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économie et finance - Page 802

  • Conférence d’Olivier Delamarche : La guerre des monnaies

    Conférence d’Olivier Delamarche : “La guerre des monnaies” réalisée lors du point trimestriel FXCM du 12/04/2013 au palais Brongniart à Paris.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Europe : Les épargnants ne sont plus protégés

    Par Philippe Herlin – Chercheur en finance, professeur au CNAM.

    Plus le temps passe, plus on doit se rendre à l’évidence : Chypre a constitué une répétition générale, l’expérimentation d’un plan qui sera reproduit ailleurs. La déclaration de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, qui a parlé de “modèle”, avant de se rétracter, s’avère donc vraie.

    La Commission européenne, et plus spécialement Michel Barnier, le commissaire en charge des banques, prépare en effet une directive qui mettra à contribution les dépôts de plus de 100.000 euros en cas de sauvetage bancaire. L’intention de départ est louable puisqu’il s’agit de ne plus mettre à contribution les contribuables, mais cet argument ne constitue-t-il pas qu’un prétexte ?

    La directive prévoit qu’en cas de faillite d’une banque, les pertes seront d’abord épongées par les propriétaires et les actionnaires, suivis des créanciers “juniors” et “seniors” puis, en troisième rang, les déposants au-dessus de 100.000 euros. C’est seulement si l’ensemble de ces contributions s’avérait insuffisante qu’interviendrait l’argent public, à travers le fonds de secours européen, le MES.

    Voilà pour la théorie, qu’en est-il concrètement ? Lorsqu’une banque affiche de mauvais résultats, les actionnaires en ont déjà payé le prix depuis longtemps ! Les grandes banques européennes ont déjà perdu environ 90% de leur valeur boursière depuis la crise (l’action Société Générale cotait 170 euros en 2006, 25 aujourd’hui, par exemple), il ne reste donc plus grand-chose de ce côté-là.

    Les créanciers ont également fait en sorte de partir. La seule vraie richesse qui reste, ce sont les comptes bancaires. Ils prendront donc sur eux l’essentiel de la ponction, il ne faut pas se faire d’illusion.

    Mais les comptes de moins de 100.000 euros sont-ils bien à l’abri ? Certainement pas ! Il faut bien comprendre que les comptes bancaires chypriotes de moins de 100.000 euros ont été préservés parce que l’Europe et le FMI se sont engagés à apporter 10 milliards d’euros. Si la crise devait toucher un grand pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France, ce n’est pas 10 milliards mais plusieurs centaines qu’il faudrait mobiliser.

    Qui peut croire que cela sera fait ? Qui peut croire que l’Allemagne fera exploser son endettement pour sauver les comptes bancaires des Espagnols, des Italiens ou des Français ?

    D’autant que ceux qui détiennent des comptes supérieurs à 100.000 euros vont se dépêcher de les vider pour les répartir sur plusieurs comptes, et leur nombre va diminuer comme neige au soleil. Cette directive va aussi favoriser le bank run dès les premiers signes sérieux de crise.

    En refusant de s’attaquer aux grands oligopoles bancaires et à l’opacité de leur fonctionnement, à cette logique du “too big to fail” qui encourage l’irresponsabilité, l’Union européenne évite les questions gênantes. Cette directive constitue surtout un aveu d’impuissance, et les épargnants en paieront le prix.

    Goldbroker   http://fortune.fdesouche.com

  • Dalongeville veut faire citer Hollande à son procès

     
    L'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville, jugé fin mai dans une affaire de fausses factures présumées, va envoyer "la semaine prochaine" une citation à destination de François Hollande. Sale temps pour le « président » !
    "La citation est prête, elle sera apportée à l'Élysée par l'huissier la semaine prochaine", a expliqué M. Dalongeville, qui souhaite que François Hollande soit entendu comme témoin, dans un entretien à France Bleu Nord. Encore un coup dur pour la "république exemplaire".
    Le procès doit se tenir du 27 mai au 14 juin. Gérard Dalongeville comparaît aux côtés de 20 autres personnes devant le tribunal correctionnel de Béthune. Il est poursuivi dans cette affaire pour "détournement de fonds publics", "faux et usage de faux" et "favoritisme".
    Pour M. Dalongeville, François Hollande, qui a occupé pendant 11 ans le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, ne pouvait ignorer le fonctionnement de la plus importante fédération de France.
    La fédération du Pas-de-Calais est une "faiseuse de rois" et, à ce titre, "lorsqu'on reste 11 ans à la tête de Solférino, on connait parfaitement la première fédération, son fonctionnement et son financement", a estimé Gérard Dalongeville.
    L'ancien maire d'Hénin-Beaumont a rappelé la promesse de campagne de François Hollande lors de l'élection présidentielle, de répondre à toute convocation de la justice concernant ses fonctions antérieures.
    Le statut pénal du chef de l'Etat, réformé en 2007, prévoit que le président en exercice ne peut être ni mis en examen, ni interrogé comme témoin dans aucune affaire.
    Gérard Dalongeville a par ailleurs réitéré son souhait de se présenter de nouveau aux municipales d'Hénin-Beaumont, si la justice le lui permettait.
    "Je m'exprimerai en septembre sur les municipales pour lesquelles je souhaite être candidat", a-t-il indiqué.

  • (II/II) : Transition énergétique, ou simple opération politique, et … gaz de schistes, par Champsaur

    II) Le cas étrange et aberrant de la France …ou comment la politique ne ferait pas bon ménage avec la science. 

