Le triste constat est le ventre mou de l’UE face au maître chanteur Erdogan.
« Nous ne pouvons pas accepter cela ! » proteste Viktor Orban. Selon lui, l’UE et Ankara travailleraient en coulisse à un plan, qui viserait à installer, en provenance de la Turquie, 400 à 500.000 « réfugiés » Syriens en UE. Cet accord devrait être rendu public cette semaine à Berlin, déclare M. Orban durant une rencontre avec les cadres dirigeants de son pays. Plusieurs États membres auraient tenu un sommet avec le gouvernement Turc, dimanche, afin de convenir de cet « accord en coulisse ».
Europe et Union européenne - Page 751
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Un plan secret pour installer 500.000 « réfugiés » Syriens à partir de la Turquie… Viktor Orban s’insurge !
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Zemmour à propos de nos nouveaux amis turcs : « Avec de tels amis, pas besoin d’ennemis »
Eric Zemmour examine l’accord entre la Turquie et l’Union Européenne et conclut que Poutine connaît mieux la Turquie que nous.
« Seul Poutine comprend bien son adversaire turc… par rtl-frLien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
Gilles Lebreton défend les femmes mais pas le gaspillage ni la théorie du genre
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Comment la Turquie joue au poker menteur avec l’Union européenne
Après l’accord conclu entre la Turquie et l’UE dimanche 29 novembre, Hadrien Desuin estime que ce n’est plus l’Europe qui impose ses critères d’adhésion mais la Turquie qui s’impose à l’Europe.
Donald Tusk et Ahmet Davutoglu se sont mutuellement félicités dimanche 29 novembre après l’annonce d’un accord turco-européen. En échange de quelques 3 milliards d’euros et de la relance des négociations d’adhésion à l’Union, la Turquie s’engage à retenir les migrants qui transitent à travers le pays.Ce marchandage en bonne et due forme fait des réfugiés et des migrants une bien étrange monnaie d’échange diplomatique. Une transaction migratoire dont les Turcs sortent une nouvelle fois grand vainqueur. Pour négocier, l’Europe n’a plus d’autre moyen que de s’élargir, de se dissoudre dans un espace toujours plus grand. Et partant, l’opinion publique s’éloigne scrutin après scrutin de ses institutions.
Longtemps, on a loué et admiré le processus original de la construction européenne. Sublime dans la crise, l’Europe se relève toujours dans la nuit des négociations bruxelloises par des accords à l’arraché. L’Union européenne avance, elle s’élargit, elle applique sa politique des petits pas. Pourtant de dossiers en dossiers, elle se laisse glisser au gré des accords techniques. Elle progresse vers « une union toujours plus étroite » sans jamais parvenir à définir l’essentiel : le projet politique et ses limites géographiques de cette union. Bref elle avance vers le vide, vers l’Autre, son horizon indépassable. Dépouillée de tout artifice identitaire, incapable de surveiller ses propres frontières, Bruxelles fait aujourd’hui office de grand tribunal de commerce continental, arbitre d’un vaste espace d’échange commercial ouvert à tous les vents. Ses valeurs communes que l’on croyait à jamais liées aux Lumières se réduisent en fin de compte à une litanie de règlements et de directives négociables. C’est sur ce marché que la Turquie compte bien prospérer. Le géant économique européen grossit, il absorbe de plus en plus de pays membres et de migrants économiques mais le projet politique est moribond. L’Europe du XXIème siècle s’atrophie autant qu’elle s’élargit. La grosse machine bruxelloise s’est emballée. Le rêve de Schuman est devenu cauchemar.[....]
La suite sur Le Figaro.vox
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Comment-la-Turquie-joue-au-poker
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Démocratie et immigration
Académie des sciences de la Fédération de Russie, 2 décembre 2015 à Moscou
♦ Conférence d’Ivan Blot, haut fonctionnaire, écrivain, conférencier, essayiste.
Introduction : pourquoi ce sujet n’est jamais traité ? Ce sujet fait polémique car à l’exception de deux pays, il n’y a jamais de référendums sur l’immigration. En Occident, les élites sont cosmopolites et sont en désaccord avec la population attachée à l’identité nationale. Elles sont conscientes de ce désaccord, donc elles ne veulent pas aborder ce sujet.
1/ La situation se caractérise par une immigration de masse implantée sans consultation démocratique.
