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insécurité - Page 864

  • La réponse judiciaire ambigüe face à la menace terroriste

    (NOVOpress via le Bulletin de réinformation)
    L’arsenal juridique est actuellement déployé afin de faire face à une possible montée du terrorisme en France

    La réponse judiciaire française aux actes terroristes d’il y a 15 jours est précipitée. Manuel Valls contre l’avis de Christiane Taubira (photo), a demandé à l’Assemblée d’envisager le rétablissement du crime d’indignité nationale. Le 12 janvier dernier, la Garde des Sceaux recommandait quant à elle la plus grande rigueur contre les auteurs d’apologie du terrorisme ; elle a demandé aux juges de pratiquer la comparution immédiate à l’égard des prévenus. Or, la comparution immédiate est réservée en principe aux cas sans difficulté.

    Cette vieille dame qu’est la justice française, si lente, si précautionneuse semble donc avoir retrouvé sa prime jeunesse. Sur ces derniers quinze jours, plus d’une centaine de personnes ont été déférées, la plupart dans l’urgence, pour apologie du terrorisme, et 30 ont été condamnées à la prison ferme pour cette infraction — soit plus que sur ces vingt dernières années. Le syndicat de la Magistrature a protesté contre une utilisation abusive de la justice expéditive : l’apologie du terrorisme est une infraction mal définie, qui demande du discernement, et donc du temps.

    L’attentat à Charlie Hebdo semble signer l’échec de la réforme pénale promue par Christiane Taubira

    La Garde des Sceaux ne nous avait pas habitués à une telle fermeté. C’était elle qui, l’été dernier, avait instauré la contrainte pénale ; son but à terme avoué était de supprimer la prison pour les délinquants. Or, Amédy Coulibaly était le pur produit du laxisme judiciaire français : ce multi récidiviste avait été condamné au port du bracelet électronique. Chérif Kouachi était placé sous contrôle judiciaire, ce qui ne l’avait pas empêché d’aller s’entraîner au Yémen.

     

    La Garde des Sceaux veut apporter une réponse judiciaire forte au terrorisme, mais ne remet pas en cause sa politique pénale antérieure

    Selon sa circulaire, et son communiqué de presse, les valeurs menacées par les terroristes étaient des valeurs démocratiques. Elle choisit donc de protéger le « pacte républicain », en renforçant en priorité la lutte contre les discriminations : le racisme deviendra circonstance aggravante de toutes les infractions ; les diffamations raciales, antisémites et homophobes seront réprimées bien plus que toutes les autres.

    La seule manière que la Garde des Sceaux a trouvé de lutter contre le terrorisme, c’est de réprimer le racisme et l’homophobie. La plus grande permissivité contre les atteintes aux biens et aux personnes est de rigueur ; en revanche, les paroles racistes ou les apologies du terrorisme seront durement sanctionnées. On est de moins en moins poursuivis pour ses actes ; on l’est, de plus en plus, pour ses paroles…

    http://fr.novopress.info/181432/reponse-judiciaire-ambigue-face-menace-terroriste/

  • [Lu sur Le Net] De retour du djihad, il vit des allocations handicapé

     PARIS (via l’Observatoire des gaspillages)
    Dans l’édition du « Point » du 16 janvier, un article intitulé « L’histoire funeste des trois tueurs » brossait le portrait du « réseau des Buttes-Chaumont » dont faisaient partie les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs des récents attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et du supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris. L’article mentionne le cas d’un comparse, Mohamed el-Ayouni, qui s’était rendu en Irak en juillet 2004. Dans les combats de Falloujah, il avait perdu son bras et son œil gauches. De retour en France, il avait demandé une allocation handicapé… et l’avait obtenue des services sociaux.

    Ce n’est que grâce à une allusion au détour de la deuxième page de l’article (p.44) que l’on découvre que Mohamed el-Ayouni a bénéficié d’une allocation handicapé à son retour d’Irak alors que les services sociaux ne pouvaient ignorer dans quelles circonstances il avait perdu son œil et son bras gauches :

    Mohamed-el-Ayouni-p44

    Une lectrice, membre de Contribuables Associés, s’est émue de cette information et en a saisi le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine. Cette dernière ne détenait certes pas ce portefeuille en juillet 2004 (à l’époque, c’était l’UMP Philippe Douste-Blazy), mais ce sont ses services qui ont attribué cette allocation handicapé. Vous pouvez lire ci-dessous la lettre de notre membre, ou la télécharger en cliquant ici (nous avons occulté son identité et son adresse pour des raisons évidentes).

    Lettre-Marisol-Touraine-Mohamed-el-Ayouni

    Si, comme cette lectrice, et comme nous-mêmes, vous trouvez choquant que les services sociaux aient pu attribuer une allocation handicapé à un terroriste qui revenait d’Irak avec des mutilations liées à la guerre qui y sévissait, merci de partager cet article par courriel, sur Facebook et sur Twitter. Vous pouvez également écrire au ministre de la Santé afin qu’il fasse toute la lumière sur ce véritable scandale.

    http://fr.novopress.info/181436/lu-net-retour-du-djihad-il-vit-allocations-handicape/

  • Francis Cousin - Terrorisme, Système et Stratégie de la tension

    Extrait de l'émission de Méridien Zéro du 26 novembre 2012 dans laquelle PGL et Lieutenant Sturm interrogeaient le philosophe Francis Cousin, auteur de L'être contre l'avoir, au sujet de sa conception du terrorisme et de la stratégie de la tension.

    PGL – Vous avez écrit un nombre assez incalculable d'articles sous formes de publication de toutes formes. Et un des premiers ouvrages, qui n'est pas crédité à votre nom parce que vous pratiquez une forme d'impersonnalité active, est un ouvrage sorti en 2003, signé d'un certain Terror, que Emmanuel Ratier avait d'ailleurs recensé à l'époque dans sa lettre Faits et documents, s'intitulaitVéridique rapport sur les dernières nécessités de préservation et d'extension de la domination américaine sur le monde, sous-titré Du terrorisme et de l’État en leur contexte général ou comment Washington est à la genèse opérationnelle des attentats du 11 septembre 2001 et de tout ceux qui ont suivi dans le cadre d'une appropriation recherchée des ressources pétrolières mondiales et d'abord irakiennes, aux éditions Stanislav. C'est un titre et une formulation qui évoquait furieusement les écrits du situationniste italien Gian-Franco Sanguinetti qui avait écrit notamment Du Terrorisme et de l’État. Donc c'est un ouvrage, déjà, où vous rejoigniez les thèses et la sensibilité de notre ami italien Gabriele Adinolfi pour montrer qu'il y avait une sorte de stratégie de la tension mondiale qui était menée déjà depuis un certain temps par les élites oligarchiques, transnationales mais surtout américano-centrées, et que le 11 septembre était une vaste imposture. Pouvez-vous revenir sur ces questions-là, sur ce travail ?

