Après la Grèce, l'Irlande, le Portugal et l'Espagne, c'est au tour de Chypre d'être menacée par la faillite... et par les plans de « sauvetage » concoctés par l'Union européenne et le FMI.
Chypre, maillon faible. Chypre, nouvel homme malade de l'Europe. À Bruxelles et dans certaines capitales européennes, on n'en démord pas : l'île partagée entre les frères ennemis grec et turc est un paradis fiscal, champion du blanchiment, une lessiveuse pour faire court, et son économie n'est plus viable.
Pour être péremptoire, l’affirmation semble cependant loin d'être justifiée. Ou, du moins, mérite-t-elle d'être nuancée. En effet, si l'on en croit le dernier classement publié par le Basel Institute on Governance en matière de lutte contre le blanchiment, le classement de Chypre serait bien supérieur, en la matière, à celui de... l'Allemagne.
Il convient d'observer, par ailleurs, que Chypre a intégré l'Union européenne en 2004, et la zone euro en 2008. On peut raisonnablement supposer qu'à l'époque, les négociateurs européens n'ignoraient rien des difficultés structurelles économiques de l'île qu'ils dénoncent aujourd'hui.
Mieux ! si l'on peut dire. L'ONU avait alors mis en place un plan, dit plan Kofi Annan, approuvé d'ailleurs par les instances européennes, pour organiser la réunification de l'île avant son entrée dans l'Union européenne.
Comme on le sait, Chypre est cependant toujours divisée, mais cette difficulté n'a pas empêché son intégration dans la grande famille européenne.
La réalité est qu'à l'époque, les difficultés structurelles, qui sont d'abord celles de l'Union européenne avant d'être celles de ses États-membres, n'avaient pas encore atteint le point de rupture que nous connaissons aujourd'hui. Et qu'il convenait de répondre toujours davantage au dogme qui voulait - et qui veut encore... - que plus d'Europe soit un bien pour l'Europe. D'où des élargissements répétitifs où Chypre n'est pas le seul pays à poser problème...
Patatras ! Aujourd'hui, à la limite de l'implosion, on ne peut plus fermer les yeux. Il convient donc de mettre à l'amende, sous le fallacieux prétexte de pouvoir ainsi les aider, les pays en difficultés, au motif qu'ils grèvent l'Union européenne qui leur apporte ses bienfaits. Nous ne grossissons pas le trait: regardez donc l'exemple de la Grèce.
À Chypre cependant, l'Union européenne, en partenariat intensif avec le FMI, est passée au niveau supérieur, pour contrôler plus sûrement le système bancaire. Au motif que la dette chypriote atteint un niveau qu'on n'entend aucunement couvrir de part et d'autre de l'Atlantique, nos deux larrons, U.E. et FMI, se sont mis d'accord pour ne couvrir qu'une partie des 17 milliards nécessaires à Nicosie. Le complément (quelque 7 milliards) devant être obtenu par le prélèvement d'une taxe sur les dépôts bancaires, soit 6,75 % sur tous les dépôts bancaires en deçà de 100000 euros, et 9,9 % au-delà de ce seuil. La proposition se doublait, en outre, d'une hausse de l'impôt sur les sociétés.
Le plan B n'est qu'un toilettage du plan A
On imagine sans peine la colère qui a submergé Chypriotes et résidents étrangers - et notamment russes, dont les avoirs à Chypre sont particulièrement importants. Partagé entre psychologie locale et pression européenne, le président Nicos Anastasiades s'est en outre risqué à évoquer une option « la moins douloureuse », face au risque d'une cessation de paiement.
La réaction ne s'est guère fait attendre face à cette légalisation d'un racket européen. À l'appel de son président, Yiannakis Omirou, le parlement chypriote a voté contre le « chantage », forçant ses dirigeants à proposer un plan B à Bruxelles. Ce que le président pince-sans-rire de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, appelle laisser « une certaine liberté » à Chypre...
Pendant quelques heures, quelques jours, les Chypriotes ont pu croire au miracle. « Chypre appartient à son peuple », hurlait la foule. Un optimisme rapidement douché par Bruxelles, qui indiquait la direction à prendre : « Présenter un plan B crédible et viable pour remplacer le plan de sauvetage rejeté par le Parlement, instaurer un blocage, sur une longue période, des capitaux placés dans les banques et préparer la fusion entre les deux principales banques en difficulté. »
En définitive, le plan B, comme il était imaginable, n'était qu'un toilettage. Certes, les plus petits dépôts seraient épargnés par la taxe, mais, en attendant, les comptes étaient bloqués. Et les banques resteraient fermées aussi longtemps qu'il le faudrait.
Face à ce qu'il faut bien appeler un blocus, l'accord n'a pas tardé. À des conditions - il suffit de les relire... - qui sont forcément désavantageuses pour Chypre, et dont on a du mal à penser qu'elles puissent favoriser un retour de son économie.
L'important étant bien sûr, mais on ne l'a dit qu'en petit comité, que cette mini-crise chypriote soit une sorte de laboratoire d'où sortira la fameuse union bancaire, dont José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, regrette que l'arrivée soit retardée par ce genre d'incidents. Union bancaire à partir de laquelle, promis, juré, la croissance renaîtra...
Par magie, sans doute ?
Quoi qu'il en soit, Haris Georgiades, le nouveau ministre chypriote des Finances -l’ancien a servi de bouc émissaire - a assuré que son pays appliquerait « entièrement » toutes les mesures prévues par le plan de sauvetage européen.
Est-ce une solution ? Le chef de l’Église orthodoxe locale, Mgr Chrysostomos, n'en est pas sûr. S'il dénonce le « péché » qui a consisté à vivre au-dessus de ses moyens, il estime aussi qu'à terme, l'euro n'est pas viable, et qu'il convient d'en sortir : « Avec de tels comportements, l'euro ne peut pas tenir, je ne dis pas qu'il va s'effondrer demain, mais avec les cerveaux qu'ils ont à Bruxelles, il est certain qu'à long terme il ne tiendra pas, et le mieux est de réfléchir au moyen d'y échapper. »
En attendant, Aphrodite boude son île...
Olivier Figueras monde & vie 9 avril 2013
économie et finance - Page 804
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Chypre : des remèdes de cheval pour l'homme malade de l'Europe
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DSK au FMI et Cahuzac à la Commission des finances / Des candidats de Sarkozy
Paradis fiscaux et fraudes fiscales.
Dans la ligne du récent article de Michel Geoffroy (*) qui montre avec forte pertinence la collusion occulte mais efficace de la droite et de la gauche qui ont renoncé l’une et l’autre à toute alternative politique pour aller de concert dans la même direction, Polémia a relevé chez son confrère le site Metamag une analyse de Michel Lhomme qui explique avec une grande clarté la raison d’être des paradis fiscaux, conséquences inévitables des fraudes fiscales pratiquées en Europe. Par la même occasion, on comprendra aisément pourquoi les grandes résolutions prises au cours des G(x) en tout genre ne sont jamais suivies d’effet. PolémiaJusqu’à présent la presse n’a jamais rappelé que DSK avait été nommé à la Direction du FMI et Jérôme Cahuzac à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée Nationale, avec l’approbation de Nicolas Sarkozy et de l’UMP au nom de l’ouverture, de leurs compétences et de leur honnêteté. Jean-François Copé comme François Fillon ont été, à ce moment, subitement muets, comme l’ensemble de l’UMP et du PS.
