Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 747

  • « Le Capital » de Marx, une analyse toujours plus actuelle ! par Pierre LE VIGAN

    Le Capital n’est pas une « révélation » écrivent  Ben Fine et Alfredo Saad-Filho, les auteurs de Capital ! Introduction à l’économie politique de Marx. Mais l’opus magnum de Marx reste un livre essentiel. Sa lecture n’est pas aisée compte tenu de ce qu’il s’appuie sur un contexte historique qui n’est plus le nôtre. Il est constitué de trois livres, auquel on ajoute parfois – ce que ne font pas les auteurs – les théories sur la plus-value qui constitueraient un livre IV. Des trois premiers livres du Capital, seul le premier est paru du vivant de Marx, les deux suivants sont des notes rassemblées par Engels. Dans ces trois livres, Marx s’attache successivement aux questions de la production, de la circulation, et de la reproduction de la valeur – concept central chez Marx (la valeur en économie a comme seule source le travail, vivant ou cristallisé dans les machines).

     

     

    « Toute théorie sociale, y compris la théorie marxiste, devient une parodie d’elle-même et perd sa validité si elle est poussée au-delà du champ historique dans lequel elle s’applique » notent les auteurs. C’est pourquoi il était important de déterminer dans quelle mesure la situation actuelle peut être comprise – ou non – en s’appuyant sur la méthode créée par Marx il y a près de 150 ans.

    C’est le grand intérêt de ce livre à la fois clair et approfondi. Production, répartition et finance relèvent d’une même logique, tout comme niveau national et international sont issus du même processus de recherche de valorisation du capital. Les auteurs ne manquent pas de souligner le rôle de la financiarisation ou « capital porteur d’intérêt » dans l’étape actuelle du capitalisme. « Le capital porteur d’intérêt a activement promu l’accumulation du capital financier (fictif) aux dépens des actifs productifs. » C’est parce que Marx analyse un processus et ne se contente pas de décrire une réalité économique et sociologique que Le Capital est plus actuel que jamais.

     

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

     

    • Ben Fine et Alfredo Saad-Filho, Capital ! Introduction à l’économie politique de Marx, Raisons d’agir, 266 p., 10 €

    • D’abord mis en ligne dans une version simplifiée sur Métamag, le 4 juin 2013.

  • Tout pour les « quartiers », rien pour la France pauvre

    La France va concentrer ses efforts sur 1.200 quartiers défavorisés au lieu de 2.400 actuellement, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement. L’État va y investir 5 milliards d’euros.

    « Il s’agit de mettre fin à un certain saupoudrage et de se concentrer sur les territoires qui en ont le plus besoin », a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, précisant : « Ces nouveaux quartiers prioritaires seront définis sur la base d’un critère unique et global de revenu des habitants – pour le dire autrement : de la pauvreté des habitants. »

    Question : pourquoi les quartiers et pas les départements les plus défavorisés ?

    On nous dit que seul le revenu des habitants doit être pris en compte, mais alors il faut privilégier le Cantal, l’Ariège et l’Aude, les trois départements les plus pauvres. D’après une étude du Secours catholique, corroborée par les autres associations caritatives, dans ces départements 80 % des personnes aidées par ces organisations sont de nationalité française. Est-ce pour cela que l’on n’en parle jamais ?

    86,1 % des demandes exprimées portent essentiellement sur l’alimentation, mais le plus bouleversant est le besoin d’écoute des gens faisant l’objet d’une séparation, d’un divorce, d’un abandon ou encore souffrant d’isolement. Ils sont ainsi 67,4 % à attendre un peu de chaleur humaine. Ils sont loin d’être retraités : 41,5 % des personnes les plus touchées sont âgées de 25 à 40 ans ; leur dénuement est souvent la conséquence du chômage, lui-même essentiellement provoqué par une maladie de longue durée ou un accident. Il faut savoir que dans ces coins de l’Hexagone, 30 % des habitants ne touchent aucun revenu, et même lorsqu’ils bénéficient du RSA (50 % d’entre eux), leurs problèmes sont souvent insurmontables.

    Cette situation est elle tolérable ? Est il tolérable, par exemple, que Lyliane, retraitée de 62 ans, sans argent et sans domicile, ait dormi en juin dans un cimetière de Vineuil-Saint-Firmin, dans l’Oise, après avoir erré dans la région ? Est il tolérable qu’elle ne vive plus chez elle depuis 2006, victime de fraudes bancaires l’ayant laissée sans ressources ?

    Abandon ou désintérêt, cela fait longtemps que nos gouvernements successifs ont laissé tomber les Français de régions perdues. Comment tolérer de voir une partie de la France au bord de la mendicité alors que des sommes considérables sont déversées dans les cités de la petite couronne, et de Seine-Saint-Denis notamment ? Comment tolérer que les voitures brûlées, les trafics de drogues ou d’armes prospèrent dans ces mêmes quartiers « défavorisés » quand les ruraux des villages, malgré leur misère, paient leurs impôts et leur loyer ? Comment tolérer que le Qatar aide en priorité, dans notre pays, ces mêmes zones souvent de « non-droit » au détriment de départements totalement sinistrés ?

    Madame Vallaud-Belkacem, on attend avec intérêt la rentrée pour connaître le nom de vos quartiers et combien se situeront dans les départements les plus pauvres. Hélas, on se fait peu d’illusions !

    J.-P. Fabre Bernadac dans Boulevard-voltaire

    http://fr.altermedia.info/

  • Comment les banques gagnent de l’or en stérilisant des matières premières

    « Les banques devraient être des banques, pas des sociétés pétrolifères »
    Pour les ultralibéraux les marchés et les bourses éclairent les décideurs économiques à l’aide d’indicateurs rationnels. La réalité est tout autre : adossées aux facilités financières de la Banque fédérale de réserve américaine (la FED), les grandes banques de Wall Street spéculent sur les matières premières (pétrole, blé, cuivre, aluminium, etc.),  pèsent sur leurs cours et disposent, avant d’autres acteurs économiques, d’éléments permettant d’anticiper l’évolution du cours de bourse des entreprises qui achètent les matières premières, objet des spéculations. C’est l’institutionnalisation du délit d’initié. Même certains journaux américains « mainstream » commencent à s’en émouvoir. Polémia publie sous la signature d’une de ses correspondantes un texte présentant un article de David Kocieniewski, paru le 20 juillet 2013, dans le « New York Times ». Nous livrons aussi à nos lecteurs l‘intégralité de l’article intitulé « Des tas d’aluminium mais, pour les banques, de l’or pur ». A  déguster et à méditer.
    Polémia

