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  • Une affaire qui marche : le Goulag US

    Ex: http://www.dedefensa.org/

    L’ensemble pénitentiaire US s’est lentement transformé, depuis le début des années 1970, en un Prison Industrial Complex (PIC) qui s’avère être une des plus étonnantes trouvailles du Système dans la recherche d’une activité à la fois industrielle et génocidaire, – faisant passer au second plan les problématiques de la justice et de la délinquance qui, d’ordinaire, définissent la question des prisons. L’établissement du PIC est en général daté de 1973, avec une loi de l’Etat de New York passée par le gouverneur Nelson Rockefeller, rendant passible de prison tout détenteur et utilisateur de drogue. Depuis, les peines pour ces délits, jusqu'aux plus ridiculement mineurs, n'ont cessé de s'alourdir, mettant en évidence la participation active à l'entreprise du système législatif et du système judiciaire US.

    L’analyste politique et photographe Nile Bowie, collaborateur de Russia Today, publie ce 23 avril 2013 un article sur «[A] Moral monstruosity : America’s for profit Gulag system» Il y décrit les conditions de développement, de fonctionnement et d’existence du PIC, dont la population a augmenté de 772% entre 1970 et 2009, et dont la part du privé a été multipliée par 17 durant les deux dernières décades. Le PIC est effectivement devenu une part intégrante du Système, notamment dans sa division économique, comme un effet presque naturel et évident de la doctrine capitaliste développée dans les conditions du Système. Actuellement, la population carcérale aux USA approche les 25% de la population carcérale mondiale, alors que la population US se situe entre 4% et 5% de la population mondiale. (D’une façon qu’on devrait juger assez significative de l’implication du système capitaliste, et dans tous les cas certainement symbolique, ce rapport 4%/5% versus “près de 25%” est également celui du pourcentage de la population US par rapport au pourcentage d’émission de CO2 pour l’activité industrielle par les USA.)

    L’emploi du terme Goulag (ou GOULAG, puisqu’il s’agit d’un acronyme russe) pour qualifier le système pénitentiaire US apparaît en général assez délicat. Pourtant, la description du PIC tel qu’il est aujourd’hui écarte les dernières réticences : il s’agit bien d’un système de Goulag, puisque son opérationnalité permet l’usage d’une main d’œuvre à si bon marché qu’on peut la considérer comme quasiment gratuite, tandis qu’elle neutralise et élimine des catégories très précises d’individus dont le Système se méfie.

    Durant ces ces quelques décennies depuis l'institution du PIC, la population carcérale a été de plus en plus alimentée par trois grands courants sociaux et ethniques : la population dépendante de la drogue sous tous ses aspects, jusqu’aux cas les plus mineurs ; la population des immigrants clandestins capturés essentiellement à la frontière entre les USA et le Mexique ; la population des minorités ethniques, essentiellement les Africains Américains. (Bien entendu, les diverses catégories de “déviants” du Système, comme les “prisonniers politiques” sous la forme de contestataires divers, sont inclus dans ces courants.) L’auteur compare le système actuel des prisons au système de prisons, également privé, qui fut mis en place aux USA après l’abolition de l’esclavage, de la Guerre de Sécession jusqu’au début du XXème siècle, et d’ailleurs nullement cantonné à une seule région du pays, pour regrouper des populations fournissant de la main d’œuvre à bon marché, sinon à coût quasiment nul, pour le travail traditionnel de la cueillette de coton, mais aussi pour les travaux d’infrastructure de modernisation (routes, chemins de fer, etc.). Ce système est ainsi reproduit aujourd’hui, avec la privatisation maximale, les “travailleurs-esclaves” recevant des sommes ridicules sinon symboliques et les entreprises privées gérant les prisons (il y en a trois principalement, CCA, GEO Group, Cornell) sous-traitant des travaux divers pour l’extérieur. Ce système rassemble tous les attributs habituels du capitalisme américaniste, notamment une organisation de corruption maximale du monde politique avec une organisation très puissante de lobbying, pour obtenir certaines lois favorisant les activités rentables du complexe, aussi bien que des lois qui favorisent directement (sévérité des peines) et indirectement le “recrutement” des populations carcérales. Dans ce dernier cas, par exemple, les lobbies du complexe luttent avec acharnement contre la dépénalisation de la marijuana, la consommation de cette drogue mineure fournissant un nombre appréciable de “travailleurs-esclaves”.

    Dans tous les cas envisagés, les peines sont extrêmement lourdes, de façon à obtenir une stabilité de “la main d’œuvre”. Les prisonniers vivent dans des conditions de plus en plus dégradées, parfois dans des conditions stupéfiantes de promiscuité dans des immenses hangars organisés en dortoir, puisque les entreprises privées ne cessent de restreindre les budgets d’entretien et que les quelques interventions publiques sont restreintes à cause de la crise. Bien entendu, tout cela se passe dans un climat de contrainte et de violence internes constant, qui favorise indirectement la soumission des prisonniers. Lorsqu’ils sont libérés, puisque la chose arrive, les prisonniers sont le plus souvent privés de leurs droits civiques et d’accès aux services sociaux et au marché du travail, ce qui fait que le complexe espère les récupérer rapidement sous la forme de l’un ou l’autre délit de survie aussitôt transformé en une peine de prison maximale (récidive). Ainsi le système est-il complet, avec comme premier incitatif le profit. Enfin, toutes ces conditions excluent toute vie sociale et familiale des détenus ; elles suscitent une dégradation rapide de leur état de santé au sens le plus large avec des soins médicaux réduits au minimum, si bien qu’on peut considérer qu’il s’agit également d’une entreprise d’élimination “douce” (!) de type génocidaire, portant sur des populations dont le Système en général ne veut pas. Le circuit est ainsi bouclé et la capitalisme, parvenant à son essence la plus intime, rejoint complètement les caractères généraux du Goulag stalinien.

    Voici un extrait important du texte de Nile Bowie, de ce 23 avril 2013, dont l’intérêt est de développer la description des conditions de l’action du complexe pour assurer sa position de puissance au sein du Système, notamment dans le monde politique US.