    Le risque environnemental ne vient pas du gaz lui-même: une fois extrait, ce dernier a les mêmes caractéristiques que le gaz consommé habituellement. C'est son exploitation qui inquiète, en particulier la fracturation hydraulique. Or nous forons en France depuis la découverte du champ de Péchelbronn, en Alsace, en 1879.

    En France, l’aventure a commencé en mars 2010, lorsque Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, signait l’autorisation de prospection des gaz de schiste sur le territoire. « C’est la première fois, en France, que des demandes de permis mentionnaient les gaz de schiste, raconte Michel Séranne. Cette information a mis 9 mois avant de d’être connue des médias les plus informés. Puis, très vite, cela a abouti à la véritable controverse que nous connaissons ».

    En février 2011, soit un peu moins d’un an après les premières autorisations, la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet et le ministre de l’Industrie, Éric Besson, ont chargé le vice-président du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies et le vice-président du Conseil général de l’environnement et du développement durable, de diligenter une mission portant sur les hydrocarbures de roche-mère. Cette mission a donné lieu, en avril dernier, à la publication d’un rapport provisoire intitulé « Les hydrocarbures de roche-mère en France ». La recommandation principale qui est sortie de ce rapport étant de parfaire les connaissances scientifiques, en n’autorisant que les puits expérimentaux aux industriels.

    En juin 2011, deux mois après la publication de ce rapport et six mois après les premières manifestations anti gaz de schiste, la France décide d’interdire l’utilisation de la fracturation hydraulique (gouvernement Fillon !). Les industriels avaient jusqu’à septembre 2011 pour proposer des alternatives à cette technique. Mais aucune méthode n’a été mise au point qui satisfasse les industriels. La technique de fracturation au CO2 ou celle dite de l’arc électrique ne sont pas assez rentables.

    Au début du mois d’octobre 2011, les trois permis de recherche de gaz de schiste qui avaient été octroyés, ont été abrogés par le gouvernement. Le premier, appelé  « Montélimar »  (Drôme, Ardèche, Gard, Hérault), délivré à Total et les deux autres, attribués à l’américain Schuepbach (en association avec GDF Suez), « Nant » (Aveyron, Hérault) et Villeneuve-de-Berg »  (Ardèche). Faisant dire non sans amertume, à Gérard Mestrallet (ci-contre), PDG de GDF Suez, que « la France a tourné la page des gaz de schiste avant de l’ouvrir ».

    À peu près aux mêmes époques, en juillet 2011, l'Académie des technologies avait fait connaître sa position: ne pas faire de recherche, ne pas évaluer les éventuelles réserves contenues dans notre sous-sol, ne pas développer de technologies d'exploitation durable serait inconséquent et imprudent. En juin 2010, une délégation de l'Académie des technologies a rencontré à Washington les principaux acteurs de l'énergie aux États-Unis. Le message a été très clair et très homogène. La priorité des États-Unis est l'indépendance énergétique, à égalité avec l'amélioration de l'emploi. Cette politique repose sur deux piliers: le pétrole offshore profond sur les côtes américaines et le shale gas (ou gaz de schiste) que nous découvrions et qui représentait déjà 22% de la consommation américaine.

    Alors que les industriels français se sont retrouvés bloqués.

    Un exercice où la gouvernance de notre pays est passée maître, repousser les décisions, comme s’il s’agissait de gagner du temps, là où au contraire, il n’y a pas à en perdre. Les propos les moins agressifs, mais néanmoins d’une misérable dialectique, furent ceux de François Hollande, avec la pirouette désormais classique du renversement de la charge de la preuve : « Actuellement, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huile de schiste est exempte de risque pour l’environnement et pour la santé ; ce n’est pas parce que l’on n’a pas démontré la dangerosité de l’exploitation qu’elle est totalement sans risque ». On peut facilement dérouler le même raisonnement de simplet pour toute activité industrielle, où se mêle le jargon à la mode du risque zéro, et du principe de précaution. Et au-delà vient toute la gamme du vocabulaire de combat du dictionnaire d’inspiration trotskyste, un amphigouri de néologismes créés pour la circonstance comme négationisme, climatosceptique. Dans un réflexe pavlovien cette communauté ne s’interdit pas le terrorisme intellectuel, en témoignent les commentaires après la conférence débat organisée par Vincent Courtillot à l’Académie des Sciences le 26 Février 2013 dernier, avec cinq de ses collègues, britanniques et américains. S’en est suivie une débauche de hurlements sur internet, qui ne visaient qu’à lui interdire de parler. Mais le summum fut atteint avec la ministre de ce gouvernement, une certaine Delphine Batho, qui sanctionna la réunion par un : « Donner ainsi crédit aux thèses d’un climatosceptique notoire qui juge stupide les travaux du Giec, c’est triste pour l’Académie des Sciences ». Précisons que cette apparatchik a pour tout bagage universitaire un vague baccalauréat de lettres, et qu’elle s’est surtout illustrée pour avoir généré des troubles comme syndicaliste étudiante partout où elle est passée. Il est vrai aussi que Courtillot, comme de nombreux autres vrais scientifiques, ne lie pas le changement de climat, variation éternelle à la surface du globe depuis les 4,5 milliards d’années d’existence de notre Terre, à l’activité industrielle de l’Homme, réellement mesurable depuis moins de 150 ans ! On pensait que nos Académies étaient des lieux de réflexions, de liberté intellectuelle sous la protection de l’État. Mme Batho vient d’inventer une autre règle.