– L’immigration en Europe et en France ne correspond pas du tout aux besoins de l’économie. C’est une immigration peu qualifiée dont le coût social pèse sur les budgets publics. Le contre modèle est l’Australie qui n’accepte que des immigrés qualifiés.
– L’intégration des immigrés européens réussit : en France, un million de Portugais se sont intégrés facilement. Mais l’intégration a massivement échoué pour deux catégories : les musulmans d’Afrique du Nord et les populations d’Afrique Noire. Elles sont culturellement déracinées, surtout les jeunes qui ont un taux de criminalité élevé. 20.000 étrangers sont incarcérés dans les prisons sur 80.000 personnes au total mais sous le mot « français » il y a énormément d’immigrés ou d’enfants d’immigrés mal intégrés. Depuis quelques années s’ajoute la menace terroriste : le Japon n’a jamais eu d’attaques terroristes islamistes mais l’immigration au Japon est presque inexistante : c’est un fait difficile à nier. C’est dans ce milieu que se recrutent les terroristes qui haïssent la société française et les tensions ethniques s’accroissent de façon préoccupante.
– Il y a désaccord entre les politiques d’immigration laxistes ou « généreuses » et les souhaits de la population. Un sondage du 26/02/2015 montre que 69% des Français trouvent qu’il y a trop d’immigrés, soit plus des deux tiers. Or les politiciens n’en tiennent pas vraiment compte. Résultat : 59% des Français n’ont plus confiance dans la politique.
– Les populations accueillies n’ont aucune tradition démocratique ni patriotique à l’égard de la France. On affaiblit la démocratie avec ces populations que l’école ni la société ne savent intégrer.2/ Les pouvoirs décisionnaires réels sont de nature oligarchique.
– Les causes de l’immigration sont notamment dues aux décisions économiques du patronat et des passeurs. L’autre cause est l’ouverture automatique des droits à des prestations sociales, même aux illégaux.
– L’appareil politique est dominé par les fonctionnaires et les juges, et l’opinion n’a pas droit à la décision.
– Les médias et les idéologues imposent une attitude laxiste que l’opinion réprouve.
– Des lobbies et certaines institutions étrangères font pression dans le sens de leurs intérêts propres ; Wikileaks a révélé que l’ambassadeur des USA en France envoyait en formation politique des dirigeants locaux musulmans de banlieues françaises pour en faire des activistes contestataires, ce qui n’est pas très « amical ».3/ Les décisions de politiques migratoires devraient faire l’objet de consultations populaires (référendums).
– Le peuple vote différemment dans un référendum que dans une élection. Le choix est concret donc beaucoup plus rationnel. Il n’est pas influencé par l’argent, les médias ou les partis. La position des citoyens qui votent en fonction de leur expérience personnelle dans la vie quotidienne est très différente de celle des élites, protégées par leur statut privilégié des conséquences négatives de l’immigration dérégulée.
– La Suisse consulte régulièrement le peuple sur les sujets concernant l’immigration. C’est ainsi qu’il a voté pour l’expulsion immédiate du territoire des criminels étrangers. Les naturalisations doivent être validées par les assemblées populaires locales. Le 9 février 2014, le peuple suisse a voté par 50,3% « la fin de l’immigration de masse » en demandant la création de quotas d’immigration et en remettant en cause la liberté de circulation en Europe des accords de Schengen. Le parlement avait rejeté cette proposition par 140 voix contre 54 et 1 abstention. On voit bien qu’ici le parlement n’était pas en phase avec le peuple.
– Aux Etats-Unis, les référendums sur l’immigration ne peuvent pas se faire au niveau national mais au niveau des 26 Etats fédérés (sur 50) qui tolèrent la démocratie directe. La proposition 187 en Californie a été votée en 1994 et interdisait de fournir des services publics aux immigrants illégaux. Les opposants défilèrent avec des drapeaux mexicains. La Cour suprême a interdit l’application de cette loi car l’immigration est une compétence de l’Etat fédéral et non de l’Etat de Californie.: ainsi 9 juges annulaient les votes de millions d’électeurs, montrant le côté oligarchique du régime politique aux USA. Des référendums analogues se sont tenus en Arizona, Colorado, Florida, Géorgie, Illinois, Nevada, New Mexico, New York, Oklahoma ou Texas. A New York et en Illinois en Géorgie et au Texas, ce furent des lois votées par le parlement local, le référendum n’étant pas possible. Tous ces votes ont été annulés par les tribunaux et finalement par la Cour suprême.