Le cas Cahuzac à peine digéré, on apprend que le nom de Jean-Jacques Augier, propriétaire de Têtu et trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, apparaît dans des documents concernant des sociétés localisées aux îles Caïmans… Audrey Pulvar, déclare sur D8 : « Tous les gens de ma génération qui ont entre quarante et cinquante ans, on a l’impression d’avoir été cocufiés par la gauche depuis trente ans… Ils n’ont cessé de nous décevoir, de nous cocufier, de nous mentir… ». L’UMP n’est pas en reste avec Eric Woerth.
L’Affaire Cahuzac déborde par le volet Offshore Leaks qui dispose de plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore. Le Consortium international des journalistes d’investigation ICIJ, basé à Washington, dispose de plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore. Avec ses partenaires travaillant dans près de 40 pays, il a présenté les premiers résultats de l’analyse de ces données. Obtenues sous forme informatique, elles occupent 260 Gigabytes, soit un volume 160 fois plus important que les câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks en 2010. Les Offshore Leaks contiennent également une quantité d’informations bien supérieure à toutes les fuites de données bancaires, passées ces dernières années de Suisse vers l’Allemagne ou la France.
Il y a plus d’un an, un paquet a été envoyé anonymement par la poste à une adresse en Australie. Le disque dur qui se trouvait à l’intérieur a ensuite été transmis à l’ICIJ. Les millions de données qu’il contenait – des contrats et des fax numérisés, des copies de passeports, des e-mails, de la correspondance bancaire et de nombreux autres documents – sont issus de deux sociétés spécialisées dans les domiciliations offshore : Commonwealth Trust Limited, à Tortola, dans les Îles Vierges britanniques et Portcullis Trustnet, basée à Singapour, qui est active dans une douzaine de juridictions, comme les Îles Cook, les Îles Caïman ou Samoa. Ces juridictions offshores comptent parmi les plus opaques du monde.
Depuis plusieurs mois, plus de quatre-vingts journalistes du monde entier travaillent sur cette gigantesque masse de données. Il s’agit notamment de décortiquer les montages financiers internationaux, souvent complexes, et de mettre en contexte ces informations. Les pistes à suivre son innombrables, car les données concernent environ 122 000 entités (sociétés, trusts, etc.). Celles-ci sont reliées à plus de 130 000 personnes dans 140 pays. Près de 12 000 intermédiaires ont contribué à créer ces entités, le plus souvent pour le compte de leurs clients. Une partie de ces sociétés offshore et de ces trusts a clairement servi à placer des avoirs à l’abri des autorités fiscales.
Plus de 35 médias de toute la planète dévoilent dès aujourd’hui leurs investigations sur les Offshore Leaks. En Suisse, trois journalistes ont eu accès à
l’ensemble de ces données. De Genève à Saint-Gall, de Bâle à Lugano, les Offshore Leaks concernent environ 300 personnes et 70 sociétés. Parmi elles, une vingtaine de banques suisses et de nombreux intermédiaires financiers ont passé commande de milliers de sociétés offshores, destinées à abriter les comptes de leurs clients étrangers. L’UBS a ainsi ouvert au moins 2 900 sociétés dans une douzaine de juridictions, via Portcullis Trustnet. Le Crédit Suisse a fait de même en créant plus de 700 sociétés. Des e-mails internes montrent aussi comment la filiale du Crédit Suisse, Clariden Leu, a fait pression sur Trustnet pour créer de sociétés écrans si opaques qu’elles cachaient totalement l’identité de ses clients. Selon cet accord spécial, seul le nom de la banque était connu de Trustnet, et non celui du client (**).
En Belgique, les noms d’une centaine de personnalités ont commencé à circuler et la liste menace d’être explosive pour la coalition gouvernementale déjà très fragile.
Les paradis fiscaux sont la conséquence inévitable de la fraude fiscale pratiquée dans les Etats européens. Depuis 1981, les hommes politiques français, de quelque bord qu’ils soient, n’ont cessé de planquer leur argent dans les territoires et départements français d’outre-mer (St-Martin, St-Barth, la Polynésie et même la riche Nouvelle Calédonie) ainsi que dans les paradis fiscaux des Caraïbes, des Îles Caïman & Consorts.
D’ailleurs pourquoi aller si loin quand les paradis fiscaux se trouvent à l’intérieur de l’Union Européenne ?
Michel Lhomme Metamag.fr 15/04/2013
Notes de la rédaction
(*) Dix thèses sur la fin prochaine de la droite et de la gauche(**) Au vu de ces appareils de recherche et de contrôle, on peut légitimement s’interroger sur la sincérité de François Hollande et de Pierre Moscovici quand ils affirment ne rien savoir des manœuvres financières de l’ancien ministre Cahuzac.
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La GPA ou la traite des mères
Outre la dislocation du code civil français et de la protection des femmes, la gestation pour autrui risque aussi de favoriser l’extension de la puissance des riches contre la faiblesse de l’intimité mère-enfant expliquent Eliette Abécassis, écrivain, et l’historienne Béatrice Joyeux-Prunel.
Par Collectif d’intellectuelles Simone
« La liberté des femmes ne va pas sans celle des hommes », affirmait Elisabeth Badinter dans Elle (novembre 2012). Mme Badinter se fait la porte-parole d’une « GPA éthique » (Elle, 12 mars 2013) qui servirait l’humanité.Contre ce discours idéalisant, nous portons la voix d’un collectif d’intellectuelles décidé à alerter l’opinion sur les conséquences pour les femmes de la gestation pour autrui (GPA) .Quelle que soit son orientation sexuelle, une mère n’est pas qu’un « parent », encore moins un doux « donneur d’engendrement » (Denis Quinqueton, « Homosexualités et socialisme », le Monde du 14 février 2013). Elle porte un enfant pendant neuf mois et prend sur son corps, avec les risques associés, l’aventure de la naissance.Elle développe avec cet enfant des liens biologiques, psychologiques et moraux.Vers quelle techno-barbarie nous dirigeons-nous pour séparer l’enfant de celle qui l’a attendu, nourri, abrité en son ventre, espéré ?Certains recourent à la GPA à l’étranger. Sur cet argument, les principales associations homoparentales prônent sa légalisation « encadrée ». Il est déjà question de transcrire les actes d’état civil des enfants nés par GPA à l’étranger, ce qui supprimerait tout frein au tourisme procréatif (circulaire Taubira du 25 janvier 2013).
La GPA, c’est faire du commerce avec le lien mère-enfant.
Les exemples criminels cités notamment par Elisabeth Badinter (audition à l’Assemblée nationale, le 13 décembre 2012) ne justifient pas que ne se crée aucun lien avec l’enfant pendant sa gestation.Notre société dévore des livres sur les relations mère-enfant dans les neuf mois avant la naissance, prône l’haptonomie et l’allaitement, tandis qu’une partie de l’élite préconise sans états d’âme d’arracher des enfants à leurs mères après l’accouchement.
On nous dit que crier gare à l’ultralibéralisme, au commerce des corps et des enfants, c’est ne rien comprendre ; que c’est « moralisateur » ; que d’être pour la GPA ne trahit pas ses convictions « de gauche ».
