporte un aspect redistributif relativement important, même dans sa partie « assurantielle » (comme les retraites ou la santé). En gros, les couches populaires (le dernier tiers de la population) payent nettement moins pour leur protection sociale qu’elles ne perçoivent, tandis que c’est l’inverse dans le tiers le plus favorisé de la population. Et ce caractère redistributif (présent dès la création des « assurances sociales » en 1945) s’est accentué au fil du temps, en bas de l’échelle par le biais de cotisations de plus en plus réduites pour les plus modestes (exonération de CSG pour les plus pauvres, fortes réductions de cotisations patronales pour les salaires proches du Smic), et de financements de plus en plus élevés pour les mieux lotis (plafonnement du quotient familial, mise sous condition de ressources de certaines prestations familiales, hausse des prélèvements sociaux sur les revenus de placement, etc.).

    Ce tiers favorisé accepte de moins en moins de payer pour les autres et, du coup, la protection sociale qui repose largement sur des formes plus ou moins accentuées de mutualisation (très forte pour l’aide sociale, forte pour les prestations familiales et la santé, moindre pour les retraites) est aujourd’hui au cœur de la contestation fiscale. Les pigeons, poussins et autres volatiles s’estiment plumés, ils le disent haut et fort, et ce discours trouve un écho même dans les couches moyennes (le tiers central de la distribution), voire populaires, qui ont tendance à s’estimer victimes également, mais au bénéfice des immigrés, ce qui fait les affaires du FN.

    La question de la dette publique, on le voit, dépasse beaucoup en réalité l’aspect comptable apparent, et met désormais en jeu la cohésion sociale tout entière. Dénoncer le « matraquage fiscal », en réalité, c’est refuser la solidarité.

    ———————–

    Notes :

    [1] Les recettes non fiscales – revenus du domaine public, remboursement de prêts publics, participation des ménages à certaines dépenses publiques comme les inscriptions à l’Université ou en bibliothèque municipale par exemple – représentent chaque année entre 7 et 8 % du PIB, si bien que 56 % de dépenses publiques devraient être couvertes par 49 % de prélèvements obligatoires (au lieu de 46 % actuellement) pour qu’il n’y ait pas de déficit public. Un « détail » qu’omet Xavier Fontanet dans sa chronique.

    [2] Ce qui, entre parenthèses, signifie que la suppression du déficit public (actuellement de 4,5 % du PIB) ne peut passer que par une hausse des prélèvements, et pas seulement par une baisse des dépenses, sauf à retrouver rapidement un rythme plus élevé de croissance économique sensible (1 point de croissance économique engendre 0,5 point de PIB de recettes publiques), soit, à défaut, à faire porter la hache sur la protection sociale (retraites notamment).

    Denis Clerc

    http://fortune.fdesouche.com/330071-les-dessous-de-la-contestation-fiscale#more-330071

  • Taxes et impôts oui, mais pour qui ?

    Ce sont 44 nouvelles taxes qui ont vu le jour depuis que la France connait la Hollandie, soupe semblant concoctée à la fois par Ionesco, Kafka et Beckett. L’installation des radars aussi bien en ville – les caméras placées sur les feux tricolores – qu’en rase campagne, ont le même objet : renflouer une balance déficitaire. La France assujettie au binôme Hollande-Ayrault subit donc la même punition que lors du quinquennat précédent, durant lequel le tandem libéral Sarkozy-Fillon nous avait infligé punition similaire.
    L’erreur que l’on pourrait commettre serait de croire que ces taxes bénéficient à l’Etat. Rappelons que dans le cadre de la logique libérale, il faut avant tout favoriser les entreprises. Par exemple en diminuant leur imposition mais aussi en leur accordant la possibilité d’employer avec des clauses de contrat précaires. Si Laurence Parisot vantait en son temps la prise de risque chez les salariés, elle se gardait bien d’inciter les multinationales qu’elle représentait, à embaucher en Cdi, alors que cela eut été justement prise de risque : « Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais. ». Pas un hasard non plus si les multinationales sont imposées à hauteur de 7.5% alors que les petits commerçants sont assommés à plus de 33%. On considère donc, dans la logique libérale, que moins d’impôts pour les grandes entreprises, c’est pour elles possibilité d’investissements mais aussi d’emploi. Or, ce sont ces mêmes entreprises, frileuses qui n’osent investir, préoccupées exclusivement par l’argent qui délocalisent.
    Parce que les différents gouvernements successifs de droite et de gauche se refusent à imposer à un taux normal les grandes entreprises, il manque de l’argent dans la cassette du budget de l’Etat. D’où le recours aux particuliers, aux Français « normaux », ceux la mêmes qui font la France du quotidien, que ces gouvernements décident volontairement d’opprimer fiscalement via taxes et impôts. Bien avoir donc présent à l’esprit, qu’à chaque paiement via impôt et taxe, ce sont les multinationales apatrides qu’on vous force à financer et nullement l'Etat français.

