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Europe et Union européenne - Page 789

  • Chronique de livre : Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin "Tour d'Europe"

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    Fanny Truilhé et Mathilde Gibelin, Tour d'Europe

    (Les Amis du Livre Européen, 2015)

    Enfin nous pouvons lire le récit de ce fameux tour d'Europe à pied! La question sera donc : à quelle place insérerons-nous ce livre, à côté de quels autres ? Je crois que sa place serait dans la catégorie des "livres qui poussent à l'action". Ces derniers sont rares et précieux, et ont donc une place de choix. Dans sa longue formation, tout militant devra digérer les doctrines des uns et des autres, de la philosophie, des réflexions diverses, mais viendra parfois le moment où il recherchera des témoignages pratiques, plus proches de ses réalités quotidiennes, des ouvrages militants.

    Si je me suis tout de suite plongé dans la lecture de ce journal de bord, c'est que j'étais intrigué par la démarche en elle-même. Ayant entendu leur témoignage sur l'émission de radio Méridien Zéro, je trouvais que la réappropriation de sa terre par la marche était une idée audacieuse et tout à fait cohérente. Cela me rappela un passage marquant du roman Ravage de René Barjavel : "En une seconde, l'Amérique, tout à l'heure si proche, venait de reprendre sa place ancienne, à l'autre bout du monde. [...] Chacun allait se retrouver dans un univers à la mesure de l'acuité de ses sens naturels, de la longueur de ses membres, de la force de ses muscles."

    Car l'Homme en effet, est "la mesure de toute chose" et lire ce journal c'est un peu prendre la mesure de l'Europe grâce à nos deux vagabondes enracinées (le grand paradoxe indo-européen).

    Vous verrez qu'au bout de quelques pages, vous aurez peut-être envie de cesser la lecture ou de fermer le livre, non pas parce que la lecture est ennuyeuse, mais poussé(e) par l'envie de vous chausser solidement et d'aller découvrir la nature inexplorée qui vous entoure. Mais attention, on voit ici que nos aventurières sont formées (scouts depuis l'âge de 8 ans) et une telle marche n'est pas envisageable pour tout le monde. Le moindre désagrément peut vite devenir un cauchemar, loin de chez soi, lorsqu'il fait froid, humide, et que la nuit tombe sur le paysage désertique d'un pays inconnu. Chaussures trop petites, individus louches, toutes sortes de choses renversées dans son sac, froid, chaleur, neige, barrière de la langue, agacement vis à vis de l'autre, moustiques (!!!) on n'imagine pas toujours les difficultés qu'une telle aventure peut entraîner. L'écriture sous forme de journal permet de décrire et de transmettre parfaitement le stress et les inquiétudes de ces petits désagréments, mais aussi les joies des bonnes rencontres et des heureuses surprises. Tout au long du récit, vous découvrirez que nos jeunes filles ne se contentent pas d'un simple exploit sportif. Bien entendu, je parle de "simple exploit sportif", car des tours du monde, d'Europe, de France, à pied, à vélo, en stop, des traversés à la nage, ce n'est pas ce qui manque. Ces prouesses sont honorables, et bien que plutôt sportif je m'en sens parfaitement incapable. Ce que je veux dire par là, c'est qu'en plus d'un exploit physique et sportif, les filles ont réalisé un véritable acte politique et spirituel. C'est en cela que la démarche est cohérente et qu'elle n'entre pas du tout dans le cadre de cette société du spectacle et de la performance où l'on voit fleurir toutes sortes de records absurdes.

    Au-delà de la marche et des péripéties, le livre nous offre un tas de réflexions, parfois contemplatives, parfois personnelles, ou d'autres liées à notre identité européenne, accompagnées d'un certain nombre de références littéraires. C'est ce qui rend la lecture enrichissante car il m'aurait semblé rébarbatif de lire plus de 200 pages sur comment mettre un pied devant l'autre... Je vous rassure, ici ce n'est pas le cas!

    Autre chose, on pourrait se demander, en mauvaise langue, si "elles l'ont vraiment fait". Et bien oui, je crois qu'on peut dire qu'il s'agit d'un vrai tour du monde à pied. Même s'il y a quelques étapes en train ou en stop, cela se justifie toujours dans le récit. Donc non, si vous vous posiez la question, elles n'ont pas triché! Alors si 6000 kilomètres à pied vous paraissent encore insurmontables, du moins dans l'avenir proche, vous pourrez toujours lire ce Tour d'Europe préalablement paru en version numérique il y a quelques mois. En plus, les filles (je deviens familier avec elles mais pourtant je ne les connais pas vraiment), nous offrent la liste du matériel utilisé (très pratique si l'idée germe en vous) et un cahier photo très sympathique qui permet une immersion encore plus forte dans cette aventure.

    Franck / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • 67% des Britanniques souhaitent que l’armée empêche les immigrés d’entrer au Royaume-Uni

    L’opinion publique britannique souhaite fortement que le Royaume-Uni envoie des troupes au nord de la France pour arrêter les migrants qui veulent entrer dans le tunnel sous la Manche. C’est ce que laisse apparaître un nouveau sondage qui fait grand bruit.

    L’enquête réalisée par YouGov constate qu’une écrasante majorité de 67 % de Britanniques sont favorables au déploiement de l’armée à Calais.

    Les résultats de ce sondage ont été publiés après que le Premier ministre David Cameron ait décrit l’afflux d’immigrés comme un «essaim» s’abattant sur le Royaume-Uni, tandis que le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Philip Hammond a publiquement considéré que les migrants « en maraude » menacent le niveau de vie des Britanniques.

    Pour l’instant, le Royaume-Uni a décidé d’envoyer des chiens renifleurs supplémentaires et des agents de sécurité privés à Calais pour aider les autorités françaises, vient d’annoncer le gouvernement.

    http://www.medias-presse.info/67-des-britanniques-souhaitent-que-larmee-empeche-les-immigres-dentrer-au-royaume-uni/36779

  • En Catalogne, émeutes africaines et Blancs agressés

    Des affrontements entre clandestins et policiers ont eu lieu mardi dans la station balnéaire catalane de Salou suite à la mort d’un ressortissant sénégalais, qui a sauté d’un immeuble lors d’une opération de police contre les vendeurs de produits contrefaits.

    A 2’10 cela tourne même aux agressions contre les Blancs.

     

  • L’Ukraine sur le chemin du drame yougoslave

    Le peuple ukrainien mérite de régler ses problèmes, lui-même, sans que des acteurs extérieurs viennent ajouter une couche supplémentaire de corruption et de pillage.

