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Je ne pensais pas si tôt voir l'analyse que j'ai effectuée dans mon dernier éditorial, confirmée si vite. J'y exprimais que Manuel Valls, au même titre que Nicolas Sarközy ou Bernard Tapie n'était qu'un phraseur blablatteur dont les promesses et engagements n'étaient pas tenus par la suite. J'avoue aussi mon agacement au sujet de nombreux Français qui sont fascinés par ce type d'individus particulièrement superficiels, dont on sait tout, une fois que l'on connaît leur enveloppe, parce que chez eux il n'y a pas de contenu.
Pour rappel, Français que nous sommes:
« Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard par l'odeur alléché ,
Lui tint à peu près ce langage :
«Et bonjour Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»
A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie.
Le renard s'en saisit et dit: "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute:
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute."
Le corbeau honteux et confus
Jura mais un peu tard , qu'on ne l'y prendrait plus. »
Explications quant au fait divers qui nous préoccupe:
Suite à un rapport effectué par un commandant de police officiant à Dreux et adressé à sa hiérarchie, le gouvernement et en tout premier lieu Manuel Valls, se trouve mis à mal. Dans les faits, trois malfaiteurs condamnés - qualifiés bien à tort de petits délinquants par le nouvel observateur – n'ont pas été emprisonnés malgré les peines infligées, sachant la prison de Chartres pleine.
Et le baveux de déclarer: «être très surpris de cette décision et inquiet de ses conséquences» mais aussi – sans rire - «Cette décision très étonnante va à l'encontre de la stratégie décidée conjointement par la Chancellerie et l'Intérieur qui vise à accroître le concours des forces de sécurité pour faire exécuter les peines.»
Dans ces conditions, on comprend très bien le décalage entre le Manuel Valls soucieux de l'ordre public, émettant un discours ferme et assurant les policiers de son soutien, et la politique réellement menée dans les faits. Bien évidemment, le sieur répondra à qui le questionnera, du fait que ministre de l'intérieur, il ne peut agir simultanément en tant que ministre de la justice. Mais auquel cas, puisque moyens de réaliser sa politique ne lui sont pas attribués, qu'attend t-il pour démissionner ? C'est là où le bellâtre tombe dans mes filets.
Et s'il n'y avait que Dreux, ce que doivent penser probablement de nombreux Français. Mes souvenirs sont tels que je pense que c'est une peine sur deux en France qui n'est pas effectuée, ainsi que l'a écrit un magistrat. Dreux n'est donc qu'une goutte d'eau dans la mer du laisser-faire et de l'incompétence.
Beaucoup de Français, malheureusement donc, de se laisser de nouveau prendre – moins lucides que le corbeau de la fable - après s'être fait avoir par les différents flatteurs que comporte la caste politicienne française.
Je suis au demeurant aussi surpris par le décalage entre ce que j'entends autour de moi – ne pensez pas que je n'écoute que ceux qui sont de la mouvance -, l'orientation de très nombreux commentaires rédigés sur internet suite à la publication d'articles, et les résultats des différents scrutins. Le fait est, et l'on y songe pas assez à mon goût, que nous avons un réservoir électoral très important, qui n'est pas même inscrit sur les listes électorales ou plus simplement qui ne vote pas. Cet électorat là est la clef de notre avenir puisque c'est celui là qui, très probablement, va nous donner accès au pouvoir. La politique ne consiste pas à se réunir entre soi pour deviser avec des personnes qui pensent globalement comme nous – en cela, internet est un piège - mais bien à faire du prosélytisme c'est à dire via la propagande, amener à nous, indifférents ou opposants.
Alain Rebours http://www.voxnr.com/
Toutes les enquêtes d’opinion convergent : les Français de souche en ont assez. Ils ne supportent plus ce qu’il y a de « trop » dans notre société désormais : trop d’immigration, trop de culpabilisation, trop d’insécurité, trop de politiquement correct, trop de déni de démocratie, trop de violences et de dégradations à l’école, trop de chômage, trop de « réformes » inutiles, trop d’inquiétudes sur l’avenir, trop de diabolisation. Michel Geoffroy décrit pour Polémia les raisons de la révolte qui monte.
