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Europe et Union européenne - Page 773

  • Ces maires qui disent non ! Julien Sanchez : «J’ai été le caillou dans la chaussure de cette opération de propagande»

    Source : Minute mercredi 16 septembre 2015 • n°2737 • suite du dossier « Migrants : ces maires qui disent non !» 
    Julien Sanchez

    La même hystérie qu’après le 21 avril 2002

    Maire (FN) de Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez était présent, samedi à la Maison de la chimie, à Paris, à la réunion organisée par le ministère de l’Intérieur pour convaincre les maires de recevoir des « réfugiés ». Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y a pas été bien accueilli…

    Minute : Vous vous êtes rendu, samedi dernier, à la réunion organisée par le ministre de l’Intérieur pour les élus qui souhaitent accueillir des migrants. Alors, combien avez-vous accueilli de migrants à Beaucaire ?
    Julien Sanchez : Pas un seul ! Comme tous les maires de France, j’ai été invité par le ministre de l’Intérieur. J’ai donc répondu à cette invitation. Mais je suis surtout venu pour expliquer pourquoi, à Beaucaire, nous ne voulions pas accueillir de nouveaux immigrés.

    Qui était présent à cette réunion ? 
    À part moi, la salle était pro-migrants à 1 000 % ! Tous, de gauche ou du centre (il y avait Jean-Christophe Lagarde et Valérie Létard, de l’UDI, François Bayrou du Modem), étaient unanimes. La presse a annoncé que 700 maires étaient présents. Honnêtement, il n’y avait que 400 personnes et toutes n’étaient certainement pas maires… Pour remplir la salle, on a raclé les fonds de tiroirs.
    Pour le ministre de l’Intérieur, c’est un échec total : 400 maires sur 36 000 ! Le gouvernement voulait donner la preuve que les maires étaient unis pour accueillir les migrants… C’est raté !

    Vous avez pu vous exprimer ? 
    Oui… 40 secondes… Le reste de mes propos a été couvert par des cris et des vociférations. Un homme devant moi a même cherché à m’arracher mon intervention des mains. C’était Pierre Bousquet de Florian, le préfet de région du Languedoc-Roussillon !
    « Dehors les fachos », « Nazi », « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté »… J’ai eu le droit à toutes les insultes possibles. En quittant l’événement, on m’a bousculé ; j’ai même reçu des coups de pieds… Pas très Charlie tout ça ! J’ai été le caillou dans la chaussure de cette opération de propagande.
    Tout cela me rappelle l’hystérie qu’on avait vécue et subie au lendemain du 21 avril 2002, quand Jean-Marie Le Pen était au deuxième tour de la présidentielle. C’est exactement le même schéma : les opposants n’ont pas le droit à la parole.

    Qu’est-ce qui n’a pas plu dans votre discours ? 
    Les sifflets ont commencé quand j’ai dénoncé la double peine que veut nous imposer le gouvernement : après avoir déclenché une guerre, nous devrions en subir les conséquences et accepter, sans rien dire, l’invasion migratoire de notre pays ? J’ai ajouté que tout cela est criminel pour notre pays.
    Bref, j’ai essayé d’être la voix des 35 500 maires qui n’étaient pas présents à cette réunion et des 70 ou 80 % de Français qui sont contre cette invasion, contrairement à ce que disent les sondages pipeau.

    Manuel Valls vous a-t-il répondu ? 
    Un peu plus tard, dans son intervention, il m’a accusé, sans me nommer, d’être venu faire de la politique et de faire peur aux Français. Pourtant, c’est moi qui suis inquiet. Pour l’instant, le gouvernement fait appel aux volontaires. Mais je me méfie. Les préfets ont reçu comme consigne de lancer des schémas départementaux d’installation des migrants comme il en existe pour les gens du voyage : à telle ville une aire de grand passage, à telle autre dix places, etc. Et bien, le gouvernement va faire pareil pour les migrants : il finira par les imposer à chaque commune.

    http://fr.novopress.info/

  • Invasion choisie, désinformation et guerre psychologique

    Analyse de Carl Lang, trouvée ici. A ceci près qu'elle se termine par un appel à rejoindre un nième parti, le sien. Or la France meurt du régime des partis...

    "La politique de colonisation de la France et de l’Europe occidentale engagée depuis les années 1970 avec la complicité active des dirigeants politiques et économiques européens s’accélère ces dernières semaines avec la ruée vers l’Europe de populations du proche et Moyen Orient.

    Il est utile de rappeler que le chaos en Syrie est largement le fruit des politiques occidentales de soutien aux milices armées qui ont engagé une guerre civile et religieuse contre le régime de Bachar el Hassad.

    Il y a peu, le président de la République dite française souhaitait un engagement armé de la France et de l’OTAN contre les armées du gouvernement légal syrien, alors que l’unique obstacle sur le terrain à une victoire totale de l’Etat islamique en Syrie est justement l’armée de Bachar el Hassad. François Hollande n’est donc pas simplement un incapable reconnu en politique intérieure mais il est de surcroît un irresponsable potentiellement dangereux en politique étrangère.

    Face au présent chaos créé par le flux ininterrompu de centaines de milliers de migrants sur les frontières grecques et européennes, la France, l’Allemagne et le président de la Commission européenne ont fait le choix public et proclamé d’une politique d’ouverture et d’accueil, une politique dite de quotas qui a été entendue en Syrie, en Irak et ailleurs comme un véritable appel à venir en Europe : vous serez chez nous chez vous et vous y trouverez logement, protection sociale, allocations et emploi.Cette politique a un nom : celle de l’invasion choisie.

    Cette capitulation politique s’accompagne du vacarme habituel des grosses caisses médiatiques de la désinformation : on explique ainsi aux téléspectateurs hébétés qu’il ne s’agirait que de 160 000 réfugiés à se répartir dans toute l’Europe et que 24 000  réfugiés pour la France, ce n’est pas grand-chose. Les faits sont pourtant impitoyables et démonstratifs : en une seule semaine 22500 clandestins sont arrivés sur la seule île grecque de Lesbos. L’appel public à l’accueil de certains Etats européens a d’ores et déjà enclenché un processus migratoire massif et supplémentaire de plusieurs centaines de milliers de personnes qui se précipitent vers les frontières européennes. Le nombre des populations candidates potentielles au déplacement est probablement aujourd’hui de 4 à 5 millions de personnes. [...]"

    Paula CorbulonAnalyse de Carl Lang, trouvée ici. A ceci près qu'elle se termine par un appel à rejoindre un nième parti, le sien. Or la France meurt du régime des partis...

    "La politique de colonisation de la France et de l’Europe occidentale engagée depuis les années 1970 avec la complicité active des dirigeants politiques et économiques européens s’accélère ces dernières semaines avec la ruée vers l’Europe de populations du proche et Moyen Orient.

    Il est utile de rappeler que le chaos en Syrie est largement le fruit des politiques occidentales de soutien aux milices armées qui ont engagé une guerre civile et religieuse contre le régime de Bachar el Hassad.

    Il y a peu, le président de la République dite française souhaitait un engagement armé de la France et de l’OTAN contre les armées du gouvernement légal syrien, alors que l’unique obstacle sur le terrain à une victoire totale de l’Etat islamique en Syrie est justement l’armée de Bachar el Hassad. François Hollande n’est donc pas simplement un incapable reconnu en politique intérieure mais il est de surcroît un irresponsable potentiellement dangereux en politique étrangère.

