Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 438

  • Cinq enseignements après le raz-de-marée pro-Poutine à la Douma

    Au terme d’un scrutin boudé par les Russes, le parti de Vladimir Poutine obtient plus des trois-quarts des sièges à la Douma: une majorité inquiétante, craint l’opposition, le choix de la « stabilité », estime le président russe. Voici les cinq enseignements de ces élections.

    Une majorité stratosphérique

    La crise, quelle crise? La Russie a beau être plongée dans sa plus longue récession depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, ce dernier a remporté une victoire éclatante: son parti Russie Unie dispose désormais des trois-quarts des sièges à la chambre basse du Parlement.

    Pour Mark Ournov, de la Haute école d’économie de Moscou, « le système est conçu de telle sorte qu’il n’y a pas d’alternative ».

    Le nouveau mode de scrutin a largement bénéficié à Russie Unie. Car si le parti pro-Kremlin a recueilli 54% des voix pour la moitié des députés élus à la proportionnelle, il en a gagné énormément grâce à l’autre moitié élus eux au suffrage majoritaire. Conséquence, Russie Unie a gagé plus de 100 sièges par rapport à 2011 et monopolise 343 des 450 sièges à la Douma.

    « C’est un vote de confiance massif », a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, évoquant un résultat « plus qu’éloquent ».

    Faible participation

    Seuls 47,8% des électeurs ont voté aux législatives, contre 60% lors des précédentes législatives. Un fait que Vladimir Poutine a préféré passer sous silence dimanche soir, affirmant que la participation « n’a pas battu de record mais reste haute ».

    C’est à Moscou et Saint-Pétersbourg que le désintérêt des électeurs a été le plus flagrant: la participation a été de 35% dans la capitale russe, de 30% à peine dans la deuxième ville du pays.

    Pour justifier cette abstention, le chef de la commission électorale de Moscou, Valentin Gorbounov, a évoqué… « la pluie torrentielle et le vent ».

    Marc Ournov estime lui que cette abstention était « prévisible », notamment dans les grandes villes. « Les gens n’ont pas voulu jouer à ce jeu », assure-t-il.

    Mais pour Konstantin Kalatchev, qui dirige le Groupe d’analyse politique, cette participation « comparable aux pays européens » n’est pas nouvelle. Elle était seulement « artificiellement élevée » lors des précédentes élections, quand les administrations forçaient leurs employés à voter, estime-t-il.

     Pas d’opposition

    Poutine n’a pas matière à s’inquiéter: il dispose de la majorité absolue et les autres partis parlementaires, votant généralement à l’unisson de Russie Unie, ne peuvent être considérés comme des formations d’opposition.

    Reste que les deux autres grands partis russes connaissent une dynamique inverse. Pour les communistes, c’est un échec sans précédent: avec 13,5% des
    voix, ils perdent cinq points et surtout 50 sièges par rapport à 2011. L’an prochain, ils ne seront que 42 députés, total le plus bas depuis la chute de l’Union soviétique, à célébrer le centenaire de la Révolution d’octobre.

    Le parti d’extrême droite LDPR améliore son score de trois points (13,2%) et limite la casse  avec 39 députés élus. Surtout, la formation du populiste Vladimir Jirinovski, qui promettait dans son programme de « revenir aux frontières de l’URSS », a séduit les jeunes.

    Les fraudes

    Même s’il y a eu « moins de falsifications grossières et directes qu’en 2011 », le scrutin est toujours « loin de pouvoir être qualifié de libre et juste », a estimé après le vote l’ONG de défense des droits des électeurs Golos, pour qui le résultat était « connu d’avance ».

    En vrac, Golos dénonce la formation de commissions électorales régionales favorables au pouvoir, des électeurs conduits en bus d’un bureau de vote à l’autre, mais aussi des bourrages d’urnes enregistrés dans une vingtaine de régions.

    Pour l’OSCE, les élections ont été « gérées de façon transparente » par la commission électorale en dépit de « limitations des droits civiques et politiques (…) et d’une emprise ferme sur la société civile ».

    Tous s’accordent toutefois pour reconnaître que la Commission électorale centrale, dirigée par l’ex-commissaire du Kremlin aux droits de l’Homme Ella Pamfilova, a joué son rôle en dénonçant les infractions. Mais ce n’était pas suffisant.