1) Trop d’immigrés qui ne manifestent aucune volonté de « s’intégrer » et de devenir de vrais Français par la civilisation et la culture ; trop d’immigrés qui cultivent leurs particularismes d’une façon ostentatoire, et qui affirment de plus en plus leur religion – l’islam – dans l’espace public, au mépris de la laïcité et avec la lâche complicité des pouvoirs publics ; trop d’Africains qui se constituent en communautés.
2) Trop de culpabilisation et de repentance à l’encontre des seuls Européens et des seuls Français de sang et de souche ; trop de mépris de la nation française et de son histoire ; trop de parti pris en faveur de nombreux allogènes, dont il est interdit de critiquer le comportement même délictueux, sous peine de « racisme » ; trop de discrimination à l’encontre des Français de souche.
3) Trop d’insécurité pour les honnêtes gens, trop de bienveillance pour les criminels et délinquants récidivistes ; trop de délinquants d’origine immigrée ; trop de « zones de non-droit » ; trop de corruption dans la classe politique ; trop de police, trop de radars et trop de juges mais pas assez de sécurité et de moins en moins de liberté pour le citoyen.
4) Trop de politiquement correct ; trop de répression de la liberté de parole, trop de propagande et de travestissement de la réalité dans les médias ; trop de publicité cynique et agressive ; trop d’américanisation de la culture.
5) Trop de déni de démocratie ; trop de « minorités » bruyantes, trop de « communautés », trop « d’autorités morales », trop de lobbies qui prétendent imposer leurs préjugés et leurs seuls intérêts à la majorité des Français ; trop de mépris du peuple français de la part de l’oligarchie politico-médiatique ; trop de promesses non tenues par les politiques, qu’ils soient de gauche comme de droite.
6) Trop de violences et de dégradations à l’école ; trop de maîtres qui capitulent devant les élèves et devant leurs parents ; trop de laxisme éducatif et universitaire ; trop de diplômes qui ne valent plus rien sur le marché du travail.
7) Trop de chômage, trop de petits boulots, trop de contrats à durée déterminée, trop de délocalisations, trop de désindustrialisation ; trop d’inégalités sociales, trop de profits pour les uns, trop d’insécurité économique pour les autres ; trop de difficultés à se loger lorsqu’on est jeune ; trop d’impôts et de taxes pesant sur les classes moyennes et populaires.
8) Trop de « réformes » inutiles qui ne s’attaquent pas aux vraies questions qui préoccupent les Français ; trop de services publics « reformés » mais qui ne fonctionnent plus ; trop de fonctionnaires découragés ; trop de fermetures de services publics de proximité.
9) Trop d’inquiétudes sur l’avenir : trop de dépenses sociales que les actifs ne peuvent plus financer, trop de menaces sur les économies et les retraites ; trop de dettes publiques et privées.
10) Trop de diabolisation des Français qui respectent les lois, qui demandent que cesse cette situation qui les révolte, qui ne sont ni « racistes », ni « fascistes », ni « d’extrême droite » mais qui veulent enfin être entendus de la classe politique et voir leur opinion représentée dans les médias.
Michel Geoffroy, 04/10/2011 http://www.polemia.com
« Vous faîtes allusion à l'extrême droite. Laissez-moi vous dire que vous avez tort de lui prêter attention. Cela fait un siècle au moins qu'elle n'a plus rien à dire. Aujourd'hui, elle en est encore à croire que la France est dirigée par des socialistes, ce qui montre qu'elle n'a vraiment pas les yeux en face des trous (et subsidiairement, qu'elle n'a pas la moindre idée de ce qu'est le socialisme.) ». Alain de Benoist.
On sait le discrédit qui frappe l'exécutif aujourd'hui, alors que l'élection de François Hollande à la présidence de la république est assez récente. Le pourquoi de ce désenchantement rapide a déjà été explicité ici même par l'intermédiaire d'un article rédigé par notre éditorialiste voici environ six mois (1). Le constat est simple et il est aujourd'hui flagrant au vu des enquêtes d'opinion que le désamour se perçoit aussi bien à droite qu'à gauche. Deux syndromes peuvent affecter sur le long terme François Hollande; celui qu'on peut appeler «Jospin» au motif de la politique droitisante, principalement en économie, de l'actuel locataire de l'Elysée, et qui se traduirait par l'éviction de François Hollande du second tour de l'élection de 2017. L'autre façon de nommer le comportement de l'ancien secrétaire général du parti socialiste serait «Schröder». Au même titre que l'ancien chancelier allemand, lui aussi estampillé «socialiste», François Hollande pourrait justifier sa politique économique au motif de l'intérêt général et l'assumer.