    Alain Rebours http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFlkZylAlkZngemZSD.shtml

  • Les millions d’euros gaspillés par les mairies en congés supplémentaires offerts à leur personnel

    Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, a publié un intéressant rapport sur les collectivités locales.

    A six mois des élections municipales, il signale bien des dérapages commis par des maires.

    Ainsi à Toulouse, un régime particulier accordant des jours de congés supplémentaires aux employés de mairie  a coûté 8,6 millions d’euros pour l’année 2009. Et pour remplacer les agents en congés, la ville a du faire appel à 272 équivalents temps plein.

    A Strasbourg, le rapport constate que les jours de congés supplémentaires offerts aux employés de mairie ont coûté la bagatelle de 6 millions d’euros pour la seule année 2010 et que l’absentéisme pour maladie ordinaire y représentait l’équivalent de 378 emplois pour cette même année !

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  • Déjà 595 000 euros dépensés pour la famille de Leonarda (ou les impôts de 238 foyers sur un an)

    L’affaire Leonarda est symptomatique d’une France en crise dans laquelle les français se divisent. Avec 2.000 milliards de dette et 2 millions de foyers imposés en plus cette année, calculons les dépenses engendrées par Leonarda afin de cerner les enjeux ayant poussé un président de la république et son ministre de l’intérieur à enfreindre la loi internationale et la justice française en insistant pour qu’elle revienne.

    La famille de Leonarda (deux adultes et cinq enfants) est arrivée il y a 4 ans et 8 mois en France. Elle a été prise en charge en CADA (centre d’accueil pour demandeurs d’asile). Sachant ces tarifs donnés par le gouvernement et l’INSEE :

    • Les demandeurs d’asile hébergés en CADA bénéficient de l’allocation mensuelle de subsistance 718 euros (couple et 4 enfants) + 110 euros par enfant supplémentaire.
    • L’allocation temporaire d’attente, dispositif prévu de manière subsidiaire à l’hébergement. Son montant s’élève à 11,20 € par jour et par adulte en 2013
    • En 2013 une place en CADA coûterait en moyenne 24 € par jour par personne
    • Dépense moyenne par élève/an (INSEE) : 8.312 euros
    • Montant de l’aide juridictionnelle « gratuite » par année : 1.200 euros/ an
    • Santé (sécurité sociale+ CMU équivalent à l’AME) :  2 900 euros en moyenne par immigré clandestin/an
    • Si l’on rapporte le coût total de cette politique au nombre de personnes effectivement reconduites et non prises en charge par l’OFII, on aboutit à un coût moyen unitaire global de 12 645 euros
    • L’aide au retour volontaire (ARV) a été versée à 4 726 personnes en 2011. Elle concerne des étrangers visés par une obligation de quitter le territoire français ou un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. L’aide financière s’élève à 2 000 euros par adulte seul et à 3 500 euros par couple, avec 1 000 euros par enfant mineur jusqu’au troisième enfant inclus et 500 euros à partir du quatrième enfant.
    • Selon France Terre d’Asile, un mineur étranger isolé coûte en moyenne 50.000 euros/an.

    Question 1 : Combien a coûté la scolarité de Leonarda, brillante élève à l’accent franc comtois et absente un jour sur trois ?

    8.312 euros * 4,16= 34 577, 92 euros

    Question 2 : Combien a coûté la venue de cette famille, présentée comme une chance pour la France ?

