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Europe et Union européenne - Page 1010

  • Manifestation en Allemagne contre la théorie du genre et le système totalitaire qui se met en place

    stop-éduc-sexuelle-MPI

    Allemagne – A Cologne, le samedi 18 janvier 2014, des parents ont organisé une manifestation contre les cours obligatoires d’éducation sexuelle qui font notamment la promotion de la théorie du genre.

    Dès la maternelle, les enfants y  sont confrontés à un contenu explicite les invitant à tester sur eux des pratiques inconnues à leur âge.

     Besorgte Eltern est le mouvement organisateur de cette manifestation qui a rassemblé plus d’un millier de parents. Les manifestants voulaient dénoncer le contenu immoral, scandaleux et contre-nature de ces cours d’éducation sexuelle mais aussi alarmer l’opinion publique à propos des condamnations infligées aux parents qui refusent que leurs enfants assistent à ces cours.

    Des familles ont reçu une amende pour avoir gardé leur enfant à domicile durant ces cours d’éducation sexuelle. Mais les parents qui ont persévéré ont ensuite subi une condamnation de 40 jours de prison !

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  • « L’Allemagne a détruit le marché de la zone euro »

    Par

    Interview publiée dans AGRAPRESSE, n°3429-3430, pp. 7-9, 13 janvier 2014.

    (PROPOS RECUEILLIS PAR YANNICK CURT)

    Pour Jacques Sapir, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et auteur de l’ouvrage Faut-il sortir de l’euro[1], la réussite de l’Allemagne tient beaucoup au fonctionnement de la monnaie unique, au détriment des pays du sud de l’Europe.

    Depuis plusieurs années, avec la campagne pour l’élection présidentielle 2012 en point d’orgue, la quasi-totalité de la classe politique parle d’un modèle allemand vers lequel la France devrait tendre. Qu’est ce que ce modèle ?

    L’Allemagne n’est pas un modèle : on ne peut parler de modèle que si on peut le généraliser. Or, on constate que les solutions qui ont été adoptées en Allemagne ne peuvent fonctionner que parce que les pays qui l’entourent ne les ont pas adoptées. C’est la différence de l’Allemagne qui fait son succès, si tout le monde l’imitait, ce serait un échec généralisé.

    Pourquoi?

    Parce que l’Allemagne a appliqué dans le cadre de la zone euro une politique de cavalier solitaire. Alors que tous les pays procédaient à des relances économiques à partir de 2002, l’Allemagne a décidé de baisser ses salaires, c’est à dire de reporter sur les ménages toute une partie des charges qui étaient payées par ses entreprises, réduisant ainsi sa consommation. Elle a pu le faire parce que, dans le même temps, la consommation des pays qui l’entourent continuait d’augmenter. Si tout le monde avait appliqué la méthode allemande, cela aurait créé une crise gravissime dans la zone euro dès 2003/2004. On voit bien qu’il y a quelque chose de non généralisable.

    Vous mettez aussi en avant la démographie déclinante de l’Allemagne…

    Il y a une divergence massive entre la France et l’Allemagne : quand il y a 650 à 680 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi en France, il y en a moins de 350 000 en Allemagne. Nous avons calculé ce que serait le taux de chômage de l’Allemagne si elle avait la même dynamique démographique que le France : elle aurait 1,5 à 2 millions de chômeur en plus.

    La suite ici http://russeurope.hypotheses.org/1924

  • Traité transatlantique : Un typhon qui menace les Européens

    Engagées en 2008, les discussions sur l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne ont abouti le 18 octobre. Un bon présage pour le gouvernement américain, qui espère conclure un partenariat de ce type avec le Vieux Continent.

    Ignacio Garcia Bercero (gauche) représentant l’Union Européenne et Michael Froman (droite) représentant les États-Unis lors du deuxième cycle de négociations de l’accord en novembre 2013

    Négocié en secret, ce projet ardemment soutenu par les multinationales leur permettrait d’attaquer en justice tout État qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme.

    Imagine-t-on des multinationales traîner en justice les gouvernements dont l’orientation politique aurait pour effet d’amoindrir leurs profits ? Se conçoit-il qu’elles puissent réclamer — et obtenir ! — une généreuse compensation pour le manque à gagner induit par un droit du travail trop contraignant ou par une législation environnementale trop spoliatrice ?

    Si invraisemblable qu’il paraisse, ce scénario ne date pas d’hier. Il figurait déjà en toutes lettres dans le projet d’accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement entre 1995 et 1997 par les vingt-neuf États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (1). Divulguée in extremis, notamment par Le Monde diplomatique, la copie souleva une vague de protestations sans précédent, contraignant ses promoteurs à la remiser. Quinze ans plus tard, la voilà qui fait son grand retour sous un nouvel habillage.

    L’accord de partenariat transatlantique (APT) négocié depuis juillet 2013 par les États-Unis et l’Union européenne est une version modifiée de l’AMI. Il prévoit que les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique se plient aux normes du libre-échange établies par et pour les grandes entreprises européennes et américaines, sous peine de sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou d’une réparation de plusieurs millions d’euros au bénéfice des plaignants.

    D’après le calendrier officiel, les négociations ne devraient aboutir que dans un délai de deux ans. L’APT combine en les aggravant les éléments les plus néfastes des accords conclus par le passé. S’il devait entrer en vigueur, les privilèges des multinationales prendraient force de loi et lieraient pour de bon les mains des gouvernants. Imperméable aux alternances politiques et aux mobilisations populaires, il s’appliquerait de gré ou de force, puisque ses dispositions ne pourraient être amendées qu’avec le consentement unanime des pays signataires. Il dupliquerait en Europe l’esprit et les modalités de son modèle asiatique, l’accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership, TPP), actuellement en cours d’adoption dans douze pays après avoir été ardemment promu par les milieux d’affaires américains.