– Qu’est-ce que le peuple ? Ce n’est pas la somme des féodalités, c’est-à-dire des intérêts organisés. Les parlements prennent en compte surtout les intérêts organisés, et les intérêts non organisés qui sont ceux de la majorité des citoyens sont ignorés. Les sociologues parlent de « majorité silencieuse » qui n’a pas la parole. Les décisions populaires montrent que le peuple est très inquiet de l’immigration incontrôlée et se trouve en opposition avec la plupart des élites. Celles-ci raisonnent en terme d’intérêt (groupes de pression) et ignorent la dimension sentimentale du peuple attaché à son identité culturelle.Finalement, l’immigration se fait la plupart du temps dans des conditions non démocratiques et menace la démocratie dans la mesure où les nouveaux arrivants n’ont pas de tradition démocratique. L’immigration de masse se déroule en l’absence d’une procédure démocratique assurant que les citoyens sont bien d’accord avec elle. Le remède pourrait consister dans l’introduction du référendum d’initiative populaire et le modèle suisse mérite à ces égards une attention approfondie.
Conférence d’Ivan Blot, 2/12/2015
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Wladimir Poutine
Pendant que nos « chefs » pérorent, se félicitent de rares actions de police à l’encontre de quelques poignées de terroristes (alors qu’il existe des centaines de réseaux dans notre pays) et se proposent d’ouvrir des « structures pour islamistes radicalisés » (c’est la dernière trouvaille de notre glorieux premier ministre), un homme, un vrai, s’exprime.
« Pardonner aux terroristes, c’est l’affaire de Dieu. Les Lui envoyer, c’est mon affaire » ! En l’occurrence, le chef de l’État russe est bien décidé à venger les morts, victime de l’explosion criminelle de l’avion russe au-dessus du Sinaï, décidé à empêcher d’autres attentats en expédiant les terroristes et leurs inspirateurs vers un monde réputé meilleur.
Devant la Douma, il y a quelques mois, répondant aux critiques haineuses d’ulémas et d’imams, il avait dit : « En Russie, chacun doit vivre comme un Russe. Les membres de n’importe quelle minorité doivent parler le russe et respecter les lois russes… Si les musulmans préfèrent leur Charî’a, nous leur conseillons d’aller vivre là où elle est la loi du pays. La Russie n’a pas besoin de minorités musulmanes. Peu importent leurs hurlements contre notre prétendue discrimination… Nous devons tirer les leçons du suicide de l’Angleterre, de la Hollande, de la France, si nous voulons survivre comme Nation. Les musulmans tiennent ces pays, mais ils ne prendront pas le contrôle de la Russie ».
Les députés russes ont acclamé leur Président de la République, tandis qu’en France, les collaborateurs de l’immigration-invasion rivalisent d’invectives à son propos. Les Français de souche européenne feraient bien de méditer ces paroles, eux qui sont les victimes jusqu’à présent consentantes de politiciens dévoués à l’économie globale qui détruit l’industrie européenne, à la folie mondialiste et à l’humanitarisme tiers-mondiste qui favorise l’invasion d’extra-Européens : les serviteurs du système.
Face aux médiocres et aux mous, s’opposant aux ceux qui trahissent la race européenne, Poutine se présente comme un individu rare : un authentique Homme d’État.http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuulZAAyFVTIVBoMMk.shtml
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En 2005, le frère de Brahim et Salah Abdeslam détroussait les cadavres à Bruxelles
Mohamed Abdeslam, le frère de Salah, a fait partie du gang des ambulanciers charognards, qui détroussaient des cadavres à Bruxelles. Le même Mohamed passait en boucle après les attentats sur toutes les télévisions pour défendre l’honneur de la famille.
C’est décidément une bien belle famille que les Abdeslam. Avec deux frères impliqués dans les attentats meurtriers du 13 novembre et un troisième qui détroussait les cadavres qui étaient confiés à la société d’ambulances pour laquelle il travaillait. La police mettra à jour une véritable filière de détrousseurs de cadavres. Sept ambulanciers sont rapidement arrêtés et avouent avoir dépouillé entre 20 et 30 cadavres. L’information est relevée entre autres dans un article du site belge dh.be, qui vaut le détour.