    Le Figaro vient de se faire l’écho des déclarations de Petro Porochenko, président de l’Ukraine : il demande la création d’une force de maintien de la paix dans l’est du pays car…. « Poutine veut toute l’Europe ». Par la bouche du président ukrainien, nous apprenons que le but ultime de la Russie est la conquête de l’Europe ! Rien de moins. Et que le scénario est déjà écrit, la mise en bouche serait la Finlande et les pays baltes.

    Heureusement, Super Petro ‘Bros’ Porochenko a vu venir le coup. En revanche, il ne voit pas que le conflit du Donbass est entretenu par des éléments nationalistes qu’il ne contrôle plus.

    Il ne voit pas que son pays connait une vague d’émigration massive des jeunes. Il ne voit pas qu’il a mis son économie à l’arrêt faute d’avoir conquis les marchés européens avant de se séparer du marché russe. Il ne voit pas que les clivages ethniques et religieux deviennent plus importants chaque jour. Il ne voit pas que les régions lassées par la corruption et le pillage orchestré à Kiev par les oligarques veulent de plus en plus leur autonomie. Il ne voit pas que l’Ukraine doit être un pont entre Eurasie et Europe occidentale et non un mur entre ces deux entités.

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  • Rentrée orageuse pour les agriculteurs

    Des manifestations seront organisées début septembre à Paris et Bruxelles pour réclamer des mesures de soutien des prix. En attendant, un nouveau bras de fer est engagé dans la filière porcine. Deux gros industriels refusent de payer le prix fixé par le gouvernement en juin.

    Après les débordements musclés de juillet, les agriculteurs ne désarment pas, les mesures en faveur du relèvement des prix du lait et de la viande ne donnant pas les résultats escomptés. Lundi encore, deux industriels - Cooperl et Bigard/Socopa - n'ont ainsi pas participé au Marché du porc breton, estimant la viande trop chère.

    Alors que le premier ministre Manuel Valls rencontre des agriculteurs dans le Gard ce mardi, les actions ciblées et sporadiques se poursuivent. Vendredi, à Rodez, dans l'Aveyron, une vive altercation a opposé une cinquantaine d'éleveurs à un fournisseur de viande pour la restauration, le magasin Promocash, soupçonné d'importer de la viande. Le même jour dans la Loire ainsi que dans d'autres départements, le géant de la distribution Casino a été la cible d'agriculteurs l'accusant de se fournir en viande et lait étrangers. Et de ne pas appliquer les engagements pris au ministère de l'Agriculture pour améliorer leurs prix de vente.

    La FNSEA prépare une mobilisation plus large pour début septembre, en région pour commencer, avant de s'attaquer à Paris. Ces manifestations doivent culminer le 7 septembre à Bruxelles, où se tiendra une réunion des ministres européens de l'Agriculture. Ils doivent plancher sur les mesures à prendre pour soutenir les prix. Les agriculteurs français ne sont pas les seuls à faire face à une chute des cours de leurs produits.

    Eric de La Chesnais

    source : Le Figaro lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFAkZZyFZrMhMSuZE.shtml

  • Les Turcs ottomans à l'assaut de l'Europe

    Qui sont ces Turcs qui, à partir de la fin du XIe siècle, se sont attaqués d'abord aux provinces byzantines d'Asie Mineure puis, à la fin du XIIIesiècle, à la partie européenne de l'Empire byzantin avant d'entreprendre la conquête des Balkans, non sans avoir auparavant encerclé le réduit byzantin dont le point fort était la capitale de l'empire, Constantinople qui tomba finalement entre leurs mains en 1453 ? Constantinople n'était pour eux qu'une étape car, au lendemain de sa conquête, ces mêmes Turcs lancent attaques sur attaques en direction de l'Europe centro-danubienne, mettant par deux fois le siège devant Vienne, une première fois en 1529, une seconde — la dernière — en 1683. Qui sont donc vraiment ces Turcs ?

    Les Turcs ne sont pas des Européens

    La langue qu'ils parlent n'est pas une langue indo-européenne ; c'est une langue agglutinante qui appartient à la famille des langues altaïques. Les Turcs sont originaires de Haute Asie tout comme leurs cousins Mongols. Lorsque les Turcs ont fait leur apparition en Europe, une Europe alors totalement chrétienne et imprégnée de culture gréco-romaine, ils l'ont fait en tant que conquérants. D'autres peuples, quantitativement moins nombreux il est vrai, plus ou moins apparentés aux Turcs comme les Bulgares, ou cousins lointains comme les Magyars avaient, les premiers au VIIIe siècle, les seconds à l'extrême fin du IXe siècle, été tentés par l'aventure européenne, mais bien vite, ces Bulgares et ces Magyars (Hongrois) se sont intégrés à l'Europe, ont adopté les structures politiques et sociales de l'Europe d'alors et se sont convertis au christianisme. Les Turcs en revanche, eux, n'ont nullement cherché à s'intégrer à l'Europe ; ils ont cherché avant tout à étendre leur domination sur l'Europe et à s'emparer de ses richesses. Musulmans, ils ont cherché non pas à “islamiser” les peuples qu'ils ont soumis — certains d'entre eux se sont ralliés à un islam de surface comme les Albanais et une partie des Bosniaques, davantage par intérêt que par conviction — mais à transformer ces peuples en sujets, plus ou moins durement traités selon les lieux ou selon les époques.

    De la conquête des Balkans…

    La conquête de l'Europe par les Turcs a réellement commencé à la fin du XIVe siècle, même si, depuis la fin du XIIIesiècle, il y avait eu des actions ponctuelles le long des côtes grecques. Profitant de l'affaiblissement de l'Empire byzantin qui constituait en Europe orientale la seule force capable de leur résister, les Turcs ottomans, à partir de l'empire que leur chef Othoman (1288-1366) avait constitué en Asie Mineure, ont entrepris dans un premier temps le “grignotage” de l'Empire byzantin. L'état de faiblesse de Byzance était tel que l'un des empereurs, l'usurpateur Jean VI Cantacuzène, n'hésita pas en 1346 à donner sa fille en mariage au sultan turc, à lui céder la base de Gallipoli rien que pour obtenir son aide contre son rival Jean V. Avec Gallipoli, les Turcs s'installaient pour la première fois sur le sol européen. À partir de ce point d'appui, ils vont rapidement s'attaquer aux provinces européennes de l'Empire byzantin et aux États balkaniques récemment constitués, la Serbie qui avait connu un essor rapide sous Étienne IX Douchan (1333-1355) — le Charlemagne serbe — et la Bulgarie qui, après des heures glorieuses à l'époque du “Second Empire bulgare” se trouvait en pleine décadence. Au nord-est de la Bulgarie, les provinces danubiennes, la Valachie fondée en 1247 et la Moldavie fondée en 1352, étaient encore fragiles et insuffisamment organisées pour faire barrage à des conquérants tels que les Turcs.

