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  • La bioéconomie : Vicissitudes d’un concept d’avenir

    De Nicholas Georgescu-Roegen à la commission européenne.

    «Difficulté ne signifie pas impossibilité(1)»

    La bioéconomie est un concept qui fleurit aujourd’hui sur les scènes politique et économique internationales. En début d’année 2013, la Commission européenne a mis en place un “observatoire de la bioéconomie”. L’OCDE s’est également saisie du sujet, de même que le gouvernement américain qui a publié en avril 2012 un “blueprint” sur la bioéconomie nationale. Ces institutions prescriptrices du discours croissantiste dominant se seraient-elles converties à la thermodynamique ?

    Ironiquement, le concept de bioéconomie est issu des travaux de l’économiste roumain Nicholas Georgescu-Roegen, considéré comme le premier penseur de la décroissance. Ses théories remettent radicalement en cause l’économie libérale prônée par les institutions internationales.  Ce détournement de sens mérite une attention particulière.

    La science économique orthodoxe, qu’elle soit néoclassique et libérale ou marxiste, se figure la production et la consommation comme un cycle réversible ayant lieu dans un système complètement clos. Elle ne prend pas en compte les interactions entre le processus économique et l’environnement biosphérique limité de notre planète. L’économie, ainsi habituellement pensée comme un phénomène purement technique, s’inscrit en réalité dans un contexte physique et socioculturel qu’il est impossible d’ignorer sur le long terme.

    Nicholas Georgescu-Roegen n’a jamais cessé d’interroger la notion de production et s’est vivement insurgé contre cette conceptualisation abstraite et mécaniste des activités matérielles de l’homme : «toute l’histoire économique de l’humanité prouve sans contredit que la nature elle aussi joue un rôle important dans le processus économique, ainsi que dans la formation de la valeur économique. Il est grand temps, me semble-t-il, d’accepter ce fait et de considérer ses conséquences pour la problématique économique de l’humanité(2)».

    Il a insisté tout au long de sa carrière sur le fait que le processus économique intègre des ressources naturelles de valeur et rejette des déchets sans valeur. Du point de vue thermodynamique, l’énergie ou la matière absorbée par le processus économique l’est en état de basse entropie(3) et en sort dans un état de haute entropie.

    En effet, la deuxième loi de la thermodynamique statue que l’entropie d’un système clos augmente continuellement vers un maximum. L’homme ne peut utiliser que l’énergie de basse entropie, c’est-à-dire l’énergie libre, qui est organisée. «L’énergie libre implique une certaine structure ordonnée comparable à celle d’un magasin où toutes les viandes se trouvent sur un comptoir, les légumes sur un autre, etc. L’énergie liée est de l’énergie dispersée en désordre, comme le même magasin après avoir été frappé par une tornade(4)». Nous pouvons brûler un morceau de charbon, mais nous ne pourrons pas récupérer la chaleur issue de sa combustion une fois que celle-ci se sera dissipée dans l’atmosphère. Ce processus transforme l’énergie du charbon, libre et utilisable par l’homme en une énergie liée, une chaleur irrécupérable et perdue.

    De la même façon, les matériaux exploitables que nous extrayons des entrailles de la terre ont une durée de vie limitée. Ils sont voués à s’altérer et à se dégrader inévitablement sous une forme irrécupérable, et ce, malgré le recyclage. Cette différenciation anthropomorphique entre l’énergie et les matériaux exploitables et ceux qui ne le sont plus, implique une gestion raisonnée des sources de basse entropie non renouvelable.

    L’impasse des externalités

    Or la science économique orthodoxe rechigne à reconnaître que la loi de l’entropie est à la base de la rareté économique et elle a prouvé son incompétence dans l’exploitation mesurée des ressources limitées de la planète Terre. Ce que Georgescu-Roegen propose, ce n’est pas une simple réforme qui nous permettrait, par exemple, d’internaliser les externalités environnementales en créant des instruments économiques et financiers.

    La théorie de l’internalisation est caractéristique de l’impasse dans laquelle se trouve la science économique orthodoxe.

    Il y a externalité lorsque l’activité de consommation ou de production d’un agent a une influence sur le bien-être d’un autre sans que cette interaction fasse l’objet d’une transaction économique. Nous l’appelons externalité, positive ou négative d’ailleurs, parce qu’elle est hors du processus économique. Les tenants de l’économie écologique proposent de les internaliser, c’est-à-dire de les associer à une transaction, de les faire entrer dans la sphère de l’économie. Robert Costanza est un des pionniers de l’économie écologique. L’article qu’il publie dans la revue Nature, le 15 mai 1997, évalue à quelque 33 000 milliards de dollars par an (estimation minimale) la totalité des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète(5).

    Cette estimation démontre que la valeur du capital naturel est supérieure au PIB mondial annuel, de l’ordre de 18000 milliards de dollars par an à l’époque. Divisés par six milliards d’individus, ces 33000 milliards offrent environ 5500 dollars par personne et par an de services vitaux «rendus» par les écosystèmes, comme la régulation de la composition de l’atmosphère, du climat, de l’eau, la capacité de résilience, l’offre de ressources en eau, le contrôle de l’érosion, la formation des sols, le recyclage des nutriments, le traitement des déchets, la pollinisation, le contrôle biologique, l’habitat des espèces, la production de nourriture, de matériaux bruts, de ressources génétiques, de divertissement et de support de culture.

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  • Le martyre de Sadad cause une nouvelle vague d'émigration des chrétiens de Syrie

     

    Maintenant que l'armée syrienne a libéré le village chrétien de Sadad, l'Aide à l'Eglise en détresse a pu mesure l'ampleur des atrocités qui y ont été commises par les rebelles. L'association parle du pire acte de persécution anti-chrétienne depuis le début de la guerre en Syrie :

     

    "les personnes vulnérables incapables de s’échapper ont été soumises à des actes de torture tels que la strangulation – dont des personnes âgées, handicapées, des femmes et des enfants. Les sources révèlent que 30 corps ont été retrouvés dans deux différentes fosses communes. Les morts découverts dans un puits à Sadad étaient les restes de six membres d’une même famille (...)

    Leurs funérailles ont eu lieu avant-hier (lundi 4 novembre) dans une communauté dont la ville date de 2000 ans avant Jésus-Christ, et qui commence à pleurer la perte de ceux qui sont décrits comme des « martyrs » par les responsables ecclésiastiques.

    Les atrocités ont eu lieu pendant une semaine d’occupation de Sadad par le Front Al-Nusra et Daash. Les forces rebelles, selon les responsables religieux, ont retenu 1.500 familles comme « boucliers humains » dans le but d’empêcher les troupes gouvernementales de reprendre le village. La tragédie de Sadad a commencé le 21 octobre, quand les forces rebelles ont envahi la ville et effectué ce que Mgr Selwanos Boutros Alnemeh, archevêque métropolite syro-orthodoxe d’Homs et Hama, a appelé « le plus grave et le plus important massacre de chrétiens » depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.

    Au moins 2.500 familles se sont enfuies, en n’emportant que les vêtements qu’elles portaient, et se sont rendues dans des villes telles que Homs (60 km), et plus loin à Damas, Al-Fhayle, Maskane, Fayrouza, Zaydal et ailleurs. Certaines des personnes qui s’étaient enfuies ont parcouru 8 km à pieds pour trouver refuge. Celles incapables de fuir Sadad ont été rapidement arrêtées par les rebelles dans le cadre d’une tentative pour repousser la contre-attaque des forces loyales au Président syrien Bashar El Assad.

    Dans les jours qui ont suivi, au moins 30 personnes ont été blessées et 10 sont toujours portées disparues. Les comptes rendus de Mgr Alnemeh et d’autres responsables religieux décrivent la généralisation des pillages et des destructions de magasins, maisons et bâtiments gouvernementaux ainsi que d’hôpitaux, cliniques, bureaux de poste et écoles. D’après les rapports, des jeunes déclarent avoir subi des moqueries et des insultes en raison de leur foi chrétienne, et des mots obscènes ont été inscrits sur du mobilier chrétien.

    Sadad, où est parlé l’araméen, la langue de Jésus-Christ, compte jusqu’à 14 églises, dont l’église syro-orthodoxe Saint Théodore qui a été utilisée et profanée par les rebelles.(...)

    Réitérant son appel à mettre fin aux livraisons d’armes à la Syrie, en particulier aux groupes de rebelles extrémistes, le Patriarche Gregorios III a affirmé que les atrocités avaient déjà initié une nouvelle vague d’émigration des chrétiens de Syrie. Jusqu’à présent, a-t-il expliqué, les fidèles avaient vu Sadad comme un lieu sûr, comparé à des villes comme Homs où les communautés chrétiennes avaient été attaquées."

     

    Vous pouvez encore signer la pétition adressée à Laurent Fabius, pour que la France cesse d'aider les rebelles qui massacrent nos frères chrétiens.

    Louise Tudy   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Kidal : morts par imprudence, par Bernard Lugan

    Parlons clair : le drame humain qui ne peut laisser insensible ne doit pas faire oublier que Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont morts en raison de leur imprudence. Comme Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier qui, en Afghanistan, n’avaient pas tenu compte des mises en garde de l’armée française (infosdefense.com), ils furent pareillement prévenus des risques. Ils avaient demandé à la force Serval de les conduire à Kidal et ils avaient essuyé un refus doublement justifié :

    1) Parce que les groupes touareg s’y combattaient et que la situation y était totalement anarchique.

    2) Parce qu’il n’y avait qu’un effectif français insuffisant pour y garantir la sécurité. En raison de la saignée que subit l’armée française depuis plusieurs années, il avait en effet fallu dégarnir la zone pour pouvoir mener plus au sud l’opération Hydre. Or, la « pacification » du Mali exige d’occuper le terrain, ce que, faute de moyens en hommes et en matériel, nos troupes ont de plus en plus de mal à faire.

    Ghislaine Dupont et Claude Verlon ne sont cependant pas partis pour Kidal de leur propre initiative. Ils furent envoyés dans le nord du Mali par la direction de RFI. Comme le Code du travail fixe les obligations du chef d’entreprise à l’égard de ses collaborateurs, ils furent donc nécessairement informés des risques ; d’autant plus que le ministère des Affaires étrangères lui-même avait mis en garde contre un tel voyage.

    Au-delà de la tragédie humaine, l’assassinat des deux malheureux journalistes est le révélateur de l’échec malien où la parfaite réussite militaire de l’Opération Serval fut gâchée par le pouvoir politique français. Paris permit en effet à Bamako de « réoccuper » le nord Mali d’où son armée avait été chassée, sans exiger auparavant la mise en oeuvre d’une politique fédérale seule susceptible de pacifier le pays. Grands perdants du retour à la situation antérieure, tôt ou tard, en masse ou en petits groupes, seuls ou alliés à Aqmi, les Touareg reprendront donc les hostilités.

    Les responsables de ce naufrage sont ces idéologues qui gouvernent la France et qui, prisonniers de leur religion universaliste, refusent de voir qu’il est impossible de faire vivre dans un même Etat artificiel les agriculteurs noirs sédentaires du sud et les nomades berbères ou arabes du nord (carte en Une). D’autant plus que le contentieux les opposant s’inscrit dans la nuit des temps et que la variante africaine de la démocratie qu’ils proposent comme seule solution n’est qu’une ethno-mathématique donnant automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, en l’occurrence les sudistes…

    Bernard Lugan, 04/11/2013

    Source : blog de Bernard Lugan

    http://fr.novopress.info/144069/kidal-morts-par-imprudence-par-bernard-lugan/#more-144069

  • Karen Hudes employée de la Banque mondiale, révèle comment l’élite dirige le monde

    Vers une « affaire Snowden » puissance 10! Karen Hudes est diplômée de la Yale Law School et elle a travaillé dans le département juridique de la Banque mondiale depuis plus de 20 ans. En fait, quand elle a été congédiée pour avoir dénoncé la corruption à l’intérieur de la Banque mondiale , elle occupait le poste de Conseillère Senior.
    Elle était dans une position unique pour voir exactement comment l’ élite mondiale dirige le monde , et les informations qu’elle révèle maintenant au public sont absolument stupéfiantes.

    Selon Hudes , l’élite utilise un noyau très serré des institutions financières et des méga -sociétés pour dominer la planète. Le but est le contrôle. Ils veulent nous asservir tous à la dette , ils veulent asservir tous nos gouvernements à la dette, ils veulent rendre nos politiciens accros aux énormes contributions financières qu’ils canalisent dans leurs campagnes . Puisque l’élite détient aussi toutes les grandes sociétés de médias, les grands médias ne nous informent jamais de ce secret : il ya quelque chose de fondamentalement mauvais dans la manière dont notre système fonctionne.