    Face au présent chaos créé par le flux ininterrompu de centaines de milliers de migrants sur les frontières grecques et européennes, la France, l’Allemagne et le président de la Commission européenne ont fait le choix public et proclamé d’une politique d’ouverture et d’accueil, une politique dite de quotas qui a été entendue en Syrie, en Irak et ailleurs comme un véritable appel à venir en Europe : vous serez chez nous chez vous et vous y trouverez logement, protection sociale, allocations et emploi.Cette politique a un nom : celle de l’invasion choisie.

    Cette capitulation politique s’accompagne du vacarme habituel des grosses caisses médiatiques de la désinformation : on explique ainsi aux téléspectateurs hébétés qu’il ne s’agirait que de 160 000 réfugiés à se répartir dans toute l’Europe et que 24 000  réfugiés pour la France, ce n’est pas grand-chose. Les faits sont pourtant impitoyables et démonstratifs : en une seule semaine 22500 clandestins sont arrivés sur la seule île grecque de Lesbos. L’appel public à l’accueil de certains Etats européens a d’ores et déjà enclenché un processus migratoire massif et supplémentaire de plusieurs centaines de milliers de personnes qui se précipitent vers les frontières européennes. Le nombre des populations candidates potentielles au déplacement est probablement aujourd’hui de 4 à 5 millions de personnes. [...]"

    Paula Corbulon

  • Un imam appelle les « migrants » musulmans à la conquête de l’Europe par le ventre de ses femmes

    Dans un discours prononcé à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, un imam a conseillé aux “migrants” musulmans – qui débarquent en Europe – de faire des enfants avec les autochtones pour “conquérir leur pays”.

    Dans toute l’Europe, tous les cœurs sont imprégnés de haine envers les musulmans. Ils souhaitent que nous soyons morts, mais ils ont perdu leur fertilité, donc ils cherche la fertilité dans notre milieu.
    Nous allons leur donner la fertilité. Nous allons faire des enfants avec eux, parce que nous allons conquérir leur pays.
    Que cela vous plaise ou non, vous, Allemands vous Américains, vous Français, vous italiens et tous ceux de votre espèce, prenez les réfugiés, nous les revendiquerons bientôt au nom du Califat à venir. Nous vous dirons, ce sont nos enfants, donnez-lezs nous ou nous vous enverrons nos armées !

    Cette déclaration n’est pas sans rappeler celle attribuée au dictateur algérien Boumedienne : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire. »

    http://fr.novopress.info/

  • Guerre civile en Ukraine, un témoignage captivant...

     

    Le même volontaire a également accordé un entretien à l'équipe derealpolitik.tv loin des visions caricaturales de l'un ou l'autre camp.

    [...] Pouvez-nous expliquer comment se sont déroulés votre préparation et le voyage vers l’Ukraine ?

    Les préparatifs ont commencé durant la sécession de la Crimée. Nous voulions rejoindre les Cosaques et les barricades de « l’anti-Maïdan ». Prendre une bagnole et traverser l’Ukraine… Puis c’est devenu une guerre, et nous avons dû changer de plan. Se procurer des visas russes, trouver des contacts sur place. Tout notre argent personnel y est passé. J’ai même dû revendre mes vêtements… Tout le monde appelait aux volontaires, tout le monde se vantait d’avoir des réseaux, mais au final, nous avons dû nous débrouiller, car rien n’était mis en place, en France comme au Donbass. Le voyage a été long, nous avons dû rentrer en Europe faute de visas. Lors du second voyage en Russie, nous avons été arrêtés et expulsés par le FSB, puis nous sommes passés par l’Ukraine, en traversant le front, déguisés en journalistes… ça a été un peu rocambolesque.

    Quel accueil vous a été réservé sur place ? L’intégration a-t-elle été facile et avez-vous suivi un entraînement sur place ? Les autorités de Donetsk et Lugansk ont-elles été compréhensives ? Et les autorités et l’administration russes ?

    C’est assez paradoxal. D’une part, un très bon accueil chez certains commandants de milices, qui s’arrachent les volontaires étrangers, très contents de les avoir pour les exhiber devant les journalistes.

    Mais d’autre part, ils ne prennent pas aux sérieux les étrangers, même ceux dont le CV militaire écrase celui de n’importe quel milicien (le niveau est très pauvre, là-bas). Pour eux, nous sommes des sortes de touristes indignes de confiance, ou des enfants qu’il faut surveiller et pouponner.

    – « Nous ne voulons pas qu’il vous arrive du mal. »
    – « Mais on est là pour ça !!! »

    On a tenté de nous enfermer dans des cages dorées, à l’abri de tout danger. Ou alors de nous donner des postes sans intérêts, ou encore soumis au commandement d’alcooliques incompétents aux conceptions archaïques. Les gens de là-bas agissent de même avec les volontaires russes et d’autres nationalités. Ils veulent de l’aide, mais ils ne veulent pas laisser des étrangers prendre des décisions ni se battre de manière autonome, quand bien même ces étrangers sont plus compétents qu’eux ! [Lire la suite]

    Paula Corbulon

  • Migrants : la Croatie et la Hongrie en plein bras de fer

    Le premier ministre croate a averti que son pays allait continuer de transférer les migrants vers la Hongrie, malgré le refus de cette dernière, qui vient de poser une clôture de barbelés sur les 41 km terrestres de sa frontière avec la Croatie. La Slovénie peine à son tour à faire face au flux des migrants.

    • Pas d’accord entre la Croatie et la Hongrie

    Les deux pays frontaliers campent sur leurs positions. « Il n’y a pas eu d’accord avec la Hongrie », sur la question des migrants, a annoncé le premier ministre croate. « Nous les avons en quelque sorte contraints d’accepter les réfugiés, en les envoyant (ndlr, à la frontière) et nous allons continuer à le faire ». 4.000 clandestins ont ainsi été emmenés par bus et par train vendredi. « La Croatie ne deviendra pas le centre de réfugiés de l’Europe », a mis en garde Zoran Milanovic. Vendredi, Zagreb a estimé avoir atteint son point de saturation, avec l’arrivée de plus de 14.000 personnes en 48 heures, et décider de les laisser passer en Hongrie.

    La Hongrie, qui accuse les autorités croates d’encourager les migrants à franchir « illégalement » sa frontière, a terminé, samedi, la pose d’une clôture de barbelés sur 41 km de sa frontière avec la Croatie. Le reste des 330 km entre les deux pays est délimitée par la rivière Drave, difficile à traverser.

    Budapest, partisan d’une ligne dure contre les migrants, a déjà érigé une telle clôture sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, qu’il a entrepris ensuite de renforcer en dressant une palissade de quatre mètres de haut. Obstacle qui a poussé les migrants à passer par la Croatie pour rejoindre l’Europe de l’Ouest. Budapest veut aussi poser une clôture sur une partie de sa frontière avec la Roumanie, à l’est.

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Migrants-la-Croatie-et-la-Hongrie

  • « Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l'Europe chrétienne » de Sylvain Gouguenheim

    L’ouvrage de Sylvain Gouguenheim, divisé en cinq chapitres, aborde dans l’introduction la question de la situation respective de l’Orient et de l’Occident. Il fait le point sur la survivance de la Grèce dans le vaste empire romain, devenu chrétien byzantin, où les Chrétiens s’étaient divisés en plusieurs Eglises, Nestoriens en Perse de langue syriaque, Jacobites en Syrie de langue syriaque, Melkites en Egypte et Syrie de langue grecque, Coptes en Egypte de langue issue de l’ancien parler pharaonique. Quant au monde oriental, l’hellénisme prit sa source dans l’Antiquité tardive, les auteurs néoplatoniciens plutôt que par la redécouverte du classicisme athénien. Ensuite sont passées en revue les deux opinions courantes, admises de nos jours bien que contradictoires :

    • 1° procédant d’une confusion entre les notions d’« arabe » et de « musulman », la dette grecque de l’Europe envers le monde arabo-musulman aurait repris le savoir grec et, le transmettant à l’Occident, aurait provoqué le réveil culturel de l’Europe ;
    • 2° procédant toujours de la même confusion, les Musulmans de l’époque abbasside (l’«Islam des lumières »), dans leur fébrilité pour la recherche, auraient découvert l’ensemble de la pensée grecque qu’ils auraient traduite en arabe, avant de la transmettre à l’Europe par le truchement de l’Espagne par eux occupée puis libérée. Parallèlement, la Chrétienté médiévale serait demeurée en retard, plongée dans un âge d’obscurantisme.

    Byzance, réservoir du savoir grec

    Or Byzance, la grande oubliée des historiens de l’héritage européen, fut le réservoir du savoir grec, qu’elle diffusa dans toutes ses possessions italiennes comme à Rome où la connaissance de la langue grecque n’avait jamais disparu. 
    Dans un premier chapitre, l’auteur étudie la permanence de la culture grecque, relayée à ses débuts par le Christianisme d’expression grecque (Evangiles et premiers textes). En outre, dès le Ve siècle, Byzance connut une grande vague de traductions du grec en syriaque, opérées par les Chrétiens orientaux, faisant coexister la foi au Christ et la paideia antique, véhiculée ensuite par des auteurs tels que Martianus Capella et Macrobe, comme l’a fort bien démontré A. Vernet, par les traductions et commentaires de Platon, composés par Calcidius (cosmologie) dès les années 400, et d’Aristote, composés par Boèce (logique et musique). La pensée grecque est aussi présente chez les Pères, chez les prélats d’Italie du sud, grands intellectuels, importée aussi par les Grecs syriaques chassés d’Orient par l’iconoclasme byzantin et par la conquête arabe, pour ne parler que des manuscrits apportés d’Orient en Sicile (Strabon, Don Cassius…), comme le démontrent les travaux de J. Irigoin : autant de régions de peuplement et de culture grecque, noyaux de diffusion à travers toute l’Europe. 
    • La conquête musulmane de la Sicile (827) porta un coup dur à ce mouvement : monastères et bibliothèques incendiés ou détruits, habitants déportés en esclavage, dont les rescapés vont en Campanie ou dans le Latium pour y fonder des abbayes (Grotta Ferrata). Les reconquêtes byzantines puis normandes restaureront la tradition hellénique. 
    • A Rome, qui avait connu une forte immigration de Grecs et de Levantins fuyant les persécutions perses et arabes, tous les papes, entre 685 et 752, seront grecs ou syriaques, et fonderont des monastères grecs. Pendant des siècles des artistes byzantins (fondeurs de bronze, mosaïstes) viennent en Italie, appelés par de grands prélats, pour orner cathédrales et abbatiales. En Germanie, la cour de l’empereur Otton II, époux de Théophano, ouvre une période de renaissance de la langue et de la culture grecques. Puis son fils Otton III attirera beaucoup de Grecs venus d’Italie du sud, qui occuperont des sièges importants dans l’Empire et l’Eglise (dont l’un des plus célèbres est Rathier de Vérone), y apportant souvent des textes de mathématique et d’astronomie : parmi eux Siméon l’Achéen, militaire byzantin, qui combattit aux côtés de Guillaume le Libérateur à La Garde-Freinet, libérant ainsi définitivement la Provence de l’invasion musulmane. Les élites du Maghreb, juifs et chrétiens, s’enfuient et se réfugient en Espagne. 
    • En France , les contacts entre Francs et Byzantins s’intensifient avec Pépin le Bref. Les Carolingiens reçoivent des manuscrits d’Aristote et de Denys l’Aréopagite. Leur entourage compte nombre d’hellénistes. Charlemagne lui-même comprenait le grec. Sous Louis le Pieux deux ambassades byzantines (824 et 827) apportent le corpus du Pseudo-Denys, que traduisit l’abbé de Saint-Denis, Hilduin, même si cette traduction passe pour avoir été fort médiocre ; traduction que l’empereur Charles le Chauve devra charger le savant helléniste Jean Scot Erigène, auteur lui-même de poèmes en grec, de réélaborer

    Les centres de diffusion de la culture grecque en Europe

    L’exposé sur les centres de diffusion de la culture grecque en Europe dans les siècles postérieurs est trop long et répétitif : les princes normands de Sicile encouragèrent le monachisme grec, et l’on pourrait ajouter que leur chancellerie expédiait leurs actes en quatre langues, grec, latin, arabe, normand. A Rome, le haut clergé parle grec. Le Latran, riche d’une immense bibliothèque, diffuse partout des œuvres grecques. Anastase le bibliothécaire, helléniste réputé, fut ambassadeur à Byzance. De Rome, la langue et la culture grecques se diffusèrent dans les pays anglo-saxons : Bède le Vénérable (+ 735) lisait le grec ; Aldhelm de Canterbury (+709), d’une très haute culture classique, enseigna la langue grecque à saint Boniface. Quant à l’Irlande, grand foyer d’hellénisme, outre Jean Scot, ses savants diffusèrent leur savoir dans toute l’Europe du nord, jusqu’à Milan. Pour l’Espagne, la Catalogne surtout offre des textes d’Aristote et des néoplatoniciens, dans les manuscrits desquels on peut remarquer des alphabets et des essais de plume en grec : ajoutons que le même phénomème s’observe aussi dans nombre de manuscrits conservés en France.

    L’auteur accorde un grand chapitre à la médecine, domaine dans lequel le rôle joué par les savants musulmans a été particulièrement exalté. Raymond Le Coz, dans son ouvrage  Les chrétiens dans la médecine arabe  (Paris, L’Harmattan, 2006) a fait justice de cette opinion. Il souligne lui aussi le rôle primordial des chrétiens du Proche-Orient : Nestoriens, Jacobites, Melkites, Coptes, qui traduisirent les textes grecs bien avant l’arrivée de l’Islam. R. Le Coz insiste sur l’héritage byzantin qui imposa les ouvrages de Galien, la place éminente de l’Ecole d’Alexandrie dont l’une des plus grandes figures est Oribase, auteur d’une encyclopédie en soixante-dix livres, rapportant en outre de nombreux textes de ses prédécesseurs. Cette école, brillant encore avec Ammonius (VI° s.) puis Jean Philipon, fut remplacée au VIIIe siècle par celle de Bagdad où Nestoriens et Jacobites transmettront, par leurs traductions en langue arabe, aux musulmans leurs connaissance du savoir grec. Les Nestoriens seront d’ailleurs les médecins des califes de Bagdad et donneront naissance à la figure du « philosophe médecin, souvent astronome, astrologue ou alchimiste, si caractéristique de tout le moyen-âge, arabe et occidental ». Chez les Latins, dès le VIe siècle et grâce à Cassiodore, on connait les travaux de Soranos, médecin grec d’Ephèse (II° s.), Hippocrate, Galien, Dioscoride et Oribase. Puis ces textes circulent dans les abbayes d’Italie du nord et du sud, où la pratique du grec ne cessa jamais : Salerne, le Mont-Cassin, de si brillante réputation que de hauts personnages du nord de l’Europe viennent s’y faire soigner, avec les œuvres de Garipontus et Petrocellus. Quant au célèbre Constantin l’Africain (+1087), sa biographie nous informe qu’il apprit la médecine à Kairouan ou au Caire : on ne peut donc savoir quelles ont été ses sources, bien que, selon Pierre Diacre, il aurait été aussi formé aux disciplines grecques d’Ethiopie : il traduisait directement du grec ou de l’arabe en latin.

    Le XIIe siècle, renouveau des études à partir de sources antiques

    S’attardant sur la Renaissance carolingienne, l’Académie du Palais de Charlemagne, sur Richer de Reims qui aurait enseigné la médecine grecque, Gouguenheim, suivant un plan chronologique un peu confus, dresse un tableau de la Renaissance du XII° siècle, où le renouveau des études puise à la source de la culture antique : traductions d’œuvres scientifiques d’optique, de mécanique dans toute l’Europe, impulsées par l’Ordre de Cluny et son abbé Pierre le Vénérable. Mais pour tous ces savants, peut-on affirmer qu’ils ont tous travaillé sur des traductions directes et que leurs connaissances sont en totalité indépendantes des travaux arabo-musulmans ? 
    La circulation directe des textes de Byzance en Italie, vers la France et l’Empire mériterait, pour ces époques, d’être mieux connue, mieux étudiée. Quoiqu’il en soit, grâce à la réforme grégorienne, au renouveau du droit, de la philosophie politique, de la pratique rénovée de la dialectique, partout en Europe et en toutes matières, on constate un regain de l’influence et de l’imitation de l’Antique, la pratique et la découverte de textes grecs et latins. L’abbé Suger de Saint-Denis ne faisait-il pas l’admiration de ses moines grecs parcequ’il récitait de mémoire plus de trente vers d’Horace ? On découvre le livre II de la Logique d’Aristote, l’harmonie du monde de Platon à travers l’étude de la nature (Guillaume de Conches, Hugues de Saint-Victor), des œuvres de Cicéron. La mythologie païenne sert de support à la méthode allégorique d’exégèse de l’Ecriture. L’activité de traduction s’intensifie à Tolède, Palerme, Rome, Pise, Venise, en Rhénanie, à Reims, Cluny, au Bec-Hellouin, au Mont-Saint-Michel. Les Antiques sont les géants de Bernard de Chartres. Tous ces faits sont bien connus et ils témoignent d’une ouverture extraordinaire au savoir antique grec et latin, mais ils ne constituent pas une preuve exclusive d’un transfert directe de cette culture d’orient en occident. 
    Dans un deuxième chapitre, l’auteur revient, de façon quelque peu redondante, sur la diffusion du savoir grec par Byzance et la chrétienté d’orient, du VIe au XIIe siècle, rappelant les voies et les hommes qui ont permis la continuité avec le monde occidental depuis l’époque classite que. Le chapitre III est la justification du titre de l’ouvrage : l’Europe a recherché elle-même, et non reçu passivement l’héritage antique, grâce aux moines de ses grandes abbayes qui en firent des traductions directes. L’auteur donne une place centrale à l’abbaye du Mont-Saint-Michel où Jacques de Venise, arrivé au début du XIIe siècle, traduisit du grec en latin de nombreux textes d’Aristote, bien avant les traductions faites à Tolède à partir de textes en arabe. Une antériorité sur laquelle on aurait aimé que l’auteur insistât davantage. Le séjour de Jacques de Venise au Mont-Saint-Michel est contesté par certains historiens. Robert de Torigny, abbé en 1154, témoignera seulement de lui comme traducteur et commentateur vers 1125, mais la présence de ses traductions dans des manuscrits de la bibliothèque d’Avranches n’est sans doute pas due au hasard. La question, au reste, est de peu d’importance : son œuvre demeure et fut largement diffusée, à Chartres, Paris, en Angleterre, à Bologne et à Rome. Jean de Salisbury, dans le Metalogicon, utilise pour la première fois tous les écrits de l’Organon, peut-être dans la traduction de Jean de Venise.

    Arabité et islamisme

    Le chapitre IV est consacré à la nature de la réception des textes grecs par les arabes musulmans. L’opinion commune leur attribue une appropriation totale du savoir grec. Or l’auteur met de nouveau en garde, comme le fait R. Le Coz pour la médecine, contre la confusion entre arabité et islamisme. Le « monde musulman », alors dominant, comportait beaucoup de savants chrétiens, juifs, sabéens, parmi lesquels nombreux étaient des Arabes, arabisés, Persans convertis. Or auparavant les Arabes furent mis en contact dès l’époque ummayyade avec le monde grec et lui furent hostiles. Une grande partie de l’élite byzantine prit la fuite. S’il n’est pas démontré que le calife Umar II a lui-même ordonné l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, du moins est-ce bien lui qui mit un terme à l’enseignement des sciences dans cette ville, « décision tout à fait conforme à ce que l’on connait du personnage » (R. Le Coz). La destruction de centres de culture aussi célèbres que le Mont Athos, Vatopédi, les raids incessants lancés par les califes en Sicile, au Mont-Cassin, à Rome et jusqu’au nord de la Gaule, aux VIII et IXe siècles, suffisent, dit l’auteur, à « démontrer le peu de goût des peuples musulmans pour la civilisation greco-latine ». Quant à la tradition de la « Maison de Sagesse », qui aurait regroupé des savants de toutes confessions et toutes disciplines, elle repose sur un texte beaucoup plus tardif rapportant la vision d’Aristote qu’aurait eue en songe le calife Al-Mamun, dont la bibliothèque ne fut ouverte, selon le témoignage d’un Musulman, qu’aux spécialistes du coran et de l’astronomie. L’auteur insiste sur les difficultés d’une traduction du grec en arabe : pour la langue, la pensée, dont les musulmans font passer les mots au filtre du coran, le raisonnement, au service exclusif de la foi. Quant à la médecine, R. Le Coz a démontré (dans  Les médecins nestoriens. Les maîtres des Arabes, Paris, L’Harmattan, 2003) que l’Islam n’a rien apporté. En philosophie, la logique aristotélicienne, passée au tamis du néoplatonisme, ne fut appliquée, par le mouvement de laFalsafa, que pour une exégèse rationnelle du Coran.

    Averroès, islamiste pur et dur

    Le parti le plus orthodoxe de l’Islam prit, à partir du IXe siècle, un aspect guerrier, contre la Trinité des chrétiens et le Dieu vengeur des Juifs. Son meilleur représentant est Averroès, médecin et juriste, qui prêcha à Cordoue le djihad contre les chrétiens : pour lui, l’étude de la Falsafa doit obéir aux principes de la chari’a (loi religieuse). De plus, la philosophie doit être interdite aux hommes du commun. Averroès, élitiste, ne fut ni athée ni tolérant. Pour ce qui est de la science politique, jamais l’Islam n’eut recours au système juridique greco-romain. La « Politique » d’Aristote ne fut jamais traduite en arabe : elle leur fut totalement étrangère. L’Islam n’a retenu des Grecs que ce qui leur était utile et ne contrevenait aux lois du Coran : sciences naturelles et médecine, tandis que la théologie chrétienne fut peu à peu pénétrée par la philosophie qui l’amena à évoluer.

    Deux civilisations, deux cultures

    Au dernier chapitre, l’auteur soulève la question de l’ouverture de l’Islam aux autres civilisations. Sauf quelques rares exceptions, ce ne fut, pendant tout le moyen-âge, qu’un long face à face de deux mondes radicalement différents, le plus souvent opposés. Comme nous le rappelle R. Le Coz, les Arabes conquérants ont toujours dédaigné apprendre la langue des pays conquis, puisque leur propre langue était celle de Dieu lui-même, celle de la Révélation. Evoquant la scission en Méditerranée, opérée par l’Islam, entre l’Occident et Byzance, et l’orientation consécutive de l’Europe vers le nord, l’auteur aurait pu invoquer aussi l’origine ethnique des Francs, qui marqua fortement les changements culturels. Pour une étude comparative dans le domaine de la transmission de l’une et l’autre culture, il est évident que l’Islam n’est pas un espace défini, que ces peuples auraient occupé pour s’y fondre, mais une culture fondamentalement religieuse, constituée par conquêtes successives, dans laquelle la politique et le droit (fiqh) dépendent strictement de la religion. En outre, les longs siècles de conflits violents étaient peu compatibles avec des échanges scientifiques. Il est tout aussi indéniable que le Christianisme est né et plonge ses racines dans un univers grec. L’usage de la liturgie grecque à Saint-Jean du Latran comme dans les grandes abbayes de Germanie et de France, de toute antiquité et pas seulement à partir du XIIe siècle, en est une preuve irréfutable. Deux civilisations fondées sur des religions contradictoires à vocation universelle ne pouvaient s’interpénétrer, à moins que l’une s’impose à l’autre, comme ce fut le cas pour l’Egypte et le Maghreb. C’est pourquoi, conclue l’auteur, une culture, stricto sensu, peut à la rigueur se transmettre, non une civilisation.

    En conclusion

    Sylvain Gougenheim rappelle que la quasi-totalité du savoir grec avait été traduite tout d’abord en syriaque, puis du syriaque en arabe par les Chrétiens orientaux, ce que confirme R. Le Coz dans le domaine médical : « comment les Arabes ont-ils pu connaître et assimiler cette science qui leur était étrangère…il a fallu des intermédiaires pour traduire les textes de l’Antiquité et initier les nouveaux venus à des techniques dont ils ignoraient tout. Les intermédiaires nécessaires ont été les chrétiens, héritiers de Byzance, qui vivaient dans le monde soumis à l’Islam et qui avaient été arabisés ». Quant aux occidentaux, outre leur propre tradition de savoir grec, ils bénéficièrent aussi de l’apport de ces chrétiens grecs et syriaques chassés d’orient, de l’Ecole d’Alexandrie, comme le confirment les études de J. Irigoin. Toutes ces données, solidement étayées, autorisent l’auteur à inscrire les racines culturelles de l’Europe dans le savoir grec, le droit romain et la Bible.

    L’annexe 1, qui fait, semble-t-il, couler beaucoup d’encre, est consacré au livre de l’orientaliste Sigrid Hunke, « Le Soleil d’Allah », polémique s’il en est, qui occupe, comme celui de M. Detienne, peu de place dans le débat dans la mesure où cet écrit, faisant écho à une idéologie aujourd’hui en vogue, n’est mû que par des arguments passionnels, voire racistes : il est donc sans intérêt.

    L’héritage grec a été transmis à l’Europe par voie directe

    L’ouvrage de Sylvain Gouguenheim, comme son titre l’indique, s’attache à démontrer que l’héritage grec a été transmis à l’Europe par voie directe, indépendante de la filière arabo-musulmane, tout en reconnaissant à la science musulmane la place qui lui est historiquement et chronologiquement due. Le livre est, avouons-le redondant, prolixe, parfois touffu. Partant de l’opinion commune, la démonstration se perd dans des excursus et des retours en arrière trop longs, des synthèses aussitôt reprises dans le détail, dans lesquels le lecteur a parfois du mal à retrouver le fil conducteur. L’auteur a voulu, de toute évidence, étant donnée la sensibilité du sujet, apporter le maximum de preuves à des faits qui, pour la plupart, sont irréfutables. L’ouvrage présente, il est vrai, un foisonnement cotoyant parfois la confusion. Certaines argumentations en revanche auraient mérité un plus grand développement, par exemple sur la science biblique, les Pères grecs et latins, l’Ecole d’Alexandrie. Cette étude a donc suscité de violentes polémiques, largement relayées par l’historien philosophe allemand Kurt Flasch, signataire d’une pétition la condamnant, mais reconnaissant aussitôt que « depuis 1950 la recherche a établi de façon irréfutable la continuité des traditions platonicienne et aristotélicienne. Augustin était un fin connaisseur du néoplatonisme qu’il ne distinguait pas du platonisme. Donc, le socle grec de la culture européenne et occidentale est incontestable ». Alors, où est le problème, et pourquoi cette polémique ? Elle repose, nous l’avons dit, sur plusieurs malentendus : la confusion entre « arabe » et « musulman », la notion de « racines », qui renvoie essentiellement aux hautes époques, l’absence de distinction nette entre la connaissance d’Aristote et celle de l’ensemble du savoir grec. Les musulmans abbassides promurent en leur temps et à leur tour la tradition grecque dans certaines disciplines, essentiellement scientifiques. Nulle part l’auteur ne nie que l’Islam ait conservé et fait progresser ces disciplines, cependant toujours passées au filtre du Coran, dont l’Occident a ensuite bénéficié. Cet ouvrage est un travail de grande synthèse, on ne peut lui demander d’être, dans tous les domaines, à la fine pointe de la bibliographie, laquelle est d’ailleurs sélective. Il présente, quant à la forme, quelques irrespects concernant les règles éditoriales, fautes vénielles dont nul ne peut prétendre être exempt. Quant au fond, les preuves apportées sont nécessaires et suffisantes. Celle que l’on pourrait y ajouter est fournie par la longue fréquentation des manuscrits médiévaux, et mieux encore, le fichier du contenu des bibliothèques médiévales d’occident, élaboré par A. Vernet tout au long de sa carrière et aujourd’hui déposé à l’Institut de Recherche et d’Histoire des textes : on peut y constater qu’en effet la culture européenne ne doit pas grand’chose à l’Islam.

    Il faut reconnaître à Sylvain Gouguenheim le mérite d’être allé à contre-courant de la position officielle contemporaine, d’avoir fourni aux chercheurs un gros dossier qui décape les idées reçues : une étude vaste, précise et argumentée, qui fait preuve en outre d’un remarquable courage.

    Françoise Houël Gasparri 
    Chartiste, médieviste 
    Auteur de nombreux ouvrages, dont notamment : 
    Crimes et Chatiments en Provence au temps du Roi René , Procédure criminelle au XVe siècle, Paris, éditions Le Léopard d’or, 1989 ; Un crime en Provence au XVe siècle, Paris, Albin Michel, 1991

    Correspondance Polémia – 28/06/2010

    Les intertitres sont de la rédaction.

    Voir : « Le retour à l’identité »

    Sylvain Gouguenheim, Aristote au Mont-Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne.Paris, Le Seuil (l’Univers historique), 2008, 285 pages.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2975

  • Le vrai coût de l’accueil des réfugiés se chiffre en milliards

    Le bulletin de réinformation a déjà évoqué les généreuses mesures d’aide du gouvernement socialiste aux clandestins : 1 000 € promis par place d’hébergement, mise à disposition de 77 000 logements sociaux prétendument vacants.

    Mais ces mesures sont une goutte d’eau dans le puits sans fond de l’Aide aux réfugiés.
    Selon un rapport de la Cour des comptes publié en avril, le coût — pour la collectivité — d’un demandeur d’asile d’élève à 13 724 €. Celui d’un débouté, 5 528 €.
    Malgré l’obligation de quitter le territoire, la majorité des déboutés reste en situation irrégulière en France… tout en continuant de bénéficier de droits à la santé, à la scolarité et à l’hébergement.

    Au total, le droit d’asile coûte deux milliards d’euros par an à la France, répartis pour moitié entre les demandeurs d’asile et les déboutés du droit d’asile.
    Mais, en 2015, les clandestins s’ajoutent aux 69 000 demandeurs d’asile annuels habituels. Cela représenterait plus de 100 000 demandeurs d’asile, soit un surcoût de 400 millions d’euros…

    http://fr.novopress.info/192445/vrai-cout-laccueil-refugies-se-chiffre-en-milliards/

  • Entrevue du C.N.C. #22: La Hongrie face aux "migrants" avec Romain

    Cette entrevue sur la situation hongroise a été réalisée le 16 septembre 2015 avec Romain, vieux camarade du C.N.C. parti vivre à Budapest. Le lecteur pourra constater combien la différence entre nos deux pays est importante tant politiquement que culturellement.

    1-Le Cercle Non Conforme: Le premier ministre hongrois, Viktor Orbán, est extrêmement critiqué par ses homologues européens pour sa fermeté vis-à-vis des « réfugiés ». On critique également la police hongroise qui aurait des méthodes trop musclées. Est-ce réellement le cas et cette fermeté est-elle visible au quotidien?

    L'acharnement des médias occidentaux est assez étrange puisque la police hongroise a une attitude plutôt calme, professionnelle et respectueuse vis à vis des clandestins. Très certainement parce que qu'elle est soumise à des consignes bien strictes, qui visent à ne pas envenimer davantage les relations déjà bien dégradées entre Orbán et ses « partenaires » européens. Lorsque la gare était bloquée par la police pendant plusieurs jours, ils étaient parfois 300 ou 400 à attendre sur le parvis de celle-ci (et environ 4000 dans un diamètre d'un kilomètre), en plein cagnard et à siroter des bières. Du coup, quand ils s’énervent, qu'ils balancent des projectiles et crient « Allah akbar », les CRS essayent malgré tout de se poser en médiateurs (Ils étaient beaucoup moins conciliants durant le match Hongrie-Roumanie, où ce fut une tournée générale et gratis de gaz au paprika pour tout le monde...). En revanche, la police ne les laisse pas quitter les « zones de transits » installées par le gouvernement qui sont généralement les abords des gares. Cela qui permet de préserver le reste de la ville.

    2-Le Cercle Non Conforme: Certaines photographies et vidéos font froid dans le dos et on se dit que la situation est extrêmement préoccupante. Qu’en est-il réellement ? Que voit-on dans les rues ? Comment se comportent les « migrants » ?

    Étant donné que la majorité des personnels est consignée dans ces zones dites de transit, nous gardons 95% de Budapest beau, paisible et agréable. En revanche, les 5% restants sont littéralement devenus en peu de temps des bidonvilles, aussi désagréable pour les yeux que pour le système olfactif ! Mais les emplacements de ces zones n'ont pas été choisi au hasard, puisqu'elles se situent dans des endroits de la ville très fréquentés des Hongrois. Stratégie du gouvernement pour confronter et sensibiliser la population aux méfaits de l'immigration clandestine.
    Le flux migratoire a vraiment débuté courant mars 2015. A cette époque, ils baissaient les yeux et étaient plutôt discrets. Maintenant, ça n'est plus la même musique. Ils sont beaucoup plus nombreux donc ils commencent à prendre leurs aises. Entre les vols à l’étalage de manière « naturelle » et les troubles à l'ordre publique répétés, on distingue beaucoup plus leurs caractères vindicatif et méprisant à l’égard de l'Européen. Ce sont plutôt eux maintenant qui essayent de nous faire baisser les yeux. En vain...

    3-Le Cercle Non Conforme: Comment la population hongroise vit-elle l’arrivée de ces hordes qui déferlent sur son sol ? Les Hongrois résistent-ils d’une manière ou d’une autre ou se contentent-ils d’appuyer l’action des autorités ?

    La situation hongroise est assez difficile à déchiffrer puisque tous les jours les choses sont en mouvement. Du côté des migrants, du gouvernement ou du peuple. Une certitude: les Hongrois sont sous le choc ! Tout ceci est tellement soudain et brutal que la plupart d'entre eux sont bouche-bée. En 2012, il y eu 2157 demandes d'asile en Hongrie. 18 900 en 2013, 43 777 en 2014, et 65 415 rien qu'entre janvier et juin 2015. A savoir que le phénomène s'est largement intensifié durant la période estivale. Le chiffre a été multiplié par plus de 60 (en rythme annuel) en 3 ans pour un pays de 10 millions d'habitants; c'est considérable. Aujourd'hui, le nombre de personnes ayant franchi illégalement la frontière hongroise depuis le 1er janvier est de  221 363. Ce problème les impacte beaucoup, et l'immigration est devenu un véritable sujet de société. Bien qu'il y ait une petite troupe de gauchistes financés par des ONG qui donnent des vivres, des vêtements et même des chargeurs de téléphone portable aux migrants illégaux, les gens normalement constitués sont franchement inquiets pour l'avenir. Depuis le 15 septembre, l'ensemble de la frontière serbo-hongroise est fermée, gardée par l'armée et selon la nouvelle réglementation hongroise, toute intrusion ou tentative d'intrusion à travers le grillage entraînera jusqu'à trois ans de prison (cinq ans s'il y a dégradation matérielle de l’installation). De plus, une nouvelle loi devrait être votée au parlement le 21 septembre. Elle pourrait notamment élargir les compétences de la police et de l’armée. Grâce à ce projet de loi, le gouvernement aura le droit de décréter un « état de crise » en rapport direct avec l’immigration et un nouveau statut permettant des interventions spéciales. La police pourra aussi rentrer n’importe où, sans avoir à demander d'autorisation. L’armée aussi sera visée par cette nouvelle réforme. Si le texte est voté, les militaires pourront utiliser leurs armes dans l’enceinte du pays, sans qu'il n'y ait une situation de guerre. En principe, les soldats seront autorisés à tirer à balles réelles à la frontière en cas d’actes de violence de la part des clandestins, ils auront l’autorisation de blesser mais pas de tuer (tir sur zones non létales). Donc pour le moment, les actions populaires sont plutôt disctes car Orbán fait le nécessaire. Il y avait une manifestation prévue le 19 septembre par le HVIM qui est un mouvement politique hongrois proche du Jobbik. Cet événement qui devrait réunir 3000 personnes à été annulé par les organisateurs afin que l’État puisse concentrer toutes ses forces policières pour défendre la frontière. Un communiqué du HVIM explique que "Nous représentons l'ordre, pas l'anarchie" et il est conclu par “[...] tenez vous prêts à montrer qu'on fera payer cher à ceux qui veulent s'en prendre à notre pays". C'est un sujet tellement important que tous s'accordent à dire ici que tant que le parti au pouvoir fait le boulot, laissons nos divergences politiques de côté et ne lui mettons en aucun cas des bâtons dans les roues (NDLR: Voir par exemple le communiqué des clubs de supporters de football du pays: " (...) nous sommes prêts à être mobilisés. Nous attirons l'attention du Président de la République hongroise János Áder, sur le fait que plusieurs milliers de supporters entrainés et prêts pour le combat attendent les ordres! Sur ordre, nous irons défendre la frontière, avec ou sans armes. En cas de besoin, nous sommes mobilisables partout, sur n'importe quelle partie du territoire national."). Par contre, Viktor Orbán n'a pas le droit à l'erreur !