    Les premières victimes de l'expansionnisme turc furent les Serbes et les Bulgares. Le sultan Murad I (1359-1389) enleva d'abord aux Bulgares une partie de la Thrace et de la Macédoine et établit en 1365 sa capitale à Andrinople. Puis en 1371, il conquiert sans coup férir la Serbie du Sud. De là, poussant plus au nord, il occupe Nich et enlève Sofia aux Bulgares. La Bulgarie se trouva pratiquement aux mains des Turcs. Seules résistaient encore les principautés rivales du nord de la Serbie. Leur destin pour plusieurs siècles allait se jouer le 15 juin 1389 — selon le calendrier orthodoxe, c'est-à-dire le 28 juin d'après le calendrier latin —, lors de la bataille des Champs des merles — Kosovo Polje — à mi-distance entre Pristina et Mitrovica. La bataille longtemps indécise se termine par la victoire des Turcs conduits par le fils de Murad, Bayazid (Bajazet). Des milliers de soldats serbes y laissèrent leur vie ; quant aux prisonniers, ils allèrent en grande partie alimenter les marchés d'esclaves. Le roi serbe Lazare et les nobles de son entourage furent conduits devant Bayazid qui les fit décapiter. Après sa victoire, Bayazid dirigea ses armées vers le nord à travers la Bulgarie déjà soumise, en direction du bas Danube. Le prince de Valachie, Mircea, malgré l'aide de l'empereur Sigismond, roi de Hongrie, ne put les arrêter ; il dut accepter de payer tribut aux Turcs, ce qui lui permit de conserver l'autonomie politique et religieuse de sa principauté.

    Un peu plus tard, en 1396, inquiet de la menace ottomane, l'empereur Sigismond prit la tête d'une véritable “croisade” avec des contingents allemands, hongrois et valaques auxquels s'ajoutaient les 10.000 hommes de Jean sans Peur, le fils du duc de Bourgogne. L'objectif était de libérer les Balkans. La croisade s'acheva le 28 septembre 1396 par un échec cuisant à Nicopolis (Nikopol). L'espoir de libérer les Balkans avait vécu.

    … à celle de la Grèce

    Maître incontesté des Balkans, Bayazid s'attaque dès lors à la Grèce et aux établissements vénitiens de Méditerranée orientale. En 1395 déjà, il avait fait une rapide incursion dans le Péloponnèse où il s'empara de plusieurs forteresses. Deux ans plus tard, les Turcs reparaissaient en Grèce et occupaient même Athènes pendant quelques mois, tandis que Bayazid avec le gros de ses troupes tentait en vain de s'emparer de Constantinople, puis en 1446 se répandirent en Morée. En se retirant, ils emmenèrent soixante mille captifs qui furent vendus comme esclaves et obligèrent le despote — le gouverneur byzantin — de cette province à payer un tribut annuel. L'Empire byzantin dont le territoire se réduisait comme une peau de chagrin vivait ses dernières heures et se trouvait bien seul pour résister.

    Le 29 mai 1453, le fils de Murad II, Mohamet II, s'empara après un long siège de Constantinople. Le dernier empereur était mort au milieu de ses soldats en défendant sa capitale. Pendant trois jours, la ville fut livrée aux soldats turcs qui pillèrent, violèrent, incendièrent et massacrèrent impunément. Les églises et les couvents furent profanés et la basilique Sainte-Sophie, après avoir été dépouillée de ses trésors, fut transformée en mosquée. Quant aux habitants grecs de la ville, ceux qui avaient échappé à la mort furent ou bien vendus comme esclaves, ou bien déportés en Asie Mineure. En quelques semaines, la ville chrétienne et grecque qu'avait été depuis plus de dix siècles Constantinople fut transformée en une ville musulmane et turque.

    L'Empire romain d'Orient avait cessé d'exister ; les Turcs étaient maîtres des Balkans et contrôlaient l'Asie Mineure ainsi que les Détroits, tout comme ils étaient en train de se rendre maître de la péninsule grecque : Athènes fut occupée en 1458, Mistra en 1460 et la Morée l'année suivante. Seules quelques îles de la Méditerranée orientale restèrent aux mains des princes chrétiens, Rhodes jusqu'en 1522, Chypre jusqu'en 1571 et la Crète tenue par les Vénitiens jusqu'en 1669.

    Vers la Bulgarie, la Hongrie, la Bohême et la Pologne

    Non contents d'avoir soumis l'Europe balkanique et la Grèce, et de s'être assurés le contrôle de la Méditerranée orientale, les Turcs se sont lancés à partir du milieu du XVe siècle à l'assaut des pays du Moyen Danube. Face à la menace ottomane, l'Europe chrétienne a réagi modestement et tardivement. Outre la croisade malheureuse de l'empereur Sigismond et de Jean sans Peur en 1396, rares furent les autres tentatives pour contrer les Ottomans malgré les appels incessants de la Papauté. Certes en 1444, le Hongrois Janos (Jean) Hunyadi, gouverneur de Transylvanie, tenta de libérer la Bulgarie : son intervention se solda par un échec devant Varna ; le roi de Hongrie Vladislas qui avait participé à l'entreprise y trouva la mort ainsi que le légat de pape, Césarini. Hunyadi, devenu régent de Hongrie en 1446, ne renonça pas ; après avoir subi un nouvel échec en Serbie cette fois, il s'efforça de renforcer le système de défense au sud et à l'est de la Hongrie désormais directement menacée. À la demande du pape Calixte III représenté sur place par son légat Jean de Capistran, Jean Hunyade mit sur pied une nouvelle croisade mais, avant même que son armée fût prête, les Turcs qui avaient maintenant le champ libre depuis la prise de Constantinople, vinrent mettre le siège devant Belgrade en juillet 1456. Belgrade était l'une des pièces maîtresses de la défense de la Hongrie. Malgré des assauts répétés, les Turcs échouèrent. Leur dernier assaut le 6 août fut un échec total. Les Hongrois contre-attaquèrent et repoussèrent les Turcs jusqu'aux portes de la Bulgarie. Le danger ottoman était ainsi écarté mais dans les jours qui suivirent la bataille de Belgrade, Jean Hunyade et le légat Jean de Capistran succombèrent à leurs blessures. La victoire de Belgrade, le premier succès chrétien face aux Turcs depuis bien longtemps, eut un grand retentissement en Occident. Le pape décida que dorénavant, en souvenir de ce glorieux événement, on sonnerait chaque jour l'angélus à midi dans toutes les églises du monde chrétien. Le fils de Janos Hunyadi, Mathias Corvin, devenu roi de Hongrie en 1458, mena la vie dure aux Turcs. Il leur reprit la Bosnie en 1463, la Moldavie et la Valachie en 1467, la Serbie en 1482. Ces succès, hélas, furent sans lendemain. Après la mort de Mathias en 1490, la menace ottomane reparut et les territoires libérés par le roi de Hongrie furent réintégrés les uns après les autres dans l'Empire ottoman. Au début du XVIe siècle, l'avènement de Soliman le Magnifique (1520-1566) marqua la reprise des offensives turques, à la fois en Europe centrale et dans tout le Bassin méditerranéen. Les États directement menacés, la Pologne, la Hongrie et la Bohême, étaient des puissances secondaires. Les rois Jagellon de Pologne n'osaient rien faire qui puisse indisposer les Turcs ; leurs cousins Jagellon qui régnaient en Bohême et en Hongrie, Vladislas II (1490-1516) et Louis II (1516-1526), malgré leur bonne volonté, n'étaient pas de taille à lutter efficacement contre les Turcs. Deux grandes puissances en avaient les moyens, la France et la monarchie des Habsbourg sur laquelle régnait Charles Quint, sur les “Espagnes” depuis 1516 et sur le Saint Empire depuis 1519. La France en guerre contre les Habsbourg joua la carte ottomane sous François Ier et, en 1535, une alliance officielle fut même conclue avec Soliman le Magnifique. Désormais, les Habsbourg, seuls ou presque, vont se trouver à l'avant-garde de la défense de la chrétienté occidentale face aux Ottomans.

    Face aux Ottomans : Charles Quint et les Habsbourg

    Les choses ont commencé plutôt mal. Au début de 1526, Soliman le Magnifique lança ses armées à l'assaut de la Hongrie. Le roi Louis II, malgré les appels à l'aide, se trouve seul. La victoire des Turcs à Mohacs le 29 août 1526 au cours de laquelle le roi Louis II mourut à la tête de ses troupes, eut un retentissement considérable. D'autant plus que Soliman le Magnifique n'en resta pas là ; il se lança dans une expédition dévastatrice à travers la Hongrie, et occupa pour un temps Buda.

    Non sans réticences, les Diètes de Bohême, de Croatie et de Hongrie désignèrent, pour succéder à Louis II, son beau-frère Ferdinand de Habsbourg, le frère de Charles Quint, estimant que celui-ci, grâce au potentiel de forces que représentait le Saint Empire, était le seul à pouvoir arrêter les Turcs dans l'immédiat, à les refouler par la suite. Les Turcs se montrèrent également très menaçants en Méditerranée occidentale grâce à leurs alliés barbaresques qui, depuis l'Afrique du Nord, menaçaient les côtes d'Espagne et d'Italie. Charles Quint s'efforça de les contenir et son fils Philippe II utilisa les talents de Don Juan d'Autriche pour les refouler. La victoire de Don Juan à Lépante le 7 octobre 1571 affaiblit pour un temps la puissance navale ottomane mais cette “victoire de la croix sur le croissant” n'empêcha pas les Turcs de conserver une position dominante en Méditerranée orientale jusqu'au XIXe siècle.

    Depuis la plaine hongroise qui fut jusqu'en 1686 leur base avancée en Europe, les Turcs lancèrent à plusieurs reprises des attaques en direction de l'Autriche. En 1529, après avoir repris Buda que Ferdinand de Habsbourg avait libéré deux ans auparavant, ils parurent devant Vienne le 22 septembre. Les assiégés résistèrent et parvinrent le 14 octobre à repousser l'assaut donné par les Turcs à travers une brèche dans le Kärntner Tor. Le lendemain, le siège était levé. Par la suite, Ferdinand conclut une trêve avec le sultan dont il se reconnaissait vassal pour la “Hongrie royale”, c'est-à-dire les régions occidentales et septentrionales du royaume, le centre du pays restant aux mains des Turcs. Quant à la Transylvanie, elle devenait une principauté indépendante de fait, dont les princes, théoriquement vassaux des Habsbourg, pratiquèrent à l'égard des Turcs une politique faite d'un savant dosage d'alliance, de neutralité et de soumission, avec le double objectif d'échapper à l'occupation ottomane et de conserver leur indépendance par rapport aux Habsbourg. La trêve fut confirmée en 1547 ; elle assura un demi-siècle de paix précaire en Hongrie. La guerre reprit en 1591 sans résultat décisif ; le traité de Zsitvatorik qui y mit fin en 1616 maintint le statu quo territorial mais libéra la “Hongrie royale” de ses liens de vassalité à l'égard du sultan.

    Les relations entre les Turcs et les populations soumises

    En cette fin du XVIe siècle, la puissance ottomane était à son apogée. Les Turcs, minoritaires dans la population, exerçaient leur domination sur des millions de chrétiens, orthodoxes pour la plupart, protestants et catholiques en Hongrie. Pour tenir ces populations considérées a priori comme hostiles, les autorités ottomanes ont installé dans les villes et dans les principaux points stratégiques des garnisons turques et parfois même des colons comme en Bulgarie, afin de mieux surveiller les populations soumises. La ville chrétienne occupée, ce sont d'abord une garnison, une administration et également des signes extérieurs indiquant la présence turque, la ou les mosquées avec le minaret, symbole de l'islam victorieux, les établissements de bains, les souks, notamment dans les Balkans.

    Comment sont traitées les populations chrétiennes soumises et qui sont majoritaires en nombre ? En fait, la situation varie d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre. Tout dépend du bon vouloir du gouverneur local, le pacha, tout dépend de la docilité ou de l'esprit de résistance des populations. Il est évident qu'une première image vient à l'esprit, celle du sac de Constantinople et du massacre d'une partie de ses habitants dans les jours qui ont suivi la prise de la ville. Il s'agit ici bien sûr d'un cas extrême, destiné à frapper les esprits et à servir d'exemple. La réalité quotidienne est plus nuancée, heureusement ! Il y a d'abord le cas particulier des Albanais qui, malgré un sursaut de résistance au milieu du XVe siècle à l'initiative de Skanderbeg, se soumirent assez facilement : une majorité d'entre eux se convertit à l'islam, d'autres se réfugièrent en Calabre et en Sicile. Dès lors, l'Albanie fournit au sultan des fonctionnaires, des officiers et de nombreux soldats. Une partie des Bosniaques a choisi aussi de se convertir à l'islam en raison parfois des abus de l'Église orthodoxe à leur égard. Autres peuples relativement privilégiés, les Roumains des principautés danubiennes, vassaux certes du sultan mais qui conservèrent leurs princes, et qui purent pratiquer en toute liberté leur religion orthodoxe. Cette situation relativement favorable a perduré jusqu'à la fin du XVIIe siècle et a favorisé un essor artistique et culturel notable avec la construction de nombreuses églises et monastères et la création d'écoles et d'académies. La situation se détériora à partir de la fin du XVIIe siècle car l'Empire ottoman était alors sur la défensive face aux Habsbourg et aux ambitions de la Russie.

    Très différente fut la situation des Bulgares, des Serbes, des Grecs et des Macédoniens, durement traités et étroitement surveillés par les colons turcs implantés sur leur territoire. La terre devint la propriété exclusive du sultan qui en laissait une jouissance toujours révocable aux paysans indigènes moyennant de lourdes redevances. À ces redevances en argent ou en valeur s'ajoutait la devchurmé, à laquelle on procédait en principe chaque année, en réalité plus rarement et en fonction des besoins ; c'était la “cueillette” des jeunes garçons destinés à entrer dans le corps des janissaires après avoir été arrachés à leur famille. Ils formèrent ainsi une troupe d'élite, la garde prétorienne du sultan, le fer de lance des nouvelles conquêtes mais aussi l'instrument de nombreux complots. La Hongrie ottomane, celle des plaines centrales, fut traitée selon ce modèle. Quant à la question religieuse, elle varie d'un pays à l'autre. Les églises orthodoxes furent souvent le bastion de la résistance notamment en Serbie et en Bulgarie.

    L'État y contrôlait très sévèrement les évêques et souvent envoyait en Serbie des évêques grecs jugés plus souples. Mais c'est à l'échelon des villages que le clergé orthodoxe joua son rôle de gardien des traditions nationales, ce qui valut souvent aux popes d'être les premiers visés par les autorités au moindre signe d'agitation. Les élites grecques, parfois, n'hésitèrent pas à se mettre au service des Turcs.

    Le déclin ottoman

    Les premiers signes du déclin de l'Empire ottoman apparaissent en 1664 lorsque les armées de l'empereur Léopold Ier(1658-1705) triomphent des Turcs à la bataille de Szent-Gottard. Faute d'argent et à cause des guerres en cours contre Louis XIV, l'empereur ne put exploiter cette victoire et dut signer avec le sultan la “paix ignominieuse” de Vasvar, provoquant ainsi la protestation d'une partie de l'aristocratie hongroise et des troubles en Hongrie royale qui furent largement exploités par les agents de Louis XIV. Pour conserver leur position en Hongrie, les Turcs s'allièrent au chef des insurgés hongrois Imre (Emeric) Thököly et pour le soutenir, en mars 1683, ils lancèrent une offensive en direction de Vienne. Une nouvelle fois, Vienne, la “pomme d'or” dont les Turcs convoitaient les richesses, fut assiégée. À l'appel du pape Innocent XI, tous les princes du Saint Empire, catholiques et protestants confondus, le roi de Pologne Jean Sobieski, mirent sur pied une véritable “armée européenne” que le duc de Lorraine Charles V conduisit à la victoire, le 12 septembre 1683, sur les pentes du Kahlenberg devant Vienne. Seul, Louis XIV avait refusé de participer à cette “croisade”, interdisant même aux volontaires français de s'y joindre. La victoire du Kahlenberg marque le début du reflux ottoman. Léopold Ier confia au duc de Lorraine et au prince Eugène de Savoie le soin de poursuivre les Turcs et de les chasser de Hongrie. Successivement, Eztergom, Vac, Visegrad furent libérées. Puis le 2 septembre 1686 ce fut au tour de Buda, le “bouclier de l'islam”, après 119 ans d'occupation turque. Au cours des années suivantes les victoires du prince Eugène, notamment celle de Zenta en 1697, permirent l'expulsion définitive des Turcs du territoire hongrois, ce qui fut officialisé par les traités de Karlovitz (Karlovici) en 1699 et de Passarovitz en 1718.

    Le réveil agité des Balkans

    L'Empire ottoman était maintenant sur la défensive. À la fin du XVIIIe siècle et surtout au cours du XIXe siècle, on assiste à un réveil des peuples balkaniques. Les Grecs, les Serbes, les Roumains, les Bulgares et enfin les Albanais se constituent en États indépendants face à un Empire ottoman en pleine décadence. Mais le tracé des frontières entre les nouveaux États, rendu compliqué par l'enchevêtrement des populations, a suscité des tensions, des rivalités, voire des guerres souvent encouragées de l'extérieur par les grandes puissances. On parle désormais de “poudrière des Balkans”. Les Balkans en effet deviennent un enjeu majeur dans la lutte d'influence à laquelle se livrent les deux grandes puissances voisines et rivales, la Russie et l'Autriche-Hongrie, mais aussi l'Allemagne et le Royaume-Uni. Et ce n'est pas tout à fait le fruit du hasard si c'est à Sarajevo, au carrefour du monde chrétien et de l'islam, que va débuter en 1914 la “guerre civile européenne” le dernier cadeau empoisonné offert par les Turcs à l'Europe.

    ► Henri Bogdan (Professeur émérite d'histoire à l'Université de Marne la Vallée), avril 2005, Clio.fr.

    http://www.archiveseroe.eu/recent/28

  • La multiplication des lois scélérates

    Les lois scélérates se multiplient dans les pays développés. Sous prétexte de terrorisme, on revient en arrière sur toutes les libertés fondamentales. Mais le terrorisme a bon dos, il sert d'excuse pour épier les citoyens, les mettre sur écoute, les ficher, les normaliser, réduire la liberté d'expression. La multiplication des Lois sert un Projet inconscient du Système : vous mettre en faute perpétuelle afin que vous baissiez la tête. Faire de vous des sujets. Le pouvoir politique est à son comble quand vous êtes laminés, standardisés, tous conformes et que vous réagissez pareillement aux stimulis et aux impulsions des pouvoirs. La mystification est à son apogée quand, comme maintenant , on escamote le politique, on occulte la lutte des groupes et classes sociales pour les remplacer par la guerre des races et celle des religions. Quel meilleur moyen de cliver, de diviser les sociètés que ces conflits de races et de religion ? Le clivage et la divisison sont  les armes des tyrans qui faisaient se battre entre eux les esclaves dans l'arène.
    En Angleterre, on donne de nouvelles définitions à des mots comme « extremisme », et « terrorisme ». On prétend déceler les enfants déviants qui seraient dangereux pour la société. Et les réduquer. En Espagne , les lois interdisent maintenant de critiquer la police, de la prendre en photo, de filmer ses brutalités. Malheur aux lanceurs d'alerte, aux « whitsle blowrers ». On étend le concept de racisme, on n'a plus le droit de stigmatiser le monde de l'usure. On interdit toute critique de cette pseudo société ouverte et universelle qui incarne le Nouvel Ordre du Monde. Celui qui n'est ni mondialiste, ni globaliste, celui qui aime son pays, son histoire, son identité sa famille , celui là est réduit au silence.

    L'opposition doit non seulement être déclarée impossible, mais impensable. Etre minoritaire est déjà un crime. L'idéologie dominante est devenue le collectivisme, qu'il soit dans sa forme communiste, socialiste, nazie, fasciste. C'est la dictature du groupe, la priorité de la masse manipulée sur l'individu grâce au renforcement de l'autorité jusque dans la conduite de la vie privée. La seule chose qui change dans ces dictatures, c'est le mode de désignation apparent de l'autorité. Il masque la similitude, le même processus d'asservisssement. Le but, l'objectif, c'est la docilité, le renoncement , l'aliénation et l'abandon de toute idée même de rebelllion. Il faut, et on le constate quotidiennement, que chacun se dise « à quoi bon, il n'y a rien à faire », il faut que celui qui, simplement, pense autremement se sente et se sache perdant d'avance. Car c'est le grand ressort : la résignation.

    La vraie raison de la mise en place de cet arsenal de répression contre les peuples est : la Crise. Contrairement à la propagande des politiciens, des élites et de la classe médiatique, la Crise est là, on n'en parle plus parce qu'il faut faire croire qu'elle est vaincue, que les chefs sont crédibles, que les remèdes sont efficaces. Malgré 6 ans de remèdes exceptionnels, d'austérité et de régression, elle est toujours là, simplement noyée, enfouie sous des montagnes de liquidités et de crédit qui ne pourront jamais être honorés. Malgré cela, le chômage et la déflation s'enracinent, les systèmes de protection sociale et de retraite sont en perdition.

    La crise de notre époque n'est guère différente de celles que l'on a connu dans le passé comme en 1873 ou 1929. C'est une crise globale, systèmique, elle touche les fondements même de notre ordre social. La dureté de la Dépression n'a pas été évitée, elle a été retardée, diluée au prix d'un enracinement des causes même de cette crise. La crise exprime, reflète la généralisation des fausses valeurs, l'écart entre les valeurs financières, monétaires, boursières et le monde réel, le monde de l'économie.et de la production de richesses. Toutes les valeurs ont été inflatées, perverties par le crédit, la création monétaire et l'inflation de la masse des promesses, alors que le progès des sciences, des technologies et des procédés de fabrication provoque une tendance continue à la baisse des prix.

    A la tendance à la déflation produite par le progrès, les élites veulent s'opposer par l'inflation des valeurs financières, boursières et bancaires. Ils impriment de la fausse monnaie, gonflent les bilans de leurs  banques centrales, afin de maintenir en lévitation ces fausses valeurs qui constituent leur fictif capital . Ce qui se passe en ce moment en Chine est, en caricature, en accéléré et en expressionniste ce que nous vivons et allons vivre par petites touches, soft et graduelles. En Chine s'attaquer aux valeurs, vendre sur le marché boursier est devenu motif de prison. La Chine donne à voir ce qui est caché chez nous. Tenir les marchés financiers est devenu partout une priorité publique au mépris de toutes les autres. Ne vous y trompez pas, maintenir des valeurs, des valorisations fausses est une priorité nationale, politique et vouloir s'y opposer sera considéré comme une atteinte à la sécurité des pays.

    Il faut nier la Crise pour une autre raison : pour gagner du temps. Le temps de mettre en place les sauvegardes qui seront nécessaire pour maintenir le (dés)ordre ancien quand la Crise s'extériorisera à nouveau. Il faut militariser la police, mettre en place les réseaux de contrôle et de renseignement, prendre les textes et les lois. Le temps présent est celui qui est mis à profit pour encadrer, pour quadriller, pour préparer, se doter de l'arsenal de maintien de l'ordre. Mais pendant ce temps, la crise continue de saper les bases de nos sociétés par le mensonge de la fausse monnaie, des fausses statistiques, et des fausses promesses. Ah 2017 !
    En attendant, on met en place le Grand Transfert.  Ainsi de  la loi qui autorise le pillage des dépôts bancaires des classes moyennes , de celles qui petit à petit restreignent l'usage et la possession du cash. Nous l'avons dit et redit, la seule question intéressante posée par la Crise est de savoir qui va payer quand l'addition, la vraie, la réelle, va être présentée. Si vous en doutez pensez à l'exemple Grec.

    Qui va payer ? Les travailleurs sous forme de chômage accru et de rémunérations directes et indirectes amputées ; les classes moyennes sous forme de confiscation d'une partie de leur épargne ; les petites entreprises sous forme d'alourdissement des impôts et taxes ; les grandes entreprises sous forme d'impôts, de nationalisations et confiscation ? A moins que ce ne soient tous ceux qui n'ont pour seul actif q'un peu de monnaie prochainement hyperinflatée.

    Le refus de restructurer la finance et ses créances va conduire à des décisions dramatiques. Car les choix sont politiques. Ils sont difficiles, douloureux et surtout déstabilisants. Les précédents historiques sont clairs et instructifs. Ils ne laissent aucun doute sur ce qui va se passer. Le poids des dettes fragmente nos sociétés, les disloque et détruit le tissus social. La construction politique Européenne va vaciller. L'Allemagne va bien entendu refuser de payer pour les autres. A l'intérieur, les consensus vont voler en éclat avec, soit des partis classiques qui se radicalisent, soit des partis nouveaux qui les supplantent..

    L'ordre ou ce que les élites dominantes appellent l'ordre va être contesté et c'est à cela qu'ils se préparent. Durement. Comment comprendre autrement la férocité de la lecon qui a été donnée aux Grecs qui ont tenté de se rebeller ?

    Alors que des journalistes Allemands sont menacés et accusés de trahison par le Procureur Général pour avoir révélé la mise en place de dispositifs de contrôle et d'écoutes, la presse Britannique a choisi de monter les faits en épingle. Bravo. Cet article est la contribution de quelqu'un qui n'était pas Charlie, alors que Merkel elle, l'était.

    Bruno Bertez, Analyste financier, anc. propriétaire Agefi France

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  • Viols en hausse, comme l’immigration

    Un viol toutes les quatre minutes est commis en France !

    Le Figaro nous apprend que le nombre de viols dénoncés aux autorités a progressé de 18 % en cinq ans, en France, et de plus de 20 % pour les mineures. Et le quotidien d’annoncer que cela représenterait 33 viols par jour, soit une agression sexuelle toutes les quarante minutes. Certains pourraient dire qu’on est bien loin des 300 viols quotidiens, annoncés dans ces colonnes par Laurent Obertone. Sauf que l’enquête reconnaît également qu’à peine 10 % d’entre eux font l’objet d’une plainte. C’est donc une confirmation des chiffres donnés par l’auteur de La France Orange Mécanique, et signifie donc que c’est un viol toutes les quatre minutes qui est commis en France !

    Naturellement, les statistiques ethniques étant interdites dans notre pays, l’enquête ne précise pas l’origine des agresseurs, et pas davantage celle des agressées. Il suffit pourtant de se pencher sur quelques exemples, venus d’autres pays, pour se faire une petite idée. En Grande-Bretagne, à Rotherham, de 1997 à 2013, 1.400 adolescentes d’origine britannique ont été abusées sexuellement par des prédateurs majoritairement pakistanais, avec le silence complice des autorités et des travailleurs sociaux.

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  • L’Europe a besoin de paix – et non pas de nouvelles troupes américaines

    par Willy Wimmer

    Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

    On n’en croit pas ses oreilles en entendant ce qui se dit à Washington. D’abord on laisse brailler un dirigeant civil des Forces de l’air américaines parfaitement inconnu. Puis, un peu plus tard, on peut entendre la déclaration du commandant en chef de l’armée américaine désigné devant le Congrès américain. Selon lui, la Fédération de Russie est le pire des ennemis des Etats-Unis. On se tient la tête – car nous allons au-devant de catastrophes, mais il se peut aussi que nous soyons plus profondément dans le marasme de l’Alliance que nous ne le pensions.

    Washington veut la bagarre, et même plus que cela. Nous avons, en Europe, quelque expérience avec la puissance dirigeante de l’Alliance, à laquelle nous appartenons. Nous, qui nous étions engagés pour une défense commune, ne menons plus que des guerres, déversant le malheur sur une large partie de la terre et nous sommes tout surpris de voir que les populations désespérées des régions que nous avons recouvert de guerre fuient vers nous dans leur détresse. Ils viennent chez nous pour constater que là où on a conçu cette politique désastreuse, les portes sont fermées hermétiquement: aux Etats-Unis.

    La Russie est capable de répondre elle-même aux tirades venant du Congrès américain. Mais depuis plus de vingt ans, nous ne manquons pas d’expérience avec notre grand voisin oriental. Et cette expérience va à l’encontre de ce que se dit à présent publiquement à Washington. De hauts fonctionnaires américains exigent, lors d’entretiens dans notre pays, une «fidélité sans faille» dans le domaine de nos relations avec la Fédération de Russie. On y met le paquet. Lors de son voyage dans les Balkans, le pape a mis en garde contre une nouvelle guerre mondiale. Dans le même temps, Monsieur le Président de notre pays a été fêté lors d’une grande manifestation, alors même qu’il s’emploie à soutenir des engagements militaires comme aucun de ses prédécesseurs auparavant ne l’avait fait. Et sa méthode n’est pas sans conséquences. 

    Ces déclarations états-uniennes risquent de nous emporter avec le courant, car ceux qui dans notre pays devraient contribuer à la libre formation d’une opinion indépendante dans le sens des intérêts nationaux se montrent depuis belle lurette incapables d’assurer cette tâche étatique primordiale. Tant le gouvernement que le Parlement sont, en la matière, impuissants, et laissent en réalité les organes secrets diriger les affaires, alors qu’ils n’ont aucune légitimation pour se mêler de la politique du pays. La politique allemande éveille l’impression que l’épicentre de la politique a été transféré sous les yeux de tous de Berlin vers une grande ville de Westphalie orientale. Les médias, qui du temps de Bonn se battaient pour présenter les meilleures voies en politique, semblent ne vouloir plus rien d’autre que la meilleure position à la pointe du courant dominant. Ce qui se dit à Washington dans les hautes sphères développe suite aux mécanismes de l’Alliance et des traités une énorme force contraignante, telle une forte aspiration. C’est très exactement ce qui se passe suite aux déclarations de ce général utilisé comme porte-voix par son président.

    Qui oserait, à Berlin, s’aventurer à émettre sa propre conception de la situation? A la fin de la première guerre froide, on a pu observer à quel point l’évaluation de la menace soviétique d’alors par Washington était soumise à l’opportunité. Alors que toute la partie occidentale de l’Europe craignait une attaque venant de l’Est, on présentait à Washington aux visiteurs allemands une nouvelle vue du monde. A l’encontre de tout ce qui avait été prêché pendant des décennies, on prétendit que l’armée rouge, avec ses forces d’attaques en Europe centrale, n’était soudainement plus que défensive, destinée à tirer les leçons militaires des guerres de Napoléon et Hitler: la défense de la mère patrie russe contre les menaces venant de l’Occident accompagnées de dévastations sans fin.

    S’il ne s’agissait à Washington que de tactique, en considération de la situation économique réelle de cet immense empire, alors nous devrions réfléchir, en cette année du 25e anniversaire de la réunification allemande, au fait que les Etats-Unis se soient focalisés sur la Russie avec leurs alliés les plus sûrs, cela depuis la Première Guerre mondiale, afin de la détruire. Alors même que Moscou avait lâché du lest en acceptant la réunification, Washington, mais aussi Londres et Paris, sans parler de Tel-Aviv, ayant de la peine à y croire. Frank Elbe, l’un des plus importants collaborateurs du dernier grand ministre des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher a, il y a quelques semaines, lors d’une interview accordée au média russe sputnik, attirait l’attention sur le fait que ceux qui, à Washington, incitent de façon virulente, à se positionner contre la Russie, ont des origines familiales russes remontant à la période de la guerre. Dans quelle mesure a-t-on affaire à des règlements de comptes et qu’est-ce qui se joue à nos dépends?

    Lors du coup d’Etat au printemps 2014 à Kiev, nous avons pu observer à quel point l’ensemble de l’Occident s’est laissé influencer. Rarement l’Occident, auquel pourtant nous tenons, a pareillement renié ses valeurs comme lors du massacre du Maïdan ou lors de l’incendie d’Odessa avec une quarantaine de victimes, de même que la triste instrumentalisation des victimes du crash d’un avion de ligne en Ukraine. Une fois de plus la fin justifie les moyens et c’est d’autant plus consternant que nous avons déjà vécu de tels moments de malheur dans le passé.

    Nous nous mettons en péril mortel du fait des manœuvres non seulement des forces navales de l’OTAN sous le nez de la flotte russe dans la mer Noire, mais aussi de l’apparition de bombardiers atomiques américains dans l’espace aérien ukrainien ou des opérations «coups de poings» à la frontière russe avec la participation de troupes allemandes. La modification de la politique générale européenne, ayant donné à Moscou – en acceptant l’unification allemande – l’espoir de ne plus devoir craindre de guerre dans ses régions occidentales, a sciemment été inversée par l’ensemble des pays occidentaux.

    Ne risque-t-on pas que les forces ayant une mentalité similaire que le chef d’état major américain désigné réapparaissent également à Moscou? Si l’un des pilotes des avions bombardiers occidentaux et russes qui survolent la région commet une erreur dans cette atmosphère de guerre, nous aurons rapidement fini d’exister. Nous n’aurions plus même l’occasion de déterminer qui a commis l’erreur fatale. Voulons-nous vraiment admettre en Europe que Washington crée, avec les forces bellicistes européennes des conditions semblables à celles des manœuvres américano-sud-coréens dans la péninsule coréenne risquant à tout instant le déclenchement d’une guerre non maîtrisable? Le comportement des Etats-Unis sur notre territoire et celui d’autres Etats européens, a détruit depuis de longues années les fondements du traité de l’OTAN et ne justifie donc plus le stationnement de troupes américaines dans les pays européens. La raison profonde de ces stationnements réside dans une défense commune, ce à quoi les peuples avaient donné leur accord. Mais en aucun cas, les Parlements l’avaient pour une alliance agressive – et surtout pas pour se lancer dans une destruction collective, une destruction soutenue par certains cercles à Washington, au Congrès américain et par un général de l’infanterie de marine.    •

    (Traduction Horizons et débats)

    km. L’étude la plus élaborée concernant l’influence de la Fondation Bertelsmann, basée à Gütersloh en Westphalie orientale, est probablement celle de Thomas Schuler, publiée en 2010. 

    Dans son ouvrage paru en 2014 intitulé: «Die Macher hinter den Kulissen. Wie transatlantische Netzwerke heimlich die Demokratie unterwandern» (ISBN 978-3-93816-22-5), Hermann Ploppa a situé les activités de cette fondation dans le cadre transatlantique. Il écrit: «Au cours des années 1990, une fondation s’est imposée au premier plan, surpassant en taille et en importance toutes les fondations existantes: la Fondation Bertelsmann sise dans la petite ville de Gütersloh en Westphalie orientale. Cette fondation est plus américaine que les Américains. […] Déjà en 1992, Reinhard Mohn s’efforça d’intégrer sa fondation dans les réseaux transatlantiques. […] Depuis lors, cette fondation fait de la politique et dans certains domaines, elle a transformé les politiciens élus en figurants.»

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  • Encore un peu de fêta dans la salade grecque !

    L’accord survenu, après bien des atermoiements, le lundi 13 juillet au matin, aura notamment vu les parties en présence accepter qu'il puisse être rediscuté de la question de la dette grecque, de ses échéances et de ses intérêts. Sans qu'on soit bien sûr, tant le discours finit par être flou, de la réalité de ce dont sont convenus, sur ce point précis, le premier ministre grec Alexis Tsipras et ses partenaires - ou plutôt ses créanciers.

    Alors que plus personne ne semblait attendre quoi que ce soit, et que la presse, dans sa grande universalité, s’inquiétait généralement de « l'impuissance de l’Europe », ce 13 janvier, le président du Conseil européen Donald Tusk annonçait avec un certain soulagement : « A l'unanimité, le sommet le la zone euro a trouvé un accord. Tout est prêt pour un programme du Mécanisme européen de stabilité destiné à la Grèce avec des réformes sérieuses et un soutien financier. »

    Laconique, ce texte n'en dit pas moins tout ce qui est nécessaire pour savoir où en est la Grèce face à ses partenaires européens et créanciers internationaux. On sait que, avant de parvenir à cet accord, les présidents de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de la Banque Centrale européenne Mario Draghi, de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, et la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ont étudié de près les propositions grecques, rassemblées dans un document de treize pages intitulé Actions prioritaires et engagements.

    Le FMI face à Bruxelles

    La question de la dette grecque a, selon les échos qu'on a pu en avoir et les déclarations qui ont été faites, été particulièrement débattue, du fait notamment d'un désaccord entre les Américains et Bruxelles - ou, pour être plus précis, entre le FMI et la zone euro.

    Deux femmes ont particulièrement été à la manœuvre dans cette dispute : Christine Lagarde et Angela Merkel. La première, pour le FMI, et donc pour les Américains qui craignaient de voir Alexis Tsipras céder aux sirènes sonnantes et trébuchantes du président russe Vladimir Poutine, assurait qu'« une restructuration de la dette est selon nous nécessaire dans le cas de la Grèce afin qu'elle ait une dette viable ». La viabilité étant, de fait, le seul moyen d'espérer récupérer tout ou partie de son argent, mais surtout d'éviter le Grexit qui, outre qu'il annihilerait tout espoir de retour pécuniaire, risquait de précipiter la Grèce dans la sphère d'influence de la Russie.

    La difficulté était de parvenir à convaincre Bruxelles, et surtout Berlin, dont le discours de fermeté et de vertu fait, depuis des années, et malgré des entorses répétées, la loi économique dans la zone euro. Angela Merkel affirmait haut et fort qu'il était donc « hors de question » d'envisager une décote classique dans le dossier grec.

    La rectitude économique allemande

    Il est vrai que la situation n'est pas si facile pour la chancelière allemande. Une nette majorité des députés de son parti la CDU se trouvait d'accord avec le vice-chancelier Sigmar Gabriel, par ailleurs président fédéral du SPD, pour refuser tout nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Une position stricte qui a manifestement le soutien de l'opinion publique allemande. Ce qui fait que l'accord désormais obtenu, s'il renforce la position européenne d'Angela Merkel, risque à rebours de l'affaiblir chez elle.

    Pour faire court, Alexis Tsipras vient donc de sauver son pays du défaut de paiement par une restructuration - ou un reprofilage comme dit François Hollande - de sa dette, sous la condition d'en accepter une nouvelle. 84 milliards sur trois ans.

    Si l'opération n'est pas très saine pour Athènes, il n'est pas sûr qu'elle soit bien meilleure pour l'Europe. l'euro n'en finit plus déjouer au yo-yo, avec, tout de même, une nette tendance baissière.

     

    Hugues Dalric monde & vie  23 juillet 2015