    Je suis avec beaucoup d’intérêt l’actualité financière, comme on lit un polar, sauf que la fin n’est pas encore rédigée…
    Plusieurs grosses banques (Goldman Sachs, JP Morgan par exemple) ont mis en place une spéculation sur les matières premières (blé, pétrole, aluminium, etc.). Dans l’article ci-après que j’ai traduit en français (tiré du New York Times) il est décrit très précisément comment elles procèdent. Vous comprendrez comment certains malins ont deviné que le cuivre allait flamber ; attention aux poignées de porte qui risquent de disparaître !
    Pour rappel ou information, Blythe Masters, une Anglaise de 48 ans, chargée du négoce sur les matières premières de la JP Morgan, a créé en 1994 ce qu’on appelle les CDS ou couvertures de défaillance. L’idée était de diluer sur plusieurs assureurs le risque d’assurance supporté pour de grosses opérations financières. Le procédé a été repris partout et, au final, a été un des éléments de la crise des subprimes. Pierre Jovanovic a écrit un livre à son sujet, que l’on peut compléter par les ouvrages de Paul Jorion sur la crise financière pour comprendre les mécanismes qui ont conduit à la situation actuelle.
    Certaines banques dont Goldman et la JP Morgan, se sont aussi focalisées sur le marché des matières premières, surtout après le commencement de la crise en 2008. La JP Morgan a créé ce qu’elle nomme un centre de profit consacré à cette activité. Or, la semaine dernière, la JP Morgan a décidé d’y mettre un terme et négocie actuellement un accord à l’amiable de 500 millions d’euros avec les autorités, pour éviter des poursuites à l’encontre de la banque et de Blythe Masters.
    Ce qui est intéressant est que quand on lit la presse anglo-saxonne (article ci-après) il est fort possible que Goldman Sachs et JP Morgan se fassent une guerre impitoyable, via les autorités de régulation qui ne seraient pas réellement aux manettes. C’est la bataille des Titans. Goldman a l’air de prendre le dessus. D’après certaines sources journalistiques, il n’y aurait pas de place pour deux.
    Quelle est la conséquence économique pour les citoyens (là où les Anglais utiliseraient le vocable de consommateurs tant ils sont imprégnés de commerce) ?
    - une inflation : les prix des denrées alimentaires augmentent beaucoup plus que le taux d’inflation officiel ;
    - les salaires et pensions non indexés sur cette inflation réelle ;
    - l’argent ne circule pas dans l’économie mais va soit dans des jeux d’écriture soit se placer dans des bulles spéculatives ;
    - les banques anglo-saxonnes bénéficient d’argent gratuit (planche à billets de la Fed) et peuvent acquérir des actifs d’autant plus facilement qu’on explique aux Etats qu’étant déficitaires ou défaillants ils ont tout intérêt à vendre leurs bijoux de famille ;
    - les économies des Français servent à renflouer les banques françaises en sursis (le livret A etc. qui va renflouer l’ardoise de Dexia) et, donc, cet argent ne circule pas non plus.
    On laissera le lecteur libre d’imaginer les conséquences.  Nous risquons d’avoir :
    - une surveillance de la population par des moyens techniques accrus (caméra, traçabilité, etc.) qui sera justifiée par la montée des vols, incidents, etc. ;
    - un contrôle de l’argent accru (comme l’obligation de payer en virement tout paiement à partir de 10.000 euros et bientôt 4.000 euros) afin d’éviter la ruée aux guichets en cas de défaillance ;
    - une augmentation de la fiscalité, et notamment immobilière pour obliger les gens à payer des taxes ou à vendre (et payer d’autres taxes en vendant), or, vu la montée du chômage, il va y avoir des situations d’arbitrage douloureux ;
    - une monnaie qui perd de sa valeur, avec la création éventuelle d’une nouvelle monnaie avec une zone plus large (Etats-Unis + Europe) ; voir l’analyse de Pierre Hillard sur ce sujet.
    Il a été déjà mis en place un système de renflouage des banques européennes via les comptes bancaires qui seraient ponctionnés en cas de faillite, ce qui comprend les comptes de dépôts de trésorerie des entreprises.
    Bonne lecture, en attendant que les Goldman & Cie rachètent les instruments de musique après nous avoir fait bien danser !
    VBS 29/07/2013

    Correspondance Polémia – 3/08/2013

    Business Day
     Des tas d’aluminium mais, pour les banques, de l’or pur
    Des centaines de millions de fois par jour, des Américains assoiffés ouvrent une cannette de soda, de bière ou de jus de fruit. Et à chaque fois, ils payent une fraction d’argent en plus à cause des manœuvres de la part de Goldman Sachs et d’autres agents financiers coûtant finalement aux consommateurs des milliards de dollars.
    L’origine de ce mécanisme commence dans les 27 entrepôts de la région de Detroit où une filiale de la Goldman Sachs entrepose l’aluminium des consommateurs. Chaque jour, une flopée de camions déplacent des barres de métal entre ces entrepôts. Deux à trois fois par jour, parfois plus, les camionneurs suivent le même parcours. Ils remplissent un entrepôt. Ils en vident un autre. Et ils recommencent.
    Cette gigue logistique a été chorégraphiée par Goldman pour user de la régulation des prix déterminée pour les échanges de matière première, ce qu’une enquête du New York Times a révélé. Ces allers-retours augmentent les délais de stockage. Et cela remplit de plusieurs millions annuels les coffres de la Goldman qui détient les entrepôts et fait payer des loyers pour le stockage. Cela fait aussi augmenter les prix payés par les manufacturiers et par les consommateurs dans tout le pays.
    Tyler Clay, un camionneur qui travaillait dans les entrepôts de Goldman jusqu’à cette année, appelle ce procédé « le tour de manège des métaux ».
    Seulement environ un dixième du prix d’une cannette peut être imputé à cette stratégie. Mais multiplions cela par 90 milliards de cannettes consommées par an aux E-U (ajoutez les tonnes d’aluminium dans les voitures, l’électronique, etc.) et les efforts de la Goldman et d’autres opérateurs financiers auront coûté aux consommateurs plus de 5 milliards de dollars sur les 3 dernières années, d’après d’anciens cadres, analystes ou consultants de ce secteur.
    Le prix gonflé artificiellement de l’aluminium n’est qu’une manière dont Wall Street exerce ses muscles et capitalise sur des règlements fédéraux plus laxistes afin d’influencer une série de marchés des matières premières, selon des documents réglementaires, les archives et des interviews de personnes dans ces secteurs.
    Ces manœuvres dans les marchés du pétrole, blé, coton, café et d’autres encore ont ramené des profits aux banques comme la Goldman, JP Morgan et la Morgan Stanley, obligeant les consommateurs à payer un peu plus à chaque fois qu’ils font le plein, allument la lumière, boivent une bière ou achètent un téléphone portable. L’année dernière, les autorités fédérales ont accusé 3 banques, dont la JP Morgan, de truquer le prix de l’électricité et la semaine dernière la JP Morgan essayait d’obtenir un règlement à l’amiable qui pourrait lui coûter 500 millions de dollars.
    Utilisant des exemptions spéciales octroyées par la Réserve fédérale et des règlements plus lâches approuvés par le Congrès, les banques ont acheté une quantité impressionnante d’infrastructures utilisées pour le stockage et la livraison (des pipelines, raffineries en Oklahoma, Louisiane, Texas, des flottes de tankers pétroliers dans le monde, des sociétés qui contrôlent les opérations dans des ports principaux comme Oakland, Calif., et Seattle).
    Dans le cas de l’aluminium, Goldman a acheté la Metro International Trade Services, l’une des plus grandes sociétés spécialisées dans le stockage des métaux. Plus du quart de l’approvisionnement disponible sur le marché est gardé dans les entrepôts de cette société à Detroit.
    Avant que Goldman achète cette société il y a 3 ans, les clients des entrepôts attendaient une moyenne de six semaines pour que leur achat soit localisé, enlevé et livré. A l’heure actuelle, maintenant que la Goldman détient cette société, la durée d’attente a été multipliée par plus de dix (plus de 16 mois, selon les données du secteur).
    Des délais plus longs peuvent être perçus comme une simple difficulté, mais ils font augmenter les prix partout dans le pays, à cause de la formule économique utilisée pour fixer le prix du métal sur le marché de gré à gré. Les délais sont devenus si problématiques que Coca-Cola et d’autres manufacturiers n’achètent pas d’aluminium stocké là-bas. Mais ils achètent de toute façon de ce fait, à un prix plus élevé.
    Goldman Sachs déclare être en conformité avec les standards du secteur qui sont fixés par le marché des métaux de Londres et il n’est pas suggéré que ces activités enfreignent quelque loi ou règlement que ce soit. Metro International, qui n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, a dans le passé attribué les délais d’attente à des problèmes de logistique, un manque de camions et de conducteurs, et des complications administratives pour le suivi de ce métal. Mais les interviews conduites avec des employés et anciens employés de cette société, ainsi qu’avec une personne ayant une connaissance approfondie du business plan de la société, suggèrent que les temps d’attente prolongés font partie de la stratégie de la société et permettent à Goldman d’augmenter les profits de ses entrepôts.
    Metro International détient environ 1,5 million de tonnes d’aluminium à Detroit mais les règles de l’industrie veulent qu’un métal ne peut rester ad vitam aeternam dans un entrepôt. Au moins 3.000 tonnes doivent bouger chaque jour. Mais presque aucun métal que la Metro déplace ne va aux clients, selon nos interviews. A la place, il est déplacé d’un lieu de stockage à l’autre.
    Puisque la Metro Internaional facture un loyer pour chaque jour de métal stocké, les longues attentes provoquées par le mouvement de l’aluminium entre les entrepôts signifient de plus grands profits pour Goldman. Et comme le prix du stockage est un des éléments majeurs du « premium » qui forme le prix du marché de l’aluminium, les délais signifient un prix plus élevé pour pratiquement tout le monde, même si le métal ne passait jamais par l’un des entrepôts de Goldman.
    Selon des analystes de l’industrie de l’aluminium, les délais prolongés de la Metro International depuis que Goldman l’a acquise sont la raison majeure du doublement du prix sur le marché depuis 2010. Le résultat est un coût additionnel de 2 dollars pour 1.000 cannettes de boisson, et près de 12 dollars pour une voiture américaine moyenne.
    « C’est un coût totalement artificiel », a déclaré Jorge Vazquez, cadre dirigeant à Harbor Aluminium Intelligence, une société de conseil dans les matières premières ; « cela pèse sur l’économie, et tout le monde paye ».
    Les représentants de la Metro ont déclaré qu’ils ne faisaient que réagir aux forces du marché et sur leur site internet ils décrivent leur rôle comme permettant de « regrouper ensemble les producteurs de métal, vendeurs et utilisateurs » aidant à « créer et maintenir la stabilité » des échanges.
    Mais la place de Londres des échanges du métal, qui suit 719 entrepôts dans le monde, n’a pas toujours été un arbitre impartial ; elle reçoit 1% de tous les loyers reçus par les entrepôts. Jusqu’à l’année dernière, elle était détenue par certains membres, notamment Goldman, Barclays et Citigroup. Beaucoup de ses règlements ont été formulés par le comité sur le stockage de la place de Londres des échanges du métal, incluant le président de la Metro ainsi que des représentants de sociétés de commerce puissantes en Europe. La place des échanges du métal a été vendue l’année dernière à un groupe d’investisseurs de Hong Kong et ce mois-ci il a été proposé de nouvelles régulations qui pourraient être effectives en avril 2014 et dont l’effet attendu est de réduire les congestions de Metro.
    Tout ceci pourrait finir si le conseil de la Banque fédérale américaine refusait de proroger les exemptions qui ont permis à Goldman et Morgan Stanley de faire des investissements majeurs dans des activités non financières, bien qu’il y ait des signes que Washington et la Fed vont laisser la situation inchangée. Les banques de Wall Street pendant ce temps ont tourné leur attention sur une autre matière première : après des efforts de lobbying continus, la SEC a approuvé l’année dernière un plan qui va permettre à JP Morgan Chase, Goldman et BlackRock d’acheter 80% du cuivre disponible sur le marché.
    Dans les documents officiels de la SEC, Goldman a déclaré qu’au début de l’année prochaine elle prévoyait de stocker au même endroit, à Detroit, du cuivre. Samedi dernier cependant, Michael DuVally, un représentant de Goldman, a déclaré que la banque avait décidé de ne pas s’engager dans le cuivre bien qu’il ne l’ait pas publiquement confirmé. Il n’a pas souhaité détailler ce sujet.