    Objectif 2018  

    Pour Vladimir Poutine, ces élections législatives étaient le dernier scrutin national avant la présidentielle de 2018. Avec 76% des députés acquis à sa cause, il peut se préparer sereinement à un quatrième mandat.

    « Mais Russie Unie devra faire des gestes en direction des autres partis car ils seront considérés comme responsables de tout », reprend Konstantin Kalatchev, évoquant la question sociale, la seule pour laquelle Russie Unie a parfois dû faire face à une réelle opposition au Parlement.

    En position de force, Poutine n’a d’ailleurs pas manqué lundi d’affirmer la nécessité d’être à l’écoute de tous les partis, « y compris ceux qui n’ont pas pu entrer au Parlement ».

    Al Manar

    http://www.voxnr.com/3675/cinq-enseignements-apres-raz-de-maree-pro-poutine-a-douma

  • Une identité existentielle

    Ainsi la question de l’identité est sans cesse exposée dans le débat pré-présidentiel. François Hollande s’est exprimé à ce propos dans le grand entretien qu’il a donné à Pierre Nora et à Marcel Gauchet pour leur revue Le Débat. Nicolas Sarkozy a mis le feu aux poudres avec son intervention lundi soir sur « nos ancêtres les Gaulois ». Il est terriblement difficile d’exprimer une opinion sur l’identité française et même sur l’identité européenne.

    Les bazookas sont prompts à sortir pour abattre l’adversaire accusé de tous les maux. Pour une raison simple. Ce qui relève de l’identité est éminemment existentiel. Et de ce point de vue, il est vain de se raccrocher à l’histoire comme science certaine et impartiale. Bien sûr, il y a des disciplines scientifiques indispensables à l’historien, mais toute histoire est un récit reconstruit par un auteur qui met en jeu toute sa sensibilité et sa propre situation dans le temps et l’espace.

    Philippe Ariès, un des fondateurs de l’histoire moderne, celle des mentalités et des mœurs, ne craignait pas de l’affirmer : « Désormais, l’Histoire cesse d’être une science sereine et indifférente. Elle s’ouvre au souci contemporain dont elle est une expression. Elle n’est plus seulement une technique de spécialiste, mais elle devient une manière d’être dans le temps de l’homme moderne. » On objectera que le souci critique est aujourd’hui prédominant, avec sa volonté de déconstruire les récits fondateurs et les romans nationaux. Mais le sens critique est loin d’être innocent, il est lui-même lié à une certaine philosophie et s’inscrit dans une polémique incessante. [....]

    Gérard Leclerc

    La suite sur France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Une-identite-existentielle

  • Enseignement : Jean-Paul Brighelli est-il « dangereux » ?

    C'est Fukushima et Tchernobyl réunis dans le monde enseignant en général, et au prestigieux Lycée Thiers de Marseille, où il exerce, en particulier : Jean-Paul Brighelli, professeur de Lettres s'occupant des « prépas » du Lycée est allé... aux Estivales de Marine Le Pen !

    Il y a d'ailleurs été très apprécié, et a reçu une longue « ovation debout », ce qui a fait s'étrangler de rage et de consternation le journaliste de Mediapart présent... Il faut dire que ce confrère venait d'apprendre - comme nous tous, du reste - qu'on estime à 20% le nombre d'enseignants qui vont voter Le Pen. Un séisme dans cette corporation traditionnellement acquise à la gauche depuis 45.

    Brighelli est un « problème », pour une enseignante de Thiers ; un autre trouve« lourd de voir Thiers associé à ce personnage » (sic), et déclare carrément que, plus qu'un problème, il est « dangereux » car « sans nuances » : ces deux professeurs, eux, se jugent évidemment eux-mêmes très nuancés,  et sont évidemment bons républicains et bons démocrates; c'est-à-dire qu'ils sont farouchement attachés au droit de tous à... penser comme eux ; sinon, on est «un problème », on est « sans nuances », donc  « dangereux » ! Que voulez-vous, ils sont très nombreux - mais quand même, heureusement, pas tous... -  à être comme ça, les républicains et les démocrates. Et puis, c'est bien connu, pas de liberté pour les ennemis de la liberté, non ? 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Marine Le Pen gaullienne ? Rien d’étonnant !

    La situation que nous vivons, alliée à la mutation imposée par Mme Le Pen à son parti, lui donne une cohérence et une force sans pareilles.