    A eux deux, l’APT et le TPP formeraient un empire économique capable de dicter ses conditions hors de ses frontières : tout pays qui chercherait à nouer des relations commerciales avec les États-Unis ou l’Union européenne se verrait contraint d’adopter telles quelles les règles qui prévalent au sein de leur marché commun.

    Tribunaux spécialement créés

    Parce qu’elles visent à brader des pans entiers du secteur non marchand, les négociations autour de l’APT et du TPP se déroulent derrière des portes closes. Les délégations américaines comptent plus de six cents consultants mandatés par les multinationales, qui disposent d’un accès illimité aux documents préparatoires et aux représentants de l’administration. Rien ne doit filtrer. Instruction a été donnée de laisser journalistes et citoyens à l’écart des discussions : ils seront informés en temps utile, à la signature du traité, lorsqu’il sera trop tard pour réagir.

    Dans un élan de candeur, l’ancien ministre du commerce américain Ronald (« Ron ») Kirk a fait valoir l’intérêt « pratique » de « préserver un certain degré de discrétion et de confidentialité (2) ». La dernière fois qu’une version de travail d’un accord en cours de formalisation a été mise sur la place publique, a-t-il souligné, les négociations ont échoué — une allusion à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), une version élargie de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) ; le projet, âprement défendu par M. George W. Bush, fut dévoilé sur le site Internet de l’administration en 2001. A quoi la sénatrice Elizabeth Warren rétorque qu’un accord négocié sans aucun examen démocratique ne devrait jamais être signé (3).

    L’impérieuse volonté de soustraire le chantier du traité américano-européen à l’attention du public se conçoit aisément. Mieux vaut prendre son temps pour annoncer au pays les effets qu’il produira à tous les échelons : du sommet de l’État fédéral jusqu’aux conseils municipaux en passant par les gouvernorats et les assemblées locales, les élus devront redéfinir de fond en comble leurs politiques publiques de manière à satisfaire les appétits du privé dans les secteurs qui lui échappaient encore en partie.

    Sécurité des aliments, normes de toxicité, assurance-maladie, prix des médicaments, liberté du Net, protection de la vie privée, énergie, culture, droits d’auteur, ressources naturelles, formation professionnelle, équipements publics, immigration : pas un domaine d’intérêt général qui ne passe sous les fourches caudines du libre-échange institutionnalisé. L’action politique des élus se limitera à négocier auprès des entreprises ou de leurs mandataires locaux les miettes de souveraineté qu’ils voudront bien leur consentir.

    Il est d’ores et déjà stipulé que les pays signataires assureront la « mise en conformité de leurs lois, de leurs règlements et de leurs procédures » avec les dispositions du traité. Nul doute qu’ils veilleront scrupuleusement à honorer cet engagement. Dans le cas contraire, ils pourraient faire l’objet de poursuites devant l’un des tribunaux spécialement créés pour arbitrer les litiges entre les investisseurs et les États, et dotés du pouvoir de prononcer des sanctions commerciales contre ces derniers.

    L’idée peut paraître invraisemblable ; elle s’inscrit pourtant dans la philosophie des traités commerciaux déjà en vigueur. L’année dernière, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a ainsi condamné les États-Unis pour leurs boîtes de thon labellisées « sans danger pour les dauphins », pour l’indication du pays d’origine sur les viandes importées, ou encore pour l’interdiction du tabac parfumé au bonbon, ces mesures protectrices étant considérées comme des entraves au libre-échange. Elle a aussi infligé à l’Union européenne des pénalités de plusieurs centaines de millions d’euros pour son refus d’importer des organismes génétiquement modifiés (OGM).

    La nouveauté introduite par l’APT et le TTP, c’est qu’ils permettraient aux multinationales de poursuivre en leur propre nom un pays signataire dont la politique aurait un effet restrictif sur leur abattage commercial.

    Sous un tel régime, les entreprises seraient en mesure de contrecarrer les politiques de santé, de protection de l’environnement ou de régulation de la finance mises en place dans tel ou tel pays en lui réclamant des dommages et intérêts devant des tribunaux extrajudiciaires. Composées de trois avocats d’affaires, ces cours spéciales répondant aux lois de la Banque mondiale et de l’Organisation des Nations unies (ONU) seraient habilitées à condamner le contribuable à de lourdes réparations dès lors que sa législation rognerait sur les « futurs profits espérés » d’une société.

    Ce système « investisseur contre État », qui semblait rayé de la carte après l’abandon de l’AMI en 1998, a été restauré en catimini au fil des années. En vertu de plusieurs accords commerciaux signés par Washington, 400 millions de dollars sont passés de la poche du contribuable à celle des multinationales pour cause d’interdiction de produits toxiques, d’encadrement de l’exploitation de l’eau, du sol ou du bois, etc. (4). Sous l’égide de ces mêmes traités, les procédures actuellement en cours — dans des affaires d’intérêt général comme les brevets médicaux, la lutte antipollution ou les lois sur le climat et les énergies fossiles — font grimper les demandes de dommages et intérêts à 14 milliards de dollars.

    L’APT alourdirait encore la facture de cette extorsion légalisée, compte tenu de l’importance des intérêts en jeu dans le commerce transatlantique. Trois mille trois cents entreprises européennes sont présentes sur le sol américain par le biais de vingt-quatre mille filiales, dont chacune peut s’estimer fondée un jour ou l’autre à demander réparation pour un préjudice commercial. Un tel effet d’aubaine dépasserait de très loin les coûts occasionnés par les traités précédents. De leur côté, les pays membres de l’Union européenne se verraient exposés à un risque financier plus grand encore, sachant que quatorze mille quatre cents compagnies américaines disposent en Europe d’un réseau de cinquante mille huit cents filiales. Au total, ce sont soixante-quinze mille sociétés qui pourraient se jeter dans la chasse aux trésors publics.