    Francis Cousin – Une ligne de fracture radicale entre la philosophie de rupture et la philosophie de connivence, entre la pensée de l'authenticité et la pensée idéologique de toutes les falsifications passe notamment par le terrorisme. On pourra parler de l'immigration, on pourra parler de tas de sujets mais le terrorisme est une ligne de fracture. Le Capital organise des stratégies terroristes de diversion, de chaos systématiquement orchestré, afin de maintenir sa domination, à la fois pour empêcher l'émergence de lutte radicale et pour confisquer le regard du spectateur dans de fausses directions. Les attentats du 11 septembre, les attentats au moment de la stratégie de la tension, la mort d'Aldo Moro, l'attentat de la gare de Bologne. Tous les attentats... Ce qu'il faut comprendre c'est qu'il y a une matrice stratégique qui est substantielle. À l'époque de la totale domination du pouvoir de la marchandise sur le monde, hormis une bombinette que « moi » en tant que fou un mardi matin à 9h30 je vais mettre dans un escalier et qui peut venir de moi parce qu'elle n'aura pas d'intérêt et pas d'efficience, tout acte terroriste d'efficience réelle passe nécessairement par l'appareil d’État. Je me suis énormément intéressé aux mouvements anarchistes terroristes divers [du début du siècle dernier]. Si vous allez à la préfecture de police et que vous travaillez aux archives, vous savez que dès que trois anarchistes se réunissaient dans un grenier pour mettre en marche la bombinette Ravachol 1 ou la bombinette Ravachol 2, Clémenceau dans les deux jours était informé et avait un rapport. Donc si un État, dont les mécaniques de contrôle étaient encore relativement vétustes et artisanales, pouvait se permettre de faire, déjà, un acte de contrôle total sur ce qui était censé s'opposer à lui, on imagine bien qu'à l'âge technologique d'aujourd'hui... L'affaire Mérat par exemple est très intéressante, c'est une ligne de fracture qui montre là où est la révolution, là où est la contre-révolution. Tous ceux qui sont complices du système entérinent la thèse classique, c'est-à-dire la thèse de la DCRI, et tous ceux qui se posent quelques questions voient bien que Mérat ne pouvait par simple logique administrative et gestionnaire du quotidien être un autonome. Tout était programmé, tout était pensé, tout était ficelé. Et ce que les mouvements révolutionnaires radicaux des années 60-70 ont compris, dans la mouvance du situationnisme, de l'autonomie ouvrière et de toutes ses radicalités pratiques qui se sont mises en marche, c'est que l’État est le chef d'orchestre terroriste. Alors non pas par complotisme fou, mais parce qu'il y a une immanence de la marchandise. La marchandise dans sa phase actuelle de crise généralisée ne peut plus organiser son pouvoir despotique - sur les êtres et sur l'espace qu'elle contrôle - qu'à travers la manipulation chaotique.

    PGL – C'est ce qu'on peut retrouver dans le 1984 de Orwell entre autre, avec les guerres pseudo-fictives entre Estasia, Eurasia...

    FC – Ce qui est fantastique c'est qu'aujourd'hui, à l’apothéose du crétinisme universitaire et médiatique, tout le monde est orwellien. Mais tout le monde est orwellien pour ne pas l'être. Orwell a fait une critique radicale de l’État et du terrorisme. Dans 1984 il dit : « les bombes qui éclataient tous les jours à Londres étaient placées par l'appareil d’État pour contrôler la population ». En Italie dans les années 70 on avait des luttes de classe qui étaient extrêmement radicales. La gauche du Capital, les syndicats de la gauche du Capital, les partis de la gauche du Capital, étaient incapables de les contrôler, il y avait une autonomie ouvrière qui explosait, et dans le même temps l'OTAN avait besoin d'une restructuration impérialiste de la partie sud du continent européen. Donc la stratégie des Brigades rouges est très simple : vous avez quelques paumés qui circulent, et quelques paumés qui circulent c'est une manne infinie pour les services. Parce que n'oublions jamais qu'un service secret est un service de manipulation. S'il n'était pas un service de manipulation il ne s'appellerait pas service secret mais service public. Donc le service secret est secret parce qu'il manipule, parce que ce qu'il fait, il ne le dit pas, ce qu'il dit, il ne le fait pas.

    PGL – A cette époque on a vu une prise en charge des Brigades rouges, après la réclusion de Redatto Curcio...

    FC – À propos des Brigades Rouges, vous avez un très bon bouquin de Francesscini, l'un des fondateurs avec Curcio des Brigades Rouges, qui dit d'ailleurs : « un jour la réunion que nous avions, s'est faite dans le bureau de Branzio qui était membre de l'Otan ».

    PGL – À l'époque c'était Mario Moretti qui était sûrement l'un des infiltrés...

    FC – Donc, ce qu'il faut bien comprendre c'est que le fétichisme de la marchandise, le spectacle du faux qui est orchestré par le système aboutit à cette logique que Marx, que Debord ont compris et qui renvoie aux pré-socratiques : dans la sphère du pouvoir et de la mystification, tout ce qui est présenté comme vrai est faux, et tout ce qui est présenté comme faux est vrai. L'affaire Mérah, les attentats du 11 septembre etc., il y a la vérité officielle qui est la mystification du pouvoir en mouvement, et il y a la vérité réelle qui est à rebours de tous les dogmes. Mais le système quelque part l'avoue implicitement.

    PGL – On le voit avec l'Irak et ces histoires de centrales nucléaires à but militaire...

    FC – Bien sûr. Et le médiatisme spectaculaire, ces grandes émissions de vacuité absolue sont incapables de montrer à la télévision ou à la radio un débat contradictoire sur le 11 septembre, sur l'affaire Mérah, ou sur quoi que ce soit. C'est impossible. Il y a diabolisation. Vous avez Bigard qui avait fait des sketch qui étaient ce qu'ils étaient. Mais qui, quelque part, indiquaient, derrière l'aspect loufoque, l'aspect encore plus loufoque de la logique étatique. Il a été écrasé et étrillé.