    Les banques sont devenues des négociants de matière première
    Durant presque tout le dernier siècle, le Congrès avait essayé de maintenir un mur entre les activités bancaires et le commerce : les banques ne pouvaient pas détenir des activités non financières (et vice-versa) pour minimiser les risques qu’elles prenaient et, enfin, pour protéger les déposants. Le Congrès a renforcé ces règles dans les années 1950 mais dans les années 1980, une vague de dérégulation commença et les banques, dans certains cas, se sont transformées en traders, selon Saule T. Omarova, un professeur de droit à l’Université de Caroline du Nord et expert en régulation financière. Goldman et d’autres sociétés ont obtenu l’approbation du législateur pour acheter des sociétés qui échangeaient du pétrole ou d’autres matières premières. D’autres restrictions furent réduites ou levées dans les années 1990 quand certaines banques ont été autorisées à se diversifier sur le stockage et le transport de marchandises.
    Ces dix dernières années, une poignée de sociétés détenues par des banques ont cherché et obtenu l’approbation de la Fed pour acheter des actifs de trading de matières premières.
    Selon les documents officiels concernant la JP Morgan Chase, la Fed a déclaré que ces arrangements ne pouvaient être approuvés que s’ils ne posaient aucun risque pour le système bancaire et pouvaient « raisonnablement produire des effets positifs pour le public comme une meilleure disponibilité, une compétition accrue, une plus grande efficacité, effets supérieurs à d’éventuels effets négatifs comme une concentration excessive des ressources, une baisse de la compétitivité ou une compétition déloyale, des conflits d’intérêts ou des pratiques bancaires déraisonnables ».
    En contrôlant les entrepôts, pipelines et ports, les banques ont une connaissance importante du marché, d’après les analystes. Cela leur permet d’avoir une avance sur la transaction sur le marché des matières premières. Sur le marché des actions, une telle structuration peut être vue comme un conflit d’intérêt, ou même une information privilégiée. Mais dans le domaine du marché des matières premières, c’est parfaitement légal.
    « L’information a de la valeur dans le monde du trading des matières premières, et la seule manière de l’obtenir est d’être dans le marché physique », d’après Jason Schenker, président et économiste en chef de Prestige Economics à Austin, Texas. « Ainsi, les institutions financières qui s’impliquent dans le trading des matières premières ont un avantage décisif car la propriété d’actifs réels leur donne des informations sur le flux physique des matières premières ».
    Certains investisseurs disent que les banques ont aidé les consommateurs en encourageant les investissements et en rendant les marchés plus efficaces. Mais même les banques ont parfois avoué que les activités de Wall Street dans les matières premières sur les dix dernières années ont contribué à une partie des augmentations des prix.
    En 2011, par exemple, un mémo interne de Goldman Sachs suggère que la spéculation des investisseurs compte pour un tiers du prix du baril de pétrole. Un membre de la commission des trading sur les contrats à terme, un régulateur fédéral, a utilisé cette estimation pour calculer que la spéculation a généré 10 dollars de coût dans le plein d’un conducteur américain moyen. D’autres experts ont trouvé que le coût total combiné serait de 200 milliards par an.