    Officiellement, ce régime devait servir au départ à consolider la position des investisseurs dans les pays en développement dépourvus de système juridique fiable ; il leur permettait de faire valoir leurs droits en cas d’expropriation. Mais l’Union européenne et les États-Unis ne passent pas précisément pour des zones de non-droit ; ils disposent au contraire d’une justice fonctionnelle et pleinement respectueuse du droit à la propriété. En les plaçant malgré tout sous la tutelle de tribunaux spéciaux, l’APT démontre que son objectif n’est pas de protéger les investisseurs, mais bien d’accroître le pouvoir des multinationales.

    Procès pour hausse du salaire minimum

    Il va sans dire que les avocats qui composent ces tribunaux n’ont de comptes à rendre à aucun électorat. Inversant allègrement les rôles, ils peuvent aussi bien servir de juges que plaider la cause de leurs puissants clients (5). C’est un tout petit monde que celui des juristes de l’investissement international : ils ne sont que quinze à se partager 55 % des affaires traitées à ce jour. Evidemment, leurs décisions sont sans appel.

    Les « droits » qu’ils ont pour mission de protéger sont formulés de manière délibérément approximative, et leur interprétation sert rarement les intérêts du plus grand nombre. Ainsi de celui accordé à l’investisseur de bénéficier d’un cadre réglementaire conforme à ses « prévisions » — par quoi il convient d’entendre que le gouvernement s’interdira de modifier sa politique une fois que l’investissement a eu lieu. Quant au droit d’obtenir une compensation en cas d’« expropriation indirecte », il signifie que les pouvoirs publics devront mettre la main à la poche si leur législation a pour effet de diminuer la valeur d’un investissement, y compris lorsque cette même législation s’applique aussi aux entreprises locales. Les tribunaux reconnaissent également le droit du capital à acquérir toujours plus de terres, de ressources naturelles, d’équipements, d’usines, etc.

    Nulle contrepartie de la part des multinationales : elles n’ont aucune obligation à l’égard des États et peuvent engager des poursuites où et quand cela leur chante.

    Certains investisseurs ont une conception très extensive de leurs droits inaliénables. On a pu voir récemment des sociétés européennes engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Égypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou, l’Alena servant dans ce dernier cas à protéger le droit de polluer du groupe américain Renco (6). Autre exemple : le géant de la cigarette Philip Morris, incommodé par les législations antitabac de l’Uruguay et de l’Australie, a assigné ces deux pays devant un tribunal spécial. Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly entend se faire justice face au Canada, coupable d’avoir mis en place un système de brevets qui rend certains médicaments plus abordables. Le fournisseur d’électricité suédois Vattenfall réclame plusieurs milliards d’euros à l’Allemagne pour son « tournant énergétique », qui encadre plus sévèrement les centrales à charbon et promet une sortie du nucléaire.

    Il n’y a pas de limite aux pénalités qu’un tribunal peut infliger à un État au bénéfice d’une multinationale. Il y a un an, l’Équateur s’est vu condamné à verser la somme record de 2 milliards d’euros à une compagnie pétrolière (7). Même lorsque les gouvernements gagnent leur procès, ils doivent s’acquitter de frais de justice et de commissions diverses qui atteignent en moyenne 8 millions de dollars par dossier, gaspillés au détriment du citoyen. Moyennant quoi les pouvoirs publics préfèrent souvent négocier avec le plaignant que plaider leur cause au tribunal. L’État canadien s’est ainsi épargné une convocation à la barre en abrogeant hâtivement l’interdiction d’un additif toxique utilisé par l’industrie pétrolière.

    Pour autant, les réclamations n’en finissent pas de croître. D’après la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le nombre d’affaires soumises aux tribunaux spéciaux a été multiplié par dix depuis 2000. Alors que le système d’arbitrage commercial a été conçu dès les années 1950, il n’a jamais autant rendu service aux intérêts privés qu’en 2012, année exceptionnelle en termes de dépôts de dossiers. Ce boom a créé une florissante pépinière de consultants financiers et d’avocats d’affaires.

    Le projet de grand marché américano-européen est porté depuis de longues années par le Dialogue économique transatlantique (Trans-Atlantic Business Dialogue, TABD), un lobby mieux connu aujourd’hui sous l’appellation de Trans-Atlantic Business Council (TABC). Créé en 1995 sous le patronage de la Commission européenne et du ministère du commerce américain, ce rassemblement de riches entrepreneurs milite pour un « dialogue » hautement constructif entre les élites économiques des deux continents, l’administration de Washington et les commissaires de Bruxelles. Le TABC est un forum permanent qui permet aux multinationales de coordonner leurs attaques contre les politiques d’intérêt général qui tiennent encore debout des deux côtés de l’Atlantique.

    Son objectif, publiquement affiché, est d’éliminer ce qu’il appelle les « discordes commerciales » (trade irritants), c’est-à-dire d’opérer sur les deux continents selon les mêmes règles et sans interférence avec les pouvoirs publics. « Convergence régulatoire » et « reconnaissance mutuelle » font partie des panneaux sémantiques qu’il brandit pour inciter les gouvernements à autoriser les produits et services contrevenant aux législations locales.

    Injuste rejet du porc à la ractopamine

    Mais au lieu de prôner un simple assouplissement des lois existantes, les activistes du marché transatlantique se proposent carrément de les réécrire eux-mêmes. La Chambre américaine de commerce et BusinessEurope, deux des plus grosses organisations patronales de la planète, ont ainsi appelé les négociateurs de l’APT à réunir autour d’une table de travail un échantillon de gros actionnaires et de responsables politiques afin qu’ils « rédigent ensemble les textes de régulation » qui auront ensuite force de loi aux États-Unis et dans l’Union européenne. C’est à se demander, d’ailleurs, si la présence des politiques à l’atelier d’écriture commercial est vraiment indispensable…

    De fait, les multinationales se montrent d’une remarquable franchise dans l’exposé de leurs intentions. Par exemple sur la question des OGM. Alors qu’aux États-Unis un État sur deux envisage de rendre obligatoire un label indiquant la présence d‘organismes génétiquement modifiés dans un aliment — une mesure souhaitée par 80 % des consommateurs du pays —, les industriels de l’agroalimentaire, là comme en Europe, poussent à l’interdiction de ce type d’étiquetage.