    Marine Le Pen a placé sa campagne, dimanche, à Fréjus, sous le signe du général de Gaulle. Pourquoi n’en aurait-elle pas le droit ? Après tout, c’est de Gaulle lui-même, en prophète, qui disait :« Tout Français a été, est ou sera gaulliste. » Prophétie vérifiée par l’exploitation très large des références gaulliennes jusque chez ses adversaires politiques, notamment de gauche, que ce soit la pratique monarchique du pouvoir d’un François Mitterrand ou, plus anecdotique et cocasse, le site Internet de M. Hollande,notreidéedelafrance.fr. Si M. Hollande ose, pourquoi pas elle ?

    Mais il se pourrait que Mme Le Pen soit finalement bien plus légitime pour revendiquer l’héritage du général de Gaulle que beaucoup d’autres, et au-delà des postures et des récupérations.

    Lire la suite

  • La choquante vérité à propos de la surprise d'octobre d'Hillary (VOSTFR)

  • Journal du Jeudi 22 septembre 2016 - Politique / Sarkozy veut démanteler Calais

  • Le cœur vivant de la refondation de la droite se situe en dehors des partis

    Extrait d'une tribune de VosCouleurs parue sur Boulevard Voltaire :

    "[...] Cette espérance porte un nom qui ne doit rien au hasard. Elle est portée par des personnes bien réelles, qui agissent de leur propre initiative. Ces personnes proposent une réalisation « à contre-pente ». Elles sont inconnues du grand public et des appareils politiques, elles ne cherchent pas la publicité personnelle. Elles s’effacent derrière ce projet qui appartient aux Français signataires. Comme l’écrivait Yves de Kerdrel dans un éditorial le 18 décembre dernier :

    « Aujourd’hui, le cœur vivant de la refondation de la droite se situe en dehors des partis traditionnels, qu’il s’agisse de l’UMP, de l’UDI comme du Front national. Cette droite “hors les murs”, […] qui refuse les vieilles combines électoralistes mais croit au sursaut moral de la politique, sera le pivot de l’alternance en 2017. »

    Il est seulement besoin de regarder la vidéo, lire l’appel pour comprendre qu’il n’y a pas lieu de fantasmer sur « qui est derrière ». Quel parti, quelle personnalité politique, quel lobby pourrait y avoir songé. La démarche est libre et désintéressée. C’est ce qui en fait et le sel et la force.

    Pourquoi ces huit-là et pas d’autres, en plus, en moins ? Les milliers de signataires de l’opération semblent l’avoir déjà parfaitement bien compris.

    Pourquoi Wauquiez et pas Sarko ? Pourquoi Marion et pas Marine ? Simplement parce qu’il est temps de briser l’axe mortifère de ceux qui disent « Jamais avec le Front national » ou« Jamais sans le Front national ».

    Il est temps de passer à autre chose.

    Des villes, des régions ont été perdues sur ces bases-là.L’illusion est du côté de ceux qui pensent que la solution est dans le maintien du statu quo. Car que se passera-t-il après les élections ? On se comptera, on déplorera, on réalisera qu’on ne peut pas faire grand-chose et on continuera à dire « jamais avec »ou « jamais sans » le Front national. Et on égrènera les jours avant le départ d’Alain Juppé ou de François Hollande.

    Car – ne nous y trompons pas – sans l’intervention d’un événement nouveau, les divisions éternelles de la droite se prolongeront demain, dans l’Hémicycle cette fois, où – nouveauté – le Front national aura un groupe parlementaire. Il faut s’en réjouir au nom de la représentation nationale. Un groupe parlementaire qui ne sera pas majoritaire.

    Les grands perdants de cette arithmétique seront toujours les électeurs. Or, à l’aube de ce rendez-vous quinquennal majeur pour la nation, il est urgent d’exiger ce qui semblait impossible : l’union, un programme commun, un candidat unique.

    Aucun parti ne se rangera derrière l’autre, aucun leader ne sera rejoint par d’autres, aucune personnalité politique ne peut, en son nom propre, faire mieux qu’une réunion ponctuelle sans lendemain immédiat.

    En agissant de leur propre initiative par une action de grande ampleur, les Français seuls peuvent décider de faire vraiment changer les choses. Enfin. À l’époque où Jeanne traversa Vaucouleurs, que de mises en garde ne dut-elle pas entendre !« Vous rêvez, vous êtes dans l’illusion ! » [...]"