    De hauts premiums (franchises ou bonus)
    L’entrée dans l’un des principaux entrepôts de Metro International de la région de Detroit n’est pas signalée hormis un panneau avec deux mots : Mount Clemens, soit le nom de la ville.
    La plupart du temps en journée il n’y a qu’une poignée de voitures sur un parking et, à 17 heures, le parking et le poste de surveillance sont souvent vides d’après les voisins. Cependant à l’intérieur de deux entrepôts caverneux il y a des rangées et des rangées de barres de métal gigantesques, pesant plus d’une tonne chaque, empilées sur 4,5 m de hauteur.
    Après que Goldman eut acheté la société en 2010, Metro International a commencé à entasser. Elle a même commencé à payer un bonus important aux traders qui stockaient leur aluminium chez elle – tandis que la réserve d’aluminium augmentait, de 50.000 tonnes en 2008 à 850.000 en 2010 et à près de 1,5 million aujourd’hui, le temps d’attente pour retirer le métal et le prix, aussi. A l’été 2011, les augmentations de prix ont amené Coca-Cola à se plaindre auprès du régulateur de l’industrie, le London Metal Exchange (L.M.E.), indiquant que les retards de Metro en étaient la cause.
    Martin Abbott, à la tête de la L.M.E. a alors indiqué qu’il ne pensait pas que les retards de livraison étaient la cause du problème. Mais le groupe a essayé de calmer la fureur en imposant de nouvelles règles sur le doublement du volume de métal que les entrepôts devaient envoyer chaque jour, de 1.500 à 3.000 tonnes. Mais peu de traders ou de manufacturiers pensaient que cela réglerait le problème.
    « Ce changement est trop faible et trop tardif pour avoir un effet effectif à moyen terme sur un marché physique déjà très tendu, surtout aux Etats-Unis », d’après un analyste de la Morgan Stanley dans une note de cet été destinée aux investisseurs.
    En effet, les temps d’attente de la Metro ont augmenté, provoquant une nouvelle augmentation du coût. D’anciens et d’actuels employés de la société disent que ces délais sont intentionnels.
    Les analystes et les employés de sociétés pensent que la grande majorité de l’aluminium déplacée dans les entrepôts de la société Metro n’appartient pas à des manufacturiers ou des grossistes, mais à des banques, des hedge funds et des traders. Ils achètent des lots d’aluminium dans des contrats financiers. Quand ces contrats arrivent à terme, et le métal avec, les propriétaires peuvent choisir de les renouveler, un processus connu sous le nom de re-warranting.
    Pour encourager les spéculateurs sur l’aluminium à renouveler leurs contrats, Metro offre à certains clients un bonus de 230 dollars par tonne, et généralement déplace le métal d’un endroit à l’autre, selon des analystes et des employés de la société.
    Pour les propriétaires, ces bonus signifient de la trésorerie immédiate et la possibilité de réaliser des profits si les prix augmentent. Pour Metro, cela permet de garder des délais longs, et de facturer un coût de stockage de 48 cents par tonne. Goldman a acheté la société pour 550 millions de dollars en 2010 et, aux taux actuels, elle pourrait ramasser près de 250 millions de loyers par an.
    Les responsables de la Metro ont refusé de discuter les détails des renouvellements contractuels ou des politiques commerciales.
    Mais les analystes en métal, comme M. Vazquez, estiment que 90%, ou plus, du métal déplacé à Metro chaque jour partent dans un autre entrepôt pour recommencer le même jeu. Ce chiffre a été confirmé par des employés de la société familiers avec les comptes de la Metro et qui se sont exprimés anonymement à cause des politiques de confidentialité de la Metro.
    Goldman Sachs n’a pas souhaité parler du détail de ses opérations. M. DuVally, porte-parole de Goldman Sachs, a indiqué que la London Metal Exchange interdit aux sociétés de stockage de métaux d’être propriétaire de métaux, donc tout l’aluminium chargé et déchargé par Metro est stocké et envoyé vers d’autres propriétaires.
    « En fait », a-t-il dit, « les entrepôts de métaux ont l’interdiction de vendre ou d’acheter tous les produits de ce type pour leur propre compte ».
    Comme les délais d’attente ont augmenté, beaucoup de manufacturiers se sont tournés ailleurs pour acheter leur aluminium, souvent en achetant directement auprès des mines ou des points de traitement, en s’affranchissant totalement des entrepôts/grossistes. Mais même actuellement, les délais augmentent les coûts des manufacturiers, car ils impactent le premium qui s’ajoute au prix de l’aluminium vendu sur le marché.

    La danse des entrepôts
    Malgré les retards, beaucoup des entrepôts de Metro n’ont qu’une seule tournée et restent sans activité pendant 12 heures par jour. Dans une ville comme Detroit, où les usines opèrent 24h sur 24h si besoin est, les employés disent qu’un rythme si lent n’a pas de précédent.
    Quand ils travaillent, les manutentionnaires disent qu’il est plus urgent de charger ou de déplacer l’aluminium d’un entrepôt à l’autre plutôt que de l’envoyer ailleurs. M. Clay, un manutentionnaire, qui a travaillé à Mount Clemens jusqu’à février dernier, a indiqué que si l’aluminium arrive par de gigantesques trains, il quitte les lieux par mince filet et en camion.
    « Ils remplissent un entrepôt et parfois, quand l’un est totalement plein, ils le ferment et envoient les conducteurs ici pour en remplir un autre », d’après M. Clay, 23 ans.
    Comme le principal est simplement transporté d’un entrepôt à l’autre, les employés disent qu’ils voient régulièrement les mêmes conducteurs faire trois ou plus d’allers-retours chaque jour. Anthony Stuart, un chef d’équipe de Mount Clemens jusqu’à 2012, a dit que lui et son neveu, qui travaillait dans un entrepôt de Metro à 4 km à Chester Township, demandaient régulièrement aux chauffeurs de passer des messages entre eux.
    « Parfois je parlais à mon neveu le week-end et nous plaisantions à ce sujet, je lui demandais s’il avait reçu tout le métal que nous lui avions envoyé, et il me répondait que oui, me demandant si j’avais tout ce qu’ils nous avaient envoyé ».
    M. Stuart a aussi ajouté qu’il ne croit pas en l’explication de Metro selon laquelle la raison majeure des retards en mois des délais de livraison était la difficulté pour la société de localiser le lot d’aluminium spécifique de chaque client et de déplacer les énormes barres pour y accéder. Quand il arrivait au travail, la tâche de M. Stuart était d’identifier et d’enlever les lots spécifiques des vastes piles de l’entrepôt et de les préparer pour les camions.
    « Tout est organisé en rangées », a-t-il dit, « vous pouvez trouver et prendre tout ce que vous voulez en une journée si vous le voulez. Et si vous êtes pressé, quelques heures suffisent au maximum ».
    Quand la place des échanges des métaux de Londres (L.M.E.) a été vendue à une société de Hong Kong pour 2,2 milliards de dollars l’année dernière, son directeur exécutif avait promis d’utiliser un « bazooka » pour régler le problème d’attente prolongée.
    Mais le nouveau propriétaire de cette place des échanges a reculé et a adopté une solution proposée par un consultant engagé pour étudier la question en 2010 : limiter le loyer que les entrepôts peuvent collecter durant l’attente de la livraison. La place des échanges reçoit 1% de ce loyer, donc une telle mesure lui coûterait des millions en chiffre d’affaires.
    D’autres utilisateurs d’aluminium ont pressé la place des échanges d’interdire les sociétés de stockage d’offrir des bonus à ceux qui ne font que stocker des réserves d’aluminium, mais sans succès.
    Le mois dernier cependant, après des plaintes d’un consortium de brassiers, la place a proposé de nouvelles règles qui exigeraient que les sociétés de stockage livrent plus de métal qu’elles ne réceptionnent. Mais des sociétés financières ont levé des objections à ces nouvelles mesures, en déclarant qu’elles pourraient impacter négativement les traders et les producteurs. Le conseil de la place des échanges va soumettre au vote cette proposition en octobre et, si elle passait, elle ne pourrait pas prendre effet avant avril 2014.
    Nick Madden, chef des achats pour l’un des plus grands acheteurs d’aluminium du pays, Novelis, a dit que cette situation illustrait les dangers de laisser les industries se réguler elles-mêmes. Il a ajouté que la place des échanges a toléré pendant des années des délais d’attente et des premiums sur les prix, et sa proposition, bien qu’encourageante, est encore loin de régler la question. « Nous sommes soulagés que la place prend enfin des mesures qui vont au final aider le marché et normaliser la situation », a-t-il dit. « Cependant, nous allons encore avoir une nouvelle année de prix gonflé et un risque d’approvisionnement ».
    Entretemps, la Fed, qui régule Goldman Sachs, Morgan Stanley et d’autres banques, revoit ses exemptions qui ont permis aux majors de faire des investissements dans les matières premières. Certaines de ces exemptions ont des dates limites, mais la Fed ne semble pas avoir de plan qui requerrait les banques de vendre leurs infrastructures de stockage et d’autres infrastructures de matières premières, selon des personnes informées.
    Un représentant de la Fed, Barbara Hagenbaugh, nous a fourni la déclaration suivante : « La Réserve fédérale suit régulièrement les activités sur les matières premières des sociétés supervisées et est en train de suivre la directive de 2003 selon laquelle certaines activités sur les matières premières sont complémentaires d’activités financières et de ce fait autorisées pour les sociétés détenues par des banques ».
    Le sénateur Sherrod Brown, qui participe aux discussions au Congrès qui auront lieu mardi prochain au sujet de l’acquisition par Wall Street des lieux de stockage, pipelines et autres actifs liés aux matières premières, a dit qu’il espère que la Fed surveille les banques.
    « Les banques devraient être des banques, pas des sociétés pétrolifères », d’après M. Brown, sénateur démocrate de l’Ohio ; « elles devraient faire des prêts, pas manipuler les marchés pour augmenter les prix des manufacturiers et exposer notre système financier entier à des risques indus ».