    PGL – On se souvient aussi des personnalités du show business qui ont eu le malheur de montrer un peu de scepticisme - et pourtant cela n'allait pas très loin - sur ces questions là. Marion Cotillard qui avait aussi posé les mêmes questions sur le 11 septembre...

    FC – On mesure le faux à l'énergie que le système du fétichisme de la marchandise met en mouvement pour que ce faux reste sans discussion. L'ordre du système contemporain, c'est le faux sans discussion. Pas de discussion !

    PGL – C'est l'anathème, c'est la diabolisation. On est revenu presque à une religion révélée. C'est une sorte de blasphème en quelque sorte.

    FC – On est là dans des exemples de grandes stratégies mondiales. Mais on a aussi des éclopés individuels. On a Robert Boulin, on a François De Grossouvre. On a un jour comme cela, des gens qui disparaissent du monde des vivants parce que, bien qu'ils aient été au pouvoir, qui est une école de servilité, à un moment donné, ils ont eu une interrogation humaine, peut être trop innocente ou trop pure, et ils ont dit, ils ont vu, ce qu'il ne fallait pas qu'ils disent, ce qu'il ne fallait pas qu'ils voient. Et donc ils doivent disparaître.

    Maintenant, le problème est la critique du concept de désinformation. Marx l'avait déjà fait, les situationnistes l'ont fait, et ils convient d'aller au bout. Le concept de désinformation est insuffisant. Parce que le concept de désinformation nous donnerait à croire que le système matraque, que le système, par une technique de renversement, construit le faux. Or, le faux n'est pas une construction diabolique et complotiste d'états-major, petits, moyens ou grands. Le faux est la substance même du fétichisme de la marchandise. C'est une immanence. Alors bien évidemment, il y a des états-major dans les services qui organisent. Mais, il n'ont aucun pouvoir. Ils sont eux-mêmes dans la mystification du fétichisme. Ce ne sont pas les états-major qui organisent le fétichisme de la marchandise, c'est le fétichisme de la marchandise qui manipule et organise les états-major.

    Lieutenant Sturm – Concrètement pour nos auditeurs, des cas ? Sur cette organisation par le fétichisme de la marchandise du faux ?

    FC – Prenons par exemple, la [première guerre du golfe], et le moment où la fameuse ambassadrice américaine, qui a été liquidée ultérieurement dans un accident de voiture magique, laisse entendre à Saddam Hussein que, s'il va vers la zone koweïtienne - compte tenu des dettes koweïtienne – personne ne bougera...

    LS – On va même jusqu'à lui reconnaître que c'est la 19eme province de l'Irak !

    FC – ...si on a un regard étroit, et que le champ de vision est restreint, on peut se dire que : de cette première rencontre avec l'ambassadrice américaine, bien évidemment gérée par la CIA, par le NSA, et par l'appareil d'état, il y a une manipulation construite. Alors effectivement, il y a une manipulation construite mais qui n'est qu'un effet. Cette manipulation construite n'est qu'un effet parce qu'elle est prise dans la grande crise générale du système de la valorisation capitaliste. Les américains ont besoin de redéfinir tout l'espace euro-asiatique avec tout le problème des hydrocarbures. Il y a donc une logique immanente à la crise du Capital qui fait que compagnies pétrolières, services, sont tous dans un mouvement impersonnel « qui conduit à ». Et c'est d'ailleurs pour cela que Marx explique très bien qu'aujourd'hui il n'y a plus de bourgeoisie. Tous les couillons gauchistes qui vous disent : « La bourgeoisie ! La bourgeoisie ! La bourgeoisie ! », ils n'ont pas lu Marx. Marx explique très bien qu'au moment de la domination réelle de la marchandise qui se meten mouvement, la bourgeoisie est su pplantée, dirigée et annihilée par la classe capitaliste. La bourgeoisie, c'était des gens qui étaient propriétaires et qui géraient dans une phase intermédiaire les débuts de la marchandise.

    PGL – Aujourd'hui on est au centre de l'hyper-classe en quelque sorte, pour reprendre ce terme-là...

    FC – Au moment de la domination réelle de la marchandise Marx dit, une classe capitaliste salariée, anonyme, nomade, se met en mouvement et elle ne gère pas le Capital. C'est le Capital qui la gère. Vous voyez bien que les plus grands patrons du jour au lendemain sont débarqués. Ils ont un pouvoir à un moment donné mais il ne faut pas confondre la réalité du pouvoir de la marchandise avec la schizophrénie narcissique des mecs qui un jour dans un état-major regarde le pouvoir qu'ils exercent sur le monde en croyant que c'est eux qu'ils l'exercent. Il y a donc un système immanent qui organise le système de la marchandise et qui organise les campagnes terroristes. Les campagnes terroristes sont des réponses à la crise.                                                              

    Transcription : Aymeric

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2015/01/18/francis-cousin-terrorisme-systeme-et-strategie-de-la-tension-5536788.html

  • Terrorisme, violences: sont ils à la hauteur ?

    La tentative, théâtralisée, faite hier soir par le très démonétisé  Nicolas Sarkozy, invité du jt de France 2, de s’extraire du troupeau UMPS, de s’abstraire de ses fautes lourdes et de ses erreurs dramatiques, en reprenant certains propos développés notamment par nous sur ce blogue, peut-elle encore être audible ?  Nous le saurons bientôt comme nous constaterons aussi l’efficacité du  mot d’ordre, relayé avec un bel ensemble orwellien, par la plupart des journalistes, analystes, spécialistes, éditorialistes, des grands médias. Ces derniers martèlent ainsi que le FN se serait pris les pieds dans le tapis en apparaissant comme en retrait de la grande démonstration d’unité nationale qui a suivi les attentats des 7 et 9 janvier. Dire cela c’est insulter l’intelligence de nos compatriotes. C’est surtout oublier (volontairement) deux choses que les Français, même  réputés comme ayant « la mémoire courte », ont bien présent à l’esprit. D’abord que le FN a été interdit de manifestation à Paris. Et surtout qu’il aurait été incohérent pour l’ opposition nationale, qui a eu le grand tort aux yeux de ses adversaires d’avoir vu juste, de mêler sans objection  sa voix au concert hypocrite des pompiers-pyromanes du Système. Beaucoup de nos compatriotes l’ont compris et cela apparaîtra encore plus clairement quand le nuage de sidération qui s’est abattu sur le pays aura achevé de se dissiper…

     Un retour au réel redouté par une gauche au pouvoir exsangue mais aussi par les « humanistes » de droite. Président du Sénat et de l’amicale gaulliste au sein de cet auguste établissement, Gérard Larcher distribuait mardi sur l’antenne d’Europe 1 bons et mauvais points. «L’exécutif a été à la hauteur de la situation » (de la crise terroriste, NDLR). «François Hollande a assumé la fonction de président de la République. Et pour moi, en tant que Gaulliste (sic), c’est ça l’essentiel ». « Les institutions de la République ont été à la hauteur. L’opposition aussi a été responsable. Et il n’est pas impossible que Marine Le Pen soit troisième en 2017. Le FN ne peut pas profiter de cette situation, en tout cas il n’a pas été à la hauteur en temps que parti ».