    L’Association nationale des confiseurs n’y est pas allée par quatre chemins : « L’industrie américaine voudrait que l’APT avance sur cette question en supprimant la labellisation OGM et les normes de traçabilité. » La très influente Association de l’industrie biotechnologique (Biotechnology Industry Organization, BIO), dont fait partie le géant Monsanto, s’indigne pour sa part que des produits contenant des OGM et vendus aux États-Unis puissent essuyer un refus sur le marché européen. Elle souhaite par conséquent que le « gouffre qui se creuse entre la dérégulation des nouveaux produits biotechnologiques aux Etats-Unis et leur accueil en Europe » soit prestement comblé (8). Monsanto et ses amis ne cachent pas leur espoir que la zone de libre-échange transatlantique permette d’imposer enfin aux Européens leur « catalogue foisonnant de produits OGM en attente d’approbation et d’utilisation (9) ».

    L’offensive n’est pas moins vigoureuse sur le front de la vie privée. La Coalition du commerce numérique (Digital Trade Coalition, DTC), qui regroupe des industriels du Net et des hautes technologies, presse les négociateurs de l’APT de lever les barrières empêchant les flux de données personnelles de s’épancher librement de l’Europe vers les États-Unis (lire La traque méthodique de l’internaute révolutionne la publicité). « Le point de vue actuel de l’Union selon lequel les États-Unis ne fournissent pas une protection de la vie privée “adéquate” n’est pas raisonnable », s’impatientent les lobbyistes.

    A la lumière des révélations de M. Edward Snowden sur le système d’espionnage de l’Agence nationale de sécurité (National Security Agency, NSA), cet avis tranché ne manque pas de sel. Toutefois, il n’égale pas la déclaration de l’US Council for International Business (USCIB), un groupement de sociétés qui, à l’instar de Verizon, ont massivement approvisionné la NSA en données personnelles : « L’accord devrait chercher à circonscrire les exceptions, comme la sécurité et la vie privée, afin de s’assurer qu’elles ne servent pas d’entraves au commerce déguisées. »

    Les normes de qualité dans l’alimentation sont elles aussi prises pour cible. L’industrie américaine de la viande entend obtenir la suppression de la règle européenne qui interdit les poulets désinfectés au chlore. A l’avant-garde de ce combat, le groupe Yum !, propriétaire de la chaîne de restauration rapide Kentucky Fried Chicken (KFC), peut compter sur la force de frappe des organisations patronales. « L’Union autorise seulement l’usage de l’eau et de la vapeur sur les carcasses », proteste l’Association nord-américaine de la viande, tandis qu’un autre groupe de pression, l’Institut américain de la viande, déplore le « rejet injustifié [par Bruxelles] des viandes additionnées de bêta-agonistes, comme le chlorhydrate de ractopamine ».

    La ractopamine est un médicament utilisé pour gonfler la teneur en viande maigre chez les porcs et les bovins. Du fait de ses risques pour la santé des bêtes et des consommateurs, elle est bannie dans cent soixante pays, parmi lesquels les États membres de l’Union, la Russie et la Chine. Pour la filière porcine américaine, cette mesure de protection constitue une distorsion de la libre concurrence à laquelle l’APT doit mettre fin d’urgence.

    « Les producteurs de porc américains n’accepteront pas d’autre résultat que la levée de l’interdiction européenne de la ractopamine », menace le Conseil national des producteurs de porc (National Pork Producers Council, NPPC). Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les industriels regroupés au sein de BusinessEurope dénoncent les « barrières qui affectent les exportations européennes vers les États-Unis, comme la loi américaine sur la sécurité alimentaire ». Depuis 2011, celle-ci autorise en effet les services de contrôle à retirer du marché les produits d’importation contaminés. Là encore, les négociateurs de l’APT sont priés de faire table rase.

    Il en va de même avec les gaz à effet de serre. L’organisation Airlines for America (A4A), bras armé des transporteurs aériens américains, a établi une liste des « règlements inutiles qui portent un préjudice considérable à [leur] industrie » et que l’APT, bien sûr, a vocation à rayer de la carte. Au premier rang de cette liste figure le système européen d’échange de quotas d’émissions, qui oblige les compagnies aériennes à payer pour leur pollution au carbone. Bruxelles a provisoirement suspendu ce programme ; A4A exige sa suppression définitive au nom du « progrès ».

    Mais c’est dans le secteur de la finance que la croisade des marchés est la plus virulente. Cinq ans après l’irruption de la crise des subprime, les négociateurs américains et européens sont convenus que les velléités de régulation de l’industrie financière avaient fait leur temps.

    Le cadre qu’ils veulent mettre en place prévoit de lever tous les garde-fous en matière de placements à risques et d’empêcher les gouvernements de contrôler le volume, la nature ou l’origine des produits financiers mis sur le marché. En somme, il s’agit purement et simplement de rayer le mot « régulation » de la carte.

    D’où vient cet extravagant retour aux vieilles lunes thatchériennes ? Il répond notamment aux vœux de l’Association des banques allemandes, qui ne manque pas d’exprimer ses « inquiétudes » à propos de la pourtant timide réforme de Wall Street adoptée au lendemain de la crise de 2008. L’un de ses membres les plus entreprenants sur ce dossier est la Deutsche Bank, qui a pourtant reçu en 2009 des centaines de milliards de dollars de la Réserve fédérale américaine en échange de titres adossés à des créances hypothécaires (10). Le mastodonte allemand veut en finir avec la réglementation Volcker, clé de voûte de la réforme de Wall Street, qui pèse selon lui d’un « poids trop lourd sur les banques non américaines ». Insurance Europe, le fer de lance des sociétés d’assurances européennes, souhaite pour sa part que l’APT « supprime » les garanties collatérales qui dissuadent le secteur de s’aventurer dans des placements à hauts risques.