    4-Le Cercle Non Conforme: Récemment, on a beaucoup parlé en Europe de cette journaliste hongroise ayant fait des croche-pieds à des « migrants ». Nous savons qu’elle a été limogée, ce qui prouve qu’en Hongrie aussi, la bien-pensance est de mise mais quelles ont été les réactions de l’opinion publique ?

    « Elle lui a fait un croche pied, c'est pas bien, il ne faut plus recommencer. Mais bon, le contexte était stressant et chacun à le droit à sa part de connerie. » C'est un peu le sentiment général ici. Ensuite, le fait qu'elle fut limogée est, je pense, purement utilisé pour des raisons d'image politique étant donné que la chaîne qui l'employait est le média de prédilection du Jobbik (1er parti d'opposition qui se situe à la droite d'Orbán). Finalement tout le monde sait qu'elle a été virée, mais tous savent aussi que personne ne lui a craché à la gueule. Par contre, cette histoire était très bonne pour notre message puisque la chaîne susnommée à été piratée par des islamistes tunisiens qui menacent « d’exécuter la famille du rédacteur en chef » et de « faire péter les locaux de N1TV ».

    5-Le Cercle Non Conforme: Observe-t-on, pour le Hongrois typique, une radicalisation face à l’Union Européenne et à la menace d’une subversion migratoire ?

    Un jour, une veille dame qui avait connu la république socialiste hongroise disait que l'URSS, c’était pas la joie, mais que l'UE, c'est encore pire. Tous ont pu remarquer dans le passé que plus la Hongrie fut attaquée de face, plus elle se fusionna. Les Ottomans s'y sont cassés les dents, les Habsbourg et l'Union Soviétique aussi. Là, on ne parle pas de la puissance militaire du Liechtenstein... Alors quand le peuple hongrois entend Merkel et Fabius les menacer, ça les fait doucement sourire. Il y a en ce moment des migrants qui forcent les postes frontières du sud, et j'ai pu voir sur internet que des patrons de bistro offrent toutes les consommations gratos aux militaires et policiers hongrois qui sont sur place. C'est un peuple très fier, soudé et totalement indépendant qui refuse catégoriquement que quelqu'un leur dicte ce qu'ils ont à faire. Ils voient ça comme une entrave à leur autonomie, et s'opposent radicalement à ce que leur pays soit modifié par le biais de cet exode incessant des peuples du sud, et souillé de l'autre côté par Bruxelles et les gouvernements ouest-Européens. Le questionnaire qu'Orbán a fait parvenir dans tous les ménages révèle que 80% des gens estiment que « La politique de l'UE a échoué en matière d'immigration et de terrorisme [...] » et que 4 personnes interrogées sur 5 pensent que « Le gouvernement hongrois doit prendre des mesures plus fermes sur la question de l'immigration face à la politique laxiste de l'Union Européenne ». Il faut aussi souligner que c'est un pays plus libre, donc un tavernier ou un commerçant peut aisément empêcher les clandestins de pénétrer dans son établissement sans que personne ne vienne pleurnicher et hurler au racisme et à la discrimination. Le bon sens populaire, l'unité nationale et la logique sont encore de mise en Hongrie.

    NB: Si la situation hongroise vous intéresse et vous préoccupe, je vous recommande vivement de suivre la page Facebook « Hongrie Actuelle »._

    Addentum: Les clubs de supporters de foot de Hongrie ont fait une déclaration commune :

    "Des hordes de l'Islam radical attaquent notre pays, attaquent l'Europe. Ils veulent des mosquées à la place des églises et des tchadors à la place des jupes. Et nous la liste de leurs exigences culturelles est longue. Il faut défendre notre pays et défendre de nouveau l'Europe, comme nous l'avons fait pendant mille ans. Même si on ne nous remercie pas pour ça. Les problèmes de politique intérieure ( avec la police, les magistrats, tel ou tel parti, les roitelets du scanner corporel, les usuriers de la carte, etc.) sont mis de côté et nous sommes prêts à être mobilisés. Nous attirons l'attention du Président de la République hongroise János Áder, sur le fait que plusieurs milliers de supporters entrainés et prêts pour le combat attendent les ordres! Sur ordre, nous irons défendre la frontière, avec ou sans armes. En cas de besoin, nous sommes mobilisables partout, sur n'importe quelle partie du territoire national. Ce pays ne sera pas un califat, ici les immigrés ne feront pas sauter le métro! Nous nous préparons à la défense du pays, et si l'ordre vient, alors nous combattrons. XXXI. article de la Constitution hongroise "(1) Tout citoyen hongrois a le devoir de défendre la patrie."

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/09/17/entrevue-du-c-n-c-22-la-hongrie-face-aux-migrants-avec-romai-5686395.html

  • Sur les racines de l'Europe

    Lorsqu’on aborde la question des racines de l’Europe, c’est-à-dire de l’héritage qui a forgé sa culture et sa civilisation, il faut avoir présentes à l’esprit deux entités :

    1°/ l’Occident, de l’Atlantique à la péninsule Balkanique ; 
    2°/ l’immense Empire romain d’Orient, qui allait du sud du Danube jusqu’aux confins du royaume perse, englobant la Grèce, la Macédoine, Constantinople (évidemment), les cinq régions qui forment aujourd’hui l’ouest de la Turquie (Bithynie, Galatie, Cilicie, Cappadoce, Phénicie), le Liban, la Palestine et l’Egypte.

    La question des racines de l’Europe se cristallise donc sur l’histoire culturelle et les relations entre ces deux entités : et c’est là l’objet de l’ouvrage de Sylvain Gouguenhem (1), que nous allons analyser et peut-être commenter et compléter quelque peu.

    Il faut avoir également présente à l’esprit – et les études de Raymond Le Coz nous mettent en garde à ce sujet (2) – la confusion entre « Arabes », ou Arabité, et Islam (3), l’Islam étant une civilisation fondée sur la religion, l’Arabité étant une culture de langue écrite arabe, par des populations, soit chrétiennes arabisées, soit arabes chrétiennes, puis arabes musulmanes ou non, à partir des invasions qui dès avant le milieu du VIIe siècle occupèrent l’Arménie, la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et l’Egypte (4). Mais il faut remonter bien au-delà de cette date pour saisir cet héritage que l’Occident a reçu et remodelé pour en faire la culture et la civilisation européennes. Nous ne referons pas ici les études de Raymond Le Coz, ni celles de Sylvain Gouguenheim, études d’ailleurs convergentes mais vues seulement sur des terrains différents. Force est cependant d’exposer ici les faits historiques dans leur ordre chronologique.