    C’est dans cette ambiance qu’avec un certain culot, le gouvernement a ouvert une concertation sur la transition énergétique, dont la composition de la commission ne laisse aucun doute sur la marque strictement politique de la manoeuvre. Dans une démarche totalement irrationnelle, puisqu’il s’agit d’interdire même les sondages par forage, donc d’évaluer nos réserves, ils ont écrit d’avance la conclusion, habillée par un faux débat. Il est inadmissible qu’avec la technicité dont nous disposons, notre expérience en la matière, une poignée d’agitateurs professionnels décident de la politique industrielle et énergétique. Et notre Institut Français de Pétrole (IFP) condamné à travailler en cachette …

    Dans un article du Figaro du 22 Février 2013 un ancien membre du Conseil général des mines, Henri Prévot, ingénieur du corps des mines, connu, considère que le débat sur l’énergie est biaisé. Ce qui est baptisé transition énergétique va se résumer à « comment gaspiller 20 à 30 milliards par an », dans un simili débat canalisé, corseté, contrôlé, cadenassé, comme savent le faire les esprits totalitaires et obscurantistes aujourd’hui aux commandes de notre pays. Il s’agit essentiellement de sortir du nucléaire, donc en détruisant des emplois par centaine de milliers tout en aggravant la précarité énergétique. Dans une circulaire aux préfets Mme Batho écrit la conclusion avant tout débat : «… Le président de la République a fixé le cap d’évolution de la part du nucléaire dans la production d’électricité dans notre pays de 75 à 50 % en 2025. Dans ce cadre la centrale de Fessenheim sera fermée à la fin de l’année 2016 … »

    Il est alors utile de comparer avec l’approche radicalement différente des États-Unis. Pour son second mandat Barak Hussein Obama a lourdement insisté sur la responsabilité que se fixait sa grande île vis-à-vis de l’environnement, et de la protection de la planète. Mais le fossé s’ouvre sous nos pas quand on compare les deux projets : d’un côté son équipe chargée de l’environnement récemment désignée, et de l’autre la camarilla qui a pris d’assaut la rue de Solférino, pour des dosages électoraux ayant abouti à une place démesurée dans la représentation nationale (18 députés) malgré leurs très modestes 850.000 électeurs sur 44 millions d’inscrits.

    La nouvelle équipe environnementale de Washington pourrait s’appeler « Comment faire de l’écologie intelligemment, et en restant pragmatique ».

    Après avoir nommé Sally Jewell, une chef d'entreprise connue pour ses engagements écologistes, au département de l'Intérieur (qui supervise l'exploitation des hydrocarbures sur les terres de l'Etat fédéral), c’est Gina McCarthy qui prend la tête de l'EPA, l'Agence pour la protection de l'environnement, qui a en charge, notamment, la supervision des activités de fracturation hydraulique. Cette Bostonienne de cinquante-huit ans travaille déjà à l'Agence, où elle s'occupe de la pollution de l'air. Elle a collaboré dans le passé avec Mitt Romney, comme chef de l'agence environnementale du Massachusetts. Elle passe pour avoir une approche équilibrée. Selon le sénateur républicain Richard Blumenthal, « elle reconnaît qu'il y a un équilibre à trouver entre la protection de l'environnement et la croissance économique, mais elle est convaincue que les deux se soutiennent mutuellement ». Les lobbys des grands groupes énergétiques lui reconnaissent une grande capacité d'écoute.

    Au département de l'Énergie, un scientifique, Ernest Moniz, qui dirige actuellement au MIT de Boston un projet baptisé « Energy Initiative ». Soutenu par BP, Royal Dutch Shell et Chevron, entre autres, le projet vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps nos plateaux de télévision sont colonisés en France par une avocate incompétente dans ces domaines, une certaine Corinne Lepage, ou l’équipe des écolos du parlement européen, élus à cette sinécure à la faveur d’un montage. Une meneuse, Michèle Rivasi, vient de rappeler la ligne : « Là où le nucléaire passe, la démocratie trépasse ». Quels rapports avec les process industriels et la science ? Et tant pis pour le charabia !

    III) Des raisons d’espérer  

    L’ouvrage du  professeur de physique britannique (Cambridge) David McKay, vient d’être traduit en français, et pourrait s’appeler « Comment réduire les émissions d’âneries ». Sur la planète encombrée des ouvrages sur les questions énergétiques son pavé de 500 pages, L'énergie durable, pas que du vent !, est original par sa construction, par la richesse de ses innombrables infographies, par son ton, direct et souvent humoristique. Il peut se savourer soit au fil des pages, soit en sautant les chapitres techniques.

    En bon scientifique, l'auteur se fixe comme objectif «d'être franc au sujet des chiffres». Pour expliquer comment résoudre l'équation de la transition énergétique, c'est-à-dire produire de l'énergie durable et décarbonée à un coût abordable, David MacKay insiste sur les grandeurs et les échelles, de la consommation comme de la production de chaque source d'énergie. Un exemple: «Pour que l'éolien fournisse 100 % de la consommation électrique du Royaume-Uni, il faudrait recouvrir 7 % de la surface du pays de moulins à vent», explique-t-il.

    S’agissant de notre pays, le papier d’un économiste pourrait être titré « À toute chose malheur est bon ». Il nous dit dans les Echos (4 Février 2013), non sans cynisme « Les gaz de schiste peuvent attendre ». Revenant sur l’extrême volatilité des prix du marché, il suggère de profiter de la chute et de nous fournir aux Etats Unis avec le bénéfice de conserver nos réserves. Et nous ajoutons en attendant que nos politiciens reviennent à la raison. Raisonnement faussement séduisant, car beaucoup de voix s’élèvent aux États Unis pour faire cesser l’exportation, dans le même but de conserver la précieuse réserve du sous-sol. Rien ne dit que nous pourrons aisément acheter notre gaz outre atlantique.