    Prochainement, le cuivre
    Puisque Goldman Sachs a bénéficié de son entrée follement lucrative dans le marché de l’aluminium, la JP Morgan est allée plus loin grâce à des plans pour établir un centre de profit incluant un métal encore plus crucial : le cuivre, une matière première pour l’industrie qui est extrêmement utilisée pour les maisons, l’électricité, les voitures et d’autres produits que les économistes suivent comme baromètre de l’économie mondiale.
    En 2010, la JP Morgan s’est embarquée dans une frénésie d’achat sur le marché du cuivre. En quelques semaines (le temps nécessaire pour identifier l’acheteur mystérieux) la banque a amassé 1,5 milliard de cuivre, plus de la moitié disponible stockée dans tous les entrepôts de la place. Les prix du cuivre ont atteint des sommets en conséquence.
    En même temps, la JP Morgan, qui contrôle aussi des entrepôts de métaux, a cherché à faire approuver un plan qui pourrait finalement lui permettre, ainsi que Goldman et BlackRock, d’acheter 80% du cuivre disponible sur le marché pour le compte d’investisseurs et de l’acheminer dans des lieux de stockage. Ces sociétés ont déclaré au législateur que ces réserves, qui seront utilisées pour sécuriser de nouveaux fonds de transaction sur le cuivre, n’affecteraient pas le prix de ce dernier. Mais les manufacturiers et les grossistes ont averti que ces arrangements vont tendre le marché et envoyer les prix au sommet. Ils ont demandé à la SEC de rejeter le plan proposé.
    Après une campagne de lobby intense par les banques, Mary L. Schapiro, de la SEC, a approuvé les nouveaux fonds sur le cuivre en décembre dernier, durant ses derniers jours en fonction. Les représentants de la SEC ont déclaré penser que ces fonds vont suivre le prix du cuivre mais ne vont pas l’influencer, et convergent avec la position de ces sociétés – contre l’avis de certains économistes – que la réduction du volume de cuivre disponible sur le marché ne va pas faire augmenter les prix.
    D’autres ont actuellement peur que Wall Street répète ou améliore les stratégies qui ont provoqué l’augmentation des prix de l’aluminium. Une telle situation, disent-ils, aura des conséquences sur toute l’économie. Les consommateurs finiront par payer plus cher pour des biens aussi divers que la plomberie, les voitures, les téléphones portables et les télévisions.
    Robert Bernstein, un avocat de la firme Eaton & Van Winkle, qui représente les sociétés qui utilisent du cuivre, déclare que ses clients craignent la pression des investisseurs financiers sur le marché : « Nous pensons que la SEC n’a pas vu l’évidence ».
    David Kocieniewski,
    The New York Times,
    20/07/2013
    Titre original :
    A Shuffle of Aluminum, but to Banks, Pure Gold – The New York Times
    http://www.polemia.com

  • L’éclatement de la zone euro s’accompagnera d’une baisse de 40% des niveaux de vie

    Au cours d’une interview qu’il a accordée au journal allemand Süddeutsche Zeitung, l’économiste américain James Galbraith a averti de l’imminence d’une nouvelle crise grave dans la zone euro, qui sera déclenchée par la situation en Grèce. Pour Galbraith, la vente infructueuse du monopole gazier grec à la firme russe Gazprom est révélatrice de l’arrivée à un point de rupture :

    « Le gouvernement grec a été incapable de vendre son monopole gazier à Gazprom pour une somme très modeste, parce que les analystes de Gazprom croient, à juste titre, qu’ils ne peuvent pas se fier aux prévisions de recettes du monopole du gaz. Ai-je précisé qu’il s’agit d’un monopole ? (…) Sur quelle base un gouvernement rationnel se met-il à vendre un monopole gazier pour les liquidités que cette vente lui rapporteront ?

    La seule réponse raisonnable est: quand il a besoin d’argent immédiatement et qu’il pense qu’il ne survivra plus très longtemps, parce que le monopole du gaz produit un flux continuel de recettes, à moins que vous ne le vendiez, et dans ce cas, il quitte le giron de l’Etat. La situation actuelle telle que le gouvernement grec la voit est absolument claire.

    Mais comme ils ne sont pas parvenus à vendre le monopole du gaz, six heures plus tard et sans réunion de cabinet ni de débat ou vote parlementaire, ils ont fermé la chaîne de télévision et de radio publique, visiblement pour économiser 200 à 250 millions d’euros sur une année pour satisfaire une demande arbitraire de ce montant de la troïka et pour montrer à quel point ils étaient déterminés et fermes ».

    Selon Galbraith, la Grèce va retourner très rapidement à un état de faillite :

     

    « Il y a cette notion que la Grèce détient une formule qui lui permettra de retrouver sa compétitivité. Mais il y a un malentendu concernant ce en quoi l’économie grecque consiste. L’industrie première est le fret maritime, la seconde est le tourisme. Le fret maritime est un phénomène mondial qui dépend entièrement du trafic mondial des marchandises et des services. Et le tourisme dépend entièrement, entre autres choses, des Allemands et des Britanniques ».

    Galbraith pense que la chute d’Athènes va probablement être causée par la politique. Il donne pour exemple le départ du gouvernement de l’un des partis de la coalition au pouvoir, qui a réduit la majorité du gouvernement à trois sièges. Il se demande si la meilleure chose pour l’Europe ne serait pas l’accession au pouvoir en Grèce du parti d’extrême gauche Syriza, parce qu’il s’agit d’un parti pro-européen, contrairement à ce que l’on a pu dire.