    Quant au Forum des services européens, organisation patronale dont fait partie la Deutsche Bank, il s’agite dans les coulisses des pourparlers transatlantiques pour que les autorités de contrôle américaines cessent de mettre leur nez dans les affaires des grandes banques étrangères opérant sur leur territoire. Côté américain, on espère surtout que l’APT enterrera pour de bon le projet européen de taxe sur les transactions financières.

    L’affaire paraît d’ores et déjà entendue, la Commission européenne ayant elle-même jugé cette taxe non conforme aux règles de l’OMC (11). Dans la mesure où la zone de libre-échange transatlantique promet un libéralisme plus débridé encore que celui de l’OMC, et alors que le Fonds monétaire international (FMI) s’oppose systématiquement à toute forme de contrôle sur les mouvements de capitaux, la chétive « taxe Tobin » n’inquiète plus grand monde aux États-Unis.

    Mais les sirènes de la dérégulation ne se font pas entendre dans la seule industrie financière. L’APT entend ouvrir à la concurrence tous les secteurs « invisibles » ou d’intérêt général. Les États signataires se verraient contraints non seulement de soumettre leurs services publics à la logique marchande, mais aussi de renoncer à toute intervention sur les fournisseurs de services étrangers qui convoitent leurs marchés.

    Les marges de manœuvre politiques en matière de santé, d’énergie, d’éducation, d’eau ou de transport se réduiraient comme peau de chagrin. La fièvre commerciale n’épargne pas non plus l’immigration, puisque les instigateurs de l’APT s’arrogent la compétence d’établir une politique commune aux frontières — sans doute pour faciliter l’entrée de ceux qui ont un bien ou un service à vendre au détriment des autres.

    Depuis quelques mois, le rythme des négociations s’intensifie. A Washington, on a de bonnes raisons de croire que les dirigeants européens sont prêts à n’importe quoi pour raviver une croissance économique moribonde, fût-ce au prix d’un reniement de leur pacte social.

    L’argument des promoteurs de l’APT, selon lequel le libre-échange dérégulé faciliterait les échanges commerciaux et serait donc créateur d’emplois, pèse apparemment plus lourd que la crainte d’un séisme social. Les barrières douanières qui subsistent encore entre l’Europe et les États-Unis sont pourtant « déjà assez basses », comme le reconnaît le représentant américain au commerce (12). Les artisans de l’APT admettent eux-mêmes que leur objectif premier n’est pas d’alléger les contraintes douanières, de toute façon insignifiantes, mais d’imposer « l’élimination, la réduction ou la prévention de politiques nationales superflues (13) », étant considéré comme « superflu » tout ce qui ralentit l’écoulement des marchandises, comme la régulation de la finance, la lutte contre le réchauffement climatique ou l’exercice de la démocratie.

    Il est vrai que les rares études consacrées aux conséquences de l’APT ne s’attardent guère sur ses retombées sociales et économiques. Un rapport fréquemment cité, issu du Centre européen d’économie politique internationale (European Centre for International Political Economy, Ecipe), affirme avec l’autorité d’un Nostradamus d’école de commerce que l’APT délivrera à la population du marché transatlantique un surcroît de richesse de 3 centimes par tête et par jour… à partir de 2029 (14).

    En dépit de son optimisme, la même étude évalue à 0,06 % seulement la hausse du produit intérieur but (PIB) en Europe et aux États-Unis à la suite de l’entrée en vigueur de l’APT. Encore un tel « impact » est-il largement irréaliste, dans la mesure où ses auteurs postulent que le libre-échange « dynamise » la croissance économique ; une théorie régulièrement réfutée par les faits. Une élévation aussi infinitésimale serait d’ailleurs imperceptible. Par comparaison, la cinquième version de l’iPhone d’Apple a entraîné aux États-Unis une hausse du PIB huit fois plus importante.

    Presque toutes les études sur l’APT ont été financées par des institutions favorables au libre-échange ou par des organisations patronales, raison pour laquelle les coûts sociaux du traité n’y apparaissent pas, pas plus que ses victimes directes, qui pourraient pourtant se compter en centaines de millions. Mais les jeux ne sont pas encore faits. Comme l’ont montré les mésaventures de l’AMI, de la ZLEA et certains cycles de négociations à l’OMC, l’utilisation du « commerce » comme cheval de Troie pour démanteler les protections sociales et instaurer la junte des chargés d’affaires a échoué à plusieurs reprises par le passé. Rien ne dit qu’il n’en sera pas de même cette fois encore.

     

    Le Monde Diplomatique

    (1) Lire «  Le nouveau manifeste du capitalisme mondial  », Le Monde diplomatique, février 1998.

    (2) «  Some secrecy needed in trade talks : Ron Kirk  », Reuters, 13 mai 2012.

    (3) Zach Carter, «  Elizabeth Warren opposing Obama trade nominee Michael Froman  », Huffington Post, 19 juin 2013.

    (5) Andrew Martin, «  Treaty disputes roiled by bias charges  », Bloomberg, 10 juillet 2013.

    (6) «  Renco uses US-Peru FTA to evade justice for La Oroya pollution  » (PDF), Public Citizen, 28 novembre 2012.

    (7) «  Ecuador to fight oil dispute fine  », Agence France-Presse, 13 octobre 2012.

    (8) Commentaires sur l’accord de partenariat transatlantique, document du BIO, Washington, DC, mai 2013.

    (10) Shahien Nasiripour, «  Fed opens books, revealing European megabanks were biggest beneficiaries  », Huffington Post, 10 janvier 2012.

    (11) «  Europe admits speculation taxes a WTO problem  », Public Citizen, 30 avril 2010.