    Michel Janva

  • Marine Le Pen change de slogan : « Une ligne populiste assumée »

    L’historien Nicolas Lebourg décrypte le nouveau slogan de la candidate Front national : « Au nom du peuple ».

    Marine Le Pen a lancé sa campagne pour la présidentielle ce week-end lors des Estivales de Fréjus. La candidate y a présenté son nouveau directeur de campagne : le sénateur-maire David Rachline. Elle a également dévoilé son nouveau slogan : « Au nom du peuple ».

    « L’Obs » a interrogé l’historien Nicolas Lebourg – qui vient de publier « Lettre aux Français qui croient que cinq ans d’extrême droite remettraient la France debout »(éd. Les Echappés) – sur cette formule, ce qu’elle évoque, à quoi elle fait référence et ce qu’elle dit de la ligne adoptée par la présidente du Front national.

    Que vous évoque le nouveau slogan de Marine Le Pen « Au nom du peuple » ?

    Il me rappelle l’affiche qui portrait le slogan « Le Pen, le peuple ». L’une des plus utilisées par le Front national. Mais aussi la plus réclamée par les militants, avec celle de Jean-Marie Le Pen, pour la campagne de 2002. Réalisée en 1988, cette affiche dont le slogan est à la fois simple et clair, a été utilisée pendant dix ans, jusqu’à la scission ! C’est assez rare pour une affiche politique.

    En utilisant ce slogan, Marine Le Pen, dont le nom est également effacé du matériel de campagne, rejoue sur le sceau sémantique. Elle supprime son nom tout en parvenant à le sous-entendre. La référence est certes moins automatique pour la jeune génération mais pour les autres, c’est un slogan qui a été martelé.

    Est-ce un bon slogan ?

    C’est un très bon slogan. D’autant qu’on ne cesse de parler de populisme. Il y a eu par le passé deux tentatives en France de création d’un « parti du peuple ». La première par le colonel Trinquier dans les années 1960. La seconde dans les années 1990, par les nationalistes révolutionnaires qui espéraient justement concurrencer le FN. A cette époque, lorsqu’ils envisagent de lancer ce parti, les nationalistes révolutionnaires pensent faire de l’identité et de la justice sociale des thèmes centraux, jugeant que les frontistes ne s’en emparent pas suffisamment.

    Aujourd’hui ce sont deux thématiques que Marine Le Pen a totalement investies. C’est une stylistique qui correspond à cette conception de « parti du peuple » : faire du populisme le substrat même du parti pour casser l’enfermement électoral de l’extrême droite.

    Il faut souligner aussi, que lors des deux dernières présidentielles, ceux qui ont réussi à créer la surprise utilisaient le même type de références : François Bayrou, en 2007, se présentait comme le candidat du tiers état. Et Jean-Luc Mélenchon, en 2012, a pris pour thématique « Place au peuple ». Peuple, nation, Etat… Ce sont toujours des notions extrêmement fortes dans l’imaginaire français.

    Ce slogan représente parfaitement la logique d’une République référendaire dans laquelle Marine Le Pen souhaite s’inscrire. Dans ce modèle, le chef de l’Etat est en lien direct avec le peuple, au-dessus des corps intermédiaires. Mais la formule prône aussi l’apaisement. Marine Le Pen dit en substance : « C’est en votre nom que je prends la parole. »

    D’aucuns à droite s’agacent qu’elle tente de capter l’héritage gaulliste…

    C’est un vieux jeu ! Ce que l’historien Philippe Burrin appelait la famille politique de « rassemblement national » a été très installée, du XIXe siècle au gaullisme, avec des personnages qui l’incarnaient, comme Napoléon III. Mais depuis, cela ne marche plus. Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan ont bien tenté de l’incarner. Ils s’y sont cassé les dents, notamment en raison du bipartisme.

    Or les scrutins de 2015 ont montré qu’il y avait aujourd’hui une tripartition. Ce qui permet à Marine Le Pen d’espérer réinstaurer l’imaginaire de la famille de rassemblement national. Une « famille » qui ne rime pas seulement avec l’extrême droite, puisque De Gaulle y correspond aussi. C’est une famille trans-idéologique.

    Qu’est-ce que ce slogan traduit de son positionnement, qui donne lieu à des tiraillements en interne ?

    Elle lance sa campagne sur une ligne populiste retrouvée et assumée. Ce slogan lui permet de retrouver l’équilibre entre ses deux jambes Marion Maréchal Le Pen et Florian Philippot. Elle revient à un national populisme classique, logique, qui est plus fédérateur au sein du parti, et surtout au sein de l’électorat. L’électeur ne veut pas d’un Jean-Pierre Chevènement hystérique.

    Le populisme, c’est ce qui permet l’interclassisme, c’est-à-dire de parler aux électeurs de différentes classes sociales. Or c’est précisément sur ce point qu’elle est à la peine. Une étude parue en avril montre que 19% des foyers qui gagnent 6.000 euros par mois envisagent de voter FN, contre 36% de ceux qui gagnent moins de 1.200 euros par mois. En prônant un « capitalisme national », Marine Le Pen semble tirer les leçons des derniers scrutins. Elle recentre son discours, tout en tentant de convaincre encore plus les CSP +. Et rien n’est plus fédérateur que les thèmes du peuple et de la nation.

    Propos recueillis par Estelle Gross

    Le nouvel obs

    http://www.voxnr.com/3706/marine-pen-change-de-slogan-ligne-populiste-assumee

  • Primaire LR : Monde et Vie incite à voter pour JF Poisson

    6a00d83451619c69e201b8d21f4a32970c-250wi.pngDans Monde & Vie, l'abbé de Tanoüarn écrit qu'il faut voter à la primaire LR :

    "[...] Je pense que c’est le premier rôle de la Primaire de droite d’agiter des idées nouvelles, de dire ce qui ne va pas, de proposer des remèdes auxquels apparemment personne n’avait pensé auparavant. La Primaire de droite est un merveilleux banc d’essais des idées de droite. [...] 

    Je parle d’idées, je ne parle pas de valeurs: hélas, les catholiques n’ont pas utilisé cette occasion pour réaffirmer le caractère fondamental des valeurs chrétiennes dans l’identité française. Les uns veulent jouer les arbitres, les autres votent pour François Fillon, l’homme qui dit que l’avortement est un droit des femmes… Mais où est le porte-drapeau ? La vérité oblige à dire que, malgré les hésitations coupables des états-majors cathos, de porte-drapeau il y en a un. Il n’est pas là seulement pour faire de la figuration. Il n’est pas non plus mono-discours, obsédé par les valeurs morales et ne sachant parler que de cela… Il a acquis une expérience politique à la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Il a voyagé et sait d’instinct que la France ne se réduit pas à un hexagone. Il a la culture chrétienne de la concertation, sans le goût du martyre, qui est toujours malsain, mais alors surtout malsain en politique. Il croit dans le rôle stabilisateur d’un État régalien et ne donne pas dans le culte des Institutions européennes et internationales. Il ne voit pas l’islam en rose mais réclame un véritable contractualisme entre l’islam et la République. Il est un adversaire décidé du laïcisme et un adepte de la pure laïcité, qui suppose de reconnaître le christianisme au centre de la culture française. Bref, c’est un vrai candidat. Il n’est pas membre des Républicains mais président du Parti Chrétien Démocrate. Il s’agit, vous l’aurez deviné, de Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, valeureux combattant contre le mariage pour tous, mais aussi contre la très inefficace loi Macron et contre la non moins dangereuse Loi El Khomry. Il est clair que voter Poisson au premier Tour de la Primaire (il vous en coûtera deux euros) c’est faire avancer le vote catholique en France, le vote de civilisation en Europe et tout ce que nous défendons à Monde&Vie.

    Cela n’empêche pas de voter autrement à l’élection présidentielle. Mais il faut utiliser la Primaire, qui est une fantastique caisse médiatique de résonance. Et pour une fois, nous pouvons faire un vote de conviction. C’est tellement rare qu’il me semble que quand cela devient possible (même s’il ne s’agit que de Primaires) c’est un devoir. Il n’y a aucun devoir à voter lorsque le choix qui nous est donné est celui de la peste ou du choléra. Mais lorsque les règles de la santé politique sont senties avec tant de mesure, lorsque la société chrétienne est défendue avec tant de talent…Alors oui : voter, voter Poisson est un devoir !"

    Michel Janva

  • Alors que les rats quittent le navire

    Voilà bien un étrange calcul statistique auquel s'est livrée la rédaction du Monde. Le journal papier en a même fait la première page de son édition N° 22296 du 20 septembre sous le titre alléchant : "Départs en série dans les ministères et à l’Élysée". On pourrait en faire le point de départ d'une chronique de l'élection présidentielle, alors même qu'est commencée, désormais officiellement, la primaire de la droite et du centre.

    Or, la perspective d'une candidature de Hollande pour un deuxième mandat de 5 ans se profile. Le discours d'un soir présenté comme offensif contredit ce que pouvait constater un observateur lucide : le fait "qu'avec une certaine impudeur, le locataire de l’Elysée trouve la charge bien lourde et découvre le 'tragique'… Aveu ahurissant et inédit de la part d’un chef d’Etat au ton geignard."[1]

    De la sorte cette deuxième hypothèse avance avec l'impossibilité mécanique d'une locomotive sans wagons et la quasi-certitude d'une rencontre avec un engin roulant vers elle sur la même voie, et dont la marche se mesure à la baisse des sondages prédictifs du candidat.

    Le caractère suicidaire apparent du scénario échappe de moins en moins aux observateurs. Tel chroniqueur dépeint fort justement l'attitude présidentielle comme celle d'un "Narcisse mou" d'un "commentateur du désastre". Son désastre.[2]

    Tout ceci n'échappe évidemment pas aux 57 conseillers du pouvoir, dircabs et autres soutiers du gouvernement qui ont déjà démissionné, plus quelques autres, sur un cheptel total de 570. On ne les verra plus dans les allées du pouvoir mais on les verra à divers emplois de pantouflage et de rattrapage, comme l'ombre du régime en détient ou en protège tels des terrains délaissés de concessions d'autoroutes. Au moins l'une de ces 57 personnes a-t-elle su choisir un métier utile, puisqu'elle a demandé et obtenu de devenir commissaire de police comme on se rachetait autrefois en s'engageant dans la Légion. Souhaitons-lui de se montrer digne de cette fonction clef, dans une société aussi menacée que la nôtre. Mais qu'on se rassure, les 56 autres semblent s'être investies dans des parcours plus confortables. Pensons au chef du protocole de l'Élysée qui sera désormais ambassadeur de France à l'Unesco, faute d'ailleurs d'avoir obtenu d'être agréé par le Vatican où l'on ne badine pas, ou plus, sur certaines questions de mœurs. La soutane pourpre n'aime pas le voisinage de la jaquette flottante.

    D'après la recension du Monde, les 10 % de rats ayant déjà quitté le navire un an à l'avance bat tous les records. En 2011, ils étaient exactement 28. Deux fois moins. Et pourtant, en 2012, la seule chose qui a convaincu une [courte] majorité de Français de voter, alors, Hollande au deuxième tour avait été la déception occasionnée par les changements de main, et de pied, les voltes et les pirouettes de son prédécesseur, l'anti Chirac de 2005 devenant une fols élu un néo-Chirac.

    Mais ce peuple est ainsi fait qu'après avoir tenu Chirac en si piètre estime, on nous affirme, pour ne citer qu'un exemple, qu'il en manifesterait aujourd'hui la nostalgie.

    La rivalité des deux personnages qui prétendent reprendre le flambeau l'un de la droite, l'autre de la gauche, pour, l'un comme l'autre, l'abandonner une fois élu, ne doit pas d'ailleurs nous faire oublier l'autre nuisance en embuscade… celle du personnage qui quitta le gouvernement sur le désastre électoral de 1997 puis après avoir purgé au Canada sa condamnation de 2004, revint aux Affaires étrangères en 2011, le temps de faire accepter par la communauté internationale le principe de la glorieuse opération de Libye, "le meilleur d’entre nous" dixit Chirac en connaisseur… l'homme qui, en 1993 força l'Europe à ouvrir à l'industrie turque de la contrefaçon et de la sous-traitance les portes de l'union douanière… le corédacteur, avec son camarade Toubon, du désastreux traité de Nice signé en février 2001… tout cela est bien oublié … c'est vrai.

    Je n'ose donc aggraver mon cas en rappelant ici le nom du vieux soldat qui constatait combien les Français avaient la mémoire courte.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    [1]  cf. cf. Charles Hægen in L'Ami Hebdo de Strasbourg le 19.9. L'aveu de la difficulté devant le 'tragique' se trouve dans le livre d'Antonin André et Karim Rissouli Conversations privées avec le président (ed. Albin Michel) basé sur pas moins de 32 rencontres avec Hollande

    http://www.insolent.fr/