    Le gouvernement actuel se dirige rapidement vers un effondrement. En Grèce, les gens sont à bout, et compte tenu de ce stress social et le point de rupture n’est plus très loin. Et il déclencherait rapidement des attaques spéculatives qui s’étendraient rapidement à d’autres pays en situation de stress social, tels que l’Espagne et le Portugal, sous la forme d’une ruée bancaire.

    Bruxelles ne dispose plus que de peu de temps, affirme Galbraith. Mais la vitesse n’est pas le fort de l’UE :

    « Bruxelles a une large classe politique de gens bien intentionnés avec des visions utopiques. Ils ne sortent pas autant qu’ils le devraient pour voir ce qui se passe réellement. Et il y a aussi une tendance à penser que la Grèce, eh bien, elle est loin, et que le reste d’entre nous ne sera pas affecté si la Grèce coule. Mais moi je dis, donnez-moi un exemple d’une union politique ou d’une confédération qui est parvenue à rester intacte après le départ de l’une de ses parties ».

    Galbraith lui-même s’est rendu en Grèce : « Il y a deux choses qui témoignent de la situation du pays. L’une, c’est que dans les rues d’Athènes, vous voyez des personnes âgées fouiller les poubelles à la recherche de nourriture. Vous voyez des tas et des tas de gens dormir dans les rues, c’est une vision très déprimante. Vous voyez aussi des kilomètres de vitrines de boutiques vides. Et vous voyez des boutiques de prêts sur gage, des chaînes de boutiques de prêts sur gage, et parfois ce sont les seules entreprises viables à occuper des immeubles de bureaux plutôt laids qui auraient été vides autrement. (…) L’autre chose que j’ai vue, à l’extérieur des bureaux de l’ERT (la chaîne de télévision et de radio publique) (…) c’est cette atmosphère de, je ne l’appellerai pas manifestations, que nous avons ici, ‘nous sommes ici parce que nous voulons protéger, nous n’allons pas permettre cette fermeture de la chaîne de télévision et de radio publique, et donc nous sommes ici pour nous interposer entre le personnel à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur’ ».

    « Pour ramener cela au 20ème siècle, la Yougoslavie a implosé juste après le départ d’une seule république, qui était la Slovénie. Et l’Union soviétique a cessé d’exister après le départ des pays baltes, qui étaient minuscules en comparaison avec l’ensemble. Une fois qu’une partie d’une entité est jetée dehors, vous avez un processus cumulatif qui peut aller très très vite ».

    Le seul pays qui peut sauver l’Europe est l’Allemagne, estime Galbraith. Après les élections, la chancelière Merkel doit évoquer la possibilité d’une nouvelle et importante restructuration de la dette grecque et la mise en oeuvre d’un plan  européen de programmes d’investissements. Si l’Allemagne s’y refuse, les conséquences d’un éclatement de l’Europe lui seront fatales :

    « Si vous voulez la dislocation, vous pouvez, mais le prix est énorme. Il a été de 40% au cours d’expériences récentes que nous avons eues. C’est donc une bonne référence pour ce qui pourrait arriver au niveau de vie si vous décidiez subitement de revenir à des contrôles de capitaux, des barrières douanières et de procéder à la nationalisation des industries. Et bonne chance pour essayer de construire des industries nationales capables de concurrencer les industries allemandes hautement compétitives, mais qui n’auront plus de marché parce que plus personne ne sera capable d’acheter leurs biens (du fait du renchérissement du mark après la dislocation de l’euro, ndlr) ».

    Express.be  http://fortune.fdesouche.com

  • Fiscalité : les familles françaises les plus mal loties et ça va empirer

    Lu ici :

    "Au printemps, une enquête de l’OCDE concluait que les familles françaises étaient parmi les plus mal loties d’un point de vue fiscal. Si les calculs effectués à cette occasion peuvent bien entendu être débattus, force est tout de même de constater que les familles seront lourdement mises à contribution par la prochaine réforme fiscale.

    Comme tous les contribuables, les ménages avec enfants seront d’abord concernés par les mesures universelles : hausse de la TVA, gel éventuel du barème, augmentation probable de la CSG...

    Mais les familles vont aussi être visées par des mesures bien spécifiques. La plus emblématique concerne la réforme annoncée du quotient familial, qui passera de 2.000 euros à 1.500 euros par demi-part. Certes, Bercy a assuré que cela ne concernerait que les 12% de foyers les plus aisés. Néanmoins, l’impact sera important : 768 euros par an en moyenne (...)

    La facture pourra donc être lourde et augmentera de surcroît pour les parents d’enfants au collège ou au lycée. Jusqu’ici les familles avaient droit à une réduction d’impôt de 61 euros pour un collégien et de 153 euros pour un lycéen. En 2014, cet avantage va disparaître (...)

    Il ne s’agit là que de mesures connues et certaines. Les familles ne sont bien entendu pas à l’abri de nouvelles « surprises », lors des débats de l’automne. Bercy a assuré ne pas vouloir remettre en cause les déductions de 50% appliquées à l’emploi à domicile, mais un nouvel abaissement du plafond global des niches pourrait suffire à pénaliser ceux qui font garder un enfant à domicile.

    Concernant les aides hors du domicile, notons également que la Cour des comptes a récemment pointé du doigt le crédit d’impôt accordé aux familles".

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La production d’hydrogène abordable grâce à l’énergie solaire

    Des chercheurs allemands et hollandais viennent de mettre au point une cellule solaire capable de produire de l’hydrogène et de l’oxygène par électrolyse de l’eau, ou hydrolyse. De quoi stocker l’énergie solaire et envisager un mode de production durable pour l’hydrogène, un potentiel carburant d’avenir.

    Quand la lumière (flèche arc-en-ciel) atteint le système, un potentiel électrique est créé. La couche d’oxyde métallique (grad-doped BiVO4) capte une partie de la lumière et sert de photoanode. La couche est reliée à la cellule solaire (en noir) par l’intermédiaire d’un pont conducteur en graphite. La cellule reçoit également une partie de la lumière, augmentant le potentiel électrique. L’oxygène se forme alors au niveau de la photoanode, tandis que l’hydrogène est dégagé au niveau d’une spirale de platine plongée dans l’eau et qui fait office de cathode.
    Quand la lumière (flèche arc-en-ciel) atteint le système, un potentiel électrique est créé. La couche d’oxyde métallique (grad-doped BiVO4) capte une partie de la lumière et sert de photoanode. La couche est reliée à la cellule solaire (en noir) par l’intermédiaire d’un pont conducteur en graphite. La cellule reçoit également une partie de la lumière, augmentant le potentiel électrique. L’oxygène se forme alors au niveau de la photoanode, tandis que l’hydrogène est dégagé au niveau d’une spirale de platine plongée dans l’eau et qui fait office de cathode.

    Souvent évoqué comme le carburant du futur, l’hydrogène est un bon candidat pour alimenter les voitures dotées de piles à combustible. Mais il rencontre un plusieurs écueils : sa production avec les méthodes actuelles (comme l’électrolyse) reste chère, peu efficace, et impacte l’environnement.

    Aussi, la possibilité de produire de l’hydrogène à partir d’eau et de lumière du soleil est suivie avec sérieux, et plusieurs recherches récentes en témoignent. En 2008, des chercheurs russes avaient proposé une méthode de photosynthèse artificielle dans ce but.