    (12) Courrier de M. Demetrios Marantis, représentant américain au commerce, à M. John Boehner, porte-parole républicain à la Chambre des représentants, Washington, DC, 20 mars 2013, http://ec.europa.eu

  • Avortement : pour changer l'opinion, il faut lui montrer la réalité

     

    Présent à la Marche pour la vie, Ignacio Arsuaga, le président de HazteOir, une « plateforme citoyenne » d’action en faveur de la vie, répond à Présent :

     

    Le slogan de HazteOir est « Avortement zéro ! » Etes-vous content, êtes-vous satisfait de l’avant-projet de loi repénalisant l’avortement qui a été déposé par le gouvernement espagnol ?

    Je ne suis pas satisfait, mais je suis content. Car c’est un pas dans la bonne direction, du point de vue juridique et conceptuel on passe de la situation de la loi de 2010, qui a posé le principe du « droit » à l’avortement, à celle où l’on parle de la protection de l’enfant conçu, et à celui-ci on reconnaît le droit à la vie.

    Il est vrai que, dans le nouveau texte, ce droit n’est pas protégé dans tous les cas ; il établit des exceptions. C’est pourquoi nous continuerons de travailler jusqu’à ce que soit obtenu le respect de la vie de tous les êtres humains, sans aucune exception, quelles que soient les circonstances et quelle que soit leur taille. [...]

    En France il me semble qu’à l’heure actuelle il est encore difficile d’obtenir que l’opinion publique soit favorable à la vie. Comment avez-vous fait pour que les choses changent en Espagne ?

    La première chose à faire, c’est de montrer la dure réalité de l’avortement. Les gens doivent prendre conscience de ce que cela signifie : mettre fin à la vie d’un être humain innocent de manière cruelle et violente. Il faut aussi montrer que la femme est elle-même victime de l’avortement : la première victime est l’enfant, mais la deuxième, c’est bien elle. Il faut aussi montrer ce qu’est le business de l’avortement.

    A cela doit s’ajouter une importante mobilisation sociale et beaucoup de communication afin de créer un débat social.

    Pour nous, il y a eu un autre facteur important : la décision du gouvernement Zapatero de mettre en place l’avortement libre. C’est lui qui a déclenché le débat. En France, vous avez maintenant la même chose avec les nouvelles dispositions proposées par le gouvernement Hollande. Si nous, les pro-vie, nous sommes présents, et que nous faisons entendre notre message, au moyen d’une communication moderne que les gens puissent comprendre, l’opinion peut basculer en faveur de la vie, et contre l’avortement. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • {Après la polémique avec les Usa} ... Israël se chamaille avec l'UE sur la colonisation

    Sources : Afp via L'express
    Jérusalem - Israël a vertement répliqué vendredi aux condamnations européennes de la colonisation, s'engageant dans une rixe diplomatique avec son principal partenaire commercial, trois jours après celle qui a éclaté avec son allié stratégique américain.
    Israël se chamaille avec l'UE sur la colonisation
    Israël a vertement répliqué vendredi aux condamnations européennes de la colonisation, s'engageant dans une rixe diplomatique avec son principal partenaire commercial, trois jours après celle qui a éclaté avec son allié stratégique américain.
    Les ambassadeurs britannique, français, italien et espagnol ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères, au lendemain de la convocation d'ambassadeurs israéliens dans ces mêmes pays en réponse à l'annonce il y a une semaine de plans de quelque 1.800 nouveaux logements dans les colonies.
    Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman "a ordonné la convocation des ambassadeurs britannique, français, italien et espagnol", a indiqué son porte-parole.
    Ils se sont vu signifier que "leur position sans cesse partiale contre Israël et en faveur des Palestiniens était inacceptable" et mettait "en péril les possibilités de parvenir à un accord entre les deux camps", a précisé le porte-parole.
    Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déjà accusé l'Union européenne (UE) d"'hypocrisie" après la convocation de ses ambassadeurs "à cause de la construction de quelques maisons", lui reprochant de ne pas faire de même pour les "appels à la destruction d'Israël" de la part de personnalités palestiniennes.
    "Ce deux poids-deux mesures n'aide pas à la paix, je pense que cela la repousse", a-t-il déclaré jeudi soir lors de ses voeux à la presse étrangère.
    Cette passe d'armes avec l'UE se produit alors que la crise avec les Etats-Unis provoquée par la charge du ministre de la Défense Moshé Yaalon contre le secrétaire d'Etat John Kerry risque de laisser des traces, selon les commentateurs israéliens.
    Le chef de la diplomatie américaine, "animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme, ne peut rien m'apprendre sur le conflit avec les Palestiniens", avait lancé M. Yaalon dans des conversations privées citées par le Yediot Aharonot, des propos dont il s'est excusé mardi soir après une journée d'altercation publique entre les deux pays.
    Le plan Kerry 'se réduit comme peau de chagrin'
    Selon le correspondant militaire du Yediot, l'administration américaine a identifié depuis longtemps le ministre de la Défense comme un des obstacles aux efforts de M. Kerry, qui a réussi à relancer les négociations de paix fin juillet pour une durée de neuf mois.
    "Si la mission de Kerry échoue, les déclarations de Yaalon serviront de preuve au secrétaire d'Etat qu'Israël ne prenait pas au sérieux le processus de paix et l'a fait dérailler", écrit-il.
    L'éditorialiste vedette du journal souligne de son côté que le document que le secrétaire d'Etat américain veut faire approuver par les dirigeants israéliens et palestiniens "se réduit comme peau de chagrin et la date en est repoussée de semaine en semaine".
    Durant sa dernière navette au Proche-Orient, qui s'est achevée le 6 janvier, M. Kerry a présenté aux deux parties un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.
    Par ailleurs, le comité Al-Qods (Jérusalem, en arabe), présidé par le roi du Maroc et rassemblant une quinzaine de pays musulmans, qui se réunit vendredi et samedi à Marrakech (sud du Maroc) en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, adressera un "message fort" contre la colonisation, selon le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar.
    Menahem Kahana
    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFApEulpFpzFYlRrjI.shtml

  • La Grèce résiste au tout anglais et on lui dit merci !

    L’anglophonie triomphante et arrogante de l’Union européenne a connu un –petit- coup d’arrêt à Athènes, la semaine dernière. Le gouvernement grec, qui avait invité un groupe de 65 journalistes européens à le rencontrer, comme cela se fait au début de chaque présidence semestrielle tournante, a choisi de s’exprimer en grec et de fournir une interprétation vers l’anglais et le français.

    Et ce, même si la plupart des ministres grecs parlent parfaitement l’anglais, le français ou l’allemand (et parfois les trois). Un retour aux bonnes pratiques, celles qui existaient avant que les eurocrates s’imaginent que les 500 millions d’Européens ont pour langue maternelle l’anglais. [...]

    La suite sur Coulisses de Bruxelles

     
  • Le sauvetage de l'euro va coûter 69 milliards à la France d'ici 2015

    Dans le pacte de stabilité qui va être transmis à Bruxelles, Bercy explique que les mesures prises pour aider les pays en difficulté de la zone euro pèseront pour 68,7 milliards d'euros d'ici à 2015. Ce montant devrait toutefois constituer un plafond.
    Porter secours à ses voisins a un prix. La France a ainsi participé aux différents mécanismes de sauvetage permettant de préserver l'intégrité de la zone euro, alourdissant sa dette en conséquence.
    Le programme de stabilité qui va être transmis à Bruxelles, le 17 avril dernier, chiffre le poids de ces aides sur les finances publiques françaises à 62,5 milliards d'euros d'endettement pour 2013, soit 3 points de PIB.
    Dans le détail, sur ces 62,5 milliards, 11,4 milliards sont liés à des prêts bilatéraux accordés par la France à la Grèce, dans le cadre du premier plan de sauvetage du pays méditerranéen , en mars 2010. 38 milliards d'euros seront dus aux emprunts du Fonds européens de stabilité financière (FESF), que la France garantit à hauteur de 21,83%.
    Enfin, 13 milliards d'euros seront consacrés à la capitalisation du Mécanisme européen de stabilité (MES), l'autre fonds de secours de la zone euro.
    Et l'année prochaine, l'ardoise va encore s'alourdir: les montants engagés par la France représenteront 68,7 milliards d'euros.
    43 milliards d'euros pour la Grèce seule 
    Mais ce dernier chiffre n'augmentera plus ensuite. En effet, le FESF n'émettra plus aucune dette, étant désormais remplacé par le MES. Quant à ce dernier fonds, les États membres ne doivent comptabiliser dans leurs comptes publics que l'argent qu'ils ont mis en jeu pour le doter en fonds propres. Or la France assumera, dès 2014, sa part entière dans le capital, soit 16,3 milliards sur les 80 milliards d'euros.
    Le pacte de stabilité prévoit même que l'endettement de la France dû au soutien financier de la zone euro diminue ensuite, en 2016, à 67,5 milliards d'euros.
    Le document table, en effet, sur les premiers remboursements de l'Irlande et du Portugal, à partir de 2015. Mais cette dernière hypothèse semble désormais à oublier: le 12 avril dernier , les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné leur feu vert à un allongement des prêts accordés aux deux pays. Ce qui va ainsi reporter le versement de leurs premiers remboursements. 
    Par ailleurs, sur un total de 68,7 milliards d'euros, la Grèce représente à elle seule 43 milliards d'euros (11,4 milliards de prêts bilatéraux et 31,6 milliards de prêts du FESF garantis par la France). Un chiffre que BFMBusiness.com avait révélé dès novembre dernier.
     

  • Paternités à vendre pour régulariser des immigrés illégaux

    Belgique – C’est la nouvelle tendance pour obtenir un titre de séjour. Des jeunes femmes immigrées en situation illégale cherchent à faire reconnaître leur enfant par un homme belge, généralement âgé, afin de se procurer des papiers.

    Ces paternités dites « blanches » ou « de papier » sont en plein essor, permettant à des ressortissants étrangers d’obtenir frauduleusement un titre de séjour. « Tout le monde peut reconnaître un enfant qui n’est pas le sien, la seule condition pour ce faire étant que la mère soit d’accord », explique Els Cleemput, porte-parole de la secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration. Il suffit de se rendre à l’état civil et de se déclarer père, quel que soit l’âge de l’enfant. Aucune preuve n’est réclamée à ce stade.

    Selon l’Office des étrangers, les cas les plus fréquents concernent de jeunes mères résidant dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile et qui savent qu’elles vont être rapatriées.  Elles achètent alors un papa belge (ou européen) à leur progéniture, explique un rapport du collège des procureurs généraux, qui ne précise pas d’où vient l’argent.

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  • L’Europe de Hollande, Bartolone et Schulz: « le seul laboratoire concret d’une future gouvernance mondiale »

    Salués par   les bruxellois de droite qui ne cherchent pas à camoufler l’évidence, comme Alain Juppé  et le MEDEF, suscitant l’embarras des autres qui constatent  la poursuite assumée de la politique impulsée par Nicolas Sarkozy, à savoir l’alignement complet  sur l’idéologie euromondialiste, ultra-libérale et « austéritaire »,   la   conférence de presse mardi  de François Hollande aura un effet dévastateur sur l’électorat de gauche.   C’est en tout cas la conviction de nombreux pontes du PS. La sénatrice Marie-Noëlle Liennemann  le confesse: «pour l’instant ce n’est pas une politique de droite, mais il y a un risque que cela  le devienne (sic). C’est en tout cas très éloigné du programme sur lequel Français Hollande a été élu en 2012 ». Bravo pour l’euphémisme. Emmanuel Maurel, membre du bureau « national » du PS est plus direct : « je me demande comment nos électeurs de gauche vont s’y retrouver ».