     Un jugement militant qui ne surprendra pas dans la bouche de M. Larcher,  lui qui a déclaré qu’il voterait sans état d’âme  PS pour faire barrage au FN. Un homme qui appartient à ce courant défini par Denis Tillinac,  qui soutient «  le projet d’une droite modérée et d’un centre unis sous une même bannière libérale, européenne, accommodante avec la modernité sociétale et qui idéalement s’étirerait de Juppé à Bayrou en passant par Raffarin, Larcher, NKM, Le Maire, Pécresse, Baroin, Chatel et les orphelins de Borloo.. » Un projet, « une droite cool, bobo (qui)  peut faire monter le FN jusqu’à 40%»   pronostiquait-il il ya trois ans…

     Ce même ventre mou de centre-droit qui exhorte les Français à ne pas faire d’amalgame entre la politique d’immigration à haut débit initiée depuis le décret autorisant le  regroupement  familial, signé par MM. Giscard, Chirac et Poniatowski, et la manifestation de ses effets pervers, extrêmement problématiques,  dans toute une série de domaines.

     Ex directeur du Renseignement de la DGSE,  Alain Juillet le rappelait le 19 janvier sur le blogue Supersonique de Vincent Lamigeon, hébergé sur le site du magazine Challenges. « Par idéologie, on a laissé s’installer le communautarisme en France, à partir du moment où les constructeurs d’automobiles se sont mis à recruter de la main d’œuvre moins chère au Maghreb, en cantonnant ces nouveaux arrivants dans les cités quand le feu vert au regroupement familial a été donné. Le processus d’intégration, qui était permanent en France, s’est alors arrêté. Il faut casser le communautarisme, les zones de non-droit et ramener ces populations à la France ».

     Considéré par Michel Houellebecq comme l’un des grands talents  de demain, Laurent Obertone auteur de « La France Orange Mécanique », se moquait il y a quelques mois  sur Boulevard Voltaire  des Tartufe et autres  adeptes d’un angélisme suicidaire : « La criminalité ne dit absolument rien de notre société, c’est évident. En 1950, on ne brûlait pas de voitures pour fêter le réveillon. En 1950, on ne tabassait par les gens qui n’avaient pas de cigarette. En 1950, on ne violait pas collectivement les adolescentes en fugue. Mais tout ça ne veut rien dire, on ne va tout de même pas commencer à analyser les choses, à se servir de faits pour poser un diagnostic, ce serait empirique, tout à fait contre-utopiste. La criminalité s’est officiellement multipliée par 7 depuis le laxisme judiciaire et l’immigration massive, c’est le cas dans tous les pays d’Europe, mais tout ça relève du hasard le plus total. Allez, je le dis pour vous : faut pas généraliser .  Padamalgam… ».

    Il faut savoir, certes, raison garder et nous voulons (aimerions) croire le ministre de la Défense , Jean-Yves le Drian, quand , encore ce matin sur France Inter , il nous explique que la présence d’anciens militaires français dans les rangs des  brigades internationales islamistes sévissant en Irak et en Syrie, sont des cas excessivement « rares » et marginaux.

     Nous savons cependant que l’armée elle aussi n’est pas épargnée par les tensions générées par la montée en puissance du communautarisme musulman, du fait même de son recrutement.  Et dire cela ce n’est pas  remettre en cause la loyauté et le patriotisme irréprochables de beaucoup  de soldats français  issus de l’immigration.

     D’après le journal L’opinion, ces anciens soldats français présents dans les rangs de l’Etat Islamique (EI) ou de groupes apparentés,  seraient une dizaine tout au plus. Un ancien membre des forces spéciales serait avec eux, un autre dirigerait un dizaine de miliciens islamistes de nationalité française  formés par se soins au métier des armes, dans la région de Deir Ezzor (nord-est de la Syrie).

     Le général Vincent Desportes,  ancien directeur de l’École de guerre, professeur associé à Sciences-Po, connu pour son franc-parler et notamment pour avoir  vivement critiqué la paupérisation de notre  outil militaire,  a été interrogé sur ce sujet brûlant sur le site de BFM TV. « Ce sont peut-être dit-il,  des djihadistes qui avaient ce projet là avant de rentrer dans l’armée, qui sont rentrés dans l’armée pour être formés ». « C’est tout à fait possible. Ils représentent un certain danger, car ce sont des soldats qui connaissent le maniement des armes et des explosifs, et qui sont beaucoup plus dangereux que des jeunes qui partiraient sans aucune formation ».

     « D’autres soldats, plus jeunes, indique encore le site de BFM, combattraient également au sein de l’EI, notamment d’anciens membres de la Légion étrangère ou des parachutistes. Certains n’hésitent pas à s’afficher dans des vidéos de propagande postées par l’organisation terroriste sur Internet ».

     Rappelons, pour aller dans le sens du général Desportes, que les groupuscules  et mouvements d’extrême gauche (la LCR en France par exemple)  incitaient dans les années 70 leurs militants à faire leur service militaires dans des unités d’élites. Il s’agissait d’acquérir aux frais de « l’Etat bourgeois » à abattre, une formation gratuite et efficace. Il ne serait pas étonnant,  note Bruno Gollnisch, que des terroristes islamistes soient animés par la même logique.

     Cette potentielle perméabilité de certaines recrues à l’idéologie fondamentaliste, cette possible infiltration des armées, est en tout cas un sujet de préoccupation supplémentaire pour nos services de renseignement et antiterroriste. Il s’inscrit dans le cadre d’une inquiétude, plus générale, sur notre capacité opérationnelle à faire face aux menaces qui pèsent plus que jamais sur notre nation.  

     Jacques Bordes citait dernièrement sur son blogue l’éditorial de Guillaume Belan, dans un récent  numéro (2436)  d’Air & Cosmos : «Jamais elle (la France, NDLR) n’a eu une armée si réduite pour faire autant (…). L’exercice atteint ses limites. Les armées sont sous haute pression. Sursollicitées, elles arrivent en limite de régénération. Cela veut dire qu’elles ne pourront bientôt plus être capables de se préparer pour demain. De renouveler leur potentiel. Cela veut dire que l’outil de Défense français, bientôt, sera moins performant dans un monde dans un monde plus dangereux ».

     Un constat que nous partageons, d’autant que nous ne sommes pas forcés de croire Manuel Valls quand il  indique que notre pays est confronté sur son territoire à la menace que ferait courir seulement 3000 individus susceptibles de d’œuvrer, de  passer à l’acte dans le cadre du djihadisme. Même dans ce cas de figure,  et sachant qu’il faut entre 25 et 30 fonctionnaires pour surveiller H 24  un terroriste potentiel, cela nécessiterait de consacrer à leur surveillance un effectif d’environ  75 000 personnes…

    http://gollnisch.com/2015/01/22/terrorisme-violences-sont-ils-a-la-hauteur/

  • Il faut savoir désigner l'ennemi

    Une situation nouvelle est apparue. Elle se dégage dès maintenant à quelques jours des attentats ignobles de Paris, et plus encore après l'immense et pacifique rassemblement du 11 janvier.

    Il existe bien des manières l'envisager.

    En ce 20 janvier, tout ce qui se dit ou prétend se mesurer dans l'opinion publique, en terme des cotes de popularité par exemple, doit être tenu pour essentiellement mouvant. La situation évoluera encore, bien entendu.

    Nous sommes en guerre. Certes puisque les autorités publiques enregistrent cet état de choses.

    Or, nous savons, depuis Thucydide, que "la guerre ne se développe jamais selon un plan arrêté."

    J'ai pu noter diverses analyses, arrêtées, elles, au 19 janvier. On pourrait les juger, en apparence, divergentes parmi les gens dont j'estime le point de vue. Chacun apporte son lot de réflexions.

    Parmi toutes les opinions pertinentes entendues, l'une m'a particulièrement frappé. Elle va à contre-courant : sans approuver le moins du monde la dimension sanglante des crimes commis dans les bureaux de Charlie Hebdo au ailleurs, certains se refusent à gérer en quoi que ce soit la confrontation pourtant évidente du monde occidental, dont nous dépendons, et ce qu'on appelle en France "l'islamisme radical". (1)⇓

    Certains esprits tordus veulent à tout prix nous convaincre que cet ennemi n'aurait absolument "rien à voir" avec ce dont il se réclame lui-même. Et pour mieux le prouver, ils voudraient que l'on construise aux frais de l'État les lieux de culte qui n'existaient pas en 1905, tout simplement parce que cette prédication ne se connaissait aucun adepte, à la même époque, en France métropolitaine.

    Plus grave, au discours, fort applaudi, du chef du gouvernement le 13 janvier à l'Assemblée nationale, ont succédé des interventions beaucoup plus incertaines du chef de l'État. Certes, on conviendra qu'il peut advenir que même ce personnage dise la vérité. Une fois de plus, cependant, lors de son discours à l'institut du Monde arabe il a montré le défaut de sa cuirasse. Ce 15 janvier, en effet, accompagné de la si décorative Mme Pellerin, M. Hollande était accueilli par Jack Lang en personne, aujourd'hui président de cet organisme parisien copartagé par 22 états du proche orient. Il s'agissait pour lui d'ouvrir en vedette américaine un forum consacré au "Renouveau du monde arabe". Et on a entendu les mêmes rengaines : "refuser les amalgames et les confusions". Elles étaient assorties des mêmes menaces : "l’ordre républicain doit être exercé fermement face à ceux qui s’en prennent à tous les lieux de culte." Bigre. On y répétait aussi que "les conflits du Moyen-Orient n’ont pas leur place ici", – et pourtant ils ne se privent pas impunément de la prendre – sans oublier le mot d'ordre "l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam".

    Ça vient d'où alors ? Des excès de la démocratie chrétienne peut-être ?

    Le discours présidentiel est retombé ces jours derniers dans l'hérésie majeure, celle qui consiste, pour un gouvernant, non seulement à ne pas désigner l'ennemi, mais bien plus à refuser de le nommer. Car cette désignation peut être considérée comme la tâche régalienne essentielle. Tel est même son "but spécifique". (2)⇓

    Le "terrorisme", comme la finance dénoncée au Bourget en 2012 dans une rhétorique similaire, pas plus que le vague et confus "totalitarisme", cela ne désigne personne. Le général Malik, théoricien pakistanais de cette méthode de guerre, en fait l'arme par excellence de son pays en conflit permanent dirigé contre l'Inde. Nous ignorons ce qu'en pense le président de la république, nous ignorerons longtemps encore, je le crains, s'il en pense même quelque chose.

    Quand leurs dirigeants défaillent il revient aux citoyens de prendre une partie de leur destin en main, et pour commencer, de saisir au moins la nature des périls auxquels le pays se trouve confronté.

    Il faut savoir désigner l'ennemi, mais M. Hollande ne le sait pas...

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1.  cf. discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale. À noter que les spécialistes américains parlent plutôt d'islam "politique" pour le distinguer de l'aspect purement "religieux". Cette distinction préempte l'hypothèse que la pensée musulmane s'apprête à construire au XIVe siècle de l'Hégire quelque chose qui ressemblerait à la séparation du spirituel et du temporel théorisée dans le monde catholique au XIIIe siècle de l'ère chrétienne par saint Thomas d'Aquin (1225-1274). 
    2.  cf. "Qu'est-ce que la Politique" par Julien Freund, Sirey 1965, coll. Points/Politique n°21, Seuil 1967. 
  • Le racisme anti-arménien à Marseille

    Minute a interrogé Jacques Donabedian, co-président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France pour la région Sud, suite à l’assassinat du jeune arménien Mickaël par des voyous multirécidivistes.

    "Il est mort, victime de l’hostilité qui règne dans les quartiers difficiles. Mickaël était un jeune chrétien. Il était scout apostolique arménien, il avait une vie exemplaire, il défendait certaines valeurs… Mais quand vous défendez ces valeurs, vous êtes vu d’un mauvais oeil par les jeunes qui se livrent aux trafics en tous genres. Ça génère des tensions, des rixes. Lundi, dans un contexte exacerbé par les attentats commis à Paris, Mickaël a été assassiné.

    Peut-on parler d’un assassinat raciste?

    L’assassinat de Mickaël est un cas extrême et dramatique. Mais pour les jeunes d’origine arménienne, le climat d’insécurité est permanent. Dans certains collèges et lycées, nos enfants sont insultés, traités de « sales Arméniens ». C’est même tagué sur les murs dans certaines écoles ! Les propos racistes, les agressions verbales, les coups, les menaces : c’est au quotidien que les jeunes Arméniens en sont victimes. On ne le dit pas, mais il faut le savoir."

    Allô, les professionnels de l'antiracisme ?

    Michel Janva

  • Une journaliste de la BBC revient sur les soit-disant « déséquilibrés »…

    Il semblerait que le monde médiatico-politique français soit un petit peu manipulateur… C’est en tous cas ce qu’a l’air d’expliquer Caroline Wyatt, une journaliste de la BBC.

    Les très nombreuses victimes françaises anonymes de « déséquilibrés » apprécieront sans doute que quelqu’un disent enfin clairement la vérité…

    « La France a déjà subi dans ses rues, au cours de ces dix dernières années, de très nombreuses violences perpétrées au nom de la religion, bien qu’elle ait tenté de faire passer la plupart des attaques récentes de “loups solitaires” qu’elle a subies comme des actes d’individus déséquilibrés. »

    http://www.contre-info.com/

  • Lorsque certains se rient de tout, d’autres tuent pour un rien

    Jure Georges Vujic, avocat au Barreau de Paris, diplômé de la Haute Ecole de guerre des forces armées croates, collaborateur de l’Académie de géopolitique de Paris et contributeur à la revue Géostratégiques et au site polemia.com

    Une phrase de Drieu la Rochelle me vient à l’esprit à l’occasion de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo : « Je craignais le venin de la faiblesse qui est dans la haine et l’accoutumance ».

    En effet, derrière l’immersion médiatique émotionnelle, elle permet de prendre du recul. Il n’est certes pas de bon aloi et politiquement correct de citer Drieu, n’en déplaise à tous les censeurs de la République laïque, mais il convient néanmoins de constater que nos bonnes vieilles démocraties libérales ont baissé la garde au moment où l’islamisme djihadiste et la chasse au Daesh, l’Etat islamique, occupent l’ensemble de la communauté internationale. La première faiblesse que redoute Drieu est celle de l’accoutumance qui frise l’anesthésie de l’opinion publique française et européenne aux caricatures vaseuses islamophobes et chrétiennophobes de Charlie Hebdo, comme si le polythéisme et le relativisme des valeurs de la postmodernité républicaine pouvaient justifier, au nom de la prétendue liberté d’expression, toute forme gratuite de profanation et de blasphème à l’égard de ce qui reste encore de sacré pour certaines franges de la population française chrétienne et musulmane.

    Cette accoutumance à la satire vindicatrice, sélective et hypocrite qui imprègne les esprits de nos sociétés policées a longtemps été entretenue et nourrie par l’idéologie libérale mondialiste de gauche comme de droite, relayée par les médias officiels et par certains intellectuels droitiers. Ces derniers, comme Michel Houellebecq, versent dans l’islamophobie de supermarché, et leurs écrits en fait dévoilent leur malaise existentiel individuel, de même qu’un certain désœuvrement blasé et cynique d’une certaine élite intellectuelle de droite qui voudrait bien ressembler à Céline, Nimier, Bernanos ou même Drieu, le dandy de droite, désabusé, cynique en panne d’émotion. Et pourtant, cette faiblesse qui est dans l’accoutumance à l’ordre (désordre) sociétal libéral-libertaire cache une profonde ignorance du contexte contemporain voire un contresens historique et temporel. Car même si le rire reste incontestablement une arme politique d’émancipation, ce dernier n’est jamais totalement indépendant d’un certain contexte social et politique, d’un certain espace-temps. A ce titre la parodie, le sarcasme ont toujours existé pour provoquer un questionnement, une manière de prendre de la distance vis-à-vis d’un phénomène social ou politique afin de mieux le critiquer, le soumettre à d’autres regards et positions, afin de mesurer ce qui relève du simulacre voire de l’illusion d’optique que constitue la trame de l’idéologie dominante, de l’ère du temps. A ce titre la parodie, la caricature sont légitimes, mais si l’on se réfère á la généalogie de la satire, on se souvient que la satire d’Aristophane, du Candide de Voltaire, l’humour décapant de Coluche, l’entartrage, ne rompaient jamais le dialogue avec le parodié. Ce qui est problématique avec les caricatures de Charlie Hebdo, au-delà du caractère blasphématoire, que peuvent représenter de tels dessins pour les personnes croyantes, c’est leur caractère exclusif, militant, qui évacue le dialogique, la possibilité d’une réponse, car il ne faut jamais oublier que la satire reste toujours un duel, l’agôn dans la comédie. Bien sûr, l’intégrisme islamiste pose problème et il faut bien sûr le combattre, mais il ne faut pas assimiler les symptômes d’un mal à ses causes réelles et profondes. La montée de l’islamophobie et les satires anti-islamistes de Charlie Hebdo en fait ne résistent pas au travestissement d’une loupe grossissante médiatique, qui voile la responsabilité de l’ordre mondialiste néolibéral dominant qui favorise l’exportation de main-d’œuvre de travail à bon marché, l’immigration massive, l’anomie sociale, la délocalisation des entreprises, le chômage pandémique et l’absence de modèle social et culturel intégrateur. La société, ce n’est pas que de l’économie et de la consommation, car le vivre-ensemble suppose la présence d’un lien social suffisamment stable et représentatif pour constituer un référentiel identitaire commun à toutes les composantes d’une communauté nationale.

    La postmodernité occidentale et l’espérance unificatrice du grand marché planétaire constituent une vaste entreprise de désenchantement. Au fur et à mesure que ce désenchantement techno-scientiste et rationaliste désacralise l’existence individuelle et sociale, les religions en tant que refuge, se crispent pour se transformer en idéologies politiques mobilisatrices.

    En effet on sait très bien que cette tuerie abjecte et tragique commise par des branquignolles islamistes franco-musulmans (de deuxième ou troisième génération de l’immigration) trouve ses causes dans l’état de délabrement moral, identitaire, social, politique et économique dans lequel se trouve l’ensemble de l’Europe occidentale aveuglée par le mirage du sacrosaint modèle républicain, multiculturel et laïcard, ce même modèle qui de Londres á Paris, en passant par Madrid et Rome, est quotidiennement démenti par la vague de communautarisation ethno-confessionnelle, la ghettoïsation des banlieues et le repli identitaire des minorités.

    Or, il faut se rendre á l’évidence. Ces enclaves communautaristes qui vivent le plus souvent de façon autarcique, en tant que véritables pépinières de recrues djihadistes en herbe, sont imperméables aux vœux les plus pieux de la laicité, aux psalmodies droitsdelhommistes et assimilationnistes des oligarchies qui nous gouvernent. La même hypocrisie et inconsistance est flagrante chez ceux qui dans les années 1980 arboraient le « Touche pas à mon pote » et ont soutenu l’immigration massive, les mêmes qui aujourd’hui brandissent le « Je suis Charlie » et tiennent des discours islamophobes. On pourrait dire que les professionnels de l’antiracisme, les bobos de la gauche-caviar deviennent un peu réacs islamophobes. La marche républicaine parisienne en solidarité avec Charlie Hebdo qui certes fera encore pleurer les bobos de l’establishment bourgeois, témoigne de cette aveuglement idéologique et de cette foi jusqu’auboutiste en un modèle identitaire et social moribond et dangereux qui frise le masochisme ethno-national et l’illuminisme fondamentaliste séculier. L’intégrisme islamiste est une contrefaçon de la foi musulmane tout comme le mythe républicain progressiste et égalitariste ainsi que les prétendues valeurs occidentales ne représentent qu’un pastiche fallacieux de l’identité européenne. « Je craignais le venin de la faiblesse qui est dans la haine et l’accoutumance » dixit Drieu. A cette accoutumance, à cette hypocrisie de l’ordre dominant, à la satire libertaire cynique, les djihadistes de banlieue ont répondu par la haine assassine, second aspect de la faiblesse qui frappe l’Europe dans son identité, dans son essence identitaire et historique. Le fondamentalisme religieux islamiste par procuration sur le pavé parisisen répond violemment, par la froide exécution manu militari des mages du fondamentalisme libéral et séculier pour lequel plus rien n’est sacré. Au rire blasphémique et apostat s’est opposée la vengeance religieuse essentialiste et expiatoire.

    Bref, lorsqu’on se rit de tout, d’autres peuvent aussi tuer pour un rien. Cette disproportion entre l’action et la réaction, ce grand écart entre la méthode et la réponse employée, témoigne du fossé épistémologique entre deux communautés de pensée, deux visions du monde opposées, une imcompréhension qui nuira sans doute par le jeu de la démonisation le plus aux communautés musulmanes modérées d’Europe. A qui profite le crime ? Ou mieux à qui profite cette faiblesse criminelle ? : à tous ceux qui hypocritement font l’éloge de la démocratie, des droits d l’homme et de la liberté d’expression, tout en approuvant la thèse « du choc de civilisations » entre l’Islam et l’Occident, présenté comme inéluctable et irréversible, voire fatal sur le sol francais, à tous les va-t-en-guerre qui se spécialisent dans l’import-export subversif de scénarios de guerre civile sur le sol européen, bref, à tous ceux qui soutiennent les menées impérialistes et néocolonialistes occidentalo-américaines au Moyen-Orient, dont les répercusssions créent par ricochet des abcès conflictuels inter-ethniques et religieux sur le continent européen. Car il est profondément déplacé et hypocrite d’appeler à la paix, à la liberté d’expression et à l’égalité et donner caution en même temps aux entreprises belliqueuses qui sont menées au nom d’intérêts géostratégiques le plus souvent extra-européens. Par ailleurs, ce tragique événement, son impact psychologique et symbolique profitera sûrement à ceux qui défendent l’uniformisation restrictive et sécuritaire du dispositif de surveillance et de contrôle des citoyens, prévu dans l’accord transatlantique conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Il n’est pas à exclure de voir s’appliquer, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, un Homeland Security européen, qui viendra restreindre les libertés individuelles fondamentales et la sphère privée des citoyens européens.

    L’Europe souffre d’une double faiblesse qui provient de l’accoutumance et de la haine, les deux versants de cette faiblesse, le fondamentalisme religieux islamiste et le fondamentalisme séculier du marché néolibéral, accablent et affaiblissent l’Europe dans son identité et son indépendance; pour guérir elle devra pourtant ré-aspirer à la puissance. Drieu en 1945 l’avait compris, il préféra se retirer dans le tintamare et l’ivresse de la victoire.

    Jure Vujic, 14//01/2015

    http://www.polemia.com/lorsque-certains-se-rient-de-tout-dautres-tuent-pour-un-rien/

  • Carnages djihadistes à Paris : ce n’est qu’un début – Par Guillaume Faye

    Les carnages à Charlie Hebdo, dans le magasin casher et à Montrouge ne sont qu’un début, un signe avant-coureur. En tout, 17 morts, dont 10 journalistes, 4 Juifs et 3 policiers et une trentaine de blessés. En ces journées, la guerre civile ethnique a commencé, menée en France sous la bannière de l’islam. Plus rien ne pourra l’arrêter, sauf une victoire d’un côté ou de l’autre, car jamais une guerre ne cesse d’elle-même par armistice sans vaincus ni vainqueurs.

    Plus grave que le 11 septembre ?

    Ces tueries suivent les attentats meurtriers commis par des ”loups solitaires”, au cri de « Allah Akbar ! » en lançant des voitures dans la foule ou en attaquant au couteau (à Joué-lès-Tours, Nantes, Dijon). Cet acte de guerre s’inscrit dans une offensive tous azimuts (pensée comme contre-offensive et vengeresse) de l’islam contre l’Occident et plus spécifiquement contre la France qu’il entend conquérir. Cette guerre, le terrorisme n’en est que la partie visible de l’iceberg ; la partie immergée, c’est l’islamisation, offensive grandissante sur tout le territoire, dont l’intimidation par le terrorisme n’est qu’un des aspects. Après les tueries de Merah et de Nemmouche, la saga sanguinaire continue. Et les angéliques crient : ”il n’y a pas de guerre de civilisations ! ”. Remarquez, d’un certain point de vue, ils ont raison car, en fait, c’est la guerre de la civilisation contre la barbarie.

    Paradoxe : par leur portée symbolique, ces attaques sont plus marquantes que celles du 11 septembre 2001 à New-York, pourtant autrement plus meurtrières (3.000 morts). À l’époque, on n’avait pas vu une pareille mobilisation, avec manifs géantes qui ont attiré 50 chefs d’État et de gouvernement. En effet, les attaques de Paris, venues de l’intérieur, ont été une opération militaire de commandos qui a frappé les esprits. Ces raids, ces rezzous, peuvent se répéter à l’infini, alors que les attentats du 11 septembre, comme ceux de Madrid et de Londres, supposent une lourde logistique. C’est la logique de la guérilla de terrain, autrement plus angoissante et imparable que celle du terrorisme classique.

    Islam et barbarie

    Partout la barbarie islamique prend de l’ampleur, Boko Haram au Nigéria, Syrie, Irak, Algérie, etc. avec son cortège de décapitations, de massacres de civils, de viols, d’esclavagisme, d’enfants tueurs enrôlés, de spoliations, de persécutions, de prises d’otages, de pillages, d’exécutions sommaires, etc. Relisez l’histoire, rien de nouveau. Quand se décidera-t-on à ouvrir les yeux ? Ils ne se cachent même pas, à la différence des nazis et des communistes (Staline, Mao, Pol-Pot, etc.), ils ne maquillent même pas leurs crimes. Ils en sont fiers ; ils les étalent au nom d’Allah, ils les filment et les diffusent. Si l’on commettait de telles abominations au nom du christianisme, ne se poserait-on pas des questions sur la nature de ce dernier ? Pourquoi ne pas le faire quand il s’agit de l’islam, qui est devenu en France intouchable ? Intouchable (péché d’”islamophobie”), par peur, tout simplement.

    Vous avez dit ”liberté d’expression” ?

    On a manifesté au nom de la liberté de pensée et d’expression pour défendre Charlie Hebdo. C‘est assez hypocrite de la part d’un État et d’une idéologie dominante qui, par ailleurs, répriment la liberté d’expression quand elle provient de ceux qui ne participent pas de cette idéologie. J’ai été condamné à une très forte amende par la justice française en l’an 2000 pour mon livre La colonisation de l’Europe, discours vrai contre l’immigration et l’islam. (L’Aencre) qui pourtant ne comportait aucune caricature ni propos offensants mais une argumentation contre l’immigration et l’islamisation. Cause de la condamnation : islamophobie. Éric Zemmour, après d’autres ennuis judiciaires, a été remercié de I-Télé pour son livre Le suicide français. Où est la ”liberté d’expression” ? Deux poids, deux mesures. Charlie Hebdo, lui, étant gauchiste (et non pas du tout subversif) bénéficiait d’une sorte d’immunité judiciaire. En réalité, l’État français, gauche et droite confondues, a préparé la voie à l’intolérance islamique en criminalisant l’”islamophobie”. Pour ménager un électorat et acheter la paix civile. C’est raté. Au nom de la tolérance, il est puni de critiquer l’islam intolérant ! Ce n’est pas la peine de se réclamer hypocritement de Voltaire ! On oublie que sa pièce (médiocre par ailleurs) Mahomet a été interdite de représentation à Genève il y a peu de temps.

    Stratégie d’intimidation

    Les meurtres des journalistes de Charlie Hebdo, font partie d’une stratégie d’intimidation qui joue sur les peurs. Il s’agit de dissuader toute critique de l’islam totalitaire. Cette dissuasion peut marcher. Par une sorte d’étrange concomitance, l’attentat contre Charlie Hebdo a eu lieu le jour même de la sortie du roman malheureusement prophétique de Houellebecq, Soumission, qui décrit en 2022 la prise de pouvoir de l’islam en France, du fait de la lâcheté et de la collaboration des élites, ce qui est bien vu. Mais, l’auteur a décidé, suite aux récents événements, d’annuler la promotion de son roman, par une sorte d’autocensure. On comprend que Michel Houellebecq ait peur : en 2004, Theo Van Gogh, le cinéaste qui avait réalisé le film Submission, (exactement le même titre que son roman Soumission, traduction de ”islam”) avec la courageuse Somalienne Ayaan Hirsi Ali, sur l’oppression des femmes par l’islam et qui mettait en scène Allah, a été égorgé par un musulman marocain. Houellebecq n’ose pas monter au front et s’exposer en faisant la promotion de son roman. C’est un des premiers exemples du processus d’intimidation.

    L’immigration comme cause efficiente

    Dans tout processus, fait ou événement, Aristote (dans La Métaphysique, Livre I) distinguait plusieurs causes très diverses qui l’avaient provoqué. La plus importante était la cause efficiente, le ”moteur” sans lequel rien n’aurait pu avoir lieu.

    Critiquant l’”union nationale” à laquelle appelait François Hollande, Jean-Marie Le Pen a eu cette remarque très juste : « je n’ai pas envie de soutenir l’action gouvernementale impuissante et incohérente face à un problème [le terrorisme musulman] qui touche évidemment de très près à l’immigration massive subie par notre pays depuis quarante ans ». Car le cœur du problème est là : la France est le déversoir d’une immigration invasive de peuplement en très grande majorité musulmane et à forte fécondité. Et l’on ne s’attaque pas à cette vraie cause, du fait de l’idéologie cosmopolite et antiraciste. Les gouvernants sont à la fois pour l’immigration incontrôlée des musulmans en Europe et contre les dangers du djihadisme. Ils s’imaginent que les masses musulmanes vont devenir par enchantement ” républicaines”, ”laïques”, ”démocrates”. Une telle incohérence montre à quel point de sidération nos élites sont parvenues. Le déni de réalité (dans ce domaine comme en économie) et la stupidité ont atteint un paroxysme pathologique qui n’a été égalé dans l’histoire qu’au IVe siècle lorsque les élites romaines faisaient entrer dans la romanitas les Barbares pour les protéger des …invasions barbares. (Michel De Jaeghere, Les derniers jours, la fin de l’empire romain d’Occident, Les Belles Lettres). Ce qui nous arrive est la conséquence à la fois de l’idéologie assimilationniste (tout le monde pourra s’assimiler à la France républicaine) et de l’idéologie communautariste de Terra Nova qui inspire le PS (une France paisible, une ”nouvelle France” multiethnique serait possible, même avec l’islam) qui sont les deux faces de la même utopie délirante qui débouche à chaque fois sur la guerre civile. Celle qui, précisément, commence.

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