     

    Une équipe suisse poursuit le même objectif, en tournant ses recherches vers l’eau et l’oxyde de fer, plus communément appelé rouille. L’an dernier, cette équipe courait toujours après un rendement de conversion de 10 % de l’énergie solaire en hydrogène.

    Conversion bon marché de l’énergie solaire en hydrogène

    Dans le même ordre d’esprit, des chercheurs de l’université de technologie de Delft (Pays-Bas) et du Helmholtz-Zentrum Berlin (HZB) ont couplé une cellule solaire simple et une photoanode en oxyde métallique, ont réussi à atteindre un taux de conversion de 5 % de l’énergie lumineuse en hydrogène.

    Selon les scientifiques, leur dispositif est nettement moins coûteux que des cellules de haut rendement à triple jonction en silicium amorphe ou d’autres semi-conducteurs utilisés pour ce type de réaction. Leurs résultats sont exposés dans la revue Nature Communications.

    Pour leur photoanode, le choix s’est porté sur le vanadate de bismuth (BiVO4), qui, à l’instar de la cellule solaire simple, a un coût modique : il est disponible en abondance, et est utilisé comme pigment jaune dans les peintures. Son usage permet en principe d’atteindre un taux de conversion de 9 % de l’énergie lumineuse en hydrogène dans le dispositif des chercheurs. Cet oxyde métallique a donc été déposé sur une surface de verre conducteur.

    Puis l’on a recouvert le tout d’un catalyseur bon marché, le phosphate de cobalt, en contact avec l’eau, et qui aide à accélérer notablement la formation de dioxygène. Le tout repose sur la cellule solaire, et celle-ci n’est donc pas en contact avec l’eau.

    Le plus grand défi, pour les chercheurs, résidait dans la séparation correcte des charges au sein de l’oxyde métallique. En d’autres termes, il s’agissait d’éviter leur recombinaison : si les charges se recombinent, elles ne sont plus disponibles pour la réaction d’électrolyse, le but premier du dispositif.

    L’ajout d’atomes de tungstène au sein de la couche d’oxyde métallique remplit ce rôle. « L’important était de distribuer ces atomes de manière à générer un champ électrique dans la couche, qui aide à empêcher les recombinaisons », explique Roel van de Krol, qui a dirigé ces travaux.

    En revanche, les chercheurs ne comprennent pas encore totalement pour quelle raison le vanadate de bismuth présente de meilleurs résultats que les autres oxydes métalliques. Cerise sur le gâteau, « plus de 80 % des photons incidents contribuent au courant, une valeur inattendue qui établit un nouveau record pour un oxyde métallique », poursuit Roel van de Krol.

     Vers une production significative d’hydrogène directement sur les toits ?

     Les scientifiques ont ainsi obtenu un moyen relativement simple et peu onéreux de convertir de l’énergie solaire en hydrogène grâce à un procédé de photosynthèse artificielle. Une fois l’hydrogène stocké, on peut s’en servir sous différentes formes : dans des piles à combustible ou encore sous forme de méthane, selon l’usage visé.

    Reste la question de la montée en échelle, et les chercheurs vont y consacrer leurs prochains efforts. Avec le rendement actuel de 5 % dans la conversion de la lumière solaire en hydrogène, et en prenant une performance solaire de l’ordre de 600 W/m2 en Allemagne, un peu plus d’une trentaine de mètres carrés suffiraient pour dépasser la barre du kilowattheure stocké chaque heure sous forme d’hydrogène.

    Futura Sciences    http://fortune.fdesouche.com

    [NB : L'article ci-dessous date de 2008]

    L’hydrogène bientôt utilisé pour stocker l’énergie solaire

    En s’inspirant de la photosynthèse, des chercheurs étudient le moyen de se servir de l’énergie solaire pour produire de l’hydrogène à partir de l’eau, lequel peut être stocké plus facilement que l’électricité avant d’être utilisé dans une pile à combustibles. Deux équipes viennent indépendamment de réaliser chacune une grande avancée.

    Au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Daniel Nocera et ses collègues s’obstinent à réussir une réaction chimique que les plantes vertes effectuent tant qu’il y a du soleil : la cassure de la molécule d’eau en ses deux constituants, l’hydrogène et l’oxygène.

    Réalisée dans les feuilles grâce à la chlorophylle (ou à des pigments différents chez d’autres organismes photosynthétiques) et à l’énergie apportée par la lumière, elle constitue l’une des deux réactions de la photosynthèse, l’autre étant la transformation du gaz carbonique (CO2) en une molécule organique qui servira à fabriquer des sucres.

    On sait depuis longtemps la réaliser en apportant de l’énergie sous forme électrique. C’est l’électrolyse. En plongeant deux électrodes dans l’eau et en appliquant une tension suffisante, on obtient un dégagement d’oxygène à l’anode et d’hydrogène à la cathode. Mais l’idée d’effectuer la réaction sans autre apport d’énergie que celle du soleil hante les laboratoires depuis longtemps.

    L’hydrogène, que l’on commence à savoir enfermer dans des réservoirs, est bien plus commode à stocker que l’électricité. On peut ensuite récupérer l’énergie ainsi mise en réserve, par exemple dans une pile à combustibles où s’effectue la réaction inverse, produisant de l’eau et du courant électrique. L’hydrogène peut aussi être utilisée par d’autres moyens. L’énergie solaire pourrait alors être utilisée de manière plus souple qu’en produisant de l’électricité au gré de l’ensoleillement.

    A la recherche du catalyseur

    Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour égaler l’efficacité des plantes vertes. L’électrolyse réclame énormément d’énergie alors que la photosynthèse se contente de peu. Si l’on parvient à trouver un moyen pour réaliser l’électrolyse avec une quantité d’électricité suffisamment faible, celle-ci pourrait être alors fournie par des cellules solaires. Les chercheurs sont persuadés que la solution se trouve dans le domaine de la chimie et en particulier des catalyseurs, ces molécules capables d’accélérer considérablement une réaction chimique sans être elles-mêmes altérées.

    L’équipe de Daniel Nocera vient de présenter une remarquable avancée dans ce domaine en mettant au point un catalyseur à la fois efficace et bon marché. Alors que les recherches précédentes suivaient la piste d’un matériau à la structure maîtrisée, celui des chercheurs du MIT est amorphe et se forme de lui-même en s’accumulant spontanément autour de l’électrode (l’anode, en l’occurrence).

    Cette dernière est constituée d’un oxyde d’étain et d’indium, plongée dans une solution contenant du phosphate de potassium et du cobalt. Sous l’action du champ électrique, ces éléments s’accumulent autour de l’anode où ils deviennent un catalyseur très efficace pour rompre la molécule d’eau et produire de l’oxygène gazeux, qui s’échappe, et des ions d’hydrogène, qui restent dans la solution.

    « Nocera a probablement retiré du travail à beaucoup de chercheurs » plaisante Karsten Meyer, chimiste à l’université Friedrich Alexander (Allemagne), qui s’exprime dans la revue du MIT et n’hésite à qualifier cette réalisation de « plus grande découverte du siècle » dans le domaine de l’énergie solaire.

    Une électrode en plastique

    Côté cathode, en revanche, là où doit être produit l’hydrogène gazeux (et les ions en oxygène qui restent en solution), le catalyseur utilisé par l’équipe est le platine, un élément rare dont il est inutile de rappeler le coût.