    Sa venue correspond à son maintien tout le temps qu’il a duré et pas à son arrivée seule. Il faut une grosse addition.
    Il y a 7 personnes (deux adultes, 5 enfants), restées 4 ans 8 mois. Léonarda a-t-elle été la seule à être scolarisée? On le supposera dans la flemme d’aller vérifier.
    On se retrouve donc avec :
    - Allocation mensuelle de subsistance : 718€ + 110€ = 828€ par mois, en un an ça fait 9.936€.
    - Allocation temporaire d’attente : seulement pour les adultes, donc 22,40€ par jour, soit 8.716€ par an.
    - Places en CADA : 7 personnes, 7 x 24 = 168€, soit 61.320€ par an.
    - École : voir résultat ci-dessus, 5.541,33€ par an.
    - Aide juridictionnelle : vaut pour toute la famille, 1.200€ par an.
    - Santé : 2.900€ x 7 = 20.300€ par an.
    - Coût moyen du renvoi : 12.645€ par personne et par an, donc 88.515€ pour la famille entière. Mais ce n’est qu’une seule fois.
    - ARV : 3500€ (couple) + 3 x 1000€ + 2 x 500€ = 7.500€. Mais ce n’est également qu’une seule fois.

    On a donc 107.013,33€ par an cumulés.
    Sur 4 ans 8 mois, on multiplie par 4,66, ça fait 498.682,118€.
    Plus le renvoi, ajoutons 96.015€…

    Ça nous fait 594.697,118€ normalement.

    Question 3 : En sachant qu’un foyer fiscal français paie 2.497 euros d’impôts /an, combien aura t-il fallu de foyers pour financer cette « aventure » ?

    594.697,118/2.497 = 238,1 

    Il aura fallu les impôts de  238 foyers pendant un an pour payer la facture Leonarda

    Question 4 : Jean Marc Ayrault a promis d’envoyer 15 millions d’euros à la Bretagne, région victime de vagues de licenciements, en valeur « Leonarda », combien d’aides à l’intégration réussie de familles italo kosovares cela représente t-il ?  

    Eh bien, 15.000.000€ divisés par 594.697,118€, ça nous fait 25,2 familles Dibrani à l’arrondi inférieur (25,2229236 précisément).

    Donc Ayrault a donné aux bretons l’équivalent de l’aide donnée par l’état à 25 familles de roms (sur les 17 000 roms recensés) pendant moins de cinq ans.

    Question 5 : Combien coûterait le retour de Leonarda, seule, jusqu’à sa majorité, scolarité incluse ?

    3 ans jusqu’à la majorité, donc 3 fois 50 000 euros = 150 000 euros

    Source

    http://www.contre-info.com/deja-595-000-euros-depenses-pour-la-famille-de-leonarda-ou-les-impots-de-238-foyers-sur-un-an#more-29879

  • Octobre noir pour les médias

    Lu ici :

    "France Télévisions, Ouest-France, Lagardère Active, Courrier International (groupe Le Monde)... Octobre est particulièrement sombre pour l'emploi dans les médias en France. En compilant les annonces récentes, c'est au moins un millier d'emplois qui sont menacés. (...)

    La tonalité générale est sans appel : "C'est catastrophique", s'alarme le Syndicat national des journalistes (SNJ). Sur l'ensemble de l'année 2013, au moins 1 500 emplois ont été supprimés ou sont menacés de l'être, selon les annonces recoupées à partir de sources de presse (...)."

     

    Nombre d'emplois menacés ou supprimés dans les médias en 2013 :

    • Lagardère Active : 383 (soit 10,24 % des emplois)
    • France Télévisions : 361 (4,08 %)
    • Nice-Marin : 200 (20 %)
    • Sud-Ouest : 140 (13,85 %)
    • Ouest-France : 137 (9,13 %)
    • L'Union : 87 (24,72 %)
    • Le Figaro : 80 (8,89 %)
    • Express-Roularta : 75 (10 %)
    • Courrier International : 22 (27,85 %)
    • Le Nouvel Obs : 20 (8,33 %)
    • Journaux du Midi : 18 (1,88 %)
    • Marianne : 10 (13,70 %)
    • Dijonscope : 9 (100 %)
    • Marie-Claire : 8 (1,60 %)
    • Newsring : 7 (50 %)

    Les subventions vont-elles fondre aussi ?

    Louise Tudy