Un point est certain aujourd'hui, c'est que l'opposition, d'où qu'elle soit, s'en donne à cœur joie. Et notamment la mouvance. Aussi loin que je remonte dans le temps, mes souvenirs m'indiquent justement que la mouvance semble beaucoup plus à l'aise lorsque le pouvoir est exercé par la «gôche».
En cela, on peut en déduire que la mouvance dans ce qu'elle a de plus radical, est beaucoup plus de droite extrême que d'extrême droite. Si l'on peut comprendre ceux de la mouvance qui ont vécu mai 1981, dont certains ont été à cette époque traumatisés – quand bien même, en politique, il est nécessaire de réactualiser l'analyse fréquemment – on ne fera pas preuve de tolérance vis à vis des plus jeunes qui de la «gôche», n'ont connue que les caviardises. Dès 1988, et pourtant réélu grâce à son positionnement « ni, ni » (ni nationalisation, ni privatisation), François Mitterrand signe malgré son engagement des ordonnances de privatisation. Qu'il était loin le temps des nationalisations des grands groupes français à hauteur de 100% !
Ainsi que le faisait remarquer le général de Gaulle, lucide, « je n'aime pas les socialistes parce qu'ils ne sont pas socialistes. Mais pourquoi donc sont-ils si nombreux dans la mouvance à qualifier l'actuel gouvernement de «socialiste» ? L'erreur, ou plus exactement la faute, est ici triple.
1) D'une part, l'actuel gouvernement n'a rien de « socialiste » et soutenir le contraire, c'est mentir.
2) Qualifier l'actuel gouvernement de «socialiste», c'est aussi le soutenir dans sa démarche, puisque c'est ainsi qu'il se qualifie lui même, malgré les évidences.
Evoquer le socialisme des gouvernements ne peut que rendre pérenne le référentiel «gauche, droite», référentiel que nous voulons justement voir abattu.
Réciproquement,
On ne lit que très rarement, si ça n'est pas presque jamais, dans les écrits de la mouvance, le terme de « droite » afin de qualifier un gouvernement qui s'auto-définit comme de droite. Pas plus que «libéral»...
Tout semble donc être fait pour que le terme de « droite » ne soit pas sali, comme s'il était sacré. Alors que bien sur la droite, est partie prenante dans la décomposition progressive de notre pays, elle qui durant la cinquième république, a beaucoup plus exercé le pouvoir que la gauche.
Bien beau que d'énoncer le slogan «ni droite, ni gauche», mais encore faudrait-il ne pas faire, consciemment ou non, le jeu de l'une d'entre elles.
Childéric Fonteney http://www.voxnr.com
notes
(1) Le pourquoi de la chute célère de François Hollande - Alain Rebours -
http://www.voxnr.com/cc/politique/EFypkkVyFViEsSEQfP.shtml
PARIS (NOVOpress) – Nathalie Kosciusko-Morizet vient d’accorder une interview à la chaîne américaine “NBC”. La candidate à la mairie de Paris s’y décrit comme une machine politicienne, résumant très bien les règles du jeu politicien qui régissent la France depuis des décennies. « Je suis une tueuse… Tout le monde est un tueur en politique. Certains savent comment tuer, d’autres non. Certains tirent en pleine tête, la plupart font ça dans votre dos. Moi, je tire en pleine tête », assure l’ancienne ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables de 2007 à 2009.
Elle présente ses collègues ainsi : « Menteurs un jour, menteurs toujours ». Dans ce registre, elle se sert de l’argument féministe pour afficher ses ambitions : « Etre la première femme maire de Paris serait un grand symbole et un signe très positif pour les femmes qui veulent faire de la politique mais qui ne le pouvaient pas dans le passé », car son « obsession aujourd’hui est la bataille pour Paris ». La candidate de l’UMP à la mairie de Paris se situe dans la lignée des « tueurs » politiciens de la Vème République, prêts à tout pour le pouvoir, l’argent et les paillettes au détriment de la grandeur de la France et de l’avenir des Français.
Dans Minute :
"L'’élection présidentielle a donc eu lieu au Mali à la date fixée par François Hollande. Et tout s’est très très très bien déroulé, dixit Jean-Marc Ayrault, qui, depuis la Malaisie, s’est « félicité que les élections au Mali se soient passées dans de bonnes conditions » et que « le processus démocratique ait été respecté ». « Pour la France, a enchaîné le premier ministre, c’est un grand succès. Pour l’image de la France dans le monde aussi, c’est un plus considérable, qui a été perçu dans le monde entier. »
La preuve, est-on tenté d’ajouter, c’est le candidat choisi par le pouvoir en place et par la France, Ibrahim Boubakar Keita, qui a gagné… Le succès de ce scrutin a été tel qu’on note étrangement de fortes disparités dans les taux de participation : très forte mobilisation dans la région de Bamako, la capitale, qui est « sous contrôle », et participation quasi inexistante à Kidal, au nord-est du pays, de l’ordre de 12 %. Dans ce bastion touareg, entre les morts, les exilés et les habitants terrés chez eux par peur des représailles que mènent les partisans du régime, il ne restait pas grand monde pour aller aux urnes.
A la terreur des jihadistes, qui se sont retirés pour mieux revenir quand la France sera partie, a succédé en effet une terreur « loyaliste » qui n’a rien à lui envier. Au jour de l’élection, le 28 juillet, il restait au moins 200 000 réfugiés maliens dans les pays limitrophes ! Et près de 400 000 Maliens « déplacés » à l’intérieur du pays, qui n’ont pas pu voter non plus.
La palme du « foutage de gueule » revient à Tiéman Coulibaly, ministre malien des Affaires étrangères, qui, tranquillou, avait assuré : « Les élections seront crédibles et transparentes dans les conditions qui sont les nôtres » ! Quand un ministre africain s’essaye à la langue de bois, c’est juste magique ! En France, où résident 200 000 Maliens – une paille… –, ceux qui ont pu voter ont eu beaucoup de chance. Les cartes d’électeurs n’étaient pas arrivées – au Mali non plus… –, les listes d’inscrits confondaient nom et prénom – et n’étaient pas classées par ordre alphabétique ! –, les urnes avaient été oubliées, le bureau de vote avait changé de place, etc.
Pour l’anecdote, l’AFP rapporte le cas caricatural d’un Malien rencontré en banlieue parisienne et qui venait de voir le nom de sa tante sur une liste électorale : « Comment ça se fait, elle vit au Mali ! Et moi qui suis ici, je ne peux pas voter ! » Comme disait Ibrahim Boubakar Keita à deux jours du scrutin : « J’ai rarement senti une telle fusion avec le peuple du Mali, une telle communion. » Comme il se prend pour De Gaulle, on souhaite bien du plaisir aux Maliens…"
En 2014, il ne devrait pas y avoir de miracle pour le parti écologiste, miné par l'échec d'Eva Joly à la présidentielle. EELV, très impliqué sur la scène européenne, reste cependant crédité de 10% des intentions de voix, devant le Front de gauche. Les liste soutenues par Jean-Luc Mélenchon remporteraient 8% des suffrages, un score supérieur de deux points à celui de 2009, qui reste cependant éloigné des 11,7% obtenus par le député européen au premier tour de la présidentielle.
Universitaire et spécialiste de l'Afrique, Bernard Lugan analyse pour Monde et Vie la situation en Côte d'Ivoire.
En Côte-d'Ivoire, l'élection présidentielle a divisé le pays. Quelles leçons en tirer ?
Organisée à grands frais par la communauté internationale, cette élection a confirmé la coupure de la Côte d'Ivoire en trois blocs ethniques, donc politiques (1).
Au premier tour, le président sortant, M. Laurent Gbagbo, un Bété, élu en 2000 à la suite d'un vaste trucage électoral, a rassemblé sur son nom 37 % des suffrages, rassemblant au-delà de son noyau ethnique (environ 12 % de la population) puisque les sous-groupes akan, notamment les petites ethnies dites Lagunaires auxquelles appartient son épouse Simone, ont voté pour lui, ainsi que l'électorat détribalisé de la région d'Abidjan qui s'est reconnu dans son discours nationaliste et ses positions anti-françaises. Il a réalisé des scores médiocres dans le centre du pays et ses résultats dans les régions administratives du Nord sont dérisoires.
L'ancien président Henri Konan Bédié, d'ethnie Baoulé (environ 25 %), premier successeur de Félix Houphouët-Boigny et qui occupa le fauteuil présidentiel de 1995 à 1999, espérait rassembler sur son nom la grande majorité des 40 % d'Akan ; or, il n'a recueilli que 25 % des suffrages, soit ceux des seuls Baoulé. Comme il a fait le plein des voix au centre du pays, dans les deux régions baoulé des Lacs et de N'zi-Comoé, ce résultat signifie clairement que les Akan non Baoulé ont voté pour Laurent Gbagbo. Outre les Lagunaires, M. Bédié a ainsi perdu l'électorat akan de la région du Sud Comoé. Dans l'Ouest, en zone Kru, il a réalisé en revanche des scores honorables là où des planteurs baoulé ont colonisé la terre des indigènes kru, notamment dans le Bas-Sassandra. Ses résultats sont insignifiants dans le Nord avec moins de 5 % des voix.
Avec 33 % des voix, Alassane Ouattara a rassemblé sur son nom les votes des ethnies nordistes et musulmanes (Malinké, Dioula, Sénoufo, Kulango ou Lobi etc.). Sa domination est écrasante dans 4 régions administratives nordistes où il a obtenu jusqu'à 93 % des suffrages. Dans le Sud, ses résultats ne furent que le simple décalque des noyaux de peuplement résultant des migrations internes et de l'immigration sahélienne ; dans la région d'Abidjan, il a ainsi obtenu 33 % des voix.
La clé du second tour était donc détenue par l'électorat baoulé d'Henri Konan Bédié (25 % des voix au premier tour). Comme ce dernier avait conclu un accord électoral avec Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo fut battu. Mais si M. Ouattara l'a emporté avec 55 % des voix, c'est uniquement parce qu'avait été reconstituée autour de sa candidature l'alliance entre Baoulé et Nordistes qui avait jadis permis au président Houphouët-Boigny de gouverner. Cependant, Laurent Gbagbo n'était pas homme à abandonner facilement le pouvoir et son clan savait qu'il avait tout à redouter de l'arrivée au pouvoir des nordistes. Aussi a-t-il fait un coup d'État.
Quels sont les atouts de Gbagbo ?
Le président sortant dispose de l'appareil de l'Etat, il tient la région d'Abidjan - bien qu'il y soit minoritaire avec 45 % des suffrages -, il contrôle les zones cacaoyères de l'Ouest et le littoral riche en hydrocarbures, il est assuré du soutien d'une partie de l'armée et de la quasi-totalité de la gendarmerie et il a montré qu'il sait tenir la rue grâce à ses milices. Politiquement, il a radicalisé la situation, se présentant comme le chef des « patriotes » contre Ouattara, l'homme « à la nationalité douteuse ». Jouant la carte nationaliste il s'oppose avec virulence au « diktat » de l'ONU et accuse tout particulièrement la France, bouc émissaire idéal. Maître du pays Kru et du cordon littoral peuplé par ses alliés Akié, Abouré et autres Lagunaires, il contrôle la Côte d'Ivoire « utile ». Grâce aux revenus du pétrole, du café, du cacao, des ports, il va tenter de contraindre les acteurs économiques internationaux à composer avec lui. La Chine a déjà annoncé qu'elle ne respecterait pas un éventuel boycott. De plus, il est loin d'être isolé et un géant africain comme l'Angola le soutient.
En face, que peut faire Ouattara ?
Pas grand-chose car il a été tellement porté par la « communauté internationale » et par l'Élysée qu'il est discrédité aux yeux de la rue africaine. Il va même bientôt apparaître comme un gêneur que tous vont abandonner, à commencer par ses « alliés » baoulé, qui regrettent déjà d'avoir lié leur destin à un perdant. Chef de l'Etat légitime mais désarmé, il apparaît chaque jour un peu plus comme l'homme de l'étranger et dépend d'une hypothétique intervention militaire du Nigeria, pays connu pour ses grandes pratiques démocratiques...
Quelles sont les responsabilités de la communauté internationale ?
Elle est largement responsable de ce gâchis. Après la partition du pays intervenue à la suite des événements de 2002, elle a voulu, au nom de la démocratie et de la « bonne gouvernance », contraindre à la réconciliation, à la réunification et au partage du pouvoir des populations qui n'en voulaient pas. Postulant que la paix allait sortir des urnes, elle a englouti des sommes considérables dans un processus électoral bancal. Le résultat de cette cécité ethnologique et politique est catastrophique.
Les positions des deux camps sont inconciliables car elles sont ancrées sur des mentalités inscrites dans la longue durée. Pour les Kru du sud forestier, ensemble ethnique auquel appartient M. Gbagbo, les Nordistes forment un monde rattaché à l'univers du Sahel qui rêve selon eux, de reprendre vers le Sud une expansion bloquée durant la parenthèse coloniale. La coupure Nord-Sud entre le monde sahélien, ouvert et structuré en chefferies ou royaumes, et le monde forestier littoral peuplé d'ethnies à la géopolitique cloisonnée, est la grande réalité géopolitique régionale.
Le problème ivoirien étant d'abord ethnique, sa résolution ne passe pas par une artificielle recomposition démocratique à l'« européenne », mais par une redéfinition de l'État. Comme il n'existe plus de fédérateur et que tous les dirigeants politiques sont discrédités, un replâtrage faussement consensuel avec un gouvernement dit d'« unité nationale » ne serait qu'une solution artificielle, fragile, provisoire et porteuse d'embrasements futurs. La seule issue réaliste est la reconnaissance de l'actuelle partition.
Propos recueillis par Olivier Figueras monde&vie janvier 2011
1) La cartographie de cette élection est traitée en détail dans le numéro 11 (novembre 2010) de l'Afrique réelle revue que Bernard Lugan publie par internet. Pour tous renseignements concernant les abonnements : www.bernard-lugan.com
La version audio sur Huffington Post
MÉDIAS - Cette règle qui agace les médias audiovisuels pourrait bientôt disparaître. Interrogé mercredi 24 juillet sur France Inter (voir la vidéo en haut de l’article à partir de 08’52") au sujet de la stricte égalité du temps de parole pendant l’élection présidentielle, le président du CSA Olivier Schrameck s’est clairement prononcé pour son assouplissement.
La stricte égalité du temps de parole des candidats à la présidentielle est valable à partir du moment où les candidatures retenues par le Conseil constitutionnel sont rendues publiques, et ce jusqu’à la fin de l’élection. Les chaînes de télévision et les stations de radio sont alors tenues de comptabiliser les temps de paroles qu’elles accordent aux candidats dans toutes leurs émissions et de les communiquer au CSA, qui veille à ce qu’elles soient strictement exactes. En 2012, cela avait duré du 20 mars au 6 mai.
L’idée d’un assouplissement a déjà été évoquée
Olivier Schrameck a rappelé que l’idée d’un assouplissement n’était pas nouvelle, puisque le CSA avait déjà proposé de revoir cette règle sous la présidence de son prédécesseur, Michel Boyon. La "commission Jospin" sur la moralisation de la vie politique, dont il était membre, l’avait également envisagé.
Si Olivier Schrameck a admis que le Conseil constitutionnel avait "montré quelques réticences", l’ancien conseiller d’Etat s’est dit prêt à s’engager le plus fortement possible pour que partout, et dans toutes les campagnes, l’équité se substitue à une stricte égalité" :
"L’équité, c’est précisément la régulation dans le domaine politique, c’est à dire que l’on surveille la façon dont les différentes sensibilités, la force plus ou moins grande des campagnes, les alliances réelles et potentielles sont prises en compte dans la présentation des revendications politiques. (...) Il ne s’agit pas de trancher le temps en parts égales, il s’agit d’apprécier la pesanteur et la portée de la vie politique". Cette annonce a cependant suscité la critique, notamment de la part de Raquel Garrido, membre de la direction du Parti de Gauche. "Cet acte visant à maintenir l’hégémonie médiatique du Parti socialiste et de l’UMP est une très grave attaque contre les principes démocratiques", écrit-elle sur son blog, estimant que "le principe d’égalité est la seule garantie pour les citoyens d’accéder à une information non-biaisée et ainsi exprimer leur opinion, par le suffrage, en toute liberté de conscience".