Les affirmations prétendument féministes soutenant que l’on pourrait encadrer la GPA par des associations sont mensongères ou aveugles.Que ce soit aux Etats-Unis, en Inde ou en Ukraine (principaux pourvoyeurs d’enfants par GPA pour la France),
les « gestatrices » sont rémunérées, même si c’est sous l’euphémisme de « compensation financière ».Il s’agit toujours d’un revenu important au regard du niveau de vie de la mère porteuse. Même en Roumanie où la rémunération est illégale, « nous le faisons tous pour l’argent » (Courrier international, le 23 octobre 2012).
C’est souvent le mari de la mère porteuse qui y pousse. En Inde, la GPA est à la source d’une catastrophe sanitaire et humaine (The Lancet, le 10 novembre 2012).Aux Etats-Unis même, où l’on prétend la GPA « éthique », le marketing domine. Les mères porteuses sont issues le plus souvent de milieux nécessiteux.Comment croire qu’en France des femmes seraient prêtes à porter gratuitement un enfant pour le donner ?
Si on les paie, on en trouvera cependant, parmi les étudiantes en pleine galère, comme en Ukraine, ou parmi les familles surendettées comme aux Etats-Unis.
Beau progrès social, si le gouvernement règle les problèmes de la prostitution étudiante et du surendettement en légalisant la GPA… Belle dislocation du droit du travail, s’il en était ! Quelle tromperie, en échange du bien le plus précieux : la vie, au risque de la sienne.
On ne s’appesantira pas sur les bouleversements physiques, hormonaux et psychologiques subis par la femme qui se laisse prendre au piège de la GPA. On passera aussi sur la question des liens esquissés pendant neuf mois entre l’enfant implanté et les autres enfants « réels » de la mère porteuse.
La GPA, c’est la dislocation du code civil français et de la protection des femmes, sur l’autel mondialisé du moins-disant social et éthique. Le progrès que l’on prétend faciliter, c’est l’extension de la puissance des riches contre la faiblesse de l’intimité mère-enfant. C’est l’intrusion de l’« horreur économique » au cœur de la procréation humaine.Nous dénonçons une régression dont les femmes sont déjà victimes dans d’autres pays, surtout les plus pauvres, mais aussi aux Etats-Unis. La France doit s’engager activement dans la protection des droits des femmes, sur son territoire comme à l’international.
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Jean-Pierre Blanchard lance une soupe populaire lepéniste à la gare Saint-Lazare
Loquace et souriant, le pasteur Blanchard. C'est que ce proche de Le Pen est fier de son idée, qu'il présente aisément comme un «scoop». Qu'on appelle l'idée «restau du cœur FN», «soupe populaire FN», il s'en moque un peu.Ce qu'il veut, c'est les mener à terme, ses «repas chauds». Qu'importe le nom, «après tout, on n'est pas dans un meeting... Même si on ne cachera pas nos couleurs». Alors, le sourire satisfait de celui fraîchement installé dans le QG même du Front national à Saint-Cloud, il détaille, intarissable, précis en tout, ou presque. Sa camionnette se garera tous les lundis et jeudis soir, de novembre à mars, au pied de la gare Saint-Lazare (IXe arrondissement), préférée, dit-il, à celle du Nord, «trop chaude, avec tous ses toxicos»...¢Le véhicule devrait être blanc, marqué d'un sceau discret: l'Icaf-social (pour Institut consultant d'aide et de formation). Discret mais transparent: derrière le sigle, il y a le Front national qui salarie pour l'occasion le responsable de l'«institut». C'est que Jean-Pierre Blanchard a pour lui l'amitié de Jany Le Pen, épouse de, et celle de Samuel Maréchal, gendre du même, avec lesquels il dirige un Cercle des amitiés protestantes (1).De généreux «amis». Une bible en évidence sur son bureau, le pasteur poursuit. Autour du véhicule Icaf-social, une équipe d'une demi-douzaine de personnes servira un repas type fait de soupe, sardines, chocolat, pain et madeleines. Selon ses prévisions, les cent litres de potage auront été préparés par une restauratrice «amie» du parti lepéniste mais qui désire conserver l'anonymat. Les madeleines proviendront d'une entreprise, elle aussi «amie» et tout autant anonyme. Quant au chocolat et aux sardines, un retraité les aura mis en sachet individuel. Anonyme et ami, encore. Et pour le service d'ordre, le Front national de la jeunesse coiffé par Samuel Maréchal a promis de prêter des bras. Tout comme la secrétaire de la fédération FN de Paris, Martine Lehideux.C'est en septembre que l'«action de solidarité» de Jean-Pierre Blanchard s'est affichée au grand jour pour la première fois. Dans l'allée centrale de la fête des Bleu, Blanc, Rouge du FN. Là, le pasteur Blanchard, habitué ordinairement à vendre des ouvrages pieux, tendait des tracts. Dix-mille au total, qui en appelaient à la volonté des militants pour la «distribution gratuite de repas chauds» sur Paris. Avec cette précision: «En faveur de nos compatriotes les plus démunis.»Un mois plus loin, le pasteur Blanchard assure pourtant qu'il n'y aura pas de discrimination. Que, non, on ne demandera pas leur carte d'identité aux «malheureux», comme cela s'était vu, en 1988, dans une opération similaire organisée par Fraternité française, cercle satellite du FN. Que, oui, «si un Maghrébin vient, ou un Africain, on le servira». Que, non, «il ne s'agit pas de sélectionner» les pauvres. Des choses comme ça. Avant de souffler qu'«à titre personnel», il est «pour la préférence nationale» jusque dans la débine et la faim, et qu'il s'«adresse d'abord à [ses] compatriotes». Une question, selon lui, de «justice sociale» et de «nécessaire rééquilibrage». Quant à savoir comment cela se traduira dans la pratique, mystère. Tout juste répète-t-il qu'«on fera tout pour avoir des SDF de "chez nous», tenus informés «dans le métro et ailleurs». Par qui? «Nos réseaux.» Les précisions s'arrêtent là.De Mao à Le Pen. Et elles se font tout aussi courtes sur les arrière-pensées politiques d'une telle soupe populaire à la sauce nationale. Lui, l'instigateur, promet n'en voir aucune, avance que «ces gens, souvent, ne votent pas», et que ces repas chauds franco-français ne seraient que charité chrétienne. Pourtant, Jean-Pierre Blanchard concède qu'il y a là matière à offrir au FN un visage inédit, qui «suscite de bons échos» chez ses partisans. Et, plus important encore, que son action participe au virage du FN vers «un travail d'enracinement et de terrain, qu'il ne faut pas laisser à la gauche». Un nationalisme social, apte à faire du FN un parti «porteur d'espérance». C'est que le pasteur Blanchard, mao à 20 ans au début des années 70, de «toutes les marches dans le Larzac», un temps éducateur devenu tardivement frontiste, en connaît un bout sur le «terrain». C'est même la raison pour laquelle Le Pen l'a engagé, affirme-t-il. Pour son «savoir» (2).Des réserves sur le personnage. Toutefois, à quelques jours de ses premières distributions de repas, le pasteur Blanchard est loin d'avoir la certitude de réussir son coup. Question finances, en attendant mieux via des dons d'entreprises, l'Icaf-social n'a récolté auprès des militants FN que 15 000 F. Une somme dérisoire, reconnaît-il, loin des 70 000 F budgétés pour «tenir cinq mois» et distribuer les 10 000 repas espérés. Et son association dont est membre Winfried Wermeling, auteur au début des années 90 d'une campagne de «trois millions de signatures contre l'avortement et pour la vie» avec son Union nationale pour l'Europe chrétienne n'a pas obtenu du parti le local qu'elle souhaitait.Souriant toujours, envers et contre tout, le pasteur Blanchard met cette réserve des siens sur le compte de son «passé atypique». De Mao à Le Pen, via le protestantisme, encore que celui-ci passe ici par une église ultra-conservatrice luthérienne d'origine américaine, non rattachée à la Fédération protestante de France. Comme si les idées de ce pasteur sans charge paroissiale, qui se range volontiers parmi les «modérés» du FN, n'étaient pas au goût de toutes les instances de son parti. Un Front national qui a pourtant fait du social une de ses priorités. Notamment en mars 1996, avec la création d'un département des affaires sociales dirigé, entre autres, par Carl Lang (vice-président du parti), François-Xavier Sidos (membre du cabinet de Le Pen et ex-mercenaire chez Bob Denard) ou Pierre Vial (conseiller régional FN et ancien dirigeant du Grece). Des typiques, ceux-là.¢(1) Voir le Front national, histoire et analyse, de Jean-Yves Camus (éditions Olivier Laurens).(2) Le rôle premier de l'Icaf-social est, d'ailleurs, de dispenser des formations en ce sens aux villes gérées par le FN. Y compris Marignane (Bouches-du-Rhône), qui avait retiré en 1995 l'aide municipale accordée aux Restaus du cœur fondés par Coluche... -
EADS ? Pourquoi et comment en est-on arrivé là...