    L’héritage hellénique et l’Empire romain d’Orient

    Sans doute est-il nécessaire de préciser dès l’abord que l’Empire romain d’Orient, où le christianisme se diffusa principalement à l’intérieur de l’aire de culture hellénistique (5), vécut toujours dans l’univers philosophique et scientifique légué par les Grecs antiques, un héritage qu’il n’a cessé de cultiver et de diffuser dans toutes les régions occidentales à forte implantation grecque : Sicile, Italie du Sud, Ravenne. C’est dans ces foyers d’intellectuels et de traducteurs qu’il faut chercher les premiers courants de transmission à l’Occident de cette culture, devenue peu à peu chrétienne.

    Partant du monde byzantin, Raymond Le Coz nous rappelle le rôle fondamental des chrétiens des premiers siècles, véritables passeurs de la culture grecque. Qui étaient-ils ? Ils étaient divisés en plusieurs Eglises : 
    1°/ nestoriens, héritiers depuis le IVe siècle de l’Ecole de Nisibe puis d’Edesse (6), en Perse et Mésopotamie, de langue syriaque ; 
    2°/ jacobites, en Syrie, de langue syriaque ; 
    3°/ melkites, en Egypte, Syrie, Irak, de langue grecque ; 
    4°/ coptes, en Egypte, de langue issue du parler pharaonique.

    Tous étaient des chrétiens, ou le devinrent au cours du VIe siècle, plus tard soumis à l’islam, dont beaucoup furent arabisés. Tous ont œuvré à la transmission du savoir antique pendant les siècles qui ont précédé Mahomet : médecins, scientifiques, philosophes et traducteurs, formés à l’Ecole d’Alexandrie, la « Catéchèse » ou « Didascalée », où l’on enseignait une philosophie toute imprégnée de culture grecque, où étaient formés depuis le VIe siècle des philosophes médecins, astronomes, astrologues, alchimistes, et dont les plus grands noms sont Oribase (IVe s.), médecin de l’empereur Julien « l’Apostat », auteur d’une vaste encyclopédie médicale perpétuant la mémoire de pratiques plus anciennes ; Ammonius (1re moitié du VIe s.), philosophe éminent, commentateur d’Aristote ; Jean Philopon, son disciple, chrétien néoplatonicien, qui utilisait Aristote pour expliquer le christianisme ; Paul d’Egine (625-690), le dernier grand représentant de l’Ecole d’Alexandrie. Avec l’arrivée de l’Islam et la conquête d’Alexandrie (642), l’Ecole de la ville fut fermée, avant d’émigrer à Constantinople, et sa bibliothèque fut incendiée quelques décennies plus tard, peut-être par le huitième calife umayyade Umar II. Nestoriens et jacobites prennent le relais, toujours fondé sur Galien (que les Pères grecs estimaient très proche du christianisme) et sur Hippocrate : l’ensemble formant ce qui fut appelé la Summa Alexandrinorum, comme nous l’enseignera au IXe siècle le savant chrétien Hunyn ibn Ishâq. Et c’est ce corpus qui sera transmis par ces intermédiaires nécessaires aux Arabes nouveaux venus, et utilisé par eux. Ainsi, les premiers califes umayyades installés à Damas feront appel à des médecins locaux grecs, tous issus de l’Ecole d’Alexandrie ; et il ne faut pas oublier qu’ils continueront de former, longtemps encore, la majorité des populations des pays conquis. A Antioche, siège de l’Eglise jacobite, on traduit Aristote, Hippocrate, la Summa Alexandrinorum et les Pères, en langue syriaque, dès le VIe siècle. Puis d’autres traductions suivront en langue arabe.

    VIIIe siècle, l’âge d’or des nestoriens, médecins des califes à Bagdad

    A partir du milieu du VIIIe siècle et de la fondation par Al Mansur (754-775), à Bagdad et non plus à Damas, d’un immense empire, commence l’âge d’or des nestoriens qui deviennent, et jusqu’au XIIIe siècle, les médecins des califes, à Bagdad où ils fondent un hôpital. Ils transmettent aux musulmans le savoir grec antique qu’ils avaient déjà traduit en syriaque depuis au moins le Ve siècle et qu’ils traduisent désormais en arabe, soit directement à partir du grec, soit par l’intermédiaire du syriaque. Tous ces médecins furent toujours de fins lettrés, grammairiens et polygraphes, auteurs d’ouvrages originaux dont certains resteront au programme des universités jusqu’à la fin du Moyen Age. La plus grande figure d’entre eux fut Hunayn ibn Ishaq, déjà cité plus haut (808-873), arabe chrétien, trilingue, philologue, philosophe, historien et médecin, auteur de L’Introduction à la médecine, grand transmetteur de la science grecque, inventeur du lexique médical arabe, qui fut aussi médecin des califes (7). Quant aux jacobites, les plus grands d’entre eux furent Sévère Sebokt (+667), Jacques d’Edesse (+708), auteur d’un Hexaemeron, traité de géographie, de botanique et de zoologie, Stephanos d’Athènes (v.555-v.638), médecin, philosophe et astronome, qui transmit ces textes à Byzance et fut le médecin du roi de Perse, sans oublier l’Iranen Abu Sahal al Masihi (8), chrétien, médecin, logicien, astronome, qui fut le maître d’Avicenne (Ibn Sînâ). Les melkites, qui brillaient déjà dans l’Ecole d’Alexandrie, eurent aussi de grands noms, tels Alexandre de Tralles (525-605), né à Ephèse, le plus grand médecin byzantin du VIe siècle (9), qui vécut entre Byzance et Rome, y exerçant la médecine, son frère, Anthomios, architecte, qui construisit avec Isidore de Milet l’église Sainte-Sophie, Aetius d’Amida (502-575), gynécologue, obstétricien et chirurgien, et Paul d’Egine (625-690), déjà cité, dont l’œuvre fut considérable (10). Tous ces savants traduisaient directement du grec en arabe et furent, dès l’arrivée de la dynastie umayyade (650-750), médecins des califes.

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  • Europe : L’accaparement de terres agricoles

    Les terres agricoles sont la nouvelle poule aux œufs d’or des marchés financiers, et l’Europe n’est pas épargnée. De manière croissante, acteurs de l’agro-industrie ou spéculateurs sans lien avec le secteur investissent dans les terres, dont la majeure partie se retrouve entre les mains d’une poignée de puissants.

     

    Avec la mécanisation du travail et la baisse des coûts de production, des agriculteurs toujours moins nombreux cultivent des surfaces agricoles de plus en plus vastes. Les petits agriculteurs et les méthodes traditionnelles ne font plus le poids.

    Le film enquête sur les conséquences du développement exponentiel de ce modèle agro-industriel. Il va à la rencontre de propriétaires terriens et d’agriculteurs français, allemands, espagnols et roumains, de plus en plus inquiets pour leur avenir. Comment réguler ce marché où semble régner la loi du plus fort et construire un système qui profite réellement aux populations locales ?

    En Roumanie, eldorado des investisseurs étrangers, où 60 % des terres sont exploitées pour l’agriculture, les ONG parlent d’un véritable “landgrabbing” (accaparement de terres) au détriment des populations locales. Dans l’est de l’Allemagne, KTG Agrar, groupe agricole coté en Bourse, se taille la part du lion, sans contribuer localement à la création d’emplois. Ces grands propriétaires empochent les juteuses subventions de l’Union européenne.

    http://fortune.fdesouche.com/