    Rappelez-vous, ce n’est pas une  » théorie du complot  » qui dit ces choses. C’est une avocate -instruite à Yale- qui a travaillé à l’intérieur de la Banque mondiale depuis plus de deux décennies. Le résumé qui suit de son curriculum provient directement de son site …Karen Hudes a étudié le droit à Yale Law School et l’économie à l’Université d’Amsterdam . Elle a travaillé dans l’ Export Import Bank américaine des États-Unis de 1980-1985 et dans le département juridique de la Banque mondiale de 1986 à 2007 . Elle a créé le Comité d’ Organisation Non Gouvernementale de la Section du droit international de l’ American Bar Association et le Comité sur le multilatéralisme et la responsabilité des organisations internationales de la branche américaine de l’ International Law Association .Aujourd’hui, Hudes s’évertue à dénoncer le système financier corrompu que l’élite mondiale utilise pour contrôler les richesses du monde. Lors d’une interview avec le New American , elle a discuté de la façon dont nous laissons ce groupe d’ élites de dominer totalement les ressources de la planète sans réagir …

    Une ancienne de la Banque mondiale , l’avocate ex -Conseillère Senior Karen Hudes , affirme que le système financier mondial est dominé par un petit groupe de personnes corrompues , avides de pouvoir , centrées autour de la Réserve fédérale américaine privée . Le réseau a aussi pris le contrôle des médias pour couvrir ses crimes, at-elle expliqué . Dans une interview avec The New American , Hudes dit que quand elle a essayé de dénoncer les multiples problèmes à la Banque mondiale , elle a été congédiée pour ses efforts. Maintenant, avec un réseau de collègues dénonciateurs, Hudes est déterminée à dénoncer et mettre fin à la corruption. Et elle est convaincue de la réussite.

    Citant une étude suisse explosive de 2011, publiée dans le Journal PLoS ONE sur le  » réseau de contrôle de la société mondiale », Hudes a souligné qu’un petit groupe d’entités – principalement des institutions financières et en particulier les banques centrales – exerce une énorme influence sur l’économie internationale dans les coulisses .  » Ce qui se passe réellement , c’est que les ressources de la planète sont dominées par ce groupe », at-elle expliqué , ajoutant que les  » accapareurs de pouvoir corrompu » ont réussi à dominer aussi les médias. «Ils sont autorisés à le faire.  »

    Auparavant , j’ai écrit au sujet de l’étude suisse que Hudes mentionne . Elle a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’Institut fédéral suisse de technologie à Zurich , en Suisse. Ils ont étudié les relations entre les 37 millions d’ entreprises et investisseurs du monde entier , et ce qu’ils ont découvert , c’est qu’il ya une « super- entité» de seulement 147 méga- corporations étroitement liées qui contrôlent 40 pour cent de l’ ensemble de l’économie mondiale …

    Lorsque l’équipe a démêlé plus avant le réseau des détenteurs, elle a trouvé la plupart des éléments lui permettant de remonter jusqu’à une « super- entité» de 147 entreprises encore plus étroitement liées – tous leurs biens étant détenus par d’autres membres de la super-entité- qui contrôle 40 pour cent de l’ensemble du réseau », explique Glattfelder . La plupart étaient des institutions financières. Le top 20 inclue Barclays Bank , JPMorgan Chase & Co et le groupe Goldman Sachs .

    Mais l’élite mondiale ne se contente pas de contrôler ces méga-entreprises. Selon Hudes, elle domine également les organisations non élues, qui n’ont pas de compte à rendre, et qui contrôlent les finances de presque tous les pays de la planète. La Banque mondiale , le FMI et les banques centrales comme la Réserve fédérale contrôlent littéralement la création et la circulation de l’argent dans le monde entier .

    Au sommet de ce système se trouve la Banque des règlements internationaux. C’est la banque centrale des banques centrales , et affichée ci-dessous une vidéo où vous pouvez regarder Hudes disant à Greg Hunter de USAWatchdog.com ce qui suit …

    «Nous n’avons pas à attendre de qui que ce soit qu’il vire la Fed ou la Banque des règlements internationaux. . . Certains Etats ont déjà commencé à reconnaître argent et l’or , les métaux précieux , en tant que monnaie «

    La plupart des gens n’ont jamais entendu parler de la Banque des règlements internationaux, mais c’est une organisation extrêmement importante. Dans un précédent article , j’ai décrit comment cette « banque centrale du monde » est littéralement à l’abri des lois de tous les gouvernements nationaux …Une organisation internationale extrêmement puissante, dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler, contrôle secrètement la masse monétaire du monde entier. Elle est appelée la Banque des règlements internationaux , et c’est la banque centrale des banques centrales . Elle est située à Bâle, en Suisse, mais elle a aussi des succursales à Hong Kong et à Mexico. Il s’agit essentiellement d’ une banque centrale non élue , qui n’a pas de compte à rendre au monde, qui bénéficie de l’immunité complète de la fiscalité et de la législation nationale. Même Wikipedia admet qu ‘«elle n’a de compte à rendre à aucun gouvernement national.  » La Banque des règlements internationaux a été utilisé pour blanchir de l’argent pour les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, mais ces jours-ci le but principal de la BRI est de guider et de diriger le centre planifiée du système financier mondial .

    Aujourd’hui, 58 banques centrales mondiales appartiennent à la BRI , et elle a beaucoup plus de pouvoir sur la façon dont l’économie américaine ( ou toute autre économie , d’ailleurs) se portera au cours de la prochaine année que n’importe quel politicien. Tous les deux mois , les banquiers centraux du monde entier se réunissent à Bâle pour une «Réunion sur l’économie mondiale  » .

    Au cours de ces réunions , des décisions sont prises qui affectent chaque homme, femme et enfant sur la planète, et pourtant, aucun d’entre nous n’a son mot à dire dans ce qui se passe . La Banque des Règlements Internationaux est une organisation qui a été fondée par l’élite mondiale, elle fonctionne pour le bénéfice de l’élite mondiale , et elle est destinée à être l’une des pierres angulaires du système économique mondial naissant .

    Ce système n’est pas venu à l’existence par accident. En fait, l’élite mondiale a mis au point ce système depuis très longtemps . Dans un précédent article intitulé « Qui dirige le monde? Preuve qu’un noyau solide d’ élitistes riches tire les ficelles », j’ai inclus une citation de Georgetown University , professeur d’histoire Carroll Quigley tirée d’un livre qu’il a écrit déjà en 1966, dans lequel il discutait des grands projets que l’élite avait pour la Banque des règlements internationaux …

    Les puissances du capitalisme financier avaient un autre but de grande envergure , rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier dans des mains privées capables de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble.

    Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert, par des accords secrets obtenus dans des réunions privées fréquentes et des conférences. Le sommet du système devait être la Banque des règlements internationaux à Bâle , en Suisse, une banque privée possédée et contrôlée par les banques centrales du monde qui étaient elles-mêmes des sociétés privées .

    Et c’est exactement ce que nous avons aujourd’hui.