De Mordicus, mars 2007
Ca aide la mémoire qui flanche
« Douée esthétiquement et intellectuellement, madame Royal se révèle une piètre ménagère car elle ne sait pas balayer devant sa porte, selon une expression populaire tout à fait significative.
Avec ses acolytes, Le Guen, Richard, Rocard, elle s’en prend avec véhémence à la « gestion scandaleuse depuis cinq ans du dossier EADS/AIRBUS ». Elle-même et ces personnalités ont la mémoire courte lorsque cela les arrange (d’autant que l’électeur a encore une plus grand faculté d’oubli).
Qui a décidé de démanteler la prestigieuse Aérospatiale, société nationale fournissant à la France une importante fraction de ses armes, aux bureaux d’études héritiers de ceux qui, sous la IVème République et aux débuts de la Vème avaient hissé la France aérospatiale au 3ème rang mondial ? Qui, sinon le gouvernement de M. Jospin, celui-ci aujourd’hui membre de l’équipe Royal.
Qui a cédé généreusement 31.45 % de la future entreprise Matra-Aérospatiale à J.L. Lagardère, préparant ainsi la privatisation de l’Aérospatiale bradée au secteur public et aux capitaux étrangers ? Le gouvernement de
M. Jospin. Aujourd’hui, madame Royal s’attaque au groupe Lagardère « si proche du pouvoir (celui du gouvernement socialiste ?) qui s’est opportunément désengagé quelques semaines avant l’annonce des retards de l’A. 320 (mais non madame, de l’A 380) ». Mais ce sont ses amis qui l’ont abusivement, transformé en principal dirigeant de l’ensemble EADS-AIRBUS.Qui a souscrit à un montage politico-industriel aussi absurde que celui d’EADS, à la direction bicéphale aux intérêts nationaux divergents, à la hiérarchie interne compliquée par des conceptions techniques différentes, conséquences du cloisonnement national séculaire ? Qui n’a pas compris ce que devait être une entreprise industrielle et commerciale affrontant la concurrence internationale avec un patron, une équipe, une doctrine ? Messieurs Jospin et Strauss-Kahn confondant politique et industrie pour créer un monstre qui ne pouvait qu’aboutir à « la catastrophe et au scandale » que dénoncent aujourd’hui M. Jean-Marie Le Guen et aussi M. Rocard soulignant le « désastre financier »
« L’Etat peut faire et doit faire, la puissance publique doit assumer ses responsabilités… » déclame madame Royal. Mais qui ne les a pas assumées en se déchargeant de l’Aérospatiale au profit du secteur public sinon le gouvernement de M. Jospin ?« Avec moi l’Etat sera fort, juste à sa place », insiste la candidate. Mais comment la France peut-elle bénéficier d’un Etat fort après que son maître à penser, François Mitterrand lui eut infligé le traité de Maastricht et les abandons de souveraineté qu’il implique ?
Selon le Nouvel Observateur (du 21 octobre 1999) publication dont madame Royal ne peut nier la compétence, M. Lionel Jospin (en créant EADS) a mis sur pied… « un outil puissant de la contraction d’une Europe forte, solidaire et maîtrisant pleinement son avenir » et Airy Routier, le signataire de l’article d’ajouter : « le Premier ministre a insisté sur le « caractère équilibré de l’actionnariat stable et de long terme du nouveau groupe ». Et il précise « Victoire de l’Europe ? Nul ne peut en douter ».
Outil puissant de la construction d’une Europe forte et solidaire ? L’ « outil puissant » est en état de faiblesse, l’Europe n’a pas été solidaire mais source de division et d’échec. Belle prospective.
Et belle réussite pour la France que de « transformer l’entreprise publique Aérospatiale en une société franco-allemande, société au nom anglais logée à Amsterdam ». C’est ce qu’acceptèrent MM. Jospin et Strauss-Kahn celui-ci ayant reçu la mission de négocier avec les Allemands la capitulation française.
En 1999, ainsi qu’on l’a vu, le Premier ministre avait proclamé « le caractère équilibré de l’actionnariat stable et de long terme ». En fait de stabilité, à la fois Lagardère et DaimlerChrysler réduisent leur participation, la Grande-Bretagne se retire du capital, si bien que « l’actionnariat n’a été ni stable ni de long terme ». C’était un peu osé de la part de MM. Jospin et Strauss-Kahn que de fonder le succès d’une entreprise scientifico-technique sur un groupe de presse français et une firme germano-américaine d’automobile. Et le pari a été perdu. Aux contribuables de remédier à ce désastreux gâchis et aux candidats à la présidentielle de profiter de l’aubaine en multipliant les déclarations démagogiques et les apparitions à la télévision afin de quêter des voix. Mais le mal est fait. Aux contribuables de panser la plaie.En vingt-cinq ans la France a perdu – définitivement – la place éminente qu’elle occupait dans le domaine aérospatial. La stupide politique du tandem Mitterrand-Hernu visant la réalisation d’un avion de « combat européen » a abouti aux succès commerciaux d’un appareil anglo-allemand, l’Eurofighter et à la généralisation en Europe d’avions américains F 16 et F 35 et cela pour la durée du siècle. Au détriment des études et de la production françaises qui avaient gagné plus de la moitié du marché mondial, avec une trentaine de pays acquéreurs. Quelque 3000 techniciens de haut niveau, près de 200.000 spécialistes qui en vivaient ont dû en venir à de pénibles reconversions…
Mais, après tout, les Français, qui en ont vu d’autres, s’accommodent du choix politique qu’ils ont fait. Ils sont prêts, d’ailleurs, à en faire, à nouveau, d’aussi malheureux.Jaloux, voici cinq siècles, Charles Quint disait déjà : « Aucun pays n’a plus fait pour son malheur que la France et, pourtant, tout lui a tourné à bonheur ».
A condition de ne point lasser le bonheur. »
En février 2007 :
Nous savions la Mission difficile…
Les qualités de Louis Gallois donnaient toutes les garanties. Mais remettre Airbus sur les « rails » n’était-ce pas pire que de nettoyer les écuries d’Augias ?