    Sans oublier que le nerf de la guerre, identifié depuis longtemps est le dépôt de brevets. Nous sommes là aussi hors jeu. Quand l’heure sera venue de renvoyer à leur bac à sable les Jouzel, Rebelle, Placé, Hulot et autre Eva Joly, que nous serons le dos au mur, et obligés d’ouvrir les yeux, les brevets ne seront pas chez nous. En économie les stocks de brevets s’appellent le capital immatériel. C’est l’essentiel du capital de maisons comme Apple ou Samsung.

    Une très longue histoire qui ne fait que débuter, mais où la France ne s’est pas donné les outils pour l’instant … (fin).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • (I/II) : Transition énergétique, ou simple opération politique, et … gaz de schistes, par Champsaur

    Il peut sembler étrange, voire incongru qu’un site royaliste comme le nôtre aborde un tel sujet. Disons avec le poète Térence que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger » (Homo sum; humani nihil a me alienum puto).

    Beaucoup d’évènements concomitants sur une période du calendrier très courte, conduisent à nous arrêter plus particulièrement sur l’aventure des gaz de schistes.

    Elle n’en est qu’à ses débuts, et se présente comme un bond inattendu et gigantesque dans la course de l’Humanité à la recherche de l’énergie.

    Elle présente deux caractéristiques : les réserves potentielles sont identifiables assez précisément, et sont considérables dans certaines zones (48 selon l’Agence internationale de l’Énergie), par ailleurs les techniques évoluent à très grande vitesse, proposant des évolutions majeures tous les six mois environ.

    Nous verrons que la France s’est mise hors jeu, un monde politique pusillanime s’étant couché devant une poignée de spécialistes de l’agitprop dont on peut se demander au profit de qui ils opèrent … 

    I) Rappel historique et état des lieux

    11 – Histoire

    Leur histoire commence il y a un peu moins de deux siècles avec le forage, en 1821, du tout premier puits de gaz naturel aux États-Unis. Une première compagnie gazière a été créée en 1858, mais la première fracturation hydraulique n’a été réalisée que dans les années 1940. Cette technique était encore peu rentable à l’époque. Elle consistait déjà à fracturer la roche, avec un fluide sous haute pression, pour libérer le gaz ou l’huile emprisonnés. « Ce n’est que vers la fin des années 1990 que de nouveaux essais ont été entrepris aux États-Unis. La croissance de la production des gaz de schiste n’est vraiment devenue exponentielle outre-Atlantique que vers 2005. Avant ils étaient encore peu rentables et techniquement trop difficiles à extraire », explique Michel Séranne, géologue à l’université de Montpellier. Avec la maîtrise, par la compagnie américaine Devon Energy, de la technique du forage horizontal, suivi d’essais concluants en 2005, la production a vraiment démarré aux États-Unis, avec l’essor grandissant qu’on lui connaît aujourd’hui.

    Les premiers projets d’exploitation sont nés dans les années 1970-1980, mais c’est en 2005 que la production a commencé à croître à un rythme impressionnant. Parmi les gaz non-conventionnels (gaz de réservoir/tight gas ; méthane de houille/coalbed methane et gaz de schiste/shale gas), c’est le gaz de schiste qui a connu ces dernières années le plus grand essor aux États-Unis, quoiqu’il soit exploité depuis moins longtemps que les autres. Ainsi, sa production était d’environ 30 milliards de mètres cubes en 2006, de 55 milliards en 2008, de 85 milliards en 2009 et serait d’environ 260 milliards de mètres cubes en 2012 selon la US Energy Information Administration (EIA). Aux États-Unis, les gaz de schistes représentent 23 % de la production totale de gaz (dont 58 % est "non conventionnelle"), un chiffre qui augmente chaque année. Il est encore difficile d'estimer les ressources mondiales en gaz de schistes mais elles semblent considérables et pourraient, à terme, changer la donne de la géopolitique gazière.

    Connus depuis des décennies, les gaz de schiste font beaucoup parler d’eux, parce que leur production est devenue suffisamment performante pour être rentable. Grâce à eux, les États-Unis se placent devant la Russie en termes de réserves gazières. Ces gaz font toutefois l’objet d’une controverse. Ils suscitent en effet de vives contestations, principalement en raison de l’impact supposé de leur exploitation sur l’environnement.

    Les États-Unis ont été les premiers à exploiter les gaz de schiste, mais il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3), sachant que la consommation mondiale actuelle de gaz est estimée à 3,1 Téra m3 par an.

    Du gaz (essentiellement méthane) est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très peu poreuses et imperméables. Ces roches, riches en matière organique (de 2 à 10%), ont généré des hydrocarbures gazeux par augmentation de pression et de température lors de leur enfouissement tout au long des temps géologiques. Une grande partie de ce gaz est resté piégé dans ces roches.
    Du fait de la très faible perméabilité de ces roches, ces hydrocarbures ne peuvent être exploités avec les modes de production classiques d'où leur classement dans les gaz "non conventionnels".

    gaz schiste-04.jpg

    "...il existe des réserves de gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette dernière les estime à 920 Téra m3 (un Téra m3 équivaut à 1000 milliards de m3)..."