    Nous avons un système de «néo – féodalisme » dans lequel chacun d’entre nous et nos gouvernements nationaux sont asservis à la dette. Ce système est régi par les banques centrales et la Banque des règlements internationaux, et il transfère systématiquement les richesses du monde de nos mains entre les mains de l’élite mondiale .

    Mais la plupart des gens n’ont aucune idée de ce que tout cela se passe parce que l’élite mondiale contrôle aussi ce que nous voyons, entendons et pensons. Aujourd’hui, il ya seulement six sociétés de médias géants qui contrôlent plus de 90 pour cent des nouvelles et des divertissements que vous regardez sur votre téléviseur aux États-Unis .

  • Nous sommes à la fin d’un cycle politique : le pouvoir a perdu l’initiative

    Une rencontre franco-américaine a eu lieu jeudi 31 octobre 2013, à Washington, DC. Il y fut question de la reconstruction nécessaire du bien commun sur les deux rives de l’Atlantique. Henri Hude y a prononcé un discours dont voici des extraits traduits en français :

    "1° La situation en France est tout à fait exceptionnelle. Ce qui s’y passe n’est pas de l’« actualité brûlante » (breaking news), c’est tout simplement l’Histoire, avec un grand H.

    Nous sommes à l’extrême fin d’un cycle politique. Le pouvoir a perdu l’initiative. Il ne la retrouvera pas. La marée a tourné.

    3° La question est de savoir comment ce qui est né peut grandir et vaincre. Car, sans le moindre doute, la victoire de ce qui émerge est possible, elle est même probable. (…)

    [...] Cette évolution nihiliste et dictatoriale de la liberté sans le bien a produit une expérience collective très négative, d’où a émergé une nouvelle conception, que de plus en plus de gens s’approprient, et autour de laquelle est en train de s’organiser un troisième moment dialectique de notre civilisation. Il s’agit d’un nouveau mariage entre la liberté et le bien, ou entre le bien et la liberté. C’est le nouveau sens de l’Histoire, et ce l’est pour longtemps. Les progressistes d’hier muteront, ou ne seront plus que des conservateurs égoïstes et réactionnaires. Les conservateurs d’hier muteront, ou assisteront en grognant à une victoire de la vie qui ne prendra pas la forme des restaurations qu’ils auraient préférées.

    Progressivement, tous les aspects de la vie et des institutions seront mis en cohérence avec cette nouvelle idée du bien, qui est objectivement plus complète, plus rationnelle et plus parfaite.

    Ce nouveau mariage entre le bien et la liberté, c’est désormais durablement l’esprit du temps. Là réside la raison profonde de ce qui est en train de se produire dans tous les domaines.Cela est la Raison dans l’Histoire (car la raison se définit par son rapport à l’idée du bien). [...] Cela est enfin, radicalement, le ferment du christianisme, enfoui profond dans l'âme de notre peuple, un grand peuple libre, et révélant de nouveau son potentiel antiesclavagiste. [...]

     

    Culturellement, les Grandes Lumières sont finies. Leur motto était : « Ose penser. » Le précepte des Dernières Lumières est au contraire : « Ne t’avise plus de penser. » Sois politiquement correct. Tais-toi ou tu seras lynché médiatiquement. Rentre dans le rang, ou ce sera la correctionnelle. C’est un complet retournement dialectique. Il nous faut en France une nouvelle naissance dans la liberté. [...]

    Politiquement, le système est bloqué. L’oligarchie, qui contrôle 75% des décisions concernant l’économie, s’est assurée une telle influence sur les médias, une telle emprise sur les institutions et la vie politiques que, quel que soit le résultat des élections, et quelle que soit la volonté du peuple, c’est toujours la même politique inique et obsolète, détruisant la famille, les emplois et les entreprises, qui va sortir de la machinerie étatique et parlementaire, dans l’intérêt exclusif de l’oligarchie et de ceux dont elle se fait de plus en plus la fantoche.

    Alors même que l’oligarchie dérive vers la dictature et consomme la trahison de la France, celle de tous ses idéaux historiques, le Peuple a compris qu’on voulait le faire mourir. Il a refusé la mort. Le dos au précipice, il n’a plus peur de rien et désormais il se dresse dans ce qui est pour lui la lutte pour la vie et pour la dignité. C’est une nouvelle naissance dans la liberté.   

    De cette renaissance, nous avons eu deux grands signes cette année.

    Le premier, ce furent les plus grandes manifestations de l’Histoire de France pour la défense de la famille, de l’homme et de la femme, et de l’enfant. [...] Le second signe, c’est en ce moment même la révolution qui a éclaté en Bretagne, et qui n’est pas prête de s’arrêter. [...]

    Parce que l’oligarchie ne règne qu’en divisant et mystifiant, son pouvoir est condamné, parce qu’elle ne peut plus ni mystifier, ni diviser. Son pouvoir est condamné par la réunion des membres du corps social, devenus solidaires, dans les territoires, au moment même où ils se libèrent des illusions. [...] Face à cette marée montante, l’oligarchie est privée de toute vision nationale, européenne ou globale, sauf de s’accrocher au pouvoir et de continuer sa prédation en radicalisant ses dogmes, en supprimant les libertés des Français, en leur volant leur travail et leur propriété, et en essayant de les affaiblir mentalement par la corruption des mœurs et la confusion des idées.

    Ce travail de destruction peut obtenir des succès, mais comme nous sommes en fin de cycle, la défaite de l’oligarchie est de loin le scénario plus probable. Comme me disait il y a quelques jours un jeune professionnel, les oligarques sont encore en position de négocier honorablement leur départ. S’ils choisissent de s’accrocher et de tyranniser, ils finiront très mal. [...]

    Chacun doit accepter de se poser des questions qui, peut-être, risquent de le ou de la remettre en cause. Car, on ne parviendra pas à changer les choses sans mettre par terre la culture de l’individualisme nihiliste.  

    Voici quelques-unes de ces questions. J’en ai listé une douzaine. On pourrait sans doute en ajouter d’autres. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/

  • Mahomet ou Charlemagne ?

    L'UE venant de reprendre les négociations sur l'adhésion turque, je sors de mes cartons mon petit manifeste, publié naguère dans La Libre Belgique.

    Tel est en effet le dilemme posé par l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne. L’adhésion de ce pays extra-européen, qui marquerait la mort politique de l’Europe, serait un non-sens à la fois géographique, historique et politique. Le seul élément positif du débat suscité par la menace turque est qu’il force les Européens à réfléchir sur le sens donné au mot « Europe », sur la forme qu’ils désirent donner à leur communauté de destin. Les lettrés rappelleront que les plus grands esprits européens ont combattu la Sublime Porte, par la plume ou par l’épée : Cervantès, qui perdit un bras à Lépante, Erasme, Victor Hugo et Lord Byron, tant d’autres encore.

    Dans notre réflexion, les figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent jouer le rôle de symboles des deux options possibles : l’une, prophétique, celle du monothéisme de marché, ne concevant l’Union européenne que comme une zone de libre-échange la plus vaste possible – et donc extensible à l’infini (Le Canada ? Israël ? Le Maroc ?) -, peuplée de consommateurs privés de véritables points d’ancrage, si ce n’est un vague contrat « citoyen » (droits de l’homme et cartes de crédits: la nouvelle traduction de Bible and business). L’autre, celle de Charlemagne, héritière de la Rome des Césars et du Saint Empire, conçoit l’Europe comme un bloc civilisationnel, enraciné dans une histoire plurimillénaire et dans une géographie bien comprise, fondé sur un héritage très charnel, à la fois helléno-germanique et pagano-chrétien, c’est-à-dire un polythéisme des valeurs.

    Aux figures de Mahomet et de Charlemagne peuvent se substituer celles de Carthage et de Rome, au mercantilisme des thalassocraties la vision purement politique des empires de la terre. Mais, si j’ai choisi Mahomet, c’est bien entendu pour rappeler un fait essentiel  aux distraits: l’entrée dans l’Union européenne de la Turquie – rapidement rejointe par les républiques turcophones d’Asie centrale - signifierait que, dans moins de quinze ans, un Européen sur deux serait musulman, que la première armée du continent serait néo-ottomane et que les Turcs constitueraient des majorités dans toutes les assemblées européennes. Catastrophe historique qui marquerait l’étape ultime d’une stratégie séculaire de sabotage de l’union continentale par les puissances maritimes, Empire britannique tout d’abord, Etats-Unis ensuite. Car, l’étude un tant soit peu sérieuse de l’histoire de la Route de la Soie (devenue aujourd’hui Route du Pétrole, mais c’est le même axe depuis Alexandre le Grand), montre vite qu’une lutte sournoise oppose depuis des siècles deux types de civilisation, deux modèles d’empire. L’actuelle hégémonie américaine permet à Washington, qui a pris la relève de la City, de poursuivre avec autant de cohérence que de patience une vieille stratégie d’affaiblissement de l’Europe, qu’elle fait tout pour couper de la Russie. A ce propos, il est surprenant de constater à quel point certaines élites européennes ont pour Ankara les yeux de Chimène, alors que Moscou leur paraît mille fois plus exotique que la Nouvelle-Guinée ! Cet aveuglement, rarement dicté par la naïveté, fait le jeu de notre ennemi géopolitique, qui a tout intérêt à neutraliser un concurrent potentiel en jouant la carte de la libanisation du continent, commencée avec le Rideau de fer, poursuivie avec ses menées dans les Balkans, de la Bosnie au Kossovo. Une fois l’Europe paralysée, Washington pourra sans crainte tourner ses regards vers ses autres concurrents : Moscou, Delhi et Pékin. Surtout, cassant l’axe eurasien qui commande ce que le géopoliticien MacKinder appelait le Heartland - le cœur des terres émergées -, Washington pourra asseoir durablement son emprise mortifère sur un monde condamné à la soumission et à la misère.  En ce sens, le rôle historique des Européens n’est-il pas de résister, en commençant par riposter aux sophismes des amnésiques et des stipendiés ? Accepterons-nous que Rome ne soit plus dans Rome et que flotte sur ses temples écroulés la bannière de Mahomet ?

    Christopher Gérard

    Paru dans La Libre Belgique du 13 décembre 2002

                                                                        *** 

     "Les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées nos casernes et les croyants nos soldats." Recep Tayyip Erdogan, citant Ziya Gökalpturc

    Cette citation en dit long sur le rêve de ceraines élites néo-ottomanes. En janvier 2003, le ministre des affaires étrangères turc, Abdüllah Gül, n'a-t-il pas déposé la candidature turque… à la Ligue arabe, ce qui en dit long sur l'européanité de ce pays d'Asie, tout en démontrant que, si les nostalgies impériales d'Ankara sont bien réelles (et parfaitement légitimes), sa prétendue laïcité, elle, n'est plus qu'un dangereux mirage.  Dans La Turquie dans l'Europe Un cheval de Troie islamiste? (Editions des Syrtes, avant-propos de Péroncel-Hugoz), Alexandre Del Valle, géopoliticien français, spécialiste de l'islamisme radical, permet de faire le point sur le total non sens que constituerait l'intrusion turque dans l'Union européenne. En raison de son poids démographique, la Turquie, pays asiatique en voie d'islamisation rapide, deviendrait l'acteur prépondérant sur la scène européenne: première armée du continent avec un million de soldats (une armée peu soucieuse d'arguties juridiques ou morales dans son travail de nettoyage des minorités turbulentes), elle serait aussi la plus importante représentation au Parlement européen (92 députés contre 75 pour la France). Au fil des pages, A. Del Valle  aligne argument sur argument, chiffres et références (souvent issues de la presse turque) à l'appui. Le résultat est confondant, tant l'aveuglement de certains Européens paraît total. Il est vrai que, comme le souligne dans sa préface Péroncel-Hugoz, ancien grand reporter du Monde: "les WASP encore au pouvoir sur les bords du Potomac ne redoutent vraiment qu'une chose: l'émergence d'une hyperpuissance paneuropéenne, seule capable de tenir la dragée haute à la quasi planétaire hégémonie états-unienne. Ils ont calculé que si l'Europe occidentale, outre le vieillissement de ses indigènes, se trouvait aux prises en permanence avec des troubles ethno-confessionnels type Liban, Yougoslavie ou "djihad de proximité" de nos banlieues, notre continent s'épuiserait à résister aux désordres socioculturels inévitablement liés à l'islamisation de vieilles terres chrétiennes. Déjà désorientés par la forte immigration afro-arabo-islamique non désirée, les Européens n'auraient plus assez de force pour contenir un islam conquérant, dès lors renforcé sur notre sol par le consistant apport humain du jeune colosse turc". Tout est dit, et avec une lucidité terrible… sinon que, une fois la Turquie dans la place, la porte s'ouvrirait toute grande aux républiques musulmanes d'Asie centrale et aux millions de turcophones des confins de la Chine. Comment rêver neutralisation plus définitive de l'Europe, une Europe alors forcée d'oublier Poitiers et Lépante? N'est-ce pas Chateaubriand, diplomate de haut lignage, qui, dans les Mémoires d'Outre-Tombe (livre 30), met en garde les Européens contre "la barbarie en Occident: des Ibrahim futurs (qui) pourront ramener l'avenir au temps de Charles Martel, ou au temps du siège de Vienne"?

    Christopher Gérard http://archaion.hautetfort.com/

  • Il se dit prophète en son pays Alexandre Douguine : «eurasiste» contre atlantistes

    Âgé de 46 ans, Alexandre Douguine est l'un des intellectuels les plus influents de la Russie actuelle. Titulaire d'un doctorat en histoire de la science, d'un second en science politique, auteur de nombreux ouvrages dont Les Fondements de la géopolitique (1997), il a été conseiller à la présidence de la Douma pour les questions stratégiques et propage depuis une dizaine d'années une vision eurasiste, qui vise à constituer un grand bloc continental eurasien pour lutter à armes égales contre la puissance maritime «atlantiste», qui représente selon lui le « mal mondial » entraînant le monde vers le chaos.
    Le Choc du mois : Durant les dernières années du régime soviétique, vous étiez un jeune intellectuel traditionaliste et anticommuniste qui eut à encourir les foudres du pouvoir au point de connaître l'emprisonnement. Puis, sous la présidence de Boris Eltsine, vous vous êtes réclamé du « national-bolchevisme ». Curieuse évolution ...
    Alexandre Douguine : Ma formation intellectuelle s'est forgée sous l'influence de penseurs appartenant à des groupes traditionalistes marginaux de Moscou, tels Djemal, Golovine ou Mamleev. A la fin des années 1970 et au début des années 1980, le noyau central de ma doctrine correspondait aux données de la Tradition et à son opposition au monde moderne. Cela renvoyait approximativement à la « troisième voie » : ni capitalisme libéral, ni communisme.
    Dans les années 1980, mes convictions étaient inébranlables : j'étais un dissident de droite et anticommuniste ! Vivant dans un milieu marxiste, je considérais le communisme comme l'aboutissement d'un cycle historique. La vision de Julius Evola, notamment la logique d'un processus régressif des castes dominantes (dans l'ordre : prêtres, guerriers, marchands et prolétaires) m'avait beaucoup influencé : Evola prédisait la victoire de la quatrième caste sur la troisième, des communistes donc sur les bourgeois.
    Or les événements des années 19801990 en Russie ont montré qu'Evola, sur ce point, avait tort. La victoire a été acquise par les libéraux capitalistes de l'Occident. Cette considération m'a forcé à réviser mon attitude négative envers le communisme et surtout le soviétisme. J'ai découvert que l'interprétation du système soviétique était inexacte et il m'est apparu qu'il s'agissait d'une survivance des éléments de la société traditionnelle, bien que dans des formes perverties. En visitant l'Europe vers la fin des années 1980, j'ai fait la connaissance d'Alain de Benoist et de la Nouvelle Droite, dont l'attitude critique envers le système libéral-démocratique était conforme à mes propres impressions. Finalement, je suis arrivé à une version corrigée du traditionalisme qui inclut certains aspects de l'expérience soviétique, du socialisme et même du communisme. La lutte réside en réalité entre les partisans des valeurs traditionnelles et l'ennemi absolu, c'est-à-dire l'Occident, les États-Unis, le libéralisme et la société marchande.
    Un « néo-traditionalisme » donc ...
    Un néo-traditionalisme qui trouve des échos chez certain, précurseurs de mouvements idéologiques marginaux au sein des mouvances « national-bolcheviques » (Ustryalov en Russie, Niekisch en Allemagne) et eurasiste (Troubetskoy, Savitsky, Vernadsky, Gumilev). S'y ajoute une métaphysique qui renvoie à celle de René Guénon et de Julius Evola. II s'agit donc d'une Weltanschauung (« vision du monde ») nouvelle.
    Ainsi est né le dualisme stratégique : l'atlantisme contre l'eurasisme, Leviathan contre Behemeoth, la Mer contre la Terre (Carl Schmitt) Dans cette optique, l'URSS apparaît comme la Terre (donc comme un pôle positif). Ces cadres conceptuels ont également existé au sein de la Révolution conservatrice allemande des années 1920-1930, surtout dans ce qui l'opposait aux nazis et à leur atlantisme raciste.
    Au début des années 1990, vous vous êtes associé à l'écrivain néo-stalinien Edouard Limonov au sein du Parti national bolchevique. Avec le recul, comment jugez-vous cet engagement ?
    Limonov est un écrivain sincère mais égocentrique et dépourvu d'idées politiques claires. Il demeure un anarchiste qui aime provoquer, scandaliser et séduire le public par un mélange d'érotisme pervers et morbide et des déclarations scandaleuses et extrémistes. Je pensais au début des années 1990 que le personnage, qui était énergique et activiste, pouvait attirer l'attention de cercles assez vastes sur le national-bolchevisme. Nous avons donc fondé un mouvement de jeunes appelé Parti national bolchevique.
    Après notre rupture survenue dans les années 1996-1997, le PNB s'est vite dégradé en perdant tout lien idéologique avec le national-bolchevisme. Dans les années 2000, il s'est même transformé en mouvement pro-atlantiste et antirusse, voulant devenir, dans la Russie renaissante de Poutine, une force comparable à la « révolution orange » pro-occidentale en Ukraine !
    Avec le recul, je pense que cet épisode était ambivalent : d'un côté, l'intérêt pour le national-bolchevisme a constitué vraiment un réveil ; de l'autre, l'absence d'approche politique sérieuse de la part de Limonov en a discrédité le nom même. La perversion du contenu a été le prix à payer pour une propagande médiatique assez grande.
    Après cette expérience, vous avez dirigé le parti Eurasia, qui, en 2003, s'est transformé en Mouvement eurasiste international. Qu'est-ce que l'eurasisme et comment définissez-vous le « néo-eurasisme » dont vous êtes le chef de file ?
    L'eurasisme, dans son sens strictement historique, est un courant philosophique né dans les années 1920 parmi les émigrés russes. Ses auteurs fondamentaux sont Trubetskoï, Savitsky, Alexeiev, Vemadsky, Llyn, Suvchinski, Khara-Davan, Bromberg et d'autres. À partir des années 1950, ce courant fut développé et approfondi par Gumiliev.
    Le néo-eurasisme surgit à la fin des années 1980 et élargit le champ du concept traditionnel de l'eurasisme, en le combinant avec de nouveaux blocs d'idées et de méthodologies : traditionalisme, géopolitique, métaphysique, « Nouvelle Droite », « Nouvelle Gauche », « troisième voie » en économie, théorie du « droit des peuples », écologie, philosophie ontologique, nouvelle compréhension de la mission universelle de l'histoire russe, perspective paradigmatique de l'histoire de la science, etc.
    Face à l'établissement de l'ordre mondialiste atlantiste se tiennent les partisans d'un monde multipolaire : les eurasistes. 
    Les eurasistes défendent, par principe, la nécessité de préserver l'existence de chaque peuple sur terre, la diversité florissante des cultures et des traditions religieuses, l'imprescriptible droit des peuples à choisir indépendamment leur voie de développement historique. Les eurasistes saluent l'ensemble des cultures et des systèmes de valeur, le dialogue ouvert entre les peuples et les civilisations, la combinaison organique entre la dévotion aux traditions et l'impulsion créatrice, les eurasistes ne sont pas seulement les représentants des peuples vivants sur le continent européen. Être eurasiste est un choix conscient, qui signifie combiner l'aspiration à la préservation des formes de vie traditionnelles avec l'aspiration au développement libre et créatif, social et individuel.
    Les eurasistes et les atlantistes sont opposés en tout. Ils défendent deux visions du monde et de son avenir alternatives, s'excluant mutuellement. C'est l'opposition entre les eurasistes et les atlantistes qui va définir la lutte historique du XXIe siècle. On pourrait dire que l'eurasisme est la philosophie de la mondialisation multipolaire, appelant à l'union de toutes les sociétés et de tous les peuples de la Terre pour construire un monde original et authentique, dont chaque composante proviendra organiquement des traditions historiques et des cultures locales.
    Quel bilan tirez-vous de la présidence Poutine ? On dit que vous l'avez influencé sur la « géopolitique eurasiatique » ...
    Le bilan de Poutine est essentiellement positif. Finalement, ce qu'il fait, c'est la version «soft» de ce que je voudrais faire pour la Russie. Je considère Poutine comme «eurasiste» et « national-bolchevique » (non par la formation, mais par ses réactions naturelles). Il n'est ni blanc, ni rouge ! Il est certainement patriote. Il est partisan d'un monde multipolaire. Il veut restaurer la grandeur de la Russie et rendre à notre pays son rôle d'acteur de la géopolitique globale. Il fait tout le contraire de ce que faisait Eltsine, son prédécesseur. Je détestais Eltsine, tandis que j'appuie la politique de Poutine.
    Je préfère ne pas livrer les détails de mes relations personnelles avec Poutine. Sachez simplement que je suis en rapport permanent avec des membres importants de son entourage. Mais l'influence la plus efficace s'effectue par la circulation de mes livres, articles et autres textes largement publiés au niveau national au cours des vingt dernières années. Mes idées sont reprises et même plagiées par certains auteurs, ce qui est révélateur du système russe actuel, parfois défini comme une «cleptocratie». Le résultat est que les plagiaires ont banalisé mes thèses, surtout géopolitiques, et les ont rendues acceptables par le pouvoir, très souvent à l'insu des dirigeants eux-mêmes.
    Les Américains ont d'ailleurs remarqué ces dernières années que les actions politiques concrètes de Poutine, surtout dans les affaires internationales, sont très proches des préceptes de la géopolitique eurasiste que je développais dès le début des années 1990,
    Que pensez-vous de Dmitri Medvedev, que l'on présente comme un libéral un peu terne en Occident, mais que Vladimir Poutine a adoubé comme son successeur ? Et quel avenir voyez-vous pour Poutine ?
    J'ai quelques craintes en ce qui concerne Medvedev. Il me semble que Poutine compte le manipuler et poursuivre dans la même perspective idéologique et géopolitique. Mais j'éprouve des doutes sur la fin positive de cette opération. Medvedev, personnellement, est nul ! Il semble que Poutine apprécie en lui cette même qualité... Mais le «nul» en question peut préparer quelque chose d'inattendu. J'étais partisan d'un troisième mandat pour Poutine (et même d'un quatrième, d'un cinquième, etc) parce que la continuation des réformes eurasistes aurait été alors presque certaine. Mais Poutine en a décidé autrement ; je serais heureux que l'avenir me donne tort et raison à Poutine !
    Croyez-vous à l'hypothèse d'un bombardement américain contre l'Iran ? Et que ferait alors la Russie ?
    Une action des États-Unis contre l'Iran reste toujours possible. Et je suis sûr que les États-Unis continueront de faire pression contre les intérêts nationaux russes, pression qui provoquera tôt ou tard une correspondance totale entre la politique du gouvernement russe et les cadres de la vision eurasiste, car les atlantistes font tout pour pousser Poutine vers une politique eurasiatique plus audacieuse, cohérente et consciente que jusqu'ici.
    Les Américains - surtout leurs géopoliticiens les «néocons» - et leurs politiciens les plus intransigeants ont fait plus que personne pour que mes idées géopolitiques, eurasistes et anti-américaines deviennent en Russie presque banales et partagées par la majorité du peuple, au lieu d'être considérées comme des concepts extravagants et marginaux. Si les États-Unis agressent l'Iran, mes idées deviendront l'idéologie de l'État russe !
    Lors de sa dernière visite en France, en octobre, le patriarche de Moscou Alexis II s'est rendu à Notre-Dame de Paris et a manifesté un désir de réconciliation entre chrétiens. Une entrevue avec le pape Benoît XVI n'est plus exclue. Que pensez-vous de cette évolution des instances orthodoxes russes ?
    À vrai dire, il ne s'agit pas d'un changement. L'identité chrétienne orthodoxe réside en grande partie dans sa différence avec le catholicisme, différence non seulement théologique mais aussi historique et civilisationnelle. II y a deux conceptions de l'universalité du christianisme, orthodoxe et catholique. Il y a aussi deux œcuménismes. Les catholiques, même en proposant leur amitié aux orthodoxes, ont en vue un universalisme qui leur profiterait. Ils heurtent en cela l'identité des orthodoxes, surtout des orthodoxes russes. Il y a aussi des problèmes avec le patriarcat de Constantinople qui joue contre le patriarcat de Moscou dans les pays ex-soviétiques avec l'appui des catholiques.
    Le pape Benoit XVI comprend beaucoup mieux que son prédécesseur la situation avec l'Église orthodoxe russe. S'il parvenait à se conduire avec la souplesse nécessaire, nos positions sociales, et même doctrinales, surtout sur la défense des valeurs traditionnelles mais aussi sur la lutte contre le libéralisme de la postmodernité, se rapprocheront et la rencontre du patriarche Alexis II avec le pape Benoit XVI n'est en effet pas à exclure.
    Vos textes empruntent aussi un prophétisme de haute intensité spirituelle typiquement slave ...
    Mes travaux sont multiples et empruntent des voies différentes ; philosophie, politologie, histoire des religions, essais politiques et économiques, etc. Dans ma vie, j'ai eu l'expérience assez fondamentale d'observer comment mes idées les plus folles, les plus extravagantes et les plus impossibles se transformaient en réalité sous mes yeux. Les systèmes idéologiques qui apparaissent comme «éternels» s'évanouissent. Quand tout semble être perdu, au dernier moment vient l'appui imprévu qui change tout... 
    Le prophétisme est devenu, dans mon cas, quelque chose d'habituel, même de banal. Cela ne veut pas dire que mes connaissances sont plus justes que celles des autres. C'est plutôt que je parviens à dégager une vision eschatologique et dialectique des idées qui gouvernent le monde. Au moins en Russie. Je crois que le même sentiment habitait Hegel ou Heidegger, qui voyaient devant eux s'épanouir la carte de toute l'histoire spirituelle...
    Propos recueillis par Arnaud Guyot-Jeannin le Choc du Mois Janvier 2008
    Pour en savoir plus, lire : Le Prophète de l'eurasisme, par Alexandre Douguine, 352 pages, 35 euros, et La Grande Guerre des continents, par Alexandre Douguine, 100 pages, 11 euros, tous deux publiés par Avatar éditions (avatareditions.com).
    Voir également sa biographie très complète sur : http://fr.metapedia.org

  • À nos frères Russes...

    Certains diront La Russie est loin et puis cela ne nous regarde pas. Mais ont-ils de la mémoire ces gens ? Se souviennent-ils que nous allons commémorer les 100 ans de la guerre de 1914. Les bolchéviques signèrent vite et traitreusement le traité de Brest-Litovsk avec les allemands alors que le Tsar Nicolas II, permettait la victoire de la Marne avec ses deux brigades (45 000 hommes) pendant qu’il maintenait dans le même temps la pression sur le flanc oriental. Ces deux brigades payèrent un lourd tribu en Champagne et une Légion russe se battra avec nous, jusqu’à la victoire…
    Nous avons tendance à les oublier dans notre mémoire sélective ! Les similitudes entre la Révolution Française et la Russe sont nombreuses. Outre le fait que la française engendra les autres par son venin idéologique, la libération des prisonniers politiques de la prison de Tambov ressemble en nombre, étrangement aux 7 de la Bastille en 1789…
    L’ouverture des prisons « odieuses » Tsaristes ne libéreront en tout que 27 prisonniers ! On est loin des « goulags » qui de la chute du Tsar aux années 70, verront quelques 66 millions de « dissidents »…
    Quel est le système politique le plus proche du peuple ? Les innocents comme ceux qui résisteront connaitront terreur et massacres et le peuple en particulier, comme en France. « Il faut leur dire que désormais nous appliquons le modèle de la révolution française » (Lénine à Trotski, 30 aout 1918)
    Comme en France des Armées Blanches se battront pour l’honneur et se sacrifieront pour les libertés perdues. Comme en France, le manque de coordination, la guerre et la jalousie des chefs empêcheront toute victoire, alors que celle-ci était à portée de main !!! Quand tirerons-nous les leçons…
    Si l’on reprend les chiffres des révolutions dans le monde, qui suivirent celle de France et des massacres faits au nom de cette idéologie, on approche les trois cent millions de morts…
    C’est le résultat des « Lumières » qui, en France voulurent un monde basé sur l’usure (libéralisme-capitaliste) et qui par ses excès enfanta la terreur. Le socialisme (et communisme) viennent de la même école économique : le libéralisme, la cause de nos malheurs. Pourquoi les banques allemandes et américaines financèrent les Rouges ? et Lénine ? Pourquoi tant d’acharnement, comme durant la Révolution Française à tout ce qui touche la religion chrétienne ? 1917 en décembre, fermeture des écoles chrétiennes, bannissement du culte en 1918 et mars 1919 profanation des reliques. Après avoir massacrés des milliers d’officiers du Tsar, la terreur Bolchévique frappe le peuple : « Exercez contre les koulaks, les popes et les blancs une impitoyable terreur de masse. Enfermez les suspects dans des camps de concentration en dehors des villes » (Lénine 8 juillet 1918) ou « Tout paysan qui ne meurt pas complètement de faim est un koulak » (Zinoviev).
    Parlerons-nous des prisons de Lénine avec des briques en quinconce sur le sol afin de ne jamais marcher et du lit de béton incliné et trop court, pour pouvoir y dormir. Nous avons affaire à des cerveaux malades, comme dans chez les nazis, car cela reste la même idéologie totalitaire, qu’elle soit nationale ou internationale, la barbarie pure et la terreur gratuite…
    Lénine voulut l’extermination des cosaques en 1918, à Penza, en lançant ses hordes Bolchéviques sur les populations civiles avant d’éliminer la famille impériale en juillet de la même année :

    « Toute la maison Romanov doit être tuée » (Lénine 1905).

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/nos-activites/nos-activites/1279-a-nos-freres-russes

  • Radio Courtoisie : « Les liens entre la guerre et l’argent »

    Libre journal des lycéens, présenté par Antoine Assaf, avec la participation d’Olivier François, le 02 novembre 2013 sur Radio Courtoisie, invité: Alessandro Giraudo, chef économiste du groupe international Tradition, responsable d’un MBA finance à ISG.

     

    Quel est ce mystère qui se cache derrière la prochaine conférence de Genève? Que nous prépare le Proche-orient avec ses paradoxes ?

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    http://www.radiocourtoisie.fr/wp-login.php?redirect_to=http%3A%2F%2Fwww.radiocourtoisie.fr%2F15618%2Flibre-journal-des-lyceens-du-2-novembre-2013-chronique-du-proche-orient-complique-largent-et-la-guerre-la-banque-du-vatican%2F

     

  • L’enjeu géopolitique de la Francophonie

    Contrairement aux allégations des habituels champions du renoncement, la langue française est bien vivante dans le monde. Il n’y a guère que certaines prétendues élites parisiennes, hauts fonctionnaires, diplomates et autres hommes d’affaires, qui ont fait de la démission et de la soumission une règle de conduite pour considérer qu’il serait du meilleur chic de s’exprimer en anglais et la francophonie serait une préoccupation désuète et un combat d’arrière-garde.

    Si le français recule comme langue de travail dans le cercle, à vrai dire étroit, des organisations régionales et internationales, c’est principalement à cause de la négligence des élites précitées qui ne défendent jamais leur langue tant elles adhèrent aveuglément à une doxa européiste fondamentalement hostile aux nations et à tous les signes de souveraineté.

    Voir l’éditorial complet

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-enjeu-geopolitique-de-la