    Mais les laboratoires mondiaux ne chôment pas et, dans le même temps, à des milliers de kilomètres de là, une autre équipe, celle de Bjorn Wintehr-Jensen et ses collègues de l’université Monash, à Clayton (Australie), mettaient au point un catalyseur en plastique. Ces chercheurs ont en effet remplacé l’onéreux platine par un polymère, variante du polyéthylène, le poly(3,4-ethylenedioxythiophene), alias PEDOT, appliqué sur une membrane en Goretex.

    Elle fonctionne au contact de l’air (l’électrolyte étant de l’autre côté) et offre une surface considérable. Il ne faut plus de platine mais tout de même une très faible quantité d’or, qui vient recouvrir les fibres de Goretex.

    L’idée de l’électrolyse à faible consommation d’énergie avance donc à grand pas. La réalisation d’une production d’hydrogène à partir d’énergie solaire se rapproche assez nettement. Mais Daniel Nocera, et d’autres, ont toujours pour objectif d’imiter la photosynthèse et d’utiliser directement l’énergie des rayons solaires pour produire l’hydrogène. A regarder l’activisme des laboratoires du monde entier dans ce domaine, on peut conclure que cet objectif n’est ni utopique ni très éloigné…

    Futura Sciences (Article de 2008)

  • Défense : le choix de la décadence

     

    130802

    Abordant la question du budget militaire dans mon petit livre préconisant la "Libération fiscale" (1)⇓, une chose me semblait évidente, un argument me paraissait indiscutable, un aspect s'imposait à mon esprit : la corrélation entre l'invasion étatiste dans nos sociétés et nos économies, ce que les statisticiens traduisent par la part de plus en plus monstrueuse de la dépense publique dans le produit intérieur brut – et le déclin des fonctions régaliennes de l'État : la justice, la police et la défense nationale.

    L'État nous coûte de plus en plus cher et il fait de moins en moins son vrai métier.

    Les travaux en Commission de la défense de l'assemblée nationale, que je citais alors, faisaient apparaître qu'en 2011, déjà, l'Armée française en était réduite à opérer des "arbitrages" entre le niveau d'urgence des factures à payer, selon le degré de besoin qu'elle évaluait de ses fournisseurs.

    Aujourd'hui la nouvelle loi de programmation militaire, adoptée en conseil des ministres, reflète l'aggravation de cette situation – qui, je le répète, ne doit rien à la crise, rien aux engagements monétaires européens, rien à l'environnement international, mais tout à la lâcheté, à l'aveuglement et à la démagogie de nos dirigeants.

    On a maquillé le recul évident que constitue la baisse dramatique des effectifs, en choix techniques. On nous dit que la France investira dans des drones, dans des moyens supplémentaires pour le Renseignement, qu'on maintiendra la force de dissuasion : très bien. Mais, globalement et de toute évidence la loi 2014-2019, ne fera qu'aggraver celle de la période antérieure qui, en 2009, prévoyait déjà la fermeture d'environ 80 unités militaires, le transfert d'une trentaine d'autres et la suppression de 54 000 emplois militaires et civils sur 320 000. Ceci se décidait dans le cadre d'une enveloppe annoncée de 185 milliards d'euros sur 5 ans. La nouvelle période quinquennale devra se contenter de 179 milliards et entamer une nouvelle baisse d'effectifs de 24 000 personnels.

    On notera que le programme Rafale continue à la fois d'obérer les choix stratégiques et de stagner. Sur 286 prévus initialement, on est passé désormais à 200. Les livraisons, ralenties au rythme de 11 par an, passeront dans deux ans à 4 puis à 0. Cet avion "multirôle", "le meilleur du monde", – selon son constructeur, – serait à partir de 2016 exclusivement destiné aux Indiens, si le contrat se concrétise, peut-être aux Qataris, ces "amis qui nous veulent du bien" de plus en plus indispensables et à "d'autres pays" (lesquels ?).

    On prétend maintenir le potentiel de production et de recherche de nos industries de défense, mais rien ne garantit plus que les besoins annoncés seront couverts, que les programmes seront suivis, que les investissements seront amortis.

    Tout cela confirme hélas une tendance décadentielle, et disons-le : irresponsable, qui vient de très loin, dans notre société de consommation. Dans les années 1960, les dirigeants parisiens ont fait le choix de l'armée technocratique. Dès les années 1970 la baisse constante, qui dure par conséquent depuis un demi-siècle, de la part de la défense nationale dans les préoccupations de la nation a commencé par se traduire par le déclin et la quasi-disparition de la Marine. Dans les années 1980, la gauche socialo-communiste a su alourdir la tendance. La priorité est alors passée aux dépenses que socialistes et communistes aiment à flatter, sans préjudice de leur stérilité ou de leur illégitimité.

    En 1996 la réforme Millon, voulue par Chirac au nom de la vieille lubie gaulliste de "l'armée de métier", portait un nouveau coup aux moyens de défense, et cela a continué sous les gouvernements Jospin, Raffarin, Villepin, Fillon, sous la présidence Sarkozy. On imaginait mal "Pépère" rompant avec cette attitude de déclin. Toute cela rendra de moins en moins possible la moindre participation à aucune opération extérieure, alors même que les dangers s'accumulent et se rapprochent.

    Les Français ne devraient jamais perdre de vue que le choix du renoncement aux moyens de défense c'est la voie la plus sûre qui mène à la servitude.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

     1 cf. "Pour une Libération fiscale".
  • Ecoeurant : une immigrée explique qu’elle n’a pas besoin de payer son appartement

  • Jean-Paul Gourévitch invité du Direct des Contribuables - l'émigration en France - juin 2013

  • Une grève des cotisations sociales de TPE et PME annoncée en septembre 2013

    Les vacances battent leur plein et déjà, la rentrée se profile mal :

    "En septembre 2013 une grève des cotisations sociales est prévue par les plus petites entreprises de notre pays. Les petits patrons de notre pays sont excédés. Il faut dire que leur situation ne permet pas de faire facilement grève.

    Généralement ce sont des petits commerçants, professions indépendantes et artisans qui n’ont pas la possibilité de partir ou mettre le siège social ailleurs qu’en France, ni de délocaliser leurs société. Cette situation de prisonnier de la France, les socialistes au pouvoir depuis un an se sont déchaînés sur eux.
    Le pouvoir socialiste dogmatique avec les dernières mesures au budget 2013, un engendré pour eux un matraquage de bêtise destructeur et économique absurde.

    Un matraquage socialiste :

    Si les socialistes voulaient une destruction massive des plus petites PME de notre pays, ils ne s’y prendraient pas autrement.

    Le petit entrepreneur peut se rémunérer de 2 manières, par des indemnités brutes assimilables au salaire pour les quidams qui ne connaissent pas le fonctionnement d’une PME, ou par les dividendes, c’est a dire la rémunération du capital qu’ils ont risqué dans leur PME.

    Le gouvernement socialiste a largement augmenté les taxations sur cette catégorie sociale pour faire son budget 2013. Il est vrai qu’ils ne votent pas à gauche et ne sont pas bien vindicatifs. En pleine crise économique, ces entrepreneurs qui souffrent encore plus que les autres des baisses de la consommation, subissent actuellement un matraquage fiscal ubuesque dans l’indifférence généralisée. Il faut dire que leur représentation dans les médias et les politiques est proche de 0.

    Au budget 2013 voici ce qui a été modifié pour eux en matière d’impôts :
    1-Soumissions aux cotisations sociales les dividendes, alors qu’ils ont étés déjà imposé.
    2-La suppression de l’abattement de 10% de la base de cotisations sociales.
    3-La suppression de l’abattement d’impôt de 1525€ sur les dividendes" (suite).

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/