     Cet effort de clarification opéré par M. Hollande rend perceptible au plus grand nombre la nature identique du logiciel de  l’UMP et du  PS. Elle rend clairement intelligible la grande alternative des mois et des années  à venir énoncée par Marine, Bruno Gollnisch, les dirigeants frontistes. D’un côté la poursuite dans la fuite en avant désastreuse d’une  coalition UMPS qui entend poursuivre la liquidation  de notre nation ; de l’autre le front des patriotes et  de souverainistes, les porteurs d’un projet solide, cohérent validé par un nombre croissant d’économistes prestigieux, (ceux là mêmes qui sont privés de tribunes dans « nos » médias…) pour affronter la mondialisation,  rétablir la  justice sociale ,restaurer notre prospérité, notre génie français, au sein d’une Europe des patries restaurée.  

     C’est dans ce contexte que lundi matin à Bondy (Seine-Saint-Denis), le social-démocrate allemand Martin Schulz, alias papa Schulz,  président du Parlement européen et candidat à la présidence de la Commission européenne, était invité par Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, au lycée Jean-Renoir.

     Il s’agissait  de vanter les bienfaits de l’Europe bruxelloise aux lycéens de cet établissement pluriel, dans un département où l’abstention à atteint 69% lors des précédentes  élections européennes de 2009.

     Ce débat était officiellement organisé à  l’initiative du laboratoire d’idée (« think-tank ») Europanova, en partenariat avec le  Parlement européen en France, l’association  Touteleurope,  Paris Match,  et le  Ministère des Affaires étrangères.

     D’inspiration mondialiste  et atlantiste,  Europanova  fut fondé en 2002 par Guillaume Klossa, ex conseiller de Jean-Pierre Jouyet pour la Présidence française de l’Union européenne, puis du groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe,  présidé par Felipe Gonzalez au Conseil européen.

     Il fut à l’initiative  en 2007 du bidule  intitulé les États Généraux de l’Europe puis en 2010  de l’opération baptisée (en bon français…)  « 40under40 ». En l’espèce le «premier programme continental de jeunes leaders européens » sur le modèle initié par les gouvernements  américains en Europe via leurs ambassades, visant à détecter des agents d’influence  et des relais de leur politique dans les jeunes générations, le programme « young leaders » que nous avons déjà  évoqué sur ce blog.

     Sur le site Slate, M. Klossa expliquait  son vœu de « lancer  un programme européen pilote de leadership ». En l’espèce les « programmes de leadership » « mis en place par les Etats-Unis dès 1941 visant à identifier en Europe des gens ayant (…)  une vocation à influencer l’opinion publique (…). L’objectif était de développer parmi ces  leaders potentiels une fibre proaméricaine en Europe en leur faisant découvrir  l’Amérique, sa culture, ses valeurs, son histoire, sa géographie et rencontrer  d’autres américains (…) . Nous pensons qu’il est temps d’initier des programmes au sein de l’Union européenne (UE) qui visent de  jeunes talents de tous les pays membres»…

     En se déplaçant à Bondy, notons aussi au  passage que M. Bartolone  a choisi un complice emblématique. Martin Schulz , alors président du groupe socialiste au Parlement européen avait suscité l’indignation  des défenseurs des libertés d’expression par son vœu exprimé en 2007  de mettre en  place  un « cordon sanitaire » autour des élus siégeant  au Parlement, attachés au maintien des identités et des souverainetés nationales.

     La même année, alors que  le Parlement européen avait proclamé la Charte des Droits Fondamentaux, (ancienne partie II de la Constitution européenne), faisant ainsi fi des contestations venant des bancs souverainistes qui réclamaient un référendum,   Martin Schulz avait  osé affirmer  que l’indignation exprimée par les députés nationaux lui rappelait les heures les plus sombres de l’histoire contemporaine allemande.

     Une obsession grotesque qui n’a pour effet que de banaliser les épisodes les plus épouvantables de la seconde guerre mondiale, conflit qui fut encore évoqué devant les lycéens du « 9-3 » par M. Schulz pour justifier le maintien en place de la très totalitaire Europe bruxelloise. L’article de Paris-Match consacré à ce déplacement indique d’ailleurs que les deux hommes « n’ont pas vraiment remporté la bataille des coeurs et des esprits pour l’Union européenne.»

     « La journaliste Rokhaya Diallo (présidente des Indivisibles, dont le talent  a été repéré par le gouvernement américain de M Obama, NDLR…), qui animait le débat, a demandé aux élèves qui se sentent européens de lever la main. A la fin, elle a posé de nouveau la même question. Moment d’embarras dans l’assistance: dans les deux cas, très peu de mains se sont levées. Les interventions passionnées des deux hommes pour défendre l’Europe n’ont pas retourné les élèves.»

     Quand  on connait la difficulté de très nombreux jeunes du 9-3 à s’appréhender comme Français et à se trouver  une identité française, le vœu des euromondialistes  à la sauce Bartolone et  Schulz  de les conforter dans leur identité européenne n’est certes pas gagné d’avance. Même si cette fameuse identité européenne pour les bruxellois militants ne saurait se confondre avec le vraie génie européen,  sa réelle identité  physique, culturelle, civilisationnelle  qu’ils rejettent, méprisent et craignent tout à la fois.  

     Non c’est à une Europe désincarnée, élevée sur les ruines des Etats-nations,  qu’il faudrait que les jeunes, tous les jeunes  adhérent  constate Bruno Gollnisch, et le think tank Europanova, cher au coeur du PS, en fait d’ailleurs l’aveu de manière plus directe sur son site  que MM. Hollande,  Bartolone,  et Schulz : « Malgré une dynamique chaotique, l’Europe demeure le seul laboratoire concret d’une future gouvernance mondiale… ».

    http://gollnisch.com/2014/01/16/leurope-de-hollande-bartolone-schulz-le-seul-laboratoire-concret-dune-future-gouvernance-mondiale/