Le journaliste écrit benoîtement
nous avions évoqué des dossiers liés à des stupéfiants et à des vols. Rien de bien grave en somme.
Sauf qu’aujourd’hui, nous apprenons que Mohamed ne s’est pas rendu coupable de vols anodins.Bel état d’esprit… drogue et vol, pas de quoi fouetter un chat… le journaliste souligne d’ailleurs le laxisme de la justice belge, aussi effarant que celui que Taubira a élevé en France au rang des beaux-arts.
La justice a été relativement clémente avec ces charognards puisque Abdeslam n’a pris que deux ans avec sursis. Un sursis dont ont bénéficié tous les ambulanciers qui ont été reconnus coupables sur toute la ligne.
On appréciera au passage le « relativement », s’agissant de crimes particulièrement odieux…
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Quand les Polonais catholiques sont sceptiques..
Vous n’aurez guère entendu parler des élections polonaises et pour cause ! On savait depuis un certain temps que ces élections verraient la victoire des « conservateurs catholiques eurosceptiques ». À quoi bon en parler ?
La droite a gagné. Oui, la droite. On a trop voulu nous faire croire qu'être de droite consistait à appliquer des idées de gauche - les seules possibles ! - avec des nuances libérales. Or ces conservateurs catholiques honnis - des gens capables de récuser tout à trac l'Union européenne, la monnaie unique, la COP21 et l'avortement (entre autres...) - sont les représentants réels de la droite,dans un sens initial, qui pour nous n'appartient plus qu'aux livres d'histoire. Et encore...
Ce résultat est pourtant dans la logique de l'élection présidentielle qui, au printemps dernier, a porté Andrzej Duda, jeune député catholique, à la magistrature suprême.
La gauche aux élus absents
Le porte-parole de la présidence n'a pas tardé à souligner que la Pologne se trouvait désormais dans une « nouvelle situation politique ».
Si l'on analyse les chiffres sortis des urnes lors de ces élections, cette nouvelle situation apparaît clairement. Le parti Droit et Justice (PiS), de l'ancien président Lech Kaczynski mort en 2010 dans une catastrophe aérienne, obtient, avec 37,6 % des voix, 235 des 460 sièges de la nouvelle Assemblée, soit la majorité absolue. Une telle situation ne s'était jamais présentée depuis la fin du communisme en 1989. Et auparavant, sous l'emprise du Parti communiste, on ne peut pas dire qu'elle releva vraiment de l'exercice démocratique...
La Plate-forme civique (PO), c'est-à-dire le parti de droite libérale centriste, qui est celui de l'actuel président du Conseil européen Donald Tusk, n'a donc pas résisté à ses huit années de gouvernement. Elle n'obtient que 24,1 % des voix, soit 138 sièges.
Le mouvement anti système du rockeur Pawel Kukiz, le parti Nowoczesna (Moderne) du néo-libéral Ryszard Petru, et le parti paysan PSL, allié des libéraux sortants, se partagent, dans cet ordre, les sièges restants.
Et la gauche ? C'est bien simple, la gauche, dont le candidat à la présidentielle n'avait déjà obtenu que 2,5 % des voix, n'a aucun élu, aucun député ! Autrement dit, la Pologne, refroidie notamment par le spectacle des pays européens empêtrés dans le socialisme, a signifié à la gauche son congé.
Imaginons un instant ce que signifie une Assemblée où l'extrême gauche serait tenu par des libéraux centristes plutôt classés à droite. C'est un peu comme si, en France, l'extrême gauche parlementaire s'arrêtait à Hervé Morin et Jean-Louis Borloo. Pas de Manuel Valls, pas de Jean-Luc Mélenchon, pas de François Hollande ; pas même de François Bayrou. Refermons la parenthèse : il n'y a pas, chez nous, de conservateurs catholiques...
Mais l'on comprend que la gauche européenne ait tiqué, dénonçant, parce que décidément elle manque d'originalité, le populisme, la peur des migrants, etc. Il est vrai que, de Bruxelles à Paris, en passant par quelques autres capitales européennes, on peut se prévaloir d'avoir magistralement résolu la crise migratoire !