Dans cette affaire, tous les partenaires ont voulu tirer la couverture…
Nécessaire de se rappeler qu’Airbus était une « usine à gaz paneuropéenne » et ce depuis 25 ans…Les marges de manœuvres de Louis Gallois ont donc dès le premier jour étaient très étroites.
En effet que ce soit l’organisation de la production, la Recherche et le Développement, les financements, tout a été mis en place à l’aune européenne… Et dans les turbulences, les trous d’air et les chutes en piqué, tout doit se poursuivre en respectant ce canevas paneuropéen… y compris dans les décisions portant sur la sous-traitance !
Cette réalité a été occultée au plus fort de la tourmente alors que se réveillait un nationalisme industriel allemand avec l’entrée des Länder au capital d’EADS…
Il était indéniable qu’il fallait réduire la voilure d’Airbus. Mais qui allait en faire les frais ?Louis Gallois s’est donc avancé dans un champ de mines, conduisant son Power 8…
Et ce qui était prévisible c’est donc passé…Les Allemands n’ont pas hésité une seconde pour user de leur droit de veto. La restructuration d’Airbus est donc au point mort…
Déjà, fin janvier, la Grande-Bretagne menaçait de représailles EADS en cas de délocalisation de la fabrication des ailes des futurs appareils… La menace sortait de la bouche même de Lord Drayson, secrétaire d’Etat aux équipements militaires. Les ailes des futurs Airbus devaient être fabriquées à Filton et Broughton… Pas de relocalisation en Espagne ou en Allemagne et donc pas même question de s’interroger sur le choix des matériaux pour construire ses futures ailes. ( matériaux composites ou aluminium ?)
Lord Drayson avait un argument de poids : EADS attend la finalisation d’un contrat portant sur la fourniture d’une nouvelle génération d’avions ravitailleurs à la Royal Air Force pour 20 milliards d’euros…
Dans le même temps, les syndicats allemands entendaient accueillir le Power 8 par une journée d’action sur les six sites allemands d’Airbus…
C’est donc sans surprise que le PDG d’Airbus, Louis Gallois a reporté sine die l’annonce du plan de restructuration de l’avionneur.
Tout c’est joué dimanche dernier lors de la réunion du conseil d’administration qui devait valider Power 8… Les dirigeants allemands d’EADS, maison mère d’Airbus, ont dit non à un plan qui laissait, dit-on, la part belle à la France dans la construction du futur biréacteur A350XWB…
Monsieur Louis Gallois a les mains et les pieds liés…
Et nos échéances électorales n’arrangent pas ses affaires, ses affaires qui sont aussi un peu nos affaires…
En octobre 2006 :
Le Premier ministre est inquiet…
Et il a reçu Louis Gallois. E.A.D.S. et Airbus sont toujours dans à l’ordre du jour.
Le plan de restructuration d’Airbus n’est pas adouci…C’est ce qu’ont confirmé Manfred Bischoff et Arnaud Lagardère dans Les Echos du 11 octobre 2006. Pendant ce temps Vladimir Poutine se tient en embuscade…
Pour bien apprécier les turbulences de ce qui était encore, il y a peu, le fleuron de notre aéronautique, remontons dans le temps où tout était sourire… Et ils sont parfaitement reconnaissables !SOUVENEZ-VOUS DE CETTE PHOTO
A droite y figurent les deux naufrageurs de l’industrie aérospatiale française. A gauche, aux dépens de la France, les trois bénéficiaires : le chancelier Schröder, Jünger Schrempp, président de Deutsch Aerospace et Jean-Luc Lagardère.
Le gouvernement Jospin a cru bon, aux dépens de l’intérêt national, de faire deux somptueux cadeaux :
- A J.L. Lagardère, en contrepartie d’une somme dérisoire, plus de 30 % du capital de la Société nationale Aérospatiale. L’Aérospatiale était en quelque sorte l’aboutissement des bureaux d’études qui avaient conçu et permis la commercialisation de la Caravelle, du Concorde, d’Airbus, mais aussi des Nordatlas, des Vautours, des hélicoptères, des engins balistiques et tactiques, des satellites, alors que la DASA n’était qu’un modeste sous-traitant mais qui, fusionné avec l’Aérospatiale bradée à Lagardère (Matra) et après privatisation, devait former EADS.
- Aux Allemands la fusion accordait 30 % du capital, le gouvernement français n’en gardant que 15 % (et J.L. Lagardère également 15 %). Mais la nouvelle société possédait 80 % du capital d’Airbus, l’entreprise placée sous contrôle allemand par l’intermédiaire de la participation de Daimler-Chrysler, l’industrie automobile allemande devenant aussi aérospatiale. Autre cadeau partiel, EADS siégerait en Hollande et serait une société de droit hollandais, la France perdant le fleuron de ses « ex-activités » aérospatiales.
Sans doute sur ordres « d’en haut », l’affaire fut présentée comme une « victoire (française) nette et sans bavure » par le Nouvel Observateur (du 21 octobre 1999). Il fallait tromper les Français et leur faire croire au génie politique de leurs dirigeants alors que l’accord conclu à Strasbourg le 14 octobre 1991 est pour eux catastrophique. Elie Cohen, chercheur au CNRS, fut à peu près le seul, à avoir dit la vérité : « Le seul point fort de la spécialisation industrielle de la France, qui était l’aéronautique, est en train d’être bradé » (Libération). Mentant outrageusement, le Nouvel Observateur (daté du 21-27.10.1999) titrait ainsi son article : « Comment la France a raflé la mise », alors qu’en réalité, la mise c’était notre industrie aérospatiale qu’elle livrait aux profits du secteur privé et à une firme automobile allemande. Six ans plus tard, Pascal Aubert dans la Tribune (29 juin 2006) écrira que EADS, « cette magnifique entreprise est, en réalité, une pétaudière ».
Le Nouvel Observateur, désireux d’amplifier encore sa dithyrambe, citait les propos naïfs et, depuis infirmés par les faits de Lionel Jospin : « (EADS) un outil puissant de la construction d’une Europe forte, solidaire et maîtrisant pleinement son avenir… (approuvant) le caractère équilibré de l’actionnariat, stable et de long terme, du nouveau groupe puissamment et durablement ancré à l’Europe ». Autant de stupides contre-vérités. Messieurs Lagardère et Bishoff se sont empressés de vendre une part de leurs actions tandis que Noël Forgeard cédait ses stocks options au bon moment et que les Britanniques cherchaient à vendre leur participation… Autant de témoignages de la « stabilité » de l’actionnariat » vantée par Lionel Jospin, avec D.S.K. pour complice.
Pour la France et pour la soi-disant « construction européenne », l’accord créant EADS a de bien plus graves conséquences que la seule avidité financière et de carrière de ses dirigeants.
- D’abord, n’ayant aucune idée des exigences d’une entreprise scientifique, technique et commerciale aérospatiale, les politiciens français se sont « fait berner » par leurs homologues allemands, mais ils ont mis sur pied une sorte de monstre politico-administratif qui ne pouvait aboutir qu’à l’échec : direction binationale, multiplication des niveaux de responsabilité, recours à un nombre trop élevé d’implantations industrielles, à une pléthore de sous-traitants de nationalité, de culture technique et de méthodes de travail différentes. Résultat : six années de chamailleries au sommet, de rivalités nationales, de spéculations financières douteuses, de coups bas dont l’affaire Clearstream n’a révélé que quelques aspects. Ceci au détriment de l’intérêt national délibérément bafoué par le pouvoir politique français.
- La France détenait plus de la moitié du marché mondial des avions de combat, marché gagné au cours des années 50 et 60. Elle l’a totalement et irrémédiablement perdu au profit des matériels anglo-allemands et américains (F.16, F.18 hier, J.35 demain) : Coût : plus de 200.000 spécialistes et 2.000 ou 3.000 ingénieurs conduits à se « reconvertir » ou à relever de l’ANPE et disparition d’un fort potentiel de science et de technicité.
- Si les bureaux d’étude de EADS ont mis cinq ans pour calculer et réaliser la prototype d’un avion de très gros tonnage (plus du double de celui des appareils antérieurement commercialisés), l’industrialisation du projet A 380 est un échec. Le calendrier des livraisons aux entreprises de transport aérien ne sera pas tenu ; il faudra indemniser les acquéreurs et subir le discrédit d’une firme à la direction équivoque, incapable de tenir ses engagements. Résultats : une « restructuration » de l’ensemble, euphémisme pour annoncer des économies sur l’emploi de la contribution d’EADS au chômage. La société d’entretien technique SOGERMA en a déjà été la victime, la contraction du nombre des sous-traitants en fera beaucoup d’autres. « L’outil puissant de la construction de l’Europe » de M. Lionel Jospin est en quenouille.
- L’avion A.350 de EADS devait concurrencer le 787 de Boeing. Autre échec. Le dossier de l’A.350, critiqué par les utilisateurs, est abandonné. Il faut redessiner un autre appareil, laissant le marché correspondant à Boeing et exigeant une dépense imprévue de quelque 8 milliards d’euros (pour un avenir problématique de la formule nouvelle d’EADS).
- Dès le début des années 90 le remplacement des avions-cargos militaires (Transall) était un besoin urgent. EADS prenant le relais devait dessiner et construire le nouvel appareil. Quinze ans plus tard, le A. 400 M n’a toujours pas effectué son premier vol. Les Américains en profitent, plaçant en Europe leurs avions-cargos.
Ainsi que l’écrivait le Nouvel Observateur (du 21-27.10.1999) : « La France a accepté… de partager avec l’Allemagne une entreprise qui réalise plus du tiers de son activité dans le secteur militaire et construit notamment les missiles de la force de dissuasion nucléaire ! Victoire de l’Europe ? Nul ne peut en douter…»
Les politiciens français ont, en réalité, travaillé à détruire la France pour construire l’Europe politique. Avec EADS, c‘est à la fois la France et leur Europe qui sombrent.
Y a t il un pilote dans l’avion ?
Il a quitté sa locomotive et passe aux commandes d’Airbus. Puisse-t-il être seul aux commandes…
Tous nos vœux accompagnent Louis Gallois !Il sera toujours possible de tirer à vue sur l’usine d’Hambourg et faire porter tout le chapeau au partenaire allemand… Les déboires d’Airbus prennent leur source dans « le patrimoine génétique d’EADS » (La Tribune du mardi 10 octobre 2006).
EADS fut avant tout une création « politique »… Et Monsieur Dominique Strauss-Kahn ne fut pas le dernier à se pencher sur le berceau de la nouvelle née…
Se souvient-on de la fusion de Aérospatiale-Matra et Dasa ? Se souvient-on du « montage » à partir de la Sogeade entre l’Etat français et Lagardère ?
Cette « belle fusion franco-allemande » fut réalisée « à parité » et a installé à la tête du groupe un système à double commande. Et ce système fut reproduit de haut en bas, à tous les étages… A l’encontre de toutes les règles qui régissent une bonne chaîne de commandement !Des guerres larvées, sournoises, se sont développées à tous les étages entraînant lourdeur voire inaction… En veut-on un exemple ? Le fiasco total quant au rachat de Thales en 2004… EADS s’est mué en nid de vipères qui n’ont eu de cesse de développer leurs appétits après le décès de Jean-Luc Lagardère. « Clearstream », la belle affaire ! L’intervention de Jacques Chirac… Forgeard contre Camus. Et la guerre de tranchées que se sont livrés patrons français et patrons allemands… Difficile de remettre en cause des implantations industrielles incohérentes…
Les enjeux vont au-delà de l’Airbus. Il y a aussi des avions militaires et des deux côtés du Rhin des hommes qui maintenant doutent quant à leur avenir…
Cette affaire laissera des traces et les Allemands en sont à envisager de faire entorse à la règle qui interdit à l’Etat allemand d’investir dans les secteurs concurrentiels : « Nous devons empêcher que la France tire trop la couverture à elle ». Propos de Franz Joseph Jung, ministre de la Défense…
Dans cette affaire, l’Etat français, incompétent, s’est tiré une balle dans le pied et a gâché savoir faire et enthousiasme de milliers de Français…
Tous les talents d’un homme tel que Louis Gallois et le consensus franco-allemand qui s’est réalisé sur son nom ne doivent pas masquer la réalité : notre régime politique discrédite la France.
Jusqu’à quand les Français pourront-ils le supporter ?
Léon Areva, le 15 octobre 2006
Portemont, le 25 octobre 2009 http://www.lesmanantsduroi.com
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L’énergie mondiale n’est ni plus propre ni plus verte qu’en 1990
Malgré près d’un quart de siècle d’investissements dans les énergies renouvelables, l’énergie mondiale n’est ni plus propre ni plus verte qu’en 1990, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié mercredi 17 avril.
Non seulement la consommation énergétique mondiale s’envole, mais la quantité de dioxyde de carbone émise pour chaque unité énergétique produite n’a baissé que de 1 % en moyenne depuis vingt-trois ans, à cause principalement de l’essor continu du très polluant charbon.
Le rapport, intitulé “Identifier les progrès de l’énergie propre”, “démontre que pour la majorité des technologies économisant l’énergie et réduisant les émissions de CO2, la lenteur des progrès est alarmante”, selon l’agence basée à Paris.
“La quête d’un système énergétique mondial propre est tombée en panne”, déplore la directrice de l’AIE, Maria van der Hoeven, citée dans le rapport. “Malgré les discours des dirigeants mondiaux, et malgré le boom des énergies renouvelables lors de la dernière décennie, l’unité moyenne d’énergie produite aujourd’hui est, en gros, aussi sale qu’il y a vingt ans”, constate-t-elle.
“LA DOMINATION CONTINUE DES COMBUSTIBLES FOSSILES”
Pire, le rythme ralentit : entre 1971 et 1990, “l’indice de l’intensité carbone du secteur de l’énergie” de l’agence internationale avait reculé de 6 %. Mais depuis, il stagne, “malgré les engagements politiques de la conférence de Rio de 1992 et du protocole de Kyoto en 1997, ainsi que du boom des technologies renouvelables depuis une décennie”.
Cette situation “reflète la domination continue des combustibles fossiles – notamment le charbon – dans le bouquet énergétique et la lenteur de la montée des technologies moins carbonées”, souligne l’AIE. En décembre 2012, l’agence avait indiqué, dans un rapport, que le charbon, énergie de masse qui produit le plus de gaz à effet de serre, talonnerait le pétrole comme première source d’énergie mondiale dans cinq ans, et devrait le dépasser d’ici à dix ans. L’Inde, et surtout la Chine, expliquent en grande partie ce phénomène, mais même l’Europe peine, selon l’AIE, à se priver de charbon malgré les inquiétudes environnementales.
Conséquence : le monde n’est pas en passe d’atteindre les objectifs intermédiaires fixés pour 2020 du scénario visant à limiter le réchauffement à 2 degrés en 2100, estime l’agence. Pour éviter que le réchauffement planétaire ne dépasse cette limite, il faudrait que l’indice de l’agence baisse de 5,7 % d’ici à 2020 et de 64 % d’ici à 2050. Environ 60 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont liés au CO2 de l’énergie.
LES INVESTISSEMENTS DANS LES ÉNERGIES VERTES S’EFFONDRENT
Le rapport de l’AIE est publié alors que les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont tombés au plus bas depuis quatre ans au premier trimestre 2013, avec une baisse de 22 % sur un an, selon une étude publiée par Bloomberg New Energy Finance (BNEF).
Au premier trimestre, ces investissements ont reculé à 40,6 milliards de dollars, soit un niveau “inférieur à tout autre trimestre au cours des quatre dernières années”, selon BNEF. Le déclin – de 38% par rapport au dernier trimestre 2012 – “reflète les effets de l’incertitude politique dans les gros marchés de l’énergie propre, comme les Etats-Unis ou l’Allemagne, et une stagnation des financements dans des marchés relativement actifs, comme la Chine et le Brésil”, explique la société d’information spécialisée.
“Pour que les investissements en énergies propres jouent leur rôle pour contenir la croissance des émissions mondiales, nous devrions voir le niveau d’investissement doubler d’ici à 2020, et non pas baisser”, souligne Michael Liebreich, le dirigeant de BNEF.
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La Propriété privée
Les Dieux ont soif
Nos modernes Crésus au nez courbe qui boivent goulument les richesses liquides du Pactole, ont toujours soif !
Si Midas changeait tout ce qu’il touchait en or, eux changent l’or en ordure, car à peine ont-ils trempé leurs lourdes lippes avides dans le fleuve aurifère, son or vénérable se transforme en hedge funds, comme l’eau du Jourdain en sang.La propriété privée.
On a longtemps présenté le régime capitaliste comme le garant de la propriété privée, et le crime le plus grave que les nantis imputaient aux « partageux » était de vouloir l’abolir.
Inviolable et sacrée, la Propriété Privée était au nombre des « Immortels Principes », et pour beaucoup l’Arche-Sainte, le sanctuaire qui les contient tous, et les protège sous son couvercle d’or.Cependant c’est ce principe auguste et vénérable qui est aujourd’hui foulé aux pieds par le Capital financier.
Après avoir jeté à la rue des millions de petits propriétaires, puis dilapidé les revenus des épargnants les plus modestes dans des placements hasardeux, puis spéculés avec les sommes allouées au titre de leur « nécessaire sauvetage », après avoir exigé et obtenu de tous les gouvernements prostitués le blocage des salaires, des retraites, et davantage de licenciements, il ne restait plus aux Banksters croulant sous leurs actifs pourris et leurs comptes truqués que le vol à main armée de l’argent des épargnants.
C’est chose faite désormais à Chypre…
Là, du jour au lendemain, interdiction aux déposants de retirer leur argent des banques gardées par des flics en armes, et confiscation de 40 à 60% des sommes déposées !
Tous les comptes ?
Non, un petit Village global peuplé d’irréductibles privilégiés résiste encore et toujours aux spoliateurs.
Nous lisons dans l’imMonde : « les transactions commerciales ne seront pas limitées, des grosses sommes se seraient déjà échappées de Chypre, résultats d’un traitement de faveur réservé aux plus gros clients »Ainsi, seuls les petits déposants, ceux qui ont économisés sous par sous un modeste pécule, pour leurs enfants, pour leurs vieux jours, seront dévalisés par les fripouilles de Bruxelles.
Il ne leur restera plus qu’à sceller leur ruine en buvant tous ensemble le fort vin de Chypre et s’enivrer du raisin de la colère contre ceux qui se délectent de leur sang.
Ce qu’ils firent :« ils boivent notre sang !
« ceux qui nous ont volés doivent aller en prison !
« Troïka hors de Chypre ! »
entendait-on scander dans les rues de NicosieLa troïka, la trinité du mal, c’est la Sainte-Banque Centrale Européenne, Sa fille la Commission européenne, et trônant dans l’azur, le Père putatif de tous ces satrapes, le FMI, affameur, infamie ! Gloire à Lui !
Et qui pourrait croire que ce traitement restera strictement confiné à Chypre, ou à
« Rhodes, Argos, la Sicile et Carthageet les peuples obscurs de l’Adige et du Tage » ? [1]Personne ! car voici :
Jeroen Dijsselbloem blême et concisDe l’Union le missi dominiciLe patron de tous les MoscoviciEt s’il n’est pas lui même circoncis,il est celui, Veni, vidi, vici, qui a vendu la mèche : « Chypre est un modèle pour traiter les problèmes bancaires » !
Le banditisme à ciel ouvert, tel est l’horizon indépassable du capitalisme putréfié.
La boucle est bouclée. Nous avons là un Cercle, car le Capital rejoint dans son agonie sa naissance expropriatrice et sanglante.Petit cours de marxisme non-universitaire à l’usage des jeunes générations
La pègre staliniste, et sa fille-femen gauchiste, ont tellement souillé, non seulement le socialisme réel, mais la théorie elle même, qu’un malentendu fondamental porte sur la question de la propriété.
Une aubaine pour tous nos Sociologues qui peuvent ainsi se payer le luxe de réfuter la théorie grossière -un économisme couronnée par la subversion- que sous le nom de marxisme ces penseurs-poussifs se sont préalablement donnés la peine de produire.Allons plutôt boire à la source : LE CAPITAL livre I . Section 8. [2]
S’il y a des « travailleurs qui ne possèdent que leur force de travail, c’est parce qu’ils ont été dépouillés de tous leurs moyens de production […]. L’histoire de leur expropriation n’est pas matière à conjecture elle est écrite dans les annales de l’humanité en lettres de sang et de feu indélébiles… »
Ainsi dans cette huitième section du livre I du Capital, le théoricien va céder la place à un Marx historien et pamphlétaire. Il faut lire, et même peut-être commencer la lecture du Capital par ces pages terribles qui décrivent le procès d’accumulation primitive du capital.
« La propriété privée, fondée sur le travail personnel, cette propriété qui soude pour ainsi dire le travailleur isolé et autonome aux conditions extérieures du travail, va être supplantée par la propriété privée capitaliste, fondée sur l’exploitation du travail d’autrui, sur le salariat. »
Marx décrira longuement, minutieusement les mécanismes et la genèse de cette « Expropriation originelle », qu’il résumera ainsi.
« La spoliation des biens de l’Eglise, l’aliénation frauduleuse des domaines de l’Etat, le pillage des terrains communaux, la transformation usurpatrice et terrestre de la propriété féodale ou même patriarcale en propriété moderne privée, la guerre aux chaumières, voilà les procédés idylliques de l’accumulation primitive […], voilà ce qu’il en a coûté […] pour consommer le divorce du travailleur d’avec les conditions du travail, pour transformer celles-ci en capital et la masse du peuple en salariés »« Ainsi donc ce qui gît au fond de l’accumulation primitive du capital, au fond de sa genèse historique, c’est l’expropriation du producteur immédiat, c’est la dissolution de la propriété fondée sur le travail personnel de son possesseur.
[…] cette douloureuse, cette épouvantable expropriation du peuple travailleur, voilà les origines, voilà la genèse du capital.
L’expropriation des producteurs immédiats s’exécute avec un vandalisme impitoyable qu’aiguillonnent les mobiles les plus infâmes, les passions les plus sordides et les plus haïssables dans leur petitesse.
Et Marx décrira : « toute une série de procédés violents, dont nous n’avons passé en revue que les plus marquants sous le titre de méthodes d’accumulation primitive.
Tantœ molis erat ! Voilà de quel prix nous avons payé nos conquêtes ; voilà ce qu’il en a coûté pour dégager les « lois éternelles et naturelles » de la production capitaliste, pour consommer le divorce du travailleur d’avec les conditions du travail, pour transformer celles-ci en capital, et la masse du peuple en salariés, en pauvres industrieux (labouring poor), chef-d’œuvre de l’art, création sublime de l’histoire moderne. Si, d’après Augier, c’est « avec des taches naturelles de sang, sur une de ses faces » que « l’argent est venu au monde », le capital y arrive suant le sang et la boue par tous les pores. »La Vieille Taupe
Voilà donc sa genèse
Voici venue l’heure de sa fin infâme.
Mais comme il ne fut pas renversé le capital entraîne le monde entier dans sa décrépitude.Ainsi les événements de Chypre ne surprendront que les idéologues ou les ignorantins, car l’essence du Capital n’est nullement la propriété privée mais la privation de toute propriété pour le plus grand nombre.
Et la propriété sociale n’était pas une négation de la propriété mais son nécessaire rétablissement, sous une forme plus haute, supérieure.
Cette profonde connaissance creusera-t-elle à nouveau son sillon, dans la conscience lasse des peuples Européens, exsangues.
Cette bonne Vieille Taupe, qui mine tous les plans meurtriers, mais sans pour autant réussir à effondrer tout le Temple des maçons-architectes qui enserrent c‘te planète dans leur réseaux de fer, pourrons nous un jour lui crier : « Bien creusé, vieille taupe ! »Félix Niesche http://www.egaliteetreconciliation.fr
Sur la question juive, de Karl Marx, est préfacé par Félix Niesche chez Kontre Kulture :
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Conférence d’Olivier Delamarche : La guerre des monnaies
Conférence d’Olivier Delamarche : “La guerre des monnaies” réalisée lors du point trimestriel FXCM du 12/04/2013 au palais Brongniart à Paris.
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Europe : Les épargnants ne sont plus protégés
Par Philippe Herlin – Chercheur en finance, professeur au CNAM.
Plus le temps passe, plus on doit se rendre à l’évidence : Chypre a constitué une répétition générale, l’expérimentation d’un plan qui sera reproduit ailleurs. La déclaration de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, qui a parlé de “modèle”, avant de se rétracter, s’avère donc vraie.
La Commission européenne, et plus spécialement Michel Barnier, le commissaire en charge des banques, prépare en effet une directive qui mettra à contribution les dépôts de plus de 100.000 euros en cas de sauvetage bancaire. L’intention de départ est louable puisqu’il s’agit de ne plus mettre à contribution les contribuables, mais cet argument ne constitue-t-il pas qu’un prétexte ?
La directive prévoit qu’en cas de faillite d’une banque, les pertes seront d’abord épongées par les propriétaires et les actionnaires, suivis des créanciers “juniors” et “seniors” puis, en troisième rang, les déposants au-dessus de 100.000 euros. C’est seulement si l’ensemble de ces contributions s’avérait insuffisante qu’interviendrait l’argent public, à travers le fonds de secours européen, le MES.
Voilà pour la théorie, qu’en est-il concrètement ? Lorsqu’une banque affiche de mauvais résultats, les actionnaires en ont déjà payé le prix depuis longtemps ! Les grandes banques européennes ont déjà perdu environ 90% de leur valeur boursière depuis la crise (l’action Société Générale cotait 170 euros en 2006, 25 aujourd’hui, par exemple), il ne reste donc plus grand-chose de ce côté-là.
Les créanciers ont également fait en sorte de partir. La seule vraie richesse qui reste, ce sont les comptes bancaires. Ils prendront donc sur eux l’essentiel de la ponction, il ne faut pas se faire d’illusion.Mais les comptes de moins de 100.000 euros sont-ils bien à l’abri ? Certainement pas ! Il faut bien comprendre que les comptes bancaires chypriotes de moins de 100.000 euros ont été préservés parce que l’Europe et le FMI se sont engagés à apporter 10 milliards d’euros. Si la crise devait toucher un grand pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France, ce n’est pas 10 milliards mais plusieurs centaines qu’il faudrait mobiliser.
Qui peut croire que cela sera fait ? Qui peut croire que l’Allemagne fera exploser son endettement pour sauver les comptes bancaires des Espagnols, des Italiens ou des Français ?
D’autant que ceux qui détiennent des comptes supérieurs à 100.000 euros vont se dépêcher de les vider pour les répartir sur plusieurs comptes, et leur nombre va diminuer comme neige au soleil. Cette directive va aussi favoriser le bank run dès les premiers signes sérieux de crise.
En refusant de s’attaquer aux grands oligopoles bancaires et à l’opacité de leur fonctionnement, à cette logique du “too big to fail” qui encourage l’irresponsabilité, l’Union européenne évite les questions gênantes. Cette directive constitue surtout un aveu d’impuissance, et les épargnants en paieront le prix.
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Dalongeville veut faire citer Hollande à son procès
L'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Gérard Dalongeville, jugé fin mai dans une affaire de fausses factures présumées, va envoyer "la semaine prochaine" une citation à destination de François Hollande. Sale temps pour le « président » !"La citation est prête, elle sera apportée à l'Élysée par l'huissier la semaine prochaine", a expliqué M. Dalongeville, qui souhaite que François Hollande soit entendu comme témoin, dans un entretien à France Bleu Nord. Encore un coup dur pour la "république exemplaire".Le procès doit se tenir du 27 mai au 14 juin. Gérard Dalongeville comparaît aux côtés de 20 autres personnes devant le tribunal correctionnel de Béthune. Il est poursuivi dans cette affaire pour "détournement de fonds publics", "faux et usage de faux" et "favoritisme".Pour M. Dalongeville, François Hollande, qui a occupé pendant 11 ans le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, ne pouvait ignorer le fonctionnement de la plus importante fédération de France.La fédération du Pas-de-Calais est une "faiseuse de rois" et, à ce titre, "lorsqu'on reste 11 ans à la tête de Solférino, on connait parfaitement la première fédération, son fonctionnement et son financement", a estimé Gérard Dalongeville.L'ancien maire d'Hénin-Beaumont a rappelé la promesse de campagne de François Hollande lors de l'élection présidentielle, de répondre à toute convocation de la justice concernant ses fonctions antérieures.Le statut pénal du chef de l'Etat, réformé en 2007, prévoit que le président en exercice ne peut être ni mis en examen, ni interrogé comme témoin dans aucune affaire.Gérard Dalongeville a par ailleurs réitéré son souhait de se présenter de nouveau aux municipales d'Hénin-Beaumont, si la justice le lui permettait."Je m'exprimerai en septembre sur les municipales pour lesquelles je souhaite être candidat", a-t-il indiqué.Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/