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Europe et Union européenne - Page 831

  • La Grèce de Tsipras s’écrase devant l’Union Européenne

    C’est par une déclaration du ministre grec des Finances Yanis Varoufakis que la rédition du gouvernement grecque d’extrême gauche est officialisée : « Nous ne sommes pas des populistes, nous n’avons pas promis des choses irréalisables. […] Nous sommes prêts à repousser l’application de certains engagement électoraux si cela s’avère nécessaire à donner la confiance à nos partenaires. […] Nous voulons rembourser notre dette jusqu’au bout. Mais nous demandons à nos partenaires de nous aider pour relancer la croissance en Grèce. Plus rapide sera la stabilisation de notre économie, plus rapide sera le rythme de notre remboursement ».

    Alexis Tsipras, comme tous les partis d’extrême gauche, montre ainsi son allégeance totale à la grande finance internationale. Côté français, la preuve en a toujours été faite par Jean-Luc Mélanchon et le parti communiste, qui tout en disant vouloir défendre les travailleurs et les plus pauvres, continuent de chérir et de défendre les armes de la grande finance : euro, espace Schengen…

     

    Aube Dorée, parti dit neo-nazi de Grèce et dont le chef de file et plusieurs de ses députés sont incarcérés, a toutes ses chances dans les années à venir, car Syriza était le dernier exutoire de la colère avant lui. D’autant plus qu’en emprisonnant plusieurs de ses responsables, les gouvernements successifs contribuent à en faire des martyrs.

    http://www.medias-presse.info/la-grece-de-tsipras-secrase-devant-lunion-europeenne/27640

  • Farage : "M. Juncker, vous voulez envoyez un message à la Russie, est-ce que vous plaisantez ?"

  • La commission européenne est forte avec les faibles et faible avec les forts

    Tu veux ou tu veux pas ? » : telle est la question qu'on aimerait parfois poser aux indécis de la Commission européenne. Qui risqueraient fort de nous répondre ceci : « p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ». Car voilà un moment qu'ils tergiversent. Vont-ils sanctionner la France pour cause de déficit budgétaire excessif ? Pas encore semble-t-il. Aux termes d'atermoiements, Bruxelles a décidé la semaine dernière d'accorder un délai de deux ans à notre pays pour qu'il ramène son déficit sous la barre des 3 %.
    La France ne sera pas sanctionnée mais elle continue d'être suivie de près. Attention toutefois à ne pas se méprendre. Comme Pierre Moscivici l'a affirmé, « il ne s'agit absolument pas d'une surveillance ». Juste d'une attention appuyée. En outre, il ne s'agit pas non plus d'une punition car « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Non, le Commissaire à l'économie l'assure : il s'agit seulement d'amicales « incitations ».
    Comment se traduisent ces « incitations » ? Essentiellement par une injonction contradictoire, qui rend illusoire toute perspective de réussite. En effet, Paris se voit invitée à respecter dans le même temps des objectifs de déficit nominal et des objectifs de déficit structurel. Pour le déficit nominal, il est demandé qu'il soit ramené à 4% du PIB en 2015, puis à 3,4 % en 2016 et à 2,8 % en 2017. En termes structurels, Bruxelles déplore des efforts de réduction insuffisants et souhaite qu'ils soient d'au moins 0,5 points de PIB.
    Problème : ces objectifs simultanés entrent en conflit. Le ratio de 3 % de déficit public fait partie des célèbres « critères de convergence » de Maastricht. La notion de « déficit structurel », quant à elle, est plus récente. L'incapacité de nombreux pays à maîtriser leurs finances publiques a amené l'Europe à concéder ceci : l'environnement dégradé, conséquence de la crise de 2008-2010, rend le rétablissement des économies difficile. Il a donc été décidé de s'attacher au « déficit structurel », notion statistique un peu floue, mais qui a le mérite de tenir compte des effets de la conjoncture. En principe, on s'abstient de contraindre un État à davantage d'austérité s'il n'est pas responsable du non respect de ses objectifs, et si un environnement globalement défavorable l'a entravé dans ses efforts.
    C'est là que le bât blesse. Vouloir réduire les deux déficits à la fois, le structurel et le conjoncturel, contrevient à toute logique.C'est vouloir une chose et s'efforcer de la rendre impossible. C'est dire qu'il est à la fois important de prendre en compte la conjoncture, et urgent de l'ignorer. Un peu comme si on expliquait au pilote d'un véhicule que le meilleur moyen de tournerà droite, c'est de continuer tout droit. On s'assure ainsi qu'il va dans le mur...
    Outre cela, comme tous les autres pays, l'Hexagone a fait l'objet d'une analyse de ses « déséquilibres macroéconomiques », autre nouveauté introduite en 2011. Cette procédure conduit la Commission européenne à suivre non plus les seules dettes et déficits publics des États membres, mais un tableau de bord composé d’indicateurs divers, assortis de seuils. Si l'un des seuils est dépassé, on considère que le pays concerné risque de déstabiliser toute l'économie de l'Union. Parmi ces indicateurs figure - c'est une bonne nouvelle - le solde de la balance courante. Celui-ci ne doit pas dépasser 6 % du PIB pendant trois années consécutives. Pour le dire simplement, un État ne peut avoir un commerce extérieur trop florissant sans que cela ne pénalise toute l'UE. C'est la moindre des chose : en régime de monnaie unique, un pays qui engrange des excédents sans que l'appréciation de sa monnaie de vienne jouer de rôle correctif, le fait forcément au détriment de ses voisins. Dans la zone euro, les excédents des uns sont les déficits des autres.
    Pourtant, il se trouve qu'un État membre a depuis longtemps crevé le plafond, avec un excédent régulièrement supérieur à 7% de son PIB. Ce pays a le plus fort excédent courant au monde - devant la Chine - et son surplus commercial bat des records chaque année (217 milliards d'euros en 2014 soit 11 % de mieux qu'en 2013). L’Allemagne, car bien sûr il s'agit d'elle, est systématiquement hors des clous fixés par Bruxelles. Et pour cause : le pays n'investit pas. Ce faisant, il ne dépense rien, mais déstabilise toute l'euro zone et hypothèque son propre avenir.
    C'est pour cela que dès 2013, José Manuel Barroso avait envisagé de sanctionner la République fédérale. Bien sûr, l'idée a vite été remisée et la mise en œuvre du volet coercitif du dispositif sur les« déséquilibres macroéconomiques » n'est plus d'actualité. Ce n'est que du bout des lèvres que la Commission sollicite auprès de Berlin quelques corrections. Car il est bien plus facile d'incriminer la France pour son déficit...ou la Grèce pour sa dette. Quant à l'Allemagne, on ne saurait lui imposer quoique ce soit, et surtout pas des « réformes de structure». Après tout, comme le dit Pierre Moscovici,« l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ».
    Si c'était tout, ce serait déjà beaucoup. Mais il y a une cerise sur ce gâteau. Au rang des ratios visant à mesurer les grands déséquilibres figure un indicateur relatif au chômage. En principe nul État ne doit avoir un chômage supérieur à 10 % en moyenne sur trois ans. En Grèce, le taux de chômage est de 26 %, en Espagne de 24 %, au Portugal de 13 %, en Italie de 11 %. La moyenne de la zone euro est elle-même supérieure à11 %. Et que fait-on ? On prescrit aux pays en crise des mesures d'austérité dont la particularité.... est d’accroître le chômage. Mais on ne va pas se plaindre car ça pourrait être pire. Ces pays pourraient en effet faire l'objet de sanctions pour de tels dérapages. On a finalement de la chance, car comme le dit Pierre Moscovici « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Et comme le disait George Orwell dans 1984, « l'Océania a toujours été en guerre contre l'Estasia ».

    Coralie Delaume*

    *source : L'arêne nue, le blog de Coralie Delaume : http://l-arene-nue.blogspot.fr/2015/03/la-commission-europeenne-est-forte-avec.html

    Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EukyEyEkEAoiItOvqs.shtml

  • La campagne de Crimée, une opération informationnelle exemplaire

     
    Par Alice Lacoye Mateus
     
  • L’opposition démocratique en Russie n’est pas celle que vous croyez !

    Lorsque vous lisez ou écoutez les médias occidentaux, vous avez l’impression qu’il y a en Russie une forte opposition au président Poutine qui est incarnée par des noms qui reviennent en boucle : Navalny, Oudaltsov, et autrefois Nemtsov. Pourtant, cette impression ne cadre pas du tout avec d’autres informations. Le président Poutine, selon des instituts de sondage indépendants comme Levada, bénéficie d’un soutien de l’ordre de 85% de la population : du jamais vu, à comparer avec le soutien de 18% en France pour le président Hollande. On ne parle pas de déstabilisation du régime français alors qu’on évoque souvent ce thème pour la Russie !

    De plus, les personnalités évoquées par les médias occidentaux font des scores très faibles aux élections. Le malheureux Nemtsov, assassiné peut-être par une filière islamiste, a fait dans sa ville natale de Sotchi, 18% des voix seulement. Serguei Oudaltsov n’a pas fait de score électoral significatif et se consacre plutôt à des manifestations de rue. Quant à Alexei Navalny, ancien étudiant de l’université de Yale aux États-Unis, il obtint un maximum de voix de 30% dans une élection municipale à Moscou. Le parti libéral Yabloko fait des scores très faibles.

    Curieusement, on ne parle guère de la vraie opposition qui a des parlementaires et une forte base électorale. Le plus grand parti d’opposition à Poutine reste le parti communiste, ce que l’on se garde bien de dire car le citoyen occidental moyen pourrait préférer Poutine à un retour du communisme. De plus, ce parti communiste se veut patriote ce qui est fort mal vu en Occident. En 2011, le parti de Poutine, Russie Unie, a obtenu 238 sièges avec plus de 32 millions de voix. Le parti communiste de Ziouganov obtint 19% des suffrages soit 12,5 millions de voix et 92 sièges. Russie Juste, que l’on considère comme socialiste modéré obtint 64 sièges et plus de 8 millions de voix. Le parti libéral démocrate de Jirinovski, ultra nationaliste, a eu 11,6% et 7,6 millions de voix donc 64 sièges. Iabloko, le parti libéral adoré en Occident a eu moins de 4% des voix donc aucun député à la Douma d’État (Assemblée Nationale).

    C’est donc étonnant de voir nos médias si assoiffés d’opposition à Poutine ne jamais citer les grands partis d’opposition et leurs chefs Ziouganov (communiste) Mironov (social-démocrate) Jirinovski (ultra nationaliste) au profit de quelques personnalités artificiellement lancées dans les médias. On dirait que le monde occidental ignore la représentation démocratique au profit des opposants de rue ultra minoritaires.

    Aux élections présidentielles, on retrouve les mêmes tendances. En 2012, Poutine obtint 63,6% des voix dès le premier tour. Son principal opposant communiste Ziouganov obtint 17,1%, puis le milliardaire libéral Prokhorov obtint presque 8% et le nationaliste Jirinovski 6% environ. Russie Juste, social-démocrate n’a eu que 4% à peine. La participation électorale fut des deux tiers. [...]

    Yvan Blot

    La suite sur Realpolitik

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-opposition-democratique-en

  • Général US Bob Scales : «le seul moyen de mettre un terme au conflit en Ukraine, c’est de tuer les Russes»

    Les déclarations du Général Bob Scales n’en finissent pas de susciter des remous.

    http://www.medias-presse.info/general-us-bob-scales-le-seul-moyen-de-mettre-un-terme-au-conflit-en-ukraine-cest-de-tuer-les-russes/27593

  • Les eurodéputés inquiets de l'initiative de Martin Schultz

    Lu ici :

    "Pas sûr que l'initiative de Martin Schulz contre les assistants des élus Front national fasse sauter de joie les eurodéputés des autres partis. Le président social-démocrate du Parlement européen a saisi l'Office  européen de lutte anti-fraude (Olaf) qui décidera de lancer ou non une enquête pour savoir si les assistants des 24 eurodéputés FN travaillent réellement, ou non, à l'activité européenne de l'élu qui les a déclarés (...)Certains cas intriguent: ainsi le directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen est-il aussi assistant parlementaire «local» de Bruno Gollnisch, alors que le propre assistant du président d'honneur du FN est en fait celui de l'eurodéputée Marie-Christine Arnautu.

    En revanche, qu'un attaché parlementaire soit aussi chargé de mission du FN sous l'autorité de Florian Philippot ou délégué national sous celle de Steeve Briois  ne semble pas spécialement incompatible, d'autant que «chargé de mission» ou «délégué national» n'est pas forcément synonyme de permanent salarié d'un parti politique. L'Olaf aura bien du mal, s'il ouvre une enquête, à démêler cet écheveau de responsabilités.

    Dans les autres partis, on s'inquiète à l'idée que l'enquête pourrait aller au-delà du Front national, même s'il semble évident pour beaucoup que la concordance de calendrier avec les élections départementales n'est pas une coïncidence. «Depuis quand l'assistant local d'un député européen ne ferait pas de la politique pour le parti qui a permis à son député de se faire élire?» interroge un élu UMP. Dans le passé, déjà, certains eurodéputés avaient été montrés du doigt. Dans une longue enquête publiée en mai 2014, Médiapart avait déjà visé un collaborateur de Jean-Marie Le Pen, mais aussi un assistant de Jean-Luc Mélenchon et un collaborateur parisien de François Fillon recasé au Parlement européen, et donc payé par celui-ci.

    Dans un livre publié en décembre 2014 (Les mains propres, éditions Autrement), l'ancienne ministre Corinne Lepage est encore plus précise: elle assure que, lors de son élection en 2009 au Parlement européen avec l'étiquette du MoDem, le parti avait, écrit-elle, «exigé de moi qu'un de mes assistants parlementaires travaille au siège parisien». Elle assure qu'elle avait alors refusé mais que ses collègues avaient été «contraints de satisfaire à cette exigence» Ainsi, écrit Corinne Lepage, «pendant cinq ans, la secrétaire particulière de François Bayrou a été payée... par l'enveloppe d'assistance parlementaire de Marielle de Sarnez, sur fonds européens» (...)"

    Philippe Carhon

  • l’OTAN accentue la pression militaire sur la Russie

    Alors que les Etats-Unis renforcent leurs présences militaires dans les pays Baltes avec 3 000 soldats déployés d’ici les trois prochains mois, l’Alliance Atlantique fait part de sa déception vis-à-vis de Moscou.

    http://www.contre-info.com/

  • Drame en Argentine, rapport Tarabella, Martin Schultz, Manuel Valls, Mazarine Pingeot : l’actualité vue par Gollnisch

     

    L’actualité vue par Bruno Gollnisch :

    •  Drame en Argentine : émotion et interrogation après la mort des trois champions français, d’une équipe technique de la télévision et des pilotes des hélicoptères. Une réaction ?
    •  Le rapport Tarabella a été adopté au Parlement européen avec les votes de très nombreux élus UMP. Ce que vous appelez « la culture de mort » continue de progresser dans cette institution ?
    • Vous venez de rappeler au règlement le président Martin Schultz sur le sujet de l’enquête préliminaire sur les assistants parlementaires des députés du Front… (voir l’intervention de Bruno Gollnisch en séance plénière)
    • Manuel Valls a-t-il perdu son sang-froid mardi après-midi face à Marion le Pen à l’Assemblée nationale, en lançant notamment qu’il fallait « stigmatiser le FN… » ?
    • Mazarine Pingeot a semblé très agressive samedi dans l’émission « Les Grandes Questions » sur France 5 où vous étiez parmi les invités pour parler des théories du complot… (revoir l’émission)
    • Retour de voyage à Beyrouth…
    • Agenda : Vénissieux, Genas, Beaujolais…
  • Zbigniew Brzezinski : « Ce que je vois en Europe m’inquiète »

    Ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter (de 1977 à 1981), Zbigniew Brzezinski est l’un des dirigeants du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), cercle de réflexion américain sur la politique étrangère. Il est notamment l’auteur du Vrai choix. Les États-Unis et le reste du monde (Odile ­Jacob, 2004).

    Qui assure la sécurité de l’Europe ?

    Personne en particulier : ce devrait être l’Union européenne, sur la base de principes stratégiques partagés et d’engagements stratégiques réciproques. Mais là est le problème puisque, manifestement, il y a des divergences.

    C’est donc l’OTAN, et donc les États-Unis ?

    Les États-Unis sont évidemment l’acteur le plus important de l’Alliance « atlantique ». Si les États-Unis ne sont pas impliqués, l’Alliance perd toute signification stratégique. Sans les États-Unis, l’OTAN ne peut être ni viable ni militairement crédible.

    Comment jugez-vous la ­réponse des Européens à la crise ukrainienne ?

    Elle n’est pas unanime. Ce n’est pas surprenant, mais si le nombre de « déserteurs » grandit au sein de l’Alliance, la situation de l’Europe tout entière va devenir potentiellement dangereuse. Soit l’Europe deviendra une zone soumise à l’influence de puissances extérieures, soit cela précipitera une collision militaire Est-Ouest.

    Ce que je vois en Europe m’inquiète, car j’y trouve des réminiscences de l’attitude des principaux pays européens en 1938-1939 : la volonté de ne pas voir plus loin que les problèmes immédiats, l’incapacité à regarder les faits en face.

    Les Européens privilégient l’arme des sanctions, pour quel résultat ?

    Les sanctions suffiraient si elles étaient conjuguées avec de la détermination et non avec des négociations sans fin, dans lesquelles l’autre partie [les séparatistes soutenus par la Russie] fait des promesses qu’elle viole par la suite, puis reprendre des négociations, et faire de nouvelles promesses. Il faudrait plus de volonté à l’Europe et à l’OTAN, Etats-Unis compris, pour qu’il soit clair que l’escalade de la violence – personne ne peut douter que la crise est aggravée par la Russie – finira par produire une situation dans laquelle l’Alliance sera obligée de fournir des armes défensives à l’Ukraine. Ne pas le faire, c’est donner un feu vert à Poutine, avec tout ce que cela peut produire de dramatique.

    Fournir des armes défensives, ce n’est pas aider l’Ukraine à attaquer la Russie. C’est créer une situation dans laquelle les responsables russes se demandent s’ils vont pouvoir parvenir à leurs fins facilement et en toute impunité. Pour le moment, la réponse de l’Ouest est : « Oui, vous le pouvez. » Il faut aussi poser la question du jour d’après. Qu’est-ce qui se passe pour les pays baltes, dans ce contexte ? Ils peuvent probablement être pris par la force en moins de 48 heures. Cela fait tellement penser à ce qui s’est passé en 1938 et en 1939 que c’en est tragique.

    Les intérêts des Etats-Unis et des Européens sont-ils les mêmes dans cette crise ?

    Nous ne sommes pas un seul pays et les intérêts sont évidemment différents, mais il est dans l’intérêt de l’Europe de rester politiquement unie et militairement protégée par l’OTAN. Sans l’OTAN, qu’adviendrait-il de sa sécurité, et in fine de son identité politique ? Ce qui est en jeu est fondamental. Certains pays européens en sont plus conscients que d’autres, certains responsables aussi, en particulier Angela Merkel. D’autres ont envie d’avoir la protection sans en payer le prix.

    Les Etats-Unis devraient convaincre leurs partenaires que la livraison d’armes défensives à l’Ukraine est une contribution à la paix, susceptible de rendre les choses plus prévisibles, pour que l’autre camp comprenne que l’escalade aura un coût. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Je ne plaide pas pour une guerre avec la Russie. Au contraire, je suis favorable à des arrangements. Depuis un an, je plaide pour que la Russie sache que, si l’Ukraine se tourne vers l’Ouest, elle exerce son droit à l’autodétermination, mais qu’il ne s’agit pas nécessairement d’un droit à entrer dans l’OTAN. Les Etats-Unis et l’OTAN devraient s’inspirer pour l’Ukraine de l’exemple de la Finlande : on peut participer à l’aventure démocratique européenne sans être membre de l’OTAN.

    Le défi auquel l’Europe est ­confrontée exige une réponse immédiate. Des actions tangibles, des déploiements d’unités américaines, françaises, allemandes, britanniques dans les pays baltes. Le prépositionnement d’équipements militaires américains en Pologne, pour le cas ou des unités plus ­importantes devraient y être ­déployées…

    Quel défi le bourbier proche-oriental représente-t-il pour l’Europe ?

    Un défi indirect. Ni les pays européens ni les Etats-Unis n’ont intérêt à être significativement présents, d’un point de vue militaire, au Moyen-Orient. Bien sûr, quand vos concitoyens sont tués, vous avez le droit de riposter et d’éliminer les responsables. Mais politiquement, l’organisation du Moyen-Orient doit être de la responsabilité de ceux qui y vivent, et particulièrement des pays tels que la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Egypte.

    L’Amérique mais surtout la France et le Royaume-Uni doivent être très prudents sur leur rôle. Ils peuvent soutenir les acteurs régionaux, mais ils ne doivent pas donner l’impression de vouloir rétablir par la guerre ce qui a pu exister par le passé.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/376537-zbigniew-brzezinski-ce-que-je-vois-en-europe-minquiete#more-376537