    12 - Technologie

    La production de gaz de schiste a augmenté très rapidement ces dernières années aux États-Unis et se développe dans de nombreux pays (Argentine, Pologne, Chine, etc.). Comme beaucoup d'autres sources d'énergie, elle suscite des peurs et des contestations compte tenu de ses impacts environnementaux supposés. Le gaz de schiste étant piégé dans des roches très peu perméables, son exploitation nécessite la mise en œuvre de deux technologies: le forage horizontal et la fracturation hydraulique. Le premier permet d'exploiter le gisement sur une plus grande étendue à partir d'un seul puits. La seconde vise à augmenter la perméabilité de la roche en la fracturant et, donc, à faciliter l'extraction du gaz.

    Contrairement à ce qui est propagé en France avec insistance, il s'agit de méthodes très anciennes: le forage horizontal est généralisé depuis les années 1980, et les débuts de la fracturation hydraulique remontent à 1948. Actuellement, plus de 10.000 fracturations sont effectuées chaque année dans le monde, y compris pour la géothermie ou la production d'eau potable.

    Cette technique présente l'inconvénient de requérir beaucoup d'eau (douce ou salée) mais grâce aux progrès technologiques les quantités ont fortement diminué. Des additifs chimiques, d'usage courant pour certains, y sont ajoutés en très faible quantité (moins de 0,2 %) afin de rendre la fracturation plus efficace. Les entreprises ont l'obligation d'en publier la liste.

    Une partie de l'eau utilisée revient en surface. Elle fait l'objet d'un traitement afin d'éliminer les produits injectés ainsi que ceux naturellement présents dans le gisement, notamment le sel. Pour ne pas polluer les nappes phréatiques, plusieurs tubages en acier sont mis en place sur les premières centaines de mètres du puits, comme cela se pratique dans tous les forages. La fracturation s'étend sur quelques dizaines de mètres à l'intérieur du gisement souvent situé à grande profondeur (1000 à 2000 mètres). Des technologies géophysiques sont mises en œuvre pour détecter la présence éventuelle de failles à proximité et suivre en temps réel la propagation des fractures.

    La production de gaz non conventionnels nécessite un nombre important de forages. Pour réduire l'emprise au sol, et donc limiter l'impact paysager, plusieurs «drains» (20 par hectare en moyenne avec un maximum de 70) sont forés à partir de la même plate-forme.

    Il est vrai que l'exploitation du gaz de schiste dans certains États américains s'est accompagnée de pratiques contestables. Ceci est lié au contexte spécifique américain où le propriétaire d'un terrain possède aussi les ressources du sous-sol. Par ailleurs, la réglementation technique et environnementale varie beaucoup d'un État à un autre. Elle a néanmoins été renforcée afin d'imposer des bonnes pratiques et limiter d'éventuels dommages. Enfin, l'importance des enjeux des hydrocarbures non conventionnels, une source d'énergie fossile supplémentaire, conduit l'industrie à engager des efforts en matière de recherche: l'objectif est de réduire toujours plus l'impact environnemental. Même si le risque zéro n'existe pas, il est possible d'extraire «proprement» le gaz de schiste.

    On estime à 2 millions le nombre de fracturations hydrauliques effectuées à ce jour dans le monde. L’imprécision vient de ce qu’il s’agit d’une méthode routinière de forage dont seuls les logs de forage font état sans que les media ne s’en mêlent, sauf en France. Aux Etats-Unis, les 450 000 puits à gaz forés à ce jour ont tous eu recours à la fracturation hydraulique et Mrs Elizabeth Ames Jones, Chairman de la Railroad Commission of Texas, interrogée récemment par le Sénat américain a déclaré, qu’à sa connaissance, il n’y avait jamais eu de pollution de nappes phréatiques. La Rail Road Commission of Texas est une super DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) dont elle partage les attributions.

    Bon an mal an, depuis 2009 les États-Unis forent plusieurs milliers de puits à gaz et huiles de schiste par an et tous ces puits sont fracturés hydrauliquement. À noter que la première fracturation hydraulique commerciale a eu lieu en 1949 à Valma en Oklahoma.

    On injecte sous forte pression (plusieurs centaines de bars) un mélange composé de 99,51% d’eau, de sable ou de microbilles de céramique et de 0,49% d’agents chimiques issus de l’industrie agro-alimentaire pour fluidifier la boue, tuer les bactéries, prévenir la corrosion et éviter la formation d’écailles de métal. Les produits chimiques soi-disant cancérigènes sont maintenant totalement éliminés. Aux États-Unis, les pollutions ont été provoquées par l'usage de produits interdits et par des pratiques non professionnelles pour cimenter les puits de forage. Pouvons-nous exploiter ces ressources proprement ? Nous soutenons que oui. Beaucoup de pays le pensent et y travaillent. Au-delà du contrôle des techniques de forage et des produits utilisés, il convient également d'analyser soigneusement les constituants de la roche mère qui sont délavés et remontés à la surface.

    Il est difficilement concevable et géologiquement impossible (sauf sur le papier) que les eaux de fracturation puissent contaminer les nappes phréatiques. Quelques 6000 forages ont été faits en France à ce jour dont 1500 forages d’exploration environ (wildcats) et plus de 2000 forages de développement dans le seul bassin de Paris et aucune pollution de nappes phréatiques n’a jamais été relevée. Nous sommes bien loin des 596 produits chimiques dont « certains sont cancérigènes » que Josh Fox n’a jamais pu nommer.

    En avril 2011, la Chambre des représentants des États-Unis a remis un rapport intitulé «Chemical used in hydraulic fracturing». Selon ce texte, les 14 principales compagnies du secteur ont, entre 2005 et 2009, utilisé 2500 produits contenant 750 composants chimiques. Plus de 650 de ces produits renferment des substances connues pour leur effet cancérigène, selon les critères américains appliqués à l'eau potable (le Safe Drinking Water Act), ou sont des polluants atmosphériques. Selon les experts, ces produits ne sont pas nécessaires, ni souvent même utiles. Fallait-il cinq années pour s'en rendre compte? Un an après, les additifs ont été ramenés au nombre de 12, tous d’origine organique.