    «The number of people imprisoned under state and federal custody increased 772% percent between 1970 and 2009, largely due to the incredible influence that private corrections corporations wield against the American legal system. The argument is that by subjecting correctional services to market pressures, efficiencies will be increased and prison facilities can be run at a lower cost due to market competition. What these privatizations produce in turn is a system that destroys families by incentivizing the mass long-term detention of non-violent criminals, a system that is increasingly difficult to deconstruct and reform due to millions paid out to state and federal policymakers. According to reports issued by advocacy group Public Campaign, the three major corrections firms –Corrections Corporation of America (CCA), the GEO Group, and Cornell, have spent over $22 million lobbying Congress since 2001.

    »As a means of influencing policymaking at the federal level, at least $3.3 million have been given to political parties, candidates, and their political action committees, while more than $7.3 million has been given to state candidates and political parties since 2001, including $1.9 million in 2010, the highest amount in the past decade. Senators like Lindsay Graham and John McCain have received significant sums from the private prison corporations while Chuck Schumer, Chair of the Rules Committee on Immigration and Border Enforcement, received at least $64,000 from lobbyists. The prison lobby thrives off of laws that criminalize migrants and submit them to mandatory detention prior to being deported, sometimes up to 10 months or more; private firms have consistently pushed for the classification of immigration violations as felonies to justify throwing more and more immigrants behind bars. The number of illegal immigrants being incarcerated inside the United States has risen exponentially under Immigration and Customs Enforcement, an agency responsible for annually overseeing the imprisonment of 400,000 foreign nationals at the cost of over $1.9 billion on custody-related operations.

    »The private prison industry has become increasingly dependent on immigration-detention contracts, and the huge contributions of the prison lobby towards drafting Arizona’s controversial immigration law SB 1070 are all but unexpected. Arizona's SB 1070 requires police to determine the immigration status of someone arrested or detained when there is “reasonable suspicion” that they’ve illegally entered the US, which many view as an invitation for rampant racial profiling against non-whites. While the administration of Arizona’s Governor Jan Brewer is lined with former private prison lobbyists, its Department of Corrections budget has been raised by $10 million in 2012, while all other Arizona state agencies were subject to budget cuts during that fiscal year. The concept of privatizing prisons to reduce expenses comes at great cost to the inmates detained, who are subjected to living in increasingly squalid conditions in jail cells across America. In 2007, the Texas Youth Commission (TYC), a state agency that overseas juvenile corrections facilities, was sent to a West Texas juvenile prison run by GEO Group for the purpose of monitoring its quality standards.

    »The monitors sent by the TYC were subsequently fired for failing to report the sordid conditions they witnessed in the facility while they awarded the GEO Group with an overall compliance score of nearly 100% - it was later discovered that the TYC monitors were employed by the GEO Group. Independent auditors later visited the facility and discovered that inmates were forced to urinate or defecate in small containers due to a lack of toilets in some of the cells. The independent commission also noted in their list of reported findings that the facility racially segregated prisoners and denied inmates access to lawyers and medical treatment. The ACLU and Southern Poverty Law Center have also highlighted several cases where GEO Group facility administrators turned a blind eye to brutal cases of rape and torture within their facilities, in addition to cases of its staff engaging in violence against inmates. According to the Justice Department data, nearly 210,000 prisoners are abused annually (prison personnel are found responsible half the time), while 4.5 percent of all inmates reported sexual assaults and rape.

    »It’s not possible to conceive how such institutionalized repression can be rolled back when the Obama administration shows only complicity with the status quo – a staggering $18 billion was spent by his administration on immigration enforcement, including detention, more than all other federal law enforcement agencies combined. Under Obama’s watch, today’s private prison population is over 17 times larger than the figure two decades earlier. Accordingly, Obama’s drug czar, Gil Kerlikowske, has condemned the recently passed state laws in Colorado and Washington that legalize the possession of marijuana in small amounts. The Obama administration is bent on keeping in place the current federal legislation, where a first-time offender caught with marijuana can be thrown in prison for a year. It’s easy to see why common-sense decriminalization is stifled - an annual report released by the CCA in 2010 reiterates the importance of keeping in place harsh sentencing standards, “The demand for our facilities and services could be adversely affected by the relaxation of enforcement efforts, leniency in conviction or parole standards and sentencing practices or through the decriminalization of certain activities that are currently proscribed by our criminal laws. For instance, any changes with respect to drugs and controlled substances or illegal immigration could affect the number of persons arrested, convicted, and sentenced, thereby potentially reducing demand for correctional facilities to house them.”

    »Such is the nature of a perverted brand of capitalism, and today’s model bares little difference to the first private prisons introduced following the abolishment of slavery in the late 1800s, where expansive prison farms replaced slave plantations where predominately African-American inmates were made to pick cotton and construct railroads in states such as Alabama, Georgia and Mississippi. Today, African-Americans make up 40% of the prison population and are incarcerated seven times more often than whites, despite the fact that African-Americans make up only 12% of the population. Inmates are barred from voting in elections after their release and are denied educational and job opportunities. The disproportionate levels of black people in prisons is undeniably linked to law enforcement’s targeting of intercity black communities through anti-drug stipulations that command maximum sentencing for possession of minute amounts of rock cocaine, a substance that floods poor black neighborhoods.

    »Perhaps these social ills are byproducts of a system that places predatory profits before human dignity. Compounding the illogic is that state spending on prisons has risen at six times the rate of spending on higher education over the past two decades. Mumia Abu-Jamal, America’s most famous political prisoner, has spent over three decades on death row; he was convicted in 1981 for the murder of a white police officer, while forensic experts say critical evidence vindicating Jamal was withheld from the trial. In an interview with RT, Jamal relates his youth activism with the Black Panthers party against political imprisonment in contrast to the present day situation, “We could not perceive back then of what it would become… you can literally talk about millions of people incarcerated by the prisoner-industrial complex today: men, women and children. And that level of mass incarceration, really mass repression, has to have an immense impact in effect on the other communities, not just among families, but in a social and communal consciousness way, and in inculcation of fear among generations.” The fear and immortality the system perpetuates shows no sign of abating. Being one of the few growth industries the United States has left, one can only imagine how many people will be living in cages in the decades to come.»

    Ce qui est remarquable dans cette description du complexe, c’est la façon structurelle décrite d’une organisation systématique, très rentabilisée, très bien contrôlée, qui dépasse très largement en efficacité et en rentabilité le système stalinien (Goulag). On rejoint alors des considérations beaucoup plus larges, qui doivent alimenter la réflexion sur la nature profonde d’un Système qui génère, presque naturellement, presque de lui-même, de tels ensembles dont les moyens de fonctionnement sont l’esclavagisme (dans des conditions pires que l’esclavage originel), la déshumanisation et la destruction psychologique, l’extermination organisée, “collectivisée” d’une façon rampante et indirecte. Grâce aux conditions de communication du Système, ces ensembles ont la caractéristique d’être présentées et perçues (supériorité indiscutable sur les dictatures d’extermination) comme de bien public et de participation efficace à la protection normale de la loi et de l’ordre démocratiques. L’effet de ces phénomènes rejoint la production naturelle du Système comme élément représentant le “pire de tous les maux”, ou le Mal parvenu à un état de fonctionnement maximal et exclusif ; il s’agit de la production maximale de déstructuration, de dissolution et d’entropisation, dans ce cas de la société et de populations diverses.

    Il faut noter que certains auteurs ont également rapproché le fonctionnement du système nazi gérant, organisant et développant le système d’extermination (Holocauste), de la référence du capitalisme américaniste (pour nous, produit du Système), avec sa branche bureaucratique et sa branche de productivité et de rentabilité. Ainsi en ont-ils fait un produit direct de la modernité, ce qui correspond assez justement au jugement naturel qui nous vient sous la plume. Le 7 décembre 2005, parlant alors du seul système de prisonniers de la CIA dans la Guerre contre la Terreur, nous écrivions ceci, qui citait un de ces principaux auteurs, le professeur Richard L. Rubenstein :

    «Pour ce qui concerne le système nazi, qui présente un autre cas, il faut lire La perfidie de l’Histoire, de Richard L. Rubenstein (né en 1924, professeur d’histoire et de philosophie des religions à l’université de Bridgeport, dans le Connecticut). Ce livre, publié en 2005 (éditions Le Cerf), comprend le texte original de Rubenstein, datant de 1975 (avec un ajout de circonstances, datant de 2004, traitant du terrorisme islamique). L’originalité de l’approche de Rubenstein est qu’il fait porter l’essentiel de la responsabilité de l’Holocauste dans son ampleur et dans la réalisation de son aspect systématique non sur l’idéologie, qui est l’élément déclencheur, mais sur la bureaucratisation et les méthodes industrielles modernes de gestion et de production. C’est introduire comme principal accusé de l’ampleur et de la substance du crime les méthodes et les contraintes modernistes au travers de l’expansion et de la gestion industrielles, et de la bureaucratisation systémique.

    »La caractéristique finale est un montage systémique s’apparentant moins à un complot qu’à l’évolution “naturelle” (c’est-à-dire logique dans ce cas, de la logique interne du système) d’un système de conception moderniste à la fois de cloisonnement et de dilution de la perception des responsabilités. L’effet mécanique du montage est de cacher l’ampleur et le motif du crime aux exécutants, et d’assurer son efficacité complète sans prendre le risque de l’illégalité qui constitue une transgression des lois difficilement supportable pour un esprit conformiste (la bureaucratie implique un complet conformisme de l’esprit ; — il faut donc ménager leur conformisme). Rubenstein observe qu’à cause de diverses dispositions et situations, l’Holocauste ne peut être tenu pour “illégal” selon les lois allemandes en vigueur à l’époque. Rubenstein laisse clairement voir qu’il considère la bureaucratisation de la puissance américaine comme une évolution de même substance que les structures qui permirent l’Holocauste...»

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • L’effondrement du communisme expliqué par Patrick Gofman

    « Il est indispensable de démonter pièce par pièce le véhicule funèbre du trotskisme. Il faut dresser son bilan historique, falsifié par lui-même avec le même cynisme crapuleux que le stalinisme, son frère ennemi »

    Entretien avec Patrick Gofman, auteur du livre Le Trotskisme dégénéré (éditions Les Bouquins de Synthèse nationale)

    Naufrage avec son concurrent stalinien

    Pourquoi la chaloupe trotskiste coule-t-elle avec le Titanic stalinien ? Parce qu’elle est à sa remorque ! Depuis 1938, le trotskisme, dans ses mille et une chapelles, se présente comme la direction alternative du prolétariat révolutionnaire mondial. La disparition du pouvoir soviétique, l’effondrement électoral et moral du PCF devrait donc ouvrir un boulevard aux trotskistes ? Eh bien, non. Les remous de l’immense naufrage stalinien entraînent vers le fond les frêles esquifs de son opposition de gauche. Patrick Gofman décrit ici avec précision, brièveté, références, hu­mour et cruauté, les dégénérescences parallèles des staliniens et des stalinains, leur choc fatal avec l’iceberg de l’Histoire, leurs derniers gargouillis dans l’eau glaciale.

    Eh bien, Monsieur Gofman, vous tirez sur les ambulances, à présent ?

    Les corbillards, vous voulez dire ? Oui, c’est bien triste. Mais il est indispensable de démonter pièce par pièce le véhicule funèbre du trotskisme. Il faut dresser son bilan historique, falsifié par lui-même avec le même cynisme crapuleux que le stalinisme, son frère ennemi.

    Mais quelle importance ?!

    Le stalinisme et son appendice trotskiste se sont emparés d’un mythe – utopie ou uchronie, si vous préférez – permanent et fondamental de l’humanité : le communisme. « Partageons tout en frères ». Ils ont souillé, défiguré, empoisonné ce beau rêve. Il ne faut pas permettre que l’ultra-libéralisme mondialiste l’enterre pour mille ans avec ses falsificateurs.

    De quoi vous mêlez-vous ?

    De mes oignons. J’ai donné ma jeunesse (1967-79) au trotskisme, dans sa variante « lambertiste », la plus sectaire et dogmatique. Mon expérience et ma documentation m’autorisent à montrer la dégénérescence et la nature criminelle du bolchevisme intégriste. Du moins, je veux ouvrir la voie à des historiens plus compétents, tout comme mon roman Cœur-de-Cuir (Flammarion, 1998) a été suivi d’autres révélations.

    (propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

    Le trotskisme dégénéré de Patrick Gofman, 160 pages, 18 euros, éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, dirigée par Roland Hélie.

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  • Les État-Unis perdent leur peuplement d’origine européenne et tout s’exprime en termes de race

    Colloque de l’Institut de géopolitique des populations – 13 avril 2013
    Immigration et élections : la droite pourra-t-elle encore gagner ?
    Les État-Unis perdent leur peuplement d’origine européenne et tout s’exprime en termes de race
    Communication de Jared Taylor
    Journaliste politique américain

    La chute de l’Empire, c’est pour quand ?

    Si l’on en croit les preppers (les « survivalistes »), c’est pour bientôt. Au moins 8 millions d’Américains sont persuadés que l’Amérique va connaître sous peu un effondrement dû à une calamité telle qu’un ouragan, un séisme ou encore un effondrement de l’économie qui dégénérera en guerre civile.

    Pour Jared Taylor, invité par Yves-Marie Laulan, président de l’Institut de géopolitique des populations, le risque encouru par les Américains est tout autre : « Les États-Unis sont en train de cesser d’être un pays de peuplement européen. »

    En d’autres termes, les États-Unis perdent petit à petit et continueront à perdre leur population blanche au bénéfice d’une immigration galopante, à tel point qu’en 2044 cette population sera minoritaire. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas la population noire, ancrée depuis de nombreuses décennies sur le territoire, qui se développe : elle est quasiment stable. Ce sont les Hispaniques qui rapidement deviendront majoritaires, provenant des pays de l’Amérique latine et plus encore du Mexique voisin, ceux que l’on appelle les mestizos.

    Evidemment, ce changement de population va modifier le mode de vie américain et notamment les conceptions politiques des Etats-Unis. Taylor rappelle certaines caractéristiques du bipartisme étatsunien peu conciliables avec les « mentalités politiques très marquées entre les races ». Par exemple « les Noirs et les Hispaniques sont majoritairement d’accord avec la discrimination prétendument positive à leur égard. 60% pensent qu’elle est nécessaire, tandis que seulement 20% des Blancs sont d’accord ». Il en est de même pour l’identification : « Quand on demande à des Hispano-Américains quelle est leur identité nationale ou ethnique principale, 51% disent que c’est leur pays d’origine : Mexique,  Guatémala, … 24% disent que leur identité principale est hispanique ou latino, et seulement 21% se considèrent américains. »

    Ces conceptions différentes influent inévitablement sur les résultats électoraux présents et surtout à venir. Lors des dernières élections présidentielles, les votes des Hispaniques qui se dirigeaient généralement vers les candidats républicains se sont déplacés pour une grande part sur le candidat démocrate Obama.

    À leur tour les républicains, ne pouvant pas se laisser ainsi déborder, se sont crus obligés de changer leur fusil d’épaule : « Ils ont décidé de faire appel aux non-Blancs » et surtout aux Hispaniques. Mais la manœuvre n’est pas facile : l’Hispanique pauvre ne va pas voter pour le républicain blanc, riche et appartenant à un parti qui « veut baisser les impôts sur les riches et diminuer les subventions sociales ». Taylor explique assez bien l’impasse dans laquelle les républicains se sont engouffrés.

    Sa conclusion est sans appel : « L’augmentation des non-Blancs pousse les États-Unis très nettement vers la gauche. Là, il n’y a aucun doute » et « Dans une société multiraciale, la politique en tant que telle, la politique des grandes idées, de la vision ou de la philosophie, cette politique s’efface devant la politique de race. »

    Taylor conclut d’une façon très pessimiste en voyant dans un avenir proche une Amérique majoritairement non blanche, souffrant de crises à répétition, ayant perdu tout sens politique.

    « Comparaison n’est pas raison », dit le proverbe, mais ne serait-ce pas un peu le cas de la France ?

     http://www.polemia.com

    Jared Taylor, journaliste, écrivain, fondateur et rédacteur en chef du journal American Renaissance, est une des personnalités les plus marquantes du vaste univers des think tanks conservateurs américains. Il a participé aux assises « Nationalité, Citoyenneté, Identité – La France en danger  » qui se sont  déroulées à Paris en mars 2012.
    Lire l’intervention intégrale de Jader Taylor en cliquant ici

  • Obama : « Dieu bénisse les avorteurs ! »

    Vendredi dernier à Washington, le président américain, Barack Obama, a tenu à « honorer » de sa présence le “gala” de la conférence annuelle de Planned Parenthood, premier avorteur aux États-Unis avec 300000 bébés tués chaque année dans ses avortoirs ! Obama est par ailleurs le premier chef d’État américain à se rendre au gala de Planned Parenthood. Lors de son discours, Obama a assuré le PP qu’avec lui, « il aurait toujours un président à ses côtés ».

    Mais le comble était à venir… Le président américain a cru pouvoir invoquer la bénédiction de Dieu pour les avorteurs : « Dieu vous bénisse ! », a-t-il en effet terminé. Comme si Dieu pouvait bénir ceux là même qui exterminent dans le ventre de leur mère les vies humaines, conçues, dont il est l’Auteur ! Pas une religion n’admet l’avortement ! Pas une structure de pensée qui reconnaisse l’existence d’une transcendance ne fait l’apologie du crime commis sur les petits d’homme ! Invoquer la bénédiction de Dieu sur des avorteurs, voilà qui est pour le moins singulier et incongru !!

    Il faut cependant rappeler que le Planned Parenthood a contribué à hauteur de 15 millions de dollars à la dernière campagne présidentielle d’Obama. La même année, le gouvernement d’Obama subventionnait cette association de malfaiteurs à hauteur de 87 millions de dollars PP…

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Mpm_giEdj0E

    http://www.contre-info.com/

  • Italie : Bilderberg, Goldman Sachs et les immigrés toujours au pouvoir

    ROME (NOVOpress ) – Giorgio Napolitano va avoir 88 ans et il a toujours été du côté du manche. À 16 ans, jeune membre des Gruppi Universitari Fascisti, il écrivait dans le journal du mouvement un hymne à la Wehrmacht : « L’Opération Barbarossa civilise les peuples slaves. Puisque notre fidèle allié est lancé à la conquête de la Russie, il y a un besoin absolu d’un corps expéditionnaire italien pour soutenir le titanique effort guerrier allemand, afin de faire prévaloir les valeurs de la Civilisation et des peuples d’Occident sur la barbarie des territoires orientaux ».

    À 31 ans, l’apparatchik Napolitano insultait les communistes italiens qui avaient osé prendre leurs distances avec l’invasion soviétique de la Hongrie. « L’intervention soviétique, outre qu’elle a empêché la Hongrie de tomber dans le chaos et la contre-révolution, a contribué de manière décisive, non pas seulement à défendre les intérêts militaires et stratégiques de l’URSS, mais à sauver la paix dans le monde ».

    En 2011, le président Napolitano n’avait pas ménagé son soutien à l’invasion de la Libye, soulignant « le devoir de l’Italie de rester en Libye au côté des autres pays qui ont écouté l’appel des Nations Unies ». C’est ensuite lui qui avait mis en place le gouvernement de la Goldman Sachs, présidé par le mondialiste Mario Monti.

    Réélu pour sept ans (aux applaudissements des mêmes journalistes de gauche qui trouvaient aberrant que le pape ne prenne pas sa retraite), le dinosaure libéralo-communiste n’a, pour une fois, pas changé de maîtres. Il a désigné comme président du Conseil Enrico Letta, membre du comité européen de la Commission Trilatérale, participant en 2012 à la réunion du Groupe Bilderberg aux États-Unis.

    Letta s’était en outre signalé, en septembre dernier, en revendiquant publiquement le patronage de la Banque Goldman Sachs. « Aujourd’hui, s’était-il félicité, Goldman Sachs reconnaît au Partito Democratico sa vocation européiste [sic] ainsi que l’autorité indispensable pour conduire une majorité de centre-gauche qui soit en état de gouverner l’Italie dans une des phases les plus dramatiques de son histoire. C’est un signal important. » Et Letta n’avait pas craint de saluer à cette occasion « le courage et la lucidité d’analyse » de la Goldman Sachs.

    Comme caution immigrationniste, Monti avait le catho-conciliaire Tartuffe-Riccardi, dont il avait fait son ministre de la Coopération internationale et de l’intégration. Letta a trouvé mieux encore en allant chercher la députée du Parti Démocrate, Cécile Kyenge Kashetu (photo en Une), d’origine congolaise, symbole vivant de la diversité.

    « Première ministre de couleur de l’histoire italienne », Kyenge Kashetu est connue pour son militantisme immigrationniste, notamment à la tête de la Rete Primo Marzo, qui organise chaque année « la journée sans immigrés » (censée démontrer les bienfaits de ces derniers). Dans une interview récente, elle avait annoncé que sa priorité était la réforme du code de la nationalité pour imposer le droit du sol. Et elle s’était réjouie : « L’idée d’une société métissée, sans distinction entre “nous” et “eux”, est toujours moins utopique. »

    À défaut d’avoir vu la « civilisation » des peuples slaves par son « fidèle allié » allemand, le dinosaure Napolitano entend bien « civiliser » l’Italie. Avec d’autres troupes.
    http://fr.novopress.info/

  • « Le ver est bien dans le fruit, gâté, de l’OMC »

    Explication de vote de Bruno Gollnisch sur le rapport Rapport Svensson (A7-0054/2013) ayant trait à la Promotion du développement par le commerce

    Ce Parlement, qui pendant des décennies, pour mieux l’imposer, a prétendu mordicus que la mondialisation et la libéralisation du commerce international apporteraient paix et prospérité au monde, en découvre quelques effets néfastes pour les pays en développement : accentuation de la pauvreté, danger sur les productions locales, augmentation de la dépendance aux importations ou aux exportations de matières premières… pour en conclure ce que tout le monde, sauf lui, savait déjà : se sont développés les pays qui l’ont fait à travers la protection de leurs fragiles industries naissantes.

    Il s’inquiète également du retour du spectre de l’AMI, l’Accord multilatéral sur les investissements, par l’intermédiaire des recours devant les panels OMC. Cet accord, s’il avait abouti, aurait permis aux investisseurs de s’affranchir des législations nationales susceptibles d’entraver leurs intérêts privés. Aujourd’hui, les multinationales tentent d’atteindre cet objectif par la jurisprudence. C’est que le ver est bien dans le fruit, gâté, de l’OMC.

    Malheureusement, le rapport ne va pas jusqu’à remettre en cause le principe même de la mondialisation telle qu’orchestrée par les Accords de Marrakech. Je n’ai pas pu voter pour.
    http://www.gollnisch.com

  • La Chine va-t-elle s’effondrer ?

    par Paul Krugman

    Imaginons le tableau suivant : la croissance récente s’appuie sur un gigantesque boom du bâtiment entretenu par les prix de l’immobilier en forte hausse, montrant ainsi tous les signes habituels d’une bulle. Une croissance rapide en terme de crédit s’est produite – une grande partie de cette croissance ayant lieu non pas grâce au système bancaire traditionnel mais grâce à un système bancaire parallèle non réglementé, non soumis au contrôle du gouvernement ni soutenu par des garanties gouvernementales. Aujourd’hui, la bulle éclate et nous avons de sérieuses raisons de craindre une crise financière et économique.

    Est-ce la description du Japon à la fin des années 1980 ? Ou bien de l’Amérique en 2007 ? Cela se pourrait. Mais aujourd’hui je parle de la Chine, qui apparaît petit à petit comme un nouveau point dangereux dans une économie mondiale qui n’a vraiment, vraiment pas besoin de ça en ce moment.

    J’étais réticent à donner mon avis sur la situation chinoise, en partie parce qu’il est terriblement difficile de savoir réellement ce qui se passe. Il est préférable d’envisager toutes les statistiques économiques comme une forme particulièrement ennuyeuse de science-fiction mais les chiffres de la Chine sont bien plus fictifs que la plupart des autres. Je me serais volontiers tourné vers de vrais experts de la Chine pour me guider, mais on ne trouve pas deux experts disant la même chose.

    Cependant, même les chiffres officiels sont déroutants et les nouvelles récentes sont suffisamment dramatiques pour tirer la sonnette d’alarme.

    Le fait le plus marquant à propos de l’économie chinoise lors de ces dix dernières années c’est que la consommation des ménages, bien qu’en hausse, est restée inférieure à la croissance générale. Aujourd’hui, les dépenses à la consommation ne représentent que 35 pourcent du PIB, environ la moitié du taux aux Etats-Unis.

    Qui achète donc les biens et services produits par la Chine ? Eh bien nous faisons partie de la réponse. Alors que la part du consommateur dans l’économie a décliné, la Chine s’est appuyée de plus en plus sur des excédents commerciaux pour maintenir ses entreprises à flot. Mais du point de vue de la Chine, ce sont les dépenses d’investissement qui comptent le plus, et elles ont augmenté jusqu’à représenter presque la moitié du PIB,.

    La question évidente est la suivante : avec une demande des consommateurs relativement faible, qu’est-ce qui a motivé tout cet investissement ? Dans une large mesure, la réponse tient au fait qu’elle était tributaire d’une bulle immobilière en constante inflation. La part des investissements immobiliers dans le PIB a doublé depuis 2000, expliquant directement plus de la moitié de la croissance globale des investissements. Et le reste de la croissance était certainement dû aux entreprises en expansion vendant aux entreprises florissantes du bâtiment.

    Savons-nous vraiment si l’immobilier a créé une bulle ? Il en montrait tous les signes : pas seulement des prix à la hausse, mais également cette sorte de fièvre spéculative qui nous semble bien familière – pensons juste à la côte de la Floride il y a quelques années.

    Il y avait également un autre parallèle avec l’expérience vécue par les Etats-Unis : alors que le crédit était en plein boom, une grande part n’est pas venue des banques mais d’un système bancaire parallèle, non supervisé et non protégé. Si l’on entre dans les détails, on trouve d’importantes différences : le système bancaire parallèle à l’américaine a eu tendance à impliquer des entreprises prestigieuses de Wall Street et des instruments financiers complexes, alors que la version chinoise a tendance à se tourner vers un système bancaire clandestin, voire des prêteurs sur gages. Les conséquences sont cependant similaires : en Chine comme en Amérique il y a quelques années, le système financier pourrait être bien plus vulnérable que ce que les chiffres du système bancaire conventionnel ne révèlent.

    Aujourd’hui, la bulle éclate clairement. Quels dégâts cela va-t-il causer à l’économie chinoise et mondiale ?

    Certains experts disent de ne pas s’inquiéter, que la Chine est dirigée par des personnes fortes et intelligentes qui feront ce qu’il faut pour gérer une récession. On ne dit pas souvent clairement ce qui est sous-entendu ici, à savoir que la Chine peut faire ce qu’elle a à faire car elle n’a pas à se préoccuper de subtilités démocratiques.

    Ces propos résonnent cependant à mes oreilles comme des dernières paroles célèbres. Après, tout, je me souviens parfaitement avoir été rassuré de la sorte par le Japon dans les années 1980, là où les brillants bureaucrates du Ministères des Finances avaient soi-disant tout sous contrôle. Et plus tard, avoir entendu les mêmes propos rassurants sur l’Amérique qui ne répèterait jamais, jamais les mêmes erreurs que celles qui avaient conduit le Japon à vivre sa décennie perdue - alors que nous sommes, en réalité, en train de faire pire que le Japon à l’époque.

    Quoi qu’il en soit, les affirmations des autorités chinoises à propos de leur politique économique ne me frappent pas comme étant particulièrement empreintes de lucidité. La façon, en particulier, dont la Chine s’en est violemment prise aux étrangers – en imposant, entre autres choses un tarif douanier très sévère sur les importations américaines – elle a fabriqué des voitures qui n’aideront en rien son économie mais qui vont empoisonner les relations commerciales, tout cela ne donne pas l’impression d’être face à un gouvernement qui sait ce qu’il fait.

    Des faits anecdotiques suggèrent que tandis que le gouvernement chinois n’est pas contraint par l’Etat de droit, il est contraint par une corruption omniprésente, ce qui veut dire que ce qui se passe réellement au niveau local pourrait ne pas ressembler à ce qui est ordonné à Pékin.

    J’espère être inutilement alarmiste. Mais il est impossible de ne pas être inquiet : l’histoire de la Chine ressemble trop aux effondrements que l’on a vus ailleurs. Et notre économie mondiale, qui souffre déjà de la situation chaotique en Europe n’a vraiment, vraiment pas besoin d’un nouvel épicentre de crise.

    RTBF.be http://fortune.fdesouche.com

  • Inde : un recensement aux allures de dictature mondiale

    [Article de Laurent Glauzy en exclusivité pour Contre-info]

    Depuis avril 2010, l’Inde s’est dotée d’un équipement numérique pour scanner l’iris et les empreintes digitales de sa population. Cette technologie de pointe servira à recenser plus de 1,2 milliard d’habitants. Soutenu par des programmeurs indiens en exil dans la Silicon Valley, un de leur compatriote qui a fait fortune dans les technologies de l’information, a mis au point une organisation gigantesque pour faire face aux exigences du plus important recensement jamais pratiqué. Alors que l’Inde montre une grande ferveur technologique et aspire au pouvoir mondial, les instances politiques ne savent pas de manière précise combien de personnes vivent sur ce territoire. Des centaines de millions d’Indiens n’ont aucun papier d’identité. Une armée d’informaticiens s’est donc mobilisée pour conduire une immense population d’« invisibles » dans
    le monde moderne. Le projet biométrique s’appelle Aadhaar, traduit par le mot « base » (1).

    Un numéro d’identité unique et valable à vie

    Une Indienne se présente avec tout ce qu’elle possède : des colliers en argent, des bracelets et son bien le plus précieux, des ornements du même métal décorant ces nattes. « Cela fait en tout dix kilos. C’est un peu comme une assurance vie», dit-elle avec fierté. Appartenant au peuple nomade des Lambadas, cette femme de cinquante ans n’est
    pas répertoriée par l’administration : elle ne possède pas de compte en banque, aucun logement fixe et aucun papier d’identité. « Officiellement elle n’a rien », confirme Srinivasa Rao, un des responsables chargés du recensement. La mission de ce fonctionnaire est de changer cette réalité.

    Une petite maison de Harshaguda, village situé à proximité d’Hyderâbâd (Etat fédéral d’Indhra Pradesh) dans le sud de l’Inde, accueille des villageois pour procéder à leur enregistrement. Une paysanne tire du pli de sa robe-portefeuille quelques documents administratifs avec lesquels elle peut « justifier » son existence. Ce sont la copie froissée d’une vieille facture d’électricité, la carte pour des rations alimentaires et une carte d’électeur. « C’est celle de mon mari. La mienne a été mangée par les rats », expose-t-elle avec confusion. S. Rao lui montre le scanner qu’il va poser devant ses yeux. « Je n’ai jamais vu pareille chose », s’exclamet-elle. Les yeux grand ouverts, elle fixe l’objet. « Nous avons enregistré les caractéristiques de votre iris », l’informe Rao. Pour effectuer le prélèvement des empreintes digitales, elle doit à présent poser ses mains sur la plaque de verre d’un autre appareil. Un reçu lui est remis pour attester qu’elle a bien été recensée. S. Rao lui explique que dans deux semaines, le facteur lui apportera un numéro unique et valable à vie composé de douze chiffres. Ce sera son identité.

    « Personnes n’a osé utiliser ce processus à une telle dimension », expose S. Rao. Chaque jour, il voyage avec un système de transmission de données sur les chemins cahoteux des campagnes. En Inde, à cause de la corruption et de la mauvaise gestion, de nombreux projets audacieux sont demeurés inexploités. Les scientifiques et les politiciens ont confiance dans le succès de cette initiative révolutionnaire. Nandan Nilekani est à l’origine du projet consistant à former un fichier à partir d’informations personnelles. Agé de cinquante-cinq ans, il est un des Indiens les plus riches du pays, un milliardaire qui s’est fait à la force du poignet. Cofondateur d’Infosys, géant indien de prestation de services informatiques (Software) fondé en 1981 et employant plus de quatrevingt mille personnes, il est surnommé le « Bill Gates de Bangalore ».
    N. Nilekani porte ce surnom avec fierté en raison des bienfaits de son exemple américain. « Je veux mettre ma main-d’oeuvre au service du peuple », affirme ce pionnier, pendant que les coups de klaxons et les cris de la rue pénètrent dans son bureau de New Dehli.

    100 millions d’enregistrements d’ici la fin 2012

    Le Premier ministre Manmohan Singh lui confia personnellement le projet Aadhaar et le convoqua comme un membre du cabinet. Pour annoncer le projet, N. Nilekani a fait composer une chanson qui passe sur les ondes en une dizaine de langues différentes. « Les gens viennent dans un magasin à vélos, et ils entendent la chanson », se réjouit l’homme d’affaires. Le Projet d’identification unique, appellation officielle pour le grand recensement des Indiens, est une forme de consécration pour le géant des technologies de l’information. Afin de mener à bien cette initiative, N. Nilekani a fait venir les meilleurs experts indiens du Software travaillant aux Etats-Unis pour Sun, Oracle et Microsoft.
    Une grande majorité d’entre eux répondit favorablement à l’appel. Ils construisirent une entreprise start-up appartenant à l’Etat. « Au début, nous avons loué un appartement à Bangalore », déclare le milliardaire.
    La technologie de l’information servira pour sa part à optimiser l’outil.
    Un Software de cryptographie sera ensuite nécessaire pour que les pirates de l’informatique ne puissent pas s’emparer des données.
    Le peuple indien constitue un nouveau défi pour les informaticiens.
    Afin que plus d’1,2 milliard de personnes soient enregistrées sans risque de doublons, ces derniers veulent savoir combien d’informations personnelles seront nécessaires. N. Nilekani répond que « même la banque de données du FBI contient seulement une centaine de millions de personnes. Nous avons décidé de scanner les empreintes digitales des dix doigts et en plus celles de l’iris des deux yeux. Chez les personnes travaillant péniblement, au cours de leur vie, les empreintes digitales peuvent disparaître ». Et parmi les Indiens les plus pauvres, faute de soins, l’iris peut devenir opaque. Le Software condense sur deux mégabits chaque enregistrement. Ce projet pharaonique demandera beaucoup de temps. Il est prévu que les premiers cent millions d’enregistrements soient répertoriés d’ici la fin 2012, et les six cent autres millions pour les quatre années suivantes.
    Le comité directeur d’une banque soutient N. Nilekani. Le directeur de la banque pense que « ce projet a l’envergure d’un prix Nobel ». Il a signé un contrat pour avoir l’autorisation de participer au recensement en scannant l’iris et les empreintes digitales de sa clientèle. Un compte en banque est attribué en même temps qu’un numéro d’identité. N. Nilekani considère ce procédé comme un bienfait, car « sans compte en banque, des millions d’Indiens sont privés de l’accès au crédit et sont condamnés
    à rester dans la misère ». Le milliardaire a écrit un livre dans lequel il étaye sa vision : Imagining India est un Best-seller vantant la globalisation et les bienfaits d’Internet qui, selon lui, sont un excellent moyen pour dynamiser l’économie. Dans les villages isolés de l’Andhra Pradesh, le recensement est devenu un signe d’espoir pour sortir de la pauvreté.
    C’est le cas de Tummuluru et de ses 3 500 habitants, souhaitant que le XXIe siècle tombera sur leur village comme une pluie de mousson.
    Un paysan s’est vêtu de sa chemise blanche pour se présenter au recensement avec sa femme brillant de mille éclats dans son sari. Le couple est accompagné de ses trois filles vêtues de l’uniforme blanc-bleu de l’école. Avec son numéro d’identité, l’homme désire être le premier à ouvrir un compte. « Je veux économiser pour ouvrir une épicerie », confie-t-il. Cultivateur de riz, il ne veut plus vivre avec quarante euros par mois. Un compte en banque, des papiers d’identité et un numéro de recensement l’aideront à sortir de la précarité.

    L-1 Identity Solutions en relation avec le FBI et la CIA

    Le paysan, un intouchable, est persuadé qu’Aadhaar deviendra une première étape pour sortir du système traditionnel des castes. Usha Ramanathan, avocate à New Dehli et opposante la plus marquée contre Aadhaar n’est pas de cet avis. Elle affirme qu’« avec le projet de biométrie, le système de caste se trouve directement cimenté. Même des personnes qui ont réussi dans les villes, peuvent être rattrapées par leur origine à cause du digital ». N. Nilekani se gausse de ces paroles : « On relève seulement les données essentielles. Le nom, l’âge, le sexe, qu’y a-t-il de problématique à cela ? » Le milliardaire ne dit pas que les Etats fédéraux sont autorisés à rentrer des données supplémentaires. Dans l’Indhra Pradesh, les candidats au recensement doivent renseigner plus de quinze domaines, y compris celui de la caste d’appartenance. Face à cette ingérence de la biométrie, « seulement une personne a refusé d’indiquer son origine », souligne U. Ramanathan, ajoutant que « les plus démunis n’ont pas le choix : sans enregistrement, pas de ration alimentaire ». Elle redoute également le vol et la mauvaise utilisation des données : l’entreprise américaine L-1 Identity Solutions qui dispose des meilleurs liens avec le FBI et les services secrets de la CIA, collabore à la mise en fonction d’Aadhaar.

    Laurent Glauzy http://www.contre-info.com
    Article tiré de Atlas de géopolitique révisée, tome II

    (1) « qaida » en arabe, se traduit par la « base ». Des orientalistes comme Nadine Picaudou (historienne et chercheuse au Centre d’études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain) attribuent à cette mouvance la valeur sémantique de « base de données (informatiques) ». Notre monde se dotant d’un lexique ésotérique, compterait ainsi différentes formes de « bases ».

  • Trisomie 21 : en route vers l’eugénisme !

    Le Comité consultatif national d’éthique vient de se déclarer favorable à l’introduction de nouveaux test génétiques fœtaux pour dépister la trisomie 21 dans le sang maternel au cours des premières semaines de grossesse. Ce sont les industries pharmaceutiques commercialisant ces tests qui vont pouvoir lui offrir une grosse boîte de chocolats ! Depuis le temps qu’elles trépignaient devant la porte : pensez, un marché d’un milliard d’euros, alors que, comme le rappelle Jean-Marie Le Méné, 97 % des enfants trisomiques sont, sans leurs services, d’ores et déjà détectés.

    De l’avis du CCNE, ces tests seraient « un progrès du point de vue éthique ». Ils viendraient en effet remplacer le dépistage actuel reposant in fine sur une amniocentèse invasive, source de fausses couches. Grâce à eux, l’éradication d’un segment de population jugé inapte à vivre dans notre environnement sera surtout plus performante : leur fiabilité, leur innocuité vont mettre un terme aux « ratés » (la naissance d’un enfant T21 passé entre les mailles), en même temps qu’aux dégâts collatéraux (la perte, par l’amniocentèse, d’un enfant sain).

    Mais attention ! Parallèlement, le comité d’éthique insiste sur la nécessité d’une meilleure « prise en charge » par la société des personnes porteuses d’un handicap et atteintes d’une maladie. C’est sûr. Comme genre de « prise en charge » efficace, l’élimination, ça se pose là. Encore fallait-il y penser, et Hippocrate, cet âne, est passé bêtement à côté. Si l’on « prenait en charge » toutes les pathologies comme on « prend en charge », dès qu’on l’a détectée, celle des trisomiques 21, au service des urgences, au moins, ça ferait de la place dans les lits.

    GabrielleCluzel

    La suite sur Boulevard Voltaire
    http://www.actionfrancaise.net

  • Ce danger qui vient


    Ce danger qui vient
    Il est des fautes en matière de logique qui sont assez connues. Ainsi par exemple la démarche inductive consistant à généraliser abusivement, même si quelquefois le processus est valide: le plus souvent, pour ne pas écrire presque toujours, on ne peut extrapoler un cas particulier pour en faire un principe général universellement valide.

    Sachant cela, l'article d'Alexandre Latsa (1), puisqu'il ne concerne que la figure de Jacques Attali, n'apparaît pas inquiétant.

    Sauf que...

    On sait que la Grèce connaît un problème économique majeur. On m'accordera bien volontiers que Michel Rocard n'est nullement un extrémiste. Pourtant, dans le cadre d'un entretien, l'ancien premier ministre socialiste déclara que ce qui pouvait se faire de mieux au sujet de la Grèce, ce serait l'établissement d'une dictature permettant la résolution des problèmes économiques auxquels sont confrontés les Grecs. Michel Rocard éprouve un tel intérêt pour le système économique qu'il prône, qu'il n'hésite pas à fouler aux pieds les principes essentiels de la démocratie...

    Jean-Claude Trichet, lui non plus, n'est pas un extrémiste. Diplômé de sciences politiques puis de l'Ena, il fut directeur du Trésor de 1987 à 1993 puis gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003 avant d'être président de la Banque centrale européenne de 2003 à 2011. Assez récemment, il fit pourtant une déclaration assez surprenante: de son point de vue, si les Français ont vocation à s'exprimer par l'intermédiaire du suffrage universel, celui ci ne constitue nullement la finalité. Le vote, à ses yeux, n'a vocation à être, que si les Français ne remettent pas en cause les grands principes économiques qui font désormais consensus au sein de la grande majorité de nos élites politiques: dans le cas contraire, il faudrait repenser le système démocratique...

    Valéry Giscard d'Estaing n'est pas plus excentré politiquement que les deux hommes auxquels on vient de faire référence. Mais là encore, le discours est le même; à la question de Marie-France Garaud lui demandant s'il comptait faire son Europe même si les peuples européens n'en voulaient pas, l'ancien président répondit par l'affirmative...

    De façon similaire, on sait ce qu'il advint du traité de Lisbonne, rejeté par les Français via le processus d'expression majeur qu'est le référendum: sorti par la fenêtre assez durement, les parlementaires français lui ouvrirent bien grande la porte.

    On peut donc constater que Jacques Attali n'est pas esseulé en matière de prises de position extrémistes, en l'occurrence antidémocratiques, et que par voie de conséquence, l'article d'Alexandre Latsa a vraiment sa raison d'être, l'ancien conseiller de François Mitterrand n'étant qu'un parmi plusieurs.
    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com
    (1) http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFyVkFVykFAVdULTDe.shtml