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géopolitique - Page 813

  • Syrie : un djihadiste (vrai) français meurt

    Il s’appelait Jean-Daniel, et il est mort en Syrie à l’âge de 22 ans, où il était parti combattre après sa conversion à l’islam.

    Originaire de Toulouse, il « a été tué début août en Syrie en combattant les troupes du régime de Bachar el-Assad dans les rangs des islamistes, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.
    Cette source, qui n’a pas donné plus de détails sur les circonstances et le lieu du décès, confirmait une information de la BBC à qui la mort de Jean-Daniel, 22 ans, avait été annoncée par le père à l’issue d’une interview. Le jeune homme – dont l’identité n’a pas été donnée – était apparu début juillet dans une vidéo de propagande aux côtés de son frère aîné Nicolas, 30 ans, qui, kalachnikov et Coran en main, léger sourire aux lèvres, se réjouissait d’avoir réussi à convertir son cadet – qui ne montrait aucune expression et ne disait pas un mot.
    « El Hamdullillah, Allah, il a guidé mon frère » et « un an après moi, mon frère, il a accepté l’islam », expliquait Nicolas, présenté sur la vidéo comme Abu Abd al-Rahman, et qui disait s’être lui-même converti « il y a bientôt trois ans ». »

    Cette vidéo, destinée à encourager « les frères » à venir « le rejoindre dans la terre qu’Allah a bénie », comprenait un appel à François Hollande à se convertir à l’islam, à se retirer du Mali et à désavouer ses « alliés juifs et américains ».
    Cette dernière remarque ne manque pas de sel, quand on sait que c’est surtout les Etats-Unis et Israël qui ont fomenté et soutiennent à bout de bras la rébellion islamiste en Syrie ! Faut-il être idiot ou profondément aveuglé pour soutenir de tels propos ?

    Nicolas, l’aîné, a le profil d’un jeune homme issu de la classe moyenne, titulaire d’un BEP avant de tomber dans la petite délinquance, puis d’apprendre en 2009 à ses parents sa conversion et de se lancer dans un prosélytisme soutenu auprès de ses proches.

    Un cas qui est loin d’être seul et se multipliera logiquement, du fait de l’immigration et de l’islamisation que subit la France.

    Jean-Daniel, lui, avait annoncé cette conversion à sa famille fin 2012.
    Les deux frères ont rejoint la Syrie en mars, via l’Espagne et la Turquie, faisant croire alors à leurs proches qu’ils s’envolaient pour la Thaïlande. Courant avril, ils avaient révélé dans un courrier à leur famille leur véritable destination.

    Selon des spécialistes du renseignement, environ 200 « Français » ou prétendus tels auraient choisi depuis un an et demi d’aller combattre en Syrie, devenue l’une des principales sources de préoccupation des services antiterroristes français.

    Source  http://www.contre-info.com/

  • Syrie : les commandos cornaqués par les Etats-Unis et l’Etat d’Israël en action

    On se doute que depuis de longs mois, les services américains, israeliens, et probablement français et anglais, forment à la guérilla (voire arment) les rebelles syriens à forte coloration islamiste.

    L’information devient officielle avec par exemple Le Figaro qui écrit maintenant que « les premiers contingents syriens formés à la guérilla par les Américains en Jordanie seraient entrés en action depuis la mi-août dans le sud de la Syrie, dans la région de Deraa.
    Un premier groupe de 300 hommes, sans doute épaulés par des commandos israéliens et jordaniens, ainsi que par des hommes de la CIA, aurait franchi la frontière le 17 août. Un second les aurait rejoints le 19.  »

    http://www.contre-info.com/

  • Les Frères Musulmans sont responsables des drames en Egypte

    Le père Jean-Jacques Pérennès, directeur de l’Institut dominicain d’études orientales du Caire, fait quelques mises au point sur la situation en Egypte : 

    "La destitution de Mohamed Morsi a été le résultat d’un immense mouvement populaire de protestation qui a mobilisé des millions d’Égyptiens, toutes classes d’âge, de confession et de statut social confondus. Cette mobilisation a été beaucoup plus large que celle qui avait renversé Moubarak deux ans et demi plus tôt et conduit à penser qu’une grande majorité de musulmans égyptiens a compris, au bout seulement d’un an, qu’il fallait en finir avec l’islamisme politique. Ceci est une très bonne nouvelle, annonçant, nous l’espérons, un coup de frein sinon un coût d’arrêt à l’islam politique qui empoisonne le destin du Moyen-Orient depuis des décennies. Si cette transition réussissait, ce serait décisif pour l’ensemble de la région qui regarde ce pays avec moins de préjugés que l’Occident, qui, une fois de plus, juge ce qui se passe avec un regard trop simpliste. [...]

    La deuxième clarification est que les Frères musulmans égyptiens sont aujourd’hui démasqués. Profitant de l’ouverture démocratique du printemps 2011 qui leur a permis de constituer leur parti politique, le parti Liberté et Justice, ils ont accédé au pouvoir en tentant de rassurer tout le monde sur leurs intentions. [...] Mohamed Morsi s’est comporté de manière sectaire : non comme le président de tous les Égyptiens mais comme la courroie de transmission de la Confrérie des Frères musulmans devenue, sous des apparences d’une démocratie formelle, le véritable centre du pouvoir politique. [...]

    La troisième clarification a été donnée ces dernières semaines, lorsque, au moment de la destitution de Mohamed Morsi, les dirigeants de la Confrérie ont appelé leurs partisans à « résister jusqu’au martyre ». Immense responsabilité lorsqu’on sait les résonances de cette formule dans l’inconscient musulman : djihad, paradis promis, etc. Le pouvoir intérimaire leur a, pourtant, proposé de revenir dans le jeu politique où il est légitime qu’ils aient une place, car ils ont une vraie base populaire ; des tentatives de médiation ont été menées par l’Union européenne et les États-Unis. Tout cela n’a servi à rien : leur logique jusqu’au-boutiste a conduit aux drames de ces derniers jours, où ceux qui meurent sont les militants de base et non les dirigeants de la Confrérie, dont la responsabilité est grande dans le bain de sang qui a suivi.

    Enfin, comment croire aujourd’hui aux propos lénifiants tenus ces derniers mois par les Frères musulmans pour rassurer les chrétiens égyptiens ? Les discours de haine prononcés trop souvent dans les mosquées et les milieux islamistes ont donné leurs fruits ces derniers jours : des dizaines d’églises, deux monastères et un orphelinat incendiés, des religieuses tabassées alors qu’elles ont passé leur vie à servir les pauvres, et l’on peut craindre que cela ne s’arrête pas là.

    L’Occident – presse et responsables politiques confondus – porte une grave responsabilité en se contentant de condamner unilatéralement la répression en cours, alors que tout le monde s’est tu lorsque Mohamed Morsi s’est arrogé les pleins pouvoirs, a fait passer en force une Constitution destinée à jeter les bases d’un État islamique au terme d’une mascarade d’assemblée constituante que les Frères musulmans s’étaient employés à verrouiller. On parle aujourd’hui de couper les vivres à l’Égypte, ce qui ne ferait que la plonger un peu plus dans la misère et dans les bras des extrémistes. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le calvaire des chrétiens en Israël

    Un cocktail Molotov a été lancé sur le monastère de Bet Gemal en Terre Sainte par, selon les premières hypothèses, des juifs "orthodoxes" nombreux dans la région. Ce monastère est occupée par la congrégation des sœurs de Bethléem.

    Le père Louis Hazboun, curé de la paroisse catholique romaine de Bir Zeit, une petite ville des environs de Ramallah, déclare à l’AED :

    « Les colonies juives nous entourent de toutes parts et nous rendent la vie ici très difficile, à nous autres palestiniens ».

    « Les colons ne cessent de nous couper l’eau ou l’électricité, car ils en ont eux-mêmes besoin. Cela nous limite beaucoup. Et cela dans notre propre pays ! Nous faisons quotidiennement l’expérience de ce que signifie une occupation. »

    « Israël détermine ce qui peut être importé. Par exemple, si les israéliens ont un excédent d’olives, ils inondent nos marchés et font s’effondrer les prix de nos agriculteurs. Or, l’agriculture est déterminante pour de nombreuses familles chrétiennes. »

    Yusef Daher, catholique, dirige le « Inter Church Center » à Jérusalem, un organisme œcuménique engagé en faveur des droits des chrétiens en Terre Sainte. Il affirme :

    « Il existe aujourd’hui environ 1 million de chrétiens palestiniens. Mais seulement 20 pourcents d’entre eux vivent dans ce qui est aujourd’hui Israël et les territoires occupés. Le reste est dispersé à travers le monde. »

    « Les chrétiens palestiniens souffrent comme les autres palestiniens. Dès que vous n’êtes pas juif, vous subissez le même traitement discriminatoire. »

    Le Père Hazboun n’attend pas grand-chose des pourparlers de paix qui ont repris entre israéliens et palestiniens :

    « Nous, palestiniens, espérons naturellement que les pourparlers de paix entre nous et les israéliens mèneront finalement à une solution à deux États. Mais pour l’instant, je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Il y a déjà souvent eu des discussions qui n’ont abouti à rien. Mais je sais une chose avec certitude : on ne peut pas priver durablement un peuple libre de son propre État. »

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Inde : économie et société

    Gilbert Etienne est Professeur honoraire d’économie du développement à l’IHEID Genève. Auteur de nombreux livres sur l’Afghanistan, l’Asie du Sud, la Chine et de diverses publications sur l’Afrique subsaharienne, ex. Repenser le Développement, Messages d’Asie (Afghanistan, Pakistan, Inde, Chine), Paris, A. Colin, 2009
    L’année financière (avril de l’année « n » à mars de l’année« n+1 ») 2010-2011 s’est terminée en beauté : le PIB indien a crû de 8,6 %, après un creux suscité par la crise mondiale. Le commerce extérieur se porte bien, les firmes indiennes investissent de plus en plus à l’étranger et la société de consommation s’affirme. Les « Grands » de la planète se succèdent à New Delhi : les présidents Obama et Sarkozy, les premiers ministres David Cameron et Wen Jiabo. Que l’Inde soit bel et bien un pays émergent est évident, mais Amartya Sen et d’autres Indiens rappellent que subsistent de larges pans d’extrême pauvreté dans le pays. L’agriculture, qui occupe encore environ 50 % de la population active, progresse trop faiblement. Les infrastructures (transports, électricité) sont encore très défaillantes, suscitant de lourds surcoûts pour l’économie. Depuis l’automne 2010, plusieurs scandales de corruption ont ébranlé le gouvernement central, créant un climat de suspicion et le ralentissement des prises de décision.
    L’économie indienne a le vent en poupe
    INTRODUITES à partir de 1980, les réformes se sont très largement amplifiées en 1991 en Inde, grâce à Manmohan Singh, alors Ministre des Finances. Le PIB a enregistré des progressions annuelles de 5 % puis 7 %, voire 8 à 9 %, contre une hausse annuelle moyenne de 3,5 % entre 1950 et 1980. Ouverture, libéralisation, allégements de la bureaucratie, dévaluation de la roupie ont créé un mouvement irréversible. Les gouvernements opposés au Parti du Congrès, qui lui succèderont au pouvoir de 1996 à 2004, ont globalement suivi la même voie. Avec les élections de 2004, le parti du Congrès a repris le pouvoir, mais à la tête d’une coalition disparate de plusieurs partis, ce qui a freiné la poursuite des réformes. Manmohan Singh, devenu Premier ministre, a de nouveau gagné les élections de 2009, mais il doit toujours gouverner avec une coalition de partis alliés.
    De nombreux succès sont apparus sur les dernières décennies : modernisation des usines existantes grâce à de nouveaux équipements, floraison de nouvelles entreprises, en particulier dans les technologies de l’information où l’on trouve autant de PME que de sociétés qui démarrent avec quelques milliers de dollars et deviennent des multinationales. Plusieurs unités du secteur public, entre autres SAIL, gros groupe sidérurgique, et BHEL (équipements électriques) se modernisent et s’agrandissent. Le secteur automobile accueille de nombreuses firmes étrangères en joint ventures. Les ventes de voitures explosent, suivant celles de scooters et de motocyclettes, avec pour corollaire un accroissement des embouteillages. Dans l’électroménager, la production, qui s’est affermie entre 1980 et 1991, poursuit sur sa lancée. L’industrie pharmaceutique enregistre des succès en Inde et à l’étranger. Le tourisme médical apparaît, avec d’excellents médecins opérant dans des hôpitaux très bien équipés. Modernisation et innovations débordent des métropoles vers les villes de province.
    La construction urbaine bat son plein, après des décennies au cours desquelles le taux de construction de nouveaux immeubles était l’un des plus bas du monde (moins de la moitié de celui de la Thaïlande, trois fois moins qu’en Chine). Dans les districts avancés de Révolution verte (Cf. Infra), apparaissent les premières voitures privées après les motos. La cuisine au gaz remplace la bouse de vache séchée et les femmes font moudre le blé dans un moulin local, au lieu de passer des heures à moudre le grain dans la meule de pierre. Les taux d’épargne et d’investissement indiens se situent désormais autour de 35 % du PIB, contre 22 % pour le premier en 1991.
    Les produits indiens deviennent plus compétitifs sur le marché mondial. La catégorie engineering (machines, acier) représente jusqu’à 22 % des exportations, dont 70 % sont assurées par des produits manufacturés. Les produits agricoles totalisent 8,5 % des exportations, les minerais 4,3 %, les produits pétroliers 17,3 % (une partie du pétrole brut importé est raffiné puis exporté). Au sein des importations, le pétrole vient en tête avec 33 %, en forte hausse car la production indienne stagne depuis 2000 autour de 33 millions de tonnes. Viennent ensuite les biens d’équipement, qui représentent 15 % des importations. Fidèle à ses traditions, l’Inde continue à importer de l’or, tandis que de grosses quantités de diamants sont également importées, taillées sur place et exportées. Légumineuses et huiles comestibles représentent 3,7 % des importations.
    Les exportations de services sont stimulées par les technologies de l’information et les activités des firmes indiennes pour les entreprises étrangères. Avec les assurances et les transports, les exportations totales de services sont passées de 16 milliards de dollars en 2000/2001 à 96 milliards aujourd’hui, tandis que les importations passaient sur la même période de 15 à 60 milliards. Le commerce extérieur, qui représentait 15 % du PIB en 1990, atteint 35 % vingt ans plus tard. Les principaux pays clients de l’Inde sont l’Asie, avec 57 milliards de dollars, le Moyen-Orient (40 milliards), l’Union européenne (36 %), les États-Unis (19 %). Les exportations indiennes se sont élevées à 179 milliards de dollars sur l’année fiscale 2009/2010. Du côté des importations, le Moyen-Orient est le principal partenaire de l’Inde, avec 81 milliards de dollars (pétrole). Viennent ensuite l’Union européenne (38 milliards), les États- Unis (19 milliards) et l’Asie (90 milliards). Les importations totales s’élèvent ainsi à 288 milliards de dollars. À noter la faiblesse des échanges francoindiens : la France réalise 4 milliards de dollars d’importations et 4 milliards de dollars d’exportations avec l’Inde. À l’inverse, le commerce extérieur de l’Inde se caractérise par un accroissement des exportations chinoises vers l’Inde (31 milliards de dollars) ainsi que par une progression des échanges de l’Inde avec l’Afrique (dont des importations de pétrole) et avec l’Amérique latine.
    Très limités dans les années 1970, les investissements privés étrangers (FDI) atteignent 281 milliards de dollars cumulés de 1980 à 2010. Un net ralentissement est apparu en 2010. Est-il simplement conjoncturel ou lié au climat politique actuel (Cf. Infra). Les investissements de portefeuille ont, quant à eux, chuté sous l’effet de la crise financière en 2008 et 2009, avant de remonter à 35 milliards de dollars en 2010-2011. En sens inverse, les entreprises publiques ou privées indiennes investissent à l’étranger, dans l’industrie et les services dans les pays occidentaux, dans les matières premières - notamment le pétrole - en Afrique. De 2000 à 2010, ces investissements ont atteint 133 milliards de dollars.
    La société de consommation s’affirme
    Comme la Chine, l’Inde subit les ombres de notre révolution industrielle avec toutes sortes d’abus, corruption, coulage, etc. et, dans le même temps, découvre les prémisses de la société de consommation que nous avons connue en Europe occidentale dans les Trente Glorieuses de l’après 1945 (J. Fourastié).
    Il existe néanmoins des différences sensibles. Notre niveau de vie en 1945-1950 était très supérieur à celui de l’Inde aujourd’hui. La croissance démographique, même tombée à + 1,5 % l’an, dépasse de loin notre baby boom. Par ailleurs, le taux de croissance économique de l’Inde aujourd’hui est très supérieur au nôtre à l’époque. Mais il faut noter un manque croissant de cadres supérieurs et d’ouvriers qualifiés dans tous les domaines : aux côtés des Instituts de technologie de haut niveau, les universités n’assurent, dans l’ensemble, qu’un enseignement médiocre, ce qui oblige nombre d’entreprises à organiser leurs propres formations de jeunes cadres.
    Le développement de la société de consommation se traduit par une amélioration de l’alimentation de la population (lait, fruits, légumes, éventuellement poulet, etc.), ainsi que par des modifications de l’habillement (accroissement du port de jeans pour les garçons et les filles) et une hausse des dépenses en cosmétiques des femmes. Les familles constituant les classes moyennes ou supérieures avec des revenus annuels de 7 000 à 37 000 dollars par an représenteraient environ 13 % de la population totale, soit 160 millions d’âmes. On ne saurait oublier les loisirs : 100 millions de touristes indiens visitent leur propre pays chaque année, sans parler de ceux, nombreux, qui vont à l’étranger. Les repas au restaurant deviennent également à la mode, tout comme la lune de miel pour les jeunes mariés…
    27 à 30 % des Indiens ont beau connaître encore l’extrême pauvreté, les aspirations des classes montantes vont constituer un puissant moteur de croissance pour l’Inde pendant encore des décennies, jusqu’à ce que de plus larges couches de la population en profitent.
    Le monde rural a besoin de plus d’attention
    Le monde rural conserve un très grand rôle dans l’économie indienne, puisqu’il représente encore 69 % de la population totale. L’agriculture emploie environ 50 % du total des actifs et assure 14-15 % du PIB. Des progrès considérables ont été atteints depuis l’indépendance : routes en dur, électricité, croissance agricole d’abord lente, avant que ne soit mise en place la Révolution verte (RV) en 1965.
    Le processus de la RV était basé sur des variétés de céréales qui réagissent beaucoup mieux à l’engrais chimique que les semences traditionnelles. Mais qui dit doses relativement élevées d’engrais chimiques dit une exigence en eau plus importante, voire en système d’irrigation. C’est dire que les vastes régions de l’Inde péninsulaire, aux pluies incertaines et aux faibles capacités d’irrigation, se trouvaient - et demeurent encore - en dehors de la Révolution verte. En revanche, dans les plaines irriguées, nombre de paysans, souvent illettrés, ont doublé leurs rendements de blé ou de riz décortiqué en une année pour atteindre 2t/ha dans un premier temps et 3 à 4 t/ha aujourd’hui. En quelques années, l’Inde a ainsi fortement réduit son déficit en céréales, tout en appliquant une politique de stockage d’une partie du grain par l’État en prévision des mauvaises moussons ainsi que pour une distribution de grains à prix modérés.
    Autour de 1980, les efforts dans l’agriculture, l’électricité, les routes se sont relâchés, avec une baisse des investissements publics et des dépenses d’entretien. Si l’on observe une plus grande diversité de la production agricole (élevage et lait, fruits et légumes), stimulée par la hausse des revenus, force est de constater que la croissance agricole baisse : la recherche manque de fonds ; les services agricoles sont en plein déclin ; le manque d’électricité affecte les vastes régions dont l’irrigation dépend de puits à pompes électriques ; les canaux d’irrigation sont mal entretenus, tout comme les nouvelles routes ; quant aux investissements dans de nouvelles infrastructures, ils sont très insuffisants.
    Au total, les districts concernés par la Révolution verte s’essoufflent et les rendements plafonnent. Qui plus est, les pertes après les récoltes atteignent 30 % pour les fruits et les légumes : lenteur des transports, manque de chambres froides, emballages défectueux, parasites sont autant de nuisances qui plombent la production. Il est non moins urgent de stimuler en particulier les plaines du bas Gange, d’Assam et d’Orissa, encore très peu irriguées malgré un énorme potentiel. Peu développées sous les Britanniques, elles n’ont enregistré que de faibles progressions de leur production depuis 1947, ce qui se traduit par une pauvreté qui reste très aigüe… De gros efforts s’imposent aussi dans les vastes zones de cultures pluviales.
    Les infrastructures sont toujours à la peine
    Les infrastructures ont joué un rôle décisif de 1950 à 1980, en ville comme à la campagne, pour le développement de l’Inde. Depuis lors, elles sont devenues des freins à la croissance : les plans quinquennaux 1992-2007 n’ont atteint que la moitié de leurs objectifs pour l’électricité ; le plan actuel (2007-2012) ne tient pas non plus l’horaire. Le manque d’investissements et de dépenses pour l’entretien des centrales et des réseaux de transmission et de distribution perdure. Viennent ensuite les vols de courant. Le manque d’électricité aux heures de pointe est passé de 7,5 % en 2001/2002 à 11 % à l’été 2010. Les coupures de courant de plusieurs heures par jour sont fréquentes dans les villes ; elles sont encore plus longues dans les campagnes. 40 à 45 % du courant seraient ainsi perdus sur l’ensemble du territoire. À Bangalore, grand centre du High Tech, les pertes dues au manque d’électricité représentent 12 à 15 % de la production des entreprises informatiques. Des chantiers de grandes centrales ont été ouverts mais les constructions annoncent de nouveaux retards.
    Ces défauts sont aussi provoqués par un manque de coordination entre services concernés, des livraisons d’équipement défaillantes, un manque de cadres. Dans ces conditions, les riches installent un petit générateur chez eux, les entreprises en acquièrent de plus gros ou créent parfois leur propre centrale, ce qui grève leurs coûts. La question des matières premières devient délicate : manque de pétrole, de gaz, de charbon pour les centrales électriques et pour d’autres usines. De gros gisements de gaz ont heureusement été découverts au large des deltas de la Godavari et de la Krishna (sud-est de l’Inde) et l’on vient de découvrir des dépôts d’uranium en Andhra qui pourraient être les plus riches du monde : ils sont estimés à 44 000 tonnes.
    Autre talon d’Achille de l’Inde, les transports avec, ici aussi, un manque d’investissements et de dépenses d’entretien patents : routes encombrées, souvent étroites, multiplicité des contrôles routiers, au point que les camions ne dépassent guère 25 km/h de moyenne. Le bilan des chemins de fer n’est guère plus brillant, les trains de marchandises roulant eux aussi à 25 km/h. Transports et logistique représentent 20 % des coûts finaux de production en Inde, contre 4 à 5 % en Europe. Les ports sont également sous pression et les coûts d’exportation par container sont de 1 053 dollars, contre 456 à Singapour. Ces insuffisances dans les transports correspondraient à près de 1 % du PIB par an, soit 14 milliards de dollars.
    Enfin, mentionnons l’eau dans les villes, dont la fourniture est souvent interrompue et dont seuls 13 à 18 % des eaux usées sont traités. Du point de vue environnemental, les fonds consacrés à la lutte contre la pollution des eaux et de l’air, à l’érosion des sols ou encore aux risques liés au changement climatique sont très insuffisants. Les dommages annuels se situeraient entre 3,5 et 7 % du PIB.
    Gouvernance et malaises déstabilisent la vie politique
    Une avalanche de scandales se sont succédés depuis l’automne 2010 : pots de vin considérables et détournements touchent le gouvernement et l’administration, des hommes d’affaires, des militaires, etc. La société civile ainsi que de grands industriels donnent de la voix ; les media se déchainent ; même des religieux font la grève de la faim… Il n’est néanmoins pas certain que le coulage et la corruption aient beaucoup augmenté. Lorsqu’il était au pouvoir, en 2001, le Premier ministre Vajpayee du BJP, opposé au Congrès, parlait d’un véritable « cancer ».
    La répression des abus a été faible jusqu’à maintenant. Un ministre du gouvernement central est sous les verrous, un autre a été mis à pied, ce qui ne calme pas les critiques, malgré l’intégrité du Premier ministre Manmohan Singh. Un climat de malaise s’est étendu sur New Delhi ; la Chambre du Peuple est secouée de désordres ce qui conduit à de fréquentes suspensions de séance…, le tout étant aggravé par une inflation à 9 % et un ralentissement de la croissance économique depuis le printemps 2011 : + 7,7 % (avril-juin). Les inégalités se creusent. De vastes régions rurales très pauvres, les bidonvilles, une mortalité infantile encore élevée suscitent de légitimes inquiétudes pour l’avenir du pays.
    Les inégalités sont également marquées entre les États. Plusieurs d’entre eux, dont l’imposant Uttar Pradesh, sont mal gérés et se développent mal. Au Gujrat, la croissance prend, à l’inverse, des allures à la chinoise. Le Bihar est sorti d’une longue période de pourrissement grâce au gouvernement de Nitish Kumar, depuis les élections de 2005 et 2010. Le Tamil Nadu, malgré beaucoup de corruption, attire toujours plus les grandes firmes de l’automobile. La région de Gurgaon près de Delhi est en plein boom. Le gouvernement central peine plus que jamais à réduire les dépenses et les subventions, à imposer de nouvelles réformes sous le poids des affaires et des dissensions au sein de la coalition. Il faut aussi compter avec le poids de Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès. Depuis 2007, par exemple, est en discussion au Parlement le nouveau Land Acquisition Act pour remplacer celui de 1894 ! Entre temps, conflits, retards se succèdent pour créer des usines, exploiter de nouvelles mines de fer, de bauxite, de manganèse dans l’angle nord-est de la péninsule. Les gouvernements des États concernés perdent des rentrées de fonds, les habitants locaux peuvent être malmenés dans leur opposition, les investisseurs indiens comme Tata ou les firmes étrangères comme POSCO (Corée du Sud) perdent de l’argent alors qu’ils sont prêts à créer de nouvelles aciéries. Une vingtaine de milliards de dollars sont ainsi en attente d’investissement.
    En conclusion, malgré le ralentissement actuel, l’économie indienne conserve de solides atouts et presque personne ne conteste le système démocratique du pays en dépit de sérieuses failles. Il serait néanmoins urgent, pour que l’Inde puisse poursuivre son développement, de sortir de la crise de gouvernance qui lèse aujourd’hui l’économie et de réduire l’inflation. Rahul Gandhi, fils de Sonia Gandhi, Présidente du parti du Congrès, actuellement aux États-Unis (pour des soins, semble-t-il), va-t-il quitter ses fonctions au sein du parti pour succéder à Manmohan Singh ? Et si oui, réussira t-il à sortir son pays de la difficile phase d’aujourd’hui ?

    Gilbert Etienne (Diploweb)

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZZpAlZAAFzljTrsm.shtml

  • Attaque à l’arme chimique en Syrie : ca sent l’intox

    Les médias occidentaux s’en donnent à cœur joie en annonçant le massacre de 1300 civils par des armes chimiques (lesquelles ?) dans la banlieue de Damas.
    C’est l’opposition syrienne qui balance l’info accompagnée d’une vidéo de quelques minutes où l’on voit hommes, femmes et enfants se roulant de douleur.
    Cette information semble très peu crédible pour plusieurs raisons :
    - Ce sont les rebelles financés par les monarchies sunnites et les occidentaux qui sont au plus mal suite aux succès militaires de l’armée de Bachar,
    - Le gouvernement syrien se sait observé par les américains qui ont déjà prévenus qu’ils interviendraient directement en cas d’utilisation d’armes chimiques,
    - il n’y a aucun intérêt stratégique à tuer des milliers de civils à coup de gaz juste au milieu d’habitations de Syriens fidèles au régime,
    - les syriens de Damas comme 80% de la population est derrière Bachar et son armée,
    - des djihadistes du Front Al Nosra qui se sont fait arrêter en Turquie en possession de gaz sarin.

    Si cette attaque a réellement eu lieu (pour l’instant nous n’avons que quelques témoignages partiaux), c’est au bénéfice des terroristes car :
    - ils terrorisent ainsi la population fidèle à leur président,
    - ils jettent l’infamie sur le gouvernement syrien légitime,
    - ils donnent à l’occident une justification pour intervenir militairement,
    - Si Bachar est un jour arrêté et jugé pour sa politique, c’est un motif de condamnation à mort.

    http://www.contre-info.com/

  • Inquiétudes pour l'Égypte et déclin de la France

    Jusqu'au 5 septembre... absent de Paris et hors connexion... votre serviteur et chroniqueur, ne pourra vous livrer ni ses réactions ni ses informations sur les sujets hélas brûlants que nous livre l'actualité.

     

    En attendant il s'inquiète bien évidemment pour l'Égypte et s'interroge à propos de la nouvelle schizophrénie occidentale autour du drame :

     

    - d'un côté "on" a largement armé, financé et formé les militaires, ossature de ce malheureux pays ;

     

    - de l'autre, "on" fait mine de déplorer leur intervention logique contre la présidence islamiste de Morsi. Celle-ci aboutissait à une islamisation ultrarapide du pays. Et, par ailleurs elle conduisait à un échec cinglant. Ce que l'AKP de Erdogan a accompli, de manière rampante, pour la Turquie en 12 ans, les frères musulmans du Caire ont cherché à l'imposer dans leur pays en 12 mois.

     

    Que cela plaise ou non, la France ne peut avoir d'autre politique que de se préoccuper de ceux qui, si souvent, parlent sa langue : non seulement les Coptes et les autres Chrétiens, systématiquement menacés par le délire islamiste, mais aussi les élites évoluées de toutes confessions qui ne peuvent pas accepter le retour obscurantiste à la loi coranique, appelé par une majorité d'illettrés. Ne perdons pas de vue que les musulmans chiites sont eux aussi, comme en Syrie, la cible des "frères" sunnites.

     

    J'emprunte ici à l'équipe catholique du Salon Beige le commentaire suivant en date du 18 août 2013 :

     

    "Berlin appelle à protéger les chrétiens d'Egypte

     

    Un appel que nous aurions aimé entendre de la part du gouvernement français. Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a déclaré :

     

    – La minorité chrétienne en Egypte doit être protégée.

     

    – Nous sommes du côté des gens qui sont pour la liberté et les valeurs démocratiques et qui veulent une société ouverte."

     

    Ne nous illusionnons pas trop cependant. Cette position n'est pas exactement, en tout cas pas officiellement, celle de "Berlin". Il s'agit d'une simple déclaration personnelle de l'ondoyant ministre FDP des Affaires étrangères M. Guido Westerwelle au magazine Focus le 17 août. Jusqu'ici ni l'Union européenne, ni "notre" ministre Fabius, ni le département d'État américain ne sont allés dans ce sens, bien au contraire.

     

    Effectivement, comme le note le Salon Beige, on aurait aimé entendre à "Paris" une prise de position en faveur de ceux qui, en Égypte, combattent pour la liberté des individus et par conséquent contre l'islamisme. On a entendu le contraire.

    Le grand problème reste donc une fois de plus, pour nous, celui du redressement nécessaire de la France.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

  • "Heurts", "représailles" : la timidité de la presse française

    Lu sur le blog de Nystagmus :

    "Aujourd'hui donc, en matière de violence conjugale, on sait qu'un coup n'est jamais justifiable. Ce qui est fort dommage pour les chrétiens d'Égypte, c'est qu'ils ne sont pas des femmes battues. Et j'avoue que les termes de "représailles" et de "heurts interconfessionnels" décrivant dans la presse ce qui se passe aujourd'hui pour les coptes au pays des Pharaons commence à me chauffer un peu la cochlée. "Représailles", ça veut dire quoi ? Ça veut dire : tu m'as pris un oeil, je t'en prends un. Tu as fait quelque chose de répréhensible, je te rends la pareille.

    "Heurts interconfessionnels", ou son avatar "violences interreligieuses", ça évoque quoi ? Ça évoque deux milices de religion différente, pareillement armées, jouant dramatiquement à qui pisse le plus loin sans qu'on puisse vraiment dire qui a commencé ni qui a raison. Ça sous-entend que chacune des deux communautés a fait du mal à l'autre. Le pékin lambda, quand il entend parler de "heurts interconfessionnels", éteint sa télé en se disant que, décidément, les religions elles font rien qu'à se battre tout le temps, et que tout le monde l'a un peu cherché. Fermez le ban.

    Oui mais non. Ce qui se passe aujourd'hui en Égypte, ce ne sont pas des "représailles", ce ne sont pas des "heurts interconfessionnels", ce sont des pogroms - et je salue, une fois n'est pas coutume, Rue 89 de l'avoir dit tel quel... bien qu'entre guillemets. Entre 25 (estimation basse par l'ONG Initiative égyptienne pour les droits de la personne) et plus probablement une soixantaine (liste visible sur le Blog Copte) d'églises attaquées, brûlées dans tout le pays. Le pape des coptes, Tawadros II, menacé de mort, bien qu'il ait supplié ses ouailles de ne pas répondre à la violence - ce qu'elles ont fait.

    Des dizaines de commerces appartenant à des coptes saccagés, leurs propriétaires battus. Des écoles chrétiennes détruites. Des enfants tués.

    L'Égypte n'a pas le monopole de la pudeur journalistique. Partout où des gens se font tuer pour nulle autre raison que d'être chrétiens, le refrain du virus des "violences interreligieuses" revient. Au Pakistan. Au Nigeria. Si les chrétiens ne sont pas les seules victimes de cette étrange épidémie (les Rohingyas musulmans de Birmanie peuvent en témoigner, eux qui se font atomiser par des bouddhistes), ils sont très largement représentés.

    La vérité est qu'aujourd'hui, en Égypte, les chrétiens se font éliminer de façon ouvertement planifiée par les islamistes, même si certains musulmans ont le courage de leur porter secours.

    Ce n'est pas le dire qui est criminel, c'est de le taire."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les gouvernements occidentaux ne voient pas ce qui se passe vraiment en Egypte

    Les gouvernements occidentaux essuient les critiques de l’un des principaux évêques égyptiens, qui les appelle à coopérer avec le nouveau régime pour réprimer les extrémistes responsables de la vague de terrorisme dirigée contre près de 80 églises et autres centre coptes.

    L’évêque catholique copte d’Assiout, Mgr Kyrillos William Samaan, affirme que depuis les 48 heures d’émeutes antichrétiennes lancées par les partisans du président destitué Mohamed Morsi la semaine dernière, un grand nombre de chrétiens n’osent plus sortir de chez eux – surtout dans la province de Minya (en Moyenne-Égypte) qui est la plus affectée. À travers ces propos, Mgr Samaan réagit aux déclarations de l’évêque catholique copte Youhannes Zakaria décrivant de quelle manière il a été « sauvé » par la police qui, à Louxor, a empêché des islamistes de mettre le feu à son domicile lors du déchaînement de violence qui a contraint la communauté chrétienne de la région – y compris l’évêque, les prêtres, les sœurs et les laïcs – à se terrer dans ses maisons.

    « Les gouvernements occidentaux ne voient pas ce qui se passent »

    Assurant que près de 80 églises, monastères, écoles confessionnelles, hôpitaux et autres centres ont été pris pour cible depuis mardi 13 août, Mgr Samaan a critiqué l’Occident, qui ne reconnaît pas l’ampleur des attaques injustifiées menées par les partisans des Frères musulmans de Mohamed Morsi contre des communautés innocentes.

    Dans une interview accordée à l’Aide à l’Église en détresse, Mgr Samaan constate que « les gouvernements occidentaux parlent de droits de l’homme ; alors : oui, ces groupes ont le droit de manifester ; mais sans armes. Les gouvernements occidentaux ne voient pas ce qui se passe vraiment sur le terrain. »

    « Un groupe de terroristes a pris des armes pour nous attaquer. [Les gouvernements occidentaux] ne devraient pas supporter cela. »

    Mgr Samaan, qui se trouve à Assiout, a ajouté : « Les [Frères musulmans] pensent que les chrétiens sont la cause de l’éviction de Morsi. Mais les chrétiens n’étaient pas tout seuls – ce sont 35 millions de gens qui sont descendus dans la rue pour manifester contre Morsi. » « On punit les chrétiens. Nous servons de bouc émissaire. » Mgr Samaan a souligné qu’en dépit d’efforts répétés – notamment de la part des gouvernements des États membres de l’UE – visant à inciter les Frères musulmans à entamer un dialogue, la mouvance islamiste a répondu par la violence.

    Ses commentaires font suite à la déclaration en date de lundi 19 août du patriarche copte catholique d’Alexandrie, Mgr Ibrahim Sidrak, qui assure « toutes les institutions publiques, notamment les forces armées et la police, de notre appui libre, massif et délibéré dans leurs efforts pour protéger notre patrie. »

    Chrétiens et musulmans défendent les églises

    Tout comme Mgr Samaan, Mgr Sidrak a fait remarquer qu’un grand nombre de musulmans se sont tenus aux côtés des chrétiens pour défendre les églises et autres bâtiments coptes contre les attaques. D’après Mgr Samaan, « les membres de notre communauté sont proches des musulmans normaux, des musulmans modérés. Lorsque les fondamentalistes ont voulu s’attaquer aux chrétiens dans la vieille ville [d’Assiout], les musulmans ont pris des armes pour les chasser. » « Dans d’autres villes, chrétiens et musulmans se sont unis pour protéger les églises et sont restés à proximité directe pendant toute la journée. » Selon lui, de nombreux musulmans estiment, tout comme les chrétiens, qu’il devrait y avoir une séparation stricte entre la religion et l’État.

    « Toutes les églises sont désormais fermées »

    Bon nombre d’évêques rapportent à quel point les attaques de la semaine dernière ont été surprenantes. Selon Mgr Samaan, « nous nous attendions à une réaction [de la part des Frères musulmans], mais pas à ce degré de brutalité. » À Louxor, Mgr Youhannes Zakaria a dépeint à l’Aide à l’Église en détresse la mauvaise tournure prise par la manifestation musulmane de vendredi 16 août dernier lorsque des extrémistes ont tenté de pénétrer à l’intérieur du domicile de l’évêque pour y mettre le feu. Les forces armées sont intervenues « et nous ont sauvés, Dieu soit loué ». Assurant que toutes les églises sont désormais fermées, il a ajouté que « moi-même, l’évêque, les prêtres, les sœurs et les membres de la communauté ne pouvons pas nous déplacer [librement]. Nous restons chez nous pour nous protéger contre toute forme de violence. » L’évêque a affirmé qu’à Louxor comme dans les villages alentours, « quelques » églises et maisons chrétiennes ont été incendiées et que quelques boutiques tenues par des chrétiens ont été détruites. Il a ajouté qu’à Dabbiah, un village à proximité de Louxor, cinq chrétiens et un musulman ont été tués. Tous les évêques ont appelé à la prière.

    « Nous avons besoin de vos prières »

    Dans un message adressé au directeur de l’antenne britannique de l’Aide à l’Église en détresse, Neville Kyrke-Smith, Mgr Zakaria a déclaré : « Nous sommes prêts à souffrir, à être pris pour cible, à perdre nos églises, nos maisons et nos moyens de subsistance afin de sauver l’Égypte pour les chrétiens et les musulmans. »

    « Nous avons besoin des prières de tout le monde pour résoudre nos problèmes. Nous sommes préoccupés par l’avenir de nos enfants ; ce que nous voulons, c’est que les bons chrétiens et les bons musulmans puissent vivre côte à côte. »

    John Pontifex http://www.aed-france.org