    Les Français découvrent cette nouvelle source d'énergie par le film « Gasland » et la perçoivent majoritairement comme une menace plus que comme une opportunité ou une chance. Film documentaire américain sorti en 2010, écrit et réalisé par Josh Fox, il a pour objet l'impact environnemental et sanitaire de la méthode d'extraction par fracturation hydraulique. Josh Fox visite d'abord Dimock (Pennsylvanie), dans une zone d'exploitation du gaz de schiste. Il y rencontre plusieurs familles dont l'eau du robinet peut prendre feu si l'on en approche un briquet. Une enquête d'État menée par la Colorado Oil and Gas Conservation Commission a par la suite prouvé que le problème était dû au méthane naturellement présent dans l’eau et non à la technique de fracturation hydraulique ou à l’exploitation du gaz.

    Suite à la diffusion de ce documentaire, des doutes sont apparus quant à l’exactitude, l’attention aux détails et la justification de certains faits. Mais la profession pétrolière n’est pas la seule à avoir avancé des contre-arguments : Kiran Stacey, journaliste au Financial Times et spécialiste des questions économiques liées à l’énergie et à l’environnement, est également revenu sur plusieurs éléments clés du film. 

    13 – L’économie

    Si certains chapitres donnent dans la controverse, il en est un qui fait l’unanimité, c’est le poids économique de cette richesse. Certes cette considération ne pourrait pas supplanter toutes les autres, s’il était avéré que son extraction présente des effets induits totalement rédhibitoires.

    Le principal problème économique est que l’équilibre entre le coût et le bénéfice est encore loin d’être trouvé. Une recherche et une exploitation onéreuse ont conduit quelques entreprises à suspendre cette voie en attendant que les cours se stabilisent. Car les quantités de gaz de schiste aujourd’hui sur le marché ont quasiment écroulé les prix. Les stocks dans les schistes existent et sont sans conteste la sécurité de l’avenir

    Aux États-Unis, grâce à l'exploitation du gaz de schiste, le prix du gaz se situe aux alentours de 3 $/MBTU (La British Thermal Unit est une unité d'énergie anglo-saxonne. MBTU signifie 1000 BTU...)

    À titre de comparaison, il se négocie à 8 $/MBTU en Europe, 12 $/MBTU en Asie et 15 $/MBTU au Japon, qui a dû négocier en urgence de nouvelles quantités après Fukushima.

    L'exploitation des gaz de schiste a fait des États-Unis le premier producteur mondial de gaz naturel, installant une nouvelle donne tant économique que politique. Faut il un exemple de la rapidité vertigineuse avec laquelle la situation évolue ? Dans un étroit couloir maritime, exactement à la frontière entre la Louisiane et le Texas, le terminal gazier de Sabine Pass est devenu le symbole de l'une des plus grandes révolutions industrielles et économiques de ces trente dernières années. En 2003, la compagnie Cheniere y a construit un terminal géant, destiné à accueillir des méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié. Commencé en 2003, mis en service en 2008, il ne fonctionne qu'au ralenti. Car entre ces deux dates, le développement considérable des gaz de schiste aux États-Unis a transformé le pays d'importateur en premier producteur mondial de gaz naturel devant la Russie. Cheniere a donc demandé l'autorisation au gouvernement américain de transformer son terminal de Sabine Pass d'importateur en exportateur de gaz. Un investissement de 10 milliards de dollars.
    Après lui, sept autres projets du même type ont été déposés. Et la presse française du 29 Mars 2013 annonce que les premiers gaz de schiste américain arrivent en Europe, en Grande Bretagne !

    Saturé de gaz, le pays est désormais celui où il se vend à prix bradé : près de 2 dollars l'unité de référence, soit sept à huit fois moins cher qu'ailleurs dans le monde. Mauvaise nouvelle pour les compagnies gazières, qui rêvent d'exporter leurs surplus, mais excellente nouvelle pour le pays qui est en train de sortir de la crise grâce à la combinaison diabolique de son dollar faible et de son gaz de schiste bon marché. On comprend que le gouvernement hésite à ouvrir les vannes et faire profiter le monde entier du bouleversement qu'il a connu ces dernières années.
    S'il fallait une nouvelle preuve de l'influence du prix de l'énergie sur la santé d'une économie, l'apparition des gaz de schiste en constituerait une fameuse. Dans un pays ravagé par le chômage, ce seul secteur a créé plus de 600 000 emplois, surtout dans la bande centrale du pays. Plus important encore, il a provoqué une vague de relocalisation d'industries gourmandes en énergie. Pour la première fois depuis des décennies, une usine sidérurgique flambant neuve sort de terre près de Bâton Rouge en Lousiane, une autre dans l'Ohio. Chimistes et pétroliers multiplient les investissements. Barack Obama, qui voulait relancer la croissance par l'investissement dans les énergies renouvelables, voit l'économie repartir par la grâce d'un gaz de schiste qu'il n'attendait pas et dont les spécialistes assurent que les Etats-Unis possèdent pour cent ans de réserve.

    Si l'Amérique décidait d'exporter son gaz, cela aurait des conséquences économiques et géopolitiques considérables. La première serait de casser le lien ancestral entre le prix du pétrole et celui du gaz. Car contrairement au pétrole, qui voyage facilement, le coût élevé du transport du gaz, par gazoduc ou par bateau, a conduit les fournisseurs à proposer à leurs clients des contrats de long terme indexés sur le pétrole, plutôt qu'une cotation sur un marché libre. Il en a résulté un morcellement des prix du gaz. Les Américains avec leur marché libre à quelques dollars, les Européens actuellement autour de 13 dollars et les Japonais à 17. À partir du moment où les Américains exporteront massivement, autant par exemple que le Qatar, le rapport de force sera sensiblement différent.

    Et le bouleversement viendra d'ailleurs, de la dispersion de cette source énergétique. Hormis les Etats-Unis et le Canada, les grandes réserves potentielles sont en Amérique latine, en Chine, en Europe et en Afrique du Sud. La Chine, qui a doublé sa production d'électricité en cinq ans, en profitera pour réduire sa dépendance au charbon, le Japon vis-à-vis du Moyen-Orient et les pays d'Europe de l'Est, de la Russie. Reste le cas de la France, qui détiendrait les plus grosses réserves du continent mais qui s'est mise hors-jeu pour l'instant.

    Le miracle américain est dû à la conjonction de réserves abondantes, de producteurs compétents, d'une législation avantageuse et d'un large réseau de gazoducs. Il est le seul dans ce cas. L'essor de ces technologies dans des pays comme la Chine ou l'Argentine sera plus coûteux. Sitôt les quantités américaines déversées sur le monde, les prix remonteront d'autant plus vite qu'ils sont plus volatils que les contrats de long terme classiques. Enfin, le gaz n'est pas la réponse à tout. Dans le mix énergétique mondial, il représente 20% de la consommation et pourrait grimper à 25% d'ici 2035, selon l'Agence internationale de l'énergie. Sur cette part, les gaz non conventionnels pourraient en représenter 20%, soit 5% les besoins énergétiques, contre 30% pour le charbon et un peu moins pour le pétrole. Mais ces 5% feront peut-être toute la différence. L'âge d'or du gaz a commencé. (à suivre)

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  • Maurice Allais, l'économiste détesté de ses pairs

    M. Olivier Pastré, personnage redondant et péremptoire auquel on pourra difficilement échapper sur France-Culture, est d'un conformisme comique pour un intellectuel-bo-bo au pedigree impeccable, qui joue en permanence à l'affranchi.
    Couvert de distinctions et de diplômes, ce professeur d'économie, doyen de Paris VIII, fut consultant à l'OCDE puis à la CEE, appartint au Commissariat au Plan, fut conseiller du directeur du Trésor, directeur de collections aux Éditions la Découverte, conseiller scientifique de la Revue d'Économie Financière, directeur de collection aux Éditions Perrin, pendant des années éditorialiste quotidien sur France Culture, actuellement producteur sur la même antenne, de L'Économie en Question. Il est membre du Conseil Scientifique de l'Autorité des Marchés Financiers, administrateur de l'Association des Directeurs de Banque, Professional Fellow de l'Institut Europlace de Finance, administrateur de CMP Banque (filiale bancaire du Crédit Municipal de Paris). Mais nous nous intéresserons tout particulièrement à un aspect de sa biographie souligné par le Cercle des Économistes auquel, bien entendu, il appartient : « De 1987 à 2002, Olivier Pastré a été Directeur Général Adjoint puis Directeur Général de GP Banque (rebaptisée, à partir de 1999 SBFl, (Société de Banques Françaises et Internationales), seule banque d'affaires européenne à s'être spécialisée sur le Maghreb et le Machrek. À ce titre, il a dirigé une quarantaine de cadres répartis entre la France, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie et a géré cinq fonds d'investissement. Olivier Pastré est (ou a été) administrateur de Medifin et MSIN (Maroc), (société boursière marocaine), d'Union Bank (Algérie) (mise en liquidation dans les remous de l'effondrement de l'empire Khalifa) et d'IM Bank (Tunisie) (International Maghreb Merchant Bank Première banque d'affaires agréée dans un pays du Maghreb, qui fonctionne sous la tutelle des autorités financières tunisiennes). Il a été nommé Directeur Général d'IM Bank en 2000 et Président en 2001. (Ce qu'il est à ce jour). Dans le cadre d'lM Bank, Olivier Pastré a participé à plus de 20 privatisations au Maghreb en tant que conseil du Gouvernement ou d'investisseurs privés ». GP Banque, puis SBFl, était une filiale de la Société Marseillaise de Crédit, rachetée en 2008 à HSBC-France par BPCE - Banque Populaire-Caisse d'Epargne -. Devenue une filiale de Natexis, elle est dirigée par l'Algérien Abderrahmane Hadj Nacer, ancien directeur de la Banque Centrale d'Algérie. Outre que cela montre à quel point l'homme est profondément inféodé au Système financier mondialiste, on ne peut mieux éclairer les liens qui le lient « au Maghreb et au Machrek » et par incidence le peu d'empathie que lui inspirent ceux qui n'ont de goût ni pour l'un ni pour l'autre.
    Dans une notice biographique laconique que France Culture consacra le 15 octobre au Prix Nobel d'économie Maurice Allais, tout juste décédé à 99 ans, il trouva néanmoins l'occasion d'agresser le Front National qui « avait, dit-il, tenté de le récupérer » faisant ainsi « une erreur d'évaluation ».
    M. Pastré dispose de tribunes considérables dont il use et abuse pour faire passer ses opinions et les messages que ses maîtres de la finance l'ont chargé de diffuser. Et il peut autant qu'il le veut s' en prendre à des gens qui n'ont aucun moyen de répondre à ses attaques. Il devrait savoir néanmoins que le Front National n'a jamais eu à récupérer le Pr Allais parce que depuis 45 ans nous étions dans la même démarche que lui. Et cela a même commencé alors qu'il militait en lisière de l'OAS dans un combat pour l'Algérie Française, dans lequel en effet on ne trouvait les amis actuels de M. Pastré que parmi les porteurs de valises de ceux que combattait Maurice Allais. Ce qui explique largement que le seul prix Nobel d'Économie français ait subi l'habituel traitement au silence réservé aux insoumis. À ceux qui ont la mémoire courte on rappellera ce que cet homme sage et objectif écrivait en 1962 dans L'Algérie d'Evian : « J'estime que les crimes aveugles de l'OAS doivent être condamnés, mais que les hommes qui les commettent ont été rendus « fous furieux » par la politique inhumaine et odieuse poursuivie par le Pouvoir et qu'ils doivent dès lors bénéficier de notre compréhension et des circonstances atténuantes ; j'estime encore qu'un jugement analogue doit être porté quant aux crimes, non moins odieux, commis par les hommes du FLN. J'estime que ces crimes, il était certain qu'ils seraient commis, car on ne peut attendre de gens primitifs et fanatiques, après sept ans de combats clandestins et atroces, au cours desquels ils ont été impitoyablement décimés, qu'ils se comportent en hommes raisonnables et civilisés. De là,je conclus qu'il est non seulement inhumain, mais insensé, pour le Pouvoir de livrer dans de telles conditions (les Accords d'Evian) le groupe minoritaire désarmé à la merci du groupe majoritaire supérieurement armé. J'affirme que c'est là une décision barbare qui restera longtemps au cours des siècles qui vont suivre comme un opprobre ineffaçable pour notre pays ».
    En économie comme ailleurs il y a des géants et il y a des nains. Et ce ne sont pas forcément ceux qui monopolisent le discours médiatique qui sont les plus dignes.
    Georges MAÎTRE. Rivarol du 29 octobre 2010

  • Moralisation générale ! Tous suspects ?

    Pour évoquer le thème de la «moralisation de la vie publique», Frédéric Taddeï reçoit notamment Percy Kemp, auteur du livre «Le Prince : conseils adressés à nos gouvernants…» (Seuil), Dominique Jamet, auteur du «Mal du pays» (La Différence), Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, membre du Bureau national du PS, Monique Pinçon-Charlot, qui a publié «L’Argent sans foi ni loi» (Textuel), et Charles Gave, auteur de «L’État est mort, vive l’État !» (Bourin).

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  • Affaire Cahuzac: Moscovici mal à l’aise

    Le ministre de l'Économie et des Finances a été entendu mercredi 17 avril par les députés, au sujet de l'affaire Cahuzac. Deux heures et demie d'audition devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale, dans un climat houleux.
    Pierre Moscovici a encore une fois affirmé avec force qu’il ne savait rien du compte à l'étranger de Jérôme Cahuzac, avant les aveux de l'ex-ministre du Budget, le 2 avril. C’est fou tout ce que les ministres de ce « gouvernement » déclare ne pas savoir !
    C'est surtout sur l'enquête auprès de la Suisse que Pierre Moscovici a donné des précisions. Le ministre a insisté, encore une fois. Le fisc français a posé les questions « les plus larges possible » à la Suisse.
    « Pourquoi n’avoir interrogé que la seule banque UBS ? », demandent les députés. Le ministre réplique que c’est parce que, à l'époque, c'était la seule banque mentionnée par Mediapart, le site d'information qui a révélé l'existence du compte. Un ministre pas très curieux, en vérité !
    Par ailleurs, Pierre Moscovici assure qu'il ne pouvait pas demander si Jérôme Cahuzac avait eu un compte avant 2006, car cette date correspond au délai de prescription fiscale.

    UNE COMMISSION D'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE LE 24 AVRIL

    Dernier point abordé par Pierre Moscovici : le fisc aurait non seulement demandé si Jérôme Cahuzac avait eu un compte chez UBS, mais surtout si ce compte avait été transféré dans un autre pays. Ce qui, selon lui, permettait de savoir si Jérôme Cahuzac avait, ou non, un compte à Singapour.
    La Suisse a alors répondu par la négative à toutes ces questions. Pierre Moscovici et les services fiscaux français s'en tiennent donc là. L'opposition, elle, juge que le gouvernement aurait dû faire plus.
    Globalement, peu d'éléments concrets ont été apportés lors de cette audience. Pour en savoir vraiment plus, il faudra attendre la Commission d'enquête parlementaire, qui sera créée le 24 avril prochain. À suivre…¢
  • Elizabeth Warren : ” Que faut-il faire pour fermer une banque hors la loi ? “

    Elizabeth Warren, sénatrice américaine du Massachusetts pose des questions simples à propos des banques plus précisément sur la banque HSBC coupable d’avoir blanchi 881 millions de dollars pour les barons de la drogue mexicain et colombienne et d’avoir violé les lois internationales.

    A la question : “que faut-il faire pour qu’un institut financier soit fermé ?“, les deux intervenant, David Cohen du Département du Trésor US et Jerome Powell, gouverneur de la FED ont visiblement du mal à répondre.

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  • Parlement Européen : Marine Le Pen vs Mario Draghi

    « Ne vous avisez pas de lancer une offensive monétaire sur la France car dans ce cas vous nous trouverez en travers de votre chemin » – Marine Le Pen à Mario Draghi, président de la BCE