Crispations en vue
Au-delà de cette opposition à l'idéologie, le PiS devrait relâcher les liens de la Pologne avec l'Union européenne. Comme le souligne, un politologue local, les Polonais n'aiment pas qu'on leur impose leur politique de l'extérieur, de l'étranger : « Pour un Polonais, un étranger, c'est d'abord un occupant, un envahisseur, soit allemand, soit russe. »
L'une des premières décisions prévue, annoncée, sera de démanteler le bureau qui devait préparer l'entrée du pays dans la zone euro. Adieu donc à la monnaie unique...
Autre domaine sur lequel la Pologne risque de faire grincer bien des dents : le réchauffement climatique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président Duda n'a rien d'un climato-maniaque comme François Hollande. Et, dans la perspective de la COP21 à Paris, il a déjà pris ses distances.
Andrzej Duda vient ainsi de déclarer que la Pologne opposait son veto à l'amendement de Doha au protocole de Kyoto sur les émissions de gaz carbonique. « Contraindre la Pologne à un accord international affectant l'économie, avec le coût social qui y est associé, doit être précédé d'une analyse détaillée sur son impact économique et juridique... Ces effets n'ont pas été suffisamment clarifiés », a-t-il souligné.
La Pologne n'entend donc pas démanteler son industrie du charbon pour les beaux yeux des grands prêtres de la religion climatique.
Au surlendemain de ces résultats et déclarations, le président Andrzej Duda était en visite à Paris, où il a bien entendu rencontré son homologue François Hollande. Il a beaucoup été question, semble-t-il, d'accords et de soutiens réciproques. Mais, derrière les sourires des photographies officielles, et la retenue des propos, on a pu percevoir, presque vibrante, l'inquiétude du président français.
Olivier Figueras monde&vie 2 novembre 2015
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« Le chaos programmé au Proche Orient constituait une véritable menace de mort »
Installé à Moscou depuis 15 ans, l’ancien cyrard Xavier Moreau est à la fois un analyste géopolitique de premier plan et un homme d’affaire qui a réussi. Il nous répond sur le dessein russe en politique internationale.
Monde&Vie : Pourriez-vous définir à grands traits la vision que les Russes ont eue du Moyen-Orient ?
Xavier Moreau :La Russie n'a pas d'ambition au leadership mondial mais souhaite être une puissance régionale respectée. Par son immense territoire, c'est une puissance « multi-régionale » et le Moyen-Orient est une de ces régions. C'est ce que nous ont rappelé les missiles russes qui, tirés depuis la mer Caspienne, ont traversé l'Iran et l'Irak avant de frapper les bases islamistes en Syrie. Du point de vue historique, la Russie impériale, depuis la création du Patriarcat de Moscou en 1589 est considérée comme le centre de l'orthodoxie puis comme la protectrice des chrétiens orthodoxes d'Orient, essentiellement face à l'Empire Ottoman. À partir de Nikita Khrouchtchev, l'URSS se lance dans une politique de soutien aux nationalismes arabes contre les pays colonisateurs que sont la France, l'Angleterre et Israël (crise de Suez). La diplomatie russe actuelle bénéficie de ce double héritage, sachant qu'elle parvient également à avoir de bonnes relations avec Israël notamment grâce au fait que le quart de la population israélienne vient de l'ex-URSS.
Comment jugez vous révolution récente de la politique russe au Moyen-Orient ?
Il n'y a eu d'évolution que dans la forme de l'engagement militaire. La politique russe repose sur des principes clairs. Il s'agit du respect de la souveraineté des Etats et des gouvernements légitimes. En l'occurrence le gouvernement légitimé en Syrie est celui de Bachar El Assad, qui lui-même a demandé l'aide de la Russie pour combattre un Etat terroriste que le monde entier désigne comme le Mal absolu. C'est la mise en action de cette politique qui impressionne le plus : discrète et sérieuse dans sa mise en place et rapide dans son exécution. Nous avons déjà vu cela en Crimée. La Russie n'intervient qu'à coup sûr, de manière très planifiée, avec la ferme intention ne pas s'éterniser sur un territoire qui n'est pas le sien. C'est fin janvier 2016 que nous verrons si la Russie a rempli le contrat qu'elle s'est fixé.
Pourriez-vous rappeler les liens qui unissent la Russie et la Syrie ?
La Russie se doit d'être présente dans la région car les déstabilisations au Moyen-Orient ont des conséquences sur ses frontières sud. A cela s'ajoute un aspect qui est rarement pris en compte, mais qui est essentiel selon moi : il ne faut pas surestimer l'importance pour la Russie de sa base de Tartous en Syrie, surtout depuis la réunification de la Crimée. Mais Bachar El Assad a toujours été un allié fiable. Il n'a jamais essayé déjouer un double-jeu avec l'Occident comme ce fut le cas du Serbe Milosevic, de Kadhafi et plus récemment de l'Ukrainien Viktor Ianoukovitch. La Russie ne peut pas ne pas soutenir loyalement la Syrie où elle se retrouvera dans la situation de la France, à laquelle plus personne ne fait confiance. Contrairement à ce qu'on a pu lire dans la presse française, la Syrie n'est pas un client précieux pour le complexe mili-taro-industriel russe : les armes sont livrées à crédit et l'on voit mal comment l'économie syrienne exsangue pourra un jour rembourser la Russie. L'alliance russo-syrienne est avant tout une alliance politique, qui vise à contenir les visées néo-impériales de Washington et de la Turquie.
Comment analysez-vous l'appui qu'offre l'Occident, en Syrie comme en Ukraine, aux groupes les plus radicaux ?
C'est une politique qui ne date pas d'hier. Washington n'a eu aucun scrupule à collaborer avec des criminels de guerre nazis ou japonais après la Seconde Guerre Mondiale. En Ukraine, les bandéristes pro-nazis sont rapidement devenus les alliés de la CIA contre l'URSS. En 1998 dans le Nouvel Observateur, Zbigniew Brzeziski, s'était vanté d'avoir commencé à soutenir les islamistes six mois avant l'intervention soviétique en Afghanistan. Soyons précis : dans le cadre de l'Opération Cyclone (1979), la CIA a soutenu Gulbuddin Hekmatyar, le chef du parti islamiste Hezb-i-islami, contre les Soviétiques. C'est le même Hekmatyar qui a revendiqué l'embuscade de Surobi le 18 août 2008 : elle avait coûté la vie de 10 parachutistes français du 8e RPIMa, sans que Washington ait paru en tirer de leçon. En tout cas, le Département d'Etat américain préfère le chaos à la défaite. C'est clairement le cas avec Maïdan en Ukraine comme avec la Syrie, où, aux yeux des Américains, l'Etat islamique était devenu le seul moyen d'empêcher l'armée arabe syrienne (et Bachar) de l'emporter contre le Front Al Nosra et les rebelles « modérés ». Pour les Nord-Américains vivant de l'autre côté de l'océan, cette politique a l'avantage de comporter des risques directs limités. Mais, pour l'Europe, il n'en est pas de même : ce chaos programmé est une véritable menace de mort.
Propos recueillis par André Ringwald monde&vie 2 novembre 2015Xavier Moreau, Ukraine, Pourquoi la France s'est trompée, éd. du Rocher. 188 p.. 18.90 euros
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Etes-vous pour ou contre l'expulsion effective des étrangers criminels ?
Il faudrait que vous soyez suisses pour avoir démocratiquement le droit de vous exprimer sur cette question et surtout pour que votre avis soit réellement pris en compte :
"Si l'initiative UDC « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels » est acceptée le 28 février, nettement plus d'étrangers seront renvoyés que si le texte du Parlement appliquant la première initiative sur le renvoi entre en vigueur (...)
Cette différence s'explique d'abord par le fait que la liste des délits mentionnés dans l'initiative de mise en oeuvre est plus étendue. Un cambriolage, par exemple, serait synonyme de renvoi car il implique le vol, le dommage à la propriété et la violation de propriété privée.
De plus, les récidivistes dont la dernière condamnation ne remonte pas à plus de dix ans seraient aussi reconduits à la frontière, ce que ne prévoit pas la variante parlementaire, dont l'entrée en vigueur a été repoussée par le Conseil fédéral en octobre (...)
Les citoyens se prononceront le 28 février sur un renforcement du droit pénal en matière de renvoi, et devront choisir quelle variante, de l'initiative UDC pour un renvoi «effectif» des étrangers criminels, ou de la solution du Parlement, doit être appliquée."
Et la démocratie directe